[0001] La présente invention a pour objet un ski alpin. Un ski alpin comporte une zone avant
dite zone spatule, une zone arrière dite zone talon et une zone intermédiaire dite
zone patin.
[0002] La figure 1 du dessin schématique annexé représente un ski alpin vu de profil dans
lequel les zone spatule, zone patin et zone talon sont désignées par les références
2, 3 et 4. Il ressort également de cette figure 1 que l'épaisseur du ski varie sur
la longueur de celui-ci, l'épaisseur étant sensiblement supérieure dans la zone patin
à celle dans les zones d'extrémité, c'est-à-dire zones spatule et talon. En effet,
la fixation d'une chaussure du skieur est montée dans la zone patin. C'est donc cette
zone qui doit être la plus résistante, et c'est par cette zone patin que passe l'essentiel
des efforts entre la neige et la chaussure du skieur.
[0003] Il résulte de cette structure que la raideur d'un ski, c'est-à-dire la résistance
à la flexion n'est pas constante sur toute la longueur du ski. Comme montré à la figure
2 qui représente une courbe dans laquelle la longueur du ski est portée suivant l'axe
des abscisses et la raideur est portée suivant l'axe des ordonnées, il est visible
que la raideur du ski est beaucoup plus importante dans la zone patin (P) que dans
les zones spatule (S) et talon (T). Le fait de réaliser le montage de la fixation
dans la zone patin et l'utilisation de chaussures de ski ayant une semelle très rigide,
augmente encore la raideur par rapport à la raideur du ski considéré seule. Il en
résulte une augmentation de la difficulté pour réaliser la mise en courbe du ski.
[0004] La raideur d'un ski est mesurée de la façon suivante : le ski est posé à plat entre
deux appuis distants d'une longueur L (de 200 à 600 mm), une charge F comprise entre
40 et 60 kg est appliquée à mi-distance de ces appuis. La déformation du ski sous
cette charge est alors mesurée (flèche). Puis le ski est déplacé afin d'effectuer
cette mesure sur une autre zone (déplacement entre 50 à 200 mm). Les différentes valeurs
de flèche permettent de définir la courbe de raideur montrée à la figure 2.
[0005] Pour remédier à cet apport de rigidité par l'ensemble chaussure-fixation dans la
zone patin, il a été imaginé de monter la fixation, c'est-à-dire une butée et une
talonnière non pas directement sur le ski, mais sur une plaque intermédiaire fixée
localement sur le ski par exemple à l'une de ses extrémités et montée avec possibilité
de glissement sur le ski par son autre extrémité, ce qui permet un débridage. Une
telle plaque est connue par le document CH 671 887. Cette fonction de débridage permet
effectivement de supprimer l'influence des ressorts de tension de la talonnière sur
la semelle de la chaussure augmentant le cintrage du ski, mais une telle plaque contribue
malgré tout, du fait de sa rigidité propre, à augmenter la raideur du ski. Il est
également connu de réaliser une plaque pour le montage d'une fixation de chaussure
qui comporte des encoches favorisant sa flexion. Une telle plaque est connue par le
document FR 2 763 861.
[0006] Toutefois, en rendant de la souplesse à cette plaque, on a perdu la notion de débridage
; de plus, cette solution nécessite la mise en oeuvre d'une plaque qui augmente le
poids de l'ensemble ski-fixation.
[0007] Le but de l'invention est de définir la raideur d'un ski nu en anticipant l'influence
de l'ensemble fixation-chaussure nécessaire à l'utilisation du ski.
[0008] A cet effet, dans le ski alpin qu'elle concerne, la raideur, c'est-à-dire la résistance
à la flexion dans le sens longitudinal du ski, de la partie centrale de la zone patin
est inférieure à la raideur dans les deux parties d'extrémité de la zone patin, c'est-à-dire
les parties de raccordement avec les zones avant et arrière respectivement.
[0009] Ce ski se distingue donc d'un ski alpin classique dans lequel la courbe de raideur,
c'est-à-dire la résistance à la flexion dans le sens longitudinal du ski placé à plat
entre deux appuis, est pratiquement fonction de la variation d'épaisseur du ski, c'est-à-dire
que la raideur est globalement croissante des extrémités vers la zone centrale du
patin.
[0010] Avantageusement, dans la partie centrale de la zone patin, la raideur est inférieure
d'au moins 5 % à la raideur la plus basse des parties d'extrémité de la zone patin.
