[0001] La présente invention se rapporte à un dispositif d'aiguilletage, notamment utilisable
dans une aiguilleteuse pour former un velours non tissé. Cette invention se rapporte
aussi à une aiguilleteuse équipée d'un tel dispositif, ainsi qu'à un procédé pour
former un velours, notamment un velours rasé.
[0002] Une aiguilleteuse comprend des aiguilles animées d'un mouvement alternatif à travers
une nappe de textile non tissé et de retrait hors de cette nappe. En pénétrant dans
la nappe, les aiguilles consolident la nappe et forment des boucles donnant au textile
l'aspect d'un velours. Si les aiguilles pénètrent le textile de haut en bas, les boucles
sont formées vers le bas, sous la nappe de textile. La nappe est généralement portée
par un tapis formé de brosses articulées entre elles. Les aiguilles ressortent de
la nappe vers le bas entre les poils des brosses. Les boucles restent ainsi formées
entre les poils des brosses. Un débourreur est utilisé, au-dessus de la nappe, pour
éviter que les aiguilles entraînent la nappe avec elles lorsqu'elles ressortent de
la nappe.
[0003] Pour réaliser un velours de qualité, on rase ensuite les boucles ainsi formées lors
de l'aiguilletage. Le but est d'obtenir, pour chaque boucle, deux poils qui ne sont
plus reliés entre eux en forme de boucle. Un autre but, pour un velours de qualité,
est que les poils du velours aient tous la même longueur.
[0004] Cependant, pour pouvoir raser correctement le velours, les boucles formées lors de
l'aiguilletage doivent présenter des longueurs sensiblement uniformes. Si certaines
boucles sont moins bien formées et de taille insuffisante pour être rasées, elles
restent en forme de boucle. L'uniformité du velours en est donc affectée, et les boucles
résiduelles constituent des pièges pour des petits éléments, de type poussières, gravillons,
miettes, auxquels peut être exposé le velours. Le velours se salit plus vite; il est
plus difficile à nettoyer, les éléments étant retenus par les boucles. Cet inconvénient
est très significatif, en particulier pour les velours utilisés pour le garnissage
intérieur des véhicules automobiles, plus particulièrement comme tapis de sol. Si
l'on rase très court un velours à boucles irrégulières pour raser même les boucles
les plus courtes, le fabricant du velours subit alors une perte importante de matière
lors du rasage.
[0005] Le document
FR 2 704 007 divulgue un procédé de fabrication d'un feutre velours aiguilleté.
[0006] Le document
FR 2 105 180 A divulgue un procédé de fabrication d'une étoffe non tissée aiguilletée.
[0007] Le document
US 5 148 584 A divulgue un dispositif d'aiguilletage dans lequel des aiguilles sont agencées en
rangées transverses à la direction de déplacement d'un non tissé, chaque rangée étant
formée de plusieurs lignes d'aiguilles qui s'étendent dans la direction de déplacement
du non tissé et qui sont espacées les unes des autres dans la direction transverse.
[0008] Le document
AT 322 870 B divulgue une machine d'aiguilletage dans laquelle les aiguilles de la ou des dernières
rangées sont agencées étroitement proches les unes des autres, le long d'une rangée.
[0009] Le but de l'invention est de proposer un dispositif permettant d'obtenir des boucles
suffisamment régulières pour permettre de raser le velours dans de bonnes conditions.
[0010] L'idée qui est à la base de l'invention est la suivante : les boucles situées le
long d'une même ligne transversale de la nappe ont une longueur qui est fonction de
leur ancienneté respective, c'est-à-dire selon qu'une boucle a été formé au début
ou à la fin du passage sous les aiguilles. Pour uniformiser la longueur des boucles
il faudrait idéalement que toutes les boucles d'une même ligne transversale soient
formées en même temps. Pour se rapprocher de cet idéal, il faut réduire la distance
entre les aiguilles. Les débourreurs généralement utilisés actuellement ont la forme
de plaques percées d'orifices répartis de façon homogène et aléatoire, pour éviter
le marquage du textile. Chaque orifice de la plaque est un passage pour une aiguille
respective au travers du débourreur. Cependant, un tel débourreur ne permet pas de
faire des percements suffisamment proches pour permettre la formation de boucles de
longueurs suffisamment uniforme. Dans ce type de débourreur, la distance entre les
aiguilles est généralement de 7 à 8 millimètres. Il y a une distance minimale imposée
par la nécessité d'une résistance mécanique suffisante de la plaque, distance qui
peut être accrue localement pour satisfaire à la nécessité d'une répartition aléatoire,
c'est-à-dire irrégulière, des aiguilles.
