DOMAINE TECHNIQUE
[0001] L'invention concerne les systèmes de contact des appareils de coupure et commutation
électriques, en particulier les contacteurs. L'invention se rapporte plus particulièrement
au dispositif de contact s'étendant entre la plage de raccordement et la zone de contact
fixe de tels appareils, notamment dans le cas d'utilisation pour des charges résistives
de forte puissance.
ETAT DE LA TECHNIQUE
[0002] Un contacteur est un dispositif de commutation à commande électrique ou pneumatique
dont la fonction est similaire à celle d'un relai électromécanique, à savoir établir
ou interrompre le passage du courant. Cet appareil électrotechnique à pouvoir de coupure
important est notamment utilisé afin d'alimenter des moteurs industriels de puissance
dépassant 0,5 kW, et supporte un courant supérieur au relai. Des catégories d'emploi
normalisées, dépendant de la nature du récepteur et des conditions dans lesquelles
s'effectuent les fermetures et ouvertures, fixent les valeurs de courant que le contacteur
doit supporter. Par exemple, la catégorie AC3 concerne des consommateurs de fortes
puissances, notamment les moteurs à cage de type ascenseurs, dont la coupure s'effectue
moteur lancé. En particulier, des contacteurs commerciaux y établissent un courant
de démarrage de cinq à sept fois le courant nominal du moteur et coupent à l'ouverture
le courant nominal absorbé par le moteur ; à cet instant, la tension aux bornes des
pôles du contacteur est de l'ordre de 20 % de la tension du réseau et la coupure reste
facile.
[0003] D'autres appareillages ont un régime différent, moins saccadé, avec par exemple des
cycles d'ouverture/fermeture supérieurs, comme pour le chauffage. Notamment, les appareillages
à courant alternatif dont le facteur de puissance, ou cos ϕ, est au moins égal à 0,95
se voient appliquer la catégorie dite AC1. Les contraintes sur les contacteurs pour
ces usages résistifs sont différentes : en particulier pour les fortes puissances,
l'échauffement thermique peut devenir important. De fait, les contacteurs AC1 au-delà
de 1500 A sont classiquement issus de la technologie dite « contacteur sur barreau
», très encombrants et fabriqués sur mesure, donc onéreux.
[0004] Le document
DE 100 28 076 décrit un tel dispositif de contact pour un contacteur électrique.
[0005] Le développement de certains domaines, notamment la production d'énergie éolienne
ou la sortie d'onduleurs, requiert cependant des contacteurs AC1 de puissance de plus
en plus élevée, et d'encombrement et de coût inférieurs, de type « à boîtier moulé
». Or certains facteurs ne peuvent être ignorés : la section et donc la masse des
contacts dépendent ainsi directement du courant qui doit y circuler ; par ailleurs,
les plages de raccordement vers le système d'alimentation doivent avoir une taille
minimale pour respecter les normes sur la température qu'elles atteignent suite à
l'échauffement résistif.
EXPOSE DE L'INVENTION
[0006] Parmi autres avantages, l'invention vise à pallier des inconvénients des dispositifs
de contact fixe existants, en particulier pour des applications de forte puissance
à des charges résistives. Notamment, des contacts dont la géométrie est optimisée
pour réduire les échauffements et les coûts ont été développés, afin d'offrir une
gamme de contacteurs dont le domaine de fonctionnement est augmenté tout en conservant
un encombrement acceptable. L'invention trouve une application particulièrement avantageuse
pour les contacteurs d'intensité supérieure à 1000 A ou 1500 A en catégorie AC1, concernant
notamment les chauffages résistifs, les éclairages, les générateurs d'éoliennes, etc.
[0007] Sous un aspect, l'invention concerne ainsi un dispositif de contact comprenant une
plage de raccordement sensiblement plane, de préférence rectangulaire et percée pour
la connexion de barres d'alimentation électrique, ladite plage se prolongeant par
plusieurs conducteurs, de préférence repliés en U, qui comportent des zones de contact
fixe. Ainsi, l'architecture finale du contacteur facilite la visualisation des branchements
des phases, qui sont chacune associées à un seul dispositif d'entrée, respectivement
de sortie, et donc ne comprennent qu'une plage de raccordement à l'entrée, respectivement
à la sortie : les erreurs de branchement sont évitées.
