[0001] L'invention concerne les tubes électroniques amplificateurs fonctionnant en hyperfréquence.
Elle s'applique plus particulièrement aux tubes à ondes progressives (TOP) appelés
aussi TWT (de l'anglais Traveling Wave Tube), et c'est donc à propos d'un tel tube
qu'elle sera décrite. L'invention est utile notamment pour réaliser des TOP de petites
dimensions radiales fonctionnant à des fréquences élevées (typiquement 30 GHz). De
tels tubes servent par exemple à la transmission de signaux de télécommunication entre
la terre et des satellites.
[0002] On rappelle sommairement qu'un TOP est un tube à vide utilisant le principe de l'interaction
entre un faisceau d'électrons et une onde électromagnétique hyperfréquence, pour transmettre
à l'onde hyperfréquence une partie de l'énergie contenue dans le faisceau d'électrons,
de manière à obtenir en sortie du tube une onde hyperfréquence d'énergie plus grande
que celle de l'onde injectée à l'entrée du tube.
[0003] La figure 1 rappelle le principe général d'un TOP. Le TOP représenté est un TOP à
hélice, mais d'autres types de TOP tels que les TOP à cavités couplées, les TOP à
guides repliés en méandres, etc., sont tout aussi bien concernés par l'invention.
[0004] Les TOP comportent un fourreau tubulaire allongé 10 dans lequel le vide est fait,
avec à une première extrémité un canon à électrons 11 émettant un faisceau d'électrons
12 et, à une deuxième extrémité, un collecteur 14 ; le collecteur recueille les électrons
qui ont cédé une partie de leur énergie de départ à l'onde électromagnétique qu'on
veut amplifier. Le faisceau d'électrons est sensiblement cylindrique sur presque toute
la longueur du tube entre le canon 11 et le collecteur 14. Cette forme cylindrique
de faisceau est obtenue d'une part grâce à la forme de la cathode 16 du canon (cathode
convergente en forme de cuvette), et d'autre part grâce à des moyens de focalisation
magnétique prévus sur toute la longueur du fourreau entre la sortie du canon à électrons
11 et l'entrée du collecteur 14. Ces moyens de focalisation sont des aimants permanents
annulaires 18, aimantés axialement et d'aimantation alternée d'un aimant au suivant
; ces aimants entourent le fourreau et sont séparés les uns des autres par des pièces
polaires 20 à forte perméabilité magnétique.
[0005] Dans le cas d'un TOP à hélice, le faisceau d'électrons passe à l'intérieur d'une
structure conductrice en hélice 22 le long de laquelle circule l'onde électromagnétique
hyperfréquence à amplifier ; l'amplification d'énergie hyperfréquence se produit par
interaction entre cette onde et le faisceau d'électrons passant au centre de celle-ci.
L'hélice sert à ralentir l'onde hyperfréquence, en ce sens que si la vitesse de l'onde
qui se propage le long de l'hélice est sensiblement la vitesse de la lumière, la vitesse
de l'onde le long de l'axe de l'hélice sera seulement une fraction de la vitesse de
la lumière ; cette fraction est déterminée par le pas angulaire de l'hélice. Un guide
en méandre ou des cavités couplées peuvent jouer le même rôle de ralentisseur que
l'hélice.
[0006] Une entrée de signal hyperfréquence, 24, est connectée à une première extrémité de
l'hélice, du côté du canon à électrons 11, et une sortie de signal hyperfréquence
26 est prévue à une deuxième extrémité de l'hélice, du côté du collecteur 14.
[0007] L'entrée 24 du TOP est le plus souvent constituée par une fiche coaxiale dont l'âme
centrale est reliée électriquement à l'extrémité de l'hélice. La fiche est brasée
ou soudée au tube, et une fenêtre de céramique, brasée ou soudée dans le corps de
la fiche, est prévue pour assurer l'étanchéité au vide entre l'intérieur du tube (sous
vide) et l'extérieur (à l'air libre) tout en permettant le passage de l'onde hyperfréquence
de l'extérieur vers l'hélice.
[0008] De la même manière la sortie 26 du TOP peut être constituée par une fiche coaxiale
pourvue de moyens d'étanchéité au vide. Mais elle peut être constituée également par
un guide d'onde de section par exemple rectangulaire. Dans la fiche de sortie comme
dans la fiche d'entrée, une structure étanche au vide, avec une pièce de céramique
laissant passer les ondes hyperfréquences, doit dans tous les cas être prévue.
