[0001] La présente invention concerne, de façon générale, le domaine des machines-outils
pour l'usinage par déformation du métal, et elle s'intéresse, plus particulièrement,
aux machines dites presses-plieuses, utilisées couramment dans l'industrie pour réaliser
le pliage de tôles. Encore plus particulièrement, l'invention se rapporte à un dispositif
de correction automatique des paramètres de pliage inhérents à la tôle, à savoir l'épaisseur
de la tôle et la résistance de la matière de la tôle, sur une presse-plieuse.
[0002] Le pliage des tôles sur des presses-plieuses peut s'effectuer par l'un ou l'autre
de deux procédés, à savoir le pliage "en l'air" et le pliage à fond de matrice, aussi
désigné comme pliage "en frappe". Dans tous les cas, le pliage est réalisé au moyen
d'un outillage qui comprend un poinçon et une matrice, entre lesquels est introduite
la tôle à plier, la matrice pouvant en particulier présenter un profil en "V" dans
lequel s'inscrit l'angle de pliage de la tôle.
[0003] Le pliage "en l'air" est une opération dans laquelle, comme l'illustre schématiquement
la figure 1 du dessin annexé, sont utilisés trois points de l'outillage, qui sont
les deux arêtes supérieures de la matrice 2 en "V", et l'extrémité du poinçon 3, pour
déformer la tôle 4. La forme exacte de la matrice 2 n'intervient pas ici, et son profil
en "V" est adopté simplement parce qu'il s'agit de la forme la plus économique à réaliser
et la plus résistante.
[0004] Au cours d'une telle opération de pliage, la fibre neutre de la tôle 4 n'est pas
allongée, et le métal conserve sa zone de déformation élastique. Il faut donc plier
cette tôle selon un angle plus fermé que l'angle de pliage désiré, pour tenir compte
du retour élastique de la tôle. En général, pour obtenir un pliage de la tôle à 90°,
les poinçons et les matrices sont taillés à un angle de 85°, voire à 80° pour des
tôles de fortes épaisseurs.
[0005] La force F (habituellement exprimée en tonnes) à appliquer au poinçon pour réaliser
le pliage peut être déterminée à partir d'un abaque de pliage, donnant la force à
appliquer pour une unité de longueur (1 mètre) de tôle, en fonction de l'épaisseur
de tôle et de la largeur L du "V", pour une tôle de résistance donnée, la force ainsi
déterminée étant à majorer d'un coefficient de sécurité, par exemple de 20 %, pour
être assuré de plier de façon certaine la tôle. Cette force peut aussi être déterminée
directement par la commande numérique de la presse-plieuse, à partir des données principales
que sont : l'épaisseur de la tôle, la résistance de la tôle, la longueur de pliage
et l'ouverture du "V".
[0006] Les meilleurs résultats sont obtenus habituellement avec des "V" dont la largeur
L est d'environ huit à douze fois l'épaisseur e de la tôle 4.
[0007] Le pliage "en l'air" nécessite une machine de capacité réduite, en comparaison au
pliage "en frappe", la force à appliquer évoluant de façon inversement proportionnelle
à l'ouverture du "V". De plus, l'utilisation d'un seul et même outillage permet l'obtention
de différents angles de pliage.
[0008] Pour un réglage défini de la force de pliage et de la course du poinçon, l'angle
de pliage obtenu est influencé par les éléments variables suivants :
- tolérance dimensionnelle de l'épaisseur e de la tôle 4 ;
- caractéristiques du matériau à déformer, celles-ci pouvant varier sur la même tôle
4 d'un point à un autre de la ligne de pliage, plus particulièrement en bord de tôle,
et pouvant aussi varier selon le sens du laminage ;
- flexions du tablier et du coulisseau de la presse-plieuse, occasionnant vers le centre
de la machine un angle de pliage α2 moins fermé que l'angle α1 au niveau des montants
latéraux, comme l'illustre très schématiquement la figure 2, d'où la nécessité, pour
obtenir des pliages précis, d'équiper les presses-plieuses de "tables à bombé réglable"
(voir par exemple le brevet français FR 2 626 802 et le brevet européen EP 0 404 269
B1 ).