[0008] De préférence, le dispositif de contact selon l'invention est réalisé en cuivre,
qui peut être sans protection, étamé ou argenté, et les zones de contact comprennent
des supports sur lesquels sont brasées des pastilles en alliage d'argent. L'épaisseur
des conducteurs est notamment donnée par l'intensité du courant à laquelle le dispositif
de contact sera soumis, en particulier plus de 1000 A ou 1300 A, notamment plus de
1700 A, 2100 A, voire 2300 A ; l'orientation par rapport aux zones de contact et la
taille de la plage de raccordement sont optimisées pour minimiser l'échauffement thermique,
et également faciliter la connexion des barres. Avantageusement, la surface de connexion
des barres est ainsi identique à celle des plages de raccordement, afin de maximiser
les masses de cuivre assemblées et donc mieux dissiper la chaleur ; par exemple, pour
les puissances telles que 2100 A, les normes imposent quatre barres d'alimentation
de section déterminée, et les plages de raccordement y sont adaptées, quatre orifices
notamment y étant percés pour le couplage.
[0009] Selon l'invention, le dispositif de contact comprend une superposition d'un nombre
de pièces égal au nombre de conducteurs. Chaque pièce du dispositif de contact est
issue d'une tôle de métal qui est ensuite pliée pour sa forme finale, et comprend
l'un des conducteurs solidaire d'une partie de raccordement dont la forme est sensiblement
égale à la plage de raccordement du dispositif ; de fait, les parties de raccordement
de chaque pièce du dispositif de contact sont superposées selon leur plan principal,
directement ou avec un produit d'interface conducteur comblant les éventuelles imperfections
de surface, pour former la plage de raccordement, qui fait notamment plus de 8 mm
d'épaisseur.
[0010] Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, le dispositif de raccordement
comprend deux pièces symétriques, avantageusement issues de la même découpe de métal
et/ou ayant subi les mêmes pliages. Notamment, chaque pièce du dispositif est fabriquée
en cuivre d'épaisseur sensiblement constante, et comprend une partie rectangulaire
de raccordement dont un des côtés est prolongé par une branche plane d'un conducteur,
décalée orthogonalement par rapport à la partie rectangulaire de la moitié de son
épaisseur, puis par une portion repliée vers une deuxième branche de conducteur parallèle
et comprenant un aménagement support de contact sur sa surface opposée à la première
branche.
[0011] La première branche de chaque conducteur peut comprendre des orifices de solidarisation
des pièces du dispositif de contact dans un boîtier, les conducteurs étant alors avantageusement
parallèles les uns aux autres. Les parties de raccordement de chaque pièce comprennent
également des orifices qui se superposent lors de l'assemblage des dispositifs selon
l'invention, de sorte que la connexion des barres d'alimentation assure le serrage
des parties de raccordement l'une sur l'autre et optimise la conduction électrique
; pour que le contact soit homogène, il est avantageux de disposer de quatre boulons
sur la surface de raccordement.
[0012] Sous un autre aspect, l'invention concerne un appareillage de commutation comprenant
une paire de dispositifs de contact similaires dont les zones de contact sont disposées
l'une face à l'autre dans un boîtier, les plages de raccordement étant localisées
à l'extérieur dudit boîtier. Un pont de contacts mobiles associé à un actionneur peut
prendre une position fermée dans laquelle il assure la conduction électrique entre
les deux plages de raccordement, et une position ouverte dans laquelle il est éloigné
des dispositifs de contact. Dans un mode de réalisation préféré, l'appareillage de
commutation est un contacteur triphasé comprenant trois paires de dispositifs de contact,
juxtaposées dans le plan des plages de raccordement, associés à un dispositif de pont
de contacts mobiles assurant simultanément l'ouverture et la fermeture entre les trois
phases.
