[0001] La présente invention se rapporte à une salle de spectacle, et notamment à un théâtre,
comportant au moins un décor et un système de levage du ou des décors, le système
de levage comportant :
- un câble porteur fixé d'une part à au moins un décor et d'autre part relié à un treuil,
le treuil étant entraîné par un moteur électrique.
[0002] On connaît déjà dans l'art antérieur et notamment par la demande de brevet n° FR
0007495 du 13 juin 2000 au nom de la demanderesse une salle de spectacle de ce genre.
Les systèmes de levage qui y sont décrits permettent, avec un seul câble, de commander
la montée ou la descente de plusieurs décors en affectant alternativement le câble
de levage à un coulisseau d'un décor ou d'un autre.
[0003] Cependant, ces dispositifs présentent plusieurs inconvénients. Le système de levage,
et notamment le treuil, est assez volumineux, lourd et complexe d'utilisation. La
précision d'utilisation et notamment la précision suivant laquelle le treuil commande
la montée ou la descente des décors est aléatoire, ce qui peut être source de dangers.
En outre, la sécurité n'est pas aussi bien assurée au niveau du treuil qu'elle l'est
au niveau du coulisseau, notamment dans les coulisseaux décrits dans la demande de
brevet mentionnée ci-dessus. Enfin, le système est bruyant. Ces treuils sont affectés
uniquement à l'utilisation pour mouvoir des porteuses à décors.
[0004] La présente invention vise à surmonter ces inconvénients en proposant un nouveau
système de levage pour une salle de spectacle qui est moins volumineux que les systèmes
de l'art antérieur, plus précis en ce qui concerne notamment la commande de la montée
ou la descente des décors et leur positionnement, plus sûr d'utilisation et plus silencieux.
[0005] Suivant l'invention, une salle de spectacle, et notamment un théâtre, comportant
au moins un décor et un système de levage ou de positionnement en hauteur dudit au
moins un décor, un câble porteur étant fixé au décor d'une part et étant relié d'autre
part à un treuil, est caractérisé en ce que :
le treuil est constitué d'un tambour, entraîné en rotation par un moteur, et d'une
sangle enroulée autour du tambour et reliée au câble porteur, l'enroulement ou le
déroulement de la sangle autour du tambour entraînant le déplacement du câble porteur
pour faire monter ou descendre le ou les décors ; et
il est prévu des moyens de régulation du moteur destinés à réguler la vitesse du moteur
en fonction de la longueur de la sangle déroulée.
[0006] En prévoyant ainsi un système avec un tambour et une sangle, on obtient la possibilité
de diminuer le volume total du treuil, notamment parce que la sangle est moins épaisse
qu'un câble habituel. En enroulant la bande autour d'un tambour de petites dimensions,
on a besoin de moins de place et l'ensemble est donc moins volumineux. En outre, le
blocage en cas de problème du tambour se fait d'autant plus facilement que ce dernier
est de petite dimension, et par conséquent la sécurité du système s'en trouve fortement
améliorée. Cependant, comme le tambour est plus petit et moins volumineux, il y a
une plus grande variabilité de la vitesse de la bande à la sortie du tambour en fonction
d'une vitesse donnée du moteur par rapport à un cas où il est prévu un grand tambour.
En régulant la vitesse du moteur en fonction de la longueur de la sangle déroulée
du tambour, on s'assure d'une plus grande précision de la vitesse du câble porteur
et donc le positionnement du décor est bien maîtrisé. En outre, la régulation de la
vitesse fait qu'il y a moins d'à coups, le système fonctionnant ainsi de manière plus
silencieuse. Le système est par conséquent à la fois plus sûr que ceux de l'art antérieur
et en même temps moins bruyant et moins volumineux. Enfin, ces treuils peuvent être
utilisé soit pour mouvoir des porteuses à décors (tubes sur lesquels sont accrochés
plusieurs câbles porteur, soit pour mouvoir directement un décor à partir d'une accroche
directe sur le décor (ce que l'on appelle une utilisation en « ponctuel »).
[0007] Suivant un mode de réalisation préféré de l'invention, le treuil est relié au câble
porteur par l'intermédiaire d'un coulisseau, coulissant dans des rails, notamment
fixés à un mur de la salle.
[0008] Suivant un autre mode de réalisation préféré, le treuil est fixé à un câble de levage,
lui-même relié au coulisseau.
[0009] Suivant un mode de réalisation préféré, le treuil se déplace sur des rails, notamment
horizontaux.
[0010] Suivant un mode de réalisation de l'invention particulièrement simple à mettre en
oeuvre, les moyens de régulation sont constitués d'un motoréducteur réversible, d'un
module de conversion et d'un codeur-décodeur, le codeur-décodeur calculant la vitesse
du moteur et l'envoyant au module de conversion, ce dernier commandant alors le variateur
du moto réducteur, et donc la vitesse de sortie du moteur, en fonction des informations
reçues du codeur, de la vitesse souhaitée de déroulement de la bande et du nombre
de tours de bande déjà enroulée sur le tambour.
