[0001] La présente invention se rapporte à l'adhérence d'un véhicule sur une chaussée. Elle
concerne plus particulièrement la détermination de caractéristiques d'adhérence entre
une roue de véhicule, équipée d'un bandage élastique tel qu'un pneumatique en roulage
sur le sol, à partir de l'obtention de paramètres physiques dans l'aire de contact
entre cette roue et la surface de roulement.
[0002] Il existe à cet égard un besoin pour obtenir des indications "en temps réel" des
conditions d'adhérence susceptibles d'affecter le comportement d'un véhicule, notamment
dans le cas où il subit une accélération par effort moteur ou freineur ou par changement
de trajectoire. L'invention vise à fournir une méthode et des moyens d'y parvenir
de manière efficace.
[0003] Dans ce qui suit, on entend par "potentiel d'adhérence d'un élément donné" (cet élément
pouvant être un pain de gomme, une nervure d'un pneumatique ou le pneumatique complet),
le rapport entre l'effort tangentiel maximal que cet élément peut subir au cours de
son contact avec le sol, en un lieu donné, et l'effort normal appliqué à cet élément.
Nous désignons par "potentiel de frottement" le rapport entre la contrainte tangentielle
et la contrainte verticale qui s'exercent en un point donné sur un élément de gomme
en glissement sur le sol.
[0004] Nous appellerons "marge d'adhérence disponible" la différence entre le potentiel
d'adhérence d'un élément et le rapport entre l'effort tangentiel et l'effort vertical
effectivement appliqués à cet élément lors de son passage dans l'aire de contact.
[0005] L'invention a pour objet un pneumatique adapté à l'estimation du potentiel d'adhérence
ou de la marge d'adhérence, dont la bande de roulement comporte un premier élément
de la bande de roulement ayant une surface de contact avec le sol positionnée à une
distance de l'axe de roue plus faible que celle d'au moins un deuxième élément, lesdits
éléments étant tels que, en fonctionnement normal, les surfaces des deux éléments
entrent en contact avec le sol dans l'aire de contact et étant tels que, dans au moins
une plage de conditions de roulement à surveiller, la surface de contact du premier
élément subisse un glissement par rapport au sol au cours de son passage dans l'aire
de contact, ledit pneumatique comportant des moyens formant capteur à l'intérieur
dudit premier élément, les moyens formant capteur étant sensibles au moins à un effort
tangentiel dans ladite surface de contact dudit premier élément au cours de son passage
dans l'aire de contact.
[0006] L'invention propose donc d'adapter une partie de la bande de roulement afin de lui
faire dépasser la limite d'adhérence et de procéder à au moins une mesure appropriée
dans cette partie. On peut intégrer des capteurs dans la bande de roulement comme
précisé ci-dessus. Mais on peut également procéder à la ou aux mesures appropriées
sans nécessairement intégrer des capteurs dans la bande de roulement du pneumatique.
[0007] L'invention propose également une méthode de détection d'une caractéristique d'adhérence
entre une roue possédant une bande de roulement déformable et un sol de roulement,
comprenant les étapes suivantes :
a) Prévoir au moins un premier élément de contact de la bande de roulement ayant une
surface de contact avec le sol positionnée à une distance de l'axe de roue plus faible
que la distance d'une surface de contact d'au moins un deuxième élément avec le sol,
l'écart entre lesdites surfaces de contact étant tel qu'en fonctionnement normal les
surfaces des deux éléments entrent en contact toutes deux avec le sol et que, dans
au moins une plage de conditions de roulement à surveiller, la surface de contact
du premier élément subisse un glissement par rapport au sol au cours de son passage
dans l'aire de contact ;
b) Produire un premier signal, représentatif d'un effort tangentiel dans ladite surface
de contact de l'élément le plus proche de l'axe ;
c) Détecter une variation dudit premier signal, caractéristique d'une perte d'adhérence
;
d) Produire une estimation du potentiel de frottement dans ladite surface de contact
dudit premier élément ;
e) Produire une estimation du potentiel d'adhérence du pneumatique.
[0008] L'invention permet bien entendu d'estimer la "marge d'adhérence disponible" par la
différence entre le potentiel d'adhérence du pneumatique et le rapport entre les efforts,
tangentiel et vertical, effectivement appliqués au pneumatique, si l'on dispose d'une
évaluation desdits efforts tangentiel et vertical. Par exemple, on peut estimer l'effort
tangentiel dans le sens longitudinal, ainsi que l'effort vertical au moyen de ce qui
est décrit dans le brevet US 5,913,240. Mais on peut aussi estimer l'effort tangentiel
et l'effort vertical à partir de mesures toutes faites dans la bande de roulement.
D'autres détails seront donnés à ce sujet dans la suite.
