Domaine de l'invention
[0001] La présente invention se rapporte à un procédé de mise en pression d'une bouteille
en matière plastique ayant une forte orientation moléculaire telle qu'une bouteille
en polyéthylène téréphtalate (PET). Le procédé s'applique notamment à la mise en pression
de bouteilles PET remplies à chaud.
Etat de la technique
[0002] Les bouteilles en polyéthylène téréphtalate (PET) sont utilisées dans de nombreux
domaines du fait leurs excellentes propriétés : résistance, légèreté, transparence,
organoleptique. Ces bouteilles sont fabriquées à grande cadence par étirage bi-axial
d'une préforme dans un moule.
[0003] Ces emballages une fois remplis, sont stockés, transportés, empilés, manipulés avant
d'être ouverts et vidés de leur contenu par le consommateur. Le comportement de l'emballage
et principalement sa manutention est fortement influencé par la pression interne de
l'emballage. Si la pression interne est inférieure à la pression atmosphérique des
problèmes d'ordre technique et esthétique peuvent se poser :
- diminution de la résistance verticale de l'emballage
- déformation de l'emballage, perte de la forme
- diminution de la stabilité, verticalité
- prise en main moins bonne
[0004] L'acuité de ces problèmes dépend en partie de la géométrie de l'emballage et notamment
de l'épaisseur de la paroi dudit emballage. Plus la paroi de l'emballage est de fine
épaisseur, plus une pression relative dans l'emballage supérieure ou égale à zéro
devient nécessaire. Une pression légèrement positive permet d'améliorer la résistance
de l'emballage, facilite sa manutention et améliore sa stabilité. Le procédé de mise
en pression de bouteilles revêt donc un intérêt économique parce qu'il permet l'utilisation
d'emballages plus légers sans les désavantages liés à leurs manutention qui sont rencontrés
habituellement.
[0005] Le procédé de mise en pression est d'un grand intérêt également pour le conditionnement
d'un liquide chaud dans une bouteille en PET. De nombreux produits nécessitent un
remplissage à chaud, c'est-à-dire à une température supérieure à 60°C et généralement
comprise entre 85°C et 95°C. Après fermeture hermétique de l'emballage, le liquide
chaud introduit dans la bouteille se refroidit et par conséquent voit son volume diminuer.
Contrairement à une bouteille en verre, la bouteille plastique n'est pas capable de
résister à la dépression résultant de la contraction du liquide sans se déformer.
C'est pourquoi, les bouteilles en PET pour remplissage à chaud comportent des panneaux
de compensation qui se déforment et absorbent la diminution de volume du liquide et
de l'espace de tête. Malgré leur forte utilisation actuelle, ces bouteilles plastiques
présentent plusieurs inconvénients, dont principalement un poids élevé, un design
limité et un coût de fabrication élevé.
[0006] La demande de brevet
WO 2006/079754 propose de remédier à ces inconvénients en proposant un procédé de conditionnement
comprenant un ajout d'azote liquide dans la bouteille. Cependant, le procédé proposé
est difficile à utiliser car il nécessite une grande précision de dosage le l'azote
liquide ainsi que des emballages particulièrement résistants à la pression. En effet,
une forte pression est générée dans la bouteille immédiatement après fermeture hermétique,
lorsque l'azote passe de l'état liquide à l'état gazeux. L'azote ayant une expansion
de volume d'un facteur 600 lors du changement d'état, il s'avère qu'une très faible
variation de quantité d'azote dosée dans la bouteille génère une très grande variation
de pression dans la bouteille. La bouteille se retrouve donc soumise à une forte pression
après fermeture alors que la température du liquide est encore élevée. La bouteille
doit donc résister à l'action conjuguée des contraintes mécaniques exercées par la
pression à l'intérieur de la bouteille et des contraintes thermiques liées à la haute
température du liquide. En pratique, ce procédé est très difficile à maîtriser et
nécessite un emballage très résistant à la pression et notamment au niveau du fond.
