[0001] La présente invention concerne un procédé de correction d'une opération de pliage
effectuée par une presse-plieuse du type comprenant un tablier fixe, un tablier mobile,
des moyens de déplacement du tablier mobile s'appuyant sur deux montants solidaires
du tablier fixe, des capteurs, associés respectivement aux deux montants, mesurant
les forces exercées par lesdits moyens de déplacement sur lesdits montants, des vérins
de compensation de déformation associés à l'un des deux tabliers, et un dispositif
électronique de commande commandant le déplacement du tablier mobile entre un point
mort haut et un point mort bas.
[0002] L'invention concerne également une presse-plieuse de ce type.
[0003] Le brevet CH 653289 du déposant décrit une presse hydraulique comportant un tablier
fixe et un tablier mobile et qui comprend, à l'intérieur du tablier fixe, des vérins
pour compenser les déformations se produisant lors du travail de la presse. Une unité
centrale de commande reçoit les informations de moyens de mesure des déformations
et commande les vérins de façon que, pendant la phase de travail, les deux outils
restent parallèles.
[0004] Le document WO 91/03371 décrit des moyens de mesure adaptés à ce type de presse hydraulique,
consistant en deux barres longitudinales affectées respectivement à chacun des tabliers
supérieur et inférieur. L'une des extrémités de chacune des barres est fixée solidairement
au tablier associé, alors que l'autre extrémité, libre, agit sur un capteur inductif
de façon à comparer les flexions respectives des deux tabliers. L'unité de commande
actionne les vérins de compensation jusqu'à compensation de la différence de flexion
du tablier supérieur et du tablier inférieur, de sorte que les outils restent parallèles.
[0005] La mise en oeuvre d'un tel procédé de correction dans une telle presse permet de
diminuer sensiblement la différence d'angle de pliage entre le milieu et les extrémités
de pièces longues. Par contre, les deux tabliers et les outils étant certes parallèles,
mais présentant une flèche, cette flèche est transmise à la pièce à plier, de sorte
que son arête n'est plus parfaitement droite, mais se courbe. Le procédé est mal adapté
au pliage de pièces courtes, c'est-à-dire de pièces dont la longueur est très inférieure
à la distance entre les montants.
[0006] Le document CH 653289 décrit également un autre type de presse hydraulique, dans
laquelle aussi bien le tablier fixe que le tablier mobile sont munis de vérins de
compensation. Dans une telle machine, il est en principe possible, au moyen des vérins
de compensation, non seulement de rendre les deux tabliers parallèles, mais encore
de ramener aussi bien le porte-matrice que le porte-poinçon chacun à une ligne droite,
parallèles l'une à l'autre. Toutefois, une telle machine est plus onéreuse à réaliser,
puisqu'elle doit disposer de deux séries antagonistes de vérins de compensation, une
pour chaque tablier. De plus, la programmation d'une mise en oeuvre antagoniste efficace
des deux séries de vérins de compensation est très difficile et le fonctionnement
de telles machines n'est pas fiable. Elles n'ont pas rencontré de succès dans la pratique.
[0007] Le but de l'invention est donc de proposer un procédé de correction d'opération(s)
de pliage simple et efficace, qui puisse être automatiquement mis en oeuvre par la
commande numérique d'une presse équipée d'une seule rangée de vérins de compensation.
[0008] Ce but est atteint en mettant en oeuvre, dans une presse-plieuse du type défini d'entrée,
un procédé comprenant le pré-enregistrement d'un abaque d'étalonnage en mémoire du
dispositif électronique de commande, au moyen de pièces d'étalonnage très courtes,
ledit abaque établissant une correspondance entre les forces mesurées par les capteurs
associés aux montants et les pressions applicables aux vérins de compensation du tablier
les portant, pour maintenir ledit tablier sensiblement droit, et dans lequel procédé,
pendant une opération de pliage subséquente, on applique auxdits vérins de compensation
des pressions résultant dudit abaque, en fonction des forces mesurées au niveau desdits
capteurs.
