[0001] L'invention concerne la métallurgie, et plus précisément le domaine des aciers destinés
à la fabrication des pièces devant résister à d'importantes sollicitations.
[0002] Souvent, de telles pièces sont réalisées en un acier trempé et revenu ou, dans la
mesure du possible, en acier forgé à structure ferrito-perlitique qui est censé offrir
un meilleur compromis technico-économique, mais dont les performances mécaniques sont
tout de même limitées.
[0003] Des aciers à structure ferrito-perlitique souvent employés à cet effet sont des types
XC70, 45Mn5, 30MnSiV6 et 38MnSiV5, et subissent après laminage ou forgeage un simple
refroidissement en ligne à l'air calme. Leur méthode de mise en oeuvre est donc relativement
économique, mais leur durée de vie en présence de fortes sollicitations est limitée.
[0004] On a déjà proposé de réaliser de telles pièces en acier bainitique à partir d'une
nuance de type 25MnSiCrVBS, le refroidissement après forgeage ou laminage ayant lieu
à l'air. Les performances de tenue sont sensiblement améliorées par rapport aux exemples
précédents, mais restent relativement limitées par rapport à ce qu'il est possible
d'atteindre sur un acier trempé et revenu.
[0005] Le but de l'invention est de proposer une association entre une nuance d'acier et
un procédé de fabrication d'une pièce, présentant des avantages économiques par rapport
aux associations existantes sans que les performances métallurgiques soient altérées,
voire en améliorant ces performances. La pièce ainsi fabriquée devra résister à d'importantes
sollicitations en fatigue. Dans le cas des pièces forgées, ce procédé de fabrication
devrait, en particulier, être adaptable sur toute ligne de forgeage.
[0006] A cet effet, l'invention a pour objet un procédé de fabrication d'une pièce en acier,
caractérisé en ce que :
[0007] De préférence, l'acier contient de 5 à 50 ppm de B.
[0008] De préférence, l'acier contient de 0,005 à 0,04% de Ti.
[0009] Si du B est présent, la teneur en Ti est de préférence égale à au moins 3,5 fois
la teneur en N de l'acier.
[0010] De préférence, l'acier contient de 0,005 à 0,06% de Nb.
[0011] De préférence, l'acier contient de 0,005 à 0,2% de S.
[0012] Dans ce cas, de préférence, l'acier contient au moins un des éléments Ca jusqu'à
0,007%, Te jusqu'à 0,03%, Se jusqu'à 0,05%, Bi jusqu'à 0,05% et Pb jusqu'à 0,1%.
[0013] Selon une variante de l'invention, la teneur en C de l'acier est comprise entre 0,06
et 0,20%.
[0014] La teneur en Mn de l'acier est alors de préférence comprise entre 0,5 et 1,5%, et
la teneur en Cr est de préférence comprise entre 0,3 et 1,2%.
[0015] La teneur en Ni de l'acier peut être alors de préférence comprise entre des traces
et 1%.
[0016] La teneur en Ni de l'acier peut alors également être comprise entre 2 et 4,5%, et
la teneur en Al est alors comprise entre 1 et 2%.
[0017] Le revenu de précipitation est dans le cas général effectué de préférence entre 425
et 600°C.
[0018] Lorsque l'acier contient 0,5 à 3,5% de Cu, le revenu de précipitation est de préférence
effectué entre 425 et 500°C pendant 1 à 10h.
[0019] Lorsque l'acier contient 0,5 à 2% de V, le revenu de précipitation est effectué de
préférence entre 500 et 600°C pendant plus d'1h.
[0020] Lorsque l'acier contient de 2 à 4,5% de Ni et 1 à 2% d'Al, le revenu de précipitation
est effectué de préférence entre 500 et 550°C pendant plus d'1h.
[0021] Ladite déformation à chaud peut être un laminage.
[0022] Ladite déformation à chaud peut être un forgeage.
[0023] De préférence, le refroidissement contrôlé de l'ébauche est effectué à une vitesse
inférieure à 3°C/s entre 600 et 300°C.
[0024] L'invention concerne également une pièce en acier obtenue par le procédé précédent
qui a typiquement une microstructure bainitique, une résistance à la traction Rm de
750 à 1300MPa et une limite d'élasticité Re supérieure ou égale à 500MPa.
