[0001] L'invention concerne les déphaseurs hyperfréquences à toroïde de ferrite, utilisés
dans les radars, les faisceaux hertziens et les systèmes de télécommunication, en
particulier pour les antennes réseau pouvant assurer la fonction d'antennes à balayage
électronique, ainsi que pour les commutateurs et diviseurs de puissance variable utilisant
ce type de déphaseur.
[0002] Parmi les différents déphaseurs ferrite connus, les déphaseurs à simple ou double
toroide de ferrite présentent les avantages suivants :
- structure compacte, miniaturisée, dont les dimensions sont compatibles avec le maillage
d'une antenne réseau à balayage électronique un ou deux plans ;
- faibles pertes d'insertion ;
- mode de fonctionnement en rémanent (« latching ferrite phase shifter ») : l'énergie
de commande n'a pas besoin d'être maintenue pendant la durée où le déphasage est nécessaire
;
- faible consommation en énergie de commande et simplicité de la commande ; la commande
est impulsionnelle, il n'est donc pas nécessaire de maintenir un courant en continu
;
- temps de commutation très faible, de l'ordre de quelques microsecondes, avec une électronique
de commande relativement simple et classique ;
- grand facteur d'efficacité du déphasage par unité de longueur (en degré/cm) ;
- peu de dispersion en fonction de la fréquence : pour une énergie de commande donnée,
le retard varie extrêmement peu en fonction de la fréquence.
[0003] Toutes ces qualités sont généralement recherchées dans une application d'antenne
à balayage électronique. Le seul point négatif, qui concerne d'ailleurs tous les dispositifs
à ferrite, est le comportement en température de ces déphaseurs. En effet, le déphasage
obtenu varie en fonction de la température de fonctionnement du déphaseur, bien que
pour ce type de déphaseur (à simple ou double toroïde), fonctionnant en rémanent,
la sensibilité en température soit déjà plus faible que pour d'autres structures de
déphaseurs à ferrite (notamment le déphaseur réciproque de type Reggia & Spencer).
[0004] On a représenté sur les figures 1 à 4 du dessin joint des schémas de déphaseurs à
simple toroïde et à double toroïde de ferrite :
- la figure 1 est un schéma d'un déphaseur à simple toroïde ;
- la figure 2 est un schéma d'un déphaseur à double toroïde ;
- la figure 3 est un schéma d'une structure compacte de déphaseur à double toroïde ;
- la figure 4 est un schéma d'une structure composite à circuit de commande identique
à la structure compacte.
[0005] Le déphaseur à simple toroïde est constitué d'un toroïde de ferrite (1) placé autour
d'un diélectrique (3) au centre d'un guide d'onde (2) à section droite rectangulaire
propageant le mode TE01. Dans ce cas, le toroïde ne remplit pas toute la section du
guide d'onde. Ce type de déphaseur fonctionne avec une onde à polarisation rectiligne.
[0006] La structure à double toroïde permet une meilleure compacité et miniaturisation.
Elle est constituée d'une lame de diélectrique (3) prise en sandwich entre deux tores
de ferrite (1,1'), l'ensemble étant placé dans un guide d'onde (2) à section droite
rectangulaire. Le déphasage est obtenu par un changement d'aimantation dans les deux
tores de ferrite créant ainsi une variation de la constante de propagation de l'onde
hyperfréquence qui le traverse. La variation d'aimantation est obtenue par une variation
du champ magnétique transverse, lui-même produit par le passage d'un courant parcourant
un fil électrique (non représenté) traversant longitudinalement les toroïdes de ferrite.
La forme du toroïde de ferrite permet de conserver l'aimantation en absence de courant.
C'est ce que l'on appelle un fonctionnement en rémanent (« latching »). Le déphaseur
ainsi obtenu est un déphaseur non réciproque, ceci signifie que pour un sens de courant
donné, le déphasage obtenu est différent suivant le sens de propagation de l'onde
hyperfréquence.