[0009] De préférence, à la compensation de la déformation des tabliers au moyen des vérins
de compensation, le procédé de correction selon l'invention ajoute une correction
de la profondeur de pénétration du poinçon dans la matrice, en recalculant le point
mort bas en fonction des caractéristiques de la pièce à plier et des valeurs mesurées
par les capteurs associés aux montants.
[0010] La méthode de calcul de la correction du point mort bas prend de préférence en compte
le fait que la pièce à plier est une pièce longue ou une pièce courte. Par pièce "longue",
il faut entendre une pièce dont la longueur est sensiblement égale à la distance entre
les deux montants de la presse. Par pièce "courte", il faut entendre une pièce dont
la longueur ne dépasse pas un tiers de la distance entre les deux montants.
[0011] Pour une pièce courte, la correction du point mort bas ΔZ peut être calculée à partir
de la formule

dans laquelle :
F est la charge locale sur la pièce courte (en Newton)
l est la distance entre les montants
la et lb sont les distances respectives du centre de la pièce aux montants
E est le module d'élasticité du tablier supérieur (en N/mm2)
I est le moment d'inertie axiale du tablier (en mm4)
[0012] La déformation Δf du tablier qui ne comporte pas de vérins de compensation augmente
pendant la phase de déformation élastique de la pièce pliée mais varie peu pendant
la phase de déformation plastique.
[0013] Le point mort bas est corrigé de la valeur de la déformation maximale Δf
max du tablier.
[0014] Pour une pièce longue, on peut appliquer une correction du point mort bas à la course
du tablier mobile calculée par la formule

où Q désigne la charge par unité de longueur de la pièce (en N/m)
[0015] Si la longueur exacte de la pièce à plier est connue, le type de correction du point
mort bas peut être choisi par l'opérateur de la machine, et la valeur de la longueur
de la pièce entrée en mémoire de l'électronique de commande. Si la longueur de la
pièce n'est pas parfaitement connue, notamment si elle varie d'une pièce à l'autre
d'une série, elle peut être déterminée en cours d'opération, par référence à une première
opération de pliage de référence, et la correction sera déterminée automatiquement
par l'électronique de commande.
[0016] D'autres particularités et avantages de l'invention apparaîtront à l'homme du métier
de la description ci-dessous d'un mode d'exécution de l'invention, en se référant
aux figures, dans lesquelles :
- La Fig. 1A est une vue schématique en perspective d'une presse hydraulique, montrant
l'action de vérins hydrauliques de compensation sur le tablier inférieur;
- La Fig. 1B est une vue schématique en coupe transversale du tablier inférieur de la
presse de la figure 1A;
[0017] Les Figs 2a, 2b et 2c sont des représentations schématiques illustrant les résultantes
des contraintes et les déformations des tabliers, à savoir :
- La Fig. 2a est une représentation du pliage d'une pièce longue;
- La Fig. 2b est une représentation du pliage d'une pièce courte centrée par rapport
aux montants de la presse;
- La Fig. 2c est une représentation du pliage d'une pièce courte, décentrée par rapport
aux montants de la presse.
[0018] Les Figs 3a, 3b et 3c sont des représentations schématiques illustrant les déformations
des tabliers dans le cas d'une opération de pliage sans aucune correction de la flexion
des tabliers, à savoir :
- La Fig. 3a est une représentation d'un pliage d'une pièce longue;
- La Fig. 3b est une représentation d'un pliage d'une pièce très courte;
- La Fig. 3c est une représentation d'un pliage d'une pièce courte.
[0019] Les Figs 4a, 4b, 4c, 5b et 5c sont des représentations schématiques illustrant les
déformations des tabliers pendant une opération de pliage, où seule la flexion des
tabliers est compensée, à savoir :
- La Fig. 4a est une représentation d'un pliage d'une pièce longue;
- La Fig. 4b est une représentation d'un pliage d'une pièce très courte centrée;
- La Fig. 4c est une représentation d'un pliage d'une pièce courte centrée.
- La Fig. 5b est une représentation d'un pliage d'une pièce très courte décentrée.
- La Fig. 5c est une représentation d'un pliage d'une pièce courte décentrée.
