[0001] La présente invention concerne le domaine de l'industrie des revêtements d'aires
de stationnement, routiers et analogue, en particulier des pavés en béton et a pour
objet un pavé en béton autobloquant et drainant.
[0002] Actuellement, il existe différents types de pavés en béton pour la réalisation de
surfaces destinées à la circulation de véhicules, au stationnement de véhicules ou
encore de simples surfaces destinées à des passages seulement périodiques de véhicules
et/ou de piétons. De tels pavés sont généralement munis de moyens d'emboîtement permettant
leur blocage suivant deux directions dans le plan horizontal, ces moyens étant souvent
des formes géométriques prévues sur les bords desdits pavés et présentant une symétrie
inverse entre les bords parallèles des pavés.
[0003] En outre, les pavés connus sont équipés d'éléments distanceurs de faible épaisseur
également prévus sur leurs bords et permettant d'assurer la formation d'un joint de
séparation destiné à être comblé par un remplissage de sable.
[0004] Les pavés connus permettent de répondre de manière relativement correcte aux exigences
de blocage et d'anti-déboîtement hors d'une surface posée dans les cas où des critères
de circulation très stricts peuvent être remplis, à savoir des vitesses de déplacement
relativement faible engendrant de très faibles vibrations.
[0005] En effet, les pavés existants actuellement, de type autobloquant ou non présentent
des bords parfaitement verticaux, de même que les distanceurs dont ils sont équipés,
de sorte que le sable de jointoiement permet uniquement de réaliser, par vibration,
un blocage efficace, suivant les deux directions dans le plan horizontal.
[0006] De plus, les joints entre les pavés permettent, certes, un léger drainage des eaux
de pluies, mais, du fait de leur faible largeur, ces joints sont très rapidement comatés
par les poussières et autres pollutions, de sorte qu'ils deviennent inopérants.
[0007] Or, du fait du développement rapide de la démographie et donc d'un développement
correspondant de l'urbanisation par une multiplication des surfaces bâties, qui entraîne
un accroissement correspondant des voies de désertes ainsi que des aires de stationnement,
il se produit une imperméabilisation croissante des sols. En effet, les eaux de pluies,
notamment dans le cas de fortes et très fortes précipitations, à savoir dans le cas
de pluies d'orages, ne peuvent pas s'infiltrer dans le sol et ruissellent jusqu'à
des moyens de collectes de ces eaux, tels que les bouches d'égouts et alimentent donc
en majorité les réseaux d'égouts et, de ce fait les stations de traitement des eaux.
Il en résulte, en particulier dans le cas d'orages violents une sursaturation des
réseaux d'égouts ayant pour conséquence éventuelle des inondations et en tout état
de cause une surcharge des stations d'épuration qui sont alors alimentées par des
eaux faiblement chargées dont le plus grand volume ne nécessiterait pas un traitement
lourd, tel que celui effectué dans les stations d'épuration.
[0008] Il est donc actuellement nécessaire pour répondre à ces besoins, de surdimensionner
aussi bien les réseaux de transport des eaux à traiter que les stations d'épuration,
ce qui entraîne de très fortes dépenses devant généralement être supportées par l'ensemble
de la communauté.
[0009] Or, du fait du développement rapide des moyens limitant les pollutions atmosphériques,
aussi bien par les véhicules qu'autres, les eaux de pluies n'entraînent plus, en particulier
sur les aires de stationnements et dans les voies de désertes privées, de pollutions
importantes déposées sur ces aires et ces voies, de sorte que la filtration naturelle
effectuée par le sol serait suffisante pour délivrer à la nappe phréatique une eau
de bonne qualité.
[0010] Il se pose donc un problème de limitation du ruissellement des eaux de pluie, ruissellement
qui est particulièrement important au début des averses, et notamment des averses
orageuses, de manière à induire une infiltration maximale de ces eaux et un ruissellement
minimal correspondant en direction des collecteurs d'égouts, voire à éviter totalement
cedit ruissellement.
[0011] En outre, il est également nécessaire d'éviter un descellement des pavés, qui serait
dû aux vibrations induites par la circulation et qui aurait pour conséquence une détérioration
rapide de la surface ou voie pavée.
[0012] La présente invention a pour but de pallier ces inconvénients en proposant un pavé
en béton autobloquant et drainant permettant d'assurer simultanément un autoblocage
et un verrouillage en position contre un arrachement et favorisant l'infiltration
de l'eau dans le sous-sol sans ruissellement en direction des réseaux de transport
vers les stations d'épuration.