[0009] Les pièces d'entrée et de sortie de signal hyperfréquence sont encombrantes et difficiles
à mettre en place. Les aimants posent également des problèmes de mise en place. Ces
difficultés résultent notamment du fait que les tubes à vide nécessitent des opérations
de brasage pour assurer l'étanchéité en différents points, et des opérations d'étuvage
à haute température avec pompage, pour la mise sous vide. Les opérations d'étuvage
se font à des températures pouvant atteindre par exemple 500°C et pendant des durées
pouvant atteindre plusieurs dizaines d'heures. Les opérations de brasage comprennent
notamment des brasages entre des pièces de céramique et des pièces de métal, et ces
brasages se font par passage dans un four à des températures encore plus élevées (780°C
typiquement, ou plus). Les aimants ne peuvent normalement pas supporter ces opérations
et la mise en place des aimants doit donc en tenir compte.
[0010] En pratique le montage d'un tel TOP se fait en principe dans l'ordre des étapes suivantes
: mise en place de la structure en hélice 22 dans le fourreau du tube, mise en place
des pièces polaires le long du fourreau, mise en place et soudure sur le tube des
fiches d'entrée et sortie, soudure des connexions entre les extrémités de l'hélice
et les fiches d'entrée et sortie ; soudure du canon à électrons d'un côté, du collecteur
de l'autre côté ; puis pompage/étuvage du tube pour assurer le dégazage des pièces
internes, fermeture ou scellement du tube lorsque le vide est fait ; puis mise en
place des aimants permanents dans les intervalles périodiques entre pièces polaires
: chaque aimant est cylindrique et constitué de deux demi-anneaux placés autour du
fourreau entre deux pièces polaires consécutives ; les demi-anneaux sont serrés l'un
contre l'autre pour reconstituer un cylindre complet, par exemple grâce à un cerclage
élastique autour de chaque aimant.
[0011] Etant donné que le bon fonctionnement du TOP repose sur la qualité du champ magnétique
alternatif axial à l'intérieur de l'hélice, et que cette qualité dépend de celle des
aimants permanents, on est souvent obligé de procéder ensuite à des réglages extérieurs
manuels en collant ici ou là des pièces magnétiques supplémentaires qui corrigent
d'une manière empirique les irrégularités de répartition du champ magnétique.
[0012] Globalement, il faut retenir de cette description que la fabrication de tels tubes
est une opération difficile et coûteuse.
[0013] La présente invention vise à proposer un procédé de fabrication et une structure
de tube qui rendent la réalisation moins coûteuse sans détériorer la qualité du tube
réalisé, et même en l'améliorant du point de vue de la régularité de la distribution
des champs magnétiques obtenus le long du fourreau.
[0014] Pour y parvenir l'invention propose un procédé de fabrication de tube électronique
à vide, dans lequel le tube comporte d'une part un canon à électrons capable d'émettre
un faisceau d'électrons dans l'axe d'un fourreau cylindrique et d'autre part une série
d'aimants permanents de focalisation du faisceau, répartis autour du fourreau entre
une entrée de signal à amplifier et une sortie de signal, ce procédé étant caractérisé
en ce qu'on utilise des aimants annulaires réalisés chacun d'une seule pièce, on enfile
ces aimants d'une seule pièce sur le fourreau en même temps que des pièces polaires
entre aimants, et on procède à une opération de pompage/étuvage du tube à haute température
en présence des aimants, en vue du dégazage des pièces internes du tube, les aimants
étant réalisés en un matériau capable de retrouver l'essentiel de ses propriétés d'aimantation
après un cycle thermique à la haute température atteinte lors de l'opération de pompage/étuvage.
[0015] La haute température est de plusieurs centaines de degrés, jusqu'à environ 500°C.
[0016] Le canon à électrons est de préférence mis en place dans le fourreau par une soudure
ou un brasage local. On n'a pas besoin de passer le tube dans un four de brasage à
haute température après mise en place des aimants et avant l'opération d'étuvage (c'est-à-dire
l'opération de pompage à haute température).
[0017] Cette utilisation d'aimants étuvables à plusieurs centaines de degrés celsius permet
d'éviter d'avoir à couper en deux les aimants annulaires pour les assembler ensuite
autour du fourreau ; dans la technique antérieure, l'assemblage de deux demi-aimants
annulaires détériorait la qualité du champ magnétique de focalisation présent à l'intérieur
de l'hélice et obligeait à faire des corrections empiriques et parfois fastidieuses
après fabrication, lors des essais du tube.
