(19)
(11) EP 1 484 420 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
08.12.2004  Bulletin  2004/50

(21) Numéro de dépôt: 04356087.9

(22) Date de dépôt:  03.06.2004
(51) Int. Cl.7C22C 21/02
(84) Etats contractants désignés:
AT BE BG CH CY CZ DE DK EE ES FI FR GB GR HU IE IT LI LU MC NL PL PT RO SE SI SK TR
Etats d'extension désignés:
AL HR LT LV MK

(30) Priorité: 05.06.2003 FR 0306783

(71) Demandeur: Pechiney Rhenalu
75116 Paris (FR)

(72) Inventeurs:
  • Henry, Sylvain
    38500 Voiron (FR)
  • Gutmann, Gilbert
    68500 Berrwiller (FR)

(74) Mandataire: Mougeot, Jean-Claude et al
PECHINEY Immeuble "SIS" 217 ,cours Lafayette
69451 Lyon Cedex 06
69451 Lyon Cedex 06 (FR)

   


(54) Utilisation d'un produit laminé ou filé en alliage d'aluminium à bonne résistance à la corrosion


(57) L'invention a pour objet l'utilisation d'un produit laminé ou filé en alliage d'aluminium de composition (% en poids) :
   Si : 1,2 - 2,2 Fe < 1,5 Cu : 0,2 - 0,8 Mn : 0,6 - 1,5 Mg < 0,20 Zn < 0,5 Ti < 0,10 reste aluminium et impuretés inévitables, pour la fabrication de pièces présentant à la fois une bonne résistance mécanique et une bonne résistance à la corrosion, exposées à l'atmosphère sans protection, notamment des panneaux d'isolation ou des composants pour le bâtiment et la signalisation.
Ces produits présentent une résistance à la corrosion améliorée par rapport à l'alliage 4015.


Description

Domaine de l'invention



[0001] L'invention concerne des produits laminés ou filés en alliage d'aluminium de la série 4000 présentant à la fois une bonne résistance mécanique et une bonne résistance à la corrosion.

Etat de la technique



[0002] Les alliages d'aluminium contenant du silicium comme principal élément d'alliage, correspondant à la série 4000 de la nomenclature de l'Aluminum Association, sont largement utilisés pour la fabrication de pièces moulées. Ils sont par contre plus rarement utilisés sous forme de produits laminés ou filés. Les utilisations sous forme de barres filées ou de profilés sont liées à la bonne tenue à l'usure et à la température des alliages à teneur élevée en silicium, et concernent surtout la fabrication de pièces mécaniques telles que bielles, arbres de transmission, paliers et composants de moteurs et de compresseurs.

[0003] Les utilisations sous forme de tôles et bandes concernent essentiellement les articles culinaires émaillés en raison de leur bonne tenue à température élevée, et la couverture des bandes plaquées destinées à la fabrication d'échangeurs thermiques brasés, ces alliages présentant une température de fusion plus basse que les autres alliages et une bonne mouillabilité.

[0004] D'autres utilisations ont été parfois proposées dans la littérature, comme par exemple la demande de brevet JP 63-216939 de Kobe Steel qui décrit des bandes plaquées pour la fabrication d'échangeurs thermiques plaqués, dont l'alliage d'âme a pour composition (% en poids) :

Si : 0,5 -1,5 Fe < 0,3 Mn : 0,5 -1,2 Cu : 0,1 - 0,8 Cr ou Zr : 0,05 - 0,35



[0005] Enfin, l'alliage 4015 a été enregistré à l'Aluminum Association en 1989 avec la composition suivante :

Si: 1,4 - 2,2 Fe < 0,7 Cu < 0,2 Mn: 0,4-1,2 Mg: 0,1 - 0,5 Zn < 0,2


Objet de l'invention



[0006] L'invention a pour objet l'utilisation d'un produit laminé ou filé en alliage d'aluminium de composition (% en poids) :

Si: 1,2 - 2,2 Fe < 1,5 Cu : 0,2 - 0,8 Mn : 0,6 -1,5 Mg < 0,20 Zn < 0,5

Ti < 0,10 reste aluminium et impuretés inévitables, pour la fabrication de pièces présentant à la fois une bonne résistance mécanique et une bonne résistance à la corrosion, exposées à l'atmosphère sans protection, notamment des panneaux d'isolation ou des composants pour le bâtiment et la signalisation.



[0007] De préférence, la teneur en Si est comprise entre 1,4 et 2%, la teneur en cuivre entre 0,3 et 0,5%, la teneur en manganèse entre 0,9 et 1,2%, la teneur en fer inférieure à 0,7% et la teneur en magnésium inférieure à 0,15%.