[0020] Les Figs 6a, 6b, 6c, 7b et 7c sont des représentations schématiques illustrant les
déformations des tabliers pendant une opération de pliage, des mêmes pièces que dans
le cas des Figs 4a à 5c, où simultanément la flexion du tablier et le point mort bas
sont corrigés.
[0021] La Fig. 1A montre une presse hydraulique 1 avec un tablier mobile supérieur 5, dont
le déplacement s'effectue sous l'action des pistons et cylindres 6, 6' associés aux
montants latéraux 10, 10'. Pendant le pliage d'une pièce, le tablier mobile 5 a tendance
à se courber sous l'action de ces pistons, le milieu du tablier mobile 5 se trouvant
alors plus haut que les deux extrémités. Inversement, en l'absence de dispositif de
compensation, le tablier inférieur fixe 2 aurait tendance à se courber de telle manière
que le milieu de ce tablier fixe se trouverait plus bas que les deux extrémités. Dans
ces conditions, les surfaces de travail des deux tabliers 2 et 5 et, par conséquent,
les surfaces des deux porte-outils, à savoir le porte-matrice 8 et le porte-poinçon
9, ne seraient plus parallèles.
[0022] Comme le montrent les figures 1A et 1B, le tablier inférieur 2 comprend une plaque
centrale 3, qui porte le porte-matrice 8. La plaque centrale 3 est entourée de part
et d'autre de deux plaques de réaction 4 et 7. Les extrémités latérales de la plaque
centrale 3 et des plaques de réaction 4 et 7 sont solidaires respectivement des montants
10 et 10'.
[0023] Le tablier inférieur 2 de la presse représentée sur la figure 1A comporte trois trous
de réaction 13, 13', 13' ', traversant de part en part les plaques 3, 4 et 7. Chaque
trou de réaction loge un cylindre hydraulique de compensation 14,14', 14' ', qui repose
sur les plaques de réaction 4 et 7 et dont le piston 11 appuie par en-dessous en 12
sur la plaque centrale 3, comme l'illustre schématiquement la figure 1B, pour fournir
une poussée de compensation à la partie supérieure de la plaque centrale 3 du tablier
inférieur, de manière à compenser la déformation mentionnée précédemment. Comme l'illustrent
les figures 1A et 1B, les plaques de réaction 4 et 7 subissent une réaction vers le
bas. L'action des cylindres hydrauliques de compensation 14, 14', 14' ' est commandée,
tout comme celle des pistons et cylindres de travail 6 et 6' par une unité de commande
électronique (non-représentée par le dessin). Sur des presses de grande longueur,
le nombre de trous de réaction munis de cylindres de compensation est plus élevé.
[0024] L'invention s'applique aussi bien à ce type de machines présentant plusieurs trous
de réaction qu'à celles ayant une seule fente de compensation, décrites par exemple
dans
CH 653 289.
[0025] La Fig. 2c illustre schématiquement la courbure du tablier supérieur au cours d'une
opération de pliage d'une pièce dont la longueur L est relativement courte par rapport
à la distance 1 entre les deux montants d'une presse. Pendant cette opération, les
vérins de compensation agissent sur le tablier inférieur de telle manière que son
arête supérieure reste sensiblement droite. Sur la Fig. 2c, l
a et l
b désignent respectivement les distances du centre de la pièce en train d'être pliée
à chacun des deux montants. La résultante F des réactions de la pièce vers le tablier
supérieur, qui correspond à la charge sur la pièce, est appliquée sensiblement au
centre de la pièce à plier. Les capteurs associés aux deux montants mesurent respectivement
des forces F
a et F
b, telles que

et

et

[0026] Dans le cas hypothétique où le centre de la pièce à plier serait pratiquement sous
le montant a, F
a vaudrait pratiquement 100 % de F, et F
b ≃ 0.
[0027] Dans le cas illustré par la Fig. 2b, où la pièce est parfaitement centrée sur le
tablier inférieur, l
a = l
b = 1/2 et F
a = F
b = 50 % de F.