[0009] Sous un autre aspect, l'invention propose d'estimer la "marge d'adhérence disponible"
sans passer par une mesure ou une estimation des efforts, vertical et tangentiel,
effectivement appliqués au pneumatique. Pour cela, l'invention propose une méthode
de détection d'une caractéristique d'adhérence entre une roue possédant une bande
de roulement déformable et un sol de roulement, comprenant les étapes suivantes :
a) Prévoir au moins un premier élément de contact de la bande de roulement ayant une
surface de contact avec le sol positionnée à une distance de l'axe de roue plus faible
que la distance d'une surface de contact d'au moins un deuxième élément (2) avec le
sol, l'écart entre lesdites surfaces de contact étant tel qu'en fonctionnement normal
les surfaces des deux éléments entrent en contact toutes deux avec le sol ;
b) Produire un premier signal représentatif d'un effort tangentiel dans une zone de
la surface de contact dudit premier élément ;
c) Détecter sur ledit premier signal l'instant d'entrée dans l'aire de contact dudit
premier élément ;
d) Détecter sur ledit premier signal l'instant où le premier signal subit une variation
caractéristique d'une perte d'adhérence ; et
e) Produire une indication caractéristique d'une marge d'adhérence disponible à partir
d'une fonction du premier signal entre l'instant de détection de l'entrée dans l'aire
de contact et l'instant de détection de ladite variation caractéristique.
[0010] L'invention est illustrée par les figures suivantes :
- la figure 1 est une coupe radiale d'un pneumatique utilisable avec la méthode selon
l'invention,
- la figure 2 schématise le fonctionnement d'un pneumatique,
- la figure 3 est un tableau diagramme des observations typiques de la méthode de l'invention
dans un cas idéalisé,
- la figure 4 montre des observations proposées par l'invention,
- la figure 5 montre d'autres observations proposées par l'invention.
- la figure 6 montre d'autres observations encore proposées par l'invention.
[0011] Le pneumatique selon l'invention comporte, soit une ou plusieurs nervures 1 complètes,
soit un ou plusieurs pains de sculpture, dont la circonférence extérieure a un rayon
Rs inférieur au rayon Ra de la circonférence des nervures 2 ordinaires ou des pains
ordinaires adjacents (voir fig. 1).
[0012] Une telle nervure 1 ou un tel pain seront appelés respectivement " nervure sacrifiée
" ou " pain sacrifié " ou 〈〈 premier élément 〉〉 dans la suite du document. Le brevet
US 4,480,671 montre une telle nervure sacrifiée [voir nervure latérale 8]. Par contraste,
tout autre partie de la sculpture du pneumatique sera désignée par 〈〈 nervure 2 ordinaire
〉〉 ou 〈〈 pain ordinaire 〉〉 ou 〈〈 deuxième élément 〉〉. L'homme du métier sait que la
différence entre Ra et Rs peut s'autoentretenir au cours de l'usure du pneu en service
normal. Un avantage de l'invention est de pouvoir ainsi appréhender la marge d'adhérence
disponible jusqu'à usure totale du pneu, grâce à une mesure du potentiel de frottement
faite sur une nervure sacrifiée.
[0013] Le pneumatique ainsi adapté va permettre d'estimer le "potentiel d'adhérence", notion
définie ci-dessus et utilisée essentiellement en liaison avec l'ensemble de la bande
de roulement. Le pneumatique ainsi adapté peut aussi permettre d'estimer le "potentiel
de frottement", notion définie ci-dessus et utilisée en liaison avec la nervure ou
le pain sacrifié.
[0014] En fonctionnement normal, la nervure sacrifiée 1 glisse sur le sol alors que la nervure
ordinaire 2 ne glisse pas sur le sol. On effectue une mesure du potentiel d'adhérence
maximal sur le sol, à tout instant, grâce à la nervure sacrifiée 1.
[0015] A l'intérieur de chaque nervure sacrifiée, ou de chaque pain sacrifié, un ou plusieurs
capteurs 3 permettent de mesurer les déformations ou les contraintes que subit cette
nervure ou ce pain au cours du roulage du pneu, dans les directions longitudinale
et transversale ; la mesure des contraintes ou des déformations peut également être
effectuée dans la direction verticale, ce qui améliore la performance du système.
[0016] Avec un capteur 3 approprié, on peut obtenir ces mesures pendant toute la durée de
vie du pneu. II est bien entendu souhaitable que la partie de la bande de roulement
du pneumatique spécifique pour la mesure soit aussi peu importante que possible, ou
plus fondamentalement que cette partie ne dégrade pas les performances du pneumatique.
C'est pourquoi il peut être intéressant de la limiter à un ou un petit nombre de pains
de caoutchouc, ou de la limiter à une nervure circonférentielle aussi étroite que
possible. On peut obtenir l'information souhaitée en faisant une seule mesure par
tour du pneumatique. Quant au véhicule, il semble superflu que tous ses pneumatiques
soient concernés par de telles mesures, un pneumatique par côté semblant amplement
suffisant.
[0017] Lors d'un roulage libre (i.e. sans couple moteur ni freineur, F
1 représentant le sens de rotation et F
2 le sens de déplacement) et en ligne droite du pneumatique sur une chaussée, lorsqu'un
point à la surface d'une nervure sacrifiée vient en contact avec la chaussée, une
contrainte de cisaillement freineuse σ
f se développe à l'interface entre la nervure sacrifiée et la chaussée (fig. 2) ; elle
s'ajoute à la contrainte en forme de sinus qui s'applique normalement sur toute nervure
et dont un exemple de représentation est donné par la courbe relative à la nervure
2 sur la figure 3 ; la contrainte résultante sur la nervure sacrifiée prend la forme
de la courbe relative à la nervure 1 sur la figure 3 ; cette contrainte augmente depuis
l'instant du début du contact jusqu'à celui où la contrainte de cisaillement atteint
la valeur maximale permise par le potentiel de frottement de la gomme sur le sol.