[0025] Comme on l'aura compris, l'invention consiste en la combinaison d'une nuance d'acier
et d'un procédé de traitement suivant la coulée comprenant une étape de mise en forme
à chaud de la pièce, un refroidissement contrôlé pouvant être effectué à l'air calme
ou à l'air pulsé et un revenu de précipitation précédant ou suivant l'usinage de la
pièce. La composition de l'acier choisie garantit que, quel que soit le mode de refroidissement,
les résultats de tenue en fatigue des pièces fabriquées à partir de cet acier seront
suffisants pour répondre aux exigences des utilisateurs.
[0026] L'opération de mise en forme à chaud peut consister en un ou des laminages, ou en
un laminage suivi d'un forgeage, ou en un forgeage seul. L'essentiel est que la dernière
déformation à chaud amène l'acier entre 1100 et 1300°C, et que le refroidissement
contrôlé ait lieu à partir de cette température.
[0027] Les caractéristiques chimiques de l'acier et ses traitements thermiques postérieurs
à la coulée visent à l'obtention d'une microstructure bainitique, et également à l'obtention
de caractéristiques mécaniques optimisées. Cette microstructure bainitique doit pouvoir
être obtenue à la suite d'un refroidissement à l'air calme, mais doit aussi être compatible
avec un refroidissement à l'air pulsé. De cette façon, les pièces concernées par l'invention
pourront être produites sur toute installation existante, que celle-ci permette après
forgeage ou laminage un refroidissement à air pulsé, ou qu'elle ne permette qu'un
refroidissement à l'air calme. Ainsi, une installation de forgeage initialement conçue
pour traiter des pièces en acier à microstructure ferrito-perlitique pourra sans difficultés,
et sans adaptations particulières, traiter des pièces à microstructure bainitique
selon l'invention. Les aciers à microstructure bainitique précédemment employés pour
ces usages exigeaient un refroidissement à air pulsé, et ne pouvaient donc pas toujours
être traités sur des installations de conception courante.
[0028] Selon l'invention, on commence donc par élaborer un acier dont la composition sera
détaillée et justifiée plus loin, puis on le coule, en lingots ou en continu suivant
le format de la pièce finale, et le plus généralement on le lamine de manière à obtenir
un demi-produit.
[0029] On peut ensuite effectuer une opération de forgeage du demi-produit.
[0030] La dernière déformation à chaud est effectuée à 1100-1300°C et est suivie par un
refroidissement contrôlé à l'air dans la chaude de laminage ou de forge, à l'air calme
ou à l'air pulsé. On obtient ainsi une ébauche de la pièce.
[0031] Par le terme « ébauche », il doit être compris que l'on désigne ici une barre, ou
un demi-produit sous une autre forme, à partir duquel la pièce définitive sera obtenue
par usinage, et ceci indépendamment du mode de déformation à chaud pratiqué : laminage,
forgeage ou leur combinaison.
[0032] On effectue ensuite un revenu de précipitation. Celui-ci se situe soit avant, soit
après l'usinage de la pièce à partir de ladite ébauche.
[0033] Les fourchettes analytiques exigées sont les suivantes pour les différents éléments
chimiques devant ou pouvant être présents (tous les pourcentages sont pondéraux).
[0034] La teneur en carbone est comprise entre 0,06 et 0,25%. Cette teneur permet de gouverner
le type de microstructure obtenu. A moins de 0,06%, la microstructure obtenue ne serait
pas intéressante pour les objectifs visés. Au-delà de 0,25%, en combinaison avec les
autres éléments, on n'obtiendrait pas une microstructure suffisamment bainitique après
refroidissement à l'air calme.
[0035] La teneur en manganèse est comprise entre 0,5 et 2%. Cet élément ajouté à plus de
0,5% procure sa trempabilité au matériau, et permet d'obtenir un domaine bainitique
large quel que soit le mode de refroidissement. Une teneur supérieure à 2% serait
cependant susceptible de provoquer des ségrégations trop importantes.
[0036] La teneur en silicium est comprise entre des traces et 3%. Cet élément, non obligatoire
à proprement parier, est avantageux en ce qu'il durcit la bainite par son passage
en solution solide. De plus, au cas où du cuivre serait présent en quantité relativement
importante, le silicium permet d'éviter les problèmes associés à cette présence de
cuivre lors de la mise en forme à chaud. Une teneur supérieure à 3% peut cependant
poser des problèmes d'usinabilité du matériau.