[0011] Le fait de réduire la raideur dans la partie centrale de la zone patin, va permettre
d'homogénéiser la raideur sur la longueur de la zone patin, après avoir tenu compte
de la rigidification procurée par le montage de la chaussure à l'intérieur de la fixation.
[0012] Différentes solutions peuvent être mises en oeuvre pour obtenir cette diminution
de raideur, avec différentes structures de ski, qu'il s'agisse d'un ski de structure
traditionnelle, c'est-à-dire comportant un ensemble inférieur, des parois longitudinales
résistantes appelées chants, disposées de part et d'autre d'un noyau central, et un
ensemble supérieur, d'un ski dit à coques, c'est-à-dire comportant une enveloppe extérieure
en matière synthétique renforcée du côté intérieur du ski par au moins une couche
de tissu stratifié, formant la paroi supérieure et les parois latérales du ski et
dont les bords reposent directement ou indirectement sur les carres, ou encore d'un
ski à structure mixte, c'est-à-dire comportant une coque dont les bords reposent sur
des éléments longitudinaux de renforcement, présents au moins dans la partie centrale
ou zone de patin du ski.
[0013] Suivant une première forme d'exécution de ce ski, dans le cas où celui-ci possède
des éléments de renforcement longitudinaux apparents sur les parois latérales du ski
et appelés chants, la diminution de raideur dans la zone patin du ski est obtenue
par une diminution localisée de la hauteur ou de l'épaisseur des chants.
[0014] Dans ce cas, la diminution localisée de la hauteur des chants peut être totale, et
se traduire par une interruption dans la partie centrale de la zone patin.
[0015] Suivant une deuxième possibilité, la diminution de raideur dans la partie centrale
de la zone patin est obtenue par une réduction localisée de la largeur de la partie
haute du ski, la partie basse comportant la semelle et les carres restant de largeur
traditionnelle.
[0016] Suivant une troisième possibilité, la diminution de raideur dans la partie centrale
de la zone patin est obtenue par un rapprochement localisé des renforts supérieurs
et/ou inférieurs et de la fibre neutre du ski.
[0017] Suivant une autre possibilité, la diminution de raideur dans la partie centrale de
la zone patin est obtenue par une diminution localisée de l'épaisseur du ski.
[0018] Selon une forme d'exécution du ski selon l'invention, dans le cas où il possède une
structure comportant une coque en matière synthétique renforcée du côté de l'intérieur
du ski par au moins une couche de tissu stratifié, formant la paroi supérieure et
une partie des parois latérales du ski et dont les bords reposent sur des éléments
longitudinaux de renforcement apparents sur les parois latérales du ski, et qui prennent
appui directement ou indirectement sur les carres, la diminution de la raideur dans
la zone patin du ski est obtenue par une diminution de la hauteur ou par une suppression
localisée des éléments longitudinaux de renforcement au profit d'une augmentation
de hauteur des parois latérales de la coque dans cette zone.
[0019] Quelle que soit la structure du ski, la longueur de la zone de diminution de raideur
est de l'ordre de 200 mm à 600 mm, et de préférence comprise entre 400 et 500 mm.
[0020] De toute façon l'invention sera bien comprise, à l'aide de la description qui suit,
en référence au dessin schématique annexé représentant, à titre d'exemples non limitatifs,
plusieurs formes d'exécution de ce ski.
[0021] Figure 1 est une vue de profil d'un ski alpin.
[0022] Figure 2 est une vue représentant la variation de raideur d'un ski traditionnel,
sur la longueur de celui-ci.
[0023] Figure 3 est une vue représentant la variation de raideur d'un ski selon l'invention,
sur la longueur de celui-ci.
[0024] Figure 4 est une vue en perspective d'un premier ski.
[0025] Figure 5 en est une vue schématique en coupe transversale et à échelle agrandie suivant
la ligne V-V de figure 4.
[0026] Figure 6 est une vue en perspective d'un second ski.
[0027] Figure 7 est une vue schématique en coupe transversale et à échelle agrandie de ce
ski suivant la ligne VII-VII de figure 6.
[0028] Figure 8 est une vue en perspective d'un troisième ski.
[0029] Figure 9 est une vue de côté et à échelle agrandie de la partie centrale de la zone
patin du ski de figure 8.
[0030] Figures 10 et 11 sont deux vues en coupe transversale et à échelle agrandie de ce
ski respectivement suivant les lignes X-X et XI-XI de figure 8.
[0031] Figure 12 est une vue de côté et éclatée d'un noyau composant un quatrième ski.
[0032] Figure 13 est une vue de côté de ce ski en position montée.