[0018] La figure 3 présente le cas théorique d'un potentiel de frottement infini ou très
grand. Elle montre les contraintes de cisaillement longitudinales (en daN/cm2) sur
une nervure sacrifiée et sur une nervure normale adjacente à la nervure sacrifiée,
dans l'aire de contact, en fonction de la distance 〈〈 D 〉〉 (en mm) entre le bord de
l'aire de contact et le point considéré. Dans ce cas, la contrainte de cisaillement
croît, en valeur absolue, jusqu'à l'instant où le point quitte le contact avec la
chaussée.
[0019] Si le potentiel de frottement n'est pas infini, ce qui est le cas dans la réalité,
le point en question glisse à la surface de la chaussée dès que la contrainte de cisaillement
atteint la valeur maximale permise par le potentiel de frottement. La figure 4 montre,
pour un cas plus réaliste où le potentiel de frottement est égal à 0.5, les contraintes
de cisaillement longitudinales (en daN/cm2) sur une nervure sacrifiée et sur une nervure
normale adjacente à la nervure sacrifiée, dans l'aire de contact, en fonction de la
distance 〈〈 D 〉〉 (en mm) entre le bord de l'aire de contact et le point considéré.
Le signal représentant la contrainte de cisaillement en fonction de la distance parcourue
par le centre de la roue est différent de celui représenté sur la figure 3. La forme
du signal, et notamment la valeur maximale de celui-ci, sont en relation directe avec
le potentiel de frottement.
[0020] Si ce potentiel évolue, la partie initiale du signal de contrainte représenté en
fonction de la distance parcourue (égale à la vitesse multipliée par le temps écoulé
depuis l'instant du début de contact entre le point et le sol) change peu ; par contre
la partie finale du signal est modifiée en relation avec le niveau du potentiel. Ainsi,
l'analyse du signal de la contrainte de cisaillement exercée sur la nervure sacrifiée
fournit une information sur le potentiel de frottement entre la nervure et la chaussée,
qui est lui-même directement corrélé au potentiel d'adhérence du pneumatique sur la
chaussée.
[0021] A partir d'une relation préétablie pour relier le potentiel de frottement de la nervure
et le potentiel d'adhérence du pneumatique, d'une part, et d'une procédure de réétalonnage
régulier utilisant par exemple la propriété selon laquelle le potentiel d'adhérence
maximum du pneumatique sur toutes les conditions de chaussée confondues évolue peu,
il est possible de déduire la valeur du potentiel d'adhérence du pneumatique de la
valeur de la contrainte de cisaillement exercée sur la nervure sacrifiée ou de tout
signal représentatif de cette contrainte de cisaillement. Cette procédure de réétalonnage
est nécessaire car la pression sous la nervure sacrifiée peut évoluer au cours de
l'usage du pneumatique, par exemple en fonction de l'usure du pneumatique, pour des
conditions identiques de charge du pneumatique et de pression de gonflage et cette
évolution de la pression introduit une variable qui modifie la relation entre la contrainte
de cisaillement exercée sur la nervure et le potentiel d'adhérence du pneumatique.
[0022] Si la nervure sacrifiée est de surcroît équipée d'une mesure de la contrainte verticale
au même point, il est possible de calculer le coefficient de frottement entre la nervure
et le sol en effectuant le rapport entre la contrainte de cisaillement et la contrainte
verticale. Dans ce cas, il n'est même plus utile de procéder à un réétalonnage régulier
pour évaluer le potentiel d'adhérence du pneumatique.
[0023] Dès lors, dans une variante avantageuse de la méthode de détection, les étapes visant
à détecter une variation dudit premier signal et à produire une estimation du potentiel
d'adhérence dans ladite surface de contact du pneumatique comprennent les opérations
suivantes :
a) Produire un deuxième signal, représentatif d'un effort vertical dans ladite surface
de contact dudit premier élément ;
b) Produire à partir des premier et deuxième signaux un troisième signal, représentatif
du rapport entre l'effort tangentiel et l'effort vertical ;
c) Détecter une variation dudit troisième signal caractéristique d'une perte d'adhérence
;
d) Produire une estimation du potentiel de frottement dans ladite surface de contact
du premier élément ; et
e) A partir du potentiel de frottement, produire une estimation du potentiel d'adhérence
dans ladite surface de contact du pneumatique.
[0024] La contrainte freineuse, qui se développe dans le contact, résulte de la différence
des longueurs des circonférences extérieures de la nervure sacrifiée et des nervures
adjacentes. Ainsi, en modifiant cette différence de longueurs, on modifie la rapidité
de la croissance de la contrainte entre les instants d'entrée en contact et de sortie
du contact : plus la différence de longueurs est grande, et plus la contrainte de
cisaillement augmente rapidement.
[0025] Si le pneumatique roule avec un angle de dérive, une contrainte transversale se développe
à l'interface entre la nervure sacrifiée et la chaussée. Celle-ci s'ajoute vectoriellement
à la contrainte longitudinale. La résultante subit alors la même évolution que celle
décrite précédemment, à savoir que son module augmente entre l'instant où s'établit
le contact et celui où sa valeur atteint la contrainte maximale permise par le potentiel
de frottement, pour autant que la différence entre les longueurs des circonférences
de la nervure sacrifiée et des nervures adjacentes ait un niveau suffisant.