BREVE DESCRIPTION DES FIGURES
[0013] D'autres avantages et caractéristiques ressortiront plus clairement de la description
qui suit de modes particuliers de réalisation de l'invention, donnés à titre illustratif
et nullement limitatifs, représentés dans les figures annexées.
La figure 1 illustre une coupe d'un contacteur sur lequel le dispositif de contact
selon l'invention peut être monté.
Les figures 2A et 2B représentent un mode de réalisation d'un dispositif de contact
selon l'invention.
Les figures 3A, 3B, 3C montrent une pièce et un dispositif de contacts selon un mode
de réalisation préféré selon l'invention, ainsi que son raccordement.
DESCRIPTION DETAILLEE D'UN MODE DE REALISATION PREFERE
[0014] L'invention trouve une application particulière et préférée dans un contacteur 1
à boîtier moulé 2 utilisé en alimentation triphasée : pour chacune des phases, le
contacteur 1 comprend un circuit de conduction tel qu'illustré schématiquement en
figure 1, les circuits étant juxtaposés normalement au plan dessiné (de la feuille),
par exemple au sein du même boîtier 2 aménagé.
[0015] En particulier, selon une construction classique, pour chaque phase d'alimentation,
deux plages de raccordement 4 font saillie du boîtier 2 du contacteur 1 et sont destinées
à être raccordées à un jeu de barres d'alimentation 6. Les plages de raccordement
4 sont prolongées à l'intérieur du boîtier 2 par des conducteurs 8 comprenant deux
zones de contact fixes 10 séparées l'une de l'autre ; les zones de contact 10 peuvent,
selon les usages, soit être fabriquées de façon unitaire avec le conducteur 8 lui-même,
soit être rapportées, avec par exemple un brasage de pastilles sur un support aménagé
dans le conducteur 8. Deux contacts 12 couplés par un conducteur 14 sont localisés
face aux contacts fixes 10 et forment un pont de contact mobile 16. Le pont de contact
mobile 16 est déplacé par un dispositif d'actionnement 18 entre une position de fermeture
dans laquelle il assure la connexion électrique entre les contacts fixes 10, et une
position d'ouverture dans laquelle le courant ne circule pas entre les plages de raccordement
4.
[0016] Pour des raisons électrodynamiques, il est de plus usuel que le conducteur 8 forme
un U au niveau du contact fixe 10, tel qu'illustré : une première branche 8
a du conducteur 8 portant le contact 10 est sensiblement parallèle à une deuxième branche
8
b localisée au fond du boîtier 2 ; la deuxième branche 8
b se prolonge vers la plage 4 qui est ici parallèle à la première branche 8
a, mais d'autres orientations de la plage de raccordement 4 peuvent également être
prévues. Le dispositif de contact fixe 20 comprenant la plage de raccordement 4 et
le conducteur 8 est usuellement réalisé en cuivre, qui conduit de l'ordre de 4,5 à
5 A/mm
2 ; le cuivre peut notamment être brut, étamé ou argenté.
[0017] Outre la juxtaposition des dispositifs de contacts 20 au sein du boîtier 2 pour les
contacteurs 1 fonctionnant en alimentation multi-phases, pour les applications de
forte puissance, il est classique que la conduction soit assurée simultanément sur
une pluralité de contacts fixes 10, à des fins d'optimisation. En effet, la résistance
de contact est diminuée d'autant, et donc les échauffements restreints. Il est possible
de multiplier alors le nombre de plages de raccordement 4 qui prolongeraient ainsi
chacune l'un des conducteurs 8, au détriment de la facilité de mise en place par l'opérateur,
les barres 6 de chaque phase devant dès lors être connectées sur plusieurs plages
4 ; selon l'invention, chaque phase n'est associée qu'à deux plages de raccordement
4 auxquelles sont couplés les différents conducteurs 8 du circuit de conduction.