[0009] Pour des "V" de petites dimensions, destinés au pliage de tôles de faible épaisseur,
les différences angulaires constatées peuvent être très importantes. Par exemple,
une variation P de profondeur de pénétration de 0,1 mm dans un "V" d'une largeur L
égale à 8 mm, pour un angle de pliage théorique de 90°, conduit à une erreur d'angle
β (écart entre la valeur minimale α' et la valeur maximale α") égale à 1,45°, comme
l'illustre la figure 3 sur laquelle ces écarts sont toutefois exagérés, pour une bonne
lisibilité et compréhension.
[0010] Le pliage en fond de matrice ou "en frappe" permet d'éviter en partie les inconvénients
précédemment exposés. En effet, lors du travail en fond de matrice, les outillages
sont usinés à l'angle de pliage désiré, et les résultats ne sont pas influencés par
les variations d'épaisseur de la tôle, ou par le retour élastique de la tôle. Toutefois,
la force à appliquer est très importante, au minimum de 30 tonnes par mètre de longueur
de pliage et par millimètre d'épaisseur, pour une tôle en acier de résistance mécanique
égale à 48 daN/mm
2. Les machines doivent être de très forte capacité, et elles réalisent ici un début
d'emboutissage, en déformant la fibre neutre de la tôle. De plus, chaque angle de
pliage nécessite un outillage différent.
[0011] Ceci étant rappelé, on s'intéresse dans la suite uniquement au procédé de pliage
"en l'air", pour lequel il se pose effectivement le problème de la prise en compte
des éléments variables précédemment mentionnés, qui influencent l'angle de pliage
de la tôle.
[0012] Habituellement, l'ajustement de l'angle de pliage de la tôle est réalisé en procédant
d'abord à un pliage approximatif, selon un angle plus ouvert que l'angle voulu, sur
une première tôle, puis en procédant par tâtonnements pour obtenir l'angle de pliage
voulu. Cette méthode reste empirique et artisanale, plutôt qu'industrielle.
[0013] Dans ce contexte, il est souhaitable de pouvoir automatiquement corriger les paramètres
de pliage, notamment ceux inhérents à la tôle, de manière à obtenir dans tous les
cas l'angle de pliage voulu, et ceci d'une manière directe.
[0014] Une solution partielle à ce problème est fournie par la demande de brevet européen
EP 1 120 176 A1 (correspondant au brevet américain US 2001/009106), dans laquelle
il est prévu qu'au moins un capteur mesure un paramètre physique variant avec la force
exercée par le poinçon sur la tôle placée sur la matrice, au cours de l'opération
de pliage "en l'air". Ceci permet d'estimer l'écart entre la valeur réelle de l'épaisseur
de la tôle et sa valeur de consigne, et de corriger la position de point mort bas
de la course du poinçon, en tenant compte de l'écart d'épaisseur estimé. Le paramètre
physique mesuré est ici, notamment, la pression hydraulique régnant dans un ou des
vérins hydrauliques qui commandent le déplacement vertical du tablier mobile ou coulisseau
de la presse-plieuse, supportant de façon classique le poinçon.
[0015] Un tel principe de correction reste imparfait. Les capteurs de pression hydraulique
sont assez imprécis, la pression de l'huile est variable selon la température, et
la mesure est faussée par les frottements du vérin et par la contre-pression due au
poids de l'ensemble mobile verticalement, poids qui lui-même peut varier selon l'outillage
utilisé. Ce principe de mesure très indirecte s'avère donc peu précis, et il ne peut,
par conséquent, conduire à une correction réalisant une compensation rigoureuse des
variations d'épaisseur.
[0016] De plus, le document précité EP 1 120 176 A1 n'effectue qu'une correction du point
mort bas, en fonction des seules variations d'épaisseur de la tôle ; il ne prévoit
aucune correction par rapport à la résistance du matériau à plier, ou par rapport
à la valeur du "bombé".
[0017] En variante, ce document prévoit aussi l'utilisation de jauges de contrainte, mais
cette alternative n'est pas détaillée, la position des jauges n'est pas optimisée,
et de toute façon les corrections relatives à la résistance du matériau et à la valeur
du "bombé" ne sont pas davantage réalisées.