[0011] Selon l'invention, le dispositif d'aiguilletage pour former un textile non tissé
comprend un débourreur et des aiguilles pour l'aiguilletage d'une nappe textile, les
aiguilles étant montées sur une planche à aiguilles et destinées à être actionnées
en va et vient à travers des orifices dudit débourreur, ledit débourreur comprenant
au moins une zone où les orifices sont définis entre des lamelles et peuvent recevoir
plusieurs aiguilles.
[0012] Selon l'invention, une lamelle est un élément structurel, ou une partie, ayant une
faible épaisseur mesurée parallèlement au plan de la nappe. Par exemple une lamelle
peut avoir une épaisseur voisine ou du même ordre de grandeur ou même inférieure à
un diamètre des aiguilles. De même, l'épaisseur d'une lamelle sera avantageusement
voisine ou du même ordre de grandeur ou même inférieure à une distance souhaitée entre
deux aiguilles voisines.
[0013] Les lamelles sont avantageusement sensiblement parallèles au sens de déplacement
des aiguilles. Ainsi, il est possible de disposer les aiguilles très proches les unes
des autres entre les lamelles, ce qui améliore notablement la qualité du velours ainsi
obtenu. Une lamelle de faible épaisseur permet en outre de limiter la distance entre
deux aiguilles dans deux orifices voisins séparés par cette lamelle. Avantageusement,
la distance entre deux aiguilles est sensiblement voisine ou du même ordre de grandeur
ou même inférieure à un diamètre de ces aiguilles. Pour les aiguilles couramment utilisées,
deux aiguilles voisines seront avantageusement distantes de 3 à 5mm.
[0014] Chaque lamelle est de préférence disposée pour être en contact par l'une de ses tranches
avec la nappe, afin de maintenir la nappe sur le tapis et éviter que la nappe soit
entraînée par les aiguilles lorsqu'elles effectuent leur mouvement de retrait.
[0015] De préférence, les lamelles sont biaises relativement à un sens de déplacement pour
la nappe dans le dispositif. Ainsi, on évite la formation de lignage sur le velours,
reproduisant dans le textile final, la position des lamelles.
[0016] Avantageusement, un tapis formé de brosses articulées entre elles permet de faire
déplacer et de porter la nappe textile dans le dispositif. Les boucles formées par
aiguilletage restant ancrées dans les brosses du tapis, le fait que les lamelles soient
biaises ne provoque pas de dérive transversale de la nappe.
[0017] De préférence, on choisit le biais de façon à ce que l'angle formé entre les lamelles
et le sens de déplacement de la nappe soit inférieur à 45 degrés, de préférence inférieur
à 30 degrés. De trop grands efforts transversaux peuvent être limités et répartis
si les lamelles sont disposées pour former un maillage entre elles, ou encore si elles
sont disposées pour former des chevrons. Le maillage peut par exemple former des rectangles,
des carrés ou des losanges. Les chevrons peuvent former des angles dont la bissectrice
est transversale ou longitudinale relativement au sens de déplacement de la nappe.
[0018] Pour limiter encore le lignage, les lamelles peuvent être disposées de sorte que
tout point de la nappe, en se déplaçant dans le dispositif, franchisse au moins une
lamelle.
[0019] Les aiguilles peuvent être regroupées en une ou plusieurs rangées entre deux lamelles
sensiblement parallèles. Les aiguilles peuvent être disposées en quinconce, de façon
à optimiser la densité des aiguilles.
[0020] La zone composée de lamelles peut être située en aval d'une zone perforée du débourreur
relativement au sens de déplacement de la nappe dans le dispositif. Le débourreur
peut alors comprendre, en amont, une zone constituée d'une plaque percée d'orifices,
une aiguille respective correspondant à chaque orifice. Cette zone amont permet de
renforcer la nappe par un pré-aiguilletage, avant un aiguilletage plus dense, dans
la zone à lamelles. Un tel pré-aiguilletage permet de consolider la nappe en renforçant
les liaisons entre les fibres de la nappe, avant le passage de la nappe dans la zone
à lamelles. Ainsi, les fibres étant mieux liées entre elles, on peut augmenter la
densité des aiguilles entre les lamelles tout en évitant un phénomène de bourrage
des fibres entre les aiguilles. Dans les dispositifs de l'art antérieur on évite le
risque de bourrage en isolant chaque aiguille dans le débourreur, ce qui a limité
les possibilités de rapprochement des aiguilles.
[0021] La zone à lamelles peut avantageusement représenter 20 à 30 pour cent de la longueur
d'une zone d'aiguilletage, mesurée selon le sens de déplacement de la nappe dans le
dispositif.