[0037] La teneur en nickel est comprise entre des traces et 4,5%. Cet élément non obligatoire
favorise la trempabilité et la stabilisation de l'austénite. Si la teneur en aluminium
le permet, il peut former des précipités de NiAl très durcissants, procurant au métal
des caractéristiques mécaniques élevées. Au cas où du cuivre serait présent en quantité
relativement importante, le nickel peut jouer le même rôle que le silicium. Au-delà
de 4,5%, l'addition de nickel est inutilement coûteuse au vu des objectifs métallurgiques
visés.
[0038] La teneur en aluminium est comprise entre des traces et 3%. Cet élément non obligatoire
est un désoxydant fort, et même ajouté à faible teneur, il permet de limiter la quantité
d'oxygène dissous dans l'acier liquide, donc d'améliorer la propreté inclusionnaire
de la pièce si on a su éviter des réoxydations trop importantes lors de la coulée.
A forte teneur, comme on l'a dit, il est susceptible de former des précipités de NiAl
si du nickel est présent en grande quantité. Il n'est pas utile que la teneur en aluminium
dépasse 3%.
[0039] La teneur en chrome, élément non obligatoire, est comprise entre des traces et 1,2%.
Comme le manganèse, le chrome contribue à l'amélioration de la trempabilité. Son addition
devient inutilement coûteuse au-delà de 1,2%.
[0040] La teneur en molybdène est comprise entre des traces et 0,30%. Cet élément, non obligatoire,
empêche la formation de ferrite à gros grains et permet d'obtenir plus assurément
la structure bainitique. Son addition est inutilement coûteuse au-delà de 0,30%.
[0041] La teneur en vanadium est comprise entre des traces et 2%. Cet élément, non obligatoire,
sert à durcir la bainite par son passage en solution solide. A forte teneur, il permet
également d'obtenir un durcissement par précipitation de carbures et/ou de carbonitrures.
Son addition est inutilement coûteuse au-delà de 2%.
[0042] La teneur en cuivre est comprise entre des traces et 3,5%. Cet élément, non obligatoire,
peut améliorer l'usinabilité et, en précipitant, provoquer un durcissement secondaire
du matériau. Mais au-delà de 3,5% il rend la mise en forme à chaud de la pièce problématique.
Comme on l'a dit, il est conseillé de lui associer une teneur en nickel ou en silicium
significative pour minimiser les problèmes de mise en forme à chaud. Au-delà de 3,5%
son addition est de toute façon inutilement coûteuse.
[0043] Par ailleurs, il faut que l'une au moins des trois conditions suivantes soit respectée
:
- une teneur en cuivre comprise entre 0,5 et 3,5%
- une teneur en vanadium comprise entre 0,5 et 2%
- une teneur en nickel comprise entre 2 et 4,5% et une teneur en aluminium comprise
entre 1 et 2%.
[0044] Les éléments que l'on vient de citer sont ceux dont le rôle métallurgique est ou
peut être le plus important pour l'invention, mais d'autres éléments que l'on va citer
peuvent aussi être optionnellement présents pour améliorer certaines propriétés de
l'acier.
[0045] La teneur en bore peut être comprise entre 5 et 50ppm. Il peut améliorer la trempabilité,
mais doit être en solution solide pour être efficace. Autrement dit, on doit éviter
que tout le bore ou presque ne se retrouve sous la forme de nitrures ou carbonitrures
de bore. A cet effet, il est conseillé d'associer à l'addition de bore une addition
de titane, de préférence dans une proportion telle que 3,5 x N% ≤ Ti%. A cette dernière
condition, on peut capter tout l'azote dissous et éviter la formation de nitrures
ou de carbonitrures de bore. La teneur minimale en titane, à cet effet, est de 0,005%,
pour les teneurs en azote les plus basses usuellement rencontrées. Il est cependant
conseillé de ne pas dépasser une teneur en titane de 0,04%, sinon on obtient des nitrures
de titane de taille trop élevée.
[0046] Le titane a également pour fonction de limiter le grossissement du grain austénitique
à haute température, et peut, pour cela, être ajouté indépendamment du bore, à une
teneur comprise entre 0,005 et 0,04%.
[0047] Du niobium peut également être ajouté, à des teneurs comprises entre 0,005 et 0,06%.
Lui aussi peut précipiter sous forme de carbonitrures dans l'austénite, et peut ainsi
apporter un durcissement du matériau.
