Domaine technique
[0001] L'invention se rattache au domaine des sports de glisse, et plus précisément des
skis alpins. Elle se rapporte plus particulièrement à la famille des skis alpins de
petite taille, et présentant une ligne de cote relativement creusée.
Techniques antérieures
[0002] Comme on le sait, la tendance actuelle est à l'amélioration de la facilité, c'est-à-dire
à la maniabilité et au confort notamment par un gain de poids. Ceci peut être obtenu
par la réduction de la longueur des skis. Ainsi, depuis une dizaine d'années, la longueur
moyenne d'un ski de slalom a diminué de plus de 30 cm, passant d'une taille moyenne
supérieure à 2 m, pour arriver aujourd'hui à une taille proche de 1,70 m. L'essentiel
de la réduction de taille s'est d'ailleurs opérée dans les toutes dernières années.
[0003] Complémentairement, afin de conserver une surface portante suffisante, on a observé
que la largeur des skis, notamment dans la zone spatule, est en constante augmentation.
[0004] Ainsi, dans le même intervalle de temps, la largeur de la zone spatule d'un ski de
slalom est passée d'environ 85 mm à 102 mm, ce qui représente une augmentation de
vingt pour cent (20 %), dont l'essentiel a eu lieu au cours des quelques dernières
années.
[0005] En outre, on assiste également à une autre modification concernant les skis alpins,
à savoir la tendance à adopter des lignes de cotes de plus en plus creusées. Cela
résulte d'une évolution de la pratique du ski alpin.
[0006] En effet, les virages sont de plus en plus "coupés", c'est-à-dire que les dérapages
de l'arrière du ski en sortie de virage sont progressivement diminués, et très souvent
inexistants. Dans ce cas, la conduite du virage s'effectue préférentiellement sur
la carre qui procure un gain de précision et de vitesse. Plus précisément, la tendance
au creusement de la ligne de cote se mesure par l'augmentation de la différence entre
la largeur de la zone spatule et la largeur de la zone patin.
[0007] Ainsi, cette différence a pratiquement doublé depuis une dizaine d'années, et l'augmentation
principale est essentiellement concentrée dans les quelques dernières années.
[0008] Ainsi, compte tenu des différentes évolutions des dimensions des skis, il apparaît
un problème de stabilité lorsque le ski est à plat sur la neige et à grande vitesse.
En effet, on observe une tendance au flottement transversal, qui s'avère perturbant
pour le skieur et augmente les risques de chutes.
[0009] Ainsi, un premier problème que se propose de résoudre invention est celui de la stabilité
transversale d'un ski relativement court, lorsque celui-ci est à plat sur la neige
et à grande vitesse.
[0010] Par ailleurs, la pratique consistant à couper les virages, et à conduire les virages
essentiellement sur la carre, laisse apparaître un problème de maintien dans le virage
des extrémités des skis, en réduisant les dérapages ou les phénomènes de "broutage".
[0011] Ainsi, un second problème que se propose de résoudre l'invention est celui de l'accrochage,
et donc de la rigidité en flexion et torsion d'un ski court, notamment dans ses zones
avant et arrière, de manière à assurer une pression suffisante au niveau des carres
lors de la conduite des virages coupés.
[0012] L'invention vise à résoudre simultanément ces deux problèmes en proposant un ski
court dont la tenue est fortement améliorée à grande vitesse, que ce soit lorsqu'il
est sur la carre en augmentant la pression des extrémités avant et arrière du ski,
ou lorsqu'il est en trace directe en contrôlant les frottements transversaux.
Exposé de l'invention
[0013] L'invention concerne donc un ski alpin comportant une zone spatule, une zone patin
et une zone talon, et présentant :
- une longueur inférieure à 1800 mm ;
- une largeur maximale au niveau de la zone spatule comprise entre 100 et 140 mm ;
- une largeur minimale au niveau de la zone patin comprise entre 60 et 100 mm.
[0014] Ce ski est de structure composite et comprend :
- une partie inférieure composée d'une semelle de glisse bordée par des carres métalliques
et recouverte par une feuille de renfort,
- une partie intermédiaire composée d'un noyau et des chants,
- et une partie supérieure.
[0015] Ce ski comporte également au moins une rainure de raidissement ménagée dans la partie
inférieure, parallèlement au plan longitudinal médian, ladite rainure encastrant la
semelle et le renfort inférieur dans une déformation complémentaire pour former une
nervure sur ledit élément de renfort, améliorant ses caractéristiques de raideur en
flexion.