[0018] Ainsi, en particulier pour les contacteurs 1 de calibre élevé, notamment supérieur
à 1000 A, et tel qu'illustré en figure 2A, le dispositif de contact fixe 20 comprend
une pluralité de conducteurs 8
i, ici trois, qui sont munis d'autant de zones de contact 10. Contrairement à l'illustration,
les conducteurs 8 sont avantageusement de section identique et de forme similaire
afin d'optimiser les coûts d'industrialisation. Chacun des conducteurs 8, dont la
section est déterminée par le courant y circulant, est relié à la plage de raccordement
4, dont la taille répond également à certains critères. En particulier, l'orientation,
les dimensions, et notamment le volume de la plage de raccordement 4 sont limités
par la facilité de connexion d'un jeu de barres 6, mais surtout par des contraintes
thermiques. De fait, pour les contacteurs 1 pour charge résistive, l'échauffement
des dispositifs de contact 20 peut devenir important avec la puissance ; comme la
température des plages de raccordement 4, directement accessibles au public puisque
externes au boîtier 2, est limitée par les normes, la plage 4 est de taille conséquente.
[0019] Le dispositif de contact 20 comprend ainsi une plage de raccordement 4 volumineuse,
usuellement en cuivre, prolongée par une pluralité de conducteurs 8 espacés l'un de
l'autre, également en cuivre, chacun des conducteurs 8 formant un U avec une branche
8
b prolongeant la plage 4 et une branche parallèle 8
a comportant une zone support du contact 10 ; classiquement, le support de contact
est un aménagement au sein de la branche 8
a pour une pastille, par exemple en alliage argenté, dont la taille est optimisée pour
la durée de vie du contacteur 1. Pour fabriquer un dispositif de ce type, tout forgeage,
usinage, ou moulage, d'un monobloc unitaire est écarté, pour des raisons de coût d'industrialisation
notamment. L'une des options classiques de fabrication est la liaison par vis/boulon
des conducteurs 8 sur la plage de raccordement 4 tel que décrit dans le document
US 3 402 274. Cette solution, outre la multiplication des étapes d'assemblage, présente l'inconvénient
d'un échauffement au niveau de chaque boulonnage par création d'une résistance de
contact, et donc la perte de conduction électrique.
[0020] Selon l'invention, la technologie pliée est privilégiée : peu onéreuse, elle est
optimisée industriellement et s'applique de façon courante pour la fabrication des
conducteurs de contact d'appareils de coupure et/ou de commutation. Il apparaît cependant
que la limite industrielle de cette fabrication est une épaisseur de 7 mm de cuivre
: au-delà, la fiabilité et la réalisation des conducteurs 8 ne peuvent être garanties.
Ainsi, une application directe de cette technologie pliée aux gammes de puissance
élevée ne peut être envisagée : un encombrement inacceptable serait alors généré pour
les plages de raccordement 4, dont l'épaisseur serait limitée par celle des conducteurs
8 alors que son volume est déterminé par des contraintes normatives.
[0021] Selon l'invention et tel que schématisé en figures 2A et 2B, la plage de raccordement
4 est réalisée en plusieurs parties 24
i, chacune des parties 24
i étant d'épaisseur inférieure à la limite de pliage (par exemple : 7 mm pour Cu) et
étant prolongée par l'un des conducteurs 8
i de contact. De préférence, la surface de contact entre les différentes parties 24
i de la plage de raccordement 4 est maximale, avec superposition entre elles, de sorte
que la résistance électrique générée par leur liaison est minimisée ainsi que l'échauffement
de la plage 4, la chaleur dissipée étant maximale. En particulier, dans le mode de
réalisation des figures 2, trois pièces unitaires 20
i en cuivre plié constituent le dispositif de contact 20, chacune des pièces comprenant
un conducteur 8
i support de contact 10
i et une partie de raccordement 24
i correspondant à une tranche de la plage de raccordement 4. De préférence, chacune
des parties de raccordement 24
i est de même épaisseur, identique à celle des conducteurs 8, même si, tel qu'illustré
en figure 2A, d'autres options sont possibles.