[0007] La sensibilité du déphasage de ces déphaseurs aux effets de la température constitue
leur inconvénient majeur dans les applications où la température de fonctionnement
peut varier sur une gamme plus ou moins grande, généralement de -20° C à +80°C, en
télécommunications ou en radar. Cette sensibilité est due aux variations des caractéristiques
du matériau ferrite en fonction de la température.
[0008] Pour remédier à ces inconvénients, un certain nombre de solutions sont connues actuellement
:
- utiliser un matériau ferrite dont les grandeurs caractéristiques, l'aimantation à
la saturation (411 Ms) et l'aimantation rémanente Br varient peu en fonction de la
température. Malheureusement, cette technique n'est pas parfaite, car les caractéristiques
ne sont pas constantes en fonction de la température. En outre, pour des matériaux
ferrite utilisés pour des fréquences supérieures à 10 GHz, qui sont en général des
ferrites de lithium ou de nickel, les caractéristiques de ces ferrites varient de
façon monotone. Il n'y a donc aucune compensation possible. En effet, les techniques
de compensation qui consistent à doper le matériau ferrite par des métaux (aluminium
ou gadolinium) s'accompagnent généralement d'une augmentation des pertes diélectriques
et magnétiques. Ces pertes deviennent inacceptables pour des fréquences élevées.
- associer un ferrite hyperfréquence (1) et un matériau ferrite basse fréquence (5)
servant de circuit magnétique de commande (fig.4). En choisissant un matériau ferrite
de caractéristiques appropriées en fonction de la température, on peut obtenir une
certaine compensation en température. Cependant, cette technique a d'énormes inconvénients.
En premier lieu, la structure composite n'est pas compacte, ce qui augmente le volume
et la masse. Cette technique pose également des problèmes de reproductibilité pour
un processus de fabrication industrielle, étant donnée la nécessité de maîtriser les
dimensions d'un entrefer. Par ailleurs, un toroïde composite nécessite une énergie
de commande extrêmement élevée par rapport à un toroïde de ferrite compact constitué
uniquement par un ferrite hyperfréquence où l'aimantation rémanente est assurée naturellement.
Ceci est dû à la présence de l'entrefer.
- faire une correction en température en temps réel. Ainsi, dans un réseau d'antennes
comportant N déphaseurs par exemple, chaque déphaseur est caractérisé individuellement
en température. Les courbes de déphasage en fonction de la commande électronique pour
différentes températures sont relevées et mises en mémoire dans une EPROM. Une sonde
de mesure de température en temps réel permet de connaître à tout instant la température
effective du déphaseur et d'en déduire la loi de commande appropriée pour obtenir
un déphasage constant, en fonction des informations mémorisées. Cette technique peut
être satisfaisante, à condition d'avoir des lois de commande identiques pour tous
les déphaseurs du réseau. Dans des cas où il existe un gradient de température au
sein de l'antenne réseau, chacun des déphaseurs doit posséder sa propre loi de correction,
ce qui devient très vite compliqué et coûteux et de ce fait, limite la précision de
correction possible.
[0009] L'invention vise à apporter une nouvelle solution à ce problème, affranchie des inconvénients
ci-dessus, et convenant pour une gamme de températures de -20°C à +80°C.
[0010] L'invention est basée sur la découverte qu'il existe une valeur de l'énergie de commande
d'un déphaseur hyperfréquence à toroïde de ferrite fonctionnant en rémanent pour laquelle
le déphasage est à peu près insensible à la température, au moins dans la plage de
-20°C à + 80°C, et que la variation du déphasage avec la température pour une énergie
de commande donnée est fonction croissante ou fonction décroissante de la température
selon que l'énergie de commande est inférieure ou supérieure à la valeur d'insensibilité
précitée.
