[0001] La présente invention concerne un organe réglant pour montre bracelet, et un mouvement
mécanique pour montre bracelet muni d'un tel mouvement.
[0002] Les montres mécaniques usuelles comportent un accumulateur d'énergie constitué par
un barillet, une chaîne cinématique, ou rouage, entraînant des aiguilles, un organe
réglant déterminant la marche de la montre, ainsi qu'un échappement pour transmettre
les oscillations de l'organe réglant au rouage. La présente invention concerne en
particulier l'organe réglant.
[0003] Les organes réglant conventionnels comportent le plus souvent un balancier monté
sur un axe en rotation et un organe de rappel exerçant un couple sur le balancier
pour le ramener vers une position d'équilibre. L'échappement, ou organe d'entraînement,
entretient les oscillations du balancier autour de la position d'équilibre. L'organe
de rappel comporte généralement un ressort spiral, souvent appelé spiral, monté coaxialement
au balancier. Le spiral transmet un couple de rappel au balancier au travers de la
virole ; la position de repos du ressort spiral détermine la position de rappel du
balancier.
[0004] Cette disposition très répandue présente cependant certains inconvénients.
[0005] Tout d'abord, la déformation de matière à chaque oscillation du ressort spiral occasionne
une déperdition d'énergie, et donc une réduction de la durée de marche de la montre.
D'autre part, la précision de la montre dépend dans une large mesure des propriétés
du matériau utilisé pour le ressort spiral, ainsi que de la précision d'usinage des
courbes terminales. En dépit de progrès important dans la métallurgie, la reproductibilité
de ces propriétés est difficile à garantir. Par ailleurs, les ressorts spiraux tendent
à se fatiguer avec le temps, en sorte que la force de rappel diminue avec le vieillissement
de la montre, ce qui entraîne une variation de la précision.
[0006] Par ailleurs, les oscillations du balancier dans un sens, par exemple dans le sens
horaire, tendent à dérouler le ressort spiral tandis que les rotations dans le sens
opposé ont au contraire pour effet de le contracter. La déformation du ressort s'exerce
donc différemment selon le sens de rotation du balancier, ce qui influence la force
de rappel et donc la précision et la reproductibilité.
[0007] Le piton et la virole permettant de fixer le spiral au coq (ou pont de balancier),
respectivement au balancier, constituent d'autres sources de perturbations et un balourd
qui déséquilibre le balancier. D'autre part, le spiral exerce un couple de torsion
sur le balancier au niveau du point d'attache de la virole, ce qui influence négativement
la précision obtenue. En position verticale, le spiral tend par ailleurs à se déformer
sous son propre poids ce qui entraîne un déplacement de son centre de gravité et une
perturbation de la période.
[0008] D'autre part, le balancier est également soumis à l'attraction gravitationnelle ainsi
qu'aux accélérations provoquées par les mouvements du porteur. La force de rappel
du ressort spiral étant peu importante, ces perturbations extérieures ont une influence
importante sur la précision de la marche, et des mécanismes de correction complexes,
par exemple des tourbillons ou mêmes des tourbillons à trois axes, sont parfois employés
pour les compenser.
[0009] Ensuite, l'épaisseur du spiral s'ajoute à celle du balancier, en sorte que l'épaisseur
totale de l'organe réglant est relativement importante.
[0010] Des organes réglants pour montre bracelet mettant en oeuvre un diapason vibrant ont
été imaginés, qui permettent de résoudre un certain nombre des problèmes évoqués.
Ces organes réglants agissent cependant aussi par déformation et vibration élastique
de matière dans les branches du diapason, en sorte que la précision dépend dans ce
cas également de la métallurgie et de la précision d'usinage. Ces solutions ne se
sont pas imposées à large échelle.
[0011] Des organes réglant de constructions très variées ont également été imaginés dans
des pendules, des horloges, ou d'autres dispositifs horlogers de grande dimension.
Le volume à disposition, et la position verticale fixe, permettent par exemple d'employer
la force gravitationnelle pour rappeler un balancier, ou pendule, vers sa position
d'équilibre. La miniaturisation et les accélérations importantes imposées aux mouvements
de montre mécaniques usuels dissuadent cependant les constructeurs horlogers de transposer
les solutions utilisées pour des pendules ou des horloges à des mouvements pour montre
bracelets.
[0012] Un but de la présente invention est donc de proposer un organe réglant pour montre
bracelet différent et qui évite les inconvénients de l'art antérieur.
[0013] Un autre but est de proposer un organe réglant pouvant être employé avec une montre
mécanique, dépourvue de source d'alimentation électrique.
[0014] Un autre but de l'invention est de proposer un organe régulant à balancier pour montre
mécanique qui soit dépourvu de coq, de piton, de virole et d'autres moyens de fixation
de l'organe de rappel au balancier et à l'axe du balancier.
[0015] Selon l'invention, ces buts sont atteints au moyen d'un organe réglant comportant
les caractéristiques de la revendication principale, des variantes préférentielles
étant indiquées dans les revendications dépendantes.
[0016] Ces buts sont notamment atteints au moyen d'un organe réglant pour montre-bracelet
mécanique, comprenant :
un balancier,
un organe de rappel agencé pour ramener ledit balancier vers au moins une position
d'équilibre,
un organe d'entraînement agencé pour entretenir le mouvement du balancier autour de
ladite position d'équilibre,
ledit balancier étant lié à au moins un aimant permanent mobile,
et ledit organe de rappel comportant au moins un aimant permanent fixe agencé pour
générer un champ magnétique afin de rappeler ledit balancier vers ladite position
d'équilibre.
[0017] Cette disposition a l'avantage de permettre la suppression complète du ressort spiral
dans les montres mécaniques, et de la plupart des problèmes qui lui sont associés.
[0018] Cette disposition a également l'avantage d'offrir une précision supérieure, ainsi
qu'une influence moindre aux perturbations occasionnées par la gravitation ou par
des accélérations externes.
[0019] Dans une variante, l'organe de rappel tend à ramener le balancier vers au moins une
position d'équilibre stable dont l'organe d'entraînement, par exemple un échappement,
tend à l'écarter.
[0020] Des organes oscillants employant des champs magnétiques sont notamment décrits dans
US4'266'291,
US3'921'386,
US3'714'773,
US3'665'699,
US3'161'012, de
2424212, et
GB 1444627. Ces sept documents concernent cependant des montres électriques, dans lesquels un
champ magnétique est généré au moyen d'un électro-aimant. Ces solutions ne sont donc
pas adaptées à des montres mécaniques dépourvues de source d'alimentation électrique.