[0033] Figures 14 et 15 en sont deux vues en coupe transversale suivant les lignes XIV-XIV
et XV-XV de figure 13, respectivement.
[0034] La figure 3 représente la courbe de raideur d'un ski selon l'invention, dans laquelle
la longueur du ski L a été portée en abscisse et dans laquelle la raideur a été portée
suivant l'axe des ordonnées. Comme montré sur cette courbe, la raideur dans la partie
centrale C de la zone de patin P est inférieure à la raideur dans les parties d'extrémité
E et F de la zone patin, c'est-à-dire les parties de raccordement avec les zones spatule
S et talon T respectivement.
[0035] Pour obtenir ce résultat, plusieurs formes d'exécution sont présentées ci-après à
titre d'exemples.
[0036] Les figures 4 et 5 représentent un ski comportant une structure coque, c'est-à-dire
comportant une coque 5 en matière synthétique, renforcée du côté de l'intérieur du
ski par au moins une couche de tissu stratifié, non représentée au dessin, formant
la paroi supérieure 6 et les parois latérales 7, 8 du ski et dont les bords reposent
sur les carres 11. Ce ski comporte un ensemble inférieur intégrant une semelle de
glissement 9 disposée entre les carres, ainsi qu'un noyau central 10 reposant sur
l'ensemble inférieur et formant l'intérieur du ski. Des éléments de renfort sont prévus,
qui n'ont pas été représentés au dessin dans la mesure où ils ne concernent pas l'invention.
Comme montré à la figure 4, la partie centrale de la zone patin sert au montage, sur
la face supérieure du ski, d'une butée 12 et d'une talonnière 13 constituant la fixation
d'une chaussure du skieur.
[0037] Dans la forme d'exécution du ski représenté aux figures 4 et 5, la diminution de
raideur dans la partie centrale de la zone patin est obtenue par une réduction localisée
de la largeur de la coque réalisée de part et d'autre de l'axe longitudinal médian
du ski. Cela se traduit, comme montré sur le dessin, par des zones 14 en creux obtenues
par une augmentation de l'inclinaison des parois latérales 8 dans cette zone par rapport
aux parois latérales 7 du ski sur le reste de la longueur de celui-ci. Il ressort
des figures 4 et 5 que dans la partie centrale de la zone patin la largeur de la zone
supérieure 6 est réduite.
[0038] Les figures 6 et 7 représentent un second ski, qui est également un ski à structure
à coque, possédant les mêmes caractéristiques générales que le premier ski. Les mêmes
éléments sont donc désignés par les mêmes références que précédemment.
[0039] Dans ce second ski, la diminution de la raideur dans la partie centrale de la zone
patin est obtenue par une diminution localisée de l'épaisseur du ski, dans une zone
15 située entre la butée 12 et la talonnière 13.
[0040] Les figures 8 à 11 représentent une troisième forme d'exécution d'un ski selon l'invention.
Dans ce ski, les mêmes éléments sont désignés par les mêmes références que précédemment.
Ce ski comporte une coque en matière synthétique 16, renforcée du côté de l'intérieur
du ski, c'est-à-dire du côté du noyau 10 par au moins une couche de tissu stratifié,
non représentée au dessin. La coque 16 forme la paroi supérieure 17 et une partie
des parois latérales 18, et ses bords reposent sur des éléments longitudinaux de renforcement
19, apparents sur les parois latérales du ski, et qui prennent appui sur les carres
11. Cette structure ressort clairement des figures 8 et 11. La diminution de raideur
dans la partie centrale de la zone patin du ski est obtenue par une suppression localisée
des éléments longitudinaux de renforcement 19 au profit d'une augmentation des parois
latérales 18 de la coque, comme cela est visible aux figures 8, 9 et 10. Dans la partie
centrale de la zone patin, les bords inférieurs de la coque 16 reposent directement
sur les carres. Une variante de ce ski consisterait à diminuer la hauteur des éléments
de renforcement dans la partie centrale de la zone patin, sans supprimer totalement
ceux-ci.
[0041] Les figures 12 à 15 représentent un autre ski dans lequel les mêmes éléments sont
désignés par les mêmes références que précédemment. Dans ce ski, le noyau 10 présente,
dans la partie centrale de la zone patin, une cavité 20. Comme montré à la figure
12, une cale 24 est prévue pour épouser la forme de la cavité 20.
