[0001] La présente invention concerne un détecteur de température à action brusque et irréversible.
Elle s'applique notamment à un dispositif de déconfinement permettant d'éviter l'explosion
d'une charge confinée dans une enceinte (propulseur ou charge explosive d'une munition)
en présence d'incendie.
[0002] Sous l'emprise d'un feu externe, les munitions présentent un danger de réaction violente.
La charge explosive d'une munition ou le chargement pyrotechnique d'un propulseur
risquent d'exploser sous l'effet de la chaleur externe. A ce danger s'ajoute celui
de réaction en chaîne lorsque plusieurs munitions sont entreposées dans un local de
stockage.
[0003] Afin de limiter le niveau de réaction des munitions, et donc le danger associé, on
utilise des dispositifs de déconfinement. Le déconfinement des munitions permet ainsi
de protéger les individus et les biens aux abords d'un local de stockage de munitions
(terrestres, aéroportées, navales), de protéger le local lui-même, et d'éviter les
réactions en chaînes.
[0004] Un dispositif de déconfinement comprend généralement un détecteur de température,
ce détecteur étant de type mécanique ou électronique. Le détecteur permet lorsque
la température environnante dépasse un seuil déterminé d'ouvrir l'enceinte dans laquelle
est confinée une charge explosible. L'ouverture de l'enceinte permet d'éviter l'explosion
de la charge en lui permettant de s'enflammer avant toute élévation de pression. La
mise à feu d'une charge est en effet un moindre risque comparé à son explosion, car
l'incendie peut être maîtrisé par des équipes spécialisées à terre ou en mer dans
la lutte contre le feu.
[0005] Cependant, les dispositifs de déconfinement connus utilisent une source d'énergie
autonome (électrique) pour détecter la température environnante. Or les munitions
peuvent être stockées pendant de longues périodes de l'ordre de plusieurs dizaines
d'années. Ceci pose un problème car les sources d'énergies ne sont pas fiables sur
d'aussi longues périodes.
[0006] Un but de l'invention est d'obtenir un détecteur utilisable dans un dispositif de
déconfinement et présentant un fonctionnement fiable sur une longue période de temps.
[0007] Un tel détecteur peut être utilisé de manière plus générale pour déclencher à partir
d'une température déterminée une action instantanée et irréversible pour traiter un
événement accidentel.
[0008] A cet effet, l'invention concerne un détecteur à action brusque et irréversible,
comprenant au moins:
- un premier mécanisme mobile précontraint dans une position initiale,
- un premier matériau sensible à la température, agencé pour maintenir le premier mécanisme
mobile dans sa position initiale, et configuré pour libérer le premier mécanisme de
sa position initiale lorsque la température du premier matériau atteint une première
valeur θ1.
[0009] Ainsi, le détecteur n'utilisant aucune source d'énergie autre que la précontrainte
d'une pièce mécanique, son fonctionnement est fiable sur une longue période de temps.
Il présente par ailleurs l'avantage d'être simple à mettre en oeuvre et économique.
[0010] Selon un mode de réalisation avantageux, le fonctionnement du détecteur peut être
rendu plus fiable en détectant deux niveaux de température différents.
[0011] Le détecteur selon ce mode de réalisation avantageux comprend en outre :
- un second mécanisme mobile précontraint dans une position initiale;
- un second matériau sensible à la température, agencé pour maintenir le second mécanisme
dans sa position initiale, et configuré pour libérer le second mécanisme de sa position
initiale lorsque la température du second matériau atteint une seconde valeur θ2,
la seconde valeur θ2 étant supérieure à la première valeur θ1, le premier et le second
mécanisme étant agencés de manière à produire l'action brusque du détecteur uniquement
lorsque le premier et le second mécanisme sont tous les deux libérés.
[0012] Selon un mode de réalisation avantageux, permettant de générer une action d'amplitude
importante, l'action brusque du détecteur est l'activation d'une charge pyrotechnique.
La charge pyrotechnique peut être un détonateur ou un inflammateur.
[0013] Selon un mode de réalisation avantageux, le second mécanisme comprend un percuteur
configuré pour activer la charge pyrotechnique lors de la libération du second mécanisme
si le premier mécanisme a été libéré.
[0014] Selon un mode de réalisation avantageux, le détecteur comprend en outre un barillet
agencé dans une première position lorsque le premier mécanisme est dans sa position
initiale, le barillet étant configuré pour empêcher le percuteur d'activer la charge
pyrotechnique lorsque le barillet est dans sa première position, le barillet étant
articulé en rotation pour être dans une seconde position lorsque le premier mécanisme
est libéré, le barillet étant configuré pour permettre au percuteur d'activer la charge
pyrotechnique lorsque le barillet est dans sa seconde position.