[0016] Autrement dit, le ski conforme à l'invention intègre au niveau de sa semelle, une
ou plusieurs rainures qui, à la fois assurent un guidage longitudinal lorsque le ski
est en trace directe, et qui confèrent à l'élément de renfort inférieur une rigidité
supplémentaire, qui s'avère plus particulièrement efficace pour augmenter la pression
sur les carres lors de la conduite du virage.
[0017] En d'autres termes, le ski comporte au moins une rainure qui est réalisée par déformation
des éléments inférieurs, à savoir la semelle et le renfort inférieur qui la recouvre.
[0018] De la sorte, on permet au ski de résister aux déplacements transversaux lorsqu'il
se trouve à plat sur la neige, et grâce aux mêmes moyens de rainurage, on confère
une rigidité qui permet une meilleure transmission des appuis au niveau des carres.
[0019] Le ski de l'invention se caractérise en ce qu'il comporte également deux ensembles
de rainures de raidissement (21-23, 24-26) ménagés dans la partie inférieure, parallèlement
au plan longitudinal médian (5), ces rainures (21-26) encastrant la semelle (6) et
le renfort dans une déformation complémentaire pour former une nervure (12) dans ledit
élément de renfort, améliorant ses caractéristiques de raideur en flexion, un premier
ensemble de rainures (21-23) étant localisé au niveau de la zone talon, et un second
ensemble de rainures (24-26) étant présent au niveau de la zone spatule, et dans lequel
à l'intérieur de chaque ensemble, les rainures (22, 25), localisées à proximité du
plan longitudinale médian, présentent une longueur supérieure à celle des rainures
(21-23, 24-26) les plus proches des carres (7).
[0020] Dans une forme particulière de réalisation, les rainures sont présentes uniquement
dans les zones spatule ou talon, alors que la zone patin n'en contient aucune.
[0021] De la sorte, on privilégie la rigidification dans les zones nécessitant une accentuation
des appuis lors de la conduite du virage. Ainsi, lorsque le ski présente une spatule
plus large, les rainures peuvent n'être présentes qu'au niveau de la zone spatule.
[0022] Dans la forme particulière où la zone patin est exempte de rainures, les rainures
présentes dans la zone talon et la zone spatule, peuvent être colinéaires, de manière
à être disposées dans l'alignement l'une de l'autre, ou bien encore décalées.
[0023] La forme des rainures peut présenter un profil avantageux. Ainsi, dans une forme
préférée, les rainures présentent une largeur supérieure à 5 mm pouvant aller jusqu'à
15 mm ainsi qu'une profondeur supérieure à 2 mm pouvant aller jusqu'à 8 mm.
[0024] Dans une forme préférée, les rainures présentent une section en arc de cercle, qui
permet d'assurer une bonne canalisation de la neige au niveau de la semelle. En revanche,
leurs extrémités avant et arrière sont progressives pour n'imposer que de faibles
ruptures de pentes aux renforts internes.
Description sommaire des figures
[0025] La manière de réaliser l'invention ainsi que les avantages qui en découlent ressortiront
bien de la description des modes de réalisation qui suivent, à l'appui des figures
annexées, dans lesquelles :
La figure 1 est une vue de dessous d'un ski ne comprenant pas les caractéristiques
de l'invention.
La figure 2 est une vue en coupe du ski de la figure 1 selon le plan repéré (II, II').
La figure 3 est une vue de dessous d'un ski conforme à une variante de réalisation.
La figure 4 est une vue en coupe du ski de la figure 1 selon le plan repéré (IV, IV').
Manière de réaliser l'invention
[0026] L'invention concerne un ski (1) pour adulte de faible longueur (L), typiquement inférieure
à 180 cm.
[0027] Le ski (1) se décompose, longitudinalement, selon trois zones contiguës, à savoir
une première zone spatule (2), située à l'avant, une zone patin (3) sur laquelle seront
montées les fixations de sécurité, et une zone talon (4), à l'arrière de la zone patin
(3).
[0028] Les skis conformes à invention se rattachent à la famille des skis dont la zone spatule
(2) présente une largeur (L
1) maximale comprise entre 100 et 140 mm.
[0029] Complémentairement, la zone patin (3) du ski présente une largeur (L
2) minimale, comprise entre 60 et 100 mm. De la sorte, les skis conformes à l'invention
englobent, mais ne sont pas limités à la seule famille des skis dits "paraboliques",
destinés à la pratique connue selon l'expression anglaise de "carving".
[0030] Ces skis, plus courts que ceux utilisés par le passé ont une ligne de cotes très
creusée permettant de réaliser des virages très inscrits sur la carre, c'est-à-dire
avec le minimum de dérapage.