[0021] Le document supplémentaire
US2003/0137901 décrit un mouvement de montre mécanique dans lequel le balancier est muni d'aimants
permanents. Le champ tournant provoqué par les oscillations du balancier est détecté
par un mécanisme de contrôle de marche afin de contrôler les variations dans les oscillations
du balancier. Ces oscillations sont cependant provoquées par un ressort spiral conventionnel,
avec tous les inconvénients mentionnés plus haut.
[0022] Les buts de l'invention sont également atteints au moyen d'un organe réglant pour
montre-bracelet mécanique, comprenant :
un balancier,
un organe de rappel pour ramener ledit balancier vers au moins une position d'équilibre
stable,
un organe d'entraînement pour entretenir le mouvement du balancier autour de ladite
position d'équilibre,
dans lequel l'organe de rappel agit sur ledit balancier sans déformation de matière.
[0023] L'avantage est de permettre une précision qui ne dépende pas de la métallurgie ou
de la forme d'une pièce déformée, et donc de faciliter la reproductibilité de la précision.
[0024] Les buts de l'invention sont en outre atteints au moyen d'un organe réglant pour
montre-bracelet mécanique, comprenant :
un balancier,
un organe de rappel pour ramener ledit balancier vers au moins une position d'équilibre
stable,
un organe d'entraînement pour entretenir le mouvement du balancier autour de ladite
position d'équilibre,
dans lequel l'organe de rappel agit sans contact avec ledit balancier.
[0025] L'avantage est notamment de limiter les perturbations dues au couple de torsion au
niveau de l'attache du spiral au balancier.
[0026] Dans une variante préférentielle de l'invention, le champ magnétique généré par la
partie fixe de l'organe de rappel est fixe et constant, c'est-à-dire qu'il n'est pas
tournant et qu'il ne varie pas dans le temps.
[0027] Dans une variante préférentielle, le champ magnétique généré par le ou les aimants
mobiles est tournant; c'est-à-dire que le balancier comporte un axe de rotation et
que le ou les aimants mobiles, solidaires du balancier sur lequel ils sont directement
fixés, oscillent selon une trajectoire circulaire autour dudit axe de rotation. On
réduit ainsi le nombre de pièces mobiles et on évite des mouvements de translation
qui génèrent des frottements plus importants. En outre, la totalité de l'énergie cinématique
des aimants mobiles est transmise au balancier. Par ailleurs, les mouvements de rotation
du balancier peuvent être transmis au moyen d'un échappement conventionnel au reste
de la montre. Le mouvement du balancier est ainsi constitué par des oscillations autour
de l'axe de rotation du balancier, l'amplitude des oscillations étant inférieure à
360°, par exemple inférieure à 180°, voire même inférieure à 120°. Il est ainsi possible
d'obtenir une fréquence d'oscillations importante, favorable à la précision et à la
résolution de l'organe réglant; en outre, il est plus aisé d'obtenir une relation
sans discontinuités entre la force de rappel et la position angulaire du balancier
lorsque ce dernier oscille dans un intervalle limité. L'invention n'est cependant
pas limitée à des amplitudes d'oscillation particulières; des amplitudes d'oscillation
entre 180 et 300°, ou même des amplitudes proches de 360°, peuvent aussi être employées,
par exemple en employant un seul aimant fixe et un seul aimant mobile. Ces oscillations
de plus grande amplitude ont l'avantage de minimiser l'impact de la perturbation introduite
par l'échappement à chaque cycle.
[0028] De préférence, au moins un aimant mobile oscille selon une trajectoire circulaire
entre deux aimants permanents fixes disposés sur un arc de cercle et espacés angulairement
de moins de 180°. En rapprochant ainsi les aimants permanents fixes, on créé une interaction
magnétique importante dont l'intensité varie selon une fonction continue le long de
la trajectoire d'oscillation.
[0029] Dans une variante préférentielle de l'invention, le balancier est excité par des
éléments mécaniques pour osciller de manière isochrone autour de la position d'équilibre.
De manière avantageuse, le balancier peut ainsi être associé à un échappement classique
pour montre mécanique. Alternativement, l'énergie nécessaire à l'excitation du balancier
peut être transmise depuis l'échappement au travers d'aimants permanents. Ainsi le
balancier magnétique de l'invention peut être employé dans une montre purement mécanique,
dépourvue de bobines, d'électro-aimants et de source d'alimentation électrique.
[0030] Dans une variante préférentielle, le ou les aimants mobiles sont fixes par rapport
au balancier, ce qui facilite la construction. Le balancier et les aimants oscillent
donc selon le même mouvement circulaire alterné.
[0031] Les aimants fixes agissent de préférence de manière à repousser les aimants mobiles
montés sur le balancier. La position d'équilibre est déterminée par des forces de
répulsion, et est atteinte lorsque les aimants mobiles se trouvent à équidistance
entre deux aimants fixes, et que la force de répulsion des deux aimants fixes agissant
sur chaque aimant mobile se compense. Ainsi, le champ magnétique généré par les aimants
fixes est minimal à la position d'équilibre, en sorte que la quantité d'énergie nécessaire
pour écarter le balancier de cette position d'équilibre et pour entretenir une oscillation
est réduite. L'interaction magnétique entre les aimants fixes et mobiles augmente
à mesure que le balancier s'éloigne de la position d'équilibre, en sorte que la force
de rappel augmente proportionnellement avec la distance angulaire du balancier par
rapport à sa position de repos.
[0032] La stabilité du point d'équilibre peut cependant être contrôlée par des aimants supplémentaires
agissant par attraction. De même, le balancier peut être écarté de positions d'équilibres
non souhaitées.
[0033] L'invention n'exclut pas des variantes dans lesquelles la position d'équilibre est
déterminée par des forces d'attraction, et est atteinte lorsque les aimants mobiles
se trouvent à distance minimale d'aimants fixes correspondants, ou à équidistance
entre deux aimants fixes dont les forces d'attraction se compensent. Cette variante
a cependant l'inconvénient de nécessiter une excitation plus importante pour faire
osciller le balancier autour d'une position d'équilibre correspondant à un maximum
de l'attraction magnétique.
[0034] Dans une variante, les pièces aimantées sont constituées par des portions magnétisées
du balancier lui-même. Le balancier pourrait ainsi être constitué d'un anneau magnétisé
avec des polarités alternées le long de la périphérie.
[0035] Dans une autre variante, les aimants mobiles sont directement montés sur ou liés
à l'ancre de l'échappement. L'ancre constitue alors un balancier, c'est-à-dire un
élément oscillant de façon isochronique dans un champ magnétique.