[0026] Dans une autre application avantageuse de la méthode, on procède en outre aux étapes
suivantes :
a) Produire un premier signal de bande de roulement fonctionnelle, représentatif d'un
effort tangentiel dans une zone de la surface de contact dudit au moins un deuxième
élément ;
b) Produire un deuxième signal de bande de roulement fonctionnelle, représentatif
d'un effort vertical dans une zone de la surface de contact dudit au moins un deuxième
élément ;
c) Produire une indication caractéristique de l'effort tangentiel appliqué au pneumatique,
à partir de l'intégration dudit premier signal de bande de roulement fonctionnelle,
entre les instants de début et de fin de contact avec le sol de ladite zone, sur la
largeur du pneumatique ;
d) Produire une indication caractéristique de l'effort vertical appliqué au pneumatique,
à partir de l'intégration dudit deuxième signal de bande de roulement fonctionnelle,
entre les instants de début et de fin de contact avec le sol de ladite zone, sur la
largeur du pneumatique ;
e) Déterminer la "marge d'adhérence disponible" par la différence entre le potentiel
d'adhérence du pneumatique et le rapport entre lesdits effort tangentiel et effort
vertical appliqués au pneumatique.
[0027] Cette façon d'estimer la "marge d'adhérence disponible" impose d'estimer l'effort
vertical et l'effort tangentiel dans les éléments de la bande de roulement. On exposera
dans la suite une autre méthode qui dispense de cette connaissance ou de cette estimation.
[0028] La figure 5 montre les contraintes de cisaillement longitudinales (en daN/cm2) sur
une nervure sacrifiée, dans l'aire de contact, en fonction de la distance 〈〈 D 〉〉
(en mm) entre le bord de l'aire de contact et le point considéré, dans le cas du roulage
avec un couple freineur et un potentiel de frottement valant 0.5 (courbe A), dans
le cas du roulage libre et un potentiel de frottement infini (courbe B), et dans le
cas du roulage libre et un potentiel de frottement valant 0.5 (courbe C). Si un couple
moteur ou freineur est exercé sur le pneumatique, une contrainte longitudinale vient
s'ajouter ou se retrancher à la contrainte induite par la différence des longueurs
des circonférences des nervures. Par exemple, dans le cas d'un couple freineur, le
signal de contrainte croît plus rapidement, en fonction de la distance parcourue,
que dans le cas où la roue fonctionne à couple nul (fig. 5).
[0029] La figure 6 représente des signaux représentatifs des contraintes de cisaillement
longitudinales (en daN/cm2), en fonction de la distance 〈〈 D 〉〉 (en mm) entre le bord
de l'aire de contact et le point considéré, développées sous une nervure sacrifiée
et sur un sol donné, d'une part dans le cas où un couple freineur est appliqué (courbe
1) et d'autre part en roulage libre (courbe 2). Les points B1 et B2 sont les points
des courbes correspondant à une variation brusque de la pente de ces courbes. Cette
variation brusque est représentative d'une perte d'adhérence (début de glissement)
ou d'une reprise d'adhérence (fin du glissement). Le point A0 correspond au début
de l'aire de contact. Sur la figure 6, on peut observer que le gradient moyen de la
courbe 1 entre le point A0 et le point B1 est supérieur en valeur absolue au gradient
de la courbe 2 entre les points A0 et B2. Ceci est à rapprocher du fait que la marge
d'adhérence disponible dans le cas correspondant à la courbe 1 est inférieure à la
marge d'adhérence disponible dans le cas correspondant à la courbe 2. Le rapport entre
ledit gradient moyen et la valeur du signal au point caractéristique d'une perte d'adhérence
(respectivement B1 et B2 sur les courbes 1 et 2) est un exemple d'indicateur de la
marge d'adhérence disponible.
[0030] C'est pourquoi, dans une application particulière la méthode visant à produire une
indication de la marge d'adhérence disponible, sans passer par une mesure ou une estimation
des efforts, vertical et tangentiel, effectivement appliqués au pneumatique, l'invention
propose que la fonction du signal soit le rapport entre la valeur moyenne de la dérivée
première dudit signal par rapport au temps et la valeur du signal au point caractéristique
d'une perte d'adhérence.
[0031] Selon un autre aspect, on peut observer que la longueur du segment A0-A1 est plus
petite que celle du segment A0-A2, traduisant le fait que la marge d'adhérence disponible
dans le cas de la courbe 1, correspondant au couple freineur, est plus faible que
la marge d'adhérence disponible dans le cas de la courbe 2 correspondant au cas du
roulage libre. Ainsi, à partir de la longueur de ces segments on dispose d'une autre
information représentative de la marge d'adhérence disponible, ladite marge d'adhérence
décroissant en même temps que la longueur desdits segments diminue.
[0032] C'est pourquoi, dans une application particulière la méthode visant à produire une
indication de la marge d'adhérence disponible, sans passer par une mesure ou une estimation
des efforts, vertical et tangentiel, effectivement appliqués au pneumatique, l'invention
propose que la fonction du signal soit l'intervalle de temps séparant les détections.
