[0001] La présente invention concerne une chaussure de sport à coque rigide pour engin de
glisse, comme le ski ou le patin, comprenant une structure particulièrement adaptée
à la transmission des efforts de l'utilisateur à l'engin de glisse pour son guidage
efficace. Elle porte aussi sur un procédé de fabrication d'une telle chaussure.
[0002] Comme il est connu de l'art antérieur, une chaussure de sport pour engin de glisse
sert d'interface entre le corps et l'engin de glisse, cette interface étant chargée
de diriger les forces dans des directions favorables afin de répercuter rapidement
la tension musculaire du sportif à l'engin de glisse de manière efficace pour réagir
aux modifications de situations qui se présentent lors d'une descente.
[0003] La quasi-totalité des chaussures de ski existantes ont pour principe la tenue maximale
du pied et de la cheville du skieur, le guidage du ski se faisant par une flexion
sur les genoux et la position de l'ensemble du torse pour modifier le centre de gravité
du skieur, le pied et la cheville restant immobiles sur la planche de glisse afin
d'induire une transmission passive des efforts du corps à la planche de glisse par
la chaussure rigide.
[0004] Dans cette optique, les chaussures de ski sont basées sur une tige rigide remontant
jusqu'au tibia, équipée d'un chausson de confort pour isoler thermiquement le pied
et ayant à la fois pour fonction de réduire les pressions localisées qui seraient
douloureuses et de remplir les espaces formés entre le pied et la coque pour atteindre
la tenue maximale du pied mentionnée précédemment. Pour améliorer encore ces solutions,
on a proposé de réaliser des chaussons in-situ par injection d'une mousse destinée
à remplir le mieux possible les espaces entre le pied et la coque, de manière à se
rapprocher le plus possible d'une chaussure épousant parfaitement la morphologie individuelle
du pied.
[0005] Pour augmenter toutefois le confort de ces chaussures, des solutions sont proposées
dans les documents
EP0432793 et
US5214865 qui permettent un amortissement des chocs verticaux et horizontaux, en intégrant
une partie élastique dans la structure de la semelle de la chaussure. Toutefois, ces
solutions conservent la même approche concernant la fonction de guidage de la planche
de glisse.
[0006] La solution proposée dans le document
CH688636 privilégie contrairement aux deux précédentes la transmission maximale des efforts
du skieur en supprimant tout amortissement. Pour cela, elle tient compte de la structure
du pied et propose l'ajout d'éléments rigides précisément disposés au niveau des trois
points d'appui du pied, c'est à dire le talon, plus précisément la tubérosité postérieure
du calcanéum, la tête du premier métatarse et la tête du cinquième métatarse. Comme
il est connu qu'en position normale de repos le poids du corps se répartit à raison
d'environ 50% sur le talon, 30% sur le premier métatarse et 20% sur le cinquième métatarse,
cette solution propose ainsi une meilleure transmission directe des efforts de la
jambe sur la planche de glisse à travers le pied, garantissant qu'il n'y aura pas
de déformation de la semelle sous les forces subies en ces points d'appui. Toutefois,
cette solution conserve aussi la mécanique de l'approche traditionnelle dans laquelle
le pied reste immobile et transmet passivement les efforts du corps à la planche de
glisse.
[0007] Finalement, les inconvénients de cette approche traditionnelle de guidage d'un engin
de glisse par les chaussures traditionnelles sont les suivants:
- la mécanique naturelle du pied n'est pas exploitée puisque l'objectif est son maintien
immobile sur l'engin de glisse et le pied n'a donc aucune fonction directe de guidage
de l'engin de glisse, la chaussure se contentant de transmettre les efforts musculaires
principalement réalisés au niveau de la jambe de l'utilisateur. Par conséquent, l'efficacité
de la chaussure n'est finalement pas optimale pour le guidage d'un engin de glisse
;
- ces solutions sont souvent douloureuses pour le pied et donc non confortables puisque
les efforts du corps s'appliquent intégralement sur les trois points d'appui de la
voûte plantaire.
[0008] En marge de l'approche traditionnelle décrite précédemment, il convient de noter
une première solution décrite dans le document
FR2415977, qui repose sur un pivotement possible du pied au sein de la chaussure autour d'un
axe longitudinal partant du talon et partageant le pied sensiblement en deux moitiés.
Cette fonction de pivotement est mise en oeuvre par une pièce rapportée dans la chaussure
comprenant deux points d'appui au niveau du talon et de l'avant du pied, définissant
un axe de pivotement autour duquel elle peut pivoter par rapport au reste de la chaussure
et par rapport à l'engin de glisse. L'optique de cette solution originale est de permettre
un guidage d'un engin de glisse par le seul mouvement du pied, qui suffit pour entraîner
un déplacement du poids exercé sur l'engin de glisse. Les inconvénients de cette solution
sont toutefois les suivants :
- la partie pivotante ajoutée ne correspond pas spécifiquement à la structure du pied
explicitée plus haut concernant les trois points d'appui du pied et n'exploite donc
pas la mécanique naturelle du pied. Ainsi, cette solution n'est pas satisfaisante
au niveau du confort du pied et entraîne une performance non optimisée ;
- la partie pivotante se déplace de manière très libre par rapport à la chaussure et
le ski et a globalement peu de contact avec ces derniers.
[0009] Cela entraîne une grande liberté du pied relativement à la chaussure, qui apporte
un gain au niveau du guidage du ski par le pied mais qui se fait au détriment ou en
remplacement du guidage par le mouvement habituel du reste du corps dont le nouvel
équilibre sur le ski devient très instable. Par exemple, une flexion habituelle des
genoux entraînant un effort de la jambe sur le collier de la chaussure n'a plus d'effet
direct sur le guidage de l'engin de glisse car cet effort n'est plus transmis par
la chaussure à l'engin de glisse, la partie pivotante indépendante au niveau du pied
représentant une coupure dans la chaîne de transmission de cet effort de la jambe
vers l'engin de glisse. La performance globale d'une telle chaussure est finalement
très insatisfaisante.