[0036] L'invention sera mieux comprise à la lecture des exemples de modes de réalisation
illustrés par les figures annexées qui montrent:
La figure 1a une vue de dessus schématique d'une première variante d'organe réglant
selon l'invention.
La figure 1 b une vue de dessus schématique d'une première variante d'organe réglant
selon l'invention, le balancier étant dans la position d'équilibre définie par les
aimants.
La figure 2 une vue en coupe de l'organe réglant selon la première variante de l'invention,
comprenant dans cet exemple deux paliers magnétiques et un blindage magnétique.
La figure 3 une vue de dessus d'une variante d'organe réglant selon l'invention, comprenant
des aimants fixes et des aimants mobiles constitués chacun de deux aimants bipolaires
accolés en opposition.
La figure 4 une vue de dessus d'une variante d'organe réglant selon l'invention, comprenant
des aimants fixes constitués chacun de deux aimants bipolaires accolés en opposition,
et des aimants mobiles constitués chacun d'un seul aimant bipolaire.
La figure 5 une vue de dessus d'une variante d'organe réglant selon l'invention, comprenant
des aimants supplémentaires pour augmenter localement la stabilité du point d'équilibre.
La figure 6 une vue de dessus d'une variante d'organe réglant selon l'invention, comprenant
un balancier droit pivotant autour d'un axe central.
La figure 7 une vue de dessus d'une variante d'organe réglant selon l'invention, comprenant
un balancier droit pivotant autour d'un axe décentré.
La figure 8 une vue de dessus d'une variante d'organe réglant selon l'invention, comprenant
quatre aimants mobiles sur le balancier et quatre aimants fixes.
La figure 9 une vue de dessus d'une variante d'organe réglant selon l'invention, comprenant
deux aimants mobiles sur le balancier et quatre aimants fixes.
La figure 10 une vue de dessus d'une variante d'organe réglant selon l'invention,
comprenant quatre aimants mobiles sur le balancier et deux aimants fixes.
La figure 11 une vue de dessus d'une variante d'organe réglant selon l'invention,
comprenant un élément torique dans lequel un aimant mobile est repoussé vers une position
d'équilibre par un aimant fixe.
La figure 12 une vue de dessus d'une variante d'organe réglant selon l'invention,
comprenant un cylindre fermé à ses extrémités par deux aimants fixes, ainsi qu'un
aimant mobile repoussé en position intermédiaire par les deux aimants fixes.
La figure 13 une vue en perspective d'une variante d'organe réglant selon l'invention
dans laquelle les aimants mobiles liés au balancier et les aimants fixes sont superposés,
dans deux plans parallèles, l'organe réglant étant en position d'équilibre.
La figure 14 une vue en perspective de l'organe réglant de la figure 13, oscillant
dans une position intermédiaire.
La figure 15 une vue de dessus d'une variante d'organe réglant selon l'invention,
dans laquelle les aimants mobiles sont directement montés sur l'ancre qui agit ainsi
comme balancier.
La figure 16 une vue de dessus d'une variante d'organe réglant selon l'invention,
dans laquelle les aimants mobiles sont directement montés sur l'ancre qui agit ainsi
comme balancier, les aimants fixes étant superposé aux aimants mobiles dans un plan
parallèle.
La figure 17 une vue de dessus d'une variante d'organe réglant selon l'invention,
dans laquelle les aimants fixes ont une forme particulière destinée à garantir une
force de rappel proportionnelle à la distance angulaire, et dans laquelle le balancier
a la forme d'une tige.
La figure 18 une coupe transversale de l'organe réglant de la figure 17 dans le plan
de la tige.
La figure 19 une vue de dessus d'une autre variante d'organe réglant dans laquelle
la force de rappel est proportionnelle à la distance angulaire.
La figure 20 une vue de dessus d'une autre variante d'organe réglant dans laquelle
la force de rappel est proportionnelle à la distance angulaire, cette variante employant
un anneau magnétique avec une magnétisation variant le long de la périphérie.
La figure 21 une vue en coupe d'une variante d'organe réglant selon l'invention comportant
des aimants d'épaisseur variable radialement.
La figure 22 une vue de dessus d'une variante d'organe réglant selon l'invention,
correspondant à la première variante mais dans laquelle un capteur et un circuit permettent
de déterminer et/ou contrôler l'amplitude des oscillations du balancier.
La figure 23 une vue de dessus d'une variante d'organe réglant selon l'invention,
correspondant à la première variante mais dans laquelle une bobine génère un courant
dont la fréquence dépend de la fréquence d'oscillation du balancier.
[0037] Dans la description qui suit et dans les revendications, l'adjectif « fixe » se réfère
toujours au mouvement. Un élément est fixe s'il ne se déplace pas par rapport au mouvement,
par exemple par rapport à la platine du mouvement.
[0038] Le terme « balancier » désigne une pièce oscillant sous l'effet d'une excitation
autour d'une position d'équilibre. Les oscillations sensiblement isochroniques déterminent
la marche de la montre. Le balancier peut être constitué par une roue avec un nombre
quelconque de rayons, un disque, une tige, une ancre, etc.
[0039] La figure 1b illustre de manière schématique un organe réglant 1 comportant un balancier
3 oscillant autour d'un axe 300 perpendiculaire à la platine du mouvement. Dans cet
exemple, le balancier 3 comporte une serge annulaire et comporte deux rayons (ou bras)
radiaux 302 autour de l'axe 300. Des vis 301 permettent de déplacer facilement le
moment d'inertie du balancier. Le balancier constitue une masse d'inertie; sa masse,
ainsi que son rayon, sont de préférence importants dans les limites imposées par la
volonté de miniaturisation du mouvement. La force de rappel importante que permet
la solution revendiquée permet d'utiliser des masses d'inertie particulièrement importantes.
[0040] Des balanciers bimétalliques qui se déforment pour compenser les variations de température
sont aussi possibles dans le cadre de l'invention. D'autres moyens peuvent être mis
en oeuvre pour compenser la variation de l'intensité du champ magnétique liée à la
température.
