[0001] La présente invention concerne un nouveau procédé de préparation de l'acide 2-hydroxy
4-(méthylthio) butanoïque (HMTBA) et/ou de son sel d'ammonium (HMTBS).
[0002] L'acide 2-hydroxy 4-méthylthio butyrique et ses sels sont utilisés depuis longtemps
dans l'alimentation animale en remplacement de la méthionine. Il ou ils présentent
l'avantage sur cette dernière de se présenter sous une forme liquide ce qui facilite
leur utilisation par les sociétés productrices d'aliments.
[0003] Il est connu depuis longtemps de préparer l'acide 2-hydroxy 4-(méthylthio) butanoïque
par voie chimique. On peut ainsi citer les brevets EP-142 488, EP-143 000 qui décrivent
l'hydrolyse du 2-hydroxy 4-méthylthio hydroxybutyronitrile (HMTBN) par un procédé
en deux étapes. La première étape consiste à mettre en contact le 2-hydroxy 4-méthylthio
butyronitrile avec un acide minéral fort tel que l'acide chlorhydrique ou sulfurique.
Dans une étape ultérieure, après dilution à l'eau, l'hydrolyse est complétée à une
température plus élevée. L'acide 2-hydroxy 4-(méthylthio) butanoïque est ensuite extrait
avec un solvant organique peu miscible à l'eau tel qu'une cétone, de préférence la
méthylisobutyl cétone puis le solvant est éliminé par évaporation. Ce type de procédé,
utilisé au niveau industriel, comporte néanmoins quelques inconvénients. Il produit
une quantité molaire de sulfate d'ammonium au moins égale à la quantité molaire de
nitrile introduite qui doit être éliminé, générant ainsi un déchet industriel allant
à l'encontre d'une politique de protection de l'environnement. Ce procédé nécessite
aussi l'utilisation de quantités importantes de solvant qu'il est absolument nécessaire
de recycler.
[0004] D'autres procédés tels que ceux décrits dans les brevets US 3 773 927 et 4 353.924
consistent à hydrolyser le 2-hydroxy 4-méthylthio butyronitrile avec de l'acide chlorhydrique
puis à concentrer le milieu avec séparation du chlorure d'ammonium formé. Le sel obtenu
est aussi difficile à éliminer que le sel précédent et de plus l'acide obtenu présente
une forte coloration.
[0005] Il est encore décrit dans le brevet EP 330 521 un procédé d'hydrolyse chimique du
méthylthio hydroxypropionitrile qui consiste, comme précédemment, à réaliser une hydrolyse
en milieu sulfurique. Le mélange est partiellement neutralisé avec de l'ammoniaque.
Une séparation biphasique apparaît. La phase organique contient la majorité de l'acide
2-hydroxy 4-méthylthio butyrique et la phase aqueuse contient la majorité du sulfate
d'ammonium produit. La solution organique après évaporation de l'eau contenue est
filtrée de façon à récupérer le sulfate d'ammonium dissous. L'acide 2-hydroxy 4-méthylthio
butyrique est ensuite dilué avec un peu d'eau et stabilisé avec un peu d'acide sulfurique.
La solution aqueuse après élimination de l'eau permet d'obtenir du sulfate d'ammonium
directement commercialisable. Ce procédé résoud en partie les inconvénients des procédés
de l'art antérieur en ce qui concerne l'usage de solvants organiques mais ne résoud
en rien les problèmes liés aux rejets des sels minéraux.
[0006] Parmi les brevets relatifs aux sels de l'acide 2-hydroxy 4-méthylthio butyrique,
on peut citer les brevets US 2 745 745, 2 938 053 et 3 175 000 concernant les sels
de calcium et/ou d'ammonium. Le mélange obtenu par hydrolyse du 2-hydroxy 4-méthylthio
butyronitrile est traité avec de l'hydroxyde ou du carbonate de calcium. Le sulfate
de calcium est alors précipité libérant l'ammoniaque qui forme le sel d'ammonium de
l'acide 2-hydroxy 4-méthylthio butyrique. Ici encore le problème qui consiste à éliminer
le sulfate de calcium subsiste.
[0007] Il est encore décrit dans la demande de brevet WO 96/01808 un procédé qui consiste
à pratiquer une hydrolyse et une-extraction par un solvant organique comme dans le
premier document de l'art antérieur cité puis une neutralisation de la solution organique
par de l'ammoniaque. Ce procédé, comme la majorité des procédés précédemment décrits,
aboutit à la formation d'au moins une mole de sulfate ou de chlorure d'ammonium par
mole de nitrile introduite et exige le recyclage de quantités importantes de solvant
organique. Il ne peut permettre d'obtenir une solution de sel d'ammonium de l'acide
2-hydroxy 4-méthylthio butyrique à un coût industriellement intéressant.
[0008] Il est en outre décrit dans WO96/09403 l'utilisation d'une nitrilase comme catalyseur
d'hydrolyse d'un groupe nitrile en groupe carboxylique. Le procédé décrit dans ce
document n'est toutefois pas utilisable à l'échelle industrielle, compte tenu de l'activité
insuffisante des microorganismes qui synthétisent ces nitrilases.
[0009] On a maintenant découvert grâce au procédé de l'invention qu'en mettant en oeuvre
plusieurs étapes spécifiques, il était possible d'obtenir l'acide 2-hydroxy 4-méthylthio-butanoïque
et/ou son sel d'ammonium par voie enzymatique à l'échelle industrielle, avec un rendement
élevé, sans utilisation de solvants et sans production concomitante de sels minéraux.
[0010] L'invention a pour objet un procédé de préparation de l'acide 2-hydroxy 4-méthylthio
butyrique et/ou du sel d'ammonium de l'acide 2-hydroxy 4-méthylthio butyrique par
hydrolyse enzymatique du 2-hydroxy 4-méthylthio butyronitrile caractérisé en ce que
:
a) dans une première étape on prépare un matériel biologique ayant une activité nitrilase,
b) dans une deuxième étape, on l'immobilise,
c) dans une troisième étape, on met en présence le 2-hydroxy 4-méthylthio butyronitrile
avec le matériel biologique ainsi immobilisé, pour obtenir le sel d'ammonium de l'acide
2-hydroxy 4-méthylthio butyrique,
d) dans une quatrième étape, éventuellement, on convertit le sel obtenu à l'étape
c) en l'acide correspondant, et
e) dans une cinquième étape, on concentre le produit obtenu à l'étape c) ou d).
[0011] L'invention sera expliquée de façon détaillée dans la description qui suit pour laquelle
on se reportera aux figures annexées sur lesquelles :
- la figure 1 représente un schéma d'une cellule d'électrodialyse employée à l'étape
facultative d) ; la figuré 1A représente une cellule d'électrodialyse à membrane bipolaire
à trois compartiments ; la figure 1B représente une cellule d'électrodialyse à membrane
bipolaire à deux compartiments.
- la figure 2 représente un schéma d'une installation pour la mise en oeuvre du procédé
selon l'invention ;
- la figure 3 représente la carte de restriction des plasmides pRPA-BCAT1 à 5.
- la figure 4 représente la stratégie de séquençage du fragment de 1130 pb contenant
la séquence d'ADN (dénommée sur la figure nitB) codant pour le polypeptide ayant l'activité
nitrilase selon l'invention. Les numéros se réfèrent à l'identité des amorces utilisées
pour le séquençage ainsi que les notations M13FWD et M13REV.
- la figure 5 représente la carte de restriction des plasmides pRPA-BCAT12 et pRPA-BCAT13.
- la figure 6 représente l'électrophorèse sur gel de SDS-PAGE à 10 % montrant l'expression
des séquences d'ADN selon l'invention dans les souches E. coli BL21(DE3)/pRPA-BCAT12, BL21(DE3)/pRPA-BCAT13, BL21(DE3)/pRPA-BCAT12 + pXL2231, BL21(DE3)/pRPA-BCAT13
+ pXL2231. Chaque piste correspond à une quantité de protéines solubles de 10 µg et
un volume équivalent de fraction brute et insoluble.
- la figure 7 représente l'électrophorèse sur gel de SDS-PAGE à 10 % montrant l'expression
de la séquence d'ADN de référence selon l'invention dans les souches E. coli DH5α/pRPA-BCAT3, DH5α/pRPA-BCAT6, DH5α /pRPA-BCAT6 + pXL2035, RPA-BIOCAT76. Chaque
piste correspond à une quantité de protéines solubles de 10 µg et un volume équivalent
de fraction brute et insoluble.
- la figure 8 représente la carte de restriction du plasmide pRPA-BCAT14.
- la figure 9 représente l'électrophorèse sur gel SDS-PA à 10 % montrant l'expression
des séquences d'ADN selon l'invention dans les souches P. putida G2081 (pRPA-BCAT14), G2081 (pRPA-BCAT23), G2081 (pRPA-BCAT24), A. faecalis ATCC8750 (pRPA-BCAT14), A. faecalis ATCC8750 (pRPA-BCAT23), A. faecalis ATCC8750 (pRPA-BCAT24). Chaque piste correspond à une quantité de protéines solubles
de 10 µg et un volume équivalent de fraction brute et éventuellement insoluble.
- la figure 10 représente la carte de restriction du plasmide pCGL1087.
- la figure 11 représente la carte de restriction du plasmide pOS48.7.
[0012] La première étape consiste à préparer le matériel biologique ayant une activité nitrilase.
[0013] Le matériel biologique peut consister en une solution enzymatique telle quelle ou
des cellules entières ou brisées ayant une activité nitrilase.
[0014] Avantageusement, on utilise un microorganisme exprimant une nitrilase.
[0015] La nitrilase peut notamment être issue d'un microorganisme, en particulier un microorganisme
du genre
Alcaligenes, Rhodococcus ou
Gordona, notamment
Alcaligenes faecalis, Rhodococcus sp. HT 29-7,
Gordona terrae, de préférence les souches décrites dans WO 96/09403.
[0016] On utilise avantageusement un microorganisme exprimant une activité nitrilase obtenue
par transfert de l'information génétique codant pour la nitrilase d'un micro-organisme
parental dans un microorganisme hôte. En particulier, chez
E. coli, on peut utiliser la coexpression des protéines chaperonnes Gro ESL pour améliorer
les performances de la souche recombinante.
[0017] A cet effet, on utilise tout vecteur d'expression approprié, notamment un vecteur
plasmidique.
[0018] La séquence nucléotidique utilisée dans ce cas sera alors placée sous le contrôle
de signaux permettant son expression dans un hôte cellulaire. L'hôte cellulaire utilisé
peut être choisi parmi des systèmes procaryotes, comme les bactéries Gram positif
ou Gram négatif ou eucaryotes, comme par exemple les levures, les champignons ou tout
autre système. Les signaux contrôlant l'expression des polypeptides sont choisis en
fonction de l'hôte cellulaire utilisé. A cet effet, l'ADN codant pour une nitrilase
peut être insérée dans des vecteurs à réplication autonome au sein de l'hôte choisi,
ou des vecteurs intégratifs de l'hôte choisi. De tels vecteurs seront préparés selon
les méthodes couramment utilisées par l'homme du métier, et les .constructions en
résultant peuvent être introduites dans un hôte approprié par des méthodes standard
telles que l'électroporation.