[0015] Selon un mode de réalisation avantageux, le premier mécanisme comprend un verrou
agencé pour maintenir le barillet dans sa première position tant que le premier mécanisme
est dans sa position initiale, le barillet étant précontraint dans sa première position
de manière à tourner vers sa seconde position sous l'effet de ladite précontrainte
lorsque le premier mécanisme est libéré.
[0016] L'invention concerne aussi un dispositif de déconfinement pyrotechnique comprenant
au moins un détecteur dont l'action brusque est l'activation d'un détonateur, et une
chaîne de découpe pyrotechnique, dans lequel le détecteur est agencé de sorte que
l'activation du détonateur initie la chaîne de découpe pyrotechnique.
[0017] Selon un mode de réalisation avantageux, la chaîne de découpe pyrotechnique est un
cordeau découpeur, un marteau pyrotechnique ou une composition de type thermite.
[0018] L'invention s'applique à un système comprenant un dispositif de déconfinement, une
enceinte et une charge explosible placée dans l'enceinte, la chaîne de découpe étant
agencée pour fragiliser ou découper l'enceinte.
[0019] Selon un mode de réalisation avantageux, le système comprend en outre un dispositif
d'inhibition présentant une commande, la commande étant apte à recevoir un ordre externe,
le dispositif d'inhibition étant configuré pour neutraliser le dispositif de déconfinement
lorsqu'un ordre externe est reçu par la commande
[0020] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de
la description détaillée suivante présentée à titre d'illustration non limitative
et faite en référence aux figures annexées, lesquelles représentent :
- la figure 1, un exemple de réalisation d'un détecteur selon l'invention,
- la figure 2a, un détail du détecteur représenté sur la figure 1 montrant les pièces
sensibles à la température,
- la figure 2b, une variante de réalisation dans laquelle les pièces sensibles à la
température sont intégrées dans le boîtier du détecteur,
- la figure 3, un détail montrant un mode de réalisation avantageux dans lequel le premier
mécanisme est un barillet articulé en rotation,
- la figure 4, une vue en coupe du détecteur dans une première position,
- la figure 5, le détecteur équipé d'accessoires complémentaires,
- les figures 6 et 7, un dispositif de déconfinement d'une enceinte contenant un matériau
explosible,
- les figures 8a et 8b, une section de deux exemples de réalisation d'une chaîne de
découpe pyrotechnique.
[0021] On se réfère maintenant aux figures 1 et 2a sur lesquelles est représenté un exemple
de réalisation d'un détecteur de température selon l'invention. La détection de la
température est réalisée au moyen d'au moins un matériau sensible à la température,
répondant à une température déterminée. Ce matériau peut par exemple changer d'état
ou de forme à cette température déterminée. Par exemple, le matériau utilisé peut
être un matériau eutectique, c'est à dire un matériau qui passe directement de l'état
solide à l'état liquide. On évite ainsi l'emploi de sondes de température ou de système
de détection électronique qui nécessitent une énergie électrique stockée.
[0022] Le détecteur comprend ainsi un premier matériau sensible à la température. Le premier
matériau 10 présente par exemple une forme sensiblement cylindrique. Le premier matériau
10 est retenu dans un support 11 solidaire du boîtier 2 du détecteur 1.
[0023] Dans le mode de réalisation représenté aux figures 1 et 2a, le support est externe
au boîtier et présente des ouvertures. Cet agencement externe permet au matériau 10
d'être en contact direct avec la température externe. Le support comprend des disques
11a, traversés par le premier matériau 10, ces disques étant reliés entre eux par
des ailes 11b.
[0024] Comme l'illustre la figure 1, le matériau 10 est par ailleurs fixé à une tige cylindrique
12. Dans la position initiale (appelée encore position de repos), représentée à la
figure 1, la tige est précontrainte par un ressort 13 tendant à pousser la tige 12
contre le matériau 10. Le support 11 retient ainsi le matériau 10 qui travaille en
compression.
Lorsque la température du matériau 10 atteint une valeur déterminée θ1, celui-ci passe
de l'état solide à l'état liquide sans transition (fusion) sous l'effet de la chaleur.
Le matériau s'écoule alors et libère la tige 12. La tige 12 se déplace alors sous
l'effet du ressort 13 vers l'extérieur du boîtier.