[0018] Un autre problème actuellement rencontré consiste à ne pas dépasser une certaine
pression maximale, sur les outillages de pliage. Pour ne pas détériorer les outils,
le nez d'accrochage et la table de la presse-plieuse, ou pour éviter tout accident
par bris d'outils dû à une pression excessive, il convient de ne pas dépasser une
pression spécifique, de 6 à 8 daN/mm
2, sur les faces d'appui des outils. A cet effet, une règle simple consiste à exercer
une force maximum de 100 à 120 tonnes par mètre de longueur d'outil utilisé. Toutefois,
pour la mise en pratique de cette mesure de sécurité, il convient de se reporter à
l'abaque de pliage, ou de renseigner convenablement la commande numérique de la presse-plieuse,
afin qu'elle puisse déterminer et appliquer l'effort nécessaire correspondant en fonction
des divers paramètres principaux de pliage : épaisseur de la tôle, résistance de la
tôle, longueur de pliage et ouverture du "V". Là aussi, il existe un besoin d'automatisation
de la limitation de la force de pliage.
[0019] La présente invention vise à remédier à l'ensemble des inconvénients précédemment
exposés, en fournissant un dispositif perfectionné de correction des paramètres de
pliage sur une presse-plieuse, qui permet de tenir compte simultanément de tous les
paramètres, en particulier aussi de la résistance du matériau à plier, et qui effectue
la correction de manière particulièrement précise, en particulier grâce à un choix
de capteurs approprié et à un positionnement optimal de ces capteurs, tout en procurant
une sécurité adaptée.
[0020] A cet effet, l'invention a pour objet un dispositif de correction automatique des
paramètres de pliage inhérents à la tôle, à savoir l'épaisseur de la tôle et la résistance
de la matière de la tôle, sur une presse-plieuse réalisant un pliage "en l'air'',
ce dispositif comprenant essentiellement des moyens de mesure du déplacement du coulisseau
portant le poinçon de pliage, des moyens de mesure de la force de pliage, et des moyens
de traitement des mesures qui, à partir de celles-ci, déterminent en temps réel, c'est-à-dire
pendant la descente du coulisseau, l'épaisseur réelle de la tôle à plier, et la résistance
réelle de cette tôle en cours de pliage, et qui effectuent, en fonction des valeurs
d'épaisseur et de résistance ainsi déterminées, une correction automatique du point
mort bas de la course du coulisseau et de la force de pliage.
[0021] Dans le cas d'une presse-plieuse équipée d'une "table à bombé réglable", le dispositif
objet de l'invention réalise aussi, à partir des mesures précitées, une correction
automatique du "bombé".
[0022] Ainsi, l'invention permet une correction automatique effective du point mort bas
du coulisseau et de la force de pliage, en prenant en considération, à chaque cycle
de fonctionnement de la presse-plieuse, l'épaisseur réelle de la tôle à plier et la
résistance au pliage de cette tôle. Le "bombé" peut aussi être corrigé de façon "dynamique",
selon l'équipement de la presse-plieuse, en fonction de l'effort réel de pliage. Ainsi,
l'angle de pliage voulu est respecté, aux extrémités de la ligne de pliage et aussi
dans la partie médiane de cette ligne de pliage.
[0023] La mise en oeuvre de capteurs de type et montage adaptés participe aussi à la précision
des mesures, donc des corrections réalisées par le dispositif objet de l'invention,
en vue de l'obtention de l'angle de pliage voulu.
[0024] Selon un mode de réalisation préféré, les moyens de mesure du déplacement du coulisseau
sont constitués par des règles de mesure incrémentales, montées latéralement sur le
coulisseau et coopérant avec des "Cé" de mesure rattachés au tablier inférieur de
la presse-plieuse. L'avantage de tels "Cé" est de permettre la prise en compte des
déformations du bâti de la machine, sans aucun réglage ou paramétrage, quelles que
soient les caractéristiques de la machine ainsi que ses conditions d'utilisation.
[0025] Avantageusement, les moyens de mesure de la force de pliage sont constitués par des
jauges de contrainte placées sur les montants latéraux du bâti de la presse-plieuse,
de préférence au niveau du "col de cygne" de ladite presse-plieuse. Ainsi, les jauges
de contrainte sont montées à un emplacement caractéristique de l'état de contrainte
de la machine, sous l'effet de la force de pliage. L'avantage de cette disposition
réside dans le fait que la mesure est prise directement sur le paramètre "force",
représentatif de la fonction essentielle de la presse-plieuse, à savoir développer
un effort qui est fonction des autres paramètres principaux de pliage : épaisseur
de la tôle, résistance de la tôle, longueur de pliage et ouverture du "V" de la matrice
de pliage.