[0033] Ainsi, à partir d'une analyse appropriée du signal de contrainte représenté en fonction
de la distance parcourue, égale au produit de la vitesse par le temps écoulé depuis
l'entrée en contact avec le sol du point où la mesure est effectuée, il est possible
de retirer deux informations : une information représentative du potentiel d'adhérence
entre le pneumatique et la chaussée, et une information relative au niveau de sollicitation
(motrice, freineuse ou transversale) exercée sur le pneumatique, et permettant donc
de connaître la marge d'adhérence disponible du pneumatique.
[0034] Il est possible d'utiliser de la même manière des mesures des déformations longitudinale
et transversale de la nervure à la place des mesures de contraintes. Simplement, au
cas où l'on désirerait calculer le coefficient de frottement, un étalonnage préalable
entre les valeurs de déformations et de contraintes doit être réalisé et pris en compte
dans le calcul.
[0035] Tout ce qui vient d'être décrit pour une nervure sacrifiée peut être appliqué au
cas d'un pain sacrifié.
[0036] Pour certains pneumatiques, il peut être difficile de produire, sous la nervure sacrifiée,
une contrainte de cisaillement suffisamment importante pour provoquer le glissement
de celle-ci sur tout type de revêtement et dès le roulage libre du pneumatique, dans
le cas où la nervure sacrifiée est réalisée dans le même matériau que les nervures
adjacentes. Au cours de l'usure du pneumatique, la pression de contact verticale entre
les nervures sacrifiées ou les pains sacrifiés et le sol risque de devenir très faible
du fait d'une usure initiale plus rapide de ces nervures ou pains sacrifiés que celle
des autres pains ou nervures du pneumatique. Ceci peut nuire à la précision de mesure
des potentiels d'adhérence lorsque ces nervures ou pains sacrifiés ont atteint cet
état d'usure où la pression de contact est très faible.
[0037] On sait que, en négligeant l'effet d'entaille dû aux sculptures, la pression exercée
sur le sol dans l'aire de contact correspond sensiblement à la pression nominale de
gonflage du pneumatique. Or, par sa nature, sous une nervure sacrifiée, on ne retrouve
qu'une fraction de ladite pression de gonflage. Pour fixer les idées, il a été observé
expérimentalement que les mesures proposées par la présente invention donnent des
résultats fiables si l'on trouve sous la nervure sacrifiée (ou plus généralement du
premier élément) une pression résiduelle de contact sur le sol valant de préférence
au moins 30% à 40% (et avantageusement au moins 50%) de la pression nominale.
[0038] Or en roulage libre et par le phénomène d'usure du caoutchouc, il s'établit un équilibre
tel que la vitesse d'usure des premier et deuxième éléments est identique, la différence
de hauteur entre les premier et deuxième éléments étant alors constante. A cet équilibre,
on peut constater une certaine pression résiduelle sous la nervure sacrifiée. Lorsque
cette pression résiduelle est trop faible (par exemple 10% de la pression nominale),
on ne peut procéder aux mesures dont il est question dans la présente demande, ou
du moins de telles mesures ne sont pas fiables car pas représentatives de l'adhérence
prévalent sous les éléments ordinaires (c'est à dire non sacrifiés) de la bande de
roulement. C'est pourquoi il est proposé d'utiliser pour la nervure sacrifiée un matériau
modifié, de façon à ce que la pression résiduelle soit suffisamment importante. On
a vérifié expérimentalement que les conditions de mesure sont bien meilleures et que
les résultats sont suffisamment représentatifs des conditions d'adhérence prévalent
pour les matériaux non modifiés.
[0039] Ainsi, dans un aspect de la présente invention, ledit premier élément (voir nervure
1 à la figure 1) est réalisé dans un matériau différent du matériau dans lequel est
réalisé ledit deuxième élément, conférant audit premier élément une meilleure résistance
à l'usure que la résistance à l'usure dudit deuxième élément. De la sorte, malgré
le fait que, par la nature de l'invention, ledit premier élément se trouve sollicité
d'une façon préjudiciable à sa longévité, ledit premier élément est maintenu dans
des conditions aptes à l'estimation du potentiel d'adhérence ou de la marge d'adhérence.
[0040] Une première variante d'un pneumatique selon l'invention concerne un pneumatique
dans lequel ledit premier élément (voir nervure 1 à la figure 1) est réalisé dans
un matériau différent du matériau dans lequel est réalisé ledit deuxième élément,
conférant audit premier élément un potentiel d'adhérence inférieur à celui dudit deuxième
élément. Cela a pour avantage de diminuer les contraintes tangentielles nécessaires
pour provoquer le glissement de la nervure sacrifiée.
[0041] On peut par exemple, au stade de la fabrication du pneumatique, réaliser une bande
de roulement par coextrusion à partir des différents caoutchoucs crus convenables.