Pour ces raisons, le procédé de conditionnement proposé dans la demande
WO 2006/079754 est difficilement exploitable et peu intéressant économiquement.
Exposé général de l'invention
[0007] La présente invention permet de remédier aux difficultés précitées grâce à un procédé
simple et peu coûteux permettant de mettre en pression les emballages après remplissage.
Le procédé selon l'invention peut être appliqué à une grande diversité d'emballage,
et son usage est particulièrement avantageux pour les emballages en PET ayant une
forte orientation moléculaire et contenant des produits liquide.
[0008] L'invention consiste à mettre en pression des bouteilles plastiques remplies et obturées
de façon étanche, en exposant les bouteilles à une température comprise entre 700°C
et 1500°C pendant quelques secondes ; la chaleur transférée à l'emballage ayant pour
effet de provoquer une rétraction moléculaire et par conséquent une diminution de
volume dudit emballage.
[0009] Le procédé objet de l'invention permet de mettre en pression l'emballage par l'intermédiaire
d'un apport de chaleur intense et de courte durée, dont l'effet sur la température
du produit contenu est négligeable.
[0010] Les bouteilles utilisées dans le cadre de la présente invention sont généralement
composées d'une ou plusieurs résines thermoplastiques ayant une température de fusion
généralement inférieure à 300°C. Les bouteilles, du fait de leur procédé de fabrication,
présentent une orientation moléculaire importante qui se relaxe sous l'effet d'une
température élevée. Les bouteilles, fermées hermétiquement et contenant un produit
liquide ou visqueux, sont présentées devant une source de chaleur intense, p.ex. une
flamme, pendant une courte durée, typiquement de l'ordre de quelques secondes. Dans
ces conditions, on observe une rétraction presque instantanée de la partie de la bouteille
exposée à la source de chaleur et par conséquent une diminution du volume de la bouteille
provoquant une mise en pression de volume de gaz emprisonné dans la bouteille. Afin
de provoquer une rétraction homogène et contrôlée, on fait de préférence tourner l'emballage
autour de lui-même devant la source de chaleur.
[0011] Selon un mode préférentiel de l'invention, l'emballage est une bouteille en PET fabriquée
par soufflage bi étirage d'une préforme dans un moule.
[0012] Le procédé est particulièrement avantageux pour mettre en pression des emballages
en PET d'épaisseur réduite.
[0013] Le procédé est particulièrement avantageux pour mettre en pression des emballages
en PET remplis à chaud.
[0014] Une variante de l'invention consiste exposer un emballage devant une flamme afin
de modifier sa forme.
Exposé détaillé de l'invention
[0015] L'invention s'applique en particulier aux emballages en matière plastique de fine
épaisseur présentant une forte orientation moléculaire, fermés hermétiquement et contenant
un produit liquide ou visqueux.
[0016] Contrairement à ce que l'on s'attendre à priori, il a été constaté et démontré que
les bouteilles selon l'invention peuvent être exposées au moins partiellement à une
source de température comprise entre 700°C et 1500°C pendant une courte durée sans
destruction de l'emballage.
[0017] Les bouteilles utilisées dans les exemples suivants ont été mises en contact avec
une flamme pendant une durée limitée. A relever que ces mêmes bouteilles, mais non
remplies, sont détruites instantanément sous l'effet de l'exposition à la flamme.
[0018] L'exposition des bouteilles remplies et fermées hermétiquement pendant une durée
contrôlée a pour effet de modifier l'orientation des chaînes de polymère et créer
la rétraction de la zone chauffée.
[0019] La diminution du volume de l'emballage résultant de la rétraction engendre une augmentation
de la pression à l'intérieur de l'emballage. Le volume de gaz emprisonné dans l'emballage
au moment du conditionnement du produit est comprimé sous l'effet de la pression.
[0020] L'emballage étant exposé pendant une durée très limitée à la source de chaleur, la
variation de température du produit est négligeable. On constate par ailleurs que
l'exposition de l'emballage à une température plus basse, p.ex. avec un chauffage
à air chaud ou par rayonnement, conduit à des temps de chauffage beaucoup plus longs,
typiquement de plusieurs minutes. Il en résulte une augmentation de la température
du produit non négligeable et une durée du procédé de mise en pression souvent incompatible
avec les contraintes de production.