[0022] L'utilisation d'un débourreur à lamelles permet, sans changer le débourreur, une
grande variété de dispositions pour les aiguilles, contrairement à un débourreur à
orifices mono-aiguille où il faut changer le débourreur pour changer la position des
aiguilles, chaque percement dans le débourreur correspondant à une position figée
pour une aiguille. Une telle modification de la position des aiguilles est donc facilitée
par un débourreur selon l'invention, d'autant que le changement d'un débourreur prend
environ trois heures, alors qu'il suffit de quelques minutes pour changer une planche
à aiguilles. Ainsi, en combinant une disposition particulière des aiguilles, sur un
ou plusieurs dispositifs d'aiguilletage successifs, avec un pas d'avance donné de
la nappe dans le dispositif on peut, de manière particulièrement simple selon l'invention,
crée et faire varier des motifs dans le velours.
[0023] Selon un deuxième aspect, l'invention porte sur une aiguilleteuse équipée d'un dispositif
tel que précédemment décrit, notamment une aiguilleteuse adaptée pour former un textile
velours non tissé.
[0024] Selon un troisième aspect, l'invention porte sur un procédé pour former un textile
velours non tissé, particulièrement un velours non tissé rasé, caractérisé en ce que
l'on utilise une telle aiguilleteuse.
[0025] D'autres particularités et avantages de l'invention ressortiront encore de la description
ci-après, relative à des exemples non limitatifs.
[0026] Aux dessins annexés :
- la figure 1 est une vue schématique et en élévation d'une aiguilleteuse selon l'invention
;
- la figure 2 est une vue en coupe d'un détail de l'aiguilleteuse de la figure 1 ;
- la figure 3 est une vue en plan schématique, d'une zone d'un débourreur comprenant
des lamelles disposées longitudinalement relativement au sens de déplacement de la
nappe;
- la figure 4 est une vue en plan schématique, d'une zone d'un débourreur comprenant
des lamelles en forme de chevrons dont la bissectrice est transversale relativement
au sens de déplacement de la nappe;
- la figure 5 est une vue en plan schématique, d'une zone d'un débourreur comprenant
des lamelles en forme de chevrons dont la bissectrice est longitudinale relativement
au sens de déplacement de la nappe;
- la figure 6 est une vue en plan schématique, d'une zone d'un débourreur comprenant
des lamelles en forme de maillage ;
- la figure 7 est une vue en plan schématique d'un détail d'un dispositif selon l'invention,
montrant une lamelle ondulée ;
- la figure 8 est une vue en plan schématique d'un dispositif selon l'invention comprenant
une zone amont de pré-aiguilletage et une zone aval à lamelles;
- la figure 9 est une vue schématique partielle, longitudinale et en élévation d'un
mode de réalisation similaire au mode de réalisation de la figure 8 ; et,
- la figure 10 est une vue en plan, selon 10-10 du débourreur du mode de réalisation
de la figure 9.
[0027] La figure 1 représente une aiguilleteuse 10, en élévation dans un plan parallèle
à un sens de déplacement S d'une nappe 7 de textile non tissé dans l'aiguilleteuse.
La figure 2 représente une vue de détail de l'aiguilleteuse de la figure 1. L'aiguilleteuse
10 comprend un châssis 110. Un tapis sans fin 60 est monté sur le châssis 110. Le
châssis assure le transport de la nappe 7 dans l'aiguilleteuse entre un dispositif
d'entrée et un dispositif de sortie non représentés aux figures. Une tête d'aiguilletage
104 est montée mobile relativement au châssis 110, de sorte que lors de l'aiguilletage,
elle est animée d'un mouvement alternatif vertical A. Une planche à aiguilles 4 est
fixée sur la tête 104 et animée du même mouvement. Des aiguilles 3 sont fixées sur
la planche à aiguilles 4. Elles s'étendent depuis cette plaque, verticalement vers
le bas, perpendiculairement au plan de la nappe 7.
[0028] Le tapis sans fin 60 est formé de brossés 6 articulées entre elles Il est partiellement
représenté à la figure 2. La nappe 7 de textile non tissé repose horizontalement sur
des poils 8 des brosses 6. Comme illustré à la figure 2, à l'endroit du tapis où repose
la nappe, les poils sont orientés vers le haut. Le déplacement du tapis provoque le
déplacement de la nappe 7 dans le dispositif d'aiguilletage, selon le sens de déplacement
S.
[0029] Lors de l'aiguilletage, la planche à aiguilles 4 et les aiguilles 3 qui y sont fixées
sont animées du même mouvement vertical alternatif A que la tête 104, de sorte que
les aiguilles pénètrent et traversent la nappe, puis en ressortent par le bas, où
elles forment des boucles 5, entre les poils 8 des brosses 6, puis les aiguilles sont
extraites de la nappe par le haut. Ce mouvement est répété alternativement durant
le déplacement de la nappe dans l'aiguilleteuse.
