[0001] La présente invention a pour objet un dispositif d'assemblage d'une coiffe en matériau
dur sur le bord supérieur de la carrure d'une boîte de montre.
[0002] Dans une boîte de montre-bracelet les parties apparentes, c'est-à-dire la glace,
la carrure et la coiffe sont les parties les plus exposées aux agressions extérieures,
telles que les rayures, les chocs, l'oxydation, etc. Dans les produits de qualité,
on élimine ou réduit les conséquences inesthétiques de ces agressions au niveau de
la glace en utilisant un verre saphir dont la fabrication est certes délicate, mais
dont la forme géométrique simple n'implique pas un usinage compliqué. Pour les autres
parties extérieures, on a proposé depuis longtemps d'utiliser un matériau très dur,
tel qu'une céramique. Un tel matériau a une résistance remarquable aux agressions
extérieures, mais a comme inconvénients d'être encore sensible aux chocs et de très
mal se prêter à des usinages trop complexes. Pour cette raison, ce matériau dur est
le plus souvent utilisé comme habillage d'une structure sous-jacente plus facilement
usinable et généralement bien meilleur marché.
[0003] Pour rendre solidaire la structure et l'habillage, la solution la plus évidente est
le collage, comme décrit par exemple dans le brevet CH 517 963 publié le 29.02.1972.
Ce document prévoit, pour une coiffe massive faiblement usinée, ou pour un revêtement
mince, d'interposer un joint de colle entre les surfaces en regard. Pour avoir une
cohésion optimale, il est nécessaire que les surfaces soient suffisamment grandes
et présentent une excellente planéité, de l'ordre de 3/100 ce qui nécessite des opérations
de rectifiage minutieuses. Il est bien évident qu'un tel assemblage par collage ne
permet plus de remplacer la pièce en matériau dur dans le cas où un choc en aurait
enlevé un éclat. On retrouve ce même inconvénient dans une variante du procédé proposé
dans le document CH 506 826 consistant à ménager un espace entre la coiffe et un élément
de boîte, puis à le remplir avec un produit formant ciment.
[0004] Pour permettre le démontage et le remplacement d'une telle coiffe en matériau dur,
le document CH 508 925 propose de fixer de façon amovible la coiffe à un élément du
boîtier en prévoyant deux rainures en regard entre lesquelles on interpose un anneau
fermé élastique qui sera comprimé lors du montage. Si la section de cet anneau est
trop forte, on risque de briser la coiffe en la forçant au montage; si au contraire
la section est trop faible la coiffe risque de tourner autour de la carrure ce qui
peut être gênant pour le passage de la tige de mise à l'heure, ou inesthétique si
la coiffe n'est pas parfaitement circulaire.
[0005] Pour remédier à l'inconvénient ci-dessus, le document CH 568 040 propose de ménager
radialement des trous borgnes dans la face inférieure plane de la coiffe, de remplir
ces trous avec un matériau facilement taraudable et de visser ladite coiffe sur un
élément de la carrure. La solution proposée permet d'envisager, si nécessaire, un
remplacement de ladite coiffe et procure un meilleur positionnement relatif des deux
éléments assemblés, mais une telle construction est relativement complexes et les
trous borgnes fragilisent incontestablement ladite coiffe.
[0006] D'autres constructions se rattachent plus ou moins à celles évoquées ci-dessus, et
en présentent les mêmes inconvénients.
[0007] La présente invention a donc pour objet de remédier aux inconvénients de cet art
antérieur en procurant un dispositif d'assemblage d'une coiffe en matériau dur sur
le bord supérieur de la carrure d'une boîte de montre ou sur une pièce solidaire de
celle-ci, ladite coiffe pouvant être obtenue avec un nombre réduit d'opérations d'usinage
et pouvant être facilement remplacée en cas de bris.
[0008] A cet effet l'invention a pour objet un dispositif d'assemblage amovible d'une coiffe
en matériau dur sur le bord supérieur de la carrure d'une boîte de montre fermée par
une glace et un fond délimitant avec un cercle d'emboîtage, un espace pour loger au
moins un mouvement, caractérisé en ce qu'il comprend un centre métallique dont la
paroi externe a une structure en escaliers complémentaire de la structure interne
de la coiffe rendue solidaire dudit centre au moyen d'au moins deux vis le traversant
à travers des perçages pour serrer des brides logées dans des creusures radiales formées
dans une paroi verticale de la coiffe, en comprimant un joint élastomère disposé entre
deux surfaces horizontales des structures en escalier, et dont l'épaisseur est suffisante
pour ménager des jeux au moins entre des surfaces en regard respectivement du fond
et de la base de la coiffe, et de la paroi verticale du centre et la paroi de la coiffe
rejoignant la base.
