[0001] L'invention concerne le domaine de la protection et de la conservation d'objets métalliques
argentés. Le procédé selon l'invention permet d'épurer des gaz destinés à constituer
l'environnement de ces objets. Le procédé selon l'invention est mis en oeuvre, par
exemple, pour protéger et conserver de tels objets pendant que ceux-ci sont exposés
au public.
[0002] Il est connu que les composés soufrés au contact de l'argent forment des sulfures
d'argent responsables du ternissement et de la corrosion des objets argentés.
[0003] Dans le tableau 1, figurent les principales espèces polluantes dans l'atmosphère,
responsables du ternissement de l'argent, ainsi que leur concentration respective.
Tableau 1:
D'après FRANEY (1985): « The corrosion of silver by atmospheric sulfurous gases »,
Corrosion Science, Vol 25, n°2. |
Polluants |
OCS |
SO2 |
H2S |
CS2 |
Concentration Moyenne En ppb |
0,5 |
0,1 |
0,03 |
0,03 |
[0004] Le sulfure de carbonyle, OCS, est le principal polluant identifié, c'est aussi le
plus réactif, devant H
2S, SO
2 puis CS
2. La sulfuration de l'argent est de plus très sensible à l'humidité de l'air car la
présence de quelques mono-couches d'eau à la surface du métal suffit à hydrolyser
OCS, à dissoudre et à dissocier H
2S permettant la réaction :
4Ag + 2HS
-™ 2Ag
2S + H
2 + 2e
-
[0005] Cette réaction est responsable du noircissement, du ternissement et de la corrosion
de l'argent.
[0006] Cette corrosion par les polluants soufrés altère les propriétés électriques des contacts
en argent qui sont encore nombreux en connectique. De même, le noircissement d'objets
en métal argenté tel que bijoux, instruments de musique, daguerréotype, les services
de table, objets d'art et d'archéologie, etc., est un problème très gênant vis à vis
de l'esthétique et de leur présentation au public, mais aussi, à terme, vis à vis
de l'intégrité de ces objets ou de ces oeuvres eux-mêmes, surtout lorsque les épaisseurs
d'argent métallique sont très faibles (daguerréotype, pellicule d'argent sur des cadres
en bois de tableaux, argenture électrolytique d'instruments de musique, etc.).
[0007] Pour empêcher l'altération des surfaces argentées, deux grandes catégories de parades
sont utilisées :
a - l'élimination totale des espèces chimiques polluantes dans l'environnement de
l'objet métallique argenté ; dans cette catégorie entrent des procédés souvent lourds
et très onéreux, tels que l'inertage, qui consiste à mettre l'enceinte qui contient
l'objet sous gaz neutre (azote par exemple) après avoir purgé le volume ; dans cette
catégorie entre une autre parade qui consiste à disposer dans les enceintes contenant
les objets à protéger, des diffuseurs de produits inhibiteurs du ternissement de l'argent
; mais ces inhibiteurs sont volatiles et présentent quelques inconvénients, tels que
l'absence de témoin d'épuisement et l'absence de données sur leur innocuité vis à
vis de matériaux constitutifs des objets à protéger (bois, ivoire, nacre, liège, peinture,
etc) ;
b - une barrière physique entre l'objet et son environnement ; dans cette deuxième
catégorie entrent par exemple les vernis, l'encapsulage et l'ensachage ; la pose d'un
vernis consomme à peu près 50% du temps de restauration des objets et provoque des
corrosions différentielles très inesthétiques, lorsqu'il y a des défauts ou des lacunes
dans le vernis ; l'encapsulage et l'ensachage ne peuvent pas constituer non plus une
solution universelle; ils ne peuvent, par exemple, pas convenir pour l'exposition
au public des objets ainsi protégés.
[0008] Le but de la présente invention est de fournir un procédé de conservation des objets
argentés qui ne présente pas les inconvénients relevés ci-dessus, et qui est néanmoins
d'une très grande efficacité.
[0009] Plus précisément, l'invention est un procédé de préservation et conservation d'objets
argentés comprenant l'étape de conditionner les objets sous atmosphère désoufrée caractérisé
en ce que l'on désoufre l'atmosphère au contact d'argent métallique activé cathodiquement.