[0010] Une autre solution originale est décrite dans le document
W08102508 qui propose une chaussure composée de deux parties distinctes, une semelle liée au
ski d'une part et une tige de chaussure comprenant sa propre semelle d'autre part,
ces deux éléments étant reliés par un élément de connexion sur une petite surface
longitudinale qui permet le pivotement de la partie supérieure de la chaussure par
rapport à la semelle liée au ski. Cette solution a le même objectif que la solution
précédente. Elle présente toutefois les inconvénients suivants :
- la chaussure finale est complexe, ce qui la rend fragile et coûteuse;
- elle est inadaptée à la marche ;
- la neige ou tout autre élément peut se loger entre les deux parties de chaussure qui
sont détachées l'une de l'autre sur une grande surface, notamment quand leurs surfaces
s'écartent dans les courbes ;
- elle induit des mouvements de pivotement trop importants et le gain au niveau du guidage
du ski par le pied se fait au détriment ou en remplacement du guidage par le mouvement
habituel du reste du corps dont le nouvel équilibre sur le ski devient très instable
[0011] Enfin, le document
US2005/0172518 décrit une approche semblable aux deux précédentes et comprend le même type d'inconvénients.
Ces dernières approches originales proposent toutes des solutions basées sur des chaussures
qui s'éloignent des formes habituelles des chaussures de ski et qui impliquent un
guidage du ski qui n'est plus possible par le mouvement habituel du corps du skieur.
[0012] Un objet général de la présente invention consiste en une chaussure de sport permettant
une transmission plus fine des efforts de l'utilisateur à un engin de glisse, qui
améliore ainsi le guidage d'un engin de glisse par rapport aux solutions de l'art
antérieur.
[0013] Plus précisément, un premier objet de la présente invention consiste en une chaussure
de sport pour engin de glisse qui prend en compte la mécanique du pied pour améliorer
la performance du guidage de l'engin de glisse.
[0014] Un second objet de la présente invention consiste en une chaussure de sport dont
le procédé de fabrication est adapté à une large plage de mise en oeuvre, selon le
comportement souhaité de la chaussure en fonction de l'utilisation prévue, afin d'affiner
et personnaliser le comportement de la chaussure.
[0015] L'invention repose sur une chaussure de sport proche d'une chaussure traditionnelle
mais comprenant de plus une séparation mécanique de la structure de la chaussure de
sport en deux parties par un moyen de liaison doté de propriétés mécaniques particulières
et disposé selon une géométrie spécifique sur la structure de la chaussure afin d'être
apte à autoriser des faibles oscillations latérales d'une partie de la chaussure par
rapport à l'autre, autour d'un axe de rotation longitudinal parallèle à l'engin de
glisse. Le résultat obtenu par cette fonction exercée par cet élément de liaison est
un guidage d'un engin de glisse dont la pratique traditionnelle est enrichie par l'addition
d'un léger décalage du poids exercé par l'utilisateur sur la planche de glisse en
exploitant le mouvement naturel du pied, qui améliore la transmission traditionnelle
passive de la chaussure des efforts de l'utilisateur vers l'engin de glisse.
[0016] L'invention est plus précisément définie par les revendications.
[0017] Ces objets, caractéristiques et avantages de la présente invention seront exposés
en détail dans la description suivante de modes d'exécution particuliers faits à titre
non-limitatif en relation avec les figures jointes parmi lesquelles :
La figure 1 représente une vue en perspective éclatée d'une chaussure de sport selon
un premier mode d'exécution de l'invention ;
la figure 2 est une vue de côté de la chaussure selon le premier mode d'exécution
de l'invention ;
la figure 3 est une vue en coupe III-III de la chaussure selon le premier mode d'exécution
de l'invention ;
la figure 4 est une vue est une vue en coupe IV-IV de la chaussure selon le premier
mode d'exécution de l'invention ;
la figure 5 représente un détail d'une option du premier mode d'exécution de l'invention
;
la figure 6 représente une vue en perspective éclatée d'une chaussure de sport selon
une première variante du premier mode d'exécution de l'invention ;
la figure 7 est une vue en perspective arrière de la chaussure selon la première variante
du premier mode d'exécution de l'invention ;
la figure 8 est une vue en coupe transversale de l'avant de la chaussure selon la
première variante du premier mode d'exécution de l'invention;
la figure 9 représente une vue en perspective éclatée d'une chaussure de sport selon
une seconde variante du premier mode d'exécution de l'invention ;
la figure 10 est une vue de côté de la chaussure selon la seconde variante du premier
mode d'exécution de l'invention;
la figure 11 est une vue en coupe XI-XI de la chaussure selon le premier mode d'exécution
de l'invention;
la figure 12 est une vue est une vue en coupe XII-XII de la chaussure selon le premier
mode d'exécution de l'invention;
les figures 13 et 14 sont des vues des deux côtés d'une chaussure de sport selon un
second mode d'exécution de l'invention ;
la figure 15 est une vue en perspective de dessous de la chaussure de sport selon
le second mode d'exécution de l'invention ;
la figure 16 est une vue arrière de la chaussure de sport selon le second mode d'exécution
de l'invention.
la figure 17 est une vue de côté de la chaussure selon une variante du second mode
d'exécution de l'invention ;
la figure 18 est une vue est une vue en coupe XVIII-XVIII de la chaussure selon la
variante précédente ;
la figure 19 est une vue de côté de la chaussure selon une seconde variante du second
mode d'exécution de l'invention ;
la figure 20 est une vue est une vue en coupe XX-XX de la chaussure selon la variante
précédente.
[0018] Les deux modes d'exécution de l'invention vont être décrits pour une chaussure de
ski à titre d'illustration. Le même concept pourrait toutefois être implémenté sur
toute chaussure de sport destinée au guidage d'une planche de glisse comme un patin
à roulettes, à glace...