[0028] Dans une première étape de procédé, on procède à un étalonnage valable pour une paire
de tabliers, une paire de porte-outils et d'outils. L'opération d'étalonnage est effectuée
à l'aide de pièces d'étalonnage de très courtes longueurs, c'est-à-dire dont la longueur
est inférieure à 10 % de la longueur entre deux vérins, placées en plusieurs positions
successives entre les deux montants. La pièce très courte est mise sous pression entre
les deux tabliers et, pour une succession de valeurs de F
a et de F
b selon l
a/l
b, on ajuste les vérins du tablier inférieur de telle façon à ce que son arête supérieure
soit droite. L'ensemble des valeurs de F
a, F
b et des valeurs des pressions des vérins de compensation ainsi mesurées constitue
un abaque d'étalonnage, qui est préenregistré dans la mémoire du dispositif électronique
de commande.
[0029] Lors d'une opération de pliage réelle d'une pièce de longueur relativement courte
par rapport à la distance l entre les deux montants, les capteurs des deux montants
mesurent en cours de pliage des forces F
a et F
b et le dispositif électronique de commande actionne les vérins de compensation de
manière que leurs pressions correspondent aux valeurs correspondantes de l'abaque.
[0030] L'homme du métier comprendra aisément qu'en actionnant les vérins de compensation
de la manière sus-indiquée, le tablier inférieur reste sensiblement droit pendant
l'opération de pliage de pièces de courtes longueurs, mais présente une certaine courbure
résiduelle lors du pliage de pièces longues.
[0031] Comme on peut le voir sur la Fig. 2c, la zone du tablier supérieur en contact avec
la pièce en cours de pliage n'est pas à la même hauteur que les extrémités du tablier,
au niveau des deux montants; la différence de hauteur, c'est-à-dire la déformation
Δf, est donnée par l'expression :

[0032] Dans laquelle E est le module d'élasticité (en Nn/mm
2) du tablier supérieur et I désigne le moment d'inertie axiale (en mm
4) du tablier; les valeurs de E et de I sont déterminées lors de la fabrication du
tablier et sont enregistrées dans la mémoire de l'électronique de commande.
[0033] Dans le cas où la pièce est centrée dans la presse, cette formule se simplifie en
:

[0034] La Fig. 2a illustre l'opération de pliage d'une pièce longue. Dans ces conditions,
les vérins de compensation étant actionnés comme indiqué précédemment, le tablier
supérieur subit une réaction Q, pendant l'opération de pliage, dont la distribution
est sensiblement homogène, telle qu'illustrée par la Fig. 2a. La déformation Δf du
tablier supérieur est donnée par la relation

avec les notations précédemment définies.
[0035] Après calcul de la déformation Δf
max du tablier supérieur, la profondeur de pénétration de l'outil dans la matrice est
corrigée en corrigeant la position du point mort bas d'une quantité correspondant
à la déformation maximale.
[0036] Lorsque les capteurs de force ont détecté une position excentrée de la pièce, telle
que l'illustre la Fig. 2c, la correction appliquée peut être différente pour les deux
montants.
[0037] En variante, les corrections de ΔZ peuvent être entièrement déterminées à l'aide
d'abaques numérisés, préenregistrés dans la mémoire du dispositif électronique de
commande : pour chaque angle de pliage de consignes et pour chaque rapport l
a/l
b, l'abaque contient des corrections des valeurs ΔZ pour chaque montant, valeurs qui
peuvent varier de quelques centièmes de millimètres jusqu'à environ 2 mm. Les valeurs
des corrections ΔZ appliquées aux deux montants sont pré-calculées à l'aide de formules
telles que les formules ci-dessus. Les valeurs des corrections applicables sont choisies
par le dispositif électronique de commande à partir des valeurs captées par les capteurs
de pression associés à chacun des deux montants. Cette méthode présente l'avantage
d'être beaucoup plus rapide à mettre en oeuvre pendant une opération de pliage que
si le système électronique devait recalculer les corrections ΔZ en temps réel.
[0038] Les Figs 3a à 7c illustrent les avantages de l'invention par rapport à l'état de
la technique :
Les Figs 3a, 3b et 3c illustrent des pliages sans aucune compensation de la flexion
des tabliers :
- La Fig. 3a montre le pliage d'une pièce dont la longueur est environ égale à celle
de la presse plieuse : l'angle de pliage au milieu de la pièce est supérieur à l'angle
de pliage aux deux extrémités.
