[0001] L'invention se rapporte à une chambre de post-combustion de turboréacteur et concerne
plus particulièrement un perfectionnement du système d'allumage de ladite post-combustion.
[0002] La post-combustion est utilisée dans les avions militaires pour augmenter rapidement
la poussée du moteur et par conséquent la vitesse de l'avion lorsque les conditions
de vol l'exigent.
[0003] Le brevet US 5 396 761 décrit une chambre de post combustion comprenant plusieurs
brûleurs s'étendant radialement dont l'un est équipé d'un système d'allumage comprenant
une bougie associée à un injecteur. Ce dernier comporte des orifices orientés à l'opposé
de la bougie de sorte que l'allumage n'est pas assuré pour toutes les conditions de
fonctionnement du réacteur.
[0004] Le brevet US 3 931 707 décrit une chambre de post-combustion équipée d'un anneau
brûleur qui comporte une pluralité de buses délivrant du carburant en amont d'une
couronne d'aubes fixes où le carburant se mélange à de l'air entrant dans l'anneau
par une fente aval. Une bougie permet d'enflammer ce carburant. Cependant, rien ne
permet de contrôler la vaporisation du carburant pour que le mélange s'enflamme dans
toutes les conditions de vol.
[0005] L'invention s'applique à un type voisin de chambre de combustion équipée d'un brûleur
annulaire et d'une bougie capable d'engendrer des étincelles pour l'allumage de la
post combustion. Dans un tel système, l'extrémité de la bougie est placée en regard
d'un point d'une rampe annulaire de distribution de carburant. Dans ce type de post-combustion,
en effet, en fonction de l'altitude et de la vitesse de l'avion au moment du déclenchement
de ladite post combustion, la pression et la température d'injection du carburant
dans la rampe peuvent être trop faibles ou trop variables. On ne peut en effet intervenir
directement sur la pression d'injection dans la rampe annulaire. Par conséquent, l'allumage
est incertain et, parfois, la post combustion ne se déclenche pas, sans qu'on puisse
nécessairement incriminer le fonctionnement de la bougie. L'invention permet de résoudre
ce problème.
[0006] Plus particulièrement, l'invention concerne une chambre de post-combustion comportant
une rampe annulaire d'injection de carburant et une bougie d'allumage montée au voisinage
de ladite rampe annulaire, caractérisé en ce qu'un injecteur d'allumage est installé
en regard de ladite bougie et est connecté à des moyens d'alimentation de carburant
spécifiques aptes à délivrer ledit carburant sous une pression contrôlée indépendante
des conditions d'alimentation de ladite rampe annulaire.
[0007] Ainsi, l'injecteur d'allumage spécifique alimenté par une source de carburant différente
de celle qui alimente le brûleur et venant pulvériser du carburant pendant quelques
secondes en regard de la bougie d'allumage, garantit la mise à feu de la post-combustion.
[0008] Une fois la post-combustion déclenchée, la source d'alimentation spécifique de l'injecteur
d'allumage peut être arrêtée jusqu'au prochain déclenchement de post-combustion. La
bougie émet plusieurs étincelles par seconde jusqu'à l'allumage. La période d'allumage
dure quelques secondes, par exemple entre trois et dix secondes.
[0009] L'injecteur est pourvu d'une buse spéciale qui vaporise le jet en particules très
fines inférieures à cinquante microns.
[0010] Dans un mode de réalisation où la rampe annulaire est montée dans un anneau brûleur,
ledit injecteur fait saillie à l'intérieur de cet anneau, à l'arrière de la bougie.
[0011] Dans une chambre de post-combustion, on distingue classiquement un flux primaire
chaud interne où les gaz délivrés par la turbine s'écoulent et un flux secondaire
plus froid, externe, séparé du flux primaire par une virole. Dans le cas où l'anneau
brûleur est placé dans le flux primaire chaud, l'injecteur et la bougie sont logés
dans un fourreau protecteur fixé à un carter extérieur, communément appelé carter
de réchauffe et débouchant dans ledit anneau brûleur. Ce fourreau protecteur isole
le système d'allumage dudit flux primaire chaud. En outre, le fourreau protecteur
comporte avantageusement des orifices de ventilation communiquant avec le flux secondaire
froid. De cette façon, de l'air froid circule en permanence à l'intérieur du fourreau
protecteur pour maintenir le système d'allumage à une température acceptable.