[0010] D'autres aspects, buts et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de la
description détaillée qui suit.
[0011] On comprendra aussi mieux l'invention à l'aide des références aux dessins annexés,
sur lesquels :
- la figure 1 est une représentation, en perspective, avec arrachement partiel d'une
paroi de côté et du dos, d'une vitrine d'exposition d'objets argentés, dont l'atmosphère
est désoufrée par le procédé selon l'invention ;
- la figure 2 représente schématiquement, en coupe longitudinale, un exemple d'enceinte
compatible avec l'utilisation du procédé selon l'invention ;
- la figure 3 représente schématiquement, en coupe longitudinale un autre exemple d'enceinte
compatible avec l'utilisation du procédé selon l'invention ;
- la figure 4 illustre schématiquement encore un autre exemple de mise en oeuvre du
procédé selon l'invention ;
- la figure 5 représente en perspective un exemple d'appareil d'épuration pour la mise
en oeuvre du procédé selon l'invention ;
- la figure 6 représente schématiquement, une coupe longitudinale de l'appareil d'épuration
représenté à la figure 5 ;
- la figure 7 représente schématiquement deux exemples de positions possibles pour placer
un appareil d'épuration tel que celui représenté sur les figures 5 et 6 ; sur la figure
7a, des volets placés à la sortie de cet appareil sont orientés vers le haut ; sur
la figure 7b, ces volets sont orientés vers le bas ;
- la figure 8 représente schématiquement la structure et l'agencement d'une cassette
pour la mise en oeuvre du procédé selon l'invention ;
- la figure 9 représente schématiquement un dispositif pour activer cathodiquement l'argent
métallique nécessaire à la mise en oeuvre du procédé selon l'invention ;
- la figure 10 est une photographie de deux échantillons de laine d'argent soumis à
sulfuration, pendant 4 mn ; l'un des échantillons a été préalablement activé cathodiquement
et l'autre pas ; et
- la figure 11 est une photographie de deux échantillons de laine d'argent soumis à
sulfuration pendant 65 heures ; l'un des échantillons a été préalablement activé cathodiquement,
l'autre pas,
[0012] Dans le procédé selon l'invention, une matière composée d'argent métallique permet
de piéger des composés soufrés susceptibles de se trouver dans un gaz destiné à former
l'atmosphère d'objets argentés 1 à protéger, avant que ce gaz n'arrive au contact
de ces objets 1.
[0013] Pour accroître l'efficacité de ce procédé, l'argent métallique est préférentiellement
mis sous une forme présentant une grande surface spécifique. Plus cette surface est
développée, plus la surface de piégeage des composés soufrés est importante. Ceci
permet à la fois de favoriser les échanges avec le gaz et d'augmenter la quantité
de molécules pouvant être piégées avant d'atteindre la saturation de cette surface
vis à vis des réactions de sulfuration.
[0014] Selon un mode de mise en oeuvre particulier du procédé selon l'invention, les objets
argentés 1 à protéger sont placés dans une enceinte 300, afin de confiner l'atmosphère
environnant ces objets argentés 1 (figure 1). Mais on peut aussi envisager de placer
ces objets 1 sous un flux de gaz désoufré. Lorsque les objets argentés 1 sont placés
dans une enceinte 300, l'atmosphère de celle-ci est maintenue en surpression par rapport
à l'extérieur de l'enceinte 300. De cette manière, on peut utiliser des enceintes
300 d'étanchéité limitée, et donc moins difficiles à réaliser et moins coûteuses que
des enceintes 300 étanches. La surpression à l'intérieur de l'enceinte 300 limite
la pénétration de gaz non désoufré par les interstices de celle-ci.
[0015] Préférentiellement, le gaz est désoufré avant ou à son entrée dans l'enceinte.
[0016] Selon une variante du procédé selon l'invention, on peut utiliser un appareil d'épuration
100 puis acheminer le gaz désoufré par l'appareil d'épuration 100 jusqu'à l'enceinte
300 par un conduit 150 approprié (voir figure 2).
