[0001] La présente invention concerne un procédé de détermination et de régulation de la
dépression dans un réservoir à carburant pour automobile générée par la purge de l'absorbeur
de vapeurs de carburant. Le véhicule automobile est équipé entre autres d'un moteur
fonctionnant au carburant stocké dans le réservoir à carburant, d'une jauge de niveau
de carburant, d'un absorbeur de vapeurs de carburant, des circuits nécessaires à la
purge de l'absorbeur de vapeurs de carburant, d'un actionneur électromécanique, qui
est prévu pour réguler la purge de l'absorbeur de vapeurs de carburant, et qui est
situé entre ce dernier et le collecteur d'admission du moteur sur un des circuits
mentionné, et d'un calculateur électronique qui détermine et génère un signal de commande
dudit actionneur électromécanique.
[0002] Dans le but de respecter les normes qui concernent les émissions d'hydrocarbures
par un véhicule automobile, outre l'amélioration de l'étanchéité des organes contenant
des hydrocarbures, il est connu que ceux qui sont équipés de moteurs à combustion
interne et plus particulièrement de moteurs à allumage commandé dits « moteurs à essence
», utilisent un absorbeur de vapeurs de carburant. Celui-ci permet de stocker les
vapeurs d'hydrocarbures issues du réservoir à carburant, dénommé simplement réservoir
dans la suite, afin d'en éviter le rejet dans l'air ambiant, que le véhicule et/ou
son moteur soit(ent) arrété(s) ou en fonctionnement(s).
[0003] L'absorbeur de vapeurs de carburant, dénommé simplement absorbeur dans la suite (en
anglais : canister), se présente comme un réceptacle qui stock les vapeurs d'hydrocarbures,
au moyen d'éléments d'absorption qui sont perméables, par exemple des charbons actifs.
Il est muni généralement de trois orifices : un de liaison avec le réservoir, un d'aspiration
et un de mise à l'air libre.
[0004] L'orifice de liaison de l'absorbeur est relié au réservoir au moyen d'un circuit
perméable que l'on nomme circuit de liaison. Par sa construction, et en l'absence
de fuite, le réservoir permet aux vapeurs d'hydrocarbures de s'échapper uniquement
vers l'absorbeur. L'orifice de mise à l'air libre est une ouverture de l'absorbeur
à l'atmosphère et ainsi le réservoir est mis à la pression atmosphérique via l'absorbeur
et plus particulièrement via les éléments d'absorption.
[0005] L'absorbeur dispose d'une certaine capacité de stockage. Lorsque cette capacité est
atteinte, on dit que l'absorbeur est saturé. Afin d'éviter la saturation et donc le
rejet dans l'air ambiant d'hydrocarbures via la mise à l'air libre, il est nécessaire
de régénérer les éléments d'absorption. II est connu que la régénération s'effectue
lorsque le moteur est en fonctionnement et qu'il convient d'utiliser un ensemble de
canalisations, que l'on appel circuit de purge, qui raccorde l'orifice d'aspiration
de l'absorbeur au collecteur d'admission du moteur. Le mouvement des pistons du moteur
créé une dépression dans le collecteur d'admission, ce qui permet, par différence
avec la pression atmosphérique, d'établir un écoulement d'air entre l'orifice de mise
à l'air libre et le collecteur d'admission qui balaye les éléments d'absorption ;
l'air se charge du carburant contenu dans l'absorbeur et le mélange carburé ainsi
obtenu est aspiré par le moteur pour y être brûlé.
[0006] Lorsque le moteur est à l'arrêt, et afin que l'absorbeur soit le plus efficace possible,
il est trivial que les orifices de mise à l'air libre et de liaison soient éloignés
et séparés par les éléments d'absorption. De même, afin de purger l'absorbeur, il
est nécessaire que les orifices d'aspiration et de mise à l'air libre soient séparés
par ces mêmes éléments d'absorption. Ainsi, les orifices de liaisons et d'aspirations
sont donc situés à proximité l'un de l'autre ; ils peuvent être placés dans une même
zone de l'absorbeur au-dessus des éléments d'absorption ; ou encore l'un des (les
deux) orifices peut(vent) pénétrer légèrement au sein des éléments d'absorption, cependant
la séparation entre les orifices de liaisons et d'aspirations reste faible par rapport
à la séparation de ces orifices avec celui de mise à l'air libre.
[0007] Il est connu que l'émanation de vapeurs de carburant du réservoir est fonction de
la température à l'intérieur de celui-ci et de son remplissage. De plus, un réservoir
faiblement rempli en carburant émet habituellement plus de vapeurs que le même fortement
rempli. On peut citer les raisons suivantes qui favorisent la vaporisation du carburant,
la surface de contact entre le carburant liquide et le gaz situé au-dessus, est généralement
la plus importante pour un remplissage du réservoir de l'ordre de 40% du volume total,
les effets thermiques (échauffement du carburant dû par exemples, au retour dans le
réservoir du surplus de carburant issu de la rampe d'injection et qui est chaud ou
encore au rayonnement thermique de la ligne d'échappement du moteur), dont les phases
transitoires (montée en température du carburant) sont plus rapides puisque la masse
de carburant embarquée est réduite, les mouvements du carburant liquide dans le réservoir,
causés entre autres lors des accélérations et décélérations du véhicule automobile,
qui sont plus importants lorsque le réservoir est partiellement rempli.
[0008] Le mélange carburé apporté par la purge de l'absorbeur ne doit pas induire dans les
cylindres du moteur des écarts de richesse préjudiciables pour le respect des normes
sur les émissions de polluants par le moteur. Ainsi, il est connu que cet apport doit
être contrôlé et limité par un dispositif comprenant un actionneur électromécanique,
par exemple une électrovanne, commandé par le calculateur électronique et qui est
intégré dans le circuit de purge, des moyens d'asservissements programmés dans le
calculateur électronique qui entres autres déterminent et génèrent le signal de commande
dudit actionneur électromécanique, dénommé simplement actionneur dans la suite.
[0009] Ce dispositif permet de réguler la section de passage des gaz du circuit de purge,
la perte de charge de ce circuit est donc variable en fonction de la commande de l'actionneur.
L'actionneur peut posséder plusieurs positions intermédiaires entre une fermeture
complète, c'est à dire une perte de charge infinie du circuit de purge, et, une ouverture
maximum, c'est à dire une perte de charge minimum (mais non nulle) du circuit de purge.