[0041] Le balancier 3 est lié à ou muni d'aimants permanents mobiles 30 entraînés en rotation
avec le balancier. L'exemple illustré comporte deux aimants bipolaires permanents
discrets qui sont disposés symétriquement par rapport à l'axe 300, à 180° l'un de
l'autre. Chaque aimant comporte un pôle positif et un pôle négatif à équidistance
de l'axe 300. Les aimants 30 peuvent être maintenus mécaniquement ou par collage sur
le balancier 3. Comme indiqué, les pièces aimantées pourraient aussi être constituées
par des portions magnétisées du balancier lui-même, ou d'une piste magnétique sur
le balancier. Le balancier pourrait ainsi être constitué d'un anneau magnétisé avec
des polarités alternées le long de la périphérie. Le balancier pourrait par exemple
être magnétisé de manière homogène ou progressive au moyen d'une tête d'enregistrement,
c'est-à-dire une bobine générant un champ magnétique d'intensité contrôlée dans un
entrefer.
[0042] L'organe réglant comporte en outre deux aimants permanents fixes 40, montés sur un
pont ou sur la platine du mouvement par n'importe quel moyen adapté. Les deux aimants
sont disposés dans le plan du balancier 3, symétriquement et à 180° par rapport à
l'axe 300. Dans une variante non illustrée, les aimants fixes 40 pourraient aussi
être disposés dans un autre plan, parallèle au plan du balancier 3. Les aimants 40
comportent chacun un pôle positif et un pôle négatif dont la disposition, symétrique
par rapport à l'axe 300, est toutefois inversée par rapport à la disposition des pôles
sur les aimants mobiles 30. Ainsi, les aimants fixes 40 et mobiles 30 se repoussent
avec une force d'interaction magnétique maximale lorsqu'ils sont proches. La position
d'équilibre est atteinte en tournant le balancier de 90°, de manière à repousser chaque
aimant mobile 30 à équidistance des deux aimants fixes 40 ; le champ magnétique généré
par les aimants permanents 40 est minimal dans cette disposition, en sorte que la
force ou le moment nécessaire pour quitter cette position d'équilibre est également
réduit.
[0043] Les aimants 30 et 40 sont de préférence choisis de manière à ce que la force de répulsion
magnétique, même dans la position d'équilibre illustrée, soit largement supérieure
à la force gravitationnelle exercée sur le balancier 3. Des aimants permanents composés
d'oxydes métalliques, de composés de terres rares ou d'alliages de platine-cobalt
seront de préférence utilisés pour obtenir des champs rémanents importants.
[0044] La position des aimants fixes, ou même la position des aimants mobiles, peut dans
toutes les variantes être ajustée, par exemple au moyen de vis, afin de régler la
fréquence d'oscillation du balancier.
[0045] Les oscillations du balancier dépendent ainsi peu de l'inclinaison du balancier.
La masse tournante du balancier 3 (y compris les vis 301) et des aimants mobiles 30
est en outre de préférence répartie aussi régulièrement que possible autour de l'axe
300, de manière à améliorer l'équilibrage du balancier.
[0046] Dans tous les modes de réalisation, des butées mécaniques supplémentaires, non représentées,
peuvent être prévues sur le balancier 3 et/ou sur un pont afin de limiter l'amplitude
des rotations possibles du balancier, et empêcher ainsi que le balancier passe d'une
position d'équilibre à une autre suite à un choc, par exemple. Des éléments de butée
similaires peuvent aussi être employés avec les autres variantes de réalisation discutées
plus bas. Les butées supplémentaires peuvent par exemple comprendre des moyens élastiques
pour amortir les chocs en fin de course.
[0047] Le balancier 3 est mis en oscillation autour de la position d'équilibre de la figure
1b au moyen d'un organe d'entraînement constitué dans cet exemple par un échappement
2, ici un échappement à ancre 20 suisse conventionnel. L'échappement peut aussi être
spécialement adapté pour tenir compte de la faible amplitude d'oscillation du balancier.
[0048] Une roue d'échappement 210 entraînée par les barillets (non représentés) ou par n'importe
quelle source d'énergie mécanique appropriée actionne l'ancre 20 au travers des palettes
en rubis 200. Les déplacements de l'ancre, limitées par les butées 201 sont transmises
au balancier 3 par l'intermédiaire de la fourchette 202 et de la cheville 31.
[0049] D'autres types d'échappements, y compris des échappements électriques ou magnétiques,
peuvent être utilisés dans le cadre de l'invention. Dans un échappement magnétique,
les impulsions données au balancier 30 le sont de préférence par attraction ou répulsion
entre des pièces aimantées sur le balancier et sur l'échappement. Un entraînement
sans contact est ainsi possible.
[0050] L'amplitude et la fréquence des oscillations autour de la position d'équilibre sont
déterminées par la force et la disposition des aimants, et par l'amplitude du couple
transmis par l'organe d'entraînement. On constate par ailleurs que le balancier 30
oscille sans déformations de matière, en sorte que la fréquence d'oscillation ne dépend
pas des caractéristiques métallurgiques ni du vieillissement de pièces élastiques.
[0051] La force de rappel importante que permet l'utilisation d'aimants puissants permet
d'obtenir des fréquences d'oscillations importantes, supérieures aux fréquences habituelles
dans les montres mécaniques usuelles, et donc d'augmenter la précision et/ou la résolution
du mouvement. Un choix d'aimants et de géométrie appropriés permet ainsi d'afficher
des indications de temps ou de durée avec une résolution de l'ordre de dixième ou
même du centième de seconde.
[0052] L'organe réglant de la figure 1b est représenté en coupe partielle sur la figure
2, l'échappement 2 ayant été supprimé de la figure pour en améliorer la lisibilité.
Dans l'exemple de réalisation illustré, le balancier 3 pivote autour d'un axe 300
perpendiculaire au pont supérieur 41 et au pont inférieur 42. Les ponts 41 et 42 forment
de préférence un blindage magnétique permettant à la fois de protéger le balancier
3 des champs magnétiques externes, et de protéger les autres composants de la montre
des champs magnétiques générés notamment par les aimants 30 et 40. Un blindage peut
également, dans une variante non illustrée, être obtenu au moyen d'éléments distincts
des ponts, par exemple au moyen de la platine, du cadran, de la boîte, ou d'éléments
dédiés. Un blindage sur toutes les faces peut aussi être adopté. On utilisera par
ailleurs de préférence un mouvement dont au moins certains axes, pignons, roues et
ou ponts sont réalisés dans des matériaux non magnétiques. Dans une variante préférentielle,
la chaîne cinématique entre l'organe réglant et les aiguilles comporte au moins un
élément en matériau synthétique, par exemple une courroie entraînée par une poulie.