[0011] Suivant un mode de réalisation préféré de l'invention, le module de conversion donnant
la vitesse du moteur en fonction de la longueur de sangle déroulée utilise la formule
L = Dπn + eπn
2 où L est la longueur totale déroulée, D est le diamètre à vide du tambour, e est
l'épaisseur de la sangle et n est le nombre de tours du moteur calculé par le codeur.
Ainsi, en fonction de la hauteur à laquelle on souhaite que le décor soit arrêté,
on peut réguler la vitesse du moteur qui fait tourner le tambour pour obtenir précisément
la position finale souhaitée du décor, ainsi que la courbe de vitesse souhaitée..
[0012] Suivant un mode de réalisation particulièrement peu volumineux, la sangle est en
Kevlar (marque déposée) ou Aramide.
[0013] Suivant un mode de réalisation simple à mettre en oeuvre, le treuil comporte un frein
de sécurité en prise directe sur le tambour.
[0014] A titre d'exemple, on décrit maintenant un mode de réalisation préféré de l'invention
en se reportant aux dessins, dans lesquels :
la figure 1 est une vue d'ensemble d'une salle de théâtre comportant un système suivant
l'invention ;
la figure 2 est une vue plus en détails et en coupe longitudinale du treuil de la
figure 1 ; et
la figure 3 est une vue de côté du treuil de la figure 2.
[0015] A la figure 1, il est représenté un théâtre ayant une scène 1 au-dessus de laquelle
est suspendue un décor 2 dont la position peut être déterminée par la montée ou la
descente d'un ou plusieurs câble(s) 3 porteur qui, par l'intermédiaire d'un système
à poulie, entraîne plusieurs câbles 4 intermédiaires. Les câbles 3 porteur sont fixés
à un coulisseau 5 qui peut coulisser le long d'un rail 6 fixé verticalement à un mur
du théâtre. Au coulisseau 5 est également fixé un câble de levage qui, par l'intermédiaire
d'une poulie, est relié à un treuil 8 qui, par déplacement horizontal sur des rails
9, commande la montée ou la descente du coulisseau et par conséquent la montée ou
la descente du décor 2 par l'intermédiaire du câble 3 porteur.
[0016] On peut bien évidemment prévoir plusieurs décors de ce genre les uns à côté des autres.
En outre, on peut soit prévoir un seul treuil comme à la figure pour commander l'ensemble
des différents décors en affectant le treuil à chaque décor lorsqu'un décor donné
doit être déplacé ou bien on peut prévoir pour chaque décor un treuil correspondant.
[0017] Le treuil 8 est constitué d'un tambour 10 autour duquel est enroulée une bande ou
sangle 11 en un matériau léger mais résistant à l'usure et notamment en aramide (Kevlar).
Un système 12 de contrôle de la tension du cable, pour éviter trop de mou dans le
câble, est prévu. Le tambour 10 a un diamètre de 150mm. Il peut de préférence avoir
un diamètre compris entre 100mm et 500mm.
[0018] Un frein 15 mécanique, qui peut être commandée manuellement, ou automatiquement en
fonction de la vitesse des décors, et notamment être actionné automatiquement dans
le cas où il est détecté une vitesse trop grande du ou des décors, est en prise directe
avec le tambour. Le tambour 10 est monté solidaire en rotation d'un arbre 16 qui est
lui-même entraîné en rotation par un moteur 17. Les dimensions du frein sont d'autant
plus petites que le tambour est petit, et notamment que le diamètre du tambour est
petit. En outre l'actionnement du frein est d'autant plus silencieux qu'il est de
petite dimension.
[0019] Lorsque le moteur est actionné, il fait tourner le tambour 10, qui ainsi enroule
ou déroule suivant son sens de rotation la bande ou sangle 11 et par conséquent entraîne
un déplacement correspondant du câble porteur, par l'intermédiaire du coulisseau,
et finalement un changement de position du décor. Le moteur est relié à un moyen 20
formant motoréducteur réversible, à un module 22 de codage-décodage à impulsions optiques
ou magnétiques et à un module 21 de conversion.
[0020] Pour une vitesse donnée de rotation du moteur, la vitesse de déplacement de la bande
varie car cette dernière est fonction du diamètre du tambour et du nombre d'épaisseurs
de la bande enroulées autour du tambour. Par exemple, à une position où presque toute
ou bien toute la sangle est déroulée du tambour, la vitesse de la sangle et donc en
final du décor, est plus petite qu'au début du déroulement, puisque au début, la partie
de la sangle qui quitte le tambour se trouve à une distance plus grande de l'arbre.
Pour positionner avec précision le décor sur toute la longueur utile de déplacement
des câbles de levage, il est souhaitable de réguler la vitesse du moteur de sorte
que la vitesse de déroulement ou d'enroulement de la bande soit constante. Pour ce
faire, il convient de réguler la vitesse du moteur en fonction de la position à laquelle
on souhaite que le décor soit finalement positionné.