Il convient donc de réduire l'ouverture de l'actionneur pour diminuer l'apport du
mélange carburé. Dans la suite, il convient de considérer le cas général ou l'actionneur
possède plusieurs positions intermédiaires d'ouvertures ; et que ceux qui sont pilotés
par un rapport cyclique d'ouverture y sont assimilés, la position d'ouverture est
donnée par la valeur du rapport cyclique d'ouverture noté RCO.
[0010] L'ouverture de l'actionneur est effectuée de façon progressive au moyen d'un pas
d'ouverture. Il en est de même pour la fermeture, sauf dans certains cas, non détaillés,
ou une fermeture brutale et totale est effectuée.
[0011] Il est également connu que certains véhicules, en fonction de la norme en vigueur
sur les émissions polluantes dans le pays de commercialisation, doivent effectuer
en fonctionnement, un diagnostique de l'étanchéité du réservoir à carburant et des
pièces associées, lorsqu'une fuite, égale ou supérieur à celle est fixé par la norme,
est détectée, alors une information d'un mauvais fonctionnement doit être donnée au
conducteur, par exemple au moyen de l'allumage d'un voyant placé sur le tableau de
bord du véhicule. Le principe connu du diagnostique est d'utiliser une vanne de ventilation
normalement ouverte, placée sur l'orifice de mise à l'air libre de l'absorbeur, et
un capteur de pression placé sur le réservoir à carburant ou sur un des éléments associé
à la fonction de contenir le carburant, tel que l'absorbeur. Le procédé de diagnostique
est décomposer en plusieurs phases, le réservoir est mis en dépression par la fermeture
de la vanne de ventilation et l'ouverture de l'actionneur. Après un certain délais,
l'actionneur est fermé, comme la vanne de ventilation reste fermée alors une dépression
est maintenue dans le réservoir, et elle évolue en fonction d'une éventuelle fuite.
L'information issue du capteur de pression permet de traiter la remontée en pression
du réservoir et de détecter l'importance de la fuite. Lorsque le test est achevé la
vanne de ventilation est ouverte et l'actionneur est ouvert afin de purger l'absorbeur.
[0012] Lorsque le moteur est en fonctionnement et l'actionneur ouvert, même partiellement,
alors des dépressions statiques sont crées aux niveaux des orifices d'aspiration et
de liaison de l'absorbeur (éventuellement les valeurs sont identiques). Cette dépression
au niveau de l'orifice de liaison existe qu'une vanne de ventilation soit présente
ou non sur l'orifice de mise à l'air libre de l'absorbeur, et s'il elle est présente,
qu'elle soit ouverte ou non. Comme le réservoir à carburant est étanche, la pression
à l'intérieur de celui-ci évolue afin de s'équilibrer avec celle située au niveau
de l'orifice de liaison de l'absorbeur, en raison d'un écoulement qui s'établit dans
le circuit de liaison. La dépression ainsi crée dans le réservoir par la purge de
l'absorbeur est capable d'endommager ce dernier et/ou des éléments annexes comme la
pompe à carburant.
[0013] Afin de limiter la dépression dans le réservoir, à une valeur raisonnable pour que
ce dernier ne soit pas endommagé, plusieurs solutions existent. Elles ont comme défaut
soit d'augmenter le coût du véhicule, soit de diminuer la purge de l'absorbeur. On
peut citer comme exemples de solutions : l'intégration d'un clapet ou d'une vanne
de sécurité dans le circuit de liaison et qui a pour objectif d'obturer ce circuit
lorsque la dépression au niveau de l'embout de liaison de l'absorbeur devient trop
importante. L'utilisation d'un clapet ou d'une vanne de sécurité, placé sur le réservoir
et qui met en communication le réservoir avec l'atmosphère lorsque la dépression dans
celui-ci devient trop importante, outre le coût du clapet, le défaut est le risque
d'aspirer des particules extérieures qui peuvent par la suite obturer des éléments
de la pompe à carburant ou des filtres. La diminution de la perte de charge entre
les embouts de liaisons et d'aspiration au moyen d'utilisation d'éléments absorbants
plus perméables mais plus chères. L'augmentation de la perte de charge du circuit
de purge (par exemple en augmentant celle de l'actionneur) permet de réduire la mise
en dépression du réservoir mais limite aussi la purge de l'absorbeur et cela en permanence
quelle que soit la dépression présente dans le réservoir.
[0014] Le problème est encore plus critique lorsque le véhicule est équipé d'une vanne de
ventilation et qui, en cas de défaillance, ne s'ouvre pas lorsque le diagnostique
d'étanchéité du réservoir est terminé. Le brevet US54996613 appliqué à un véhicule
équipé d'une vanne de ventilation et d'un capteur de pression destinés à ce diagnostique
d'étanchéité enseigne un procédé qui utilise l'information issue du capteur de pression
afin de diagnostiquer un défaut de la vanne de ventilation, et si c'est le cas, et
dans le but d'éviter l'endommagement du réservoir à carburant, et qui ferme l'actionneur
afin de clore la liaison entre le réservoir et la source de dépression qu'est le moteur.
Cependant ce dispositif n'est pas applicable à un véhicule qui ne dispose pas d'un
capteur de pression fixé sur le réservoir, de plus une fermeture totale de l'actionneur
ne permet plus de purger l'absorbeur, enfin le procédé décrit est correcte à condition
que le capteur de pression ne soit pas en panne.
[0015] La présente invention a pour but de pallier les inconvénients de l'art antérieur
en proposant un procédé d'estimation et de régulation de la pression dans un réservoir
de véhicule automobile permettant de limiter la dépression dans un réservoir à une
valeur déterminée tout en conservant une possibilité de purge de l'absorbeur. Appliquée
à un véhicule équipé d'un capteur de pression destiné à un diagnostique d'étanchéité
du réservoir, elle permet aussi de diagnostiquer le bon fonctionnement du capteur
de pression.En effet, une trop forte dépression peut entraîner un endommagement du
réservoir à carburant et d'éléments annexes comme la pompe à carburant.
[0016] D'autres particularités et avantages de la présente invention apparaîtront plus clairement
dans la description ci-après faite en référence aux dessins annexés dans lesquels
:
La figure 1 représente un schéma des systèmes concernés par la purge de l'absorbeur
et par la présente invention.
La figure 2 représente un système de mesure de la dépression ΔPcan au niveau de l'embout de liaison.
La figure 3 représente les résultats des mesures de ΔPcan avec le système de la figure 2.
La figure 4 représente un diagramme simplifié de la procédure d'initialisation de
la stratégie de commande de l'actionneur électromécanique.
La figure 5 représente un diagramme simplifié de la procédure de calcul de la stratégie
de commande de l'actionneur électromécanique (électrovanne commandée par RCO) avant
modification de celui-ci par le procédé selon l'invention.