[0021] L'invention est particulièrement avantageuse pour mettre en pression des emballages
en PET de très faible épaisseur. La mise en pression améliore la manutention de l'emballage,
sa prise en main ainsi que sa stabilité verticale.
[0022] L'invention est d'un grand intérêt pour mettre en pression des bouteilles en PET
remplies à chaud. Dans le procédé de remplissage à chaud, une dépression se crée dans
la bouteille lorsque le produit refroidit, ce qui a pour effet de déformer les parois
de la bouteille. L'invention permet d'utiliser des bouteilles remplies à chaud et
ne comportant pas de panneaux de compensation. Des bouteilles d'une grande variété
de forme et plus légères peuvent être utilisées. L'exposition de la bouteille à la
flamme est effectué lorsque le produit contenu dans la bouteille est au moins partiellement
refroidi.
[0023] Un premier exemple de procédé selon l'invention est décrit sur la figure 1. Une bouteille
en PET
1 comportant au moins une paroi latérale
2, un fond
3, et un goulot
4 obturé de façon étanche par un bouchon
5 contient un produit liquide ou visqueux
6. La paroi latérale
2 de la bouteille
1 est mise en contact pendant quelques secondes avec une flamme
7 dont la température est comprise entre 700 et 1500°C. La zone chauffée de la bouteille
1 se situe en dessous du niveau de remplissage, c'est-à-dire dans une zone ou la surface
interne de la paroi
2 de la bouteille
1 est en contact avec le produit
6. La bouteille
1 est chauffée grâce à deux sources de chaleur disposées symétriquement par rapport
à la bouteille
1. Un chauffage symétrique est avantageux pour éviter une perte de la perpendicularité
entre le fond
3 et l'axe de la bouteille
1. Préférentiellement, la bouteille
1 est en rotation afin d'obtenir un chauffage homogène sur sa circonférence. Le chauffage
a pour effet la rétraction locale de la paroi
2 et l'augmentation de la pression à l'intérieur de la bouteille
1. Un contrôle précis du temps de chauffage, de la puissance de chauffage, et de la
vitesse de rotation de la bouteille
1 est nécessaire pour assurer la rétraction et la mise en pression reproductible des
bouteilles.
[0024] La figure 2 illustre en vue de dessus un procédé qui évite la rétraction de la bouteille
1 pendant le chauffage. Des flammes
7 chauffent la paroi latérale
2 de la bouteille
1 sur toute la circonférence simultanément. Ce chauffage axisymétrique favorise une
rétraction homogène de la bouteille
1.
[0025] La figure 3 représente en vue de dessus la bouteille
1 au cours d'un procédé de mise en pression par flammage. La bouteille
1 est animée d'un mouvement de translation
8 et d'un mouvement de rotation
9. Dans son mouvement, la bouteille
1 défile entre deux rampes de flammes
7 disposées symétriquement par rapport à l'axe de la bouteille
1. Le temps de chauffage de la bouteille
1 est déterminé par la vitesse de translation et la longueur des rampes de chauffage.
La vitesse de rotation permet d'assurer un chauffage homogène sur toute la circonférence.
Ce dispositif est particulièrement avantageux car il peut être inséré facilement sur
les lignes de remplissage.
[0026] Le procédé de mise en pression par flammage est basé sur la rétraction de l'emballage
sous l'effet d'une température élevée. Selon l'intensité de la rétraction, la modification
de la géométrie de l'emballage est plus ou moins perceptible. Les figures 4 et 5 illustrent
un exemple de modification de géométrie bouteille suite à une mise en pression par
flammage.
[0027] La figure 4 montre la bouteille
1 avant l'étape de mise en pression par flammage. La bouteille est remplie d'un liquide
6 et obturée de façon étanche par un bouchon
5. Cette bouteille présente une zone
10 de la paroi latérale
2 destinée à être chauffée au contact d'une flamme. La zone
10 s'étend sur la circonférence de la bouteille.