[0011] Il est donc possible, après avoir déterminé ce point d'insensibilité, de s'affranchir
de l'influence de la température sur le déphasage en commandant le déphaseur avec
l'énergie de commande qui correspond à son point d'insensibilité (première solution)
ou en associant en série au moins deux éléments déphaseurs identiques ou sensiblement
identiques et en les commandant avec des énergies de commande différentes telles que
les éléments fonctionnent respectivement l'un dans une zone où le déphasage est une
fonction croissante de la température et l'autre dans une zone où le déphasage est
une fonction décroissante de la température, les énergies de commande étant choisies
de telle sorte que les gradients de déphasage en fonction de la température se compensent
(deuxième solution, commandes complémentaires) .
[0012] L'invention sera encore expliquée ci-après en référence aux figures schématiques
du dessin joint sur lequel :
- la figure 5 est un schéma des courbes de déphasage d'un élément déphaseur ferrite
en fonction du courant de commande, selon différentes températures ; compte tenu de
l'électronique de commande utilisée les courbes sont graduées en courant de commande,
correspondant à l'énergie de commande nécessaire. On parlera dans la suite soit de
l'énergie de commande, soit du courant de commande correspondant.
- la figure 6 est un exemple d'un déphaseur à double toroïde de ferrite fonctionnant
en rémanent selon la première solution de l'invention ;
- la figure 7 est une coupe longitudinale d'un guide d'onde comportant deux éléments
déphaseurs non réciproques à double toroïde de ferrite associés selon la deuxième
solution de l'invention ;
- la figure 8 est une coupe d'un dispositif analogue à celle de la figure 7 mais avec
un seul fil de commande ;
- la figure 9 est un exemple d'un déphaseur numérique 4 bits fonctionnant en rémanent
constitué d'une pluralité d'éléments compensés en température (structure à double
toroïde de ferrite en guide rectangulaire);
- la figure 10 est un exemple d'une maquette de déphaseur 4 bits comprenant un bit constitué
d'un élément bi-phase et des bits constitués d'éléments à commande complémentaire
;
- les figures 11 et 12 représentent le déphasage différentiel mesuré du premier et du
deuxième tronçon du bit 4 du déphaseur de la figure 10 en fonction de la température,
et
- la figure 13 représente les 16 étapes de déphasages différentiels (4 bits) en fonction
de la température.
[0013] On a mis en évidence sur la figure 5 deux points de fonctionnement pour lesquels
la phase d'insertion est indépendante de la température.
[0014] Le premier point (A) s'obtient en considérant un montage d'élément déphaseur à double
toroïde de ferrite où le sens de prorogation est le même que le sens de courant de
commande d'initialisation appliqué (RESET) : le double toroïde de ferrite est commandé
en rémanent par une impulsion de courant de durée et de valeur données, permettant
d'initialiser le ferrite et de partir d'un état de référence donné et connu. On appellera
cette impulsion, « impulsion de reset ». Le déphasage obtenu après cette impulsion
de reset est indépendant de l'aimantation antérieure du ferrite et sert donc de point
de référence pour la courbe de déphasage en fonction du courant de commande.
[0015] Le deuxième point (B) s'obtient en considérant les courbes donnant le déphasage différentiel
en fonction du courant de commande, paramétrées en fonction de la température. Dans
ce cas, le ferrite est toujours commandé en rémanent. On lui applique une double impulsion
de commande décomposée en :
- une impulsion de reset ;
- une impulsion de signe opposé à l'impulsion de reset, de durée donnée et de valeur
appelée « courant de commande ».
[0016] Les courbes se coupent en deux points : le premier point (A) précité et le deuxième
point (B) dit « point d'insensibilité » qui ne dépend que des caractéristiques intrinsèques
du ferrite.
[0017] En pratique, la longueur de ferrite fixe la valeur du déphasage obtenu au point d'insensibilité
en température. On peut donc réaliser un déphaseur à deux états de phase :
- déphasage différentiel nul,
- déphasage différentiel fixe, dont la valeur dépend de la longueur du ferrite et peut
donc être ajustée selon le besoin.