La figure 6 représente un diagramme de la procédure d'initialisation de la stratégie
d'estimation de la dépression dans le réservoir.
La figure 7 représente un diagramme simplifié de la procédure de calcul de la stratégie
de commande de l'actionneur électromécanique (électrovanne commandée par RCO) avec
modification due à l'invention.
[0017] Les figures 8a et 8b représentent un diagramme de la procédure de calcul de l'estimation
de la dépression dans le réservoir.
[0018] Avant de décrire en détail le procédé selon l'invention il convient de faire en rappel
sur le phénomène de dépression créé dans le réservoir.
[0019] Lorsque le moteur est en fonctionnement et l'actionneur ouvert, même partiellement,
alors une dépression est crée aux niveaux des orifices d'aspiration et de liaison
de l'absorbeur. Comme le réservoir est étanche, la pression à l'intérieur de celui-ci
évolue afin de s'équilibrer avec celle située au niveau de l'orifice de liaison de
l'absorbeur, en raison d'un écoulement qui s'établit dans le circuit de liaison. Le
sens et le débit de l'écoulement dans le circuit de liaison varient au cours du temps
avec les évolutions du signal de commande de l'actionneur et des pressions dans le
réservoir et dans le collecteur d'admission. La dépression dans le réservoir est minimum
et d'une valeur de 0 mbar, après fermeture de l'actionneur ou l'arrêt du moteur, et
cela lorsqu'un délai nécessaire à la stabilisation de cette dépression soit écoulé.
La dépression dans le réservoir est maximum, pour une dépression collecteur maximum
et une perte de charge minimum du circuit de purge, et cela après qu'un délai nécessaire
à la stabilisation de cette dépression soit écoulé.
[0020] La dépression statique crée au niveau de l'orifice de liaison de l'absorbeur est
fonction principalement, de la pression statique dans le collecteur d'admission du
moteur, de la pression statique au niveau de l'embout de mise à l'air libre, trivialement
la pression atmosphérique, de la perte de charge entre les orifices d'aspiration et
de mise à l'air libre en fonction de la perméabilité de l'ensemble des éléments d'absorption,
des caractéristiques de construction de l'absorbeur), de la perte de charge (éventuellement
non nulle) entre les orifice d'aspiration et de liaison, de la perte de charge du
circuit de purge en fonction de l'ouverture de l'actionneur, d'un délais nécessaire
et variable à la stabilisation de cette dépression, des caractéristiques physiques
et la température du mélange gazeux qui traverse le circuit de purge.
[0021] Le sens et le débit de l'écoulement qui s'établit dans le circuit de liaison, sont
fonctions principalement de la dépression au niveau de l'orifice de liaison de l'absorbeur,
de la dépression dans le réservoir, de la perte de charge de ce circuit, et des caractéristiques
physiques et de la température du mélange gazeux qui traverse le circuit de liaison.
[0022] Ainsi, et comme l'ouverture de l'actionneur est fonction du signal de commande généré
par le calculateur, alors le sens et le débit de gaz dans le circuit de liaison sont
fonctions principalement des paramètres suivants : la pression statique dans le collecteur
d'admission du moteur, la pression statique au niveau de l'embout de mise à l'air
libre, trivialement la pression atmosphérique, de la perte de charge entre les orifices
d'aspiration et de mise à l'air libre en fonction, de la perte de charge (éventuellement
nuon nulle) entre les orifices d'aspiration et de liaison, de la perte de charge du
circuit de purge en fonction du signal de commande de l'actionneur, la dépression
dans le réservoir, la perte de charge du circuit de liaison, et des caractéristiques
physiques et températures des mélange gazeux qui traverse les circuits de liaison
et de purge, dus délai nécessaire et variable à la stabilisation de la dépression
statique au niveau de l'orifice de liaison de l'absorbeur.
[0023] Le délai nécessaire à la stabilisation de la dépression dans le réservoir est variable
et est principalement fonction des paramètres suivants : le débit massique qui transite
dans le circuit de liaison et donc principalement des neufs paramètres indiqués précédemment,
le volume de gaz dans le réservoir, en considérant que la variation du volume d'un
liquide, en fonction de la pression, est négligeable devant celle d'un gaz, les caractéristiques
physiques et la température du gaz dans le réservoir.
[0024] Le fait que simultanément, le réservoir se vide de son carburant liquide pour les
besoins en alimentation du moteur, ne change pas les phénomènes décrits, puisque ceci
est un paramètre qui détermine le volume de gaz présent dans le réservoir.
[0025] Le procédé selon l'invention a pour but, notamment, d'estimer en boucle ouverte et
en permanence la dépression présente dans le réservoir. Pour cela, un modèle itératif
est utilisé, dont le pas de temps est judicieusement choisi, qui calcule la masse
de gaz qui transite dans le circuit de liaison, et qui associé à un calcul du volume
de gaz contenu dans le réservoir, permet de calculer la masse de gaz présente dans
le réservoir et en conséquence la valeur de la dépression.
[0026] La construction du modèle est basée sur l'analyse préliminaire précédemment citée,
néanmoins, il est possible d'apporter certaines simplifications. Le modèle exposé
par la suite, considère certains paramètres comme des constantes, car leurs variations
n'entraînent pas d'erreur d'estimation importante.
[0027] Pour simplifier le modèle, le mélange gazeux qui transite dans les circuits de liaison
et de purge ainsi que celui présent dans le réservoir, sont considérés d'une même
composition homogène et constante, à une même température considérée comme une constante,
et la pression atmosphérique est aussi considérée comme une constante. En conséquence,
le modèle utilise, une valeur de masse volumique de gaz, une constante de gaz, une
température de gaz et une pression atmosphérique qui sont des constantes à définir
judicieusement. Enfin, le modèle fait appels aux hypothèses suivantes : le gaz est
parfait, les transformations sont isothermes, et la variation du volume du réservoir
en fonction de la pression est négligeable (i.e. : déformation des parois négligeable).
[0028] Le volume de gaz dans le réservoir et ses éléments associés peut être déterminé aisément
à partir du remplissage de ce réservoir et des caractéristiques connues de sa construction
telles que : volume maximum de carburant pouvant être contenu, volume mort (volume
résiduel de gaz lorsque le réservoir est rempli au maximum), etc... Le niveau de remplissage
du réservoir à carburant peut être connu : 1) au moyen de la jauge de carburant, déjà
présente sur le véhicule, dont l'information récupérée par le calculateur ou cette
stratégie est programmée, soit directement par une liaison filaire, soit indirectement
via un autre calculateur monté sur le véhicule et multiplexage des deux calculateurs,
2) éventuellement au moyen de la consommation en carburant du moteur.