L'intérêt de cet aspect est de permettre à ces éléments sacrifiés de glisser, sur
un sol donné, pour des sollicitations de cisaillement plus faibles que celles qui
seraient nécessaires si ces éléments étaient constitués du même matériau que celui
des autres pains ou nervures du pneumatique. La vitesse d'usure d'un élément de gomme
décroissant très rapidement lorsqu'on diminue la contrainte de cisaillement s'exerçant
dans l'aire de contact entre cet élément et le sol, lorsque cet élément glisse sur
le sol, la conséquence de cette amélioration est que les nervures ou pains sacrifiés
réalisés dans ce matériau moins adhérent s'useront moins vite, et que la pression
de contact verticale entre ces nervures ou pains sacrifiés et le sol diminuera également
moins vite au cours de l'usure du pneumatique.
[0042] Une autre variante d'un pneumatique selon l'invention concerne un pneumatique dans
lequel ledit premier élément est réalisé dans un matériau de plus haut module de Young
que le module de Young du matériau dans lequel est réalisé ledit deuxième élément.
Cela a pour conséquence d'accroître les contraintes tangentielles à l'origine du glissement.
On peut combiner cette disposition avec la précédente.
[0043] C'est également pourquoi il est aussi proposé, dans une autre variante de réalisation
avantageuse, de réaliser lesdites nervures ou pains sacrifiés dans un matériau présentant
une meilleure résistance à l'usure que les matériaux constituant les autres nervures
ou pains de sculpture du pneumatique. L'intérêt de cet aspect est là encore de diminuer
la vitesse d'usure de ces nervures ou pains sacrifiés avec, pour conséquence, une
diminution moins rapide de la pression de contact verticale entre les nervures ou
pains sacrifiés au cours de l'usure du pneumatique.
[0044] Ces trois variantes peuvent être avantageusement combinées. Il est ainsi possible
de maintenir, pendant toute la durée de vie du pneumatique, une pression de contact
verticale suffisante, entre les nervures ou pains sacrifiés et le sol, pour garantir
une bonne précision de la mesure des potentiels d'adhérence.
[0045] Le potentiel d'adhérence du pneumatique sur la chaussée conditionne directement le
niveau maximal des efforts de guidage, de freinage et de motricité qui peuvent être
transmis au véhicule. Il est un élément déterminant de la mobilité et de la tenue
de route des véhicules.
[0046] Des études statistiques menées dans plusieurs pays montrent qu'il existe une relation
indéniable entre ce potentiel d'adhérence et le risque d'accidents sur chaussée mouillée
: plus le niveau du potentiel d'adhérence sur chaussée mouillée est faible et plus
le risque d'accident est élevé. La sécurité des usagers dépend donc étroitement du
potentiel d'adhérence.
[0047] Un enjeu important pour la sécurité est de pouvoir évaluer le niveau du potentiel
d'adhérence du pneumatique le plus tôt possible avant d'atteindre la limite d'adhérence,
car la possibilité d'éviter un accident en cas d'une adhérence insuffisante sera d'autant
plus grande que les actions pour adapter les conditions de roulage du véhicule seront
réalisées tôt.
[0048] Le principe de conception du pneumatique présenté ici représente un intérêt important
de ce point de vue. En effet, il permet d'évaluer le niveau du potentiel d'adhérence
même lorsque le pneumatique est en roulage libre, ce qui revient à dire qu'il est
possible de déterminer ce potentiel dans toutes les conditions de roulage du véhicule,
depuis la situation de roulage en ligne droite à vitesse constante jusqu'aux situations
de freinage et d'accélération maximaux, ou de virages pris à la limite d'adhérence.
Le potentiel d'adhérence disponible peut ainsi être évalué en permanence.
[0049] A partir des mêmes mesures, il est également possible de connaître la part du potentiel
d'adhérence effectivement utilisée.
Le tableau suivant illustre des applications permises par la connaissance de ces informations.
[0050] A partir de la seule connaissance du potentiel d'adhérence disponible, ou d'une information
directement corrélée au potentiel d'adhérence, il est possible :
- d'informer le conducteur du véhicule :
⇒ lorsque des variations du niveau d'adhérence surviennent : par exemple, si le potentiel
diminue, au delà d'un certain niveau de variation, une alerte peut être délivrée au
conducteur sous une forme sonore ou visuelle pour l'inciter à adapter sa conduite
et à accroître sa vigilance ;
⇒ sur le niveau relatif d'adhérence dont il dispose à un instant donné en comparaison
à une base statistique des niveaux d'adhérence rencontrés : l'information prélevée
en continu, lorsque le véhicule roule, peut alimenter une base de données implantée
dans un système informatique lié au véhicule ou extérieur au véhicule (base de données
centralisée avec laquelle le véhicule communiquerait) ; de plus, cette information
peut être comparée à la population statistique déjà stockée dans la base de données
pour déterminer à quel percentile de la population elle correspond ; ce résultat peut
être converti en une information simple délivrée au conducteur (par exemple par l'indication
d'un niveau conventionnel qualifiant l'adhérence disponible : fort, moyen, faible,
très faible) ;
- d'agir sur le véhicule :
⇒ en adaptant la stratégie de pilotage de systèmes du véhicule tels que les systèmes
d'antiblocage de roues, d'antipatinage et de contrôle actif de trajectoire : ces systèmes
pourraient disposer de stratégies différentes selon le niveau d'adhérence et prédéfinies
par construction ; en fonction du niveau instantané d'adhérence, la stratégie de pilotage
la plus adaptée pourrait être mise en oeuvre ;
⇒ en permettant la détermination des commandes optimales à appliquer à un organe du
véhicule : des simulations numériques en temps réel peuvent maintenant être réalisées
dans les véhicules ; connaissant le niveau d'adhérence, il est possible de rechercher
la commande à appliquer à un organe (frein par exemple) pour que la réponse soit optimale
; il est aussi possible de prédire par simulation quelle sera la réponse du véhicule
aux commandes exercées par le conducteur et de corriger en conséquence ses commandes
ou de l'assister dans le cas où les commandes apparaîtraient inadaptées ;
- d'informer les autres usagers de la route et les organismes chargés de la gestion
du réseau routier, en communiquant ces informations à des bases centrales de données
; les moyens actuels de communication et de localisation des mobiles (système GPS
par exemple) permettent d'associer à chaque information sur le potentiel d'adhérence
fournie par un véhicule la localisation précise de la portion routière correspondante
et de transmettre ces informations à un système centralisé ; partant de ces informations,
il est possible :
⇒ d'informer les autres usagers de la route, et leurs véhicules, du niveau disponible
en un point donné avant même qu'ils n'aient atteint ce point, ce qui permet d'anticiper
encore plus les actions correctives éventuellement nécessaires au niveau des commandes
des véhicules ;
⇒ de fournir aux gestionnaires du réseau routier des informations statistiques précises
et en temps réel sur le niveau d'adhérence, rendant ainsi inutiles les opérations
régulières de mesure de l'adhérence réalisées dans certains pays pour surveiller leur
réseau routier.