[0019] A titre de microorganisme hôte, on peut citer en particulier
Alcaligenes faecalis, Pseudomonas putida, Escherichia coli, ou les microorganismes du genre
Bacillus, Corynebacterium, Streptomyces, Saccharomyces, Kluyveromyces, Pénicillium et
Aspergillus.
[0020] Un vecteur préféré pour l'expression chez
E. coli est le plasmide pRPA-BCAT6.
[0021] La deuxième étape du procédé consiste à immobiliser le matériel biologique. Cette
immobilisation se fait avantageusement en présence d'un support solide et permet d'obtenir
des particules solides dont la taille, la forme et la résistance mécanique peuvent
être contrôlées. Elle permet aussi l'emploi simultané de polymère de polyazétidine
et d'autres agents réticulants.
[0022] Ce procédé d'immobilisation peut faire intervenir des cellules entières ou perméabilisées.
Il peut aussi s'appliquer à une solution enzymatique exempte de cellules.
[0023] Les enzymes utilisées pour l'immobilisation sont les nitrilases.
[0024] Le procédé d'immobilisation consiste à immobiliser le matériel biologique actif sur
un support solide, de granulométrie notamment comprise entre 1 µm et 3 mm, de préférence
10 µm et 2 mm, grâce à des agents chimiques réagissant avec les fonctions amine (NH
2, NH), carboxyle (COOH), hydroxy (OH), thiol (SH) ou amide (CONH
2) de l'agent biologique et du support. Ces agents chimiques permettent aussi d'insolubiliser
dans l'eau le matériel biologique et le support. La masse obtenue est très maléable
et peut être mise en forme afin d'obtenir des particules de forme et de taille souhaitées.
La cohésion et la dureté de ces particules sont ensuite obtenues par séchage.
[0025] Le matériel biologique à immobiliser peut éventuellement contenir également un matériel
biologique inactif présent à raison de 0 à 200 % en poids. Ce matériel inactif biologique
peut être des protéines (albumine, gélatine) ou des polysaccharides (Chitosan, k-carraghénane,
alginate).
[0026] Le support inerte sur lequel est déposé le matériel biologique et le polymère peut
se composer de particules organiques ou inorganiques, poreuses ou non poreuses, hydrophiles
ou hydrophobes. Parmi ces particules on peut signaler sans que cela soit limitatif
:
- les résines échangeuses d'ions,
- l'alumine,
- les silices de synthèse ou diatomées et les gels de silice,
- les zéolites,
- les charbons,
- les protéines insolubles dans l'eau, comme le gluten,
- les polysaccharides, comme l'amidon.
[0027] Le support inerte peut être ajouté à raison de 0,01 à 500% en poids du matériel biologique
et de préférence de 10 à 200 %.
[0028] Les agents chimiques utilisés pour insolubiliser le matériel biologique peuvent être
des polymères ou des molécules bifonctionnalisées qui réagissent avec les fonctions
amine (NH
2, NH), carboxylique (COOH), hydroxy (OH), thiol (SH), amide (CONH
2). On peut citer :
- les polymères de polyazétidine,
- les polymères de polyéthylènimine,
- les polymères de polyamide,
- les polymères d'isocyanates,
- les gels d'alginate,
- les gels de k-carraghénane,
- les amines comme l'hexaméthylène diamine,
- les aldéhydes comme le glutaraldéhyde,
- les acides carboxyliques comme l'acide adipique, et
- les isocyanates.
[0029] Le procédé d'immobilisation peut faire intervenir un ou plusieurs de ces agents chimiques.
L'agent chimique est ajouté selon une concentration comprise entre 1 et 50 % en poids
par rapport au matériel biologique et au support. On préférera une quantité comprise
entre 5 et 30 % afin d'obtenir des particules suffisament solides et qui conservent
une activité importante et qui ne présentent pas trop de problèmes de diffusion interne.
[0030] La durée du traitement de réticulation est comprise entre 0,5 et 24 heures.
[0031] La température du procédé est généralement comprise entre 4 et 65°C. On préférera
une température comprise entre 20 et 40°C. La température employée lors du procédé
d'immobilisation peut être aussi très dépendante de la stabilité du matériel biologique
employé.
[0032] Le pH durant la phase d'immobilisation est maintenu entre 5 et 11. On préférera un
pH compris entre 6 et 10 avec une préférence vers les pH alcalins. Le pH est aussi
choisi en fonction de la résistance du matériel biologique et sera aisément déterminé
par l'homme du métier.
[0033] La mise en forme du biocatalyseur doit permettre son emploi dans un système quelconque,
notamment dans un lit fixe.
[0034] Une méthode de formulation peut être l'extrusion. Pour ce faire, le matériel biologique
et le support sont réticulés par ajout d'un ou plusieurs agents chimiques. Après traitement,
la masse insoluble est récupérée par centrifugation ou après floculation et filtration.
Un taux de matière sèche d'au moins 10% est préféré. La masse est ensuite extrudée.
Par cette méthode, on obtient de préférence des vermicelles de diamètre compris entre
0,3 et 0,5 mm et d'une longueur comprise entre 1 et 10 mm. Ces vermicelles peuvent
être sphéronisés. Les particules obtenues sont ensuite séchées.
[0035] Une autre méthode de formulation peut être le pelliculage ("spray coating"). Pour
ce faire, le matériel biologique est mélangé avec un ou plusieurs agents chimiques.
Après réaction, le mélange est pulvérisé sur le support sous forme d'une couche mince.
Par cette méthode, on obtient des granulés de diamètre moyen compris entre 0,1 et
2 mm.
[0036] Les particules obtenues peuvent éventuellement être ensuite plongées dans une solution
d'un agent réducteur comme le borohydrure de sodium afin de réduire les fonctions
imines formées lors de la réticulation.
[0037] Les particules obtenues sont suffisament solides et résistantes à l'attrition pour
être employées dans un lit-fixe, un lit fluidisé ou un réacteur agité.
[0038] La troisième étape du procédé selon l'invention consiste à mettre en oeuvre le matériel
biologique immobilisé dans une ou plusieurs colonnes ou réacteurs. Le but de cette
étape est de pouvoir produire en continu le sel d'ammonium de l'acide 2-hydroxy 4-méthylthiobutyrique
à partir du 2-hydroxy 4-méthylthiobutyronitrile.
[0039] La ou les colonnes ou réacteurs sont alimentées par une solution pure ou diluée du
2-hydroxy 4-méthylthiobutyronitrile ou un mélange contenant du 2-hydroxy 4-méthylthiobutyronitrile
et du sel d'ammonium de l'acide 2-hydroxy 4-méthylthiobutyrique.
[0040] La ou les colonnes ou réacteurs sont mises en oeuvre de préférence à une température
comprise entre 10 et 60°C et à un pH compris entre 5 et 9.
[0041] Le système mis en oeuvre peut être constitué de deux ou plusieurs colonnes connectées
l'une à l'autre en série, avec selon une première manière de mettre en oeuvre l'invention,
l'alimentation de la solution aqueuse du 2-hydroxy 4-méthylthiobutyronitrile en tête
de la première colonne avec une alimentation simultanée des autres colonnes avec la
solution du 2-hydroxy 4-méthylthiobutyronitrile en une quantité limitée à la solubilité
de ce composé dans le mélange réactionnel ; ce système est intitulé système étagé.
Selon une deuxième manière de mettre en oeuvre l'invention, on utilise une ou plusieurs
colonnes connectées l'une à l'autre en parallèle dans une boucle de circulation. Selon
cette installation le 2-hydroxy 4-méthylthiobutyronitrile en solution aqueuse est
alimentée en continu dans la boucle, et le milieu de réaction est pompé en continu
de façon à conserver un volume constant dans la boucle ; ce système est intitulé système-boucle.
[0042] Le type de réacteur utilisé dans cette invention peut être du type lit fixe, lit
fluide, ou du type agité en continu. On préfère utiliser les réacteurs du type lit
fixe parce qu'ils réduisent les problèmes d'attrition qui peuvent être rencontrés
avec les particules de cellules immobilisées. Si le microorganisme est utilisé tel
quel, on préférera utiliser un réacteur agité couplé à un module d'ultrafiltration
pour séparer de façon continue le microorganisme du produit d'intérêt.
[0043] La quatrième étape qui est une étape facultative consiste à convertir le sel d'ammonium
de l'acide 2-hydroxy 4-méthylthiobutyrique en l'acide correspondant. Cette étape peut
être réalisée suivant deux méthodes :
- soit par électrodialyse au moyen d'un électrodialyseur à deux ou trois compartiments,
- soit par chauffage de la solution aqueuse qui peut être suivi d'une extraction liquide/
liquide.
[0044] Suivant la méthode par électrodialyse, on emploiera un électrodialyseur à deux ou
trois compartiments.
[0045] On entend par "compartiment", l'espace soit entre deux membranes, soit entre une
membrane bipolaire et homopolaire, soit entre deux membranes homopolaires adjacentes.
On entend par "cellule", un ensemble de deux ou trois compartiments. Un empilement
comprend entre 5 et 300 cellules. L'électrodialyseur est composé d'un empilement et
comporte bien entendu une anode et une cathode.
[0046] Les membranes homopolaires pouvant être utilisées dans le cadre de l'invention se
divisent en deux grandes familles, selon leur mode de fabrication.
[0047] Ainsi, on peut employer des membranes hétérogènes, préparées à partir de résines
échangeuses d'ions, mélangées à un liant tel que le polychlorure de vinyle, le polyéthylène
ou autre. L'ensemble ainsi formé peut enduire une trame comme par exemple un tissu
de polyester ou de polyacrylonitrile.
[0048] On peut utiliser également des membranes homogènes, obtenues par introduction d'un
groupement fonctionnel sur un support inerte, par greffage chimique ou radiochimique.
La méthode chimique la plus utilisée, consiste généralement à fonctionnaliser un latex
d'un polymère comportant des noyaux aromatiques, tel que styrène/divinylbenzène ou
styrène/butadiène. Le latex ainsi fonctionnalisé peut servir ensuite à enduire une
trame comme pour les membranes hétérogènes. La méthode radiochimique comporte généralement
le greffage, sous l'influence d'un rayonnement, d'un composé aromatique, tel que le
styrène, sur un support inerte comme une feuille de polyéthylène ou de polytétrafluoroéthylène.
Le noyau aromatique est ensuite fonctionnalisé comme dans la méthode chimique.
[0049] Les membranes échangeuses de cations comportent des groupements acides forts, le
plus souvent des groupements sulfonates, ou des groupements acides faibles, souvent
des groupes carboxylates. Plus rarement, les -groupements acides peuvent être des
groupements PO
32-, HPO
2-, AsO
32-, SeO
3-.
[0050] Les membranes échangeuses d'anions comportent des groupements basiques forts, le
plus souvent des groupements ammonium quaternaire, ou des groupements basiques faibles,
le plus souvent des groupements amines. Plus rarement, les groupements basiques peuvent
être des groupements phosphonium quaternaire ou des groupements sulfonium.
[0051] Dans le présent procédé, les membranes cationiques comportent de préférence des groupements
acides forts et parmi ceux ci préférentiellement des groupements sulfonates et les
membranes anioniques comportent de préférence des groupements basiques forts et parmi
ceux-ci des groupements ammonium quaternaire.