[0031] Comme illustré à la figure 2, un tel ski (1) présente, vue en coupe, une semelle
(6) destinée à venir au contact de la neige, et formant la surface de glisse.
[0032] Cette semelle (6) est bordée latéralement de carres métalliques (7, 8) destinées
à mordre dans la neige lors des virages.
[0033] Cette semelle (6), comme illustré à la figure 2, est recouverte d'un élément de renfort
(9) présent sur une grande partie de la largeur du ski. Cet élément de renfort (9)
peut être de constitution variée, et peut par exemple être un renfort métallique réalisé
en acier ou en alliage d'aluminium. Il peut également être un renfort fibreux, et
incorporer des fibres de verre, de kevlar® ou de carbone.
[0034] Ce ski présente au moins une rainure (10) ménagée dans la semelle (6), parallèlement
au plan longitudinal médian (5).
[0035] Cette rainure (10) présente dans la semelle (6), est réalisée par déformation des
éléments inférieurs du ski, à savoir la semelle (6) et l'élément de renfort (9). De
la sorte, l'élément de renforcement (9) disposé au-dessus de la semelle (6) présente
également une rainure (11) formant goulotte à l'intérieur de laquelle est encastrée
la nervure (10) de la semelle.
[0036] Ainsi, la goulotte (11) de l'élément de renforcement forme une nervure (12) rigidifiant
en flexion l'élément de renforcement (9).
[0037] De la sorte, les zones du ski dans lesquelles sont présentes ces rainures présentent
une rigidité accrue, qui s'avère particulièrement appréciable pour exercer des efforts
au niveau des carres, lors de la conduite du virage.
[0038] Dans le ski de la figure 1, la semelle (6) présente deux rainures (10, 15) disposées
selon le plan longitudinal médian (5) du ski, et séparées par une zone de semelle
plate (16), au niveau de la zone patin (3).
[0039] Dans la forme illustrée, les rainures (10, 15) présentes à l'avant et à l'arrière
de la semelle, sont situées dans un même alignement, mais les différentes rainures
pourraient être décalées les unes par rapport aux autres.
[0040] Comme on le voit à la figure 3, le ski selon l'invention comprend des rainures (21-26)
qui sont associées par un ensemble de rainures parallèles. Les rainures externes (21,
23, 24, 26) sont notamment destinées à renforcer le ski à proximité des carres (7,
8).
[0041] Pour assurer un bon guidage longitudinal, les rainures (22, 25) localisées à proximité
du plan longitudinal médian (5) présentent une longueur supérieure à celle des rainures
(21, 23, 24, 26) plus proches des carres (7, 8).
[0042] Comme illustré à la figure 2, la géométrie de la rainure (10) peut adopter un profil
préférentiel. Ainsi, pour limiter les ruptures de courbure et faciliter la fabrication
on adoptera des profils aussi adoucis que possible, tout en n'excluant pas, à certains
endroits des ruptures de pentes brutales.
[0043] Ainsi, le ski illustré à la figure 2 présente une rainure dont le profil est une
demi ellipse, de largeur comprise entre 5 et 15 mm, et de profondeur comprise entre
2 et 8 mm.
[0044] De même, les extrémités longitudinales des rainures présentent un profil en pente
douce progressive, limitant les déformations des renforts internes.
[0045] Il ressort de ce qui précède que le ski conforme à l'invention présente à la fois
:
- une bonne stabilité lorsqu'il est utilisé en trace directe, malgré sa forte largeur
;
- une bonne capacité à l'inscription en virage, notamment lorsque ceux-ci sont coupés.
1. Ski alpin (1) comportant une zone spatule (2), une zone patin (3) et une zone talon
(4), et présentant :
- une longueur (L) inférieure à 1800 mm ;
- une largeur (L1) maximale au niveau de la zone spatule (2) comprise entre 100 et 140 mm ;
- une largeur (L2) minimale au niveau de la zone patin (3) comprise entre 60 et 100 mm, ledit ski étant
de structure composite et comprenant :
. une partie inférieure composée d'une semelle de glisse bordée par des carres métalliques
et recouverte par une feuille de renfort ;
. une partie intermédiaire composée d'un noyau et des chants ;
. et une partie supérieure ;
caractérisé en ce qu'il comporte également deux ensembles de rainures de raidissement (21-23, 24-26) ménagés
dans la partie inférieure, parallèlement au plan longitudinal médian (5), ces rainures
(21-26) encastrant la semelle (6) et le renfort dans une déformation complémentaire
pour former une nervure (12) dans ledit élément de renfort, améliorant ses caractéristiques
de raideur en flexion, un premier ensemble de rainures (21-23) étant localisé au niveau
de la zone talon, et un second ensemble de rainures (24-26) étant présent au niveau
de la zone spatule, et dans lequel à l'intérieur de chaque ensemble, les rainures
(22, 25) localisées à proximité du plan longitudinal médian présentent une longueur
supérieure à celle des rainures (21-23, 24-26) les plus proches des carres (7, 8).