[0018] Les aimants ayant cette tenue aux hautes températures peuvent être à base de samarium-cobalt
incluant des métaux de transition (cuivre, fer, zirconium notamment). Ils sont typiquement
en un matériau du type Sm
2X
17 notamment, ou X est une combinaison de plusieurs métaux de transition, incluant le
cobalt, le cuivre, le fer et le zirconium ; ils sont vendus notamment par la société
Electron Energy Corporation à Landisville USA et peuvent supporter des températures
jusqu'à 550°C au moins.
[0019] Pour utiliser au mieux ce procédé de fabrication, l'invention propose une structure
d'entrée/sortie de tube originale ; cette structure permet l'introduction des aimants
annulaires monobloc après la réalisation des brasages qui sont nécessaires pour assurer
à la fois l'étanchéité au vide et le passage des ondes hyperfréquence à l'endroit
de la structure d'entrée et de la structure de sortie. Avec la structure d'entrée/sortie
selon l'invention, il est possible de réaliser typiquement tous les brasages à 780°C
ou plus avant la mise en place des aimants, et ceci bien que les aimants soient faits
d'une seule pièce annulaire. Par structure d'entrée/sortie, on entend ici une structure
permettant le passage de signal hyperfréquence entre l'intérieur et l'extérieur du
tube, soit à l'entrée du tube, soit à la sortie. L'invention s'applique soit à l'entrée,
soit à la sortie, soit aux deux.
[0020] Ainsi, l'invention propose un tube hyperfréquence à vide, comportant un canon à électrons
capable d'émettre un faisceau d'électrons dans l'axe d'un fourreau cylindrique métallique
qui s'étend entre une entrée de signal hyperfréquence à amplifier et une sortie de
signal amplifié, ce tube étant caractérisé en ce que l'une au moins de l'entrée et
de la sortie de signal comprend une plaque diélectrique formant fenêtre de transmission
d'énergie hyperfréquence, cette plaque étant encastrée et brasée dans une ouverture
ménagée dans la paroi du fourreau, la plaque ne débordant pas au delà du périmètre
extérieur du fourreau cylindrique et fermant de manière étanche au vide la dite ouverture.
De cette manière, des aimants peuvent être enfilés sur le fourreau en passant par
dessus la fenêtre d'entrée (ou de sortie) après les opérations de brasage de cette
fenêtre. Les aimants subiront la température d'étuvage, mais pas la ou les températures
de brasage.
[0021] La plaque diélectrique est de préférence constituée en une structure tri-plaque à
deux couches diélectriques et trois niveaux de métallisation séparés par ces deux
couches ; les métallisations comprennent un premier niveau de métallisation comprenant
(dans le sens de la propagation de l'énergie) un conducteur d'entrée, un deuxième
niveau intermédiaire comprenant une métallisation reliée à une masse électrique et
une fente de couplage ménagée dans cette métallisation, et un troisième niveau de
métallisation comprenant un conducteur de sortie. Le conducteur d'entrée et le conducteur
de sortie comportent chacun une partie en regard de la fente de couplage et le passage
d'énergie se fait par la fente de couplage, entre le conducteur d'entrée et le conducteur
de sortie.
[0022] Si la structure selon l'invention se situe à l'entrée du tube, ce qui sera le cas
le plus fréquent, la métallisation d'entrée est à l'extérieur du tube, et reçoit un
signal hyperfréquence à amplifier. La métallisation de sortie est située à l'intérieur
du tube et est reliée par exemple à l'entrée d'une hélice du TOP ou d'une autre structure
de ralentissement de propagation d'onde.
[0023] Avec cette structure d'entrée ou de sortie, on peut glisser les aimants sur le fourreau
après avoir brasé sur celui-ci les plaques diélectriques constituant des fenêtres
de transmission étanches au vide, après quoi, avant ou après étuvage du tube, on soude
une fiche d'accès à la fenêtre (par exemple une fiche coaxiale soudée au laser).
[0024] La réalisation de la fenêtre et de la connexion entre l'intérieur du tube et l'extérieur
est particulièrement facile. De plus, elle permet une réduction de dimensions de l'ensemble
du tube, en minimisant la place occupée par les connexions, de sorte que cette structure
peut être utilisée avantageusement uniquement en raison de cette réduction de dimensions
et pas seulement en raison de la plus grande facilité de fabrication du tube.
[0025] Dans le cas général, c'est surtout l'entrée de signal hyperfréquence qu'il pourra
être utile de réaliser de cette manière. La fiche d'accès à la fenêtre sera en principe
une fiche coaxiale, dont l'âme sera reliée à une partie métallisée de la plaque du
côté situé à l'extérieur du tube. Mais une connexion extérieure à un guide d'onde
est également possible.