[0029] Comme le modèle fonctionne en boucle ouverte, il peut être souhaitable de calculer
une dépression réservoir « pire cas ». Ainsi, les valeurs affectées aux constantes
à définir, peuvent êtres choisies en conséquence parmi des valeurs réalistes. De même,
on intègre dans une des formules suivante, un terme de correction, pour la prise en
compte éventuelle de la tolérance sur l'exactitude de l'information délivrée par la
jauge à carburant. On comprend aussi que si la masse de vapeurs de carburant générée
dans le réservoir pendant le fonctionnement du moteur est négligée, alors cela va
dans le sens de ce modèle « pire cas ».
[0030] Le modèle de calcul commence par l'initialisation de la dépression dans le réservoir,
notée ΔP
res. On peux utiliser une valeur nulle pour ΔP
res, en considérant que lors du démarrage du moteur, la dépression dans le réservoir
est nulle : ΔP
res(t
0) = 0 ; ou, une valeur non nulle en considérant qu'une dépression est déjà présente
dans le réservoir, par exemple lors d'un démarrage qui suit immédiatement l'arrêt
du moteur, auquel cas une possibilité est d'initialiser la dépression réservoir au
maximum admissible ΔP
res = ΔPmax
res, ou ΔPmax
res est le seuil de dépression dans le réservoir à ne pas dépasser qui est défini et
programmé dans le calculateur électronique.
[0031] Ensuite, le calcul itératif est effectué, à chaque pas de calcul Δt, selon les étapes
suivantes :
[0032] La première étape consite à calculer le volume de gaz dans le réservoir Vgaz
res par :
[0033] Avec :
Vgazres : volume de gaz dans le réservoir à calculer, dont l'unité est le m3.
Vcarb : volume de carburant dans le réservoir, dont l'unité est le m3, et qui est connu au moyen de l'information issue de la jauge à carburant qui, de
préférence, doit être filtrée.
Vres : volume maximum de carburant que peut contenir le réservoir, dont l'unité est le
m3, qui est une constante connue.
Vmort : volume de gaz minimum contenu dans le réservoir, dont l'unité est le m3, qui est une constante connue.
εjauge : erreur de la jauge réservoir, homogène à un volume, dont l'unité est le m3, qui est une constante connue.
[0034] De ΔP
res(t
i-1) et de Vgaz
res(t
i), une valeur de référence de la masse de gaz dans le réservoir, notée Mgaz_ref
res(t
i) est déduite par :
[0035] Ou, trivialement, t
i-1 = t
0 au premier pas de calcul.
[0036] Avec :
Mgaz_refres : masse de gaz de référence dans le réservoir à calculer, dont l'unité est le Kg.
T : température du gaz en Kelvin, considérée comme une constante dont la valeur est
à définir.
Patmo : pression atmosphérique, considérée comme une constante, dont la valeur est à définir.
r : constante du gaz, dont l'unité est le J/Kg/K considérée comme une constante, dont
la valeur est à définir.
[0037] La masse de gaz de référence Mgaz_ref
res est calculée à chaque pas de calcul afin de prendre en compte 1) l'évolution du niveau
de carburant dans le réservoir et 2) les fluctuations de niveau qui peuvent être présentes
même si l'information issue de la jauge à carburant est lissée. On suppose que les
fluctuations varies au cours du temps, autour du niveau réel, ainsi la masse de gaz
de référence fluctuera au cours du temps autour de sa valeur réelle. En conséquence,
la dépression dans le réservoir qui sera estimée par la suite restera autour de sa
valeur réelle.
[0038] Au terme de référence Mgaz_ref
res, une masse de gaz ΔMgaz
gen qui représente la masse de gaz générée par vaporisation pendant le pas de temps Δt
lui est additionnée et une valeur de débit massique ΔMgaz
res qui traverse le circuit de liaison pendant ce même pas de temps, lui est additionnée
ou soustraite en fonction du sens de l'écoulement du gaz dans le circuit de liaison.
ΔMgaz
res est due à la purge du canister. La masse de gaz dans le réservoir Mgaz
res, à l'instant t
i, est obtenue par :
[0039] Avec :
Mgazres : masse de gaz dans le réservoir calculée après estimation de la masse de gaz crée
par évaporation du carburant et estimation de, dont l'unité est le Kg.
[0040] Ce qui permet ensuite de déduire à l'instant t
i, la dépression statique dans le réservoir ΔP
res, par :
[0041] Le calcul itératif est donc bouclé à l'issue du calcul de ΔP
res au moyen de l'équation E.4 ci-dessus. II convient dans la suite d'expliquer comment
sont obtenus ΔMgaz
gen et ΔMgaz
res.
[0042] ΔMgaz
gen peut être estimée de plusieurs manières, non détaillées, au moyen par exemple d'une
formulation qui peut-être empirique, semi-empirique ou expérimentale.
[0043] Avant de détailler le calcul de ΔMgaz
res il convient de préciser que les formules (E.9), (E.5) et (E.5') établies dans la
suite, au moyens des équations de Barré-St Venant et de Bernouilli, considèrent que
premièrement la variation d'altitude entre le réservoir à carburant et l'absorbeur
est négligeable, deuxièmement que la notion de réservoir implique que la vitesse du
gaz dans le réservoir est nulle, troisièmement le fait que la dépression dans le réservoir,
la dépression au niveau de l'orifice de liaison de l'absorbeur et la dépression au
niveau du collecteur d'admission ont pour référence commune la pression atmosphérique.
[0044] Si une vanne de ventilation en position fermée est présente sur l'embout de mise
à l'air libre de l'absorbeur, alors le gaz aspirée par le moteur est prélevé uniquement
dans le réservoir (en négligeant le volume de gaz contenu dans l'absorbeur et les
circuits de purge et de liaison par rapport au volume de gaz contenu dans le réservoir).
ΔMgaz
res peut donc être calculé directement au moyen de la valeurs de dépression dans le réservoir
ΔP
res et de la valeur de dépression dans le collecteur d'admission ΔP
coll. Compte-tenu des rapports de pressions observés, la formule de Barré - St Venant
est utilisée. Un coefficient de correction β sur la section équivalente est utilisé
pour caler le modèle.
[0045] Si
[0046] Alors l'écoulement est subsonique et le débit est calculé par :
sinon l'écoulement est sonique et le débit est calculé par :
[0047] Les deux équations, l'inéquation et l'exécution conditionnelle sont assimilées à
une seule formule notée (E.9)
[0048] Et, à chaque instant t
i, en prenant en compté que l'occurrence de calcul à intervalle de temps Δt est choisi
suffisamment petit et bien inférieur à l'occurrence des renversements de débit observés,
on défini P
amont et P
aval selon le sens de l'écoulement par :
Si ΔP
coll(t
i) > ΔP
res(t
i-1) alors,
[0049] Sinon
[0050] Avec :
- ΔPcoll :
- dépression statique au niveau du collecteur d'admission du moteur.