[0017] Selon une autre variante, l'argent métallique de piégeage des composés soufrés est
placé dans une cassette 200, à une ouverture d'entrée 310 du gaz dans l'enceinte 300,
alors qu'un ventilateur 50 est situé dans une ouverture de sortie 320 du gaz de l'enceinte
300. De cette manière, le gaz est aspiré dans l'enceinte 300 et désoufré à son entrée
alors qu'il est extrait de l'enceinte 300 par le ventilateur 50 (figure 3),
[0018] Selon encore une autre variante du procédé selon l'invention, l'argent métallique
de piégeage des composés soufrés est placé dans une cassette 200 de manière à être
à la fois balayées par le gaz entrant dans l'enceinte 300 et par une partie du gaz
de l'enceinte 300 (figure 4). De cette manière, le gaz de l'enceinte 300 subit un
recyclage.
[0019] Le procédé selon l'invention peut aussi être mis en oeuvre en disposant de l'argent
métallique activé cathodiquement, en plusieurs endroits de l'enceinte 300. Par exemple,
de l'argent métallique activé cathodiquement peut être disposé de manière à désoufrer
le gaz entrant dans l'enceinte 300, tandis qu'une autre quantité d'argent métallique
activé cathodiquement peut être disposée ailleurs dans l'enceinte 300 pour désoufrer
le gaz recyclé de cette enceinte 300.
[0020] Selon un mode de mise en oeuvre préférentiel du procédé selon l'invention, l'enceinte
300 est une vitrine. Comme l'illustre la figure 1, dans ce cas, l'enceinte 300 comprend
une vitre 305, derrière laquelle sont exposés les objets argentés 1, sur une étagère
5. Un appareil d'épuration 100 est placé dans la vitrine 300, avec une grille d'entrée
12 communiquant avec l'extérieur de cette vitrine 300. Ainsi, le gaz à épurer pénètre
dans l'appareil 100, traverse une cassette extractible 200 contenant l'argent métallique
cathodiquement activé et vient constituer l'environnement des objets argentés 1 à
protéger (flèche en traits discontinus). En traversant la cassette 200, les composés
soufrés sont retenus sur l'argent métallique cathodiquement activé. L'environnement
des objets argentés exposés dans la vitrine 300 est ainsi désoufré.
[0021] L'appareil d'épuration 100 pour la mise en oeuvre du procédé selon l'invention peut
être modulable en puissance d'extraction et de circulation de l'air. Donc ces dimensions
sont variables, selon que l'on veut épurer une enceinte d'un volume de 1 à 10 m
3 ou un local de stockage clos de plusieurs dizaines de mètres cubes.
[0022] Selon un mode de réalisation préférentiel de l'appareil d'épuration 100, celui-ci
est un petit module. Il comporte essentiellement un capot 30 étanche, un ventilateur
50 extracteur et des cassettes extractibles 200, 210, 220, 230 (figures 5 et 6).
[0023] Le capot 30 est globalement un parallèpipède rectangle allongé. Les deux faces de
ce parallèlipède, perpendiculaires à son axe longitudinal, forment respectivement
la face d'entrée 10 et la face de sortie 20 de l'appareil d'épuration 100. La face
d'entrée 10 est munie d'une grille d'entrée 12 du gaz vicié. La face de sortie 20
est munie de volets 22. L'une 14 des faces perpendiculaires à la face d'entrée 10
et à la face de sortie 20 est munie d'une poignée 40. Une 16 des faces perpendiculaires
à la face d'entrée 10 et la face de sortie 20, adjacente à la face 14 munie de la
poignée 40, comprend des ouvertures aptes à recevoir les cassettes 200, 210, 220,
230. Eventuellement, une prise d'alimentation électrique 60 et un interrupteur 70
sont disposés sur cette même face 16. Selon un mode particulier, mais non limitatif
de l'invention, la face d'entrée 10 et la face de sortie 20 ont pour dimensions approximatives
130 mm x 160 mm.
[0024] Le ventilateur 50 est alimenté électriquement et assure l'extraction et la circulation
de l'air. Comme représenté sur la figure 6, ce ventilateur 50 est situé à l'intérieur
du capot 30, à proximité de la face de sortie 20. Ce ventilateur 50 met en dépression
l'ensemble des cassettes extractibles 200, 210, 220, 230 placées en amont de celui-ci.