[0019] Le premier mode d'exécution de l'invention, illustré sur les figures 1 à 12, repose
sur une chaussure de ski comprenant une semelle 1 rigide comprenant les trottoirs
avant et arrière 4, 5 pour une liaison avec les mâchoires d'une fixation de ski, une
tige 2 rigide destinée à recevoir le pied d'un skieur, en matériau plastique comme
un polyuréthane de dureté 60 shd par exemple, et un élément de liaison ou élément
intermédiaire 3 en élastomère entre ces deux parties basses et hautes 1, 2 de la chaussure.
[0020] La semelle 1 est en matériau rigide de manière à résister aux efforts subis notamment
au niveau des trottoirs avant et arrière 4, 5. Elle représente toute la surface au
sol de la chaussure et comprend une face supérieure munie d'une nervure centrale 7
délimitant deux surfaces latérales sensiblement équivalentes s'étendant sur quasiment
toute la longueur de la chaussure. Cette surface supérieure est légèrement inclinée,
en pente du point central le plus bas vers son extrémité latérale 6 plus haute au
niveau de l'arrière de la chaussure, comme cela est illustré sur la figure 3, et est
horizontale vers la partie antérieure de la chaussure comme cela est représenté à
la figure 4.
[0021] Un élément de liaison 3 de faible épaisseur vient se loger sur la surface supérieure
de la semelle 1. Il comprend une forme lui permettant d'épouser totalement la forme
de la semelle 1, avec des rebords avant et arrière 8, 9 suivant la forme intérieure
des trottoirs 4, 5, une ouverture centrale 10 dans laquelle se loge la nervure 7 de
la semelle 1, et une surface de forme inclinée du centre vers l'extrémité latérale
11 dans sa partie arrière et une surface horizontale pour suivre la surface de la
semelle 1 dans sa partie antérieure. Ces deux éléments 1, 3 sont ainsi fixés l'un
à l'autre sur toute leur surface de contact par un moyen de type soudure, par exemple
obtenue par une double injection de matériaux plastiques compatibles, ou par tout
autre moyen de fixation comme un collage. Comme cela est représenté sur la figure
4, l'élément intermédiaire 3 est plus large que la semelle 1 vers l'avant de la chaussure
et son extrémité 11 déborde latéralement de l'extrémité 6 de la semelle afin de recevoir
la partie antérieure de la coque 12 de la tige 2 de la chaussure.
[0022] Enfin, la partie haute 2 de la chaussure est la tige de chaussure, comprenant une
coque 12 et un collier 13 en matériau plastique rigide, des organes d'accrochage 14
pour assurer la fermeture et le serrage de la tige sur la jambe d'un skieur, une ouverture
supérieure 15 dans laquelle se loge un chausson de confort 16, et comprend dans sa
partie inférieure une partie inférieure horizontale 17 de faible épaisseur dans un
matériau rigide de type polyuréthane de 60 shD par exemple. Cette partie inférieure
17 a une forme correspondant à la surface supérieure de l'élément de liaison 3. Dans
sa partie centrale, elle possède une rainure 18 sur sa face inférieure 17 vers sa
partie arrière, afin de coopérer avec la nervure 7 de la semelle 1 qui dépasse légèrement
de la surface supérieure de l'élément intermédiaire 3. Cela permet de faciliter le
positionnement de la tige 2 et d'améliorer la fixation des trois éléments 1, 2, 3
entre eux pour obtenir la chaussure finale. Toute la surface de la partie inférieure
17 de la tige 2 est fixée sur l'élément intermédiaire 3 et sur la nervure centrale
7 de la semelle 1. Tout moyen de fixation pourra être utilisé, comme un collage, une
surinjection de la tige sur la semelle provisoire composée des deux éléments inférieurs
1, 3.
[0023] Le résultat obtenu est une chaussure de ski dont la forme finale, notamment celle
de la semelle réunissant les parties 1, 3 et 17, correspond aux normes des chaussures
de ski. Elle se présente avec une paroi continue de forme équivalente aux chaussures
habituelles. Elle est apte à recevoir une semelle de fond de coque puis un chausson
de confort classiques. L'avantage de cette construction en trois parties de la chaussure
est de définir deux parties indépendantes basse 1 et haute 2 de la chaussure, dotées
d'une mobilité relative en rotation latérale l'une par rapport à l'autre, comme cela
sera détaillé par la suite. Cette mobilité est définie par les propriétés de l'élément
intermédiaire 3, principalement par le matériau utilisé et son épaisseur. Le reste
de la chaussure est dans un matériau rigide habituel de chaussure de ski pour transmettre
les efforts du skieur jusqu'à la planche de glisse.
[0024] L'élément intermédiaire 3 sera de préférence dans un matériau déformable pouvant
être par exemple une mousse de polyuréthane ou tout plastique de dureté entre 25 et
60 shA et aura une faible épaisseur, inférieure ou égale à 4 millimètres. L'homme
du métier choisira ces paramètres afin de conserver un bon compromis entre la rigidité
d'ensemble de la chaussure pour un transfert traditionnel des efforts du skieur vers
la planche de glisse et la possibilité d'une faible oscillation latérale de la chaussure
ajoutant un complément dans ce guidage de la planche de glisse.
[0025] Un tel matériau déformable permet un comportement nouveau de la chaussure lors d'une
position particulière du corps du skieur suite à une flexion des genoux et une pression
au niveau du tibia, dans le but d'initier un virage par exemple. En effet, suite à
cette flexion des genoux, le pied a une tendance naturelle à pivoter de sorte de déplacer
le poids du skieur latéralement vers une des deux têtes du premier ou cinquième métatarse
du pied selon le sens du virage. La structure de la chaussure va ainsi permettre la
réalisation de ce mouvement naturel du pied puisque la tige 2 de la chaussure peut
pivoter latéralement légèrement par rapport à la semelle 1, grâce à la déformation
de l'élément intermédiaire 3 dont une surface latérale sera comprimée alors que la
surface latérale opposée située de l'autre côté de la nervure centrale 7, qui sert
d'axe de pivotement, sera sollicitée en traction. Cette déformation de l'élément intermédiaire
3 entraîne pour premier effet un déplacement du pied, selon un mouvement naturel explicité
précédemment, et de la tige 2 relativement à la semelle 1 et donc à la planche de
glisse, induisant pour second effet une meilleure localisation de l'effort du corps
précisément sur une partie latérale correspondant à la zone d'un des 1 iers ou 5
ième métatarse du pied. La chaussure permet ainsi par sa structure et sa nouvelle mécanique
d'améliorer la transmission de l'effort au ski, en tirant profit de la mécanique naturelle
du pied et du bas de jambe. Comme effet supplémentaire avantageux, le matériau déformable
de l'élément intermédiaire 3 permet d'atténuer le point dur ressenti sur le pied et
améliore le confort de la chaussure. Ensuite, ce pivotement de partie haute 2 de la
chaussure favorise en retour la flexion de la jambe du skieur.