[0053] L'axe 300 du balancier 3 est maintenu dans les ponts 41, 42 au moyen de deux paliers
410 et 420, par exemple des paliers antichocs conventionnels, des paliers incablocs
ou dans l'exemple préférentiel illustré des paliers magnétiques. Dans cet exemple,
les extrémités supérieures 3001 et inférieures 3002de l'axe 300 sont aimantées ou
munies d'aimants. Les paliers 410 respectivement 420 comportent chacun un logement
4100 respectivement 4200 dont la profondeur et le diamètre sont légèrement supérieurs
aux dimensions correspondantes de l'axe 300. Les parois des logements sont aimantées
avec une polarisation identique à celle des extrémités correspondantes de l'axe 300,
de manière à repousser cet axe qui est ainsi maintenu en lévitation entre les paliers
410 et 420. L'axe 300 peut ainsi pivoter sans frottements. Cet arrangement permet
en outre de supprimer l'usure des paliers 410, 420 et de l'axe 300.
[0054] Le balancier 3 de l'invention peut ainsi osciller sans aucun contact avec d'autres
éléments, en étant rappelé vers sa position d'équilibre au moyen des aimants 30,40,
maintenu par des paliers magnétiques 410, 420 et/ou entraîné par un échappement magnétique.
Il est ainsi possible de réduire les frottements et les usures occasionnées par les
mouvements du balancier. Ces différentes mesures peuvent cependant être mises en oeuvre
indépendamment les unes des autres.
[0055] La figure 1a illustre une variante d'organe réglant similaire à la variante de la
figure 1b, mais dans lequel la réalisation de l'échappement permet des oscillations
du balancier de plus grande amplitude, par exemple des oscillations de 180° au maximum,
voir davantage en modifiant la disposition des aimants. L'échappement est de préférence
un échappement à ancre suisse qui permet des oscillations importantes du balancier
sans générer d'oscillations excessive de l'ancre. Le balancier 3 est en outre équipé
de vis permettant de corriger d'éventuels balourds, ou d'autres sources de perturbations
de la marche.
[0056] La géométrie du balancier décrit en relation avec les figures 1a, 1 b et 2 est similaire
à celle des balanciers des organes réglants mécaniques conventionnels. L'usage d'un
organe de rappel magnétique permet cependant d'imaginer des constructions de balanciers
3 différentes, dont plusieurs exemples vont être décrits en relation avec les figures
3 à 13 notamment.
[0057] La figure 3 illustre de manière simplifiée une deuxième variante d'organe réglant
selon l'invention (sans l'échappement 2), dans laquelle les aimants permanents fixes
40 et les aimants permanents mobiles 30 sont chacun constitués par deux aimants accolés
en opposition. La pièce aimantée résultante comporte ainsi deux extrémités munies
de polarités identiques.
[0058] La figure 4 illustre de manière simplifiée une troisième variante d'organe réglant
selon l'invention, dans laquelle les aimants permanents fixes 40 sont chacun constitués
de deux aimants accolés en opposition. La pièce aimantée résultante comporte ainsi
deux extrémités munies de polarités identiques. Les deux aimants mobiles 30 sur le
balancier 3 sont cependant constitués chacun d'un aimant bipolaire, l'ensemble comportant
un axe de symétrie horizontal.
[0059] La figure 5 illustre de manière simplifiée une quatrième variante de l'invention,
correspondant à la figure 1, mais dans laquelle des aimants permanents fixes supplémentaires
47 sont disposés en regard des aimants mobiles 30 à la position d'équilibre. Dans
l'exemple illustré, les aimants supplémentaires fixes 47 et les aimants mobiles 30
s'attirent mutuellement à la position d'équilibre. La position d'équilibre est ainsi
déterminée à la fois par la répulsion des aimants 30 et 40, et par l'attraction des
aimants 30 et 47 ; la contribution des forces de répulsion est cependant prépondérante,
de manière à limiter la stabilité du point d'équilibre et à permettre au système d'osciller
même avec une faible énergie d'entraînement. Le champ magnétique généré par les aimants
fixes supplémentaires 47 est donc de préférence largement inférieur au champ magnétique
des aimants 40.
[0060] Des aimants supplémentaires 47 avec des pôles inversés, de manière à réduire la stabilité
du point d'équilibre, peuvent aussi être imaginés dans le cadre de l'invention.
[0061] Des résultats similaires peuvent être obtenus en disposant des aimants permanents
supplémentaires sur le balancier.
[0062] Des aimants supplémentaires peuvent aussi être prévus en bout de course, soit sur
un pont soit sur le balancier, de manière à attirer ou à repousser le balancier dans
cette position, et à réduire la variation de l'amplitude des oscillations provoquée
par des perturbations.
[0063] La figure 6 illustre de manière simplifiée une variante d'organe réglant selon l'invention,
comprenant un balancier droit (en aiguille) 3 pivotant autour d'un axe central 300.
Les deux extrémités du balancier 3 sont munies d'aimants 30 repoussés vers la position
d'équilibre par les aimants fixes 40 montés sur un pont non représenté. Bien que la
masse d'inertie du balancier 3 dans cette variante d'exécution soit fortement réduite,
cette disposition permet de réduire l'encombrement de l'organe réglant.
[0064] La figure 7 illustre une vue de dessus d'une variante d'organe réglant selon l'invention,
comprenant un balancier droit 3 similaire à celui de la figure 6, mais pivotant autour
d'un axe 300 décentré. Seule l'extrémité du balancier 3 éloignée de l'axe 300 est
dans cet exemple munie d'un aimant repoussé vers la position d'équilibre illustrée
au moyen de deux aimants 40.
[0065] Dans cette variante, l'échappement pourrait être obtenu en prolongeant le balancier
3 par une pièce en forme d'ancre directement actionnée par la roue d'ancre.
[0066] Outre les balanciers droits (en aiguille, ou en I) des figures 6 et 7, des balanciers
en forme de T ou de H, par exemple, peuvent aisément être imaginés.
[0067] La figure 8 illustre une vue de dessus d'une sixième variante d'organe réglant selon
l'invention. L'organe réglant est similaire à celui des figures 1 à 2, mais comprend
quatre aimants mobiles 30 répartis à 90° les uns des autres sur le balancier 3 et
quatre aimants fixes 40 répartis à 90° les uns des autres sur un pont non représenté.
Cette disposition permet notamment de réduire la distance entre les aimants fixes
et les aimants mobiles, tout en multipliant le nombre d'aimants, en sorte que la force
d'interaction magnétique résultante, et donc le couple de rappel, sont augmentés.