[0052] Les membranes bipolaires sont un assemblage de deux membranes, l'une cationique,
l'autre anionique. Lorsque la membrane est soumise à un champ électrique suffisant,
l'eau de solvatation à l'interface de la membrane se dissocie en ions H
+ et OH
-, qui migrent respectivement vers la cathode en traversant la face cationique et vers
l'anode en traversant la face anionique. Comme membranes bipolaires, on peut citer
à titre d'exemple les membranes commercialisées par les sociétés Aqualytics, Tokuyama
Soda ou FuMaTech.
[0053] L'anode de l'électrodialyseur peut être constituée par des matériaux classiquement
utilisés en électrodialyse, par exemple du graphite, du nickel ou du titane revêtu
par des métaux précieux ou des oxydes de métaux précieux, notamment le titane platiné.
La cathode peut également constituée par des matériaux classiquement utilisés en électrodialyse,
par exemple du graphite, de l'acier inoxydable ou du nickel.
[0054] L'électrodialyseur est alimenté avec la solution aqueuse à traiter. Il est également
nécessaire de faire circuler à l'anode une solution d'un anolyte et à la cathode une
solution d'un catolyte. On peut employer également une solution unique d'électolyte.
Dans le présent procédé, un circuit unique d'électrolyte convient bien. Le rôle de
la solution d'électrolyte est d'assurer une conductivité suffisante. De préférence,
cette conductivité sera égale ou supérieure à 20 millisiemens par centimètre (mS/cm),
sans que cette limite inférieure soit à considérer comme critique pour la mise en
oeuvre du procédé.
[0055] L'électrolyte mis en oeuvre est un composé ionisable tel qu'un sel, un acide ou une
base. L'électrolyte est de préférence choisi parmi les composés non électroactifs.
Ainsi par exemple, il est préférable d'utiliser des sels neutres comme les sulfates,
des acides comme l'acide sulfurique, des bases comme la soude.
[0056] Les densités de courant appliquées sont généralement comprises entre 0,2 et 1,5 kA/m
2, et de préférence entre 0,4 et 1kA/m
2.
[0057] La température à laquelle est mis en oeuvre le procédé de l'invention se situe dans
un domaine compatible avec la stabilité des membranes. On opérera de préférence à
une température comprise entre 30 et 60°C.
[0058] L'électrodialyseur peut fonctionner de différentes façons. Il peut tout d'abord fonctionner
en continu, la solution à traiter traversant en continu l'empilement ; plusieurs étages
sont alors disposés en série si le taux de traitement à obtenir l'exige. Il peut aussi
fonctionner en discontinu, la solution à traiter recirculant sur une cuve jusqu'à
ce que le taux de traitement souhaité soit obtenu. Enfin il peut fonctionner en passage
direct avec recirculation partielle.
[0059] Selon une première variante de l'invention, la dissociation du sel d'ammonium en
acide 2-hydroxy-4-(méthylthio)butanoïque et en ammoniaque peut se faire dans une cellule
d'électrodialyse à membranes bipolaires à trois compartiments telle que représentée
schématiquement à la figure 1A.
[0060] Un appareil d'électrodialyse convenable pour la mise en oeuvre du procédé est constitué
par différents compartiments, délimités respectivement par des membranes cationiques
(MC), des membranes bipolaires (MB) et des membranes anioniques (MA). Ces compartiments
se divisent en compartiment sel (S) qui s'appauvrissent en composés à séparer, en
compartiment base (B) et acide (A) où se concentrent respectivement l'acide et la
base regénérés à partir du sel.
[0061] Le sel d'ammonium est introduit dans le compartiment sel. Sous l'action du champ
électrique, l'ion ammonium migre vers la cathode en sortant du compartiment (S) où
il se trouve, à travers une membrane échangeuse de cations (membrane cationique) et
se combine avec les ions OH- provenant de la face anionique de la membrane bipolaire,
au sein de laquelle s'effectue la dissociation de l'eau sous l'effet du champ électrique.
[0062] Simultanément, les ions carboxylate (2-hydroxy 4-(méthylthio) butanoate) migrent
vers l'anode en sortant du compartiment (S) où ils se trouvent, à travers une membrane
échangeuse d'anions (membrane anionique). Après passage dans le compartiment (A) suivant,
ils sont protonés par l'apport d'ions H+ provenant de la face cationique de la membrane
bipolaire. Les trois compartiments (B), (A), (S) adjacents forment une cellule d'électrodialyse.
[0063] Dans une deuxième variante de l'invention, la régénération de l'acide 2-hydroxy-4-(méhylthio)butanoïque
peut se faire dans une cellule d'électrodialyse à membranes bipolaires à deux compartiments
telle que représentée à la figure 1B. Ces deux compartiments sont délimités respectivement
par des membranes cationiques et des membranes bipolaires. Ces compartiments se divisent
en compartiment sel/acide (S/A) et base (B).
[0064] Le sel d'ammonium est introduit dans le compartiment sel/acide. Sous l'action du
champ électrique, l'ion ammonium migre vers la cathode en sortant du compartiment
(S/A) où il se trouve, à travers une membrane échangeuse de cations (membrane cationique)
et se combine avec les ions OH- provenant de la face anionique de la membrane bipolaire,
au sein de laquelle s'effectue la dissociation de l'eau sous l'effet du champ électrique.
[0065] Simultanément, le compartiment S/A s'acidifie par l'apport des ions H
+ provenant de la face cationique de la membrane bipolaire. Les deux compartiments
(B) et (S/A) adjacents forment une cellule d'électrodialyse.
[0066] Cette configuration présente l'avantage d'une moindre consommation énergétique et
permet de faire varier le rapport sel/acide souhaité.
[0067] Pour obtenir un bon fonctionnement de l'électrodyaliseur, la conductivité électrique
du compartiment base (de même que celle du compartiment acide dans le cas de la configuration
à trois compartiments), doit être suffisante et peut être ajustée par ajout d'un électrolyte
support. Ainsi, la conductivité de la solution d'ammoniaque peut être augmentée par
ajout d'un sel d'ammonium, comme le sulfate d'ammonium.
[0068] Dans une variante préférée de l'invention, on utilisera le 2-hydroxy 4-méthylthio
butanoate d'ammonium.
[0069] Dans un mode de réalisation particulier envisageable dans le cadre de la présente
invention, on introduit dans le compartiment sel d'une cellule d'électrodialyse à
trois compartiments un mélange de sel d'ammonium de l'acide 2-hydroxy 4-méthylthiobutyrique
et de 2-hydroxy 4-méthylthiobutyronitrile. Le sel sera dissocié comme précédemment
en 2-hydroxy 4-méthylthiobutyrate et migrera vers l'anode ou il sera transformé en
acide 2-hydroxy 4-méthylthiobutyrique, l'ion ammonium migrera vers la cathode ou il
sera transformé en ammoniaque, dans le compartiment sel subsistera l'eau et le 2-hydroxy
4-méthylthiobutyronitrile non transformé qui sera recyclé vers la colonne d'hydrolyse.
[0070] Suivant la méthode par chauffage, on récupère l'acide en déplaçant l'équilibre sel
d'ammonium, acide libre en chauffant la solution aqueuse riche en HMTBS et en soutirant
l'ammoniaque ainsi libérée. On peut y aboutir en chauffant sous vide ou à pression
atmosphérique avec ou sans traitement par stripage. L'emploi de CO
2 sous pression peut être envisagé afin de faciliter le déplacement de l'équilibre.
On obtient un mélange d'HMTBS et d'HMTBA à raison de 5 à 99,9% d'HMTBA, et de préférence
10 à 50% d'HMTBA par rapport à la somme de l'HMTBA et l'HMTBS. Les viscosité de ces
solutions sont comprises entre 1200 et 30 mm
2.s
-1 (1200 et 30 cSt) et de préférence entre 200 et 50 mm
2.s
-1 (200 et 50 cSt) à 25°C.
[0071] Les solutions aqueuses peuvent être décomposées par extraction de l'acide avec l'utilisation
de produits solvants partiellement miscibles ou non à l'eau. Il existe un grand nombre
de solvants possibles pour la séparation. Les solvants préférés sont les cétones de
C5 à C8, en particulier la méthylisobutylcétone; les éthers comme l'isopropyléther;
les alcools comme isopropanol; les esters; les amines tertiaires comme la trioctylamine.
Dans le cadre de l'invention, les solvants préférés sont: l'acétone, la MIBK, l'isoprapanol,
l'acétate d'isopropyle, l'éther isobutylique ou propylique ou le THF, la trioctyl
amine. Le rapport de la phase aqueuse et de la phase organique n'est pas critique.
Cependant, pour des raisons de degré d'efficacité, on ne doit pas descendre en-dessous
d'un rapport minimum de 1/1 et pour des raisons de rentabilité ne pas aller au delà
d'un rapport de 1/3. On préférera un rapport 1/1,5 à 2,0.
[0072] L'extraction peut être mise en oeuvre en batch ou en continu dans n'importe quel
type de technologie d'extraction liquide-liquide. On peut citer par exemple la cascade
de mélangeurs décanteurs à co- ou contre courant. les extracteurs centrifuges, les
colonnes garnies ou à plateaux, etc.
[0073] La solution aqueuse appauvrie en acide libre peut être de nouveau traitée et ce,
autant de fois que souhaité jusqu'à complet épuisement de l'ammoniaque si désiré.
[0074] La phase organique est soumise à un traitement pour isoler l'HMTBA. Ceci est réalisé
de préférence par vaporisation du solvant ou par une extraction à l'eau chaude. Pour
éviter une éventuelle détérioration de l'HMTBA, on pourra maintenir la sollicitation
thermique aussi faible que possible par application d'un vide.
[0075] Dans ces deux procédés de dissociation du sel d'ammonium, on génère une solution
aqueuse d'ammoniaque. Cette dernière peut être traitée afin de concentrer l'ammoniaque.
On préférera la distillation et la concentration de l'ammoniaque en un ou plusieurs
étages avec ou sans pression. Une étape préliminaire de stripage peut être envisagée.
La solution concentrée d'ammoniaque peut être retournée dans la synthèse de l'acide
cyanhydrique qui rentre en jeu dans la synthèse du 2-hydroxy 4-méthylthio butyronitrile.
[0076] Dans la cinquième étape, on concentre la solution aqueuse d'HMTBS et/ou d'acide libre.
Ceci est réalisé de préférence par évaporation de l'eau.
[0077] L'invention a également pour objet une installation pour la mise en oeuvre du procédé
selon l'invention. Une telle installation est illustrée schématiquement à la figure
2 et comprend des conduites 1,2 destinées à introduire respectivement la cyanhydrine
de l'AMTP et l'eau dans le réacteur 3. Le réacteur 3 est un lit fixe à recirculation
qui est garni avec les souches ou enzymes immobilisées. Une partie de la solution
est soutirée du réacteur 3 et envoyée sur une réacteur finisseur 4. Le réacteur finisseur
4 est de type lit fixe garni avec les souches ou enzymes immobilisées. Une solution
concentrée en HMTBS est ensuite récupérée en sortie du réacteur 4 via la conduite
5.