[0026] En résumé, la chaussure permet ainsi la mise en oeuvre des effets techniques suivants,
dans l'ordre chronologique :
- elle réagit à un effort initial d'un utilisateur exercé sur le collier de la chaussure
par la transmission jusqu'à l'engin de glisse de cet effort par les parties rigides
de la chaussure, l'effort initial étant réalisé de manière traditionnelle par des
flexions des genoux ;
- cette flexion des genoux induit un mouvement naturel du pied, rendu possible par la
chaussure, par la partie déformable qui induit un pivotement de la partie haute 2
de la chaussure pour accompagner ce mouvement naturel, permettant ainsi de mieux localiser
le poids d'un utilisateur en un point différent de la chaussure, induisant un meilleur
effet de guidage de l'engin de glisse ;
- l'effort initial réalisé par l'utilisateur sur la chaussure est amplifié par le pivotement
mentionné ci-dessus de la chaussure qui accompagne ainsi ce mouvement qui devient
plus facile et plus efficace.
Ce comportement de la chaussure inclut donc principalement les deux améliorations
suivantes aux chaussures traditionnelles :
- le pied est mobile par rapport à l'engin de glisse et permet une autre localisation
plus efficace du poids du skieur sur l'engin de glisse ;
- le mouvement de flexion des genoux et de guidage traditionnel est facilité et amplifié
par la chaussure.
[0027] Selon l'invention, la chaussure n'est donc plus un élément rigide et passif mais
a ainsi un comportement en harmonie avec le corps du skieur qui amplifie l'effet de
guidage du skieur sur son ski. Elle permet de conserver l'avantage de la transmission
traditionnelle des efforts du skieur vers le ski par la rigidité globale de sa structure
tout en ajoutant un affinement de cette transmission grâce à sa légère déformation
permettant un mouvement du type oscillation latérale.
[0028] Les rigidités et propriétés des différents matériaux utilisés dans les différentes
parties de la chaussure peuvent varier selon une large plage sans sortir du concept
de l'invention. Comme expliqué précédemment, le matériau rigide des parties basse
1 et haute 2 de la chaussure pourra être un matériau plastique de dureté au moins
égale à 40 shD, ou tout autre matériau habituellement utilisé pour les chaussures
de ski. Le matériau déformable de l'élément intermédiaire 3 peut être de différents
types, chacun de ces types participant au guidage du ski d'une manière particulière.
Par exemple, un matériau déformable amortisseur d'énergie comme une mousse polyuréthane
peut être utilisé. Un tel choix permettra d'absorber une partie des efforts transmis
par le skieur et conviendra mieux aux débutants, pour un guidage peu précis du ski,
et pour une utilisation en relative ligne droite comme le cas d'une descente en compétition.
Le matériau déformable peut aussi être un matériau élastique comme un caoutchouc,
permettant une restitution d'une partie de l'énergie transmise. Pour une utilisation
en compétition en slalom spécial, un matériau hyper élastique pourrait être utilisé,
afin de permettre une restitution dynamique de l'énergie pour un changement de direction
rapide et précis. Tout matériau élastique intermédiaire pourrait être utilisé. Enfin,
un matériau élastique de caractéristiques variables en fonction de ses conditions
d'utilisation peut être implémenté. Par exemple, un matériau viscoélastique pourra
être absorbant en cas de sollicitations à faible vitesse et élastique pour les sollicitations
à grande vitesse. Son utilisation permettra donc à la chaussure de se comporter différemment
en fonction du comportement du skieur.
[0029] Le terme "déformable" utilisé précédemment a donc un sens très large dans cette invention,
intégrant notamment toutes les variantes mentionnées ci-dessus. Il inclut aussi des
matériaux plastiques de dureté inférieure au matériau rigide plus dur composant le
reste de la chaussure, soit inférieure à 60 shD, qui auront un caractère déformable
par rapport au reste de la chaussure. Le point commun de tous ces matériaux est leur
possibilité de déformation relativement aux chaussures habituelles classiques, induisant
un effet technique de mobilité par rotation latérale entre les deux parties de chaussure
qu'il sépare. Ces matériaux seront ainsi choisis de manière adaptée à l'utilisation
souhaitée de la chaussure, selon le large choix mentionné ci-dessus.
[0030] En variante, cette même structure de chaussure de ski peut être exploitée avec un
élément intermédiaire très rigide non déformable, comme un matériau en fibres de carbone
ou un métal par exemple, pour des utilisations de compétition dans lesquelles le skieur
ne recherche plus une harmonie confortable avec sa chaussure mais une très grande
rigidité pour une transmission passive et intégrale des efforts qu'il exerce. Ainsi,
cette même structure de chaussure permet avantageusement de construire une large palette
de comportement de chaussures de ski, basées sur le même procédé de fabrication, qui
convient donc bien à la personnalisation des chaussures en fonction des besoins des
utilisateurs.
[0031] Nous allons voir par la suite des variantes et autres modes d'exécution, reprenant
le même concept pour obtenir sensiblement le même résultat. Pour une raison d'homogénéité
et de simplicité, nous continuerons d'utiliser les terminologies "partie basse" pour
une partie de la chaussure comprenant une liaison avec le ski de sorte d'être sensiblement
immobile vis-à-vis du ski et "partie haute" pour une partie de la chaussure comprenant
la liaison avec le tibia et le bas de jambe du skieur de sorte d'être sensiblement
immobile par rapport à la jambe du skieur et d'accompagner son mouvement, même si
les différents modes d'exécution qui vont être décrits ci-après vont montrer que ces
parties ne sont pas obligatoirement intégralement hautes et basses, et peuvent ne
pas coïncider en une séparation du type semelle/tige. Dans tous les cas, la partie
haute aura une liberté de rotation latérale vis-à-vis de la partie basse de la chaussure.