2. Ski selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'au moins deux des rainures sont colinéaires.
3. Ski selon la revendication 1, caractérisé en ce que les rainures présentent une largeur supérieure à 5 mm, et préférentiellement voisine
de 10 mm.
4. Ski selon la revendication 1, caractérisé en ce que les rainures présentent une profondeur supérieure à 2 mm, et préférentiellement voisine
de 5 mm.
5. Ski selon la revendication 1, caractérisé en ce que les rainures présentent une section en arc d'ellipse.
1. Alpinski (1) mit einer Schaufelzone (2), einer Gleitzone (3) und einer Endzone (4)
und:
- einer Länge (L) von weniger als 1800 mm;
- einer maximalen Breite (L1) im Bereich der Schaufelzone (2) zwischen 100 und 140 mm;
- einer minimalen Breite (L2) im Bereich der Gleitzone (3) zwischen 60 und 100 mm, wobei der genannte Ski eine
Verbundstruktur aufweist und folgendes umfaßt:
• einen unteren Teil, der sich zusammensetzt aus einem Gleitbelag, der durch metallische
Kanten begrenzt ist und durch eine Verstärkungsschicht bedeckt ist;
• ein Zwischenteil, welches sich zusammensetzt aus einem Kern und Seitenwangen;
• und einen oberen Teil;
dadurch gekennzeichnet, daß er ebenfalls zwei Anordnungen von Versteifungsnuten (21-23, 24-26) aufweist, die
im unteren Teil parallel zu seiner mittleren Längsebene (5) angebracht sind, wobei
diese Nuten (21-26) dem Belag (6) und der Verstärkung eine komplementäre Verformung
verleihen, um eine Verrippung (12) in dem genannten Verstärkungselement zu bilden
und seine Biegesteifigkeitseigenschaften zu verbessern, wobei eine erste Nutanordnung
(21-23) im Bereich der Endzone angeordnet ist und eine zweite Nutanordnung (24-26)
im Bereich der Schaufelzone vorhanden ist und wobei in jeder Anordnung die nahe der
mittleren Längsebene angeordneten Nuten (22,25) eine größere Länge als die der Nuten
(21,23, 24,26) nahe den Kanten (7,8) aufweisen.
2. Ski nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß mindestens zwei der Nuten kolinear sind.
3. Ski nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß die Nuten eine Breite oberhalb von 5 mm und vorzugsweise nahe 10 mm aufweisen.
4. Ski nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß die Nuten eine Tiefe oberhalb von 2 mm und vorzugsweise nahe 5 mm aufweisen.
5. Ski nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, daß die Nuten einen Querschnitt in Form eines Ellipsenbogens aufweisen.
1. Alpine ski (1) including a tip region (2), an underboot region (3), and a heel region
(4), and having:
- a length (L) less than 1800 mm;
- a width (L1) maximum at the tip region (2) of between 100 and 140 mm;
- a width (L2) minimum at the underboot region (3) of between 60 and 100 mm, said ski having a
composite structure and comprising:
. a lower part composed of a gliding sole bordered by metal edges and covered by a
reinforcement sheet;
. an intermediate part composed of a core and sides;
. and an upper part;
characterized in that it also includes two sets of stiffening grooves (21-23, 24-26) made in the lower
part, parallel to the longitudinal mid-plane (5), said grooves (21-26) embedding the
sole (6) and the reinforcement in a complementary deformation in order to form a rib
(12) in said reinforcement element, improving its characteristics of bending stiffness,
a first set of grooves (21-23) being located at the heel region, and a second set
of grooves (24-26) being present at the tip region, and in which inside each set,
the grooves (22, 25) located in the vicinity of the longitudinal mid-plane have a
length greater than that of the grooves (21-23, 24-26) the closest to the edges (7,
8).
2. Ski according to claim 1, characterized in that at least two of the grooves are collinear.
3. Ski according to claim 1, characterized in that the grooves have a width greater than 5 mm, and preferably close to 10 mm.
4. Ski according to claim 1, characterized in that the grooves have a depth greater than 2 mm, and preferably close to 5 mm.
5. Ski according to claim 1, characterized in that the grooves have a section in arc of ellipse.