[0078] Cette solution concentrée en HMTBS peut subir deux traitements totalements indépendants
suivant le type de produit final souhaité.
[0079] Si l'on souhaite récupérer un produit contenant une forte proportion d'HMTBS, la
solution de la conduite 5 est amenée dans un évaporateur 6 qui permet de concentrer
le produit et l'on récupère dans la conduite 8 une solution concentrée composée principalement
d'HMTBS et contenant un peu d'acide libre. L'eau en excès ainsi qu'une fraction de
l'ammoniaque sont évacuées par la conduite 7.
[0080] Si l'on souhaite récupérer un produit contenant une forte proportion d'acide libre,
la solution concentrée d'HMTBS de la conduite 5 est amenée dans un système d'éJectrodialyse
bipolaire 9. Dans cet appareil, l'ammoniaque est plus ou moins séparée de l'acide
par électrodialyse. Le mélange appauvri en ammonium est récupéré dans la conduite
11 puis concentré dans l'évaporateur 12 afin d'obtenir une solution concentrée composée
principalement d'acide libre et contenant peu ou pas d'HMTBS. La solution riche en
ammoniaque est soutirée par la conduite 10. L'ammoniaque est récupérée par un stripage
15.
[0081] Cet effluent d'ammoniaque peut être concentré par distillation 16, l'eau est récupérée
en 18. La solution d'ammoniaque concentrée 17 peut être retournée à la synthèse de
l'HCN.
Les exemples suivants illustrent l'invention.
EXEMPLES
Exemple 1 : Purification et séquençage Nter de la nitrilase
[0082] La nitrilase a été purifiée en quatre étapes. Le résumé de la purification est donné
dans le tableau 1.
[0083] Les cellules de
Alcaligenes faecalis sont cultivées 24 heures, à 30°C, dans un milieu minimum en présence de benzonitrile
(0,5 g/ l). Après centrifugation de la culture, le culot est repris dans du tampon
TG (25 mM Tris-HCI, 10% (p/ v) glycérol, pH 7,5). La suspension cellulaire est traitée
aux ultrasons puis centrifugée afin d'obtenir l'extrait brut. L'extrait brut est ensuite
traité avec du sulfate d'ammonium jusqu'à 30% de la saturation. Le précipité obtenu
est resuspendu dans du tampon TG puis dialysé contre 2 litres du même tampon durant
une nuit. La solution obtenue est ensuite déposée sur une colonne échangeuse d'anions
Q Sepharose Fast Flow HR 26/ 10 préalablement équilibrée avec du tampon TG. L'activité
est ensuite éluée avec un gradient de 0 à 1 M NaCI. Les fractions actives sont ensuite
déposées sur une colonne échangeuse d'anions Mono Q HR 5/5 préalablement équilibrée
avec du tampon TG. La nitrilase est éluée à l'aide d'un gradient de 0 à 1 M NaCl.
Pour finir, les fractions contenant l'activité sont réunies, la concentration en sulfate
d'ammonium est ensuite amenée à 1 M. Cette solution est alors déposée sur une colonne
d'interactions hydrophobes Phényl Superose HR 5/ 5 préalablement équilibrée avec du
tampon TG additionné de 1 M (NH
4)
2SO
4. L'activité est ensuite éluée par un gradient de 1M à 0M en sulfate d'ammonium.
Tableau 1 :
Résumé de la purification de la nitrilase |
Fraction |
Prot totale (Mg) |
Activité totale (µMol/h) |
Activité spécifique (µmole/h.mg) |
Rdt en protéine (%) |
Facteur de purification |
Cellules entières |
955 |
4300 |
4,5 |
100 |
1 |
Extrait brut |
|
2400 |
|
|
|
Sulfate d'ammo. |
|
650 |
|
|
|
QSHL 26/10 |
3 |
360 |
120 |
0.3 |
27 |
MonoQ HR5/5 |
1,5 |
240 |
160 |
0,15 |
35 |
Phényl sépharose |
1 |
120 |
110 |
0,1 |
24 |
Conditions opératoires: [nitrile] = 50 mM; tampon phosphate 100 mM pH 7,0; 30°C.
[0084] Le poids moléculaire de la protéine est déterminé par gel filtration. Il est d'environ
260 kDa. Sur gel de SDS-PAGE, on observe une unique bande de 43 kDa (pureté de 95%).
C'est donc probablement une protéine de structure α
6 avec α pesant 43 kDa.
Exemple 2: Clonage de la nitrilase d'Alcaligenes faecalis ATCC8750
[0085] La séquence NH2 terminale présentée dans l'exemple 1 présente une identité totale
avec la séquence de l'extrémité N-terminale de la nitrilase d'
A.
faecalis JM3 (Kobayashi
et al., 1993,
Proc. Natl. Acad. Sci. USA 90: 247-251), alors que les extrémités N-terminales des nitrilases bactériennes présentent
de 35 à 57% d'identité sur 14 résidus. Les inventeurs ont émis l'hypothèse que la
nitrilase de l'invention purifiée à partir de la souche ATCC8750 était semblable à
celle décrite par Kobayashi
et al. (précité). La stratégie de clonage a alors consisté à amplifier par réaction de
PCR sur l'ADN génomique de la souche ATCC8750 le gène de cette nitrilase, à l'aide
de deux sondes nucléotidiques determinées à partir de la séquence donnée par Kobayashi
et al. (précité).
[0086] Les deux sondes ont été synthétisées, l'une pouvant s'hybrider avec la partie 5'
de la séquence donnée par Kobayashi
et al. (précité) et l'autre avec la partie 3' :
Partie 5' (PCRAF1): CCGGGAATTCATATGCAGACAAGAAAAATCGTCC
Partie 3' (PCRAF2): TCCTTCTGCGTCCCCGATCCCGCAT
[0087] L'amorce PCRAF1 comporte 12 nucléotides en 5' permettant d'introduire en amont du
codon d'initiation ATG les sites de restriction des enzymes
EcoRI et
NdeI. L'amorce PCRAF2 permet d'introduire le site de restriction de l'enzyme
BamHI. L'ADN génomique de la souche d'
A. faecalis ATCC8750 a été extrait selon le protocole CTAB décrit par Ausubel
et al. (Current Protocols in Molecular Biology, John Willey & Sons Inc. Ed, 2.4.1-2.4.5)
et 100 ng ont été utilisé pour chaque réaction de PCR. Afin de jouer sur la spécificité
d'amplification, différentes concentrations en MgCl
2 ont été testées comme indiqué dans Ausubel
et al. (précité) dans un volume total d'échantillon de 100 µl et avec 2,5 unités de Taq
DNA polymerase (Perkin Elmer). Deux réactions. supplémentaires ont été réalisées avec
1,5 mM MgCl
2 et 5% DMSO ou 5% formamide. Un thermocycleur Perkin Elmer 9600 a été programmé avec
l'enchaînement suivant: 5 min à 95°C, 30 cycles (30 sec à 95°C, 30 sec à 55°C, 45
sec à 72°C) et.4 min à 72°C. Les différents produits d'amplification ont été analysés
sur gel d'agarose 0,8%. Une bande majoritaire, dont la taille correspond à la taille
attendue de 1,15 kb, a été amplifiée dans toutes les réactions mais plus spécifiquement
avec 1,5 mM MgCl
2 et 5% DMSO. Les produits de la réaction dans ces conditions ont donc été retenus
pour la suite. L'échantillon a été traité à la protéinase K, précipité à l'éthanol
après une extraction phénol-chloroforme. Le culot repris en suspension a été incubé
pendant 2h à 37°C avec 40 unités d'enzyme
EcoRI et 40 unités d'enzyme
BamH1. Après migration sur gel d'agarose 0,7 %, la bande de 1,15 kb a été découpée et
extraite pour être clonée dans le vecteur pBSK- (Stratagène, La Jolla, USA) ouvert
EcoRI-
BamHI par les méthodes classiques. Cinq clones indépendants, appelés pRPA-BCAT1 à 5,
ont été analysés par digestion enzymatique de l'ADN plasmidique avec les enzymes
NdeI,
EcoRI,
BamHI,
BspMI et
BglII (figure
3). Les profils obtenus correspondaient aux profils de restriction théorique d'un plasmide
obtenu par cette méthode avec la séquence décrite par Kobayashi
et al. (précité). La souche XL1Blue (pRPA-BCAT3) a été déposée à la CBS sous le numéro
CBS 998-96.
Exemple 3 : Séquençage d'un fragment de 1130 pb contenant l'ADN codant pour le polypeptide ayant
l'activité nitrilase.
[0088] L'insert cloné dans le plasmide pRPA-BCAT3 a été séquencé par la société Génome Express
S.A. (Grenoble, France) à partir d'une préparation d'ADN faite au laboratoire (kit
Wizzard Midi-prep, Promega). La stratégie de séquençage de ce fragment, réalisé selon
des méthodes classiques connues de l'homme de métier, est indiquée dans la figure
4. Les dix amorces nucléotidiques internes (identifiées par les numéros 623 à 629
et 681 à 682 sur la figure 4) ont été synthétisées d'après la séquence de la nitrilase
d'
A.
taecalis JM3 (Kobayashi
et al., précité). Cet ensemble a été complété par les amorces universelles "Reverse" et
"M13 Forward". Chaque région a été lue au moins une fois sur chaque brin de l'ADN.
[0089] La séquence d'ADN obtenue présente deux différences par rapport à la séquence publiée
: l'une dans la structure supposée servir de terminateur de transcription et l'autre
dans le gène de la nitrilase, appelé
nitB, conduisant à la substitution Asn
279-->Asp. Ces deux régions ont alors été séquencées au laboratoire sur les plasmides
pRPA-BCAT1, 2, 4, 5 avec deux amorces spécifiques 710 et 682 (cf. figure
4). Le changement C->T à la position 1412 (conformément à la numérotation de Kobayashi,
précité) dans le terminateur a été retrouvée dans tous les clones. Il s'agit d'une
mutation qui différencie les deux souches d'
A. faecalis. Le changement A->G à la position 1138 n'est présent que dans le plasmide pRPA-BCAT3.
Il s'agit donc d'une mutation introduite lors de la PCR par la Taq DNA Polymerase.
Exemple 4 : Expression de la nitrilase dans E. coli BL21 (DE3).
[0090] Afin de confirmer l'identification de la séquence d'ADN clonée avec le gène de la
nitrilase purifiée, le gène
nitB a été placé sous le contrôle du promoteur du gène Φ10 phage T7 (PT7) selon le mode
opératoire décrit ci-après: les inserts
NdeI
-BamHI de 1,13-kb des plasmides pRPA-BCAT3 et pRPA-BCAT4 ont été clonés dans le vecteur
pXL2432 pour donner respectivement les vecteurs pRPA-BCAT12 et pRPA-BCAT 13 décrits
sur la figure
5. Le vecteur parent pXL2432 est un hybride entre la région du plasmide pET9 (Studier
et al., 1990, Methods In Enzymol. 185, 60-89), comprise entre les sites
AccI et
EcoRI, qui englobe l'origine de réplication (ORI) et le marqueur de sélection porteur
de la résistance à la kanamycine (Kan), et la région comprise entre les sites
EcoRI et
AccI du plasmide pET11a (Novagen Inc., Madison Wl, USA) qui englobe la cassette d'expression
, le gène du répresseur lacl et le gène du régulateur du nombre de copies ROP.