[0030] L'aiguilleteuse 10 comprend en outre un débourreur 1 situé entre la nappe 7 et la
planche à aiguilles 4. Ce débourreur est une sorte de grille dont les orifices sont
séparés entre eux par des lamelles 2. Les lamelles 2 ont sensiblement la forme d'un
parallélépipède. Elles sont disposées verticalement de sorte qu'elles sont sensiblement
en contact par une tranche longitudinale inférieure 9 avec la nappe 7. La tranche
inférieure 9 est sensiblement parallèle à la nappe. Les aiguilles 3 sont disposées
pour se déplacer dans ces orifices, entre les lamelles, lors du mouvement de va et
vient. Ce débourreur 1 fait partie d'un dispositif d'aiguilletage pour la nappe 7
de textile non tissé. Il évite que la nappe soit entraînée vers le haut par les aiguilles
3, lorsque les aiguilles se retirent de la nappe vers le haut.
[0031] Dans le mode de réalisation de la figure 3, Le débourreur 101 est formé d'une plaque
percée d'orifices 30, de forme sensiblement rectangulaire, allongés selon le sens
de déplacement S de la nappe. Les orifices sont disposés en quatre rangées transversales,
relativement au sens de déplacement S. Sur une même rangée, les orifices 30 sont séparés
chacun d'un orifice 30 voisin par une lamelle 2 disposée parallèlement au sens de
déplacement S de la nappe 7. Les lamelles sont reliées entre elles par des zones transversales
de raccordement 21. Les lamelles 2, les zones de raccordement 21 et un cadre périphérique
forment entre eux les orifices 30.
[0032] Le débourreur 101 définit une largeur d'aiguilletage L7 pour la nappe 7. Des dimensions
transversales L30 des orifices 30 et L2 des lamelles 2 sont choisies telles qu'un
décalage approprié de chaque rangée relativement aux autres assure que, sur la largeur
d'aiguilletage L7, tout point de la nappe qui traverse le dispositif d'aiguilletage
passe en regard d'un même nombre d'orifices. Une telle disposition permet un aiguilletage
sensiblement uniforme de la nappe 7. Dans le mode de réalisation de la figure 3, la
largeur L2 d'une lamelle est égale au tiers de la largeur L30 d'une orifice courant,
de sorte qu'un décalage transversal de la valeur L2 entre deux rangées voisines permet
de s'assurer que chaque point de la nappe, quelle que soit sa position sur la largeur
d'aiguilletage L7, passe en regard de trois orifices 30 et en regard d'une lamelle
2. Des orifices de largeur réduite complètent chaque rangée d'orifices pour former
la largeur d'aiguilletage L7.
[0033] Dans chacun des orifices 30, les aiguilles 3 sont disposées en trois rangées longitudinales,
parallèlement aux lamelles 2. Les rangées sont en quinconce l'une par rapport à l'autre,
de façon à optimiser la densité des aiguilles dans un même orifice. On peut aussi
prévoir que dans chaque orifice, les aiguilles soient disposées de façon irrégulières
et/ou sensiblement aléatoire, pour éviter les effets de lignage. On peut aussi y prévoir
une disposition particulière afin de former un motif dans le textile.
[0034] La figure 4 illustre un débourreur 1 d'un autre mode de réalisation pour un dispositif
d'aiguilletage selon l'invention. Les lamelles 2 de ce débourreur 101 sont disposées
biaises relativement au sens de déplacement S de la nappe 7. Le débourreur 1 est formé
de deux zones 11,12 symétriques entre elles relativement à une bissectrice B commune
des angles formés par chaque lamelle d'une zone avec une lamelle de l'autre zone.
Cette bissectrice est transversale au sens de déplacement S de la nappe. Ainsi, l'une
11 des zones du débourreur est en aval de l'autre zone 12, relativement au sens de
déplacement S de la nappe 7.
[0035] Dans chaque zone, les lamelles sont parallèles entre elles. Les lamelles des deux
parties 11,12 forment ensemble des chevrons. Les lamelles 2 forment entre elles des
orifices 30 pour le déplacement des aiguilles 3. Entre deux lamelles voisines et parallèles,
les aiguilles sont alignées selon quatre rangées équidistantes entre elles et parallèles
aux lamelles voisines. Les aiguilles de chaque rangée sont disposées en quinconce
par rapport aux aiguilles de la rangée voisine, pour en optimiser la densité. Les
lamelles peuvent avantageusement être reliées entre elles par des poutres 15 transversales,
tel qu'illustré plus particulièrement à la figure 8 et/ou par un cadre périphérique.
Les orifices sont alors formés entre deux lamelles voisines et deux poutres voisines.
[0036] La figure 5 est similaire à la figure 4. Le dispositif diffère en ce que les chevrons
sont sensiblement symétriques relativement à une bissectrice B longitudinale relativement
au sens de déplacement S de la nappe. Au voisinage de la bissectrice B, les extrémités
des lamelles de chaque zone sont décalées transversalement entre elles et relativement
à la bissectrice, de façon à éviter la formation d'un lignage au