- γ :
- rapport des chaleurs massiques du gaz, considérée comme constante, dont la valeur
est à définir.
- Se :
- section équivalente du circuit de liaison, qui est une constante, dont la valeur est
connue.
- Δt :
- pas de temps, ou récurrence du calcul, Δt = ti - ti-1, dont le choix est déterminant dans la précision du calcul.
- β :
- coefficient de correction.
[0051] Si le dispositif ne comprend pas de vanne de ventilation, ou s'il en possède une
et que celle-ci est en position ouverte, alors le débit massique qui traverse l'électrovanne
est prélevé d'une part à l'atmosphère via la mise à l'air libre de l'absorbeur et
d'autre part du réservoir. ΔMgaz
res est donc calculé, entres autres au moyen des valeurs de dépressions aux extrémités
du circuit de liaison.
[0052] Les rapports de pressions généralement observés aux extrémités du circuit de liaison
sont faibles, ainsi la formule de Bernouilli peut être utilisée pour obtenir l'équation
suivante afin de calculer le débit massique ΔMgaz
res pendant un temps Δt :
[0053] Et, à chaque instant t
i, en prenant en compte que l'occurrence de calcul à intervalle de temps Δt est choisi
suffisamment petit et bien inférieur à l'occurrence des renversements de débit observés,
il est considéré que le sens de l'écoulement est déterminé par le signe de :
[0054] Avec :
- ΔPcan :
- dépression statique au niveau de l'orifice de liaison qui est calculé.
- ρgaz :
- masse volumique du gaz, considérée comme constante, dont la valeur est à définir.
- α :
- coefficient de correction.
[0055] Eventuellement, pour remplacer (E.5) et (E.6), la formule de Barré-St Venant peut
être utilisée ce qui donne l'équation suivante afin de calculer le débit massique
ΔMgaz
res pendant un temps Δt :
Si
[0056] Alors l'écoulement est subsonique et le débit est calculé par :
sinon l'écoulement est sonique et le débit est calculé par :
[0057] Les deux équations, l'inéquation et l'exécution conditionnelle sont assimilées à
une seule formule notée (E.5')
[0058] Et, à chaque instant t
i, en prenant en compte que l'occurrence de calcul à intervalle de temps Δt est choisi
suffisamment petit et bien inférieur à l'occurrence des renversements de débit observés,
on défini P
amont et P
aval selon le sens de l'écoulement par :
Si ΔP
can(t
i) > ΔP
res(t
i-1) alors,
[0059] Sinon
[0060] ΔP
res est la valeur recherchée, c'est pour cela qu'il convient d'utiliser la valeur estimée
au pas de calcul précédent.
[0061] ΔP
can doit être connue et peut être déterminée au moyen de calculs et de paramètres dûment
programmés dans le calculateur, dont une méthode est précisée ci-dessous :
[0062] Les paramètres sont les résultats de mesures effectuées sur des éléments conformes
à ceux utilisés par le véhicule de la manière suivante : sous la pression atmosphérique
P
atmo et la température de gaz T choisies, l'essai est réalisé soit sur un banc d'essais
soit directement sur véhicule ; le circuit de purge qui inclut l'actionneur relie
l'orifice d'aspiration de l'absorbeur au collecteur d'admission du moteur comme exposé
précédemment. L'absorbeur est éventuellement équipé d'une vanne de ventilation sur
l'orifice de mise à l'air libre, dans ce cas elle est en position ouverte. Le circuit
de liaison est supprimé et il est remplacé par un capteur de pression statique fixé
sur l'orifice de liaison de l'absorbeur. Pour différents signaux de commande de l'actionneur,
qui caractérisent chacun une position d'ouverture de ce dernier, et, pour différentes
dépressions collecteurs ΔP
coll, on mesure la dépression ΔP
can après stabilisation de sa valeur à une constante. Le signal de commande, noté SC,
peut être caractérisé par un ou plusieurs paramètres, par exemple : tension, fréquence
de commande, rapport cyclique d'ouverture, etc... On note PSC
j le j
ème des n paramètres retenus pour décrire le signal SC. Des mesures, on obtient une matrice
de valeurs de ΔP
can en fonction de plusieurs vecteurs de valeurs de ΔP
coll et du(des) PSC
j paramètre(s) du signal de commande :
[0063] Les paramètres programmés dans le calculateur sont la matrice [ΔP
can], le vecteur [ΔP
coll] et les n vecteurs [PSC
j]. La valeur de ΔP
can est déterminée à l'instant tien fonction de ces paramètres et des valeurs ΔP
coll et du(des) PSC
j déterminé(s) par le calculateur au préalable au même pas de calcul t
i.
[0064] On considère donc que l'établissement (ou la variation entre deux pas de calculs)
de la dépression au niveau de l'orifice de liaison ΔP
can est instantanée (on néglige ici tous les effets du comportement dynamique du gaz).
Le coefficient de correction α sur la section équivalente permet justement de caler
le modèle. Ceci permet d'obtenir un modèle simple, rapide et facile à calibrer.
[0065] La dépression dans le collecteur d'admission ΔP
coll est obtenue par différence entre la pression atmosphérique P
atmo définie précédemment et la pression statique dans le collecteur d'admission, qui
est connue pour les besoins de régulation du moteur et issue soit de l'acquisition
de l'information d'un capteur de pression statique placé sur le collecteur d'admission,
soit par reconstitution de (des) d'information d'un (de plusieurs) autre(s) capteur(s).
[0066] Dans le cadre d'un véhicule équipé d'un capteur de pression placé sur l'absorbeur,
près de l'embout d'aspiration, par exemple pour les besoins d'un diagnostique embarqué
de fuite de carburant, alors l'information issue de ce capteur peut être utilisée
comme valeur de ΔP
can.
[0067] De plus, selon une variante de l'invention la constante Se, peut être remplacée par
deux constantes Se
1 et Se
2, et utiliser l'une ou l'autre en fonction du sens de l'écoulement, déterminé par
l'équation (E.6), car le circuit de liaison comprend généralement un (plusieurs) système(s)
mécanique(s) perméable(s) comme une soupape de sécurité lors du retournement du véhicule
(acronyme anglais : ROV) qui peut (peuvent) entraîner une section équivalente différente
selon le sens de l'écoulement. Ces sections équivalentes peuvent être mesurées. De
la même manière, le coefficient α peut être remplacé par deux coefficients distincts
α
1 et α
2.