[0091] Des cultures ont été menées en condition d'induction selon le mode opératoire ci-après:
La souche BL21(DE3) (Novagen Inc., Madison Wl, USA) contenant le plasmide pRPA-BCAT12,
la souche BL21(DE3) contenant le plasmide pRPA-BCAT13 ainsi que la souche BL21(DE3)
contenant le plasmide pXL2432 ont été cultivées 16 h en milieu LB à 37°C (Miller,
1972, Experiments in Molecular Genetics - Cold Spring Harbor Laboratory, Cold Spring
Harbor, N. Y.) contenant 50 µg/ml de kanamycine, puis diluées au 100ème dans le même
milieu et à la même température. Lorsque les cultures ont atteint une DO600 comprise
entre 0,5 et 1, de l'IPTG, à la concentration finale de 1 mM a été ajouté. Après 6
heures de culture, les bactéries ont été collectées. Un mode opératoire similaire
a été adopté pour cultiver la souche BL21(DE3) contenant les plasmides pRPA-BCAT12
et pXL2231, la souche BL21(DE3) contenant les plasmides pRPA-BCAT13 et pXL2231 ainsi
que la souche BL21(DE3) contenant les plasmides pXL2432 et pXL2231 en ajoutant au
milieu de culture de la tétracycline à raison de 12 µg/ml de milieu. Le plasmide pXL2231,
qui dérive du vecteur pXL1635 (Demande FR 90/05185 du 24/04/1990), appartient au groupe
d'incompatibilité IncP et est donc compatible avec les plasmides pRPA-BCAT12 et 13
qui possèdent l'origine de réplication du plasmide ColE1. Son marqueur de sélection
est la résistance à la tétracycline et il porte un fragment
EcoRI-
HindIII de 2,2 kb contenant les gènes GroES et GroEL codant pour des chaperons moléculaires
d'
E. coli (Fayet
et al., 1986, Mol. Gen. Genet. 202: 435-445).
[0092] L'expression de la nitrilase a été analysée en gel 10 % SDS-PA dans la fraction brute
après sonication des cellules, et après centrifugation dans le culot et dans le surnageant.
Les résultats sont présentés sur la figure 6 et montrent un niveau élevé d'expression
de la nitrilase (NitB) dans les extraits de cellules dont un des plasmides au moins
contient l'insert
nitB ; toutefois, cette protéine est essentiellement sous forme insoluble bien que la
présence du plasmide pXL2231 permette d'augmenter la quantité de polypeptide nitrilasique
dans la fraction soluble.
[0093] Sur la figure 6, M représente le marqueur de poids moléculaires ; ceux-ci sont indiqués
en kDa. D'autre part, les pistes ont les significations ci-après :
- A, D, G représentent les fractions brutes respectivement de BL21 (DE3) + p/RPA-BCAT12/RPA-BCAT13/XL2432
;
- B, E, H représentent les surnageants obtenus respectivement à partir de ces mêmes
souches ;
- C, F, I représentent les culots obtenus respectivement à partir de ces mêmes souches
;
- J, N, Q représentent les fractions brutes obtenues respectivement à partir de
BL21(DE3) + pXL2231 + p/RPA-BCAT12/RPA-BCAT13/XL2432 :
- K, O, R représentent les surnageants obtenus respectivement à partir des ces souches
;
- L, P, S représentent les culots obtenus respectivement à partir de ces souches.
[0094] La souche BL21(DE3) / pRPA-BCAT12 + pXL2231 a été appelée RPA-BIOCAT126. La souche
BL21(DE3) / pRPA-BCAT13 + pXL2231 a été appelée RPA-BIOCAT127. Les activité nitrilasiques
de cultures de RPA-BIOCAT126, RPA-BIOCAT127, et RPA-BIOCAT66 qui correspond à BL21(DE3)
/ pXL2432 ont été determinées comme suit : les cultures ont été menées selon le protocole
décrit ci-dessus en modifiant le volume de culture (50 ml) et la concentration finale
d'IPTG (0,1 mM). Les cultures ont été centrifugées et les culots cellulaires repris
dans 10 ml de tampon phosphate de potassium 100 mM pH 7. L'hydrolyse d'HMTBN est réalisée
avec 500 µl de cette suspension ajoutée à 500 µl de solution d'HMTBN 200 mM pH7. Une
cinétique d'hydrolyse est obtenue en mélangeant 100 µl de ce mélange à 900 µl d'acide
phosphorique 0,1 N à intervalles réguliers pendant 1 à 4 heures. Les quantités d'HMTBA
produite sont analysées par HPLC comme décrit dans la demande WO 96/09403. Les résultats
sont regroupés dans le tableau 2.
Tableau 2 :
Activités des souches RPA-BIOCAT66, 126 et 127 |
RPA-BIOCAT |
MILIEU |
INDUCTION |
TEMPS DE CULTURE |
OD660 |
ACTIVITE (U) |
66 |
LB Km |
0,1 mM IPTG |
24 h |
2,5 |
0 |
126 |
LB Km Tc |
0,1 mM IPTG |
24 h |
2,4 |
15 |
127 |
LB Km Tc |
0,1 mM IPTG |
24 h |
1,9 |
10 |
ABREVIATIONS : Km : Kanamycine 50 µg/ml; Tc : tétracycline 12 µg/ml;
h : heures; U : kg d'HMTBA formé par heure et par kg de poids sec. |
[0095] Afin d'améliorer-la solubilisation du polypeptide nitrilasique exprimé, le plasmide
pRPA-BCAT37 a été construit comme ci après. Le plasmide pXL2391 a été obtenu en ligaturant
le fragment de 5,9 kb
EcoRI
-PvuII du plasmide pDSK519 (Keen
et al., 1988, Gene 70: 191-197), traité avec la polymérase Klenow, avec le fragment
HindIII de 2056 bp extrait du plasmide pHP45ΩSp (Prentki et Krisch, 1984, Gene 29: 303-313)
traité à la Nucléase Mung Bean. Le plasmide pXL2391 a ensuite été digéré par
SmaI et
SacI et l'insert de 2,3 kb portant l'opéron GroESL, extrait du plasmide pXL2231 digéré
par
HindIII, traité à la Klenow et digéré par
SacI, y a été introduit. Le plasmide pRPA-BCAT37 est donc un dérivé du plasmide RSF1010
à plus fort nombre de copies que le plasmide pXL2231, compatible avec les plasmides
porteurs de l'origine ColE1 et portant un marqueur de resistance à la streptomycine.
Ce plasmide a été introduit dans la souche BL21(DE3) / pRPA-BCAT12 pour donner la
souche RPA-BIOCAT171. L'activité d'une culture menée selon un mode opératoire similaire
à celui décrit ci-dessus, mais en remplaçant la tétracycline par la streptomycine
à 100 µg /ml, a été déterminée et est rapportée dans le tableau 3.
Exemple 5: Expression de la nitrilase dans E. coli DH5alpha.
[0096] Le plasmide pRPA-BCAT6 a été construit en clonant sur pBCAT3 (cf. figure 3) le fragment
de 0,6 kb
Scal-Ndel de pXL2158 contenant le promoteur P
trp et le site de fixation du ribosome RBScII (Levy-Schill
et al., 1995, Gene 161: 15-20). L'expression a été réalisée avec la souche DH5alpha contenant
le plasmide pRPA-BCAT6 et/ou le plasmide pXL2035 (Levy-Schill
et al., précité) avec le mode opératoire suivant : la préculture est incubée 16h à 37°C
en milieu M9 glucose (Miller, J. H. 1972. Experiments in Molecular Genetics. Cold
Spring Harbor Laboratory, Cold Spring Harbor, N.Y.) contenant 0,4% de casaminoacides,
100 µg/ml de tryptophane, 100 µg/ml de carbenicilline. Pour les souches contenant
pXL2035, de la kanamycine est ajoutée à raison de 50 mg/l. L'expression se fait après
dilution au 1/100 de la culture saturée dans un milieu identique mais sans tryptophane
et incubation 8 à 16 h à 37°C.
[0097] L'analyse en SDS-PAGE des extraits des différentes souches est réalisé comme décrit
dans l'exemple précédent et est présentée sur la figure 7.
[0098] Sur cette figure, M représente le marqueur de poids moléculaires ; ceux-ci sont indiqués
en kDa. D'autre part, les pistes ont les significations ci-après :
- L, I, F, C représentent les fractions brutes obtenues respectivement à partir des
souches DH5alpha + pRPA-BCAT/3, /6, /6 + pXL2035, RPA-BIOCAT76 ;
- K, H, E, B représentent les surnageants obtenus respectivement à partir de ces mêmes
souches ;
- J, G, D, A représentent les culots obtenus respectivement à partir de ces mêmes souches.
[0099] Le plasmide pRPA-BCAT6 permet d'obtenir une faible accumulation d'un polypeptide
à 43 kDa, majoritairement insoluble. La coexpression de GroE à partir du plasmide
pXL2035 réduit la surexpression, mais après trois repiquages successifs de la souche
DH5alpha (pRPA-BCAT6 + pXL2035), la souche RPA-BIOCAT76 sélectionnée retrouve un niveau
initial d'expression du polypeptide nitrilasique, celui-ci étant quasi complètement
soluble. Les dosages d'activités des cultures réalisés selon les modes opératoire
décrits ci-dessus et dans l'exemple précédent sont présentés dans le tableau 4.
Tableau 4:
Activité des souches DH5alpha (pRPA-BCAT3), DH5alpha (pRPA-BCAT6), DH5alpha (pRPA-BCAT6
+ pXL2035), RPA-BIOCAT76 |
SOUCHE |
MILIEU |
TEMPS DE CULTURE |
OD660 |
ACTIVITE (U) |
DH5alpha (pRPA-BCAT3) |
M9 Cb |
24 h |
4 |
0 |
DH5alpha (pRPA-BCAT6) |
M9 Cb |
24 h |
4 |
0,6 |
DH5alpha (pRPA-BCAT6 + pXL 2035) |
M9 Cb Km |
24 h |
3 |
1,6 |
RPA-BIOCAT76 |
M9 Cb Km |
24 h |
3,8 |
5 |
ABREVIATIONS : Km : Kanamycine 50 µg/ml; Cb : Carbenicilline 100 µg/ml;
h : heures; U : kg d'HMTBA formé par heure et par kg de poids sec. |
[0100] Ces données montrent que la coexpression de GroE permet d'améliorer l'expression
de la nitrilase et qu'une sélection de souche classique par repiquages successifs
contribue aussi à l'amélioration de l'activité des recombinants.
Exemple 6 : Expression de la nitrilase dans Pseudomonas putida et Alcaligenes faecalis.