[0051] Si cette information sur le potentiel d'adhérence disponible est complétée de l'information
sur le niveau d'adhérence effectivement utilisé, il est possible en plus :
- d'informer le conducteur sur le taux d'utilisation de ce potentiel disponible et de
l'alerter à l'approche de la limite d'adhérence ;
- de réguler des systèmes du véhicule (systèmes antiblocage de roues ou antipatinage,
par exemple) directement à partir de la différence entre le potentiel disponible et
le potentiel utilisé ;
- de fournir aux personnes en charge de la gestion du réseau routier des informations
statistiques permettant de détecter les points du réseau où la limite d'adhérence
est le plus souvent approchée et où le risque d'accident peut être important de ce
fait, avant même que ce risque ne se soit exprimé au travers des statistiques d'accidents.
[0052] On peut par exemple procéder à une mesure comme expliqué par le brevet DE 3937966
A1. Par exemple, un élément magnétique peut être incorporé dans un pain ou une nervure
sacrifiée, à un endroit tel que cet élément subisse un déplacement relatif par rapport
à des capteurs à effet Hall placés dans le pneumatique lorsque ledit pain ou nervure
sacrifiée est soumis à un effort tangentiel ou à un effort normal. Les capteurs à
effet Hall sont disposés de façon à mesurer le déplacement de l'élément magnétique
au minimum sous l'effet d'un effort tangentiel appliqué à la surface du pain ou de
la nervure sacrifiée, voire à mesurer en plus son déplacement, de façon distincte,
sous l'effet d'un effort normal appliqué à ce pain ou cette nervure sacrifiée.
[0053] En variante, on pourrait aussi effectuer une mesure comme enseigné par le brevet
US 5 864 056 ou US 5 502 433.
[0054] Les signaux ainsi mesurés sont envoyés à une unité de calcul qui détermine le potentiel
d'adhérence et la marge d'adhérence disponible selon l'une des méthodes proposées.
Notons que la technologie actuelle permet la transmission, de préférence la télétransmission
de signaux depuis une ou plusieurs unités de mesure implantées dans la bande de roulement
et le véhicule proprement dit, que ce n'est pas l'objet de cette invention que de
traiter de cet aspect, qui est relativement indépendant des aspects de mesures qui
sont traités ici.
[0055] Ces informations calculées sont adressées elles-mêmes, par exemple à un dispositif
permettant d'informer le conducteur, ou bien sont envoyées, par exemple par voie hertzienne,
à un système extérieur au véhicule, permettant de centraliser les informations relatives
au potentiel d'adhérence du sol et destiné à informer tous les usagers de la route,
ou bien encore sont utilisées pour réguler des systèmes ou des organes du véhicule
sur lequel le pneumatique est monté.
1. Pneumatique dont la bande de roulement comporte un premier élément (1) de la bande
de roulement ayant une surface de contact avec le sol positionnée à une distance de
l'axe de roue plus faible que celle d'au moins un deuxième élément (2), lesdits éléments
étant tels que, en fonctionnement normal, les surfaces des deux éléments entrent en
contact avec le sol dans l'aire de contact et étant tels que, dans au moins une plage
de conditions de roulement à surveiller, la surface de contact du premier élément
subisse un glissement par rapport au sol au cours de son passage dans l'aire de contact,
ledit pneumatique comportant des moyens formant capteur à l'intérieur dudit premier
élément (1), les moyens formant capteur étant sensibles au moins à un effort tangentiel
dans ladite surface de contact dudit premier élément au cours de son passage dans
l'aire de contact.
2. Pneumatique selon la revendication 1, dans lequel ledit premier élément (1) est réalisé
dans un matériau différent du matériau dans lequel est réalisé ledit deuxième élément
(2), conférant audit premier élément un potentiel d'adhérence inférieur à celui dudit
deuxième élément.