[0018] En associant plusieurs déphaseurs bi-phase de ce type, on obtient un déphaseur numérique
insensible à la température. On obtient ainsi des précisions de déphasage de l'ordre
de +/-3° sur 360° et sur une gamme de température de - 20°C à +80°C, alors que pour
un déphaseur classique sans correction, la précision du déphasage est de l'ordre de
+/-40°.
[0019] Un exemple de montage d'un élément bi-phase insensible à la température selon la
première solution de l'invention est donné figure 6.
[0020] Sur cette figure, l'élément vu de dessus est constitué de deux tores de ferrite (1,1')
séparés par un diélectrique (3) de forte permittivité, dans un guide d'onde rectangulaire
(2). La référence (6) désigne sur la figure le fil de la commande.
[0021] Les figures 7 à 9 sont relatives à la deuxième solution apportée par l'invention.
[0022] La figure 7 est un schéma d'un dispositif constitué, conformément à la deuxième solution
de l'invention, de deux éléments déphaseurs à double toroïde (D, D') séparés par un
diélectrique (3), associés en série dans un guide d'onde (2). Chaque élément comprend
deux tores de ferrite (1,1') placés autour d'un diélectrique (3) de forte permittivité
et séparés par un diélectrique (3') assurant l'adaptation des deux éléments. Les éléments
sont commandés par des circuits de commande distincts dont on a représenté des fils
de commande (6,6') .
[0023] Dans une variante simplifiée (fig.8), au prix d'une faible dégradation de la précision
du déphasage, on enroule le fil de commande (6) une fois dans le premier élément et
deux fois dans le second élément, réalisant ainsi un rapport 2 entre les énergies
de commande des deux éléments. On a ainsi une seule commande pour les deux éléments.
Ce principe peut être étendu à des rapports de nombres de tours quelconques, par exemple
3 et 2.
[0024] L'invention permet la réalisation de déphaseurs numériques insensibles à la température,
dont chaque bit est constitué de deux éléments commandés par des énergies de commande
complémentaires (figure 9).
[0025] Une autre façon d'exploiter l'invention est de réaliser un déphaseur analogique insensible
à la température pour une certaine plage de déphasage. En effet, on constate en analysant
les courbes plus finement que, pour la partie de la courbe correspondant aux énergies
de commande inférieures à celle du point d'insensibilité en température, il existe
une certaine plage de déphasage sur laquelle le gradient de déphasage en fonction
de la température est à peu près constant. On peut donc réaliser un déphaseur constitué
de deux éléments, l'un ayant une énergie de commande fixe (ou variable), supérieure
à celle du point d'insensibilité en température, l'autre ayant une énergie de commande
variable sur une certaine plage et inférieure à celle du point d'insensibilité en
température, ces deux énergies étant pratiquement complémentaires sur une certaine
plage de déphasage, laquelle dépend de la géométrie et de la nature du matériau ferrite.
On obtient ainsi un élément déphaseur analogique insensible à la température sur une
certaine plage de température, par opposition à un déphaseur digital fonctionnant
en bi phase (2 états). On peut ainsi associer plusieurs de ces éléments déphaseurs
analogiques afin de réaliser un déphaseur analogique insensible à la température fonctionnant
sur une plage de déphasage plus étendue. On peut également associer un ou plusieurs
de ces éléments déphaseurs analogiques à des éléments bi phase insensibles à la température,
afin d'augmenter la résolution du déphasage total (variation la plus faible possible
du déphasage).
[0026] Ce dispositif de déphaseur ferrite commandé en rémanent possède une autre qualité
: la stabilité de la phase d'insertion en fonction de la température. Toutes les découvertes
précédentes portaient sur le déphasage différentiel en fonction de la température.
