[0001] La présente invention concerne une pièce d'horlogerie mécanique comprenant des moyens
de réglage de l'ébat d'un mobile tournant, en particulier de l'ébat d'un balancier.
[0002] Il est connu du brevet
suisse No. 20552 au nom de J. L. Kurtz, déposé le 1er novembre 1899, un pont de balancier associé à des moyens de réglage de la position relative des
deux paliers dans lesquels pivotent respectivement les deux extrémités de l'axe du
balancier. Le pont de balancier décrit est du type simple, c'est-à-dire avec une seule
base fixée à une platine et une planche reliée à une extrémité à cette seule base
et présentant à son autre extrémité libre une ouverture pour l'agencement d'un palier.
Le pont de balancier est fixé à la platine par une seule vis de serrage traversant
la seule base.
[0003] Dans ce document, le réglage de l'ébat de l'axe de balancier est effectué par un
ajustement de la hauteur de la planche du pont de balancier. Pour ce faire, il est
prévu trois vis de réglage en périphérie de la vis de serrage. Les trois vis de réglage
traversent la base du pont et s'appuient du côté de la platine contre trois autres
vis complémentaires définissant ainsi trois points d'appui pour les trois vis de réglage.
En vissant ou dévissant les trois vis de réglage de manière sensiblement homogène,
il est ainsi possible de varier la hauteur de la planche du pont de balancier, c'est-à-dire
de varier la distance relative de cette planche à la platine. Dans ce document il
est prévu que la planche reste horizontale, c'est-à-dire parallèle au plan général
de la platine. Ainsi, l'horloger qui règle l'ébat du balancier doit agir sur les trois
vis de réglage en les tournant successivement et de manière répétée jusqu'à ce que
la planche atteigne une hauteur définissant un ébat correct pour le balancier. Ceci
présente un désavantage important pour le montage de la pièce d'horlogerie et le réglage
de l'ébat du balancier. De plus, trois vis de réglage augmentent le coût de cette
pièce d'horlogerie et leur agencement en périphérie de la vis de serrage nécessite
des dimensions relativement grandes pour la base du pont. Ceci pose un problème pour
la conception du mouvement horloger et en particulier pour l'agencement du pont de
balancier.
[0004] On connaît aussi une pièce d'horlogerie vendue par la maison Rolex qui possède un
système de réglage de l'ébat du balancier. Dans cette pièce d'horlogerie, le pont
de balancier est du type double, c'est-à-dire présentant deux bases agencées aux deux
extrémités de la planche du pont et permettant de fixer ce pont de balancier de manière
rigide de part et d'autre du palier agencé sensiblement au centre de la planche. Les
deux bases sont respectivement fixées à la platine par deux vis de serrage. Chacune
des deux vis de serrage est vissée à l'intérieur d'un cylindre chassé dans la platine.
Ce cylindre présente à l'intérieur un taraudage pour la vis de serrage et un filetage
extérieur pour un écrou de réglage. Les deux bases du pont de balancier sont maintenues
en appui contre les deux écrous par les deux vis de serrage. Un ressort de friction
formé par une rondelle élastiquement déformable est prévue sous l'écrou de manière
à maintenir la position de celui-ci lorsqu'il n'est pas actionné par un horloger.
Les deux vis de serrage sont prévues respectivement à la périphérie des deux bases
respectives de manière à permettre de tourner les écrous de réglage qui présentent
des cannelures sur la surface latérale externe pour faciliter leur actionnement à
l'aide d'un outil approprié et ainsi le réglage de l'ébat du balancier.
[0005] Le système de réglage de l'ébat d'un balancier décrit ci-avant présente certains
inconvénients. Premièrement il est relativement complexe et onéreux. En effet, ce
système comprend deux pièces cylindriques, avec un taraudage à l'intérieur et un filetage
extérieur, qui doivent être chassées dans la platine. De plus, ce système comprend
deux écrous de réglage cannelés. Ensuite, pour permettre le réglage de la hauteur
de la planche du pont avec le balancier en place, il est nécessaire de prévoir les
vis de serrage en bordure extérieure des deux bases et de prévoir un espace libre
en périphérie des deux vis de serrage pour permettre un accès aux écrous de réglage
qui sortent latéralement dessous les bases. Finalement, comme il est également prévu
de maintenir la planche du pont du balancier horizontal, l'horloger doit actionner
successivement les deux écrous de réglage pour varier la hauteur de cette planche
jusqu'à ce qu'il obtienne l'ébat souhaité pour le balancier. Ensuite, il doit encore
visser les deux vis de serrage de manière à fixer rigidement le pont de balancier
à la platine. Ce système de réglage est donc relativement compliqué et nécessite en
particulier d'agir sur deux écrous de réglage disposés de part et d'autre du balancier.