[0032] La figure 5 illustre une option du premier mode de réalisation, qui est d'ailleurs
compatible avec les autres modes de réalisation suivants, qui permet pour une chaussure
donnée d'effectuer un réglage de la mobilité de la partie haute 2 en un point donné.
Cette solution repose par exemple sur une vis de réglage 19 dont la tête est accessible
sous la face inférieure de la partie inférieure 1 de la chaussure et dont l'extrémité
se positionne dans l'épaisseur entre les deux parties basse 1 et haute 2 de la chaussure,
dans une ouverture au sein de l'élément intermédiaire 3. Cette extrémité de la vis
19 représente donc une butée pour la partie haute 2 qui limite sa possibilité de descente
en cas de compression de l'élément intermédiaire 3. Une telle solution peut être implémentée
en tout endroit de la chaussure, mais sera surtout avantageuse au niveau des zones
de pivotement de plus forte amplitude.
[0033] Comme cela a été vu plus haut, la solution selon l'invention permet un pivotement
latéral de la partie haute 2 de la chaussure sous l'effort du skieur, ce pivotement
ayant la plus grande amplitude dans les zones de la chaussure recevant les têtes des
1
ier et 5
ième métatarse du pied sur lesquelles se répartit l'essentiel du poids du skieur. Ce poids
du skieur oscille entre ces deux points d'appui latéraux à l'avant du pied et la chaussure
a une structure lui permettant de réagir en suivant plus ou moins ce mouvement d'oscillation.
La présence du matériau déformable de l'élément intermédiaire 3 au niveau du talon
dans le premier mode de réalisation a donc pour principale fonction le confort du
pied sur ce point d'appui au niveau du talon.
[0034] Suite aux conclusions précédentes, il apparaît donc qu'il n'est pas indispensable
que l'élément intermédiaire s'étende sur la partie arrière de la chaussure. Ainsi,
les figures 6 à 12 illustrent des variantes du premier mode de réalisation dans lesquelles
la partie basse 1' de la chaussure consiste en une partie de semelle comprenant un
trottoir avant 4' et ne s'étendant pas jusqu'au trottoir arrière de la chaussure qui
appartient à la partie haute 2' de la chaussure. Cette partie basse 1' s'étend environ
sur les deux tiers de la longueur de la chaussure.
[0035] La géométrie des différents éléments 1', 2', 3' reste très proche du mode de réalisation
précédent, outre la troncature des deux parties inférieures de semelle 1', 3'. Le
principe repose toujours sur une semelle classique et normalisée de chaussure de ski
globalement fragmentée en trois semelles horizontales superposées et fixées entre
elles sur toute leur surface de contact, la pièce interface intermédiaire 3' prise
en "sandwich" ayant la possibilité, en fonction de ses caractéristiques, d'offrir
une mobilité latérale entre la tige 2' et la semelle 1' fixée sur la planche de glisse.
[0036] Dans la première variante de réalisation illustrée sur les figures 6 à 8, une tige
rigide 20 est utilisée pour renforcer la fixation de la semelle 1'. Pour cela, la
tige 20 est insérée longitudinalement par une ouverture dans le trottoir arrière de
la chaussure et s'étend jusque vers l'avant de la chaussure, en se positionnant dans
une ouverture prévue dans la nervure 7' de la semelle basse 1'. Par ce biais, une
fixation entre les parties basse 1' et haute 2' de la chaussure est directement réalisée,
ce qui renforce bien la fixation par les collages entre la semelle 1' et la pièce
interface 3' puis entre la pièce intermédiaire 3' et la zone inférieure 17' de la
partie haute 2'.
[0037] La seconde variante de réalisation illustrée sur les figures 9 à 12 est la même que
la précédente sans la tige 20.
[0038] Une première sous-variante de réalisation du premier mode d'exécution précédent en
relation avec les figures 1 à 12 peut consister en la suppression des nervures 7,
7', l'élément intermédiaire s'étendant alors sur toute la surface de la semelle de
la chaussure pour séparer totalement les parties basses 1 et hautes 2 de la chaussure.
Dans une telle variante, cet élément intermédiaire sera doté d'une fonction supplémentaire
d'amortissement des chocs verticaux exercés sur la chaussure, tout en conservant la
possibilité de la rotation latérale, un côté pouvant être comprimé et l'autre étiré
en traction dans le cas d'une transmission d'un effort décentré latéralement par le
poids du skieur.
[0039] Une seconde sous-variante opposée peut consister en une nervure centrale plus large,
ne s'étendant toutefois pas jusqu'aux deux points d'appui avant sur le pied du skieur
pour permettre la mise en oeuvre du pivot latéral autour de cette nervure. La nervure
peut être réalisée de manière différente, par l'intermédiaire de picots sensiblement
alignés, voire de deux points d'appui avant et arrière. En variante, la nervure peut
être obtenue par un certain nombre de vis sensiblement alignées. La nervure peut être
dissymétrique, décalée par rapport à l'axe de symétrie longitudinal de la chaussure,
voire inclinée.
[0040] Selon la description précédente, il apparaît que la chaussure peut être obtenue par
la superposition d'éléments physiquement distincts. Toutefois, selon une troisième
sous-variante, la chaussure peut être obtenue par des procédés réunissant plusieurs
injections de matériaux plastiques. Par exemple, la tige 2 et la semelle 1 pourraient
être formés lors d'une même étape d'injection, les deux parties de chaussure 1, 2
ne formant ainsi qu'un seul corps physique continu et étant liées au niveau de la
nervure 7, 7', l'élément intermédiaire 3, 3' étant ajouté par la suite.