Description de l'invention



[0008] Les produits selon l'invention se distinguent des produits en alliage 4015 par une teneur plus élevée en cuivre et une teneur plus réduite en magnésium. De manière inattendue, une teneur contrôlée en cuivre comprise entre 0,2 et 0,8%, et de préférence entre 0,3 et 0,5%, conduit à une amélioration de la résistance à la corrosion, qu'il s'agisse de la corrosion par piqûres ou de la corrosion filiforme.

[0009] Cette résistance à la corrosion est également favorisée par une teneur faible en magnésium, inférieure à 0,20%, et de préférence à 0,15%. La baisse de résistance mécanique résultant de la réduction de la teneur en magnésium est plus que compensée par l'augmentation de la teneur en cuivre, de sorte que la résistance mécanique est plus élevée que pour les produits similaires en 4015.

[0010] Les produits selon l'invention présentent à l'état nu une résistance à la corrosion, mesurée par la profondeur de piqûres au test SWAAT (Sea Water Acetic Acid Test) selon la norme ASTM G85, nettement meilleure que celle de l'alliage 4015. Ils peuvent donc être utilisés dans des environnements industriels, par exemple pour panneaux d'isolation de câbles ou de canalisations dans des ateliers, la signalisation et le bâtiment..

Exemple



[0011] On a préparé des échantillons de tôles dont l'épaisseur (en mm) et la composition chimique (en % en poids) sont indiquées au tableau 1 :
Tableau 1
Alliage e (mm) Si Fe Cu Mn Mg
A 1,0 1,61 0,30 0,38 1,05 0,15
B 1,45 1,61 0,30 0,38 1,05 0,15
C 1,0 1,60 0,58 0,15 1,09 0,28
D 1,45 1,55 0,50 0,17 1,06 0,28
E 1,45 1,59 0,59 0,13 1,16 0,33


[0012] Les alliages A et B sont selon l'invention, les alliages C à E sont des alliages 4015.

[0013] La gamme de fabrication est conventionnelle, et comporte une coulée de plaques, un laminage à chaud, un laminage à froid, et un écrouissage final à l'état H12.

[0014] On a mesuré sur les échantillons A et C la résistance à la rupture Rm (en MPa), la limite d'élasticité conventionnelle à 0,2% R0,2 (en MPa) et l'allongement A50 (en %) selon la norme NF EN 10002-1 relative aux essais de traction sur matériaux métalliques. Les résultats sont consignés au tableau 2 :
Tableau 2
Echantillon Rm R0,2 A50
A 176 168 3,2
C 160 155 4,8


[0015] On constate que la tôle en alliage A selon l'invention présente une meilleure résistance mécanique que la tôle de même épaisseur en alliage C. qui contient moins de cuivre mais plus de magnésium.

[0016] On a mesuré sur les 5 tôles les profondeurs de piqûres au test SWAAT, en prenant en compte 5 piqûres par échantillon, et en faisant la moyenne, pour 3 échantillons de la même tôle, des profondeurs maximales et des profondeurs moyennes (en µm). Les résultats sont indiqués au tableau 3/
Tableau 3
Alliage Profondeur maximale Profondeur moyenne
A 230 196
B 250 189
C 660 464
D 700 535
E 730 502


[0017] On constate que la moyenne des profondeurs maximales et la moyenne des profondeurs moyennes des échantillons sont nettement plus faibles pour les alliages selon l'invention que pour les alliages 4015, ce qui est un résultat inattendu compte tenu de l'augmentation de la teneur en cuivre.


Revendications

1. Utilisation d'un produit laminé ou filé en alliage d'aluminium de composition (% en poids) :

Si: 1,2 - 2,2 Fe < 1,5 Cu : 0,2 - 0,8 Mn : 0,6 -1,5 Mg < 0,20

Zn < 0,5 Ti < 0,10 reste aluminium et impuretés inévitables, pour la fabrication de pièces présentant à la fois une bonne résistance mécanique et une bonne résistance à la corrosion, exposées à l'atmosphère sans protection, notamment des panneaux d'isolation ou des composants pour le bâtiment et la signalisation.


 
2. Utilisation selon la revendication 1, caractérisée en ce que la teneur en silicium de l'alliage est comprise entre 1,4 et 2%.
 
3. Utilisation selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisée en ce que la teneur en cuivre de l'alliage est comprise entre 0,3 et 0,5%.
 
4. Utilisation selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que la teneur en manganèse de l'alliage est comprise entre 0,9 et 1,2%.
 
5. Utilisation selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que la teneur en magnésium de l'alliage est inférieure à 0,15%.
 





Rapport de recherche