[0022] Le dispositif de contact 20 est obtenu par superposition des différentes pièces 20
i ; les contacts 10 sont avantageusement localisés sur le même plan, et des pliages
26 sur les conducteurs 8
i permettent de « rattraper » le décalage généré par la superposition des parties de
raccordement 24
1, 24
2, 24
3. La solidarisation des pièces 20
i du dispositif de contact 20 pour une surface de contact maximale peut être obtenue
par tout moyen de serrage approprié. Pour supprimer les effets négatifs des éventuelles
déformations des parties de raccordement 24
i lors de leur serrage, il est possible de disposer un produit conducteur à l'interface
: lors du couplage, le produit visqueux, par exemple une pâte, remplit les interstices
qui se formeraient sur les surfaces en contact afin de combler les cavités et ainsi
de réduire la résistance de contact entre deux parties de raccordement 24
i, 24
i+1 et améliorer la conductibilité thermique. Cette option peut également éviter toute
oxydation interne de la plage de raccordement 4.
[0023] De préférence, pour coupler les parties de raccordement 24
i, un vissage est mis en place à leur niveau, avec formation d'au moins un orifice
28
i; avantageusement, les barres d'alimentation 6 sur la plage de raccordement 4 seront
couplées par les mêmes moyens 28. La taille de l'orifice 28 est déterminée par la
force de serrage nécessaire, qui dépend directement de la taille du boulon qui sera
utilisé ; il est possible en outre d'augmenter le nombre d'orifices 28.
[0024] Selon un mode de réalisation particulièrement avantageux, le dispositif de contact
30 selon l'invention comprend deux pièces symétriques 30
1, 30
2, réalisées par les mêmes moyens afin d'optimiser l'investissement industriel. Illustré
en figures 3, il est particulièrement approprié pour des contacteurs 1 à trois phases
de 1700 ou 2100 A AC1, gamme pour lesquelles les dimensions seront données à titre
indicatif - l'homme du métier adaptera les critères selon l'utilisation envisagée,
par exemple 1000 ou 1300 ou 2500 A, selon les contraintes de fonctionnement, selon
l'encombrement disponible,...
[0025] En particulier, le dispositif de contact 30 comprend deux conducteurs 32
1, 32
2, notamment en cuivre et de section de 25 à 35 mm (par exemple 30 mm) sur 5 à 7 mm
; les conducteurs 32
i prolongent sur un côté la plage de raccordement 34 qui est de forme parallélépipédique,
notamment rectangle, de côtés de 70 à 85 ou 100 mm et d'épaisseur double de celle
des conducteurs 32. La plage de raccordement 34 est divisée dans le sens de son épaisseur
en deux parties 34
1, 34
2 égales ; les deux pièces 30
1, 30
2 de base, issues de la découpe, sont superposables l'une sur l'autre : voir figures
3A et 3B. De préférence, les deux conducteurs 32
i sont dans le prolongement de deux côtés opposés de ladite plage 34, de sorte que
la découpe latérale du cuivre est droite sur toute la longueur et optimisée.
[0026] Un usinage 36
i peut être effectué au niveau de l'extrémité du conducteur 32
i opposée à la partie de raccordement 34
i, afin de préparer la surface pour le contact. Des orifices 38
i sont aménagés dans les parties de raccordement 34
i afin d'assurer leur serrage l'une sur l' autre ; quatre orifices 38 de diamètre 10
à 20 mm, notamment 14 mm, sont préférés, ce choix optimisant la force de serrage pour
assurer un bon contact qui réduit l'échauffement.
[0027] Chaque pièce 30
i est ensuite pliée pour obtenir sa forme définitive : selon le mode de réalisation
préféré, deux pliages sont réalisés. L'un des pliages 40 concerne la forme en U du
conducteur 32
i: la première branche 32
a d'extrémité du conducteur 32 supportant le contact est repliée pour être parallèle
à la deuxième branche 32
b du conducteur 32 solidaire de la plage de raccordement 34. Pour en outre obtenir
deux supports de contact 36
i localisés dans un même plan parallèle à la plage de raccordement 34 malgré le point
de départ différent généré par la superposition des parties de raccordement 34
i, un autre pliage 42 est réalisé afin de décaler orthogonalement au plan de la plage
34 la deuxième branche 32
b de chaque conducteur 32 de la moitié de son épaisseur, de préférence au niveau de
la partie de raccordement 34
i. Les deux décalages sont opposés l'un à l'autre pour les deux pièces 30
1, 30
2 du dispositif de contact.