[0009] L'invention sera mieux comprise en prenant comme exemple illustratif et non limitatif
un dispositif d'assemblage d'une coiffe en céramique sur une montre bracelet de forme
oblongue, en référence aux dessins annexés dans lesquels
- la figure 1 est une représentation en perspective;
- la figure 2 est une représentation en coupe selon la ligne brisée II-II de la figure
1 passant par les positions horaires 3h et 6h;
- la figure 3 est une vue de dessous de la montre-bracelet représentée à la figure 1,
le fond étant partiellement arraché au niveau d'une bride;
- la figure 4 est une représentation éclatée du dispositif d'assemblage;
- la figure 5 est une vue agrandie de la coupe II-II à la position 6h;
- la figure 6 est une représentation éclatée de la coupe selon la ligne VI-VI de la
figure 1;
[0010] En se référant aux figures 1 et 2, on a représenté le boîtier 1 d'une montre-bracelet
dont les parties visibles sont essentiellement constituées par une coiffe 20 formant
une carrure 4, dans laquelle est formé un évidement 5 pour le logement de la couronne
de mise à l'heure 7. L'évidement 5 comprend en son centre une gouttière 26, visible
sur la figure 4, qui rejoint la surface intérieure de la coiffe 20 pour permettre
le passage de la tige de la couronne de mise à l'heure 7. La partie centrale de la
coiffe 20 comprend, au-dessus d'un cadran 11 pourvu d'aiguilles heures/minutes/secondes
13a, 13b, 13c, une glace saphir 3, dont la fixation sera expliquée plus loin. Comme
on le voit, la coiffe 20 laisse apparent, aux positions 12h-6h, en dessous de la carrure
4, un prolongement 8 du fond 2, incurvé vers l'extérieur sensiblement selon la courbure
d'un poignet et pourvu de cornes 10 servant à la fixation d'un bracelet (non représenté).
Il est bien évident qu'après la fixation d'un bracelet ce prolongement 8 ne sera plus
du tout visible.
[0011] Le fond 2 et le cadran 11 délimitent, avec le cercle d'emboîtage 6, un logement 9
pour un mouvement horloger 29 maintenu par deux vis de fixation 18 (visibles également
sur la figure 3). La coiffe 20 a une forme oblongue et recouvre, à partir du périmètre
de la glace 3, toute la surface de la montre en formant deux oreilles 28 s'étendant
au-dessus des prolongements 8, en étant, comme lesdits prolongements 8 incurvées vers
l'extérieur pour former une coupole.
[0012] La figure 4 est une représentation en perpective éclatée du. dispositif d'assemblage,
les différentes pièces ayant l'orientation en vue de dessous représentées à la figure
3. On voit que le dispositif comprend un centre métallique 30, une rondelle élastomère
12, deux vis 14, 16 et deux brides 15, 17 qui vont permettre l'assemblage de la coiffe
20.
[0013] Comme représentée à plus grande échelle à la figure 6, la paroi intérieure de la
coiffe présente une structure annulaire en escaliers constituée, depuis la base 21,
par des surfaces planes orthogonales 21a, 22, 22a, 23a.
[0014] Comme on le voit à la figure 5, la base 21 est prolongée au niveau des oreilles 28
par des extensions obliques 24 ayant la même inclinaison que les prolongements 8 du
fond 2. La partie verticale 21a, rejoignant la base 21 et parallèle à la carrure 4,
comporte au niveau des oreilles 28 deux creusures 25, 27 diamétralement opposées et
destinées à recevoir les brides 15, 17. Si on excepte les opérations de polissage
des surfaces extérieures, ces creusures sont les seules parties de la coiffe 20 qui
nécessitent un usinage particulier. Elles peuvent par exemple être obtenues au moyen
d'un meulage diamanté, ou en prévoyant, lors de la fabrication de la coiffe des tiroirs
dans le moule aux emplacements des creusures 25, 27.