[0026] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de
la description détaillée qui suit et qui est faite en référence aux dessins annexés
dans lesquels :
- la figure 1, déjà décrite, représente la structure générale d'un TOP;
- la figure 2 représente une réalisation pratique de l'entrée d'un TOP de l'art antérieur
;
- la figure 3 représente en perspective la structure générale d'entrée du tube selon
l'invention ;
- la figure 4 représente une vue en coupe de la structure d'entrée ;
- la figure 5 représente une vue de dessus ;
- la figure 6 représente en coupe la structure d'entrée à laquelle est raccordée une
fiche coaxiale.
[0027] La figure 2 représente un exemple de construction de TOP à hélice dans l'art antérieur.
Les mêmes références qu'à la figure 1 sont utilisées pour les mêmes éléments. Seule
la partie amont du tube est représentée. Le canon à électrons n'est pas représenté.
Le canon est fixé, sur la gauche de la figure, sur une pièce polaire métallique 30
qui termine le fourreau 10. L'hélice conductrice 22, portée par une structure isolante
23, s'étend tout le long du fourreau, et est centrée par rapport au fourreau. Le canon
à électrons émet un faisceau d'électrons centré dans l'axe de l'hélice.
[0028] Les aimants annulaires 18, chacun constitué par deux demi-anneau, sont répartis régulièrement
tout au long du tube et séparés par des pièces polaires 20 en matériau à forte perméabilité
magnétique. Ces pièces polaires 20, fixées préalablement au montage des aimants, sont
toutes représentées, mais seuls quelques aimants 18 ont été représentés pour montrer
comment ils s'insèrent, après étuvage du tube, dans les espaces séparant deux pièces
polaires 20 consécutives. Les deux demi-anneaux constituant un aimant 18 sont maintenus
en place autour du fourreau par des clips ou cerclages élastiques, non représentés
pour ne pas alourdir la figure.
[0029] L'onde hyperfréquence est amenée à l'entrée du tube par une fiche d'entrée 24, ici
une fiche coaxiale. Cette fiche d'entrée est située à une extrémité du fourreau, du
côté du canon à électrons, en regard de l'extrémité de l'hélice 22.
[0030] La fiche d'entrée coaxiale comporte une âme conductrice 25 à l'intérieur d'une enveloppe
27. L'extrémité de l'âme est en général soudée à l'extrémité amont de l'hélice pour
établir une liaison conductrice pour l'onde hyperfréquence entre l'âme de la fiche
et l'hélice. Dans tous les cas, une fenêtre hyperfréquence doit être prévue quelque
part dans la fiche. La fenêtre est une pièce diélectrique cylindrique ou rectangulaire
32 en céramique brasée d'une manière étanche au vide à l'intérieur de la fiche. La
construction peut être similaire pour la sortie hyperfréquence. Sur la figure 2 on
n'a pas représenté le câble coaxial qui amène l'énergie vers la fiche d'entrée. Ce
câble vient se visser sur l'extrémité de la fiche d'une manière telle que l'âme du
câble vienne en contact avec l'âme de la fiche et que l'enveloppe du câble vienne
en contact avec l'enveloppe 27 de la fiche en entourant complètement la fenêtre diélectrique
32.
[0031] La figure 3 représente une vue générale du montage d'entrée du tube selon l'invention.
La vue est représentée partiellement éclatée en trois éléments :
- le fourreau 10 avec une fenêtre de transmission hyperfréquence 40, étanche au vide,
intégrée à l'intérieur du périmètre du cylindre constituant le fourreau de sorte qu'aucun
élément de la fenêtre ne dépasse de ce périmètre ; un aimant 18 ou une pièce polaire
20 peuvent ainsi être enfilés sur le fourreau en passant par-dessus la fenêtre ;
- un corps 34 de réception de câble coaxial, destiné à être soudé à la paroi du fourreau
au niveau de la fenêtre d'entrée ;
- et une extrémité de câble coaxial 36, destinée à être vissée dans le corps de réception
34.
[0032] La fenêtre 40 est constituée par une plaque diélectrique à plusieurs niveaux de métallisation,
dont on voit une piste métallique supérieure 42 destinée à être reliée électriquement
à l'extrémité de l'âme 38 du câble coaxial 36. La fenêtre obture de manière étanche
une ouverture percée dans la paroi du fourreau jusqu'à l'espace intérieur au tube.