[0025] Ainsi, on génère une action mécanique brusque lors du passage à la température déterminée
θ1, cette action mécanique et la détection elle-même ne nécessitant aucune source
d'énergie de type électrique.
[0026] Les figures 1 et 2a illustrent une forme particulière de réalisation du détecteur
selon l'invention qui constitue un mode de réalisation préféré. En effet comme cela
a été dit précédemment, ce mode de réalisation présente plusieurs avantages.
[0027] D'une part, du fait du positionnement du matériau 10 à l'extérieur du boîtier et
de la structure du support 11, il permet au matériau 10 d'être en contact direct avec
la température ambiante.
[0028] D'autre part, la structure du support 11 permet une évacuation rapide et complète
du matériau 10 lorsque celui-ci subit une déformation du fait de la chaleur. Ce dernier
avantage étant particulièrement obtenu dans le cas d'un matériau eutectique.
[0029] D'autre part encore, du fait du fonctionnement en compression du matériau 10, la
libération de la précontrainte appliquée à la tige mobile 12, lors du changement de
forme du matériau 10, se trouve accélérée.
[0030] Bien entendu, le détecteur selon l'invention peut néanmoins présenter des particularités
de structures différentes de celles illustrées par les figures 1 et 2a. En particulier,
les composants du détecteur peuvent présenter des formes différentes. Par exemple,
le support 11 peut être remplacé par un support de forme tubulaire perforé de multiples
trous traversant, dans lequel le matériau 10 est maintenu en position (serré), en
contact direct avec la température externe.
[0031] On peut par ailleurs remplacer le matériau eutectique d'autres matériaux sensibles
à la température. Par exemple on peut utiliser un alliage à mémoire de forme qui s'efface
à une température déterminée. On peut aussi utiliser un gaz. Ce gaz peut être enfermé
dans une capsule anéroïde (tel que dans les altimètres), la dilatation du gaz provoquant
un mouvement de translation d'une tige.
[0032] Par ailleurs, les composants du détecteur peuvent être agencés différemment. Par
exemple, comme illustré sur la figure 2b, le support 11 peut être placé à l'intérieur
du boîtier au lieu d'être externe. Le matériau 10 sera alors en contact avec la température
interne du boîtier.
[0033] Les normes militaires imposent de détecter deux évènements indépendants pour faire
fonctionner un dispositif de sécurité et d'amorçage ("safe and arming device" dans
la littérature anglo-saxonne). Le détecteur peut être amélioré pour permettre de répondre
à cette exigence, exigence qui permet de fiabiliser son fonctionnement.
[0034] A cet effet, comme l'illustre les figures 2a et 2b le détecteur peut comporter en
outre un second matériau 20 sensible à la température. Le second matériau 20 présente
une forme sensiblement cylindrique. Ce matériau 20 forme une goupille calibrée travaillant
au cisaillement, la goupille étant retenue par un support 21 solidaire du boîtier
2. Dans ce mode de réalisation, le support 21 et la goupille 21 sont placés à l'extérieur
du boîtier, ce qui permet au matériau formant la goupille 21 d'être en contact direct
avec la température externe.
[0035] Bien entendu, comme indiqué précédemment, les composants du détecteur peuvent avoir
une forme différente ou être agencés différemment, tel que représenté notamment à
la figure 2b.
[0036] La goupille traverse une tige cylindrique 22. Lorsque la tige 22 est dans sa position
initiale (ou position de repos), elle est précontrainte par un ressort 23 tendant
à déplacer la tige vers l'intérieur du boîtier.
[0037] Lorsque la température du matériau 20 atteint une valeur déterminée θ2, cette valeur
étant supérieure à la valeur θ1, le matériau passe de l'état solide à l'état liquide
sans transition sous l'effet de la chaleur. Le matériau s'écoule libérant la tige
22. La tige 22 se déplace sous l'effet du ressort 23 vers l'intérieur du boîtier.
[0038] Ainsi, lorsque la température augmente, on libère successivement et dans un ordre
déterminé deux mécanismes mobiles précontraints. Le mouvement de chaque mécanisme
transmet un ordre. Dans ce mode de réalisation avantageux, les deux mécanismes sont
agencés pour produire l'action brusque du détecteur uniquement lorsque qu'ils sont
tous les deux libérés.