Cette stabilité de la phase d'insertion s'observe pour un point de fonctionnement
donné, où les pertes d'insertion sont minimales. Des mesures complémentaires ont montré
que la phase d'insertion varie extrêmement peu en fonction de la température, ce qui
est un élément important pour les grandes antennes réseau, où il peut exister un gradient
de température entre les déphaseurs, induisant un dépointage intempestif par variation
de la phase. Pour mettre en évidence cette stabilité de la phase d'insertion, il faut
repérer le point de fonctionnement, déterminé par des pertes d'insertion minimales,
pour un sens de courant de commande et un sens de propagation donné.
EXEMPLE
[0027] Une réalisation de déphaseur digital 4 bits insensible à la température a été effectuée.
Dans cet exemple, un bit de déphasage est réalisé, soit à partir d'un élément bi-phase
qui est lui-même insensible à la température, soit à partir de deux éléments à commande
complémentaire. Les deux techniques ont été utilisées pour réaliser cette maquette
de déphaseur insensible à la température.
[0028] La maquette 4 bits a été réalisée avec 7 tronçons de déphasage. Les trois bits de
poids fort sont chacun constitués de deux éléments à commande complémentaire et le
bit de poids faible (22°5) est constitué par un élément bi-phase. Celui-ci peut assurer
une précision suffisante (+/-1°) et il a l'avantage de ne comporter qu'un seul tronçon.
Les différents tronçons sont séparés par des éléments diélectriques de faibles pertes
(titanate de magnésium de permittivité 13). Ils ont été dimensionnés pour assurer
la continuité d'impédance dans la structure du déphaseur complet. Ils sont également
utiles pour faciliter le passage des fils de commande. Le schéma de la maquette réalisée
est présenté figure 10.
[0029] Plusieurs maquettes d'expérimentation ont été réalisées et étudiées autour de 20GHz.
En principe, un bit est réalisé par deux tronçons de longueur identique. Cependant,
à cause des dispersions dans les montages, un des deux tronçons peut présenter une
efficacité plus faible. Pour cette raison, on a été amené à surdimensionner un des
deux tronçons afin de compenser la perte d'efficacité éventuelle de déphasage due
à la dispersion de montage au laboratoire.
[0030] C'est ainsi que la maquette 4 bits (fig. 10) qui a été réalisée au laboratoire comporte
les tronçons suivants :
■ Bit 1 (22°5) élément bi-phase à 1 tronçon de longueur 1,4mm. Cet élément a été obtenu
suivant le principe de la figure 5 en ajustant la longueur. On obtient ainsi un biphase
à
22,5° +/- 0,5°.
■ Bit 2 (45°) à 2 tronçons de longueur : L1 = 2mm et L2= 1, 5mm
■ Bit 3 (90°) à 2 tronçons de longueur : L1= 4,2mm et L2= 3mm
■ Bit 4(180°) à 2 tronçons de longueur : L1=7,4mm et L2=6mm
[0031] Le déphaseur fonctionne en rémanent (« latching mode ») et la section droite est
dimensionnée selon les règles classiques de dimensionnement.
[0032] L'énergie de commande est fournie par une impulsion de courant programmable. La commande
en mode rémanent utilise les séquences de courant de signe opposé : (RESET/SET - initialisation/déphasage).
[0033] Pour un sens de courant de commande dans les tores de ferrite, le déphasage créé
dépend du sens de propagation dans le déphaseur (avance et retard de phase). Bien
que les courbes de déphasage en fonction du courant de commande aient la même allure
(au signe près) pour les deux sens de propagation, il convient de faire fonctionner
le déphaseur de façon à ce que le sens de propagation soit le même que le sens du
courant de commande. Pour le mode RESET, ces conditions de fonctionnement assurent
une bonne stabilité de la phase d'insertion de référence en fonction de la température.