La fenêtre est brasée contre les bords de cette ouverture. Des encoches et/ou des
méplats 46 sont usinés sur la paroi extérieure du fourreau pour former des surfaces
planes sur lesquelles viennent s'adapter des surfaces planes correspondantes du corps
34.
[0033] Le corps de réception 34 est par exemple soudé par soudure au laser sur la paroi
du fourreau 10, mais cette soudure n'intervient que dans une étape tardive de fabrication
et plus précisément, elle n'intervient qu'après étuvage du tube.
[0034] La plaque diélectrique 40 constituant la fenêtre hyperfréquence est en réalité constituée
de préférence par une superposition de deux ou plusieurs plaques diélectriques comme
on l'expliquera plus loin, avec interposition de couches métalliques entre les plaques
diélectriques.
[0035] Sur la figure 3, on a représenté en bout de fourreau une section de fourreau à diamètre
plus faible sur laquelle on peut enfiler une pièce polaire d'extrémité, non représentée,
servant de support au canon à électrons (également non représenté) et servant de blindage
magnétique pour empêcher toute influence des aimants sur le canon. La pièce polaire
d'extrémité sera soudée par exemple au laser sur l'extrémité du fourreau (après enfilage
des aimants 18 et des pièces polaires 20). De même, le canon à électrons sera soudé
par exemple au laser sur cette pièce polaire de support avant de vider et étuver le
tube, les aimants étant en place. Les brasures à hautes températures non acceptables
pour les aimants seront évitées aussi bien pour fixer la pièce de support que pour
fixer le canon, et ceci afin de ne pas détériorer les aimants en place.
[0036] La figure 4 et la figure 5, respectivement en coupe et en vue de dessus, représentent
plus en détail la constitution de la fenêtre hyperfréquence 40 encastrée à l'intérieur
du périmètre extérieur du fourreau. La figure 4 est une coupe selon la ligne A-A'
de la figure 5.
[0037] Une ouverture 50 a été formée dans la paroi du fourreau 10 au niveau de l'extrémité
amont de l'hélice 22 ; cette ouverture fait communiquer l'intérieur 52 du fourreau
(intérieur sous vide) avec l'extérieur. Cette ouverture 50 est obturée de manière
étanche par la fenêtre hyperfréquence 40. Celle-ci comprend une plaque diélectrique
métallisée, avec trois niveaux de métallisation qui sont respectivement une métallisation
extérieure 42 pour l'arrivée du signal d'entrée, une métallisation intérieure 58 pour
la transmission de signal vers l'hélice, et une métallisation centrale 64 constituant
un plan de masse pourvu d'une démétallisation locale en forme de fente étroite 62.
La fente est une fente de couplage hyperfréquence entre la métallisation extérieure
et la métallisation intérieure. En pratique, la fenêtre est constituée de deux plaques
diélectriques 54 et 56 superposées, toutes deux métallisées, l'une pouvant être métallisée
au moins partiellement sur ses deux faces (la plaque supérieure 56 de préférence).
[0038] La métallisation extérieure, sur la plaque diélectrique supérieure 56, constitue
la piste conductrice 42 déjà mentionnée, destinée à l'arrivée du signal d'entrée.
Elle a de préférence une forme en L, dont une branche (celle qui est perpendiculaire
à l'axe longitudinal du fourreau, sera reliée à l'âme 38 du câble coaxial 36 (figure
3), et dont l'autre branche (celle qui s'étend parallèlement au fourreau) croise la
fente démétallisée 62 de la métallisation centrale 64. La longueur de branche libre
du L subsistant au-delà du croisement avec la fente est de préférence égale à environ
un quart de la longueur d'onde de la fréquence centrale de fonctionnement du tube,
pour maximiser le couplage d'énergie à travers la fente 62.
[0039] La métallisation interne 58, sur la plaque diélectrique inférieure 54 et située du
côté intérieur au tube, est reliée à l'hélice conductrice 22 par un conducteur 60.
Cette métallisation 58 consiste en une petite zone située au-dessous du croisement
entre la piste supérieure 42 et la fente centrale 62. La métallisation interne 58
et la métallisation extérieure (42) comprennent donc des parties situées en regard
l'une de l'autre de part et d'autre de la fente de couplage 62. L'énergie hyperfréquence
peut passer du conducteur extérieur au conducteur intérieur à travers la fente.