[0013] A cet effet, le pavé en béton autobloquant conforme à l'invention est caractérisé
en ce qu'il est pourvu à ses coins de taquets écarteurs et d'autoblocage permettant
d'assurer une pause à joints décalés dans une direction et continus dans une autre
direction, les joints décalés étant de largeur double de celle des joints continus
et les taquets assurant un autoblocage suivant les joints continus, un blocage dans
l'autre direction étant assuré par disposition en quinconce.
[0014] L'invention sera mieux comprise, grâce à la description ci-après, qui se rapporte
à un mode de réalisation préféré, donné à titre d'exemple non limitatif, et expliqué
avec référence aux dessins schématiques annexés, dans lesquels :
la figure 1 est une vue partielle en plan représentant la pause de pavés conformes
à l'invention, et
la figure 2 est une vue en perspective d'un pavé conforme à l'invention.
[0015] La figure 1 représente un pavage réalisé par mise en oeuvre de pavés autobloquants
1 disposés en quinconce, c'est-à-dire avec des joints décalés 2 et des joints continus
3.
[0016] Conformément à l'invention, chaque pavé autobloquant 1 est pourvu à ses coins de
taquets 4 écarteurs et d'autoblocage permettant d'assurer une pause à joints décalés
2 dans une direction et continus 3 dans une autre direction, les joints décalés 2
étant de largeur double de celle des joints continus 3, et les taquets 4 assurant
un autoblocage suivant les joints continus 3, un blocage dans l'autre direction étant
assuré par disposition en quinconce.
[0017] Selon une caractéristique de l'invention, et comme le montre plus particulièrement
la figure 2 des dessins annexés, les taquets 4 écarteurs et d'autoblocage se présentent
avantageusement comme des éléments en forme de cornière, dont l'extrémité tournée
vers la face supérieure du pavé 1 est réalisée en forme de pointe, dont les parties
obliques s'étendent de part et d'autre du coin correspondant.
[0018] Les taquets 4 présentent des côtés, dont la longueur est égale à la moitié de la
distance séparant les bords verticaux correspondants de deux taquets 4 successifs.
Ainsi, lors d'une pause en quinconce des pavés 1, les taquets 4 de deux pavés successifs
alignés le long d'un joint continu 3 pénètrent dans l'intervalle délimité entre les
taquets 4 prévus au coin du bord du pavé 1 disposé en quinconce par rapport aux deux
pavés précédents, comme il ressort plus particulièrement de la figure 1 des dessins
annexés. Il en résulte que tous les pavés 1 sont bloqués entre eux dans la direction
des joints continus 3.
[0019] Sur les côtés des pavés 1 perpendiculaires à ceux réalisant le blocage en direction
des joints continus 3, par interpénétration des taquets 4, les taquets 4 desdits pavés
1 s'appuient l'un contre l'autre au niveau des coins par leur face externe, réalisant
entre lesdits pavés 1, les joints décalés 2 de largeur double de celle des joints
continus 3. Ainsi, au niveau de chaque joint décalé 2, il est obtenu un espace agrandi
favorisant le drainage de l'eau à travers le sable de jointoiement ou analogue en
direction du sous-sol. Ce mode de réalisation permet donc de diriger l'eau de ruissellement
vers les joints décalés 2, en vue de l'infiltration dans le sous-sol.
[0020] La prévision, à l'extrémité supérieure des taquets 4 d'une pointe, dont les parties
obliques s'étendent de part et d'autre du coin correspondant permet, en outre, de
réaliser un espace de jointoiement à surface tronconique ou en forme de tronc de pyramide
inversé réalisant une autocompression sous un effort d'arrachement. Ainsi, le remplissage
de sable de jointoiement, qui a pour but initial de réaliser une stabilisation des
pavés dans le plan horizontal, a, en outre, pour effet de former un moyen d'autoblocage
en coopération avec les taquets 4.
[0021] La formation de ce moyen d'autoblocage résulte du fait qu'une tentative d'arrachement
d'un pavé a pour effet d'induire un déplacement du tronc de cône ou de pyramide formé
entre les taquets 4 voisins en direction de l'ensemble correspondant du pavé restant
en place. Or, du fait de l'existence de taquets 4 identiques sur chaque côté d'un
pavé 1, le déplacement relatif tendrait à provoquer un déplacement identique. Un tel
déplacement n'est, cependant, pas possible du fait qu'il induit simultanément une
compression du sable de jointoiement, cette compression s'effectuant, en fait, en
cascade et aboutissant à un blocage total empêchant tout arrachement.
[0022] Le sable de jointoiement est un sable concassé de granulométrie usuelle et est destiné
à assurer un remplissage parfait des joints entre les bords des pavés adjacents et
à se comprimer entre lesdits bords, en service.