[0012] L'invention sera mieux comprise et d'autres avantages de celle-ci apparaîtront mieux
à la lumière de la description qui va suivre d'un turboréacteur à chambre de post-combustion
conforme à son principe, donnée uniquement à titre d'exemple et faite en référence
aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une demi-coupe partielle de la partie amont d'une chambre de post-combustion
dans laquelle l'anneau brûleur est disposé dans le flux secondaire ;
- la figure 2 montre schématiquement à plus grande échelle la disposition de l'injecteur
aéromécanique et de la bougie d'allumage par rapport à l'anneau brûleur ;
- la figure 3 est une vue en perspective de l'anneau brûleur, selon la flèche 3 de la
figure 2 et montrant la connexion de l'injecteur spécifique ;
- la figure 4 est une vue en perspective selon la flèche 4 de la figure 2 montrant l'anneau
brûleur et l'injecteur spécifique ; et
- la figure 5 est une coupe selon un plan radial de la chambre de post combustion montrant
le système d'allumage de l'anneau brûleur lorsque ce dernier est situé dans le flux
primaire relativement chaud.
[0013] En se reportant aux figures 1 à 4, on a représenté une partie de la chambre de post-combustion
11 d'un turboréacteur 12 située en aval de la turbine (non représentée) dans l'axe
X'X de celle-ci. Classiquement, le carter 14 de la chambre de post combustion est
raccordé par boulonnage à l'extrémité d'un carter diffuseur 16 encore appelé carter
de réchauffe. Un carter intérieur d'échappement 18 est raccordé à un cône d'éjection
19 s'étendant axialement dans la partie centrale dudit carter diffuseur 16.
[0014] Dans l'espace défini entre le carter 18 et le cône 19, d'une part et ledit carter
diffuseur 16, d'autre part, se trouve agencée une virole 20 dite "confluence" qui
sépare et canalise les flux gazeux primaire F
1, intérieur et secondaire F
2, extérieur. Le flux primaire F
1 des gaz issus de la turbine est à haute température tandis que le flux secondaire
F
2 provenant du compresseur est à relativement basse température et permet de refroidir
les éléments de structure de la chambre de post-combustion. Une chemise interne 22
portée par le carter 14 délimite la chambre de post combustion en aval d'un système
de combustion 25 comprenant essentiellement un anneau brûleur 26 et des bras radiaux
27 s'étendant à partir de l'anneau brûleur vers l'intérieur de la chambre de post-combustion
jusqu'au voisinage de l'axe X'X de celle-ci.
[0015] La chemise 22 et le carter 14 définissent entre eux un canal de refroidissement 28,
annulaire, s'étendant tout autour de la chambre de post combustion 11.
[0016] Les bras radiaux 27 sont au nombre de neuf, régulièrement répartis circonférentiellement.
Chaque bras a une section en V dont les ailes divergent vers l'arrière et forment
deux rampes rectilignes d'éjection de carburant pulvérisé, constituant une structure
dite "accroche-flamme". Chaque bras présente dans sa partie radiale la plus extérieure
un élément 30 profilé aérodynamiquement, par lequel il est raccordé au carter 16.
Cet élément permet de canaliser le flux secondaire, notamment vers le canal de refroidissement
annulaire 28. Ces bras, destinés à entretenir la combustion au centre de la chambre
de post-combustion sont de conception classique et ne sont pas concernés par l'invention
; ils ne seront donc pas décrits plus en détail.
[0017] L'anneau brûleur 26 du système de post-combustion 25 est sensiblement de révolution
autour de l'axe X'X ; il est porté par les éléments 30. L'anneau brûleur s'ouvre vers
l'arrière entre les bras 27 et la chemise interne 22. La partie s'ouvrant vers l'arrière
présente une section en V selon un plan radial passant par l'axe X'X. L'anneau brûleur
26 abrite une rampe annulaire d'injection de carburant 34 comprenant un tube de pulvérisation
36 interne, percé d'une pluralité de trous 35 de très faible diamètre et s'étendant
à l'intérieur d'un tube protecteur 38 (percé de trous de relativement grand diamètre
espacés régulièrement circonférentiellement) formant écran anti-rayonnement pour la
protection thermique du tube de pulvérisation. Avantageusement, les trous 35 du tube
de pulvérisation 36 coïncident avec les trous du tube protecteur 38. La rampe annulaire
34 s'étend sur pratiquement toute la circonférence de l'anneau brûleur 26. De façon
connue, ledit anneau brûleur est alimenté en carburant par un conduit 40 relié à une
source d'alimentation principale de carburant, non représenté.
[0018] En un point de l'anneau brûleur 26, une bougie d'allumage 42 est classiquement installée
au voisinage de la rampe annulaire de pulvérisation 34. Elle est engagée à coulissement
dans un manchon 43 qui comporte une bride 44 coulissant elle-même dans l'espace défini
entre la paroi externe de l'anneau brûleur 26 et un cadre 45 soudé à celui-ci, autour
du trou par lequel l'extrémité de la bougie pénètre dans ledit anneau brûleur.