Le ventilateur 50 diffuse le gaz purifié vers les volets 22.
[0025] Préférentiellement, pour traiter une vitrine fermée de 25 m
3, on disposera d'un ventilateur 50 dont les dimensions approximatives sont de 119
x 119 x 32 mm
3. Il sera alimenté par un courant continu sous une tension de 12 volts (délivrée par
une batterie pour un appareil autonome ou par un transformateur branché sur 220 volts
secteur) pour une puissance de 1,2 W (1 550 tr/mn). Son débit sera alors de 95 m
3/h environ. Il aura un niveau de bruit de 30 dB.
[0026] Selon une variante de l'appareil d'épuration 100, celui-ci peut comporter un dispositif
à volets 22 orientés vers le haut pour assurer la mise en circulation de l'air de
l'enceinte 300, lorsque par exemple, l'appareil 100 est disposé sur la paroi inférieure
de l'enceinte 300 (figure 7a).
[0027] Réciproquement, les volets 22 peuvent être orientés vers le bas lorsque l'appareil
d'épuration 100 est posé en hauteur (figure 7b).
[0028] Avec une orientation adaptée des volets 22, le recyclage préférentiel de l'air à
proximité de l'appareil d'épuration 100 est minimisé.
[0029] Pour améliorer la circulation de l'air purifié dans l'enceinte 300, il peut être
avantageux d'équiper l'appareil d'épuration 100, de volets 22 oscillants grâce à un
moteur.
[0030] Selon une autre variante de l'appareil d'épuration 100, celui-ci est portatif.
[0031] Selon encore une autre variante, l'appareil d'épuration 100 peut comprendre des roulettes
pour faciliter sont transport.
[0032] L'appareil d'épuration 100 comprend au moins une cassette 200 contenant de l'argent
métallique activé cathodiquement qui, de manière avantageuse, a une grande surface
spécifique. Cet argent est scus forme de laine, de feutre ou de mousse d'argent. Cet
argent fixe les composés soufrés. Il peut-être livré sous forme de consommable en
sachets étanches en matière plastique.
[0033] Comme représenté sur la figure 8, l'argent est par exemple sous forme de laine compactée
150 Cette laine 150 est insérée dans une armature de maintien 160. L'ensemble constitué
de l'armature 160 et de la laine 150 est introduit dans l'apparel d'épuration 100
grâce à des rails de coulissement 170 fixés horizontalement dans ce dernier.
[0034] Dans une autre variante, la cassette 200 chargée de laine, de feutre ou de mousse
d'argent cathodiquement activé, est elle-même livrée sous forme de consommable, en
sachets étanches en matière plastique. Une telle cassette peut d'ailleurs être renvoyée
au fabricant qui peut juger de l'opportunité de réactiver cathodiquement son contenu
(dans le cadre d'un contrat de maintenance, par exemple).
[0035] L'activation cathodique d'une cassette 200 s'effectue donc sur des cassettes 200
neuves ou à recycler.
[0036] La laine, le feutre ou la mousse d'argent est constitué d'argent purifié à 99,9 %
ou d'un alliage où la concentration de l'argent est supérieure ou égale à 90%.
[0037] La surface spécifique de la laine, du feutre ou de la mousse d'argent est approximativement
de 100 cm
2/g.
[0038] Une cassette 200 pour l'appareil d'épuration 100 contient préférentiellement 10g
d'argent, ce qui représente une surface totale d'argent déployé d'environ 1000 cm
2. Une telle cassette 200 peut fixer 0,1g de sulfure.
[0039] La cinétique de formation d'Ag
2S est rapide jusqu'à ce que l'on en ait formé environ 100 nm d'épaisseur, puis cette
cinétique devient lente jusqu'à la saturation.
[0040] Ainsi, si l'on veut maintenir une efficacité maximale des cassettes 200, il faut
conserver une cinétique rapide et changer ou réactiver les cassettes 200 avant passage
à une cinétique lente. Dans ce dernier cas, la longévité d'une cassette 200 ayant
les caractéristiques décrites dans les quatre paragraphes précédents, est estimée
à un an environ, dans une atmosphère ayant un taux d'H
2S de l'ordre de 0,5 ppm.