3. Pneumatique selon la revendication 1, dans lequel ledit premier élément (1) étant
réalisé dans un matériau différent du matériau dans lequel est réalisé ledit deuxième
élément (2), conférant audit premier élément une meilleure résistance à l'usure que
la résistance à l'usure dudit deuxième élément.
4. Pneumatique selon la revendication 1, dans lequel ledit premier élément (1) est réalisé
dans un matériau de plus haut module de Young que le module de Young du matériau dans
lequel est réalisé ledit deuxième élément (2).
5. Méthode de détection d'une caractéristique d'adhérence entre une roue possédant une
bande de roulement déformable et un sol de roulement, comprenant les étapes suivantes
:
a) Prévoir au moins un premier élément (1) de contact de la bande de roulement ayant
une surface de contact avec le sol positionnée à une distance de l'axe de roue plus
faible que la distance d'une surface de contact d'au moins un deuxième élément (2)
avec le sol, l'écart entre lesdites surfaces de contact étant tel qu'en fonctionnement
normal les surfaces des deux éléments entrent en contact toutes deux avec le sol et
que, dans au moins une plage de conditions de roulement à surveiller, la surface de
contact du premier élément subisse un glissement par rapport au sol au cours de son
passage dans l'aire de contact ;
b) Produire un premier signal, représentatif d'un effort tangentiel dans ladite surface
de contact de l'élément le plus proche de l'axe ;
c) Détecter une variation dudit premier signal, caractéristique d'une perte d'adhérence
;
d) Produire une estimation du potentiel de frottement dans ladite surface de contact
dudit premier élément ;
e) Produire une estimation du potentiel d'adhérence du pneumatique.
6. Méthode de détection selon la revendication 5 dans laquelle les étapes visant à détecter
une variation dudit premier signal et à produire une estimation du potentiel d'adhérence
du pneumatique comprennent les opérations suivantes :
a) Produire un deuxième signal, représentatif d'un effort vertical dans ladite surface
de contact dudit premier élément ;
b) Produire à partir des premier et deuxième signaux un troisième signal, représentatif
du rapport entre l'effort tangentiel et l'effort vertical ;
c) Détecter une variation dudit troisième signal caractéristique d'une perte d'adhérence
;
d) Produire une estimation du potentiel de frottement dans ladite surface de contact
du premier élément ; et
e) A partir du potentiel de frottement, produire une estimation du potentiel d'adhérence
dudit pneumatique.
7. Méthode selon l'une des revendications 5 ou 6, comprenant en outre les étapes suivantes
:
f) Produire un premier signal de bande de roulement fonctionnelle, représentatif d'un
effort tangentiel dans une zone de la surface de contact dudit au moins un deuxième
élément ;
g) Produire un deuxième signal de bande de roulement fonctionnelle, représentatif
d'un effort vertical dans une zone de la surface de contact dudit au moins un deuxième
élément ;
h) Produire une indication caractéristique de l'effort tangentiel appliqué au pneumatique,
à partir de l'intégration dudit premier signal de bande de roulement fonctionnelle,
entre les instants de début et de fin de contact avec le sol de ladite zone, et sur
toute la largeur du pneumatique ;
i) Produire une indication caractéristique de l'effort vertical appliqué au pneumatique,
à partir de l'intégration dudit deuxième signal de bande de roulement fonctionnelle,
entre les instants de début et de fin de contact avec le sol de ladite zone, et sur
toute la largeur du pneumatique ;
j) Déterminer la "marge d'adhérence disponible" par la différence entre le potentiel
d'adhérence du pneumatique et le rapport entre lesdits effort tangentiel et effort
vertical appliqués au pneumatique.
8. Méthode de détection d'une caractéristique d'adhérence entre une roue possédant une
bande de roulement déformable et un sol de roulement, comprenant les étapes suivantes
:
a) Prévoir au moins un premier élément de contact de la bande de roulement ayant une
surface de contact avec le sol positionnée à une distance de l'axe de roue plus faible
que la distance d'une surface de contact d'au moins un deuxième élément (2) avec le
sol, l'écart entre lesdites surfaces de contact étant tel qu'en fonctionnement normal
les surfaces des deux éléments entrent en contact toutes deux avec le sol ;
b) Produire un premier signal représentatif d'un effort tangentiel dans une zone de
la surface de contact dudit premier élément ;
c) Détecter sur ledit premier signal l'instant d'entrée dans l'aire de contact dudit
premier élément ;
d) Détecter sur ledit premier signal l'instant où le premier signal subit une variation
caractéristique d'une perte d'adhérence ; et
e) Produire une indication caractéristique d'une marge d'adhérence disponible à partir
d'une fonction du premier signal entre l'instant de détection de l'entrée dans l'aire
de contact et l'instant de détection de ladite variation caractéristique.
9. Méthode de détection selon la revendication 8 dans laquelle ladite fonction du premier
signal est le rapport entre la valeur moyenne de la dérivée première dudit signal
par rapport au temps et la valeur du signal au point caractéristique d'une perte d'adhérence.
10. Méthode de détection selon la revendication 8 dans laquelle ladite fonction du premier
signal est l'intervalle de temps séparant lesdites détections.