[0039] Selon un mode de réalisation avantageux, l'action brusque du détecteur peut être
une activation d'une charge pyrotechnique. La charge pyrotechnique peut être un détonateur
ou un inflammateur. Ceci permet de disposer rapidement d'une énergie importante à
partir d'une énergie mécanique moyenne ou faible (ressorts précontraints). Ainsi,
le détecteur peut être utilisé dans des applications (militaires ou civiles) où il
est nécessaire de disposer d'une énergie importante lorsque la température atteint
un seuil déterminé.
[0040] Par exemple, un détecteur selon ce dernier mode de réalisation avantageux peut être
utile pour activer une vanne hydraulique ou un autre mécanisme nécessitant une énergie
importante. On comprendra que les modes de réalisations avantageux précédemment décrits
(détection de deux évènements indépendants et activation d'une charge pyrotechnique)
sont indépendant et peuvent être mis en oeuvre séparément.
[0041] On décrit maintenant un exemple de réalisation dans lequel les deux modes de réalisations
avantageux sont mis en oeuvre simultanément. Lorsque l'action brusque du détecteur
est l'activation d'un détonateur, le second mécanisme, libéré en second, est celui
qui active le détonateur. Le premier mécanisme quant à lui inhibe ou autorise l'activation
du détonateur par le second mécanisme. En d'autres termes, le second mécanisme comprend
un percuteur configuré pour activer la charge pyrotechnique lors de la libération
du second mécanisme si le premier mécanisme a été libéré.
[0042] Dans l'exemple de réalisation représenté, le percuteur est formé par la tige 22,
dont une extrémité en pointe est destinée à percuter la charge pyrotechnique lorsque
la goupille 20 libère le second mécanisme. Toutefois, si le premier mécanisme n'a
pas été libéré, il fait obstacle à la percussion de la pointe la charge pyrotechnique.
[0043] On peut envisager différentes solutions pour permettre aux deux mécanismes d'interagir
de manière à produire l'action brusque du détecteur uniquement lorsque les deux mécanismes
sont tous les deux libérés. Si on adopte une solution entièrement mécanique, le premier
mécanisme peut aligner une chaîne pyrotechnique lorsqu'il est libéré, cette chaîne
pyrotechnique pouvant alors être activée par le second mécanisme. Par exemple, le
premier mécanisme peut agir en translation (tiroir coulissant) pour provoquer l'alignement,
la chaîne pyrotechnique étant désalignée lorsque le premier mécanisme est dans sa
position initiale.
[0044] On se réfère maintenant aux figures 1, 3 et 4. Selon un mode de réalisation avantageux,
l'interaction entre les deux mécanismes est réalisée au moyen d'un barillet 30 articulé
en rotation. Le barillet peut prendre deux positions.
[0045] La première position du barillet est représentée à la figure 4. Le barillet est dans
cette première position lorsque le premier mécanisme est dans sa position initiale.
Dans cette première position, le barillet empêche le percuteur 22 d'activer la charge
pyrotechnique.
[0046] La seconde position du barillet est représentée à la figure 3. Le barillet est dans
cette seconde position lorsque le premier mécanisme est libéré. Dans cette seconde
position, le barillet permet au percuteur 22 d'activer la charge pyrotechnique.
[0047] La charge pyrotechnique 31 forme le premier élément (initiateur) d'une chaîne pyrotechnique
31, 32. La charge 31 peut être placée dans le barillet lui-même, comme représenté
à la figure 3. Selon un autre mode de réalisation (non représenté), la charge est
placée en dehors du barillet, le barillet étant placé entre le percuteur et la charge,
le barillet présentant une ouverture permettant au percuteur d'atteindre la charge
lorsque le barillet est dans la seconde position.
[0048] Ainsi, le passage du barillet de la première à la seconde position permet d'aligner
le percuteur avec la charge 31. D'une manière plus générale, l'inhibition de l'action
du percuteur est causée par le désalignement d'un élément de la chaîne pyrotechnique
31, 32. Le désalignement est produit par le barillet lorsque celui-ci est dans la
première position.
[0049] La rotation du barillet est actionnée par le premier mécanisme. On peut envisager
plusieurs solutions mécaniques pour transformer le mouvement de translation de la
tige 12 en mouvement de rotation du barillet 30, par exemple au moyen d'un système
pignon-crémaillère.
[0050] Cependant dans un système pignon-crémaillère, il faut disposer d'une course importante
de la tige 12 pour réaliser une rotation d'un angle suffisant. Si le détecteur doit
avoir un encombrement réduit, un tel système n'est pas envisageable.