- La Fig. 3b montre le pliage d'une pièce très courte : l'angle est beaucoup plus ouvert
que l'angle de consigne, à cause de la déformation quasi triangulaire des montants
supérieur et inférieur.
- La Fig. 3c montre le pliage d'une pièce dont la longueur est environ le tiers de la
longueur de la machine : l'angle de pliage est relativement constant sur la longueur
de la pièce, mais il est nettement plus ouvert que l'angle de consigne.
Les Figs 4a, 4b, 4c ainsi que 5b et 5c illustrent des pliages dans lesquels seule
la flexion des tabliers est compensée de telle façon à ce que ces tabliers restent
parallèles lors du pliage d'une pièce longue :
- La Fig. 4a représente le pliage d'une pièce longue : l'angle est constant sur toute
la longueur de la pièce et il est égal à la valeur de consigne;
- La Fig. 4b représente le pliage d'une pièce très courte centrée : l'angle est nettement
plus ouvert que l'angle estimé à cause de la déformation quasi triangulaire du tablier
supérieur.
- La Fig. 5b représente le pliage de la même pièce, mais excentrée : l'angle de pliage
est également plus ouvert que la valeur de consigne, mais de plus, sa valeur est variable
en fonction de la position de la pièce sur la machine, de sorte qu'une correction
de cet angle peut difficilement être effectuée de manière reproductible.
- La Fig. 4c représente le pliage d'une pièce courte, dont la longueur est environ le
tiers de la longueur de la machine : l'angle est relativement constant le long de
la pièce, mais plus ouvert que la valeur de consigne;
- La Fig. 5c illustre le pliage de la même pièce fortement excentrée : l'angle de pliage
n'est pas constant, il est plus ouvert que la valeur de consigne et des corrections
sont très difficiles à estimer.
Les Figs 6a à 7c illustrent des pliages dans lesquels une correction des points morts
bas des montants du tablier supérieur est superposée à une compensation de la flexion
du tablier inférieur :
- La Fig. 6a montre le pliage d'une pièce longue : l'angle est constant sur toute la
longueur de la pièce et égal à la valeur de consigne.
- La Fig. 6b montre le pliage d'une pièce très courte centrée : les deux points morts
bas des deux extrémités du tablier supérieur sont corrigés de la déformation quasi
triangulaire de celui-ci et la valeur de l'angle de pliage est correcte.
- La Fig. 7b montre le pliage de la même pièce excentrée : les deux points morts bas
des deux extrémités du tablier supérieur ont subi deux corrections différentes adaptées
pour corriger la déformation triangulaire asymétrique de ce tablier et l'angle de
pliage de la pièce très courte est correct.
- La Fig. 6c montre le pliage d'une pièce dont la longueur est environ le tiers de la
longueur de la machine, centrée : les deux points morts bas des deux extrémités du
tablier supérieur ont reçu la même correction et l'angle de pliage présente une valeur
sensiblement constante sur la longueur de la pièce et égale à la valeur de consigne.
- La Fig. 7c illustre le pliage de la même pièce excentrée dans la machine : les deux
points morts bas des extrémités du tablier supérieur ont reçu des corrections différentes
et adaptées, de sorte que l'angle de pliage est approximativement constant sur la
longueur de la pièce et égal à la valeur de consigne.
[0039] Plusieurs autres phénomènes peuvent nécessiter des corrections du point mort bas
de la machine, corrections qui s'ajoutent à la correction due aux déformations du
tablier décrites ci-dessus.
[0040] Ainsi, lors du pliage d'une tôle, la force subie par les montants sous l'effet de
la poussée des vérins provoque une flexion de ces montants, qui peut se traduire par
une déformation du cadre de l'ordre de 1 à 2 mm, ce qui modifie la profondeur de pénétration
du poinçon dans la matrice. Plusieurs méthodes de correction de la déformation des
montants sont connues dans l'état de la technique. On peut, par exemple, utiliser
celle décrite dans le brevet CH 680619 du déposant : on détermine, à l'aide des capteurs
de pression associés aux vérins de travail, la force subie par chacun des montants
et on compare les valeurs obtenues avec un abaque établissant la relation entre force
subie par chacun des montants et flexion du montant, cet abaque étant obtenu au cours
d'une opération initiale d'étalonnage de la presse.