[0068] Des dispositions comprenant plus de quatre aimants mobiles et/ou plus de quatre aimants
fixes peuvent également être imaginées. Par ailleurs, comme évoqué, il est aussi possible
d'employer des pièces aimantées avec une pluralité de zones de polarités magnétiques
alternées. Un champ magnétique alterné en tout ou rien, ou selon une fonction sinusoïdale
par exemple, peut par exemple être écrit par une tête magnétique sur la périphérie
du balancier et/ou sur un élément fixe lié au mouvement.
[0069] La figure 9 illustre une vue de dessus d'une variante d'organe réglant dans laquelle
le nombre d'aimants mobiles 30 sur le balancier est inférieur au nombre d'aimants
fixes 40. Chaque aimant mobile est ainsi soumis à l'action d'une paire d'aimants fixes
; chaque aimant fixe n'agit que sur un seul aimant mobile. Des dispositions comportant
deux aimants fixes et un seul aimant mobile peuvent aussi être imaginées.
[0070] La figure 10 illustre une vue de dessus d'une variante d'organe réglant dans laquelle
le nombre d'aimants mobiles 30 sur le balancier est supérieur au nombre d'aimants
fixes 40. Chaque aimant mobile est ainsi soumis à l'action d'un seul aimant fixe ;
chaque aimant fixe agit cependant sur deux aimants mobiles.
[0071] L'amplitude des oscillations du balancier de la figure 9 est très limitée, inférieure
à 90°. Il est ainsi possible de le faire osciller très rapidement et d'obtenir une
résolution très fine pour la mesure du temps. Toutefois, des oscillations de faible
amplitude, très rapides ont l'inconvénient d'amplifier l'influence des perturbations
provoquées à chaque cycle par les frottements avec l'ancre et le balancier. Selon
la résolution souhaitée et la qualité de la réalisation de l'échappement, il peut
donc être souhaitable d'augmenter l'amplitude des oscillations au-delà de 180°, au
lieu de chercher à la réduire. Dans ce but, des dispositions comportant deux aimants
mobiles et un seul aimant fixe sont aussi possibles, ou même un seul aimant fixe et
un seul aimant mobile qui permettent d'obtenir des oscillations de presque 360°.
[0072] Par ailleurs, dans une variante non illustrée, il est aussi possible d'augmenter
la masse d'inertie en rotation en liant le balancier 3 avec une autre masse oscillante
au travers d'une chaîne cinématique, par exemple d'un engrenage sur l'axe du balancier,
ou d'une courroie. Les oscillations du balancier sont ainsi transmises à une masse
oscillante supplémentaire. Des rapports d'engrenage entre le balancier 3 et la masse
oscillante supplémentaire permettent en outre d'obtenir une amplitude d'oscillation
différente sur ces deux composants. Par exemple, il est imaginable de faire osciller
le balancier 3 de 180° et de le relier cinématiquement au travers d'un engrenage de
facteur 8 à une autre masse en rotation effectuant des oscillations de 8 X 180°, c'est-à-dire
de quatre tours, à chaque cycle.
[0073] La figure 11 illustre une variante de l'invention dans laquelle le balancier est
constitué par un aimant mobile 30 dont la trajectoire est contrainte par un guide
43, par exemple une coulisse, une glissière ou un rail, dans cet exemple une coulisse
torique. La disposition des pôles de l'aimant fixe 40 est opposée à la disposition
des pôles de l'aimant mobile 30, en sorte que la position d'équilibre est atteinte
lorsque l'aimant mobile se trouve diamétralement opposé à l'aimant fixe. Cette disposition
permet d'employer un seul aimant mobile et un seul aimant fixe. Des formes de coulisses,
de rails ou de glissières 43 différentes, non annulaires, peuvent aussi être imaginées
; par ailleurs l'aimant fixe 40 pourrait se trouver hors de la glissière.
[0074] Dans cet exemple, le balancier 30 est entraîné au travers de l'ancre 20 actionnée
par une roue d'échappement non représentée et articulée autour de l'axe 300. L'ancre
20 prolonge le bras du balancier hors de la coulisse 43. Un échappement magnétique
peut aussi être utilisé dans le cadre de l'invention.
[0075] Des dispositions d'organes réglants comportant plusieurs positions d'équilibre stables
peuvent aussi être imaginées dans le cadre de l'invention.
[0076] La figure 12 illustre une variante de l'invention dans laquelle le balancier 3 est
constitué par ou comporte un aimant 3 se déplaçant linéairement dans un cylindre,
une coulisse ou le long d'un rail 43 dont les deux extrémités sont fermées par des
aimants fixes 40. Les polarités des aimants 30 et 40 sont disposées de manière à ce
que la force d'interaction magnétique tend à repousser l'aimant mobile 30 en lévitation
à mi-distance entre les deux aimants fixes 40, comme illustré sur la figure 12. Le
balancier 3 peut être mis en oscillation au moyen d'un organe externe au rail 43 et
suivant les déplacements du balancier 3 au travers d'une liaison mécanique ou magnétique.
[0077] Le mouvement du balancier dans les figures 11 et 12 est contraint par les guides
43, ce qui entraîne une déperdition d'énergie et une perte de précision en cas de
déformation ou de dilatation des surfaces de guidage. Ces variantes permettent cependant
de mettre en oeuvre des solutions non conventionnelles pour répondre à des besoins
particuliers.
[0078] Des balanciers oscillant dans un plan selon deux degrés de liberté, ou même trois
degrés de liberté, peuvent aussi être imaginés dans le cadre de l'invention. Une pluralité
d'aimants permanents fixes doivent dans ce cas être prévus pour repousser le balancier
vers un point d'équilibre autour duquel un organe d'entraînement le fait osciller.
La faible épaisseur à disposition dans une montre bracelet, et les difficultés de
réalisation de l'échappement, rendent toutefois de telles solutions plus difficilement
applicables.
[0079] Les figures 13 et 14 illustrent une variante de l'organe réglant comportant un aimant
mobile 30 constitué par un disque monté au centre du balancier 3. Le disque 30 comporte
des secteurs, dans l'exemple illustré deux secteurs, munis de polarités magnétiques
alternées. L'aimant fixe 40 est monté au-dessus de l'aimant mobile 30, dans un plan
parallèle, et également constitué par un disque munis de secteurs de polarités alternées.
Dans la position d'équilibre illustrée sur la figure 13, le balancier se positionne
de manière à ce que les secteurs de polarité opposées des deux aimants 30 et 40 soient
exactement superposés. Le balancier est amené dans cette position essentiellement
par attraction des pôles opposés des deux aimants, et dans une moindre mesure par
répulsion des pôles identiques. Le balancier oscille autour de cette position d'équilibre
stable lorsqu'une perturbation lui est apportée par exemple par l'échappement non
représenté sur la figure.