[0048] Enfin, de manière classique, on peut améliorer l'usinabilité du matériau par une
addition de soufre (de 0,005% à 0,2%), à laquelle on peut aussi associer une addition
de calcium (jusqu'à 0,007%), et/ou de tellure (jusqu'à 0,03%) et/ou de sélénium (jusqu'à
0,05%), et/ou de bismuth (jusqu'à 0,05%) et/ou de plomb (jusqu'à 0,1%).
[0049] Une fois obtenu après laminage le demi-produit ayant la composition précédemment
citée, on procède ou non à un forgeage de l'ébauche de la pièce selon les procédés
habituels. On la chauffe jusqu'à 1100-1300°C, puis on exécute les déformations donnant
naissance à l'ébauche de pièce.
[0050] En l'absence de forgeage, le laminage doit se terminer à une température de 1100-1300°C.
[0051] Puis immédiatement après le laminage, ou après le forgeage si cette opération a été
effectuée, on effectue un refroidissement contrôlé de la pièce, soit à l'air calme,
soit à l'air pulsé. De manière générale, on impose à la pièce un refroidissement à
une vitesse inférieure ou égale à 3°C/s entre 600 et 300°C.
[0052] Selon l'invention, et ce avant ou après l'usinage de la pièce qui lui confère ses
dimensions définitives, on procède à un durcissement de l'acier par précipitation
au moyen d'un revenu, c'est-à-dire d'un traitement thermique faisant suite à un réchauffage
à partir d'une température égale ou de peu supérieure à l'ambiante ; pour cela trois
options sont possibles, et peuvent d'ailleurs être combinées :
- la précipitation de cuivre, si la teneur en cuivre est comprise entre 0,5 et 3,5%
;
- la précipitation de vanadium si sa teneur est comprise entre 0,5 et 2% ;
- la précipitation de NiAl si la teneur en nickel est comprise entre 2 et 4,5% et la
teneur en aluminium comprise entre 1 et 2%.
[0053] De manière générale, le revenu de précipitation est effectué de préférence entre
425 et 600°C. Mais la température du revenu et sa durée sont optimalement à adapter
aux caractéristiques visées. A titre d'exemple, la précipitation du cuivre est obtenue
de préférence par un traitement à 425-500°C pendant 1 à 10h. La précipitation de vanadium
est de préférence obtenue par un traitement à 500-600°C pendant plus d'1h. La précipitation
de NiAl est de préférence obtenue par un traitement à 500-550°C pendant plus d'1h.
[0054] Ce revenu peut être effectué :
- soit après l'usinage de façon à avoir un métal pas trop dur pendant l'usinage ;
- soit après le refroidissement contrôlé à l'air et avant l'usinage ; on réalise alors
l'usinage sur une pièce à hautes caractéristiques mécaniques, ce qui le rend particulièrement
précis.
[0055] Grâce à ce revenu, on peut obtenir des caractéristiques mécaniques élevées pour le
produit obtenu. Typiquement, la résistance à la traction Rm va de 1000 à 1300 MPa
et la limite d'élasticité Re est de l'ordre de 900 MPa ou davantage.
[0056] Optimalement, on limite la teneur en carbone à 0,06-0,2%, de manière à obtenir une
bainite de dureté limitée à 300-330 Hv30. Optimalement, la teneur en manganèse doit
être comprise entre 0,5 et 1,5%, la teneur en chrome entre 0,3 et 1,2%, et la teneur
en nickel peut soit aller jusqu'à 1% si on ne vise qu'une bonne trempabilité, soit
aller de 2 à 4% si on recherche une précipitation de NiAl comme on l'a vu. Dans ce
dernier cas, la teneur en aluminium est comprise entre 1 et 2%.
[0057] Pour ces aciers, les caractéristiques de traction (limite d'élasticité, résistance)
du produit obtenu après laminage ou forgeage et refroidissement à l'air contrôlé ne
sont pas particulièrement élevées : typiquement la résistance à la traction Rm est
de l'ordre de 750-1050 MPa et la limite d'élasticité Re de l'ordre de 500 à 750MPa.
Mais ces aciers présentent une bonne usinabilité.
[0058] A titre d'exemples de mise en oeuvre de l'invention et d'exemple comparatif, on peut
citer les essais suivants,
Exemple 1 (invention)
[0059] Cet exemple est représentatif de la variante de l'invention pour laquelle on peut
utiliser une teneur en carbone relativement basse, et où on réalise le durcissement
par précipitation grâce à une addition de cuivre.