[0041] Un autre paramètre susceptible d'engendrer une erreur de l'angle de pliage est la
variabilité de l'épaisseur des pièces traitées. En effet, les tôles d'acier fournies
par les fabricants peuvent présenter des variations d'épaisseurs allant jusqu'à ±
10 % de la valeur nominale. Une opération de pliage précise doit prendre en compte
la différence entre l'épaisseur réelle de la pièce et l'épaisseur nominale. Plusieurs
procédés ont été proposés pour ce faire dans l'état de la technique. On peut, par
exemple, utiliser celui décrit dans le brevet no EP 1120176 du déposant, selon lequel
cette différence est calculée en comparant la position du déplacement du tablier mobile,
à laquelle se produit une variation prédéterminée de la pression enregistrée par les
capteurs associés aux vérins de travail, avec la position théorique du tablier où
cette variation devrait se produire si l'épaisseur de la pièce était strictement égale
à son épaisseur nominale. La position du point mort bas est corrigée pendant l'opération
de pliage par le dispositif électronique de commande lorsque cette mesure a été effectuée.
[0042] Un autre problème qui se pose lors d'un processus de pliage est la compensation de
l'effet de ressort, c'est-à-dire le retour élastique de la pièce pliée à un angle
de pliage légèrement inférieur, lorsque la pression du poinçon est relâchée. A cause
de cet effet, la valeur maximale de l'angle instantané de pliage sous charge doit
être supérieure à la valeur de consigne de l'angle de pliage désiré, après relâchement
de la pièce pliée. Plusieurs procédés de correction de l'effet de retour élastique
ont été proposés dans l'état de la technique. On peut, par exemple, utiliser les procédés
proposés par les brevets US 4,408,471 ou US 4,511,976 qui déterminent le module d'élasticité
réel de la pièce à partir des données enregistrées pendant la phase de déformation
élastique du processus de pliage et qui déterminent une correction de l'angle de pliage
en extrapolant le processus sur la base d'une modélisation.
[0043] On peut également calculer la compensation de l'effet de ressort sans faire une modélisation
éventuellement inadéquate en utilisant le procédé proposé par le déposant dans sa
demande de brevet no PCT/CH 02/00154, qui détermine la correction en comparant les
données enregistrées pendant la phase plastique de la déformation de la pièce aux
données recueillies lors d'un premier essai de pliage qui sert de référence. Dans
cette méthode, la compensation de l'effet de ressort est déduite de l'écart entre
les données mesurées pendant l'opération de pliage et pendant l'opération de référence,
sans extrapolation et sans modélisation.
[0044] On peut enfin opérer une correction pour tenir compte des variations de longueur
des pièces à plier et, pour ce faire, on peut d'abord procéder à une opération de
pliage d'étalonnage avec une pièce dont la longueur exacte est connue, tout en mesurant
l'épaisseur réelle, comme indiqué ci-dessus. Pendant l'opération de pliage d'étalonnage,
pour un angle donné, par exemple 150°, on mesure la force pressante nécessaire à ce
pliage. La longueur exacte de cette pièce étant connue, l'unité de commande peut calculer
la force par unité de longueur, par exemple en T/m. Pour les pliages subséquents de
la série, la force pressante est mesurée à ce même angle, par exemple 150°, et cette
force est comparée à celle enregistrée lors de la première opération d'étalonnage.
La longueur réelle des pièces successives peut alors être déterminée en appliquant
une simple règle de proportionnalité, avec une approximation de ± 10 mm, ce qui est
suffisant en pratique.