[0068] De même selon une autre variante de l'invention, la constante
Se et le coefficient α sont remplacés par les terme
Se2 et α
3 lorsque la fermeture de l'lectrovanne est brutale. En efft, il est préférable de
calculer ΔMgaz
res non plus entre les extrémités du circuit de liaison, mais entre la mise à l'air libre
de l'absorbeur et le réservoir.
[0069] Selon une variante de réalisation de l'invention il est possible d'intégrer dans
le modèle une fuite d'une section définie à l'avance. Par exemple, une fuite de section
maximale autorisée selon la norme en vigueur et qui fait l'objet d'un diagnostique
embarqué. Pour cela, l'équation E.3. est modifiée en soustrayant un terme représentatif
de la masse de gaz perdue par le fuite, noté ΔMgaz
fuite(t
i), pendant le pas de temps Δt :
[0070] Et la masse de gaz perdue par la fuite pendant le pas de temps Δt, entre le réservoir
et l'atmosphère, peut être modélisée d'une façon semblable au calcul de ΔMgaz
res :
[0071] Dans le cadre du procédé de régulation selon l'invention, il convient d'utiliser
une valeur de section de fuite nulle afin d'estimer une dépression « pire cas ».
[0072] Enfin, selon l'invention, il est possible d'améliorer la prédiction du modèle de
la manière suivante. On considère comme des variables, par exemple au moyen d'informations
issues de capteurs, les paramètres suivant qui ont été supposés constants tel que
la température du gaz, la pression atmosphérique. On peut également modéliser la composition
du gaz dans l'absorbeur et dans le réservoir, par exemple au moyen d'une stratégie
qui s'appuie sur les dérives de richesses observée par la sonde à l'échappement. On
peut déduire à chaque pas de calculs la constante du gaz et la masse volumique du
gaz.
[0073] Un objectif de l'invention est donc atteint, au moyen de l'initialisation de la valeur
de ΔP
res(t
0) suivis par un calcul itératif de la dépression dans le réservoir qui est bouclé,
avec à chaque itération d'occurrence Δt l'utilisation successive de l'acquisition
du niveau de carburant V
carb, puis des équations E.1, E.2, E.7, E.6, E.5, E.8, E.3', et E.4 (ou des équations
E.1, E.2, E.7, E.6, E.5, E.3, et E.4 pour la première application de cette invention
avec un calcul d'une dépression « pire cas »).
[0074] Le procédé de régulation de la dépression dans le réservoir consiste à comparer,
à chaque instant t
i, la valeur de dépression dans le réservoir estimée ΔP
res à un seuil de dépression défini et programmé dans le calculateur électronique que
l'on nomme ΔPmax
res. Si ce seuil est atteint ou dépassé, alors la stratégie calcule, à chaque instant
t
i, un seuil sur un des paramètres du signal de commande de l'actionneur qui assure
une valeur de ΔP
can égale à la valeur du seuil ΔPmax
res. Par défaut, on considère le premier paramètre du signal SC comme étant celui pour
lequel un seuil est calculé, que l'on note PSCmax
1. Il peut être déterminé au moyen des matrices de paramètres [ΔP
can], [ΔP
coll] et [PSC
j] avec j=1,n définis précédemment et qui sont programmés dans le calculateur, de la
valeur du seuil de dépression ΔPmax
res et des valeurs ΔP
coll et
PSCk avec k=2,n connues du calculateur électronique, par :
[0075] Sinon, lorsque ΔP
res est inférieure à ΔPmax
res alors l'invention fixe la valeur de PSCmax
1 à la valeur maximum qui peut être utilisée, c'est à dire la pleine ouverture de l'actionneur
électromécanique.
[0076] Selon une variante de l'invention, deux seuils de dépression sont définis et programmés
dans le calculateur 10. En effet, on peut définir un premier seuil qui correspond
à un objectif de dépression qui n'est pas souhaitable de dépasser et un second seuil
(dont la valeur est supérieur au premier) qu'il ne faut absolument pas dépasser.
[0077] Le seuil à utiliser est choisi selon des paramètres. Par exemple, le seuil retenu
est le premier sauf dans l'un des cas suivant : 1) dans le cas d'absence de l'information
niveau jauge, un niveau de jauge par défaut est utilisé comme mode dégradé (par exemple
un niveau correspondant au plein) et afin de ne pas limiter la purge de l'absorbeur
par ce procédé, le second seuil est employé, 2) si une information du niveau de chargement
de l'absorbeur est disponible (par exemple au moyen d'un procédé qui estime le chargement
en carburant de l'absorbeur) et si le niveau est supérieur à un chargement défini
et programmé dans le calculateur ce qui peut correspondre au cas ou l'absorbeur est
en cours de saturation en carburant, alors afin d'éviter le rejet de carburant à l'atmosphère,
le second seuil est employé afin de ne pas limiter la purge de l'absorbeur par ce
procédé.
[0078] Ainsi, l'invention consiste à générer le signal de commande de l'actionneur en prenant
en compte le seuil PSCmax
1(t
i) précédemment déterminé. Le nouveau signal de commande est déterminé au pas de calcul
suivant t
i+1. Comme indiqué précédemment, la fonction de base de l'actionneur est de limiter l'apport
du mélange carburé par la purge de l'absorbeur, ainsi à chaque pas de calcul, PSC
1 est déterminé pour réguler cet apport. Après le calcul initial de PSC
1(t
i+1), une condition supplémentaire est ajoutée : si PSC
1(t
i+1) > PSCmax
1(t
i) alors PSC
1(t
i+1)=PSCmax
1(t
i). Le signal de commande de l'actionneur est ensuite généré avec comme conséquence
la réduction de l'ouverture de l'actionneur et une limitation sur l'apport de carburant
plus importante que prévue.
[0079] Les calculs relatifs à l'estimation de la dépression dans le réservoir au pas t
i+1 sont ensuite effectués, et ainsi de suite, l'ensemble de la stratégie est donc bouclée.
[0080] Ainsi en limitant
PSC1(
ti+1)
à PSCmax
1(
ti) alors la dépression dans le réservoir sera maintenu à la valeur de ΔPmax
res à t
i+1, sinon la dépression diminuera avec la fermeture de l'actionneur.
[0081] Dans une autre variante de réalisation, le procédé de régulation qui vient d'être
décrit est basé non pas sur une estimation de la valeur de la dépression tel que définie
par les formules décrites précédemment, mais par la mesure directe de la valeur de
la dépression par l'intermédiaire d'un capteur de pression situé dans le réservoir
ou sur un élément associé au réservoir.