[0060] La composition de l'acier est la suivante, exprimée en 10
-3% pondéraux :
C |
Mn |
Si |
S |
P |
Ni |
Cu |
Cr |
Mo |
Al |
Ti |
B |
N |
80 |
1500 |
300 |
85 |
10 |
1500 |
2500 |
280 |
50 |
25 |
- |
- |
6 |
[0061] Après forgeage à chaud à une température de 1250-1200°C et refroidissement à l'air
calme (vitesse de refroidissement moyenne de 1°C/s entre 700 et 300°C) une microstructure
bainitique est obtenue avec une dureté modérée de 265Hv30, procurant une résistance
inférieure à 900 MPa. Avec ce niveau de caractéristiques mécaniques, l'usinabilité
ne pose pas de problèmes. Ensuite, un revenu à 450°C, avec une durée de maintien d'une
heure, permet d'augmenter les caractéristiques de résistance pour atteindre plus de
340Hv30 de dureté, procurant une résistance de 1100MPa.
Exemple 2 (invention)
[0062] Cet exemple est représentatif de la variante de l'invention pour laquelle on peut
utiliser une teneur en carbone relativement basse, et où on réalise le durcissement
par précipitation grâce à une addition de vanadium.
[0063] La composition de l'acier est la suivante, exprimée en 10
-3% pondéraux :
C |
Mn |
Si |
S |
P |
Ni |
Cu |
Cr |
Mo |
Al |
Ti |
V |
150 |
1230 |
250 |
80 |
20 |
150 |
200 |
205 |
50 |
30 |
- |
820 |
[0064] Après forgeage à chaud à une température de 1250-1200°C et refroidissement à l'air
calme (en moyenne 1°C/s entre 700 et 300°C) d'une pièce de forge de diamètre équivalent
à 15mm, une microstructure majoritairement bainitique est obtenue avec déjà une dureté
importante de 300-320Hv30, procurant une résistance de 1000MPa environ, qui est actuellement
la limite haute permettant encore une usinabilité correcte sur des moyens d'usinage
classiques. Après un revenu de 2h à 580°C, le durcissement par le vanadium permet
d'atteindre une dureté de l'ordre de 400Hv30, correspondant à une résistance supérieure
à 1200MPa.
Exemple 3 (invention)
[0065] Cet exemple est représentatif de la variante de l'invention pour laquelle on peut
utiliser une teneur en carbone relativement basse, et où on réalise le durcissement
par précipitation grâce à des additions conjuguées de nickel et d'aluminium.
[0066] La composition de l'acier est la suivante, donnée en 10
-3% pondéraux :
C |
Mn |
Si |
S |
P |
Ni |
Cu |
Cr |
Mo |
Al |
Ti |
B |
N |
95 |
1150 |
200 |
80 |
10 |
3000 |
206 |
220 |
60 |
1500 - |
|
3 |
3 |
[0067] Après forgeage à chaud à une température de 1250-1200°C et refroidissement à l'air
calme (vitesse de refroidissement moyenne de 1°C/s entre 700 et 300°C) une microstructure
bainitique est obtenue avec une dureté modérée de 240Hv30, procurant une résistance
inférieure à 800 MPa. Avec ce niveau de caractéristiques mécaniques, l'usinabilité
ne pose pas de problèmes. Ensuite, un revenu à 520°C, avec une durée de maintien de
10 heures, permet d'augmenter les caractéristiques de résistance pour atteindre plus
de 370Hv30 de dureté, procurant une résistance de l'ordre de 1200MPa.
Exemple 4 (référence)
[0068] La composition de l'acier est la suivante, donnée en 10
-3% pondéraux :
C |
Mn |
Si |
S |
P |
Ni |
Cu |
Cr |
Mo |
Al |
Ti |
V |
B |
230 |
1500 |
700 |
80 |
11 |
150 |
150 |
800 |
70 |
20 |
25 |
190 |
3 |
[0069] Après forgeage à chaud à 1250 - 1200°C et refroidissement à l'air calme d'une pièce
de diamètre équivalent à 25 mm, une microstructure majoritairement bainitique est
obtenue avec une dureté voisine de 320 Hv30, procurant une résistance de 1050Mpa environ.