[0023] Le mode de réalisation conforme à l'invention permet donc l'obtention de joints linéaires
continus 3 de faible largeur et de joints décalés 2 larges absorbants. Il en résulte
que le roulement de roues de petites tailles sur une surface ainsi réalisée, en particulier
de chariots à provisions, de poussettes ou autre.
[0024] De plus, la répartition et le dimensionnement des joints 2 et 3, multidirectionnels,
assurent la fonction hydraulique d'absorption des eaux de pluies vers le lit de pose
avec une perméabilité K = 1 m/s.
[0025] Selon une autre caractéristique de l'invention, et afin d'améliorer l'absorption
des pics de précipitation, en particulier au début des averses, le corps de chaque
pavé 1 est avantageusement réalisé sous forme d'un élément multicouches, dont la couche
de surface extérieure de roulement présente des caractéristiques de résistance mécanique
aux chocs et à l'abrasion et est perméable ou imperméable et dont la couche de support
est constituée par un béton poreux formant une structure réservoir. De préférence,
la couche de surface extérieure, de forte résistance mécanique présente une épaisseur
relativement faible par rapport à l'épaisseur totale du pavé 1, à savoir préférentiellement
de l'ordre de 1/5 de la hauteur totale.
[0026] Une telle constitution du pavé 1 permet que l'essentiel de la masse de ce dernier
est donc poreux et favorise une augmentation très importante du potentiel d'absorption
quasi-instantané de l'eau. Ainsi, l'eau de pluie, qui s'infiltre dans les joints 2
et 3, peut très rapidement être absorbée par la couche de support du pavé, sous la
couche de surface extérieure, de sorte que le ruissellement peut être réduit dans
une très large mesure et que le rejet d'eau dans le réseau d'égout est réduit en conséquence,
voire totalement supprimé. Cette capacité d'absorption de l'eau permet un stockage
temporaire des pluies les plus intenses, donc au début des précipitations une restitution
du volume des eaux ainsi stockées, en débit contrôlé, pouvant s'effectuer ensuite
vers les soubassements.
[0027] Grâce à l'invention, il est possible de réaliser un pavé en béton autobloquant présentant
une fonction de drainage particulièrement efficace et qui est adaptée à la mise en
oeuvre dans les voiries piétonnes et de faibles circulations, ainsi que dans les entrées
privatives, les cours d'écoles, les aires de stationnements..., permettant une réduction
importante des moyens de collecte d'eau usée habituels.
[0028] En outre, la mise en oeuvre de pavé conforme à l'invention permet de répondre de
manière particulièrement pertinente aux problèmes d'environnement posés par le fort
développement de l'urbanisme et d'améliorer le bilan écologique du traitement de l'eau
par réalisation d'une filtration naturelle d'une grande partie des eaux de précipitations.
[0029] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation décrit et représenté
aux dessins annexés. Des modifications restent possibles, notamment du point de vue
de la constitution des divers éléments ou par substitution d'équivalents techniques,
sans sortir pour autant du domaine de protection de l'invention.
1. Pavé en béton autobloquant caractérisé en ce qu'il est pourvu à ses coins de taquets (4) écarteurs et d'autoblocage permettant d'assurer
une pause à joints décalés (2) dans une direction et continus (3) dans une autre direction,
les joints décalés (2) étant de largeur double de celle des joints continus (3), et
les taquets (4) assurant un autoblocage suivant les joints continus (3), un blocage
dans l'autre direction étant assuré par disposition en quinconce.
2. Pavé, suivant la revendication 1, caractérisé en ce que les taquets (4) écarteurs et d'autoblocage se présentent comme des éléments en forme
de cornière, dont l'extrémité tournée vers la face supérieure du pavé (1) est réalisée
en forme de pointe, dont les parties obliques s'étendent de part et d'autre du coin
correspondant.
3. Pavé, suivant l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que les taquets (4) présentent des côtés, dont la longueur est égale à la moitié de la
distance séparant les bords verticaux correspondants de deux taquets (4) successifs.
4. Pavé, suivant l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que son corps est réalisé sous forme d'un élément multicouches, dont la couche de surface
extérieure de roulement présente des caractéristiques de résistance mécanique aux
chocs et à l'abrasion et est perméable ou imperméable et dont la couche de support
est constituée par un béton poreux formant une structure réservoir.
5. Pavé, suivant la revendication 4, caractérisé en ce que la couche de surface extérieure, de forte résistance mécanique présente une épaisseur
relativement faible par rapport à l'épaisseur totale du pavé (1), à savoir préférentiellement
de l'ordre de 1/5 de la hauteur totale.