[0045] Selon une autre variante, on peut déterminer la longueur réelle de la pièce en admettant
que la résistance à la rupture par traction est constante et correspond à la valeur
nominale. La longueur de la pièce peut se déduire de la relation

dans laquelle :
e désigne l'épaisseur mesurée

désigne la résistance à la rupture par traction
V est l'angle d'ouverture
F est la force en tonnes
L est la longueur de la pièce
[0046] L'ensemble des corrections précitées permet de recalculer le point mort bas de la
course du tablier supérieur pendant qu'une opération de pliage est en cours.
1. Procédé de correction d'une opération de pliage effectuée par une presse-plieuse du
type comprenant un tablier fixe, un tablier mobile, des moyens de déplacement du tablier
mobile s'appuyant sur deux montants solidaires du tablier fixe, des capteurs, associés
respectivement aux deux montants, mesurant les forces exercées par lesdits moyens
de déplacement sur lesdits montants, des vérins de compensation de déformation associés
à l'un des deux tabliers, et un dispositif électronique de commande commandant le
déplacement du tablier mobile entre un point mort haut et un point mort bas, caractérisé en ce qu'un abaque d'étalonnage est préenregistré en mémoire du dispositif électronique de
commande, au moyen de pièces d'étalonnage très courtes, ledit abaque établissant une
correspondance entre les forces mesurées par les capteurs associés aux montants et
les pressions applicables auxdits vérins de compensation dudit tablier pour maintenir
le tablier les portant sensiblement droit, et en ce que, pendant une opération de pliage subséquente, on applique auxdits vérins de compensation
des pressions résultant dudit abaque, en fonction des forces mesurées au niveau desdits
capteurs.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'une correction de la profondeur de pénétration du poinçon dans la matrice est effectuée
en recalculant le point mort bas de chaque montant en fonction des caractéristiques
de la pièce à plier et des valeurs mesurées par les capteurs associés aux montants.
3. Procédé selon la revendication 2, appliqué à une pièce à plier courte,
caractérisé en ce que l'on applique une correction du point mort bas calculée au moyen de la formule

dans laquelle :
F est la charge locale sur la pièce courte (en Newton)
l est la distance entre les montants
la et lb sont les distances respectives du centre de la pièce aux montants
E est le module d'élasticité du tablier supérieur (en N/mm2)
I est le moment d'inertie axiale du tablier (en mm4)
4. Procédé selon la revendication 2, appliqué à une pièce à plier longue,
caractérisé en ce que l'on applique une correction ΔZ' du point mort bas à la course du tablier mobile
calculée par la formule

dans laquelle :
Q désigne la charge par unité de longueur de la pièce (en N/m)
E est le module d'élasticité du tablier supérieur (en N/mm2)
I est le moment d'inertie axiale du tablier (en mm4)
5. Procédé selon l'une des revendications 2 à 4, caractérisé en ce que la longueur réelle de la pièce est déterminée en comparant la force mesurée par lesdits
capteurs de force avec les données correspondantes d'une opération de pliage de référence.
6. Procédé selon l'une des revendications 2 à 5, caractérisé en ce que les corrections des points morts bas du tablier mobile sont prédéterminées en fonction
de la longueur de la pièce et des forces mesurées par lesdits capteurs de force, et
préenregistrées en mémoire dudit dispositif électronique de commande.
7. Procédé selon l'une des revendications 2 à 6, caractérisé en ce qu'une correction supplémentaire du point mort bas est calculée après détermination de
l'épaisseur réelle de la pièce à plier.
8. Procédé selon l'une quelconque des revendications 2 à 7, caractérisé en ce qu'une correction supplémentaire du point mort bas est calculée pour compenser l'effet
de ressort.
9. Presse-plieuse comprenant un tablier fixe, un tablier mobile, des moyens de déplacement
du tablier mobile s'appuyant sur deux montants solidaires du tablier fixe, des capteurs,
associés respectivement aux deux montants, mesurant les forces exercées par lesdits
moyens de déplacement sur lesdits montants, des vérins de compensation de déformation
associés au tablier inférieur, et un dispositif électronique de commande commandant
le déplacement du tablier mobile entre un point mort haut et un point mort bas, caractérisée en ce que ledit dispositif électronique de commande est programmé pour effectuer un procédé
selon l'une des revendications 1 à 8.