[0021] Le module 22 de codage est un module qui permet de compter les tours du moteur au
cours du temps. Un exemple particulièrement approprié est un codeur qui envoie des
impulsions lumineuses à intervalles réguliers sur un disque tournant à une vitesse
liée à celle du moteur. Il est formé à la périphérie du disque une ouverture qui tourne
donc à la vitesse de rotation du disque et qui laisse passer certaines des impulsions
lorsque l'ouverture se trouve précisément dans le trajet lumineux des impulsions.
En comptant le nombre d'impulsions reçues au niveau d'un photorécepteur, on obtient
une mesure proportionnelle au nombre de tours du moteur. Ces données sont alors transmises
au module de conversion qui applique la fonction L= n.π.D + n
2.π.e pour en déduire la vitesse de la sangle. Le module calcule alors la vitesse nécessaire
du moteur pour que la vitesse de la sangle soit constante et par l'intermédiaire du
moto réducteur, régule la vitesse du moteur.
[0022] En usine, un étalonnage est effectué préalablement. Le câble est d'abord totalement
déroulé, on tourne le tambour d'un tour et on compte le nombre d'impulsions du codeur
au niveau du moteur (par exemple 10 impulsions). On enroule ensuite 25 mètres de sangles,
on dévide un tour de tambour et on compte le nombre d'impulsions (par exemple 30 impulsions).
A partir de ces données on peut alors étalonner le variateur du motoréducteur pour
avoir une vitesse constante de déroulement (hors phases d'accélération et de freinage)
et commander ainsi avec précision la hauteur finale des décors.
[0023] Les phases de freinage et d'accélération, respectivement après et avant la course
à vitesse constante peuvent être choisie en fonction de l'allure générale souhaitée
de la course des décors (en général entre ¼ de seconde et quelques secondes chacune).
[0024] La sangle peut quitter le treuil aussi bien dans un plan vertical que dans un plan
horizontal.
[0025] Bien évidemment, on peut également réguler la vitesse du moteur suivant d'autres
principes que le fait que la vitesse de la sangle soit constante et utiliser d'autres
fonctions de conversion. Cependant, le fait que la vitesse de la bande soit constante
est un mode de réalisation préféré de l'invention.
1. Salle de spectacle, et notamment un théâtre, comportant au moins un décor (2) et un
système (3, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11) de positionnement en hauteur dudit au moins un
décor, un câble (3) porteur étant fixé au décor (2) d'une part et étant relié d'autre
part à un treuil (8),
caractérisée en ce que :
le treuil (8) est constitué d'un tambour (10) entraîné en rotation par un moteur,
et d'une sangle (11) enroulée autour du tambour et reliée au câble porteur, l'enroulement
ou le déroulement de la sangle autour du tambour entraînant le déplacement du câble
porteur pour faire monter ou descendre le ou les décors ; et
il est prévu des moyens (20,21,22) de régulation du moteur destinés à réguler la vitesse
du moteur en fonction de la longueur de la sangle déroulée.
2. Salle de spectacle suivant la revendication 1, caractérisée en ce que la vitesse du moteur est régulée de sorte que la vitesse de déroulement ou d'enroulement
de la sangle soit constante, quelque soit la longueur de sangle enroulée sur le tambour.
3. Salle de spectacle suivant la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que le tambour a un diamètre compris entre 100 mm et 500mm.
4. Salle de spectacle suivant la revendication 1, 2 ou 3, caractérisée en ce que le treuil est relié au câble porteur par l'intermédiaire d'un coulisseau (5), coulissant
dans des rails (6), notamment fixés à un mur de la salle.
5. Salle de spectacle suivant la revendication 1, 2, 3 ou 4, caractérisée en ce que le treuil est fixé à une sangle (11), elle-même reliée au coulisseau.
6. Salle de spectacle suivant l'une des revendications 1 à 5, caractérisée en ce que les moyens de régulation sont constitués d'un moto-réducteur (20) réversible, d'un
module (21) de conversion et d'un codeur-décodeur (22), le codeur-décodeur calculant
la vitesse du moteur et l'envoyant au module de conversion, ce dernier commandant
alors le moto réducteur, et donc la vitesse de sortie du moteur en fonction des informations
reçues du codeur.
7. Salle de spectacle suivant l'une des revendications précédentes,
caractérisée en ce que le module de conversion utilise la fonction L= n.π.D + e.π.n2 pour déterminer la vitesse du moteur souhaitée.
8. Salle de spectacle suivant l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la sangle est en aramide.
9. Salle de spectacle suivant l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que le treuil comporte un frein de sécurité en prise directe sur le tambour.
10. Salle de spectacle suivant l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la sangle (11) peut sortir du treuil soit dans un plan vertical, soit dans un plan
horizontal.
11. Salle de spectacle suivant l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que le treuil comporte un détecteur (12) de mou de la sangle.