[0006] Un but de la présente invention est de proposer un dispositif de réglage de l'ébat
d'un mobile tournant dans une pièce d'horlogerie, en particulier d'un balancier, qui
soit relativement peu onéreux et permettant de régler l'ébat du mobile tournant de
manière efficace et rapide.
[0007] A cet effet la présente invention concerne une pièce d'horlogerie mécanique équipée
d'un mobile tournant qui comprend un axe ou arbre dont une extrémité pivote dans un
premier palier porté par un pont et l'autre extrémité pivote dans un second palier
agencé dans une platine, cette pièce d'horlogerie comprenant des moyens de réglage
de l'ébat de cet axe ou arbre du mobile tournant Ces moyens de réglage sont formés
d'une part par un moyen de fixation classique d'une première partie du pont à la platine
qui laisse cette première partie dans une position fixe relativement à la platine
et, d'autre part, par un moyen de déformation du pont qui est agencé pour varier la
position relative entre une deuxième partie de ce pont et la platine en déformant
ce pont, ces première et deuxième parties étant prévues pour qu'un actionnement du
moyen de déformation engendre une variation de la position du premier palier relativement
au deuxième palier.
[0008] Selon un mode de réalisation préféré, la pièce d'horlogerie comprend entre lesdites
première et deuxième parties dudit pont au moins une zone de moindre résistance mécanique
définissant une zone de déformation localisée ou une articulation flexible entre ces
première et deuxième parties. Dans une variante proposée, cette zone de déformation
localisée est définie par une rainure transversale effectuée du côté de la face inférieure
de la planche du pont.
[0009] Dans une variante préférée, le pont est double et les première et deuxième parties
dont définies par les deux bases du pont. Dans ce dernier cas, il est prévu deux zones
de moindre résistance mécanique définies par deux rainures transversales agencées
respectivement aux deux extrémités de la planche, c'est-à-dire à la périphérie immédiate
des deux bases.
[0010] Finalement, les moyens de réglage de l'ébat du mobile tournant sont remarquables
par le fait que la variation de la distance entre les deux paliers dans lesquels pivote
ce mobile tournant est obtenue par déformation dudit pont qui peut être obtenue par
la variation de la position d'un seul élément, notamment d'une seule vis de réglage
permettant de déplacer ladite deuxième partie du pont et de déformer ainsi ce pont.
Il en résulte une légère inclinaison de la planche du pont sans effet négatif sur
le pivotement du mobile tournant étant donné que les tolérances de fabrication nécessitent
seulement un ajustement fin de la position de la planche relativement à la platine
pour obtenir un ébat optimal du mobile tournant.
[0011] La présente invention sera décrite ci-après de manière détaillée à l'aide du dessin
annexé, donné à titre d'exemples nullement limitatifs, dans lequel :
- la figure 1 est une vue partielle en perspective d'un mouvement horloger ayant un
pont de balancier équipé d'un dispositif de réglage de l'ébat du balancier selon la
présente invention;
- la figure 2 est une vue en perspective du pont de balancier du mode de réalisation
représenté à la figure 1;
- les figures 3 à 6 sont diverses représentations du dispositif de réglage de l'ébat
du balancier équipant le mouvement horloger de la figure 1;
- la figure 7 est une vue latérale d'un pont de balancier semblable à celui de la figure
1 et dans un état déformé;
- la figure 8 est une vue latérale d'un pont de balancier selon une variante moins avantageuse
de l'invention;
- la figure 9 représente un deuxième mode de réalisation d'un pont de balancier équipé
d'un dispositif de réglage de l'ébat du balancier selon l'invention; et
- la figure 10 montre une variante de réalisation du dispositif de réglage selon l'invention.
[0012] A la figure 1 est représenté un premier mode de réalisation d'une pièce d'horlogerie
mécanique 2 équipée d'un mobile tournant et comprenant des moyens de réglage de l'ébat
de ce mobile tournant selon la présente invention.