[0051] On se réfère à la figure 1. Selon un mode de réalisation avantageux, permettant de
réduire l'encombrement du détecteur, le barillet est maintenu dans sa première position
par un verrou 14, le barillet étant précontraint dans sa première position de manière
à tourner vers sa seconde position sous l'effet de ladite précontrainte lorsque le
verrou s'efface. Par ailleurs, le verrou fait partie intégrante du premier mécanisme,
de manière à s'effacer lorsque le premier mécanisme est libéré. Dans l'exemple de
réalisation représenté, le verrou 14 est placé à une extrémité de la tige 12.
[0052] On se réfère maintenant aux figures 6 et 7 sur lesquelles est représenté un exemple
d'application d'un détecteur selon l'invention à un dispositif de déconfinement pyrotechnique.
Le dispositif de déconfinement comprend une chaîne de découpe pyrotechnique 41 plaquée
contre la paroi d'une enceinte 40. L'enceinte contient une charge explosible 43. On
utilise un détecteur dont l'action est l'activation d'un détonateur 31. Le détonateur
31 est agencé pour initier la chaîne de découpe pyrotechnique. La chaîne de découpe
41 quant à elle est agencée pour fragiliser ou découper l'enceinte 40.
[0053] Si le détecteur est éloigné de la chaîne de découpe, on peut ajouter une ligne de
transmission pyrotechnique 42 de manière à transmettre l'action du détecteur à la
chaîne de découpe.
[0054] On se réfère à la figure 8a sur laquelle est représentée une section d'un exemple
de réalisation d'une chaîne de découpe pyrotechnique 41 du type cordeau découpeur.
Un cordeau découpeur est une charge linéaire à effet diédrique (même effet que les
charges creuses). Le cordeau découpeur comprend une enveloppe 50 réalisée en matériau
à projeter. Plusieurs matériaux conviennent pour réaliser l'enveloppe. On utilise
de manière classique un matériau à base de plomb ou d'argent. L'enveloppe contient
un explosif 51. On utilise de manière classique de l'hexogène (connu sous l'acronyme
RDX dans la littérature anglo-saxonne) ou de l'hexa-nitro-stilbène (HNS). On connaît
par exemple des cordeaux de type RDX-Pb ou encore de type HNS-Ag. L'ensemble de l'enveloppe
50 et de l'explosif 51 peut être lui-même contenu dans un dispositif de protection
thermique ou plus simplement dans une mécanique de maintient.
[0055] On se réfère à la figure 9a sur laquelle est représenté un mode de réalisation alternatif
d'une chaîne de découpe pyrotechnique. La chaîne de découpe représentée sur cette
figure est de type marteau pyrotechnique.
[0056] Un marteau pyrotechnique comprend une enceinte 52 pouvant aussi assurer une protection
thermique. L'enceinte a sensiblement une forme en U profilé, formant une cavité dans
laquelle est placé un explosif 53. Par ailleurs, l'enceinte contient une lame 54 permettant
de fermer la cavité. La lame 54 est disposée en regard de l'enceinte 40 à découper,
en ménageant un espace vide 55 entre la lame 54 et l'enceinte 40. La détonation de
l'explosif 53 projette la lame. L'impact de la lame génère une onde de choc sur la
structure de l'enceinte à découper. Le choc est capable d'engendrer une fissure qui
va se propager.
[0057] Bien entendu, d'autres solutions peuvent être utilisées pour réaliser une chaîne
de découpe pyrotechnique. On peut citer par exemple l'utilisation d'une composition
de type thermite (non représentée). Une telle composition est bien connue de l'homme
du métier.
[0058] On se réfère maintenant à la figure 5 sur laquelle sont représentés des accessoires
complémentaires. On peut adjoindre d'autres barrières ou éléments sensibles à la température
61 de façon à renforcer les états de sécurité (plusieurs niveaux d'inhibition) ou
la détection. Ces accessoires peuvent être insérés dans la chaîne pyrotechnique désalignée
du détecteur. L'action des ces accessoires peut être d'origine mécanique ou électronique.
[0059] Selon un mode de réalisation avantageux, on peut adjoindre un dispositif d'inhibition
au dispositif de déconfinement, pour inhiber le système au moment du tir du missile.
En effet, les températures en vol libre du missile (échauffement cinétique d'environ
500°C) sont proches de celles atteintes lors d'un incendie de fuel. L'inhibition peut
être réalisée par un tiroir 60 faisant partie du détecteur. On peut inhiber l'action
du détecteur à plusieurs niveaux. Par exemple, on peut ajouter des vérins électro-mécaniques
62 permettant de bloquer le mouvement du barillet en enclenchant un ergot.