[0080] Il est également possible de modifier l'arrangement des figures 13 et 14 par exemple
en employant des aimants 30 et 40 munis de plus de deux secteurs de polarités alternées,
ou en employant plusieurs aimants fixes dans un premier plan et plusieurs aimants
mobiles dans un plan parallèle. Les aimants mobiles peuvent aussi par exemple être
placés à la périphérie du balancier, et les aimants mobiles au-dessus de ces positions.
Il est aussi possible d'employer un nombre d'aimants fixes et d'aimants mobiles différents;
par exemple, on pourrait aussi dans le cadre de l'invention monter l'aimant mobile
30 entre un aimant fixe sur un plan supérieur, comme illustré sur les figures, et
un aimant fixe supplémentaire, non représenté, dans un plan parallèle inférieur.
[0081] La figure 15 illustre une vue de dessus d'une variante d'organe réglant dans laquelle
les aimants mobiles 30 sont directement montés sur l'ancre 20. Des aimants fixes 40
tendent à repousser et à faire osciller ces aimants mobiles autour d'une position
d'équilibre. L'ancre 20 agit ainsi elle-même comme balancier. Cette variante, bien
qu'envisageable, présente cependant l'inconvénient d'être plus sensible aux chocs,
l'inertie de l'ancre étant généralement insuffisante pour garantir une oscillation
isochronique. Une ancre à forte inertie serait envisageable, mais nécessiterait une
énergie d'excitation importante pour la faire osciller.
[0082] La variante de la figure 16 combine les caractéristiques des solutions illustrées
sur les figures 13 et 15, c'est-à-dire une ancre 20 agissant elle-même comme balancier
et des aimants fixes et permanents constitués par des disques superposés munis de
secteurs de polarités alternées.
[0083] Les aimants mécaniques ordinaires ont une force de rappel proportionnelle à leur
élongation d :

[0084] Appliqué à un ressort spiral destiné à ramener un balancier vers sa position de repos
stable, cette force garantit une oscillation isochronique lorsque l'excitation du
balancier, provoquée par l'échappement, obéit à certaines contraintes.
[0085] La force de rappel entre deux aimants ponctuels décroit en revanche de manière quadratique,
ou même cubique, lorsque l'écartement d entre les aimants augmente :

[0086] Employé avec un échappement conventionnel, cette relation ne garantit une oscillation
isochronique stable que lorsque les oscillations satisfont à des conditions très particulières
(par exemple lorsque leur amplitude est faible).
[0087] La variante de la figure 17 illustre un exemple d'organe réglant dans laquelle la
relation entre l'écartement du balancier (c'est-à-dire sa distance angulaire par rapport
à la position de repos) et la force ou le couple de rappel obéit à une relation différente.
[0088] Pour cela, le volume des aimants fixes 40 augmente lorsque, à l'intérieur de la plage
d'oscillations p, l'on s'éloigne de la position de repos d'une distance angulaire
d, de manière à accroitre la force de rappel à distance de cette position. Les aimants
mobiles 30 sur le balancier 3 sont en revanche de taille constante le long de la trajectoire
des oscillations. Des butées mécaniques ou magnétiques non représentées peuvent être
prévues pour contraindre le balancier à rester dans la plage d'oscillation p même
en cas de choc par exemple.
[0089] Ainsi, l'échappement non représenté tend à faire tourner le balancier dans le sens
antihoraire, rotation qui est contrée par la répulsion des aimants.
[0090] Dans l'exemple de la figure 17, la surface des aimants fixes 40 dans un plan parallèle
au plan des oscillations du balancier 3 augmente à l'intérieur du domaine d'oscillation
p avec le cube de la distance angulaire d, ou éventuellement selon d
4. Les aimants fixes 40 ont ainsi la forme de lunes sectionnées. Une autre disposition
possible est illustrée sur la figure 19, dans laquelle le balancier oscille autour
de l'axe 300 de chaque côté de la position de repos.
[0091] Les aimants mobiles 30 de la figure 17 se déplacent selon une trajectoire circulaire
dans un plan parallèle au plan des aimants fixes 40. Il est cependant aussi possible,
afin d'augmenter l'interaction magnétique, de faire tourner les aimants mobiles entre
deux plans parallèles munis chacun d'un ou plusieurs aimants fixes 40. Inversement,
il est aussi possible de prévoir un balancier 3 composé de plusieurs plateaux superposés,
tournant sur un même axe et tous munis d'aimants mobiles 30; les différents plateaux
mobiles sont alors séparés par un pont ou plusieurs ponts portant les aimants fixes.
D'autres types d'empilages d'un nombre quelconque de plans d'aimants mobiles et de
plans d'aimants fixes peuvent être imaginés.
[0092] D'autres dispositions non illustrées sont possibles pour corriger la relation entre
la force de rappel provoquée par les aimants 30, 40 et la distance ou la distance
angulaire du balancier 3 par rapport à la position de repos. Par exemple, au lieu
de varier la surface des aimants fixes dans le plan horizontal, il est possible de
varier la surface des aimants mobiles. D'autre part, il est aussi possible de modifier
l'épaisseur des aimants fixes et/ou mobiles, ou leur magnétisation, le long du parcours
du balancier. Ces différentes mesures peuvent en outre être combinées entre elles.
Par ailleurs, il est aussi possible d'employer des aimants de volume ou de magnétisation
variable dans un système comprenant un balancier circulaire avec une inertie importante,
et/ou d'employer un nombre arbitraire d'aimants fixes et/ou mobiles de volume ou de
densité variable. Enfin, une force de rappel variable selon la distance angulaire
du balancier peut aussi être obtenue avec des aimants discrets de taille, de matériau,
de magnétisation et/ou
[0093] La figure 20 illustre une variante de l'invention dans laquelle le balancier 3 est
muni de trois rayons 302, dont au moins un est magnétisé avec des pôles opposés à
chaque extrémité radiale. Ainsi, seul le pôle externe du rayon exerce une interaction
importante avec les aimants fixes 40, qui sont constitués par un anneau magnétique
40 avec une polarisation dans un sens à l'intérieur, et dans le sens opposé à l'extérieur.
En outre, la magnétisation de l'aimant fixe 40 augmente, de préférence selon d
3 ou éventuellement selon d
4, avec la distance angulaire d par rapport à la position de repos d=0 du balancier.