[0013] Le premier mode de réalisation de l'invention sera décrit ci-après à l'aide des figures
1 à 7. Le pont dans ce mode de réalisation est un pont de balancier 4 et le mobile
tournant est un balancier 6. De manière classique, le balancier 6 comprend un axe
dont une première extrémité pivote dans un premier palier porté par la planche 10
du pont de balancier. Le premier palier est agencé dans une ouverture d'un porte-piton
8 avec un dispositif pare-choc connu de l'homme du métier. Le porte-piton 8 repose
sur l'assise centrale 12 du pont 4. La deuxième extrémité de l'axe du balancier pivote
dans un second palier agencé dans une platine 14 de la pièce d'horlogerie 2.
[0014] Le pont de balancier 4 est un pont double formé de deux bases 16 et 18 agencées respectivement
d'un côté et de l'autre de la planche 10 et donc du premier palier agencé dans la
partie centrale 20 de ce pont. L'assise 12 pour le porte-piton présente une épaisseur
inférieure à celle de la planche 10 dans ses deux parties directement adjacentes à
cette assise. Selon une caractéristique particulière de l'invention, le pont 4 comprend
deux zones de moindre résistance mécanique 22 et 24 agencées respectivement aux deux
régions d'extrémité de la planche 10, c'est-à-dire respectivement entre les deux bases
16 et 18 et la partie centrale 20 portant le premier palier pour l'axe du balancier.
Ces deux zones de moindre résistance mécanique sont formées chacune par une zone transversale
définie par une rainure d'une certaine largeur. Nous reviendrons sur la fonction de
ces zones de moindre résistance mécanique par la suite.
[0015] Selon l'invention, il est prévu des moyens de réglage de l'ébat du balancier qui
sont formés d'une part par un moyen de fixation classique d'une première partie 16
du pont 4, cette première partie étant définie dans ce mode de réalisation par la
base 16. Le moyen de fixation classique est constitué par une vis 30 qui fixe la base
16 à la platine 14 de manière rigide en laissant cette base dans une position fixe
relativement à cette platine, en appui contre cette dernière. D'autre part, la deuxième
base 18 du pont 4 définit une deuxième partie fixée à ladite platine au moyen d'une
vis de serrage 32. Cette deuxième partie 18 est associée à un moyen 34 de déformation
du pont 4. Ce moyen de déformation est constitué ici par une vis 34 de diamètre relativement
grand et percée en son centre. Cette vis de réglage 34 comprend une tête plate 36
munie d'une fente permettant de visser cette vis depuis la partie inférieure du pont
4. La vis de réglage 34 comprend en outre un cylindre 38 présentant un filetage extérieur
fin de manière à pouvoir varier finement la distance entre la surface externe 37 de
la tête 36 et la surface inférieure 5 du pont 4. Le trou 40 qui traverse la vis 34
présente un diamètre supérieure à celui de la vis de serrage 32, de manière que celle-ci
peut être introduite librement dans ce trou traversant 40.
[0016] La vis 34 est vissée dans un trou 42 traversant la base 18 du pont 4 Le trou 42 présente
un élargissement dans la partie supérieure de la base 18 avec une surface annulaire
sensiblement plane et servant de butée à la tête de la vis de serrage 32. Cette vis
32 est vissée à son extrémité inférieure dans la platine 14 pour assurer la fixation
de la base 18 à la platine 14.
[0017] La vis réglage 34 présente à son extrémité supérieure opposée à la tête 36 une partie
annulaire supérieure présentant deux fentes 44 diamétralement opposées et agencées
pour permettre d'y insérer un tournevis pour tourner cette vis de réglage 34 depuis
la face supérieure 46 du pont en l'absence de la vis de serrage 32, comme cela ressort
en particulier des figures 4 et 6. Un ressort de friction ayant la forme d'une rondelle
incurvée 48 est agencé entre la tête 36 de la vis 34 et la surface inférieure 5 de
la base 18. Pour assurer un positionnement de cette base 18 dans le plan général du
mouvement horloger 2, une goupille de positionnement 50 est prévue.