[0028] Selon le mode de réalisation des figures 3, le dispositif de contact est ainsi réalisé
avec un outil de découpe et deux outils de pliage. D'autres options (non illustrées)
sont possibles, avec par exemple une pièce ne comprenant que le pliage 40 en U, et
l'autre pièce comprenant le pliage 40 en U associé à un dévoyage 42 permettant de
rattraper l'écart en épaisseur ; deux découpes différentes sont dans ce cas nécessaires
pour les dispositifs 30 de taille conséquente en raison de la gamme du contacteur
1.
[0029] Les pièces 30
i du dispositif de contact 30 sont dotées de pastilles adaptées 44, notamment par brasage,
puis mises en place l'une sur l'autre dans le boîtier 2 du contacteur 1. Il est avantageux
de conserver les orifices 38 des plages de raccordement 34 libres afin d'y solidariser
aisément les barres d'alimentation 46. Pour maintenir le dispositif de contact 30
en position dans le contacteur 1, tout moyen approprié peut être utilisé ; notamment,
les deuxièmes branches 32
b des conducteurs peuvent être percées afin de coupler les pièces 30
1, 30
2 du dispositif de contact 30 individuellement au boîtier 2 par les trous 48. Le dispositif
30 lui-même n'est finalisé qu'une fois le contacteur 1 monté : le serrage entre les
parties de raccordement 30
i ne sera, dans la plupart des cas, achevé que lors du montage du contacteur 1 dans
le système de distribution électrique par la connexion des barres 46.
[0030] Les jeux de barres 46 sont connectés directement sur les plages de raccordement 34.
En particulier, dans le cas d'un contacteur à 2100 A, la norme exige quatre barres
cuivrées de 100 × 5 mm : chacune des barres 46 peut être solidarisée sur un ou plusieurs
orifices 38 de la plage 34. Selon les options, il est possible de placer des barres
46 au niveau de chaque surface de la plage de raccordement (figure 3C), mais également
entre ses deux pièces de raccordement 34
1, 34
2, « en sandwich » : cette variante non illustrée peut améliorer la conductibilité
thermique et/ou électrique et réduire encore les échauffements au niveau des plages
de raccordement 34. Les dimensions du mode de réalisation préféré selon l'invention
sont en outre telles que l'assemblage jeu de barres 46/dispositif de contact 30 repose
sur une surface, et donc une masse, maximales, ce qui améliore encore la dissipation
de chaleur ; notamment la surface de cuivre du jeu de barres 46 est ainsi sensiblement
égale à la double surface de la plage de raccordement 34.
[0031] La conception selon l'invention permet ainsi de réduire l'échauffement des plages
de raccordement 4, 34, d'un dispositif de contact fixe 20, 30, en particulier pour
un usage en charge résistive d'un contacteur 1. Il est alors possible de diminuer
l'encombrement du contacteur 1, ce qui est d'autant plus appréciable dans le cas où
trois dispositifs 20, 30 sont juxtaposés pour un usage triphasé. Malgré la compacité,
au moins deux contacts 10, 44 par phase sont réalisés, n'obérant ni la fiabilité du
contacteur 1, ni la tenue thermique au niveau des pastilles de contact 44 ; qui plus
est, la réunion des plages 4, 34 de la pluralité de contacts 10, 44 en parallèle d'une
même phase évite les erreurs de câblage sur les jeux de barres 6, 46 et rend le montage
plus simple. La suppression des liaisons boulonnées réduit en outre les échauffements
internes au boîtier 2. Enfin, les pièces 20
i, 30
i sont conçues pour limiter l'investissement industriel, et donc réduire les coûts.
Une découpe appropriée des pièces 30
i du dispositif peut également permettre une minimisation des pertes de matériau brut,
et donc une diminution des utilisations de cuivre.