[0041] Selon une quatrième sous-variante de réalisation, les différents éléments superposés
ne sont pas fixés entre eux sur toute leur surface de contact. Avantageusement, ils
seront fixés sur au moins une partie de la zone périphérique de la chaussure, pour
éviter leur écartement et l'entrée de poussières entre les couches de la chaussure.
Leur fixation se fait par des moyens distincts, d'une part un premier moyen pour fixer
la partie basse 1 à l'élément de liaison 3 et d'autre part un second moyen pour fixer
l'élément de liaison 3 à la partie haute de la chaussure 2. Dans ces zones de fixation,
l'élément de liaison travaillera en traction sur un côté et en compression sur l'autre
côté lors des rotations latérales de la partie haute 2 par rapport à la partie basse
1. Ces moyens de fixation peuvent être des moyens mécaniques, des collages, soudures...
[0042] Selon une cinquième sous-variante de réalisation, le concept de l'invention peut
être simplement mis en oeuvre sur les chaussures existantes munies de talonnettes
avant et arrière amovibles. Pour cela, un élément intermédiaire de faible épaisseur
peut être positionné entre la talonnette amovible et la chaussure, l'ensemble étant
maintenu en position par des vis reliant la talonnette et le reste de la chaussure,
ces vis étant positionnées au niveau de la partie centrale de la talonnette pour définir
une liaison équivalente à la nervure 7, 7' précédente et permettre la fonction d'oscillation
latérale de la chaussure relativement aux talonnettes amovibles.
[0043] Les nombreuses variantes du premier mode d'exécution décrites précédemment ont toutes
en commun une fragmentation d'une partie de la semelle de la chaussure en couches
horizontales. Toutefois, il est possible d'obtenir une solution équivalente avec une
fragmentation différente de la structure de la chaussure, basée sur la répartition
sur la surface extérieure de la chaussure de bandes étroites traversantes, c'est à
dire occupant toute l'épaisseur de la paroi de la tige de sa surface extérieure jusqu'à
sa surface intérieure, dans un matériau particulier formant une géométrie particulière,
pouvant non seulement être positionnées au niveau de la semelle de la chaussure mais
aussi au sein de la paroi de la tige de la chaussure, cette géométrie particulière
ayant pour fonction de permettre la séparation mécanique entre deux parties dites
haute et basse de la chaussure, dotées d'une mobilité relative de type oscillations
latérales comme explicité ci-dessus. Le second mode de réalisation en référence aux
figures 13 à 16 illustre une telle approche.
[0044] Le concept de l'invention consiste en la séparation de la chaussure en deux parties,
une partie dite "basse" liée à la planche de glisse et une partie dite "haute" liée
à la jambe du skieur et possédant une mobilité latérale par rapport à cette partie
basse considérée comme fixe, par l'intermédiaire d'une zone de liaison qui consiste
en une partie de la chaussure dotée de propriétés mécaniques particulières.
[0045] Sur le second mode d'exécution de l'invention, une chaussure de ski est illustrée
dont la partie avant de la chaussure peut pivoter autour de la plaque d'appui 21 de
la semelle de la chaussure. Pour cela, un élément intermédiaire 23 est réalisé sous
la forme de deux bandes étroites en matériau déformable formant deux U latéraux inversés,
qui s'étendent sur la surface extérieure de la semelle de la chaussure. Ces deux bandes
en U inversé se composent d'une part de bandes 26 parallèles et transversales, réparties
de part et d'autre de la plaque d'appui 21 sur la surface horizontale inférieure de
la semelle de la chaussure, et d'autre part de bandes 28 qui remontent ensuite sur
la paroi latérale sensiblement verticale de la semelle de la chaussure et qui se rejoignent
pour former le sommet du U inversé. Les bandes parallèles horizontales 26 des deux
parties en forme de U inversé de l'élément intermédiaire 23 ne se rejoignent pas sous
la semelle mais laissent une partie centrale 27 non découpées, qui joue un rôle sensiblement
équivalent à celui de la nervure 7 du premier mode d'exécution. Le déplacement du
poids du skieur lors d'une initiation d'une courbe induit une surpression sur une
partie latérale de la chaussure. La bande en U subissant cette surpression va se comprimer
au niveau de sa partie 28 dans le plan vertical alors que la partie horizontale 26
va être sollicitée en cisaillement. Par ces propriétés mécaniques, cette bande en
U inversé va permettre à la partie haute de la chaussure de pivoter latéralement,
la plaque d'appui 21 de la semelle de la chaussure restant immobile en appui sur la
planche de glisse.
[0046] La partie arrière de la chaussure illustre une autre implémentation possible de la
solution dans laquelle la partie basse 21' de la chaussure fixée sur la planche de
glisse comprend une partie arrière de la semelle incluant le trottoir arrière 25.
L'élément intermédiaire 23' sépare cette partie basse 21' du reste de la chaussure
par une bande en matériau déformable qui partage la paroi en deux en s'étendant le
long de la paroi de la chaussure depuis un point 29 au niveau de la semelle, en contournant
le trottoir 25 en un point 30 positionné dans la paroi de la tige de la chaussure
au-dessus de ce trottoir puis en redescendant de manière symétrique sur l'autre côté
de la chaussure. Cette bande est interrompue dans la partie centrale 27', autour de
laquelle la partie haute 22 de la chaussure peut pivoter par rapport à la partie basse
arrière 21' grâce à la bande déformable 23', travaillant en compression d'un côté
et en traction de l'autre. Cette partie centrale a une fonction semblable à celle
de la nervure 7 du premier mode d'exécution. Cette bande 23' s'étend aussi sur la
paroi horizontale de la semelle en une bande semblable à une des bandes 26 de la partie
avant. Une telle bande n'est pas représentée car masquée par une talonnette arrière
31 de la chaussure qui la recouvre.
[0047] Le même résultat peut être obtenu par toute autre séparation de la chaussure en deux
parties, avec une bande intermédiaire de forme permettant d'isoler suffisamment les
deux parties de sorte d'autoriser l'oscillation de la partie haute par rapport à la
partie basse dont une partie est maintenue fixe sur la planche de glisse.