[0015] Le centre métallique 30 est formé d'un anneau dont la surface extérieure a une forme
en escaliers, complémentaire de celle de la coiffe 20, constituée, depuis la base
31, par des surfaces planes 31a, 32, 32a, 33. La paroi interne 46 de centre métallique
30 comprend à sa base et à sa partie supérieure deux rainures annulaires 45, 47 pour
recevoir des joints d'étanchéité 45a, 47a comprimés respectivement axialement contre
le fond 2 et radialement contre le bord vertical 3a de la glace 3. Le fond de la rainure
annulaire 47 est prolongé vers l'intérieur du boîtier 1 par une bague 40 qui va former
rehaut entre le bec 3b de la glace 3 et le cadran 11. Il est bien évident que cette
bague 40 n'a qu'un caractère optionnel et qu'elle pourrait être remplacée par un rehaut
indépendant.
[0016] En se référant plus particulièrement aux figures 4 et 5 on voit que la surface 33
du centre métallique 30 comprend deux dégagements ouverts 35, 37 diamétralement opposés
et destinés à recevoir les brides 15, 17. Les dégagements 35,37 comprennent dans leur
partie sensiblement médiane les perçages axiaux 34, 36 dans lesquels seront engagées
les vis 14, 16 de fixation des brides 15, 17. Ces dégagements 35, 37 permettent de
réduire la hauteur du dispositif d'assemblage et facilitent le positionnement du centre
30 au-dessus des brides. Selon un mode de réalisation plus simple, il est également
possible de ne prévoir aucun dégagement. Le centre métallique 30 comporte enfin, répartis
sur son pourtour, quatre trous taraudés 39 pour la fixation du fond 2 au moyen de
quatre vis 19, ainsi qu'un perçage radial 38 pour le passage de la tige de la couronne
7.
[0017] Comme on le voit, toutes les opérations d'usinage, qui seraient difficiles, voire
impossibles à réaliser sur un matériau extra dur sont facilement réalisables sur un
anneau de section initiale rectangulaire par exemple en acier ou en laiton.
[0018] En se référant maintenant plus particulièrement aux figures 4 à 6 on indique ci-après
comment le dispositif selon l'invention rend très faciles les opérations de montage
ou démontage de la coiffe 20.
[0019] Dans une première étape, à partir de l'élément central formé par le centre métallique
30, il est possible de préassembler de façon connue tous les éléments constitutifs
de la montre, glace 3 , aiguilles 13a, 13b, 13c, cadran 11, cercle d'emboîtage 6 ,
mouvement 29 et couronne 7 , à l'exception de la coiffe 20 et du fond 2. On observera
également, dans le cas où la bague 40 est remplacée par un rehaut indépendant, que
le centre métallique 30 et le cercle d'emboîtage 6 peuvent être réalisés en une seule
pièce.
[0020] On met ensuite en place la rondelle élastomère 12 sur la surface annulaire 22 de
la structure en escaliers de la coiffe 20, puis on engage les deux brides 15, 17 dans
les creusures 25, 27. On pose ensuite le centre métallique 30 en positionnant les
dégagements 35, 37 au-dessus des brides 15, 17, puis on visse l'ensemble au moyen
des vis 14, 16 de façon à comprimer la rondelle 12 entre les surfaces annulaires en
regard 22, 32 de la coiffe 20 et du centre métallique 30, et finalement on visse le
fond au moyen des quatre vis 19.
[0021] Comme on le voit sur la figure 5, les cotes des éléments assemblés et l'épaisseur
de la rondelle élastomère 12 sont prévues pour qu'il existe de très faibles jeux entre
les surfaces internes de la coiffe 20 et les surfaces des éléments en regard, à l'exception
des surfaces 22, 32 entre lesquelles est comprimée la rondelle élastomère 12. Le jeu
entre l'extension oblique 24 et le prolongement 8 du fond 2 est désigné par la référence
44, celui entre la base 21 et le fond 2 par la référence 41, celui entre la paroi
21a et la paroi correspondante 31a du centre 30 par la référence 41a, celui entre
la paroi 23 et le bord externe 33 du centre 20 par la référence 43, et celui entre
la paroi 23a et le bord 3a de la glace 3 par la référence 43a. Le jeu entre la paroi
22a et la surface correspondante 32a du centre est pratiquement inexistant de sorte
qu'il est plus exact de dire qu'à cet endroit on a un ajustage gras. Ces jeux ont
volontairement été prévus pour permettre un faible basculement de la coiffe 20 en
cas de choc léger et éviter ainsi de la briser. Si le choc est trop important, et
provoque un dommage irréversible de la coiffe 20, il sera très facile de la remplacer
en déposant le fond 2 et en dévissant les deux vis 14, 16.