[0018] En tournant la vis de réglage 34, on varie la position relative entre la base 18
et la platine 14 étant donné que la surface inférieure 37 de la tête 36 repose sur
cette platine. Pour effectuer le réglage de la hauteur de la base 18, on enlèvera
la vis de serrage 32 de manière à pouvoir effectuer ce réglage depuis la surface supérieure
46 du pont 4 par l'ouverture traversante 42. Pour ce faire, l'horloger maintiendra
par exemple à l'aide d'un outil approprié la vis 34 en appui contre la platine 14
si cela s'avère nécessaire Etant donné que la base 16 est fixée à la platine dans
une position invariable, un actionnement de la vis de réglage 34 engendre une déformation
du pont 4, comme cela est représenté à la figure 7. Ainsi, en actionnant la vis de
réglage 34, on varie la distance entre la base 18 et la platine 14 et on déforme la
planche 10 de sorte que la zone centrale 20, où est situé le palier supérieur pour
l'axe du balancier, subit également un déplacement permettant ainsi le réglage de
l'ébat de ce balancier.
[0019] Comme déjà décrit précédemment, la planche 10 comprend à ses deux parties d'extrémité
deux zones 22 et 24 de moindre résistance mécanique qui définissent chacune une zone
de déformation localisée ou articulation flexible entre les deux bases 16 et 18. Ces
zones de déformation localisée sont obtenues par l'usinage de deux rainures du côté
inférieur de la planche 10 qui définissent des zones transversales du pont 4 ayant
une moindre épaisseur que les deux régions adjacentes 54 et 56, respectivement 55
et 57. La déformation du pont est ainsi localisée essentiellement dans les deux zones
transversales 22 et 24 de sorte que les bases 16 et 18 subissent quasi aucune déformation
et la partie centrale 20 de la planche 10 demeure sensiblement plane. De plus, ces
zones 22 et 24 permettent de diminuer globalement les tensions engendrées dans le
pont de balancier 4 lorsque la base 18 est déplacée en hauteur relativement à la base
16. Ainsi, l'ajustement de l'ébat du balancier peut engendrer une certaine inclinaison
de la partie centrale 20 de la planche 10, mais cette inclinaison demeure faible.
[0020] Grâce à la variante préférée de l'invention décrite ici, l'assise 12 du porte-piton
demeure plate et soumise à relativement peu de tension. On remarquera que l'agencement
des zones de moindre épaisseur 22 et 24 sont d'autant plus nécessaire que l'assise
12 du porte-piton est formée par un usinage de la planche 10. Ainsi, l'assise 12 présente
une épaisseur moindre que les régions périphériques 54 et 55 à cette assise 12, ce
qui rend la zone centrale 20 plus facilement déformable. De ce fait, dans la variante
représentée à la figure 8, en absence des zones transversales 22 et 24, le pont 4A
présente sensiblement une déformation en S, la déformation de la planche 10A étant
située substantiellement au niveau de sa partie centrale 20A. Cette variante de réalisation
est donc moins avantageuse de sorte que la variante décrite précédemment à la figure
7 est préférée. L'homme du métier pourra concevoir d'autres ponts et d'autres moyens
pour réduire les tensions internes dans la planche du pont déformée par les moyens
de réglage de l'ébat du balancier selon la présente invention.
[0021] La présente invention est aussi remarquable par le fait que le réglage de l'ébat
du balancier ou d'un mobile tournant est réalisé par un moyen de déformation du pont
concerné, ce moyen de déformation étant agencé de manière à être actionné par la variation
de la position d'un seul élément de réglage 34. Ensuite, cette variation peut être
effectuée depuis la face supérieure du pont associé au mobile tournant dont l'ébat
est réglé. Le dispositif de réglage de l'ébat selon la présente invention est relativement
simple et donc peu onéreux. De plus, l'agencement coaxial de la vis de serrage 32
et de la vis de réglage 34 n'augmente pas l'encombrement du pont.
[0022] Le montage du dispositif de réglage de l'ébat est effectué aisément en vissant simplement
la vis de réglage 34 depuis la face inférieure 5 du pont 4 jusqu'à ce que sa tête
soit environ à une certaine hauteur définie. Ensuite, le pont peut être assemblé à
la platine avec le balancier monté dans les deux paliers qui lui sont associés. Ensuite,
l'ébat du balancier (ou d'un autre mobile tournant) peut être réglé simplement en
tournant la vis 34 à l'aide de la fente 44 prévue à son extrémité supérieure opposée
à la tête 36, cette extrémité supérieure étant accessible par un outil depuis la face
supérieure 46 du pont au travers de l'ouverture 42 traversant la base 18. Une fois
le réglage effectué, la vis 32 est insérée dans le trou traversant 40 de la vis de
réglage 34 et serrée de manière à fixer rigidement la base 18 à la platine 14. La
rondelle élastique 48 assure un maintien de la vis de réglage 34 dans la position
prévue. Une fois l'ajustement de la distance entre les deux paliers finement effectué
au moyen de la vis de réglage 34, le système de réglage de la hauteur du pont 4 est
masqué et le pont est solidement fixé à la platine.