[0040] L'ensemble des deux plaques repose sur un rebord périphérique 66 de la paroi du fourreau,
ce rebord entourant l'ouverture 50 ; la plaque diélectrique est brasée sur ce rebord
d'une manière étanche au vide. De préférence l'une des deux plaques déborde par rapport
à l'autre, la paroi du rebord périphérique présentant un décrochement correspondant,
ceci de manière que la métallisation centrale 64 vienne directement en contact avec
la paroi du fourreau. Ceci permet de relier la métallisation centrale au potentiel
de masse représenté par le fourreau, le blindage du câble coaxial étant lui aussi
relié à la masse par l'intermédiaire du corps de réception 34.
[0041] On voit clairement sur la figure 4 que la fenêtre ainsi constituée et brasée dans
l'ouverture 50 ne déborde pas du périmètre circulaire du fourreau et que des aimants
et pièces polaires pourront être enfilés sur le fourreau après brasure de la fenêtre.
[0042] La plaque diélectrique métallisée constituant la fenêtre d'entrée peut être constituée
- soit par une superposition de deux plaques diélectriques métallisées ; la métallisation
centrale peut être déposée sur la surface inférieure de la plaque supérieure ; elle
peut également être formée par une plaquette de métal découpée indépendante des plaques
diélectriques et situées entre ces plaques.
- soit par une structure de céramique à couches métallisées sérigraphiées, superposées
et cocuites.
[0043] La figure 6 montre la liaison complète entre l'hélice et le câble coaxial pour former
la structure d'entrée du tube.
[0044] Les faces planes du corps de réception 34, sont appliquées contre le fourreau 10,
et plus précisément contre les encoches et méplats usinés dans la paroi du fourreau
(46 sur la figure 3). Le corps de réception 34 est soudé, de préférence au laser,
sur le fourreau 10 (point de soudure 70 sur la figure 6). Le câble coaxial 36 est
vissé dans le corps de réception 34. L'âme 38 du câble coaxial traverse le corps de
réception et vient en regard de la plage conductrice 42 ; elle est soudée soit directement
sur cette plage soit reliée par un conducteur 68 à cette plage. Le corps de réception
34 est en contact électrique à la fois avec l'enveloppe extérieure du câble coaxial
36, avec le fourreau 10, et avec la métallisation centrale 64 de la fenêtre hyperfréquence.
[0045] Cette structure d'entrée de tube hyperfréquence est peu encombrante et permet la
réalisation de tubes de très petites dimensions, utiles par exemple pour des TOP travaillant
à fréquences très élevées (30 GHz par exemple). A titre d'exemple, le diamètre extérieur
du fourreau 10 est d'environ 5 millimètres, et le diamètre intérieur environ 2 millimètres.
[0046] Le procédé de fabrication du tube pourra être le suivant, les sous-ensembles tels
que le fourreau avec son ouverture 50, l'hélice, le canon à électrons, le collecteur,
les pièces polaires, etc., étant considérés comme fabriqués avant les opérations qui
suivent :
- brasure de la fenêtre dans l'ouverture 50 du fourreau (température d'au moins 780°C
par exemple) ;
- mise en place de l'hélice dans le fourreau, et soudure de l'extrémité de l'hélice
à la plage conductrice intérieure 58 ;
- enfilage des aimants monoblocs cylindriques sur le fourreau, alternés avec des pièces
polaires également enfilées sur le fourreau ; cette opération peut intervenir avant
mise en place de l'hélice ;
- soudure au laser du collecteur et du canon à électrons (ou de l'un des deux seulement
si l'autre avait déjà été soudé ou brasé avant l'enfilage des aimants) ;
- étuvage du tube pendant plusieurs heures à une température de 500° C environ, puis
fermeture de l'ouverture de pompage ;
- soudure au laser du corps de réception 34 du câble coaxial ; toutefois, cette soudure
peut être faite avant l'étuvage, et plus précisément entre l'enfilage des aimants
et l'étuvage ;
- soudure de l'âme du câble coaxial sur le conducteur d'entrée 42 de la fenêtre d'entrée.
1. Procédé de fabrication de tube électronique à vide, dans lequel le tube comporte d'une
part un canon à électrons capable d'émettre un faisceau d'électrons dans l'axe d'un
fourreau cylindrique (10) et d'autre part une série d'aimants permanents (18) pour
la focalisation du faisceau, répartis autour du fourreau entre une entrée (24) de
signal à amplifier et une sortie (26) de signal, ce procédé étant caractérisé en ce qu'on utilise des aimants annulaires réalisés chacun d'une seule pièce, on enfile ces
aimants d'une seule pièce sur le fourreau en même temps que des pièces polaires (20)
entre aimants, et on procède à une opération de pompage/étuvage du tube à haute température
en présence des aimants, en vue du dégazage des pièces internes du tube, les aimants
étant réalisés en un matériau capable de retrouver l'essentiel de ses propriétés d'aimantation
après un cycle thermique à la haute température de pompage/étuvage.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la haute température est de plusieurs centaines de degrés, jusqu'à environ 500°C.