Un revenu d'une heure entre 300 et 450°C ne permet pas d'augmenter significativement
la résistance.
1. Procédé de fabrication d'une pièce en acier,
caractérisé en ce que :
- on élabore et on coule un acier de composition, en pourcentages. pondéraux, 0,06%
≤ C ≤ 0,25% ; 0,5% ≤ Mn ≤ 2% ; traces ≤ Si ≤ 3% ; traces ≤ Ni ≤ 4,5% ; traces ≤ Al
≤ 3% ; traces ≤ Cr ≤ 1,2% ; traces ≤ Mo ≤ 0,30% ; traces ≤ V ≤ 2% ; traces ≤ Cu ≤
3,5% ; et respectant l'une au moins des conditions :
* 0,5% ≤ Cu ≤ 3,5%
* 0,5% ≤ V ≤ 2%
* 2% ≤ Ni ≤ 4,5% et 1% ≤ Al ≤ 2%
le reste étant du fer et des impuretés résultant de l'élaboration ;
- on effectue au moins une déformation à chaud de l'acier coulé pour obtenir une ébauche
de la pièce à une température de 1100 à 1300°C ;
- on effectue un refroidissement contrôlé de l'ébauche de la pièce à l'air calme ou
à l'air pulsé ;
- et on réchauffe l'acier pour effectuer un revenu de précipitation, précédant ou
suivant l'usinage de la pièce à partir de ladite ébauche.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'acier contient de 5 à 50 ppm de B.
3. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que l'acier contient de 0,005 à 0,04% de Ti.
4. Procédé selon les revendications 2 et 3 prises ensemble, caractérisé en ce que la teneur en Ti est égale à au moins 3,5 fois la teneur en N de l'acier.
5. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que l'acier contient de 0,005 à 0,06% de Nb.
6. Procédé selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que l'acier contient de 0,005 à 0,2% de S.
7. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce que l'acier contient au moins un des éléments Ca jusqu'à 0,007%, Te jusqu'à 0,03%, Se
jusqu'à 0,05%, Bi jusqu'à 0,05% et Pb jusqu'à 0,1%.
8. Procédé selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que la teneur en C de l'acier est comprise entre 0,06 et 0,20%.
9. Procédé selon la revendication 8, caractérisé en ce que la teneur en Mn de l'acier est comprise entre 0,5 et 1,5%, et en ce que la teneur en Cr est comprise entre 0,3 et 1,2%.
10. Procédé selon la revendication 8 ou 9, caractérisé en ce que la teneur en Ni de l'acier est comprise entre des traces et 1%.
11. Procédé selon la revendication 8 ou 9, caractérisé en ce que la teneur en Ni de l'acier est comprise entre 2 et 4,5%, et en ce que la teneur en Al est comprise entre 1 et 2%.
12. Procédé selon l'une des revendications 1 à 11, caractérisé en ce que le revenu de précipitation est effectué entre 425 et 600°C.
13. Procédé selon la revendication 12, caractérisé en ce que l'acier contient 0,5 à 3,5% de Cu et en ce que le revenu de précipitation est effectué entre 425 et 500°C pendant 1 à 10h.
14. Procédé selon la revendication 12, caractérisé en ce que l'acier contient 0,5 à 2% de V et en ce que le revenu de précipitation est effectué entre 500 et 600°C pendant plus d'1 h.
15. Procédé selon la revendication 12, caractérisé en ce que l'acier contient de 2 à 4,5% de Ni et 1 à 2% d'Al et en ce que le revenu de précipitation est effectué entre 500 et 550°C pendant plus d'1 h.
16. Procédé selon l'une des revendications 1 à 15, caractérisé en ce que ladite déformation à chaud est un laminage.
17. Procédé selon l'une des revendications 1 à 15, caractérisé en ce que ladite déformation à chaud est un forgeage.
18. Procédé selon l'une des revendications 1 à 17, caractérisé en ce que le refroidissement contrôlé de l'ébauche est effectué avec une vitesse inférieure
ou égale à 3°C/s entre 600 et 300°C.
19. Pièce en acier, caractérisée en ce qu'elle a été obtenue par le procédé selon l'une des revendications 1 à 17.
20. Pièce en acier selon la revendication 18, caractérisée en ce qu'elle possède une microstructure bainitique, une résistance à la traction Rm de 750
à 1300MPa et une limite d'élasticité Re supérieure ou égale à 500MPa.