[0082] L'invention va à présent être décrite en détails en référence aux figures annexées.
[0083] Le véhicule, selon la figure 1, utilise un absorbeur 1 de vapeurs de carburant qui
permet de récupérer les émissions d'hydrocarbures issues du réservoir 2 à carburant
au moyen d'un circuit de liaison 3 qui relie le réservoir 2 à l'orifice de liaison
101 de l'absorbeur 1. L'absorbeur 1 est doté de deux autres ouvertures, un orifice
de mise à l'air libre 102 et un orifice d'aspiration 103. L'orifice de mise à l'air
libre 102 est séparé de l'orifice de liaison 101 par les éléments d'absorption 104
qui sont perméables. L'orifice d'aspiration 103 est relié au collecteur 7 d'admission
du moteur (non représenté) en aval du papillon 9, par un circuit de purge 4 auquel
est intégré une électrovanne 6 qui est un actionneur électromécanique commandé par
le calculateur 10 électronique d'injection du moteur, au moyen d'un signal de commande
définie par une amplitude qui est égale à la tension de la batterie notée U
bat et de deux autres paramètres déterminés par le calculateur 10, une fréquence de commande
notée FC et un rapport cyclique d'ouverture noté RCO. Le réservoir 2 est doté d'une
jauge 5 de niveau de carburant relié à un calculateur 11 électronique du véhicule.
Les calculateurs 10 et 11 sont reliés entre eux par l'intermédiaire d'un système de
multiplexage 12 par lequel ils peuvent échanger des informations et ainsi le calculateur
10 accède à l'information du niveau de carburant dans le réservoir délivrée par la
jauge 5. La dépression dans le collecteur 7 est obtenue par différence avec une valeur
de pression atmosphérique fixée et programmée dans le calculateur 10, au moyen de
la pression acquise par un capteur de pression statique 13 relié au calculateur 10
et placé sur le collecteur 7.
[0084] Pour une tension de batterie U
bat et une fréquence FC données, la dépression ΔP
can au niveau de l'orifice de liaison 101 est caractérisée en fonction de la dépression
collecteur et du RCO de commande de l'électrovanne 6, par exemple, au moyen du système
de mesures selon la figure 2. Le dispositif de la figure 2 reprend les élément du
circuit de l'absorbeur 1. Il comprend essentiellement un pompe à vide 20 simulant
la dépression dans le collecteur d'admission, un capteur 21 de pression différentielle
situé en amont de l'électrovanne permet de mesurer la dépression collecteur, cette
valeur étant visualisée sur un écran. Un générateur de signal RCO pour commander l'électrovanne
un capteur de pression différentielle placé sur le circuit 3 de liaison de l'absorbeur
1. Ce capteur de liaison permet de mesurer la dépression au niveau de l'orifice de
liaison 101 de l'absorbeur, cette valeur étant visualisée sur un écran. L'essai est
réalisé sous une pression atmosphérique égale à celle programmée dans le calculateur
10.
[0085] Les résultats obtenu à l'aide de ce dispositif sont illustrés sous forme de graphique
en figure 3 au moyen des valeurs de la matrice [ΔP
can] obtenue en fonction des vecteurs [ΔP
coll] et [RCO]. En abscisse, le RCO varie de 0 à 100%. L'électrovanne est complètement
fermée lorsque le RCO est égale ou inférieur à un offset d'ouverture, celui-ci est
principalement << fonction de la dépression dans le collecteur 7 et de la fréquence
de commande FC L'électrovanne est complètement ouverte, pour un RCO de 100%. Entre
ces deux valeurs, l'ouverture de l'électrovanne est partielle et fonction de la valeur
du RCO utilisée (et dans ce mode détaillé de réalisation elle est iinéaire en fonction
du RCO) et en conséquence on peut constater sur la figure 3 que la dépression ΔP
can est aussi proportionnelle au RCO utilisé. On constate qu'il est trivial que le RCO
est le paramètre du signal de commande à utiliser pour limiter la dépression au niveau
de l'orifice de liaison 101 à un seuil de dépression souhaité. On défini dès à présent
une table de valeur, notée Table_DPcan_100, qui est un vecteur des valeurs de dépression
au niveau de l'orifice de liaison 101, pour un RCO de 100%, en fonction de la dépression
collecteur ΔP
coll ; les valeurs sont identiques quelque soit la fréquence de commande FC. Au moyen
de nouvelles mesures selon le schéma en figure 3, il est possible de déterminer pour
d'autres valeurs de tension de batterie et d'autres fréquences de commandes, de nouvelles
valeurs de dépression ΔP
can au niveau de l'orifice de liaison 101 et de nouveaux offsets d'ouverture. Des résultats,
il est aisé de déduire les paramètres à programmer dans le calculateur 10.
[0086] Les algorithmes, les variables et les constantes nécessaires à la régulation du moteur
dont ceux dédiés au contrôle de la purge de l'absorbeur 1 et ceux dédiés au procédé
selon l'invention, sont dûment programmés dans le calculateur 10.
[0087] Après la mise sous tension du calculateur 10, et en marge des autres opérations nécessaires
au fonctionnement du moteur, les procédures d'initialisations des différentes stratégies
dont celles de l'initialisation de stratégie de commande de l'électrovanne 6 de purge
représenté figure 4 et de l'initialisation de la stratégie d'estimation de la dépression
dans le réservoir 2 représentée figure 6 sont exécutées.
[0088] Selon la figure 4, les différentes variables nécessaires au fonctionnement de la
stratégie de la purge de l'absorbeur 1 sont initialisées lors de la phase 201, dont
le RCO qui est initialisée à sa valeur minimum notée RCO
lim_mi. Cette valeur correspond à la limite physique du composant ou à la limite due à un
impératif de diagnostique électrique.
[0089] Selon la figure 6 l'initialisation des variables nécessaire à la stratégie de l'estimation
de la dépression dans le réservoir débute par la phase 301 avec l'initialisation de
la variable ΔP
res, puis par l'initialisation de la variable RCO
max à 100% d'ouverture en phase 302.