[0023] On remarquera que la présente invention peut également s'appliquer à un mouvement
horloger équipé d'un tourbillon et dans lequel l'ébat de la cage du tourbillon est
ajusté à l'aide du dispositif de la présente invention associé au pont du tourbillon
portant un des deux paliers dans lequel pivote la cage du tourbillon.
[0024] A la figure 9 est représenté schématiquement en coupe un deuxième mode de réalisation
d'une pièce d'horlogerie selon la présente invention.
[0025] Dans ce mode de réalisation, le pont de balancier 64 est du type simple, c'est-à-dire
avec une base 68 agencée à une extrémité de la planche 70 qui présente à son autre
extrémité libre 72 un premier palier 74 dans lequel pivote l'axe 76 du balancier 6.
La seconde extrémité de l'axe 76 pivote dans un palier 78 agencé dans la platine 14.
Les paliers 74 et 78 sont représentés de manière schématique à la figure 9. De manière
classique, le palier 74 est généralement associé à un dispositif pare-choc connu de
l'homme du métier.
[0026] Les moyens de réglage de l'ébat du balancier 6 sont obtenus, selon le principe de
la présente invention, par déformation du pont 64 engendrant une variation de l'inclination
de la planche 70 et par conséquent une variation de la distance entre les paliers
74 et 78. Pour ce faire, la base 68 comprend deux parties distinctes 80 et 82 séparées
par une zone intermédiaire 84 définissant une zone transversale de moindre résistance
mécanique permettant une déformation localisée entre les parties 80 et 82 de la base.
La partie 80 qui est la plus éloignée du palier 74 est fixée rigidement à la platine
14 au moyen d'une vis de fixation 30. Cette première partie 80 est maintenue dans
une position fixe et invariable relativement à la platine 14 lorsque la vis 30 est
serrée. La deuxième partie 82 est équipée d'un dispositif permettant de varier la
position de cette partie 82 relativement à la platine 14, ce qui engendre une déformation
du pont en particulier dans la région intermédiaire 84. Ainsi la position relative
entre les deux parties 80 et 82 du pont 64 peut être variée, ce qui engendre un déplacement
de la planche 70 et en particulier du palier 74 relativement à la platine 14. Le moyen
de déformation du pont agissant sur la deuxième partie 82 est semblable à celui décrit
dans le cadre du premier mode de réalisation. Il ne sera donc pas à nouveau décrit
ici.
[0027] A la figure 10 est représentée un autre mode de réalisation du moyen de déformation
du pont 4B. Cette alternative peut s'appliquer aux deux modes de réalisation d'une
pièce d'horlogerie selon l'invention décrits ci-avant. Cependant, le mode de réalisation
représenté à la figure 10 correspond au cas d'un pont double selon le premier mode
de réalisation représenté à la figure 1. Le pont 4B comprend donc une base 18B similaire
à la base 18 du mode de réalisation de la figure 1.
[0028] Le mode de réalisation de la figure 10 se distingue essentiellement de celui décrit
à l'aide des figures précédentes par le fait que la vis de fixation de la base 18B
à la platine 14 n'est pas coaxiale à la vis 94 de réglage de l'ébat du balancier.
En effet, la vis 94, servant à la déformation du pont 4B et à la variation de la position
relative entre la base 18B et la platine 14, est agencée entre la vis de serrage 32
et la planche 10 du pont 4B. On notera de suite que cette vis 94 peut également être
agencée de l'autre côté de la vis 32. La vis de réglage 94 se distingue de la vis
34 des autres modes de réalisation par le fait qu'elle ne présente pas de trou traversant
et par le fait que son extrémité supérieur 96 est visible et accessible depuis la
face supérieure 46 du pont 4B alors que la vis de serrage 32 est mise en place dans
le trou traversant 98 effectué dans la base 18B. L'extrémité 96 de la vis 94 présente
une fente 44B permettant de tourner cette vis 94 et donc de varier la distance entre
la base 18B et la platine 14. Pour augmenter cette distance, l'horloger desserrera
évidemment la vis 32.