[0026] Selon une caractéristique complémentaire avantageuse, les moyens de traitement comparent
l'épaisseur et la résistance réelles déterminées de la tôle à plier avec des valeurs
limites admissibles prédéterminées, et commandent l'interruption du fonctionnement
de la presse-plieuse, en particulier l'arrêt de la descente du coulisseau, en cas
de dépassement de ces valeurs limites. En outre, lesdits moyens de traitement peuvent
assurer aussi, à partir de la mesure de la force de pliage, une fonction de limitation
de cette force, en particulier par comparaison avec une valeur limite admissible,
avec commande d'interruption du fonctionnement de la presse-plieuse en cas de dépassement
de la valeur limite.
[0027] Des fonctions de sécurité sont ainsi assurées, qui interviennent en particulier si
l'épaisseur ou la résistance réelles de la tôle à plier se trouvent en dehors des
tolérances admises, soit en raison d'un lot de tôles non conforme, soit en raison
de la présence d'un corps étranger sur l'outillage de pliage. Les dispositions de
mise en sécurité interviennent aussi dans le cas où la force de pliage dépasse, d'un
certain pourcentage prédéfini, la force programmée.
[0028] De toute façon, l'invention sera mieux comprise à l'aide de la description qui suit,
en référence au dessin schématique annexé représentant, à titre d'exemple, une forme
d'exécution de ce dispositif de correction automatique des paramètres de pliage inhérents
à la tôle, sur une presse-plieuse :
Figure 1 (déjà mentionnée) est un schéma de principe du pliage "en l'air" avec représentation
de l'outillage habituellement utilisé ;
Figure 2 (déjà mentionnée) est un schéma illustrant l'effet de bombé ;
Figure 3 (déjà mentionnée) est un schéma illustrant, dans le cas du pliage "en l'air'',
les écarts possibles de l'angle de pliage ;
Figure 4 est une vue de face d'une presse-plieuse équipée du dispositif de correction,
objet de la présente invention ;
Figure 5 est une vue de côté de la machine de la figure 4 ;
Figure 6 est un organigramme du fonctionnement du dispositif de correction automatique
équipant cette machine.
[0029] En se référant directement aux figures 4 et 5, une presse-plieuse comprend, de façon
généralement connue, un bâti 5 pourvu de deux montants latéraux 6 entre lesquels est
guidé verticalement un coulisseau 7, déplacé au moyen de deux vérins hydrauliques
verticaux 8 d'axes respectifs Y1 et Y2. Le coulisseau 7 porte à sa partie inférieure
le poinçon 3, tandis que la matrice 2 est portée par un tablier inférieur fixe 9.
[0030] Deux règles de mesure incrémentales 10 sont montées latéralement sur le coulisseau
7, pour la mesure du déplacement vertical de ce coulisseau 7, en coopération avec
des "Cé" de mesure 11 rattachés au tablier inférieur 9. Ces moyens assurent une mesure
de la position verticale du coulisseau 7 avec une précision de ± 0,01 mm.
[0031] De plus, les jauges de contrainte 12 sont placées sur chacun des montants latéraux
6 du bâti 5 de la machine, à un emplacement caractéristique de l'état de contrainte
de la machine sous l'action de la force de pliage F exercée par les vérins 8, à savoir
au niveau du "col de cygne" 13 de la presse-plieuse.
[0032] Cette presse-plieuse comprend encore une commande numérique 14 qui centralise les
informations et assure le pilotage des différentes fonctions de la machine. La commande
numérique 14 reçoit et traite, en "temps réel", les mesures de position fournies par
les règles incrémentales 10, ainsi que les signaux issus des jauges de contrainte
12, ces signaux étant amplifiés en vue de leur exploitation dans la commande numérique
14.
[0033] La figure 6 illustre le cycle de la mesure de l'épaisseur et de la résistance de
la tôle à plier, et de correction automatique du point mort bas du coulisseau 7, de
la force de pliage F exercée par les vérins 8 et de la valeur du "bombé", en fonction
de l'épaisseur et de la résistance réelle de la tôle.