[0042] Les figures 13 à 15 représentent schématiquement un ski conforme à ce mode de réalisation
constitué de la façon suivante : après mise en place dans un moule, de la semelle
9, des carres 11 et du noyau 10, on dispose un tissu de renfort 22, de telle sorte
qu'il épouse la forme du noyau 10 donc de la cavité 20, puis on dispose la cale 24
pour combler la cavité 20, et enfin on coiffe cet ensemble par la coque 23. Cette
structure permet de diminuer la raideur du ski dans la partie centrale de la zone
patin de celui-ci. Cette diminution de la raideur pourrait être obtenue dans des variantes
ne mettant pas en oeuvre une cale, mais dans lesquelles le renfort supérieur 22 ou
le renfort inférieur, non représenté, se rapproche de la fibre neutre du ski, dans
la zone dans laquelle la raideur doit être diminuée.
[0043] Comme il ressort de ce qui précède, l'invention apporte une grande amélioration à
la technique existante en fournissant un ski dont la structure, le terme structure
étant pris au sens large et pouvant désigner aussi bien un agencement de matériaux
que des dimensions, permet d'homogénéiser la raideur dans la partie centrale de la
zone patin, sans nécessiter la mise en oeuvre de moyens complexes, et au contraire,
dans certaines formes d'exécution, en diminuant la quantité de matière et par suite
le poids et le prix de revient du ski.
[0044] Comme il va de soi, l'invention ne se limite pas aux seules formes d'exécution de
ce ski décrites à titre d'exemples, elle en embrasse au contraire toutes les variantes.
C'est ainsi notamment que certaines caractéristiques du ski qui ont été décrites isolément
pourraient être combinées, par exemple, une réduction de largeur combinée à une réduction
d'épaisseur, sans que l'on sorte pour autant du cadre de l'invention.
1. Ski alpin comportant une zone avant dite zone spatule (2), une zone arrière dite zone
talon (4) et une zone intermédiaire dite zone patin (3) destinée à recevoir une butée
(12) et une talonnière (13) constituant la fixation de la chaussure d'un skieur, caractérisé en ce que la raideur, c'est-à-dire la résistance à la flexion dans le sens longitudinal du
ski, de la partie centrale de la zone patin (3) est inférieure à la raideur dans les
deux parties d'extrémité de la zone patin (3), c'est-à-dire les parties de raccordement
avec les zones avant (2) et arrière (4) respectivement.
2. Ski alpin selon la revendication 1, caractérisé en ce que, dans la partie centrale de la zone patin (3), la raideur est inférieure d'au moins
5 % à la raideur la plus basse des parties d'extrémité de la zone patin.
3. Ski alpin selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que la diminution de raideur dans la partie centrale de la zone patin (3) est obtenue
par un rapprochement localisé des renforts supérieurs et/ou inférieur (22) de la fibre
neutre du ski.
4. Ski alpin selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que dans le cas où le ski possède des éléments de renforcement longitudinaux (19) apparents
sur les parois latérales du ski et appelés chants, la diminution de raideur dans la
zone patin du ski est obtenue par une diminution localisée de la hauteur ou de l'épaisseur
des chants.
5. Ski alpin selon la revendication 4, caractérisé en ce que la diminution de raideur dans la partie centrale de la zone patin est obtenue par
une interruption localisée des chants (19) dans cette partie.
6. Ski alpin selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que dans le cas où il possède une structure comportant une coque (16) en matière synthétique
renforcée du côté de l'intérieur du ski par au moins une couche de tissu stratifié,
formant la paroi supérieure et une partie des parois latérales du ski et dont les
bords reposent sur des éléments longitudinaux de renforcement (19) apparents sur les
parois latérales du ski, et qui prennent appui directement ou indirectement sur les
carrés (8), la diminution de la raideur dans la zone patin du ski est obtenue par
une diminution de la hauteur ou par une suppression localisée des éléments longitudinaux
de renforcement (19) au profit d'une augmentation de hauteur des parois latérales
(18) de la coque (16) dans cette zone.
7. Ski alpin selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que la diminution de raideur dans la partie centrale de la zone patin (3) est obtenue
par une diminution localisée (15) de l'épaisseur du ski.
8. Ski alpin selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que la diminution de raideur dans la partie centrale de la zone patin (3) est obtenue
par une réduction localisée (14) de la largeur de la partie haute du ski, la partie
basse comportant la semelle et les carres restant de largeur traditionnelle.
9. Ski alpin selon l'une des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que la longueur de la zone de diminution de raideur est de l'ordre de 200 mm à 600 mm,
et de préférence comprise entre 400 et 500 mm.