[0048] La bande intermédiaire peut être dans un matériau déformable comme explicité précédemment
ou être au contraire dans un matériau très rigide, selon le comportement recherché
de la chaussure. Elle est traversante pour découper intégralement la paroi de la chaussure
en deux parties distinctes. Sa largeur ou épaisseur, mesurée de l'interface de la
partie 21 vers l'interface de la partie 22 dans une direction perpendiculaire à la
bande intermédiaire 23 disposée entre ces interfaces, reste inférieure à 4 millimètres.
[0049] Dans ce second mode d'exécution décrit, la partie basse de la chaussure consiste
en la réunion de la plaque d'appui avant 21 et de la partie arrière 21' alors que
la partie haute 22 de la chaussure consiste en tout le reste, incluant donc aussi
par exemple le trottoir avant et la partie centrale 37 de la semelle. Cette réalisation
illustre donc bien que la notion de "partie haute" et "partie basse" doit s'entendre
dans un sens très large, dès lors que la partie haute aura tendance à suivre le mouvement
de la jambe du skieur et sera ainsi dotée d'une mobilité latérale vis à vis de la
partie basse, liée à la planche de glisse et sensiblement immobile sur cette planche
de glisse.
[0050] Les différentes solutions envisagées ci-dessus peuvent être combinées entre elles
pour former d'autres modes de réalisation de la chaussure. Ainsi, la partie basse
avant 21 peut comprendre le trottoir avant 24 par exemple, de manière similaire à
la solution proposée dans la partie arrière dans le mode d'exécution décrit en rapport
aux figures 13 à 16. La partie arrière ne contient pas obligatoirement un élément
intermédiaire 23' comme cela a été explicité auparavant, les impulsions latérales
du poids du skieur se répartissant principalement dans la partie avant de la chaussure.
La partie basse arrière 21' peut aussi consister en une plaque d'appui de la semelle
de la chaussure.
[0051] Enfin, ce second mode de réalisation peut consister en une mise en oeuvre très proche
du premier mode de réalisation comme cela est représenté sur les variantes correspondant
aux figures 17 à 20.
[0052] La première variante illustrée sur la figure 17 et 18 consiste en une solution dans
laquelle la partie basse 31 consiste en la semelle de la chaussure et est séparée
de la tige 32 par une bande de liaison 33 étroite qui découpe la paroi de la chaussure
sur toute sa périphérie. Comme cela est visible sur la figure 18, cette solution se
différencie principalement de celle illustrée aux figures 1 et 4 en ce que la tige
32 ne contient pas de partie inférieure 17 et en ce que l'élément de liaison ne s'étend
pas sur une surface horizontale mais est simplement une bande traversante dans la
paroi de la chaussure.
[0053] La seconde variante illustrée sur les figures 19 et 20 est la même que précédemment
dans laquelle la bande de liaison 33' qui sépare les parties basse 31' et haute 32'
ne s'étend pas sur toute la périphérie de la chaussure mais seulement dans une zone
antérieure.
[0054] Enfin, il est possible d'utiliser des éléments intermédiaires d'épaisseur variable,
composés de plusieurs matériaux différents, répartis de manière dissymétrique sur
la chaussure, sans sortir du concept de l'invention.
[0055] L'invention porte aussi sur le procédé de fabrication d'une telle chaussure, qui
peut comprendre selon une variante de réalisation deux étapes d'injection de matériau
plastique, afin de former l'élément intermédiaire d'une part et le reste de la chaussure
d'autre part. En variante, ce procédé de fabrication peut comprendre plus de deux
étapes d'injection. Par exemple, la tige de la chaussure peut être bi-injectée selon
un procédé habituel alors qu'une étape supplémentaire d'injection permet de former
l'élément intermédiaire. Dans le cas où un matériau plus souple et déformable serait
utilisé pour l'élément intermédiaire, il peut être avantageux d'en profiter pour former
les rabats de la coque de la chaussure dans ce même matériau lors de la même étape
d'injection.
[0056] En variante, d'autres procédés de fabrication peuvent être utilisés comme un élément
intermédiaire fabriqué in situ, par coulage par exemple.
[0057] Ainsi, il apparaît donc bien que la chaussure obtenue conserve une forme globalement
identique aux chaussures de l'art antérieur, sa structure étant toutefois différente
puisqu'intégrant un élément intermédiaire dans un matériau différent de la majorité
de la chaussure, qui sert à séparer la chaussure en deux parties mécaniquement relativement
indépendantes. Comme cela ressort des explications précédentes, cette séparation de
la chaussure ne s'entend pas par une réelle séparation physique de parties distinctes
: en effet, dans le second mode d'exécution, il est clair que les parties hautes et
basses forment un ensemble continu car liées par exemple par les parties 27, 27'.
Cela garantit une rigidité et résistance nécessaire de la chaussure, tout en autorisant
une mobilité mécanique d'une partie de cet ensemble relativement à l'autre.
1. Chaussure de sport pour engin de glisse comprenant une partie basse (1 ; 1' ; 21 ;
21' ; 31 ; 31') destinée à une fixation sur un engin de glisse, une partie haute (2
; 2' ; 22 ; 32 ; 32') avec une ouverture (15) pour recevoir un pied, et un élément
de liaison (3 ; 3' ; 23 ; 23' ; 33 ; 33') entre ces deux parties basse (1 ; 1' ; 21
; 21' ; 31 ; 31') et haute (2 ; 2' ; 22 ; 32 ; 32'), caractérisée en ce que l'élément de liaison (3 ; 3' ; 23 ; 23' ; 33 ; 33') présente une faible épaisseur
et est apte à autoriser l'oscillation latérale de la partie haute (2 ; 2' ; 22 ; 32
; 32') de la chaussure relativement à la partie basse (1 ; 1' ; 21; 21' ; 31 ; 31').
2. Chaussure de sport pour engin de glisse selon la revendication 1, caractérisée en ce que l'élément de liaison (3 ; 3' ; 23 ; 23' ; 33 ; 33') présente une épaisseur inférieure
ou égale à 4 millimètres.