[0034] Les principales étapes du processus sont :
- après l'entrée en contact du poinçon 3 avec la tôle à plier, la détermination de l'épaisseur
réelle (e) de cette tôle ;
- une première correction automatique du point mort bas, de la force F et de la valeur
du "bombé", en fonction de l'épaisseur réelle de la tôle ;
- au cours de la poursuite de la descente du coulisseau 7, à partir de la lecture de
la force F, la détermination de la résistance réelle de la tôle ;
- en fonction de la résistance ainsi déterminée, un nouveau calcul du point mort bas,
de la force F et de la valeur du "bombé", conduisant à une correction automatique
supplémentaire qui, ainsi, tient compte simultanément de la résistance et de l'épaisseur
réelle de la tôle.
[0035] En plus des étapes directement indiquées par l'organigramme de la figure 6, le fonctionnement
peut comporter des dispositions de sécurité et des adaptations particulières.
[0036] En particulier, si l'épaisseur ou la résistance réelle mesurées de la tôle à plier
se situent en dehors des tolérances admises, par rapport à l'épaisseur ou à la résistance
théoriques de la tôle, le cycle est automatiquement interrompu. La descente du coulisseau
7 est immédiatement arrêtée, et le dépassement constaté est affiché, sous la forme
d'un message d'alarme. Les valeurs des tolérances sont paramétrées dans la commande
numérique 14. Ces dispositions évitent notamment une poursuite du fonctionnement de
la machine dans le cas d'un lot de tôles défectueux ou non conforme aux spécificités,
par exemple à la suite d'une erreur ou confusion, ou encore dans le cas de la présence
d'un corps étranger, tel qu'un outil oublié sur la machine.
[0037] Les "tables à bombé réglable" étant un équipement optionnel des presses plieuses,
une adaptation facilement compréhensible consiste à n'effectuer la correction de la
valeur du "bombé" que dans le cas d'une machine équipée d'un tel système, et à supprimer
cette correction dans le cas d'une presse-plieuse dépourvue d'un tel équipement.
[0038] L'on ne s'éloignerait pas du cadre de l'invention, telle que définie dans les revendications
annexées, quels que soient notamment les détails des capteurs et les particularités
de la presse-plieuse.
1. Dispositif de correction automatique des paramètres de pliage inhérents à la tôle,
à savoir l'épaisseur (e) de la tôle (4) et la résistance de la matière de la tôle
(4), sur une presse-plieuse réalisant un pliage "en l'air", caractérisé en ce qu'il comprend des moyens de mesure (10, 11) du déplacement du coulisseau (7) portant
le poinçon de pliage (3), des moyens de mesure (12) de la force de pliage (F), et
des moyens de traitement (14) des mesures qui, à partir de celles-ci, déterminent
en temps réel, c'est-à-dire pendant la descente du coulisseau (7), l'épaisseur réelle
de la tôle (4) à plier, et la résistance réelle de cette tôle (4) en cours de pliage,
et qui effectuent, en fonction des valeurs d'épaisseur et de résistance ainsi déterminées,
une correction automatique du point mort bas de la course du coulisseau (7) et de
la force de pliage (F).
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que, dans le cas d'une presse-plieuse équipée d'une "table à bombé réglable", ce dispositif
réalise aussi, à partir des mesures précitées, une correction automatique du "bombé".
3. Dispositif selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que les moyens de mesure du déplacement du coulisseau (7) sont constitués par des règles
de mesure incrémentales (10), montées latéralement sur le coulisseau (7) et coopérant
avec des "Cé" de mesure (11) rattachés au tablier inférieur (9) de la presse-plieuse.
4. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que les moyens de mesure de la force de pliage (F) sont constitués par des jauges de
contrainte (12) placées sur les montants latéraux (6) du bâti (5) de la presse-plieuse,
de préférence au niveau du "col de cygne" (13) de ladite presse-plieuse.
5. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que les moyens de traitement (14) comparent l'épaisseur (e) et la résistance réelles
déterminées de la tôle à plier (4) avec des valeurs limites admissibles prédéterminées,
et commandent l'interruption du fonctionnement de la presse-plieuse, en particulier
l'arrêt de la descente du coulisseau (7), en cas de dépassement de ces valeurs limites.
6. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que lesdits moyens de traitement (14) assurent aussi, à partir de la mesure de la force
de pliage (F), une fonction de limitation de cette force, en particulier par comparaison
avec une valeur limite admissible, avec commande d'interruption du fonctionnement
de la presse-plieuse en cas de dépassement de la valeur limite.