[0034] La première phase du travail consiste à tracer pour chacun des 7 tronçons, les courbes
du déphasage en fonction du courant de commande pour différentes températures. Les
4 bits de base insensibles à la température peuvent être obtenus en considérant les
combinaisons suivantes :
- Bit 1 (22,5°) élément bi-phase à partir du 7ème tronçon (1,4mm) avec un courant de
commande de 0,85A
- Bit 2 (45°) à partir de 2 tronçons : 5 (2mm) avec 1,3A et 6 (1,5mm) avec 0,53A
- Bit 3 (90°) à partir de 2 tronçons : 3 (4,2mm) avec 0,67A et 4 (3mm) avec 1, 08A
- Bit 4 (180°) à partir de 2 tronçons : 1 (7,4mm) avec 0,88A et 2 (6mm) avec 1,8A
[0035] Les figures 11 et 12 montrent le déphasage différentiel mesuré des tronçons 1 et
2 du bit 4 en fonction de la température.
[0036] Les 15 valeurs de déphasages différentiels (non nuls) s'obtiennent en additionnant
les différents bits. L'écart maximal de chacune des 15 valeurs de déphasage dans la
gamme de température de -20°C à + 60°C est indiqué dans le tableau suivant :
Etats de déphasage |
0° |
22°5 |
45° |
67°5 |
90° |
112°5 |
135° |
157°5 |
Ecarts maximaux |
0° |
2°6 |
1°1 |
3°6 |
1°5 |
4° |
2°1 |
4°5 |
Etats de déphasage |
180° |
202°5 |
225° |
247°5 |
270° |
292°5 |
315° |
337°5 |
Ecarts maximaux |
2°7 |
1°2 |
2°1 |
3° |
1°8 |
2°3 |
1°1 |
2°5 |
[0037] Pour montrer que ces résultats sont des valeurs typiques, les mêmes mesures ont été
effectuées sur un autre montage expérimental de déphaseur digital 4 bits. Les écarts
maximaux constatés sont indiqués dans le tableau suivant :
Etats de déphasage |
0° |
22°5 |
45° |
67°5 |
90° |
112°5 |
135° |
157°5 |
Ecarts maximaux de - 20°C à +60°C |
0° |
1°9 |
1°6 |
3°6 |
2° |
1° |
3°4 |
3°5 |
Ecarts maximaux de -20°C à +80°C |
0° |
2°6 |
1°6 |
3°6 |
3°5 |
3°4 |
4°9 |
2° |
Etats de déphasage |
180° |
202°5 |
225° |
247°5 |
270° |
292°5 |
315° |
337°5 |
Ecarts maximaux de -20°C à +60°C |
2° |
2°2 |
3°1 |
2°8 |
4° |
4°2 |
5°4 |
5°2 |
Ecarts maximaux de -20°C à +80°C |
3°6 |
3°5 |
3°1 |
4°5 |
4° |
5°5 |
5°4 |
6°9 |
[0038] On peut constater que l'écart maximal crête à crête est inférieur à 6°. La précision
de chacune des 15 valeurs de déphasages (non nuls) est meilleure que +/-3° pour la
gamme de température de -20°C à +60°C. De la même façon, on obtient pratiquement la
même précision pour la gamme étendue de -20°C à +80°C.
[0039] De plus, on peut constater que la phase d'insertion varie de l'ordre de +/-3° dans
la gamme de température de - 20°C à +80°C. Ces résultats sont indiqués dans les tableaux
précédents et sur la figure 13 pour une plage de -20°C à +60°C.
Fonctionnement en analogique :
[0040] A partir des courbes d'étalonnage de déphasages en fonction du courant de commande
et de la température, on constate que la compensation en température peut se faire
sur une certaine zone de fonctionnement. Ainsi, le bit 180° peut fonctionner de 165°
à 202° à condition de changer les couples valeurs du courant de commande. Il en est
de même pour les bits 90° et 45°.