3. Chaussure de sport pour engin de glisse selon la revendication 1 ou 2, caractérisée en ce que l'élément de liaison (3 ; 3' ; 23 ; 23' ; 33 ; 33') est fixé aux parties basse (1
; 1' ; 21; 21' ; 31 ; 31') et haute (2 ; 2' ; 22 ; 32 ; 32') par des moyens de fixation
distincts sur au moins une partie de la zone périphérique de la chaussure, de sorte
de travailler d'une part en compression et d'autre part en traction lors d'un mouvement
d'oscillation de la partie haute (2 ; 2' ; 22 ; 32 ; 32') de la chaussure relativement
à la partie basse (1 ; 1' ; 21; 21' ; 31 ; 31').
4. Chaussure de sport pour engin de glisse selon la revendication 1, caractérisée en ce que l'élément de liaison (23 ; 23' ; 33 ; 33') comprend des bandes (26, 28, 29, 30) étroites
et traversantes sur la paroi de la chaussure, sur les faces verticales et/ou horizontales
de la chaussure.
5. Chaussure de sport pour engin de glisse selon la revendication précédente, caractérisée en ce que la partie basse (21) comprend une plaque d'appui de la semelle de la chaussure sur
l'engin de glisse et en ce que l'élément de liaison (23) comprend deux parties latérales au moins sur un tronçon
en forme de U inversé, chaque U inversé ayant deux parties parallèles horizontales
(26) s'étendant sous la semelle de la chaussure dans une direction transversale à
la chaussure de part et d'autre de la plaque d'appui (21) et une partie dans un plan
vertical (28) comprenant la liaison des deux parties du U.
6. Chaussure de sport pour engin de glisse selon la revendication précédente, caractérisée en ce que les parties parallèles horizontales (26) de respectivement chaque partie latérale
en forme de U inversé de l'élément de liaison (23) ne se rejoignent pas mais laissent
une partie centrale (27) de la plaque d'appui (21) non traversée.
7. Chaussure de sport pour engin de glisse selon la revendication 4, caractérisé en ce que la partie basse (21') comprend un trottoir (25) de la semelle de la chaussure, l'élément
de liaison (23') se trouvant sous la forme d'une bande étroite s'étendant sous la
semelle de la chaussure dans une direction sensiblement transversale et sur la tige
de la chaussure en partant d'un point (29) au niveau de la semelle sur un premier
côté de la chaussure, en s'élevant sur la première paroi latérale de la chaussure
pour passer au-dessus du trottoir (25) avant de redescendre sur la seconde paroi latérale
de la tige jusqu'à un point (29') du second côté de la chaussure.
8. Chaussure de sport pour engin de glisse selon la revendication précédente, caractérisé en ce que l'élément de liaison (23') s'élève jusqu'à un point (30) au-dessus du trottoir (25)
et présente une discontinuité (27') au niveau de la partie centrale de la chaussure.
9. Chaussure de sport pour engin de glisse comprenant une partie inférieure et un élément
de liaison selon l'une des revendications 4 à 8 dans sa partie antérieure.
10. Chaussure de sport pour engin de glisse selon l'une des revendications 4 à 9, caractérisée en ce qu'elle comprend une partie inférieure et un élément de liaison selon l'une des revendications
4 à 8 dans sa partie arrière.
11. Chaussure de sport pour engin de glisse selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que la partie basse (1 ; 1') est une semelle s'étendant sur une partie de la longueur
de la chaussure, comprenant un trottoir avant (4) pour coopérer avec un dispositif
de fixation monté sur l'engin de glisse, l'élément de liaison (3 ; 3') étant une interface
horizontale s'étendant sur sensiblement toute la surface supérieure de la partie basse
(1 ; 1'), la partie inférieure (17 ; 17') de la partie haute (2 ; 2') étant fixée
sur sensiblement toute la surface supérieure de cet élément de liaison (3 ; 3').
12. Chaussure de sport pour engin de glisse selon la revendication précédente, caractérisée en ce que la partie basse (1) est une semelle qui s'étend sur toute la longueur de la chaussure
et comprend aussi un trottoir arrière (5).
13. Chaussure de sport pour engin de glisse selon la revendication 11 ou 12, caractérisée en ce que la partie basse (1 ; 1') comprend une nervure centrale (7 ; 7') sensiblement longitudinale
traversant l'élément de liaison (3, 3') pour venir en liaison directe avec la partie
haute (2, 2').
14. Chaussure de sport pour engin de glisse selon l'une des revendications 11 à 13, caractérisée en ce que la partie haute (2 ; 2') est une tige de chaussure comprenant une coque (12) et un
collier articulé (13) et des moyens de fermeture et serrage (14).
15. Chaussure de sport pour engin de glisse selon l'une des revendications 11 à 14, caractérisée en ce qu'elle comprend un organe de réglage (19) monté sous la partie basse (1 ; 1') dont l'extrémité
se trouve mobile dans l'épaisseur de l'élément de liaison (3 ; 3') de manière à limiter
la mobilité de la partie haute (2 ; 2') de la chaussure.
16. Chaussure de sport pour engin de glisse selon l'une des revendications précédentes,
caractérisée en ce que l'élément de liaison (3 ; 3' ; 23 ; 23' ; 33 ; 33') est dans un matériau déformable.
17. Chaussure de ski selon l'une des revendications précédentes.
18. Procédé de fabrication d'une chaussure de sport pour engin de glisse selon l'une des
revendications précédentes, caractérisée en ce qu'il comprend une étape d'injection de l'élément de liaison (3 ; 3' ; 23 ; 23' ; 33
; 33') dans un matériau plastique, la chaussure étant fabriquée par plusieurs étapes
d'injection.
19. Procédé de fabrication d'une chaussure de sport pour engin de glisse selon l'une des
revendications 1 à 17, caractérisée en ce qu'il comprend une étape de coulage ou de soudage ou de collage de l'élément de liaison
(3 ; 3' ; 23 ; 23' ; 33 ; 33').