[0041] Le procédé d'activation cathodique, mis en oeuvre pour activer l'argent métallique
destiné à un usage dans un appareil d'épuration 100 comprend les étapes consistant
à :
- dépoussiérer, la laine, le feutre ou la mousse d'argent brut de réception par soufflage
puis trempage dans un bain aqueux de tensioactifs avec des ultrasons ;
- dégraisser dans de l'acétone ;
- rincer dans de l'éthanol et de l'eau ;
- immerger dans une cellule électrolytique 400 à trois électrodes avec un électrolyte
neutre, cet argent métallique ou une cassette 200 contenant cet argent métallique
;
- procéder à un balayage cathodique en potentiel avec enregistrement de l'intensité
en fonction du potentiel, de la solution électrolytique à température ambiante, depuis
un potentiel d'immersion jusqu'au potentiel de réduction des polluants présents à
la surface de l'argent ;
- réduire totalement, à température ambiante, les espèces par maintien potentiostatique
au potentiel de réduction ;
- rincer, sécher rapidement, conditionner sous gaz neutre et encapsuler sous feuilles
de matière plastique thermo-soudées étanches, l'argent métallique ou bien encore la
cassette 200 contenant cet argent métallique.
[0042] Le montage électrochimique pour la mise en oeuvre du procédé d'activation cathodique
de l'argent est représenté sur la figure 9. Ce montage comprend préférentiellement
une cellule électrolytique 400 contenant un bain électrolytique, une alimentation
stabilisée 410, un voltmètre 420, une grille en acier inoxydable 430, une électrode
de référence 440. Le bain électrolytique est mélangé en permanence par des agitateurs
450.
[0043] La borne positive de l'alimentation stabilisée 410 est connectée à la grille 430,
tandis que sa borne négative est connectée sur la laine d'argent via, par exemple,
l'armature conductrice de maintien 160 d'une cassette 200. Le potentiel est mesuré
grâce au voltmètre 420 entre l'électrode de référence 440 et la laine d'argent via
l'armature de maintien 160.
[0044] Pendant les étapes d'activation électrochimique, la cassette 200 est immergée dans
son intégralité dans le bain électrolytique. La nature du bain d'électrolyse peut
être une solution de carbonate (Na
2CO
3), de sulfate de sodium ou potassium (Na
2SO4, K
2SO4) de chlorure de sodium (NaCI), etc., de concentration comprise entre 0,1 et 1
mol/l, dans des gammes de pH comprises entre 6 et 8.
[0045] Les courants d'électrolyse pour activer cathodiquement une cassette 200 telle que
celle dont les caractéristiques ont été précisées plus haut se situent dans une gamme
de 100 mA à 1A. La quantité de courant (ou la durée d'électrolyse) est en relation
avec la quantité de produit à traiter.
[0046] Pour mettre en évidence l'efficacité de l'activation cathodique pour la fixation
préférentielle des sulfures d'argent, il a été effectué des essais accélérés de sulfuration
de laines d'argent neuves. Ces essais ont été réalisés dans une enceinte close, étanche
(cloche en verre), dans laquelle règne une atmosphère saturée en sulfure. Cette atmosphère
est constituée d'un mélange de 20 cm
3 d'eau et de 4 cm
3 de sulfure d'ammonium (NH
4)
2 S à 20% en poids.
[0047] Les résultats de ces essais sont représentés sur les figures 10 et 11,
[0048] Sur la figure 10 sont représentés un échantillon de laine cathodiquement activée
162 et un échantillon de laine non activée 164, après 4 min de sulfuration. La laine
cathodiquement activée 162 a été beaucoup plus noircie au cours de la sulfuration
que la laine non activée 164. La laine cathodiquement activée 162 a donc fixé beaucoup
plus de composés soufrés que la laine non activée, ce qui met en évidence l'efficacité
accrue de la laine d'argent cathodiquement activée 162 et l'importance du procédé
d'activation cathodique.