[0041] Pour la maquette réalisée, les 3 bits peuvent fonctionner respectivement dans une
gamme de déphasage non négligeable :
- Le bit 180° de 165° à 202°
- Le bit 90° de 90° à 107°
- Le bit 45° de 45° à 55°
- Le bit 22°5 (bi-phase)
[0042] Les diverses combinaisons de ces éléments de bases permettent d'obtenir des plages
de réglages continues de déphasage par variation des couples de valeurs de courant
de commande, à la manière d'un déphaseur analogique.
[0043] La précision typique obtenue sur cette maquette est meilleure que +/-3° dans la gamme
de température de -20°C à +60°C.
[0044] L'invention n'est pas limitée aux réalisations qui ont été décrites.
1. Procédé pour commander avec une énergie de commande un élément déphaseur hyperfréquences
à toroïde de ferrite, dans lequel on détermine la valeur de l'énergie de commande
pour laquelle le déphasage est à peu près insensible à la température et, soit on
commande l'élément avec cette valeur, soit on lui associe en série un autre élément
déphaseur identique (ou sensiblement identique) et on commande les deux éléments avec
des énergies de commande de valeurs respectivement inférieure et supérieure à ladite
valeur en sorte que les gradients de déphasage des deux éléments en fonction de la
température se compensent.
2. Procédé selon la revendication 1, dans lequel on commande l'élément avec une énergie
de commande choisie pour que le déphasage résultant soit à peu près insensible aux
variations de température.
3. Procédé selon la revendication 1, dans lequel on associe en série au moins deux éléments
identiques ou sensiblement identiques et on commande ces éléments avec des énergies
de commande telles que les gradients de déphasage des deux éléments en fonction de
la température se compensent.
4. Procédé selon la revendication 3, dans lequel on commande les deux éléments par des
fils de commande distincts parcourus par des courants d'intensité différents.
5. procédé selon la revendication 3, dans lequel on commande les deux éléments par un
fil de commande commun qui réalise autour des ferrites des nombres entiers différents
de tours.
6. Dispositif déphaseur à ferrite (1,1') commandé électriquement, caractérisé en ce qu'il comprend au moins deux éléments déphaseurs à ferrite (D,D') identiques ou sensiblement
identiques associés en série et commandés avec des énergies de commande différentes
telles que les éléments fonctionnent respectivement l'un dans une zone où le déphasage
est une fonction croissante de la température et l'autre dans une zone où le déphasage
est une fonction décroissante de la température, les énergies de commande étant choisies
en sorte que les gradients de déphasage des deux éléments en fonction de la température
se compensent.
7. Dispositif selon la revendication 6, dont les deux éléments déphaseurs (D,D') sont
commandés par des fils de commande distincts (6,6') où circulent des courants de commande
différents.
8. Dispositif selon la revendication 6, dont les deux éléments déphaseurs sont commandés
par un fil de commande commun (6) où circule un même courant de commande mais qui
réalise autour des ferrites des nombres entiers différents de tours.
9. Dispositif selon la revendication 6, dont les éléments déphaseurs fonctionnent en
analogique.
10. Dispositif selon l'une des revendications 6 à 9, dont chaque élément déphaseur est
un déphaseur non réciproque qui comprend un seul tore de ferrite (1).
11. Dispositif selon l'une des revendications 6 à 9, dont chaque élément déphaseur est
un déphaseur non réciproque à double tore (1,1') de ferrite.
12. Dispositif selon l'une des revendications 6 à 8 qui comprend plusieurs couples d'éléments
déphaseurs (D1, D'1, D2, D'2, D3, D'3, D4, D'4) associés deux à deux pour constituer
un déphaseur numérique.
13. Dispositif déphaseur à ferrite commandé électriquement, caractérisé en ce qu'il est commandé avec une énergie de commande choisie en sorte que le déphasage soit
à peu près indépendant de la température.
14. Dispositif selon la revendication 13, dont les éléments déphaseurs fonctionnent en
bi phase.
15. Applications d'un dispositif déphaseur selon l'une des revendications 6 à 14 à un
radar, un faisceau hertzien, une antenne ou un commutateur.