[0090] Selon la figure 5, après les phases d'initialisation, les procédures de calcul de
la stratégie de purge de l'absorbeur 1 et de la stratégie d'estimation de la dépression
(décrit ultérieurement en référence aux figures 8 et 8b) dans le réservoir sont mise
en oeuvre par le calculateur à chaque récurrence de calcul qui est fixée à une durée
Δt. La procédure d'estimation de la dépression dans le réservoir 2 débute juste après
la fin de la procédure de calcul de la stratégie de la purge de l'absorbeur 1. La
procédure de commande de l'électrovanne commence par la phase 401 qui consiste à vérifier
si les conditions de purges sont remplies. Tant que les diverses conditions d'activation
de la purge ne sont pas réunies l'algorithme reste en phase 401. Si les conditions
sont réunies alors la phase 402 est activée et détermine la fréquence de commande
FC de l'électrovanne 6, puis en phase 403 l'offset d'ouverture, noté OFF_RCO, de l'électrovanne
6 est déterminé en fonction de la fréquence de commande FC et de la dépression collecteur
initiale ΔP
res. Un objectif de RCO de commande, noté OBJ_RCO, puis un pas d'ouverture, noté PAS_RCO,
sont déterminés successivement lors des phases 404 et 405. Ensuite, en phase 406 un
test est effectué. Si le RCO au pas de calcul précédant est plus grand que l'objectif
de RCO calculé, alors la phase 407 est exécutée sinon c'est la phase 408 qui est accomplie.
Les phases 407 et 408 ont pour objectif de diminuer ou d'augmenter le RCO de commande
de l'électrovanne 6, en respectant des limites de RCO, notée RCO
lim_min et RCO
lim_max (limites physiques du composant ou limites dues à des impératifs de diagnostiques
électriques).
[0091] La stratégie de base de la figure 5 peut être modifiée conformément à la figure 7
en ajoutant une phase 409. Le RCO est susceptible d'être limité à la valeur de RCO
max initialisée en phase 302 et qui est déterminée ensuite, comme on le verra, en phase
514 ou en phase 515. La procédure se termine, et alors, avec les paramètres de fréquence
et de RCO, le calculateur 10 génère le signal de commande qui ouvre l'électrovanne
6 et une dépression s'établit au niveau de l'orifice de liaison 101.
[0092] Selon les figures 8a et 8b, le diagramme du procédé de l'estimation de la dépression
dans le réservoir commence ensuite avec l'acquisition du niveau de la jauge 5 en phase
501, ce qui permet le calcul du volume de gaz dans le réservoir 2 en phase 502 selon
la formule E.1. La phase 503 calcule, en fonction de la dépression dans le réservoir
(valeur initialisée en phase 301 puis calculée ensuite à chaque récurrence en phase
513) et du volume de gaz dans le réservoir, une masse de gaz de référence Mgaz_ref
res selon la formule E.2 avec K que est une constante programmée dans le calculateur
10 et qui a pour valeur K=r×t. La phase 504 calcule, en fonction de la dépression
collecteur ΔP
coll, la dépression ΔP
can_100 au niveau de l'orifice de liaison 101 pour un RCO de 100% au moyen de la table de
valeurs notée Table_DPcan_100. Comme ce mode de réalisation utilise une électrovanne
dont le débit, pour une même dépression collecteur, est pseudo-linéaire en fonction
de la valeur du RCO, alors la dépression dans l'orifice de liaison 101 ΔP
can est calculée en phase 505 au moyen d'une règle de proportionnalité en fonction du
RCO de commande de l'électrovanne déterminée en phase 409 et de l'offset de RCO déterminé
lors de la phase 403. Une différence de pressions ΔP
res - ΔP
can existe entre les extrémités du circuit de liaison 3, qui est calculée en phase 506
selon la formule E.6. Le résultat est stocké dans la variable ΔΔP. L'invention considère
que le signe de cette différence, déterminé en phase 507, donne le sens de l'écoulement.
Si le signe est positif alors la phase 508 calcule la variation de masse ΔMgaz
res pour un écoulement dans le sens du réservoir 2 vers l'absorbeur 1 au moyen d'interpolations
dans une table de valeurs notée Table_DM_1 en fonction de la valeur absolue de ΔΔP.
Cette table de valeur est déterminée par calculs au moyen l'équation E.5. Puis, en
phase 509, la nouvelle masse de gaz présente dans le réservoir 2 est déduite. Si le
signe de la différence déterminé en phase 507 est négatif, alors la phase 510 est
exécutée. Elle est semblable à la phase 508 mais avec une table de valeurs notée Table_DM_2
spécifique à un écoulement dans le sens de l'absorbeur 1 vers le réservoir 2. Puis,
en phase 511, la nouvelle masse de gaz présente dans le réservoir 2 est déduite selon
la formule E.3 avec le terme
ΔMgazgen(
ti) considéré comme nul. Après l'accomplissement de la phase 509 ou de la phase 511,
la phase 512 est effectuée afin de calculer selon l'équation E.4 la dépression dans
le réservoir ΔP
res avec K qui est une constante programmée dans le calculateur 10 et qui a pour valeur
K = r×T. La valeur de ΔP
res est comparée à un seuil de dépression ΔPmax
res en phase 513. Si la valeur de ΔP
res est inférieure au seuil ΔPmax
res, alors la phase 514 est exécutée et la valeur maximum de 100% est donnée à la variable
RCO
max; sinon la phase 515 est exécutée et elle calcule la valeur à donner à la variable
RCO
max de telle manière que l'application de cette valeur implique que la dépression au
niveau de l'orifice de liaison 101 soit égale à la valeur du seuil de dépression Δ
Pmax
res. Dans ce dernier cas, au pas de calcul suivant, le RCO sera limité lors de la phase
409 et ainsi, la dépression dans le réservoir ne dépassera pas la valeur de ΔPmax
res.
[0093] Le procédé selon l'invention peut s'appliquer à un véhicule équipé d'un vanne de
ventillation et d'un cateur de pression placé sur le réservoir. Ainsi, il est possible
de comparer la valeur de la dépression acquise par le cpteur de pression avec la vaelur
de la pression estimé selon le procdé selon l'invention.
[0094] Si la dépression mesurée est inférieure à la dépression estimée alors il y a soit
:
- une fuite sur le réservoir ou sur le circuit de liaison ou sur le circuit de purge.
En effet, la fuite provoque un apport d'air qui diminue la mise en dépression du réservoir.
- un bouchon sur le circuit de purge. En effet ce bouchon, même partiel, augmente le
perte de charge du circuit de purge. Ainsi, la dépression ΔPcan est plus faible et par conséquent la dépression dans le réservoir est plus faible.
- le deux défauts précédent sont présents simultanément.
[0095] Si la dépression mesurée est supérieure à la dépression estimée alors il y a un bouchon
sur l'orifice de mise à l'air libre de l'absorbeur. Ce bouchon peut être dû à une
saleté ou à un dysfonctionnement de Im'electrovanne de ventilation, l'électrovanne
est fermée au lieu d'être ouverte, lorsqu'elle est supposée être ouverte.