[0032] Bien que l'invention ait été décrite en référence à un contacteur triphasé à doubles
contacts de puissance élevée pour charge résistive, elle ne s'y limite pas et peut
être utilisée sur des appareils destinés à des usages AC3 ou autres. De même, si la
conception des dispositifs de contacts fixes selon l'invention trouve des avantages
principaux pour des contacteurs de plus de 1000 ou 1300 A, notamment 1700, 2100 ou
2500 A, notamment en aval de générateurs éoliens, la solution selon l'invention peut
être adoptée pour des puissances inférieures. Enfin, les caractéristiques des différents
modes de réalisation décrits peuvent être combinées entre elles de façon différente.
1. Dispositif de contact (20, 30) pour un contacteur électrique (1) comprenant :
- une plage de raccordement (4, 34) sensiblement plane ayant une épaisseur de plage
et destinée à la connexion de barres (6, 46) d'alimentation du contacteur (1) ;
- au moins deux conducteurs (8, 32) s'étendant longitudinalement depuis une extrémité
solidarisée à la plage de raccordement (4, 34) vers un support de contact fixe (10,
36) destiné à coopérer avec un contact mobile (12) du contacteur (1) ;
caractérisé en ce que le dispositif de contact (20, 30) est composé d'au moins deux pièces (20
1, 20
2, 30
1, 30
2) et dans lequel :
- chaque pièce (20i, 30i) est unitaire, réalisée en métal conducteur plié ;
- chaque pièce (20i, 30i) comprend un des conducteurs (8i, 32i) et une partie de raccordement (24i, 34i) ;
- chaque partie de raccordement (24i, 34i) est de forme identique et d'épaisseur inférieure à la plage de raccordement (4,
34) du dispositif (20, 30), de sorte que la superposition desdits parties (24i, 34i) forme la plage de raccordement (4, 34).
2. Dispositif selon la revendication 1 dans lequel l'épaisseur de la plage de raccordement
(4, 34) est supérieure à 8 mm.
3. Dispositif selon l'une des revendications 1 ou 2 dans lequel les supports de contact
(10i, 36i) de chacun des conducteurs (8i, 32i) sont localisés dans un même plan parallèle à la plage de raccordement (4, 34) et
décalé par rapport à elle.
4. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 3 composé de deux pièces (301, 302) et dans lequel la plage de raccordement (34) est rectangulaire, un de ses côtés
étant prolongé sur ses deux bords par les deux conducteurs (32).
5. Dispositif selon la revendication 4 dans lequel les deux pièces (301, 302) sont issues de la même découpe de métal qui est pliée pour former chacune desdits
pièces.
6. Dispositif selon l'une des revendications 4 ou 5 dans lequel chacun des conducteurs
(32i) est en forme de U avec deux branches parallèles (32a, 32b), les premières branches (32a) comprenant les supports de contact (36) étant localisées dans un même plan parallèle
à la plage de raccordement (34), les deuxièmes branches (32b) étant parallèles aux premières branches (32a) et décalées par rapport à leur partie de raccordement (34i) respective.
7. Dispositif selon la revendication 6 dans lequel les pliages des deux pièces (301, 302) pour former les conducteurs (321, 322) sont identiques.
8. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 7 dans lequel la plage de raccordement
(34) comprend quatre orifices (38) de serrage des parties de raccordement (34i) l'une sur l'autre.
9. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 8 comprenant en outre une pastille de
contact (44) en alliage d'argent brasée sur le support de contact (36i) de chaque conducteur (32i).
10. Contacteur électrique (1) comprenant un boîtier (2) dans lequel est partiellement
positionnée au moins une paire de dispositifs de contact (20, 30) selon l'une des
revendications 1 à 9 et dans lequel est localisé un pont de contact mobile (16) pouvant
établir la connexion entre les contacts fixes (10, 44) de chaque paire de dispositifs
de contact (20, 30).
11. Contacteur selon la revendication 10 comprenant trois paires de dispositifs de contact
(30) similaires entre eux, les dispositifs de contact (30) étant juxtaposés selon
le plan de leurs plages de raccordement (34).