[0019] Selon une caractéristique importante de l'invention, un injecteur d'allumage 48,
est installé en regard de ladite bougie 42 et est connecté à des moyens d'alimentation
de carburant spécifiques, aptes à délivrer ledit carburant sous une pression contrôlée
indépendante des conditions d'alimentation de ladite rampe annulaire. L'injecteur
48 est lui-même dit spécifique puisqu'il est alimenté par une source de carburant
spéciale (non représentée) par un conduit particulier 49.
[0020] L'embout de pulvérisation de l'injecteur 48, qui fait saillie dans l'anneau brûleur
est engagé à coulissement dans un manchon 47 qui comporte une bride 50 coulissant
elle-même dans l'espace défini entre la paroi de l'anneau brûleur (à l'avant de celui-ci)
et un cadre 51 soudé à celui-ci autour du trou par lequel ledit embout pénètre dans
l'anneau brûleur.
[0021] L'injecteur spécifique 48 est ici du type aéromécanique. Il est muni d'une buse de
pulvérisation fine du carburant, capable de délivrer des particules de taille inférieure
à cinquante microns. L'injecteur est placé de façon que l'extrémité de la bougie 42
(où se produit l'étincelle) se trouve dans le cône de vaporisation 54 de l'injecteur.
[0022] La figure 5 illustre une variante dans laquelle l'anneau brûleur 26a est disposé
dans le flux primaire chaud F
1 (ce qui dépend de la conception générale du réacteur). Dans ce mode de réalisation,
les éléments de structure analogues à ceux précédemment décrits portent les mêmes
références numériques. Ils ne seront pas décrits à nouveau. Du fait de l'emplacement
de l'anneau brûleur, il est prévu de protéger le système d'allumage (injecteur spécifique
48a et bougie 42a) dans un fourreau protecteur 60 fixé au carter 16 et communiquant
avec l'anneau brûleur. Le fourreau 60 traverse donc le flux secondaire F2.
[0023] En outre, le fourreau protecteur comporte des orifices de ventilation 62 communiquant
avec le flux secondaire froid. Ainsi, l'intérieur du fourreau est en permanence traversé
par un courant d'air froid. Un écran de protection thermique 64 est également placé
entre l'injecteur et l'extrémité de la bougie. Il présente un passage 65 en regard
de l'orifice de pulvérisation de l'injecteur spécifique. Un caisson de ventilation
annulaire 66 est installé à l'intérieur de l'anneau brûleur 26a.
[0024] Au moment de la mise à feu de la post combustion, le carburant est injecté dans l'anneau
brûleur 26 et les bras 27 et, simultanément mais avec des conditions de pression différentes,
une petite quantité de carburant supplémentaire est injectée grâce à l'injecteur spécifique
48. Les étincelles produites par la bougie 42 se créent dans le cône de pulvérisation
de l'injecteur, ce qui provoque l'inflammation du carburant injecté par l'injecteur
spécifique, puis celle du carburant délivré le long de l'anneau brûleur et des bras.
1. Chambre de post-combustion (11) comportant une rampe annulaire d'injection de carburant
(34) et une bougie d'allumage (42) montée au voisinage de ladite rampe annulaire,
caractérisé en ce qu'un injecteur d'allumage (48) est installé en regard de ladite bougie et est connecté
à des moyens d'alimentation de carburant spécifiques (49) aptes à délivrer ledit carburant
sous une pression contrôlée indépendante des conditions d'alimentation de ladite rampe
annulaire.
2. Chambre de post-combustion selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit injecteur (48) est équipé d'une buse de pulvérisation fine dudit carburant.
3. Chambre de post-combustion selon l'une des revendications précédentes, dans lequel
ladite rampe annulaire est montée dans un anneau brûleur (26), caractérisé en ce que ledit injecteur (48) est monté dans ledit anneau brûleur (26) et débouche à l'intérieur
de celui-ci, au voisinage de ladite bougie.
4. Chambre de post-combustion selon l'une des revendications 2 ou 3, du type dans lequel
ledit anneau brûleur est disposé dans le flux primaire chaud (F2) de ladite chambre
de combustion, caractérisé en ce que l'injecteur (48a) et la bougie (42a) sont logés dans un fourreau protecteur (60)
fixé à un carter extérieur et débouchant dans ledit anneau brûleur (26a).
5. Chambre de post-combustion selon la revendication 4, caractérisé en ce que ledit fourreau protecteur comporte des orifices de ventilation (62) communiquant
avec le flux secondaire froid de ladite chambre de post combustion.
6. Turboréacteur, caractérisé en ce qu'il comprend une chambre de post-combustion selon l'une des revendications précédentes.