[0028] La figure 5 illustre la bouteille
1 suite au procédé de mise en pression par flammage de la zone
10 selon l'une des méthodes décrites précédemment. L'opération de mise en pression a
modifié la géométrie de la bouteille
1 uniquement au niveau de la zone de flammage
10. Le procédé permet une rétraction contrôlée et répétitive des bouteilles pour autant
que les bouteilles soient de géométrie initiale identique, et remplies de façon similaire.
Le procédé de flammage est précis ; il peut être local ou au contraire affecter une
grande surface de la bouteille.
[0029] Le procédé de mise en pression par flammage facilite la manutention de produits liquide
dans des emballages en PET de très faible épaisseur. La résistance à la pression verticale
de ces emballages est sensiblement augmentée, ce qui améliore leur stockage par empilement
ainsi que leur stabilité. Ces emballages présentent une meilleure prise en main et
par voie de conséquence leur ouverture est facilitée.
[0030] Le procédé de rétraction par flammage permet un apport d'énergie important sur une
durée très brève ce qui provoque une rétraction rapide et reproductible de la zone
de rétreint. Contrairement à ce qu'aurait pu prévoir l'homme du métier, le contact
de la flamme n'endommage pas l'emballage. La bouteille doit être chauffée de façon
symétrique, sinon la bouteille perd sa verticalité et la géométrie finale n'est pas
reproductible. Préférentiellement, lors de l'étape de rétraction, la bouteille est
en rotation devant deux sources de chaleur disposées symétriquement par rapport à
l'axe de rotation. Avantageusement, la distance entre la paroi de la bouteille et
la source de chaleur est constante.
[0031] Il va de soi que l'invention ne se limite pas à l'utilisation d'une flamme pour chauffer
les bouteilles. Toute autre source de chaleur intense identique peut être utilisée.
[0032] De même, l'invention ne se limite pas aux bouteilles en PET mais couvre plus généralement
n'importe quelle géométrie d'emballage et n'importe quel matériau dont les propriétés
sont similaires au PET.
1. Procédé de mise en pression, d'un emballage en PET ou matériau similaire, p.ex. d'une
bouteille, contenant un produit liquide ou visqueux et étant obturé de façon étanche
par un système de fermeture, ledit emballage comprenant une paroi à forte orientation
moléculaire ; procédé consistant à chauffer au moins une partie externe de la paroi
de l'emballage au moyen d'une source de chaleur dont la température est comprise entre
700 et 1500 °C.
2. Procédé selon la revendication 1 dans lequel la source de chaleur est une flamme.
3. Procédé selon la revendication précédente dans lequel on utilise plusieurs flammes
disposées symétriquement autour de l'emballage.
4. Procédé selon l'une des revendications précédentes pendant lequel on fait tourner
l'emballage autour de lui même.
5. Procédé selon l'une des revendications précédentes pendant lequel on fait subir un
mouvement de translation à l'emballage.
6. Emballage fermé en PET ou matériau similaire contenant un liquide ou un matériau visqueux,
caractérisé par le fait qu'il est obtenu selon un procédé comprenant une étape lors de laquelle au moins une
partie externe de sa paroi est chauffée au moyen d'une source de chaleur dont la température
est comprise entre 700 et 1500 °C.
7. Emballage selon la revendication 6 dans lequel ladite partie externe s'étend sur toute
la circonférence de l'emballage.
8. Dispositif de mise en oeuvre du procédé selon l'une des revendications 1 à 5 comprenant
un site pour disposer temporairement un emballage rempli et fermé et une source de
chaleur de température comprise entre 700 et 1500°C, ladite source de chaleur étant
disposée de manière à chauffer au moins une partie externe de la paroi de l'emballage.
9. Dispositif selon la revendication 8 comprenant deux sources de chaleurs disposées
symétriquement autour dudit site.
10. Dispositif selon la revendication 8 ou 9 dans lequel la source de chaleur est une
flamme.