3. Procédé selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que le canon à électrons est mis en place par une soudure à une température qui n'excède
pas la température d'étuvage.
4. Tube hyperfréquence à vide, comportant un canon à électrons capable d'émettre un faisceau
d'électrons dans l'axe d'un fourreau cylindrique métallique (10) qui s'étend entre
une entrée (24) de signal hyperfréquence à amplifier et une sortie (26) de signal
amplifié, ce tube étant caractérisé en ce que l'une au moins de l'entrée et de la sortie de signal comprend une plaque diélectrique
(40) formant fenêtre de transmission d'énergie hyperfréquence, cette plaque étant
encastrée et brasée dans une ouverture (50) ménagée dans la paroi du fourreau, la
plaque ne débordant pas au-delà du périmètre extérieur du fourreau cylindrique et
fermant de manière étanche au vide la dite ouverture.
5. Tube selon la revendication 4, caractérisé en ce que des aimants cylindriques monobloc (18) entourent le fourreau.
6. Tube selon l'une des revendications 4 et 5, caractérisé en ce que la plaque diélectrique est constituée en une structure tri-plaque à deux couches
diélectriques (54, 56) et trois niveaux de métallisation (42, 58, 64) séparés par
ces deux couches diélectriques.
7. Tube selon la revendication 6, caractérisé en ce que les métallisations comprennent un premier niveau de métallisation comprenant un conducteur
d'entrée, un deuxième niveau intermédiaire comprenant une métallisation reliée à une
masse électrique et une fente de couplage (62) ménagée dans cette métallisation, et
un troisième niveau de métallisation comprenant un conducteur de sortie, le conducteur
d'entrée et le conducteur de sortie comportant chacun une partie en regard de la fente
de couplage et le passage d'énergie se faisant par la fente de couplage, entre le
conducteur d'entrée et le conducteur de sortie.
8. Tube selon la revendication 7, caractérisé en ce que la fenêtre est une fenêtre d'entrée de signal du tube, le premier niveau de métallisation
étant une métallisation extérieure au tube et le troisième niveau étant une métallisation
intérieure au tube, reliée à une structure de ralentissement de propagation d'onde,
telle qu'une hélice.
1. Method for producing a vacuum electron tube, wherein the tube comprises on the one
hand, an electron gun capable of emitting an electron beam in the axis of a cylindrical
sleeve (10) and on the other hand, a series of permanent magnets (18) for focusing
the beam, distributed around the sleeve between a signal input (24) to be amplified
and a signal output (26), the said method being characterized in that annular magnets each made of a single piece are used, the said one-piece magnets
are placed around the sleeve at the same time as the polar parts (20) between magnets,
and the tube is pumped/stoved at high temperature in the presence of the magnets,
in order to degasify the internal parts of the tube, the magnets being made from a
material capable of recovering most of its magnetizing properties after a thermal
cycle of pumping/stoving at high temperature.
2. Method according to Claim 1, characterized in that the high temperature is several hundred degrees, up to about 500°-C.
3. Method according to either of Claims 1 and 2, characterized in that the electron gun is secured by a weld at a temperature not exceeding the stoving
temperature.
4. Vacuum hyperfrequency tube, comprising an electron gun capable of emitting an electron
beam in the axis of a cylindrical metal sleeve (10), which extends between a hyperfrequency
signal input (24) to be amplified and an amplified signal output (26), the said tube
being characterized in that either the signal input or output or both comprise(s) a dielectric plate (40) forming
a hyperfrequency energy transmission window, the said plate being embedded and soldered
in an opening (50) arranged in the sleeve wall, the plate not extending beyond the
outer perimeter of the cylindrical sleeve and closing the said opening in a vacuum-tight
manner.
5. Tube according to Claim 4, characterized in that the one-piece cylindrical magnets (18) surround the sleeve.
6. Tube according to either of Claims 4 and 5, characterized in that the dielectric plate is a three-plate structure with two dielectric films (54, 56)
and three metallization levels (42, 58, 64) separated by these two dielectric films.