[0060] Le dispositif d'inhibition présente une commande, la commande étant apte à recevoir
un ordre externe. Le dispositif d'inhibition est configuré pour neutraliser le dispositif
de déconfinement lorsqu'un ordre externe est reçu par la commande. Dans l'exemple
présenté, le dispositif d'inhibition fait partie intégrante du détecteur et inhibe
directement l'action du détecteur.
1. Détecteur à action brusque et irréversible, comprenant au moins:
- un boîtier (2) renfermant un premier mécanisme mobile (12, 13) précontraint dans
une position initiale
- un premier matériau (10) sensible à la température, agencé pour maintenir le premier
mécanisme mobile dans sa position initiale, et configuré pour libérer le premier mécanisme
de sa position initiale lorsque la température du premier matériau atteint une première
valeur θ1,
caractérisé en ce que le premier matériau 10 est retenu dans un support (11) extérieur au boîtier (2) et
solidaire dudit boîtier, ledit support (11) présentant des ouvertures permettant au
matériau 10 d'être en contact direct avec la température ambiante, ledit matériau
(10) travaillant en compression.
2. Détecteur selon la revendication 1 comprenant en outre:
- un second mécanisme mobile (22, 23) précontraint dans une position initiale;
- un second matériau sensible à la température, agencé pour maintenir le second mécanisme
dans sa position initiale, et configuré pour libérer le second mécanisme de sa position
initiale lorsque la température du second matériau atteint une seconde valeur θ2,
la seconde valeur θ2 étant supérieure à la première valeur θ1, le premier et le second
mécanisme étant agencés de manière à produire l'action brusque du détecteur uniquement
lorsque le premier et le second mécanisme sont tous les deux libérés.
3. Détecteur selon les revendication 1 et 2 dans lequel le premier matériau 10 présente
une forme sensiblement cylindrique, le support (11) étant constitué des disques (11a),
traversés par le premier matériau 10, ces disques étant reliés entre eux par des ailes
(11b).
4. Détecteur selon les revendication 1 et 2 dans lequel le premier matériau 10 présente
une forme sensiblement cylindrique, le support (11) ayant la forme d'un tube perforé
de multiples trous traversant, dans lequel le premier matériau (10) est retenu.
5. Détecteur selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel l'action
brusque du détecteur est l'activation d'une charge pyrotechnique.
6. Détecteur selon la revendication 5 dans lequel le second mécanisme comprend un percuteur
configuré pour activer la charge pyrotechnique lors de la libération du second mécanisme
si le premier mécanisme a été libéré.
7. Détecteur selon la revendication 6 comprenant en outre un barillet agencé dans une
première position lorsque le premier mécanisme est dans sa position initiale, le barillet
étant configuré pour empêcher le percuteur d'activer la charge pyrotechnique lorsque
le barillet est dans sa première position, le barillet étant articulé en rotation
pour être dans une seconde position lorsque le premier mécanisme est libéré, le barillet
étant configuré pour permettre au percuteur d'activer la charge pyrotechnique lorsque
le barillet est dans sa seconde position.
8. Détecteur selon la revendication 7 dans lequel le premier mécanisme comprend un verrou
(14) agencé pour maintenir le barillet (30) dans sa première position tant que le
premier mécanisme est dans sa position initiale, le barillet étant précontraint dans
sa première position de manière à tourner vers sa seconde position sous l'effet de
ladite précontrainte lorsque le premier mécanisme est libéré.
9. Dispositif de déconfinement pyrotechnique comprenant au moins un détecteur selon la
revendication 8 et une chaîne de découpe pyrotechnique (41), dans lequel le détecteur
(1) est agencé de sorte que l'activation du détonateur initie la chaîne de découpe
pyrotechnique.
10. Dispositif de déconfinement selon la revendication 9 dans lequel la chaîne de découpe
pyrotechnique est un cordeau découpeur (50, 51), un marteau pyrotechnique (52, 53,
54, 55) ou une composition de type thermite.
11. Système comprenant un dispositif de déconfinement selon la revendication 10, une enceinte
(40) et une charge explosible (43) placée dans l'enceinte, la chaîne de découpe (41)
étant agencée pour fragiliser ou découper l'enceinte.
12. Système selon la revendication 11 comprenant en outre un dispositif d'inhibition présentant
une commande, la commande étant apte à recevoir un ordre externe, le dispositif d'inhibition
étant configuré pour neutraliser le dispositif de déconfinement lorsqu'un ordre externe
est reçu par la commande.