[0101] Le système d'expression décrit dans l'exemple 5 a été utilisé pour produire la nitrilase
chez
Pseudomonas putida et
A. faecalis. Le fragment de 1,14 kb
NdeI
-XbaI de pRPA-BCAT6 contenant le gène
nitB a été introduit dans les sites
NdeI-
XbaI du vecteur pXL1289. Le vecteur pXL1289 est un dérivé de pKT230 (Bagdasarian
et al., 1981, Gene 15: 237-247) portant l'origine de réplication (oriV) multi-hôte chez
les bactéries Gram-négatives et qui contient un fragment
EcoRI
-NdeI de 120 bp porteur du promoteur P
trp et du RBScII de pXL534 (Latta
et al., 1990, DNA and Cell Biology, 9: 129-137), un insert
NdeI
-XbaI codant pour le gène
cobA (Crouzet
et ai., 1990, J. Bacteriol. 172: 5968-5979) et un insert
XbaI
-BamHI de 500 bp contenant le terminateur T
rrnB de pXL534 (Latta
et al., 1990, DNA and Cell Biology, 9: 129-137). Le plasmide obtenu pRPA-BCAT14 est donc
un dérivé de pKT230 contenant un gène conférant la résistance à la kanamycine (Kan)
et le gène
nitB sous le contrôle de P
trp:RBScll (figure
8).
[0102] Lors de l'introduction de ce plasmide dans la souche d'
E. coli DH5alpha, un clone particulier a été sélectionné : il exprimait une nitrilase dont
le poids moléculaire sur gel SDS-PA est de 44 kDa au lieu de 43 kDa. Le plasmide hébergé
par ce clone présente le même profil de restriction que pRPA-BCAT14 et a été appelé
pRPA-BCAT24. Enfin, le plasmide pRPA-BCAT23 a été construit selon le même mode opératoire
que pRPA-BCAT14 avec la modification suivante : le fragment de 136 bp
StuI-
BsmI de pRPA-BCAT6 a été remplacé par le fragment
StuI-
BsmI de pRPA-BCAT4. Le plasmide pRPA-BCAT23 exprime donc une nitrilase NitB avec un résidu
Asn à la position 279.
[0103] Les plasmides pRPA-BCAT14, 23 et 24 ont été introduits par électroporation dans la
souche
Pseudomonas putida G2081. La souche G2081 dérive de la souche KT2440 (Bagdasarian and Timmis, 1981,
in Hofschneid and Goebel, Topics in Microbiology and Immunology, 47, Springer Verlag,
Berlin) par sélection de la résistance spontanée à l'acide nalidixique et à la rifampycine.
Le vecteur pKT230 a été utilisé comme plasmide contrôle.
[0104] Les plasmides pRPA-BCAT14, pRPA-BCAT23, pRPA-BCAT24 et pKT230 ont alors été extraits
des souches de
P. putida pour être introduits par électroporation dans la souche d'
A.
faecalis ATCC8750 (= RPA-BIOCAT1).
[0105] Les souches G2081 (pRPA-BCAT14), G2081 (pRPA-BCAT23), G2081 (pRPA-BCAT24), G2081
(pKT230) et RPA-BIOCAT1 (pRPA-BCAT14), RPA-BIOCAT1 (pRPA-BCAT23), RPA-BIOCAT1 (pRPA-BCAT24),
RPA-BIOCAT1 (pKT230) ont été cultivées la nuit à 30°C dans du milieu LB contenant
50 mg/l de kanamycine. Ces précultures ont été diluées au 1/100 dans du milieu M9
contenant 50 mg/l de kanamycine et incubées 20 h à 30°C.
[0106] Après sonication des cellules, l'expression de la nitrilase a été mesurée sur un
gel 10% SDS-PA dans la fraction brute après sonication des cellules, et après centrifugation
dans le culot et dans le surnageant. Les résultats sont présentés sur la figure 9.
Pour les souches RPA-BIOCAT1 (pKT230) et G2081 (pKT230), seuls les extraits bruts
ont été déposés (pistes A et I respectivement). Sur cette figure, M représente le
marqueur de poids moléculaires; ceux-ci sont indiqués en kDa. D'autre part, les pistes
ont les significations ci-après :
- B, D, F représentent les fractions brutes obtenues respectivement à partir des souches
RPA-BIOCAT1 (pRPA-BCAT14), RPA-BIOCAT1 (pRPA-BCAT23), RPA-BIOCAT1 (pRPA-BCAT24) ;
- C, E, G représentent les surnageants obtenus respectivement à partir de ces mêmes
souches ;
- H représente le culot obtenus à partir de RPA-BIOCAT1 (pRPA-BCAT24) ;
- J, L, O représentent les fractions brutes obtenues respectivement à partir des souches
G2081 (pRPA-BCAT14), G2081 (pRPA-BCAT23), G2081 (pRPA-BCAT24) ;
- K, N, P représentent les surnageants obtenus respectivement à partir de ces mêmes
souches ;
- Q représente le culot obtenus à partir de G2081 (pRPA-BCAT24).
[0107] Cette expérience montre que les souches de
P. putida expriment des quantités importantes des trois polypeptides nitrilasiques solubles
et que seul le polypeptide nitrilasique à 44 kDa est surexprimé par la souche d'A.
faecalis. Les dosages d'activité de ces cultures, réalisés selon le protocole décrit dans
l'exemple 4, montrent que les souches G2081 (pRPA-BCAT23), G2081 (pRPA-BCAT24), et
RPA-BIOCAT1 (pRPA-BCAT24) ont une activité nitrilasique sur l'HMTBN.
Exemple 7 : Expression de la nitrilase dans Corynebacterium glutamicum.
[0108] - L'expression de la nitrilase a été réalisée dans la souche CGL1010 (= ATCC 14752)
à l'aide du promoteur
PcspB (Peyret
et al., 1993, Molecular Microbiol. 9: 97-109). Un fragment de 530 bp contenant le promoteur
P
cspB a été amplifié à partir du plasmide pCGL815 (Peyret
et al., précité) à l'aide des amorces KS1 et KS2 suivante:
KS1: 5'-ACGCGTCGACCAGATCGTCAAGTTGTGG-3'
KS2: 5'-CATAGAGGCGAAGGCTCCTTG-3'
[0109] Après digestion par
Sal I, le fragment de 530 bp amplifié a été cloné dans le plasmide pBSK (Statagene, La
Jolla USA) ouvert par
Sal I et
EcoRV pour donner le plasmide pCGL1084. Un adaptateur
EcoNI/
NdeI a été fabriqué en hybridant les deux oligonucléotides KS8 et KS9 suivants :
KS8: 5'-TCAAGGAGCCTTCGCCTCA-3'
KS9: 5'-TATGAGGCGAAGGCTCCTTG-3'
[0110] Le gène de la nitrilase a été extrait du plasmide pRPA-BCAT6 sous la forme d'un fragment
NdeI
-XbaI de 1,1 kb. Il a été introduit dans pCGL1084 ouvert avec
EcoNI et
XbaI en utilisant l'adaptateur
EcoNI/
NdeI décrit ci-dessus pour donner le plasmide pCGL1086. Le fragment
SalI-
BamHI de pCGL1086 contenant P
cspB::
nitB a ensuite été cloné dans le vecteur pCGL482 (Peyret
et al., précité) aux sites
Sal I et
BamHI conduisant au plasmide pCGL1087. Le plasmide pCGL1087 (figure
10) est donc un vecteur navette à base de pBl1 (Santamaria
et al., 1984, J. Gen. Microbiol. 130: 2237-2246) contenant l'origine de réplication de
pACYC 184 reconnue chez
E. coli, un gène conférant la résistance au chloramphenicol (Cm) et la fusion P
cspB::nitB.
[0111] Les plasmides pCGL1087 et pCGL 482 ont été introduits par électroporation dans CGL1010
comme décrit par Bonnamy
et al., 1990 (FEMS Microbiol. Lett. 66: 263-270). Après 20 heures de culture à 30°C en
milieu Brain Heart Infusion 3,7% (Difco Laboratories, Detroit, USA) additionné de
chloramphénicol 5 mg/l, des dosages d'activités nitrilase ont été réalisés sur des
échantillons de culture comme décrit dans l'exemple 4. Les résultats montrent que
la souche CGL1010 (pCGL1087) possède une activité nitrilase alors que la souche CGL1010
(pCGL482) n'en a pas.
Exemple 8 : Expression de la nitrilase dans Streptomyces lividans.
[0112] L'expression de la nitrilase a été réalisée dans la souche de
S. lividans TK24 (Hopwood
et al., 1985, Genetic Manipulation of Streptomyces; A laboratory Manual, The John Innés
Foundation, Norwich) à l'aide du plasmide plJ6021 (Takano
et al., 1995, Gene 166: 133-137) en utilisant le promoteur P
tipA (Holmes
et al., 1993, EMBO J. 12: 3183-3191).
[0113] Le plasmide pUC19 (Yanisch-Perron
et al., 1985, Gene 33: 103-119) a été modifié en délétant le fragment
Tfi I de 140 bp par digestion
Tfi I, traitement à la Klenow et ligature du vecteur sur lui-même. Le plasmide obtenu
a été ouvert avec
EcoRI et
BamHI afin de cloner le fragment de 1,15 kb
EcoRI-
BamHI de pRPA-BCAT3 contenant le gène
nitB. Le plasmide pOS48.4 ainsi obtenu possède un site unique
Tfi I situé entre le gène
nitB et le site
BamHI. Ce site a été utilisé pour insérer un fragment Ωhyg de 2,3 kb extrait du plasmide
pHP45Ωhyg (Blondelet-Rouault
et al., Gene, submitted) après digestion par
BamHI et traitement à la Klenow. Le fragment Ωhyg contient le gène de l'hygromycine phosphotransferase
(hyg) de
Streptomyces hygroscopicus (Zalacain
et al., 1986, Nucl. Acids Res., 14: 1565-1581) et confère à
S. lividans une resistance à l'hygromycine. Le plasmide pOS48.5 ainsi obtenu a été utilisé pour
isoler un fragment
NdeI-
BamHI de 3,45 kb contenant le gène de la nitrilase suivi du gène
hyg, qui a été cloné dans le plasmide pIJ6021 (Takano
et al., précité) ouvert par
NdeI et
BamHI. Le plasmide plJ6021 ne se répliquant que dans
Streptomyces, le mélange de ligation a été transformé dans
S. lividans TK24 par des méthodes classiques (Hopwood
et al., précité) en sélectionnant les clones résistant à 200 mg/l d'hygromycine (Boehringer
Manheim). Les ADN plasmidiques de ces clones ont été extraits par des méthodes classiques
(Hopwood
et al., précité) et leurs profils de restriction correspondaient bien à la construction
attendue qui a été appelée pOS48.7 (figure
11).
[0114] Deux clones de
S. lividans contenant pOS48.7 ainsi qu'un clone contenant le plasmide plJ6021 ont été cultivés
dans 50 ml de milieu TSB (Tryptic Soy Broth, Difco) à 30 °C pendant 72 h avec une
sélection kanamycine 5 mg/l, puis du thiostrepton a été ajouté à la concentration
de 5 mg/l et la culture a été poursuivie pendant encore 18 h selon les conditions
décrites (Hopwood
et al., précité). La culture a été récoltée et le dosage d'activité, réalisé dans les conditions
décrites dans l'exemple 4, montre que la souche
S. lividans TK24 (pOS48.7) exprime une activité nitrilase contrairement à la souche TK24 (plJ6021).
Exemple 9 : Hydrolyse de l'HMTBN avec d'autres nitrilases
[0115] La séquence primaire de la nitrilase de
Comamonas testosteroni sp., décrite dans Levy-Schil
et al., 1995 (précité) présente 31 % d'identité avec la séquence primaire de la nitrilase
décrite dans cette invention. La souche recombinante d'
E.
coli TG1 (pXL2158, pXL2035), qui exprime la nitrilase de
C. testosteroni, a été cultivée dans les conditions décrites par Lévy-Schil et
al. (précité) et un culot cellulaire a été incubé dans du tampon phosphate 100 mM à
pH 7 avec 50 mM HMTBN, à 30°C. L'activité mesurée était de 2,3 kg/h.kg CS. Comme la
nitrilase de l'invention, la nitrilase de
C. testosteroni est capable d'hydrolyser l'HMTBN.
[0116] De plus, les données présentées dans l'exemple 4 avec les plasmides pBCAT12 et pBCAT13
montrent que la substitution Asn279 -> Asp 279 sur la nitrilase d'
A. faecalis ATCC8750 permet de conserver l'activité sur HMTBN.
Exemple 10 : Apport du support
[0117] 5 g de cellules sèches ont été ajoutés à 20 g d'eau ajustée à pH 7,0. La quantité
de support (CELITE 545, Prolabo, France) indiquée est ensuite ajoutée et après une
parfaite homogénéisation, la suspension est réticulée par ajout de 15 % de glutaraldéhyde
basé sur la masse sèche totale suivi de 10 % de polyéthylèneimine (SEDIPUR, BASF,
Allemagne). La suspension est agitée 1 heure à température ambiante.
[0118] La suspension est ensuite floculée par ajout de 0,001% d'un floculant anionique,
Superfloc A100. La masse réticulée est récupérée par filtration.
[0119] Cette masse est ensuite de nouveau réticulée par ajout de 10% de polyazétidine (KYMENE
557, Hercules, USA) basé sur la masse sèche totale. La masse encore humide est ensuite
extrudée à travers un orifice de 0,5 mm de diamètre et séchée.
[0120] L'activité des particules obtenues est ensuite déterminée suivant une procédure décrite
dans le brevet WO 96/09403.
g de support |
Activité (en %/) |
0 |
100 |
2,5 g |
215 |
5 g |
250 |
L'ajout de support pour les cellules améliore notablement l'activité.
[0121] L'expérience a été répétée en substituant la CELITE par du gluten de blé (Roquette,
France) partiellement soluble dans l'eau ou de la gélatine (SBI, France) totalement
soluble dans l'eau.
Support |
% activité |
0 |
100 |
5 g de gluten |
160 |
5 g de gélatine |
nd* |
* La suspension cellulaire ne flocule pas et n'est pas filtrable. |
[0122] Cet exemple montre que le gluten peut être substitué à la CELITE. En revanche, si
l'ajout est de la gélatine (totalement soluble), la mise en forme du catalyseur est
impossible par la technique décrite précédemment (extrusion).
Exemple 11
[0123] 10 g de
Escherichia coli BIOCAT171 de l'exemple 4 préparés par culture aérobie dans un milieu LB ont été mélangés
à 10 g de CLARCEL 78 (CECA; France) dans 500 g de tampon phosphate 100 mM pH 7,0.
Après homogénéisation, 6 g de glutaraldéhyde 25% ont été ajoutés et la suspension
a été agitée 15 minutes à température ambiante. 2 g de polyéthylènimine ont été ensuite
ajoutés ainsi que 6 g de glutaraldéhyde à 25%. Le tout a été agité durant une heure
à température ambiante. L'ensemble a été floculé par l'ajout de 5 ml d'une solution
de SUPERFLOC A100 à 0,2 % (CYTEC, France). La masse a été filtrée et la pâte obtenue
a été mélangée avec 16 g de polyazétidine à 12,5% (KYMENE 557, Hercules) puis extrudée
à travers un orifice de 0,5 mm de diamètre. Les vermicelles obtenus ont été séchés
à 35°C dans une étuve puis plongés 30 minutes dans un bain de NaBH
4 à 1% préparé dans un tampon borate 50 mM pH 10,0. Le biocatalyseur est ensuite lavé
à l'eau distillée. Le catalyseur est conservé à 5°C ou à température ambiante dans
un tampon phosphate 500 mM pH 8,0.
[0124] Une colonne thermostatée de 3 cm de diamètre intérieur et de 45 cm de haut a été
remplie avec 100 g de biocatalyseur. Cette colonne est reliée à une pompe via une
boucle de recirculation. Le volume total du réacteur est de 430 ml. La boucle est
remplie d'une solution de sel d'ammonium de l'acide hydroxy méthylthio butyrique à
25%. La solution est alimentée par le haut de la colonne vers le bas à un débit horaire
de 20 l/h. L'eau qui circule dans la double enveloppe de la colonne et dans l'échangeur
thermique permet de maintenir la température à 35°C. L'eau déminéralisée est ajoutée
à la boucle à un débit de 80 g/h. Le 2-hydroxy 4-méthylthiobutyronitrile est ajouté
à 20 g/ h. L'excédent de volume du milieu de réaction est évacué par le bas de la
colonne de telle manière que le volume de la boucle reste constant. Ainsi, on obtient
un flux continu avec un taux de transformation du nitrile de 95 %. De plus la concentration
de la solution aqueuse de sel d'ammonium de l'acide 2-hydroxy 4-méthylthio butyrique
obtenue en sortie du réacteur est de 25%.
Exemple 12
[0125] L'électrodialyseur utilisé est constitué d'un empilement de 9 cellules de 2 dm
2 de surface active, composées chacune d'elles de 2 compartiments désignés comme suit
:
- compartiment sel/acide : limité du côté cathode par une membrane échangeuse de cations
Neosepta CMB de Tokuyama Soda, et du côté anode par la face cationique d'une membrane
bipolaire Aqualytics
- compartiment base : limité du côté anode par la membrane cationique, et du côté cathode
par la face anionique de la membrane bipolaire.
[0126] L'anode est constituée de titane platiné. La cathode est en acier inoxydable.
[0127] L'électrolyte est constitué par une solution aqueuse de sulfate de sodium ayant une
conductivité de 100 mS/cm à 40°C. Le débit de circulation aux électrodes est de 2x100
l/h.Le volume est de 5 l.
[0128] Le compartiment "base" est initialement rempli de 5 litres d'une solution de sulfate
d'ammonium à 1 %.
[0129] Le compartiment "sel/acide" est initialement rempli de 5 litres d'une solution à
1,44 mole/l du sel d'ammunium de l'acide 2-hydroxy-4-(méthylthio)butanoïque.
[0130] Le débit de recirculation des solutions est initialement fixé à 130 l/h pour le compartiment
sel/acide et à 190 l/h pour le compartiment base.
[0131] L'électrodialyse est effectuée en mode discontinu (fonctionnement en recirculation),
à une température moyenne de 40°C. L'intensité est imposée à 9 A, soit une densité
de courant de 0,45 kA/m
2.
[0132] Après 155 minutes de fonctionnement, la conductivité du compartiment sel/acide est
passée de 59 à 7,8 mS/cm.
[0133] Le compartiment sel/acide contient 1,35 mole/l d'acide 2-hydroxy-4-(méthylthio)butanoïque,
à 100% sous forme acide.
[0134] Le rendement faradique est estimé à 71% et la consommation énergétique à 0,53 kWh
par kg d'acide formé.
Exemple 13
[0135] L'électrodialyseur utilisé est constitué d'un empilement de 8 cellules de configuration
identique à celle de l'exemple 12.
[0136] Le compartiment "base" est initialement rempli de 5,27 litres d'une solution de sulfate
d'ammonium à 1%.
[0137] Le compartiment "sel/acide" est initialement rempli de 4,85 litres d'une solution
à 1,39 mole/l du sel d'ammonium de l'acide 2-hydroxy-4-(méthylthio)butanoïque.
[0138] Le débit de recirculation des solutions est initialement fixé à 60 l/h pour le compartiment
sel/acide et à 150 l/h pour le compartiment base.
[0139] L'électrodialyse est effectuée en mode discontinu (fonctionnement en recirculation),
à une température moyenne de 40°C. L'intensité est imposée à 9 A, soit une densité
de courant de 0,45 kA/m
2.
[0140] Après 172 minutes de fonctionnement, la conductivité du compartiment sel/acide est
passée de 59 à 9,5 mS/cm.
[0141] Le volume final du compartiment sel/acide est de 4,67 litres.
[0142] La composition est la suivante:
acide 2-hydroxy-4-(méthylthio)butanoïque: |
1,24 mole/l |
2-hydroxy-4-(méthylthio)butanoate d'ammonium: mole/I |
0,148 |
[0143] Le taux de transformation est de 86 %. Le produit final est à 89 % sous forme acide.
[0144] Le rendement faradique est de 74%. La consommation énergétique est estimée à 0,58
kWh par kg d'acide formé.
Exemple 14
[0145] On utilise un dispositif analogue à celui de l'exemple 13.
[0146] Le compartiment "base" est initialement rempli de 5,46 litres d'une solution de sulfate
d'ammonium à 1%.
[0147] Le compartiment "sel/acide" est initialement rempli de 5,23 litres d'une solution
à 1,24 mole/l du sel d'ammonium de l'acide 2-hydroxy-4-(méthylthio)butanoïque.
[0148] Le débit de recirculation des solutions est initialement fixé à 90 l/h pour le compartiment
sel/acide et à 150 l/h pour le compartiment base.
[0149] L'électrodialyse est effectuée en mode discontinu (fonctionnement en recirculation),
à une température moyenne de 40°C. L'intensité est imposée à 14 A, soit une densité
de courant de 0,7 kA/m
2.
[0150] Après 105 minutes de fonctionnement, la conductivité du compartiment sel/acide est
passée de 57,6 à 9,8 mS/cm.
[0151] La composition finale du compartiment sel/acide est la suivante:
acide 2-hydroxy-4-(méthylthio)butanoïque |
1,28 mole/l |
2-hydroxy-4-(méthylthio)butanoate d'ammonium |
0,14 mole/l |
[0152] Le produit est donc à 90% sous forme acide.
Exemple 15
[0153] On utilise un dispositif analogue à celui de l'exemple 13.
[0154] L'essai est mis en oeuvre avec le contenu du compartiment base obtenu à l'issue de
l'exemple 14.
[0155] Le compartiment "sel/acide" est initialement rempli de 5,2 litres d'une solution
à 1,44 mole/l du sel d'ammonium de l'acide 2-hydroxy-4-(méthylthio)butanoïque.
[0156] Le débit de recirculation des solutions est initialement fixé à 50 l/h pour le compartiment
sel/acide et à 150 I/h pour le compartiment base.
[0157] L'électrodialyse est effectuée en mode discontinu (fonctionnement en recirculation),
à une température moyenne de 42°C. L'intensité est imposée à 19 A, soit une densité
de courant de 0,95 kA/m
2.
[0158] Après 53 minutes de fonctionnement, la conductivité du compartiment sel/acide est
passée de 59 à 27 mS/cm.
[0159] Le volume final du compartiment sel/acide est de 4,85 litres.
[0160] La composition est la suivante:
acide 2-hydroxy-4-(méthylthio)butanoïque |
0,87 mole/l |
2-hydroxy-4-(méthylthio)butanoate d'ammonium |
0,56 mole/l |
[0161] Le taux de transformation est de 56%. Le produit final est à 61% sous forme acide.
[0162] Le rendement faradique est de 83%. La consommation énergétique est estimée à 0,7
kWh par kg d'acide formé.
Exemple 16
[0163] On concentre en batch 200,1 g de solution d'HMTBS à environ 1,5 M dans un évaporateur
rotatif. La température du bain est de 45+/- 5 °C. La pression est régulée aux alentours
de 2,5.10
3 Pa (25 mbar). La température dans le bouilleur évolue de 25°C en début de distillation
jusqu'à 40°C en fin. Au bout de 3 heures, on récupère 41,9 g d'un milieu visqueux
jaune dont les caractéristiques sont les suivantes :
viscosité à 25°C (mm2.s-1) |
1150 |
% HMTBA (Br-/BrO3-) |
83,3 |
[0164] Après ajustement du titre (dilution à H
2O), on obtient un produit dont les caractéristiques sont les suivantes :
viscosité à 25°C (mm2.s-1) |
396 |
% HMTBA (Br-/BrO3-) |
79,5 |
[0165] Par potentiométrie on a la répartition massique suivante :
[0166] En CLHP, on mesure le rapport des surfaces monomère ou dimères/(monomère+diméres)
monomère/(monomère+dimères) |
100 |
dimères/(monomère+dimères) (*) |
0 |
(*) on ne détecte pas de dimères |
Exemple 17
[0167] On concentre en batch 200.0 g de solution d'HMTBS à environ 1,5 M dans un évaporateur
rotatif. La température du bain est de 121+/- 5 °C. La pression est régulée aux alentours
de 9,5.10
4 Pa. La température dans le bouilleur évolue de 100°C en début de distillation jusqu'à
113°C en fin. Au bout de 3 heures, on récupère 41,5 g d'un milieu visqueux brun dont
les caractéristiques sont les suivantes :
viscosité à 25°C (mm2.s-1) |
- |
% HMTBA (Br-/BrO3-) |
90,7 |
[0168] Après ajustement du titre (dilution à H
2O), on obtient un produit dont les caractéristiques sont les suivantes :
viscosité à 25°C (mm2.s-1) |
117 |
% HMTBA (Br-/BrO3-) |
78,8 |
[0169] Par potentiométrie, on a la répartition massique suivante :
% HMTBS |
52,2 |
% HMTBA |
28,7 |
[0170] En CLHP, on mesure le rapport des surfaces monomère ou dimères/(dimères+monomère)
monomère/(monomère+dimères) |
95,0 |
dimères/(monomère+dimères) |
5,0 |
Exemple 18
[0171] A 100,0 g du milieu décrit dans l'exemple n°17, on rajoute 40,0 g de H
2O . On extrait le milieu par 75,0 g d'éther isopropylique. Après séparation des phases,
on récupère dans la phase organique après évaporation, 25,6 g d'HMTBA dont les caractéristiques
sont les suivantes :
détermination |
|
monomère/(monomère+dimères) (% surface) |
97,0 |
dimères/(monomère+dimères) (% surface) |
3,0 |
viscosité à 25 °C (mm2.s-1) |
55 |
Exemple 19 :Vieillissement des solutions décrites dans les exemples précédents
[0172]
|
exemple n°16 |
exemple n°17 |
exemple n°18 |
Durée de stockage à 25°C |
40 j |
40 j |
100 j |
viscosité (mm2.s-1) |
387 |
116 |
66 |
|
monomère/(monomère+dimère) |
100,0 |
95,0 |
82 |
dimères/(monomère+dimères) |
0,0 |
5,0 |
18 |
[0173] Les solutions des exemples 16 et 17 n'ont pas évolué dans leur tenue en dimères après
40 jours de stockage.
1. Kontinuierliches Verfahren zur Herstellung von 2-Hydroxy-4-methylthiobuttersäure und/oder
dem Ammoniumsalz von 2-Hydroxy-4-methylthiobuttersäure durch enzymatische Hydrolyse
von 2-Hydroxy-4-methylthiobutyronitril, das sich für die industrielle Anwendung eignet,
dadurch gekennzeichnet, dass
a) in einem ersten Schritt ein biologisches Material hergestellt wird, das eine Nitrilaseaktivität
aufweist,
b) in einem zweiten Schritt dieses immobilisiert wird,
c) in einem dritten Schritt das 2-Hydroxy-4-methylthiobutyrontril mit dem so immobilisierten
biologischen Material, zum Erhalt des Ammoniumsalzes von 2-Hydroxy-4-methylthiobuttersäure
in Kontakt gebracht wird,
d) in einem vierten Schritt, gegebenenfalls, das in schritt c) erhaltene Salz in die
korrespondierende Säure umgewandelt wird, und
e) in einem fünften Schritt das in Schritt c) oder in Schritt d) erhaltene Produkt
konzentriert wird.
2. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, dass die Nitrilaseaktivität ausgehend von einer Nitrilase aus Alcaligenes, vorzugsweise faecalls, erhalten wird.
3. Verfahren nach Anspruch 1 oder 2, dadurch gekennzeichnet, dass die für eine Nitrilase codierende genetische Information, die in einem Wirtsmikroorganismus
exprimiert wird, verwendet wird.
4. Verfahren nach Anspruch 3, dadurch gekennzeichnet, dass der Wirtsmikroorganismus ausgewählt ist aus Escherichia coli oder einem Mitglied der Gattung Bazillus, Corynebacterium, Streptomyces, Saccharomyces, Kluyveromyces, Penicillium und Aspergillus.
5. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, dass die Nitrilaseaktivität ausgehend von der Nitrilase erhalten wird, die durch das in
dem Plasmid pRPA-BCAT3 klonierte Gen codiert wird, das bei der CBS unter der Nummer
CBS 998-96 hinterlegt ist.
6. Verfahren nach einem der Ansprüche 3 bis 5, dadurch gekennzeichnet, dass die Nitrilase mit einem Chaperonprotein koexprimiert wird.
7. Verfahren nach Anspruch 6, dadurch gekennzeichnet, dass das Chaperonprotein in E. coli GroESL ist.
8. Verfahren nach einem der vorhergehenden Ansprüche, dadurch gekennzeichnet, dass das biologische Material des Schritts a) an einem festen Träger immobilisiert ist.
9. Verfahren nach Anspruch 8, dadurch gekennzeichnet, dass der feste Träger eine Korngröße zwischen 1 µm und 3 mm, vorzugsweise zwischen 10
µm und 2 mm aufweist, und dass er dem biologischen Material in einem Verhältnis von
0,01 bis 500 Gew.-%, bevorzugt 10 bis 200 Gew.-% zugesetzt wird.
10. Verfahren nach Anspruch 9,
dadurch gekennzeichnet, dass der feste Träger ausgewählt ist aus:
Ionentauscherharzen,
Aluminiumoxid,
synthetischer Kieselerde oder Diatomeenerde und
Silikagelen,
Zeoliten,
Aktivkohlen,
teilweise in Wasser löslichen Proteinen und
Polysacchariden.
11. Verfahren nach Anspruch 10, dadurch gekennzeichnet, dass der feste Träger Gluten ist.
12. Verfahren nach Anspruch 8, dadurch gekennzeichnet, dass ein oder mehrere chemische Mittel verwendet werden, um das biologische Material und
den Träger zu vernetzen und/oder unlöslich zu machen.
13. Verfahren nach Anspruch 12,
dadurch gekennzeichnet, dass die chemischen Mittel ausgewählt sind aus:
Polyazetidinpolymeren,
Polyethyleniminpolymeren,
Polyamidpolymeren,
Isocyanatpolymeren,
Alginatgelen,
K-Carraghenangelen,
Aminen,
Aldehyden,
Carbonsäuren, und
Isocyanaten.
14. Verfahren nach einem der Ansprüche 10 bis 13, dadurch gekennzeichnet, dass das biologische Material und der Träger in Gegenwart der chemischen Mittel gemischt
werden, um eine Paste zu erhalten, die extrudiert und dann getrocknet wird.
15. Verfahren nach einem der Ansprüche 10 bis 13, dadurch gekennzeichnet, dass das biologische Material und die chemischen Mittel gemischt werden und dann auf den
Träger in Form einer dünnen Schicht aufgetragen werden.
16. Verfahren nach einem der vorhergehenden Ansprüche, dadurch gekennzeichnet, dass durch elektrolytische Dissoziation des entsprechenden Ammoniumsalzes eine Mischung
des Ammoniumsalzes von 2-Hydroxy-4-methylthiobuttersäure und der 2-Hydroxy-4-methylthiobuttersäure
erhalten wird, die zumindest 60 % 2-Hydroxy-4-methylthiobuttersäure und bevorzugt
zumindest 80 % der 2-Hydroxy-4-methylthiobuttersäure aufweist, wobei der Rest aus
dem Ammoniumsalz von 2-Hydroxy-4-methylthiobuttersäure besteht.
17. Verfahren nach Anspruch 16, dadurch gekennzeichnet, dass die Dissoziation in einem Elektrodialysegerät mit bipolaren Membranen, das drei Kammern
aufweist, durchgeführt wird.
18. Verfahren nach Anspruch 16, dadurch gekennzeichnet, dass die Dissoziation in einem Elektrodialysegerät mit bipolaren Membranen, das zwei Kammern
aufweist, durchgeführt wird.
19. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 15, dadurch gekennzeichnet, dass die Mischung aus dem Ammoniumsalz von 2-Hydroxy-4-methylthiobuttersäure und der 2-Hydroxy-4-methylthiobuttersäure
durch Erwärmen einer Lösung des Ammoniumsalzes erhalten wird.
20. Verfahren nach einem der Ansprüche 16 bis 19, dadurch gekennzeichnet, dass der freigesetzte Ammoniak destilliert, konzentriert und bei der HCN-Synthese wiederverwendet
wird.
21. Wässrige Lösung, die mit dem Verfahren nach einem der Ansprüche 16 bis 19 erhalten
wurde, die aus einer Mischung der 2-Hydroxy-4-methylthiobuttersäure und des Ammoniumsalzes
von 2-Hydroxy-4-methylthiobuttersäure besteht, wobei das Gewichtsverhältnis Säure/(Säure
+ Salz) zwischen 5 und 99,9 % und vorzugsweise zwischen 10 und 50 % liegt.
22. Vorrichtung zur Durchführung des erfindungsgemäßen Verfahrens, die Folgendes aufweist:
- einen oder mehrere Reaktoren (3, 4), die mit immobilisierten Enzymen, die eine Nitrilaseaktivität
aufweisen, oder immobilisierten Wirtsmikroorganismen versehen sind, die ein Enzym
mit Nitrilaseaktivität exprimieren,
- gegebenenfalls ein oder mehrere Mittel zur Elektrodialyse (9),
- Mittel zum Konzentrieren (6, 12) des fertigen Produkts.
23. Plasmid pRPA-BCAT3, hinterlegt bei der CBS unter der Nummer CBS 998-96.