7. Tube according to Claim 6, characterized in that the metallizations comprise a first metallization level comprising an input conductor,
a second intermediate level comprising a metallization connected to an electrical
earth and a coupling slit (62) arranged in this metallization, and a third metallization
level comprising an output conductor, the input conductor and the output conductor
each comprising a part facing the coupling slit and the energy passing via the coupling
slit, between the input conductor and the output conductor.
8. Tube according to Claim 7, characterized in that the window is a signal input window of the tube, the first metallization level being
an external metallization of the tube and the third level being an internal metallization
of the tube, connected to a structure for slowing down wave propagation, such as a
propeller.
1. Verfahren zur Herstellung einer Elektronikvakuumröhre, bei dem die Röhre einerseits
eine Elektronenkanone, die einen Elektronenstrahl in der Achse einer zylindrischen
Hülle (10) entsenden kann, und andererseits eine Reihe von Dauermagneten (18) zur
Fokussierung des Strahls umfasst, die um die Hülle zwischen einem Eingang (24) des
zu verstärkenden Signals und einem Ausgang (26) des Signals verteilt sind, wobei dieses
Verfahren dadurch gekennzeichnet ist, dass Ringmagneten verwendet werden, die jeweils aus einem Stück hergestellt sind, und
dass diese Magneten aus einem Stück über die Hülle gleichzeitig mit den Polstücken
(20) zwischen den Magneten gezogen werden, und dass ein Schritt des Pumpens/Ofentrocknens
der Röhre bei hoher Temperatur im Beisein der Magneten zur Entgasung der inneren Teile
der Röhre durchgeführt wird, wobei die Magneten aus einem Material hergestellt sind,
das das Wesentliche seiner Magnetisierungseigenschaften nach einem Wärmezyklus bei
hoher Pump-/Trocknungstemperatur wieder finden kann.
2. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, dass die hohe Temperatur mehrere Hunderte Grad bis zu ungefähr 500 °C beträgt.
3. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 und 2, dadurch gekennzeichnet, dass die Elektronenkanone durch ein Schweißen bei einer Temperatur, die nicht über der
Trocknungstemperatur liegt, angebracht wird.
4. Hyperfrequenzvakuumröhre, umfassend eine Elektronenkanone, die einen Elektronenstrahl
in der Achse einer metallischen zylindrischen Hülle (10) entsenden kann, die sich
zwischen einem Eingang (24) eines zu verstärkenden Hyperfrequenzsignals und einem
Ausgang (26) des verstärkten Signals befindet, wobei diese Röhre dadurch gekennzeichnet ist, dass mindestens einer der Eingänge oder Ausgänge des Signals eine dielektrische Platte
(40) umfasst, die Übertragungsfenster von Hyperfrequenzenergie bildet, wobei diese
Platte in eine Öffnung (50), die in der Wand der Hülle vorgesehen ist, eingesetzt
und verlötet ist, wobei die Platte nicht über den äußeren Umfang der zylindrischen
Hülle hinausragt und die Öffnung vakuumdicht verschließt.
5. Röhre nach Anspruch 4, dadurch gekennzeichnet, dass zylindrische einstückige Magnete (18) die Hülle umgeben.
6. Röhre nach einem der Ansprüche 4 und 5, dadurch gekennzeichnet, dass die dielektrische Platte von einer Dreiplattenstruktur mit zwei dielektrischen Schichten
(54, 56) und drei Metallisierungsniveaus (42, 58, 64), die durch diese beiden dielektrischen
Schichten getrennt sind, gebildet ist.
7. Röhre nach Anspruch 6, dadurch gekennzeichnet, dass die Metallisierungen ein erstes Metallisierungsniveau, das einen Eingangsleiter umfasst,
ein zweites Zwischenniveau, das eine mit einer elektrischen Masse verbundene Metallisierung
und einen in dieser Metallisierung vorgesehenen Schlitz (62) zur Kopplung umfasst,
und ein drittes Metallisierungsniveau umfasst, das einen Ausgangsleiter umfasst, wobei
der Eingangsleiter und der Ausgangsleiter jeweils einen Teil gegenüber dem Kopplungsschlitz
umfassen und der Energiedurchfluss durch den Kopplungsschlitz zwischen dem Eingangsleiter
und dem Ausgangsleiter erfolgt.
8. Röhre nach Anspruch 7, dadurch gekennzeichnet, dass das Fenster ein Signaleintrittsfenster der Röhre ist, wobei das erste Metallisierungsniveau
eine Metallisierung außerhalb der Röhre und das dritte Niveau eine Metallisierung
innerhalb der Röhre ist, verbunden mit einer Verzögerungsstruktur für die Wellenausbreitung,
wie beispielsweise einer Spirale.