[0029] Ce dernier mode de réalisation du dispositif de réglage de l'ébat du balancier présente
certains avantages mais également certains inconvénients. L'actionnement du moyen
de déformation 94, formé ici également par un seul élément, peut être effectué tout
en laissant la vis de fixation 32 en place dans son trou 98. La vis de réglage 94
est massive et donc moins onéreuse que la vis correspondante 34. Par contre, ce mode
de réalisation est plus encombrant et nécessite notamment des dimensions de la base
18B supérieures aux dimensions de la base 18 du premier mode de réalisation.
[0030] Finalement, on mentionnera que dans un autre mode de réalisation similaire au deuxième
mode représenté à la figure 9, la vis de réglage 34 associée à la vis de serrage 32
peut être remplacée par une seule vis semblable à la vis 94 représentée à la figure
10. Dans ce cas, le pont 64 sera usiné de telle manière que le réglage de l'ébat du
balancier nécessite toujours et impérativement de dévisser la vis de réglage 94 de
manière à éloigner le palier 74 du palier 76. Ainsi, la tête 36 de la vis 94 restera
en appui contre la surface de la platine 14 par la résistance mécanique due à la déformation
du pont 64. La section de la partie intermédiaire 84 sera sélectionnée de manière
à permettre une déformation de cette zone en dévissant la vis de réglage 94 tout en
garantissant une force suffisante exercée sur la tête 36 pour la maintenir plaquée
contre la platine 14 lorsque la vis 30 est serrée.
1. Pièce d'horlogerie mécanique équipée d'un mobile tournant (6) qui comprend un axe
dont une extrémité pivote dans un premier palier porté par un pont (4; 4A; 4B; 64)
et l'autre extrémité pivote dans un second palier agencé dans une platine (14), cette
pièce d'horlogerie comprenant des moyens de réglage de l'ébat dudit mobile tournant,
caractérisée en ce que ces moyens de réglage sont formés d'une part par un moyen de fixation classique (30)
d'une première partie (16; 80) dudit pont à ladite platine laissant cette première
partie dans une position fixe relativement à ladite platine et, d'autre part, par
un moyen de déformation (34; 94) dudit pont qui est agencé pour varier la position
relative entre une deuxième partie (18; 18B; 82) dudit pont et ladite platine en déformant
ce pont, ces première et deuxième parties dudit pont étant prévues pour qu'un actionnement
dudit moyen de déformation de ce pont engendre une variation de la distance entre
ledit premier palier et ledit deuxième palier.
2. Pièce d'horlogerie selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'elle comprend entre lesdites première et deuxième parties dudit pont au moins une
zone (22, 24; 84) de moindre résistance mécanique définissant une zone de déformation
localisée ou une articulation flexible entre ces première et deuxième parties.
3. Pièce d'horlogerie selon la revendication 2, caractérisée en ce que ladite zone de moindre résistance mécanique est formée par une zone transversale
dudit pont ayant une moindre épaisseur que les deux régions adjacentes (54, 56; 55,
57) situées respectivement de part et d'autre de cette zone transversale
4. Pièce d'horlogerie selon la revendication 2 ou 3, caractérisée en ce que lesdites première et deuxième parties sont situées respectivement d'un côté et de
l'autre côté dudit premier palier, et en ce qu'il est prévu deux zones de moindre résistance mécanique situées respectivement entre
la première partie et le premier palier et entre la deuxième partie et le premier
palier.
5. Pièce d'horlogerie selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que ledit moyen de déformation dudit pont est agencé de manière à être actionné par la
variation de la position d'un seul élément.
6. Pièce d'horlogerie selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que ledit moyen de déformation est constitué par une vis (34) de réglage de la distance
entre ladite deuxième partie dudit pont et ladite platine, cette vis de réglage ayant
une première extrémité (36) en appui contre ladite platine et sa deuxième extrémité
accessible depuis la face supérieure (46) dudit pont opposée à ladite platine, la
deuxième extrémité présentant une forme adaptée à un outil permettant de tourner ladite
vis de réglage pour varier la distance entre la deuxième partie du pont et la platine.
7. Pièce d'horlogerie selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que ledit pont est un pont de balancier ou de tourbillon et ledit mobile tournant est
un balancier ou une cage de tourbillon.