[0049] Sur la figure 11, sont aussi représentés un échantillon de laine cathodiquement activée
162 et un échantillon de laine non activée 164, après 65 heures de sulfuration, le
résultat est similaire au précédent, ce qui montre que l'activation cathodique a un
effet durable.
[0050] Selon une variante de ces cassettes 200, celles-ci peuvent être munies de capteurs
de saturation. Il peut s'agir de capteurs optoélectroniques, de capteurs chimiques
à changement de couleur, de capteurs électrochimiques, de capteurs sensibles à la
conductivité, au pH ou à la dépression.
[0051] Préférentiellement, un indicateur de saturation 205, constitué d'un regard transparent,
est disposé sur la face de la cassette 200, visible sur la face 16 de l'appareil d'épuration
100. Ce regard permet d'observer le contenu de l'argent métallique à grande surface
spécifique, contenu dans la cassette 200 pour vérifier son état de saturation. De
tels indicateurs de saturation 205 ne sont cependant pas toujours nécessaires, comme
c'est le cas, lorsque des procédures de changement systématique de cassettes 200 sont
rédigées après étude préalable.
[0052] La fixation des composés soufrés peut s'effectuer par la circulation du gaz de l'enceinte
300 dans l'appareil d'épuration 100 introduit dans celle-ci. Cet appareil d'épuration
100 ne met pas l'air de l'enceinte 300 (vitrine d'exposition par exemple) en dépression
et ne provoque donc pas l'introduction perpétuelle de polluants.
[0053] Il est aussi concevable de disposer l'appareil d'épuration 100 à l'entrée d'une l'enceinte
peu étanche, de façon à alimenter en gaz désoufré celle-ci, tout en provoquant une
légère surpression empêchant l'entrée de la pollution.
[0054] L'appareil d'épuration 100 peut être conçu de façon modulaire :
- en capacité volumique de traitement ; dans ce cas, les dimensions des cassettes 200
de traitement et du ventilateur 50 sont plus importantes ;
- en capacité qualitative de traitement ; dans ce cas d'autres cassettes spécifiques
sont installées grâce à un système de type « rack » dont peut disposer l'appareil
d'épuration 100.
[0055] On peut alors, outre les cassettes 200 d'argent métallique, disposer des cassettes
210 pour filtrer la poussière ou des cassettes 220, 230 contenant des filtres divers
aptes à fixer spécifiquement d'autres espèces polluantes ou même l'humidité. Ces autres
cassettes 210, 220, 230 peuvent contenir d'autres substances filtrantes que de l'argent
métallique activé cathodiquement. Ces substances sont par exemple du charbon actif,
des zéolithes, des pastilles de carbonate ou d'hydroxydes alcalins (avec bac de rétention
pour les produits déliquescents), de l'oxyde de zinc, des tamis moléculaires, etc.
[0056] Pour être utilisées, les cassettes 200 sont extraites de leur emballage étanche et
glissées dans des supports de rack à glissière. L'appareil d'épuration 100 est alors
mis sous tension et un compteur horaire optionnel est déclenché.
[0057] Une surveillance régulière permet de s'assurer du bon fonctionnement de l'appareil
d'épuration 100 et de repérer la saturation des cassettes pour les changer si nécessaire.
[0058] Après un certain temps de fonctionnement (par exemple après 6 mois), une expertise
approfondie peut être effectuée sur le contenu des cassettes 200.
[0059] Cette expertise détermine la nature exacte des polluants, par exemple par microscopie
électronique à balayage, couplée à la micro fluorescente X et à la diffraction de
rayons X. Des solutions spécifiques, avec des cassettes 200, 210, 220, 230 spéciales,
peuvent alors être proposées pour améliorer la purification de l'atmosphère de l'enceinte
300
[0060] Des dispositifs supplémentaires de contrôle et de mesure (télémesure de l'hygrométrie
et de la température), peuvent aussi être installés pour l'établissement de ce diagnostic
approfondi, ceci afin d'optimiser le fonctionnement de l'appareil d'épuration 100
selon l'invention, en tant que moyen pour fixer des composés soufrés et ainsi pour
prévenir le ternissement et la corrosion d'objets métalliques argentés.
[0061] Un appareil d'épuration 100 est particulièrement approprié pour éliminer des molécules
gazeuses polluantes des gaz alimentant l'atmosphère de vitrines d'exposition.
1. Procédé de préservation et de conservation d'objets argentés(1) dans lequel on place
les objets (1) à conserver sous une atmosphère comprenant un gaz désoufré, caractérisé en ce que le gaz est désoufré au contact d'argent métallique activé cathodiquement.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé par le fait que l'argent métallique est sous une forma présentant une grande surface spécifique.
3. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé par le fait que les objets argentés (1) à préserver et conserver sont placés dans une enceinte (300).
4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé par le fait que l'atmosphère de l'enceinte (300) est maintenue en surpression par rapport à l'extérieur
de cette enceinte (300).
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications 3 et 4, caractérisé par le fait que le gaz de l'enceinte (300) est désoufré avant ou à son entrée dans l'enceinte (300).
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications 3 à 5, caractérisé en ce que le gaz de l'enceinte (300) subit un recyclage.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications 3 à 6, caractérisé par le fait que l'enceinte (300) est une vitrine.
8. Enceinte de préservation et de conservation d'objets argentés, caractérisée par le fait qu'elle comprend, placé à l'intérieur, un appareil d'épuration permettant de désoufrer
l'atmosphère de l'enceinte grâce à de l'argent métallique activé cathodiquement.
9. Enceinte de préservation et de conservation d'objets argentés selon la revendication
8, caractérisée en ce que son appareil d'épuration comprend au moins une cassette (200) contenant de l'argent
métallique activé cathodiquement.
10. Enceinte de préservation et de conservation d'objets argentés, selon l'une des revendications
8 et 9 caractérisée en ce que l'argent métallique activé cathodiquement est sous forma de laine (150).
11. Enceinte de préservation et de conservation d'objets argentés selon l'une des revendications
9 et 10, caractérisée en ce que son appareil d'épuration (100) comprend des cassettes (210, 220, 230) contenant d'autres
substances filtrantes que de l'argent métallique activé cathodiquement.
12. Enceinte de préservation et de conservation d'objets argentés selon l'une des revendications
8 à 11, caractérisée en ce que son appareil d'épuration (100) est muni d'un indicateur de saturation (205) de l'argent
métallique.
13. Enceinte de préservation et de conservation d'objets argentés selon la revendication
12, caractérisée en ce que l'indicateur de saturation (205) est un regard transparent permettant d'observer
la couleur de l'argent métallique.
14. Enceinte de préservation et de conservation d'objets argentés selon l'une des revendications
8 à 13, caractérisée en ce que son appareil d'épuration (100) est portatif.
1. Method of preserving and conserving silver-plated objects (1) in which the objects
(1) to be conserved are placed under an atmosphere comprising a desulphurized gas,
characterized in that the gas is desulphurized on contact with cathodically activated metallic silver.
2. Method according to Claim 1, characterized in that the metallic silver is in a form having a large specific surface area.
3. Method according to either of the preceding claims, characterized in that the silver-plated objects (1) to be preserved and conserved are placed in a chamber
(300).
4. Method according to Claim 3, characterized in that the atmosphere of the chamber (300) is kept at an overpressure with respect to the
outside of this chamber (300).
5. Method according to either of Claims 3 and 4, characterized in that the gas of the chamber (300) is desulphurized before or on its entry into the chamber
(300).
6. Method according to any one of Claims 3 to 5, characterized in that the gas of the chamber (300) undergoes recycling.
7. Method according to any one of Claims 3 to 6, characterized in that the chamber (300) is a display cabinet.
8. Chamber for preserving and conserving silver-plated objects, characterized in that it comprises, placed inside, a purification apparatus making it possible to desulphurize
the atmosphere of the chamber using cathodically activated metallic silver.
9. Chamber for preserving and conserving silver-plated objects according to Claim 8,
characterized in that its purification apparatus comprises at least one cassette (200) containing cathodically
activated metallic silver.
10. Chamber for preserving and conserving silver-plated objects according to either of
Claims 8 and 9, characterized in that the cathodically activated metallic silver is in the form of wool (150).
11. Chamber for preserving and conserving silver-plated objects according to either of
Claims 9 and 10, characterized in that its purification apparatus (100) comprises cassettes (210, 220, 230) containing filtering
substances other than cathodically activated metallic silver.
12. Chamber for preserving and conserving silver-plated objects according to one of Claims
8 to 11, characterized in that its purification apparatus (100) is fitted with a saturation indicator (205) for
the metallic silver.
13. Chamber for preserving and conserving silver-plated objects according to Claim 12,
characterized in that the saturation indicator (205) is a transparent peephole making it possible to observe
the colour of the metallic silver.
14. Chamber for preserving and conserving silver-plated objects according to one of Claims
8 to 13, characterized in that its purification apparatus (100) is portable.
1. Verfahren zum Schutz und zur Konservierung von versilberten Objekten (1), bei welchem
die zu konservierenden Objekte (1) in einer Atmosphäre angeordnet sind, die ein entschwefeltes
Gas enthält, dadurch gekennzeichnet, daß das Gas durch Kontakt mit kathodisch aktiviertem metallischen Silber entschwefelt
wird.
2. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß das metallische Silber in einer Form vorliegt, die eine große spezifische Oberfläche
aufweist.
3. Verfahren nach einem der vorhergehenden Ansprüche, dadurch gekennzeichnet, daß die zu schützenden und konservierenden versilberten Objekte (1) in einem Raum (300)
angeordnet werden.
4. Verfahren nach Anspruch 3, dadurch gekennzeichnet, daß die Atmosphäre des Raums (300) unter Überdruck gegenüber dem Äußeren dieses Raums
(300) gehalten wird.
5. Verfahren nach einem der Ansprüche 3 und 4, dadurch gekennzeichnet, daß das Gas des Raums (300) vor oder bei seinem Eintritt in den Raum (300) entschwefelt
wird.
6. Verfahren nach einem der Ansprüche 3 bis 5, dadurch gekennzeichnet, daß das Gas des Raumes (300) einer Kreislaufführung unterworfen wird.
7. Verfahren nach einem der Ansprüche 3 bis 6, dadurch gekennzeichnet, daß der Raum (300) ein Schauraum ist.
8. Raum zum Schutz und zur Konservierung von versilberten Objekten, dadurch gekennzeichnet, daß er eine im Inneren angeordnete Aufbereitungsvorrichtung umfaßt, welche die Entschwefelung
der Atmosphäre des Raumes dank des kathodisch aktivierten metallischen Silbers erlaubt.
9. Raum zum Schutz und zur Konservierung versilberter Objekte nach Anspruch 8, dadurch gekennzeichnet, daß dessen Aufbereitungsvorrichtung höchstens eine Kassette (200) umfaßt, welche das
kathodisch aktivierte metallische Silber enthält.
10. Raum zum Schutz und zur Konservierung von versilberten Objekten nach einem der Ansprüche
8 und 9, dadurch gekennzeichnet, daß das kathodisch aktivierte metallische Silber in Form von Wolle (150) vorliegt.
11. Raum zum Schutz und zur Konservierung von versilberten Objekten nach einem der Ansprüche
9 und 10, dadurch gekennzeichnet, daß dessen Aufbereitungsvorrichtung (100) Kassetten (210, 220, 230) umfaßt, die andere
Filtersubstanzen als das kathodisch aktivierte metallische Silber enthalten.
12. Raum zum Schutz und zur Konservierung versilberter Objekte nach einem der Ansprüche
8 bis 11, dadurch gekennzeichnet, daß dessen Aufbereitungsvorrichtung (100) mit einem Anzeiger (205) der Sättigung des
metallischen Silbers ausgerüstet ist.
13. Raum zum Schutz und zur Konservierung von versilberten Objekten nach Anspruch 12,
dadurch gekennzeichnet, daß der Sättigungsanzeiger (205) eine durchsichtige Schauöffnung ist, welche ein Beobachten
der Farbe des metallischen Silbers erlaubt.
14. Raum zum Schutz und zur Konservierung von versilberten Objekten nach einem der Ansprüche
8 bis 13, dadurch gekennzeichnet, daß dessen Aufbereitungsvorrichtung (100) tragbar ist.