La densité du champ magnétique généré par l'aimant fixe varie le long de la périphérie
du balancier de manière à assurer de préférence une force de rappel variant linéairement
avec la position angulaire du balancier. Dans une variante non illustrée, le balancier
pourrait aussi être muni d'un anneau périphérique magnétique, ou d'aimants discrets
à la périphérie, avec une magnétisation variable le long de la périphérie.
[0094] L'aimantation progressive de l'aimant fixe peut par exemple être obtenue en le magnétisant
au moyen d'une tête d'enregistrement, comme mentionné plus haut. En cas de saturation
du matériau magnétique, il peut être nécessaire de limiter les oscillations du balancier
dans la portion garantissant la relation souhaitée entre la position angulaire du
balancier et la force de rappel. Par ailleurs, au lieu de magnétiser tout le balancier,
il est imaginable de ne magnétiser qu'une piste magnétique fixée sur ce dernier, parallèlement
ou perpendiculairement au plan du balancier.
[0095] Un aimant permanent fixe supplémentaire 47 est disposé en regard de l'aimant mobile
30 à la position de répulsion maximale, afin d'empêcher le balancier d'atteindre puis
de dépasser cette position. Cet aimant 47 agit ainsi comme une butée magnétique pour
écarter le balancier d'une position d'équilibre non désirée, sans présenter les inconvénients
des butées mécaniques provoquant des chocs susceptibles de perturber la marche isochronique
du balancier.
[0096] Dans le cas d'oscillations du balancier inférieures à 180°, il serait aussi possible
et même préférable de prévoir des butées magnétiques 47 non illustrées plus proches
des limites de la course du balancier, par exemple une butée à 10 heures et une seconde
butée à 2 heures afin de repousser le balancier bien avant qu'il n'atteigne la position
d'équilibre instable indésirable à 12 heures.
[0097] Sur la variante de la figure 20, les aimants permanents sont constitués par un anneau
continu. Il est cependant aussi possible de prévoir un anneau discontinu, par exemple
muni d'un ou plusieurs entrefers ou comportant des aimants discrets.
[0098] Sur les variantes des figures 17 à 20, le volume des aimants fixes (et/ou mobiles)
varie donc de manière continue le long de la trajectoire circulaire du balancier,
de manière à contrôler la relation entre la force de rappel et la position angulaire
du balancier.
[0099] La figure 21 illustre une variante de l'invention dans laquelle l'épaisseur des aimants
mobiles 30 augmente radialement, tandis que l'épaisseur des aimants fixes 40 diminue
en s'éloignant de l'axe de rotation 300. Une disposition inversée, assurant un interstice
entre les aimants fixes et mobiles, peut aussi être adoptée. Par ailleurs, la variation
radiale d'épaisseur peut aussi être combinée avec une variation le long de la périphérie
de l'organe réglant. La variation radiale et/ou circonférentielle d'épaisseur des
aimants 30, 40 peut aussi être employée avec les modes d'exécution des figures 13
et 14 comportant des aimants superposés. Par ailleurs, il est aussi possible de varier
la magnétisation des aimants fixes et ou mobiles en fonction de la distance au centre.
[0100] La figure 22 illustre une variante de l'organe réglant illustré sur les figures 1
à 2, et comprenant en outre une pluralité d'électrodes 44 dont une propriété électrique
varie en fonction du champ électrique auxquelles elles sont soumises. Les électrodes
44 permettent ainsi de détecter ou même de mesurer le champ magnétique tournant généré
par les oscillations des aimants mobiles 30. Les électrodes 44 peuvent par exemple
être constituées par des électrodes magnétorésistives ou par des capteurs de Hall.
Elles peuvent être connectées entre elles et à un circuit intégré 46 au travers de
pistes conductrices 440 selon différentes topologies. Le circuit 440 permet de déterminer
l'amplitude des oscillations du balancier 30 et/ou la fréquence d'oscillation. Le
circuit 46 peut être alimenté par une source d'énergie indépendante, par exemple une
batterie, ou par une bobine générant un courant alternatif sous l'action des déplacements
du balancier, comme illustré en relation avec la figure 18 évoquée plus bas. Une correction
électronique de la marche d'une montre mécanique peut ainsi être obtenue.
[0101] La mesure de la fréquence et/ou de l'amplitude des oscillations du balancier 30 permet
par exemple de détecter d'éventuelles irrégularités dans la fréquence de marche. Cette
information peut être utilisée pour corriger la marche de la montre, par exemple en
exerçant un couple de correction sur le balancier 30 au moyen d'électroaimants non
représentés ou d'autres moyens électromécaniques, de manière à corriger l'amplitude
et la fréquence des oscillations. Cette information peut aussi être utilisée pour
afficher un signal de fin de marche, de manière à signaler à l'utilisateur que la
marche de la montre devient imprécise.
[0102] La figure 23 illustre une variante de l'organe réglant dans laquelle une bobine 45
en regard de chaque aimant mobile 30 génère un courant proportionnel au champ magnétique
généré lors du déplacement de cet aimant près de la bobine. Des dispositions comportant
deux bobines en opposition de phase, ou trois bobines générant un système de courant
triphasé, peuvent aussi être utilisées. Les bobines illustrées génèrent un courant
approximativement sinusoïdal dont la fréquence correspond à la fréquence d'oscillation
du balancier. Cette fréquence peut être mesurée par un circuit 45, par exemple en
la comparant à une fréquence de référence fournie par un quartz, afin par exemple
d'informer l'utilisateur en cas de fréquence irrégulière et/ou de corriger cette fréquence,
par exemple en injectant un courant de compensation dans la bobine 45. Le circuit
46 peut comporter un redresseur et ainsi être alimenté lui-même par le courant généré
par la bobine 45. Le courant généré par la bobine peut aussi servir à alimenter un
circuit fournissant n'importe quel type de fonction que l'on souhaite apporter à une
montre mécanique sans batterie.
[0103] L'organe réglant décrit peut être utilisé dans un mouvement pour montre bracelet
autonome, ou dans un module auxiliaire, par exemple un module chronographe, destiné
à être superposé à un mouvement de base.
[0104] Les différents organes réglant décrits comportent tous au moins un aimant permanent
mobile et au moins un aimant permanent fixe. Des constructions dépourvues d'aimant
permanent fixe ou dépourvues d'aimant permanent mobile peuvent cependant être imaginées
dans le cadre de l'invention.
[0105] L'organe réglant de l'invention est de préférence monté dans un mouvement mécanique,
de préférence dépourvu de batterie, et dans une boîte de montre laissant apparaître
au moins une partie du balancier, ce qui permet à l'utilisateur de contrôler ses déplacements
en tout temps.