[0022] Dans l'exemple représenté, les moyens de fixation de la coiffe sont au nombre de
deux et sont positionnés sous le fond 2 aux positions 12h-6h, au niveau de la coiffe
où il existe le plus de matière. En comparant les coupes des figures 5 et 6 on observera
que le point des creusures 25, 27 les plus rapproché de la surface de la coiffe 20
reste le même sur tout le pourtour de ladite coiffe, de sorte qu'on peut, selon une
variante d'exécution, envisager de mettre plus de deux moyens de fixation occupant
des positions angulaires différentes par rapport à l'axe 12h-6h. Dans le mode de réalisation
pris à titre d'exemple, on observera que les deux perçages axiaux 34, 36 et les quatre
trous taraudés 39 présentent un décalage angulaire, c'est-à-dire qu'ils sont distincts
et que seules sont apparentes les vis 19 de fixation du fond 2. Selon une variante
d'exécution non représentée, le centre 30 ne comprend que deux trous taraudés 39 pour
deux vis 19 de fixation du fond, les deux autres vis étant confondues avec les vis
14, 16 de fixation de bride 15, 17 en ayant des tiges plus longues. Par rapport au
processus de montage/démontage décrit précédemment, ce mode de réalisation présente
l'avantage de pouvoir remplacer la coiffe 20 sans déposer le fond 2, et donc sans
risque d'endommager le joint d'étanchéité 45a.
[0023] L'exemple qui vient d'être décrit concerne un cadran de forme circulaire avec une
coiffe oblongue, mais il est bien évident que l'homme de métier peut, sans sortir
du cadre de la présente invention, adapter ce dispositif de fixation à tout type de
coiffe et à tout type de cadran.
1. Dispositif d'assemblage amovible d'une coiffe (20) en matériau dur sur la partie supérieure
de la carrure (4) d'une boîte de montre (1) fermée par une glace (3) et un fond (2)
délimitant avec un cercle d'emboîtage (6), un espace (9) pour loger au moins un mouvement
(29), caractérisé en ce qu'il comprend un centre métallique (30) dont la paroi externe
a une structure en escaliers (31, 31a, 32, 32a, 33) complémentaire de la structure
interne (21, 21a, 22, 22a, 23, 23a) de la coiffe (20) rendue solidaire dudit centre
(30) au moyen d'au moins deux vis (14, 16) le traversant à travers des perçages (34,
36) pour serrer des brides (15, 17) logées dans des creusures radiales (25, 27) formées
dans une paroi (21a) verticale de la coiffe (20) en comprimant un joint élastomère
(12), disposé entre deux surfaces horizontales (22, 32) des structures en escaliers,
et dont l'épaisseur est suffisante pour ménager des jeux (41, 41a) au moins entre
des surfaces en regard respectivement du fond (2) et de la base (21) de la coiffe
(20), et de la paroi verticale (31a) du centre (30) et la paroi (21a) de la coiffe
(20) rejoignant la base (21).
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le centre (30) comprend
en outre des dégagements (35, 37) ouverts vers la coiffe (20) aux emplacements des
brides (15, 17) et ayant sensiblement pour profondeur l'épaisseur desdites brides
(15, 17).
3. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le centre (30) comprend
en outre des trous taraudés (39) décalés angulairement par rapport aux perçages pour
les vis (14, 16) de bride (15, 17) et permettant la fixation du fond (2) au moyen
de vis (19).
4. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce que deux vis (14, 16) de fixation
de bride (15, 17) permettent aussi la fixation du fond (2).
5. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que la coiffe (20) a une forme
oblongue et comporte deux creusures (25, 27) positionnées à 12h et 6h.
6. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que les bords internes du centre
(20) comportent en outre deux rainures (45, 47) destinées à recevoir deux joints (45a,
47a) permettant d'assurer l'étanchéité avec le fond (2) et avec la glace (3).
7. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que la partie supérieure de
la paroi interne du centre (30) comprend une extension annulaire (40) formant rehaut.
8. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le centre (30) et le cercle
d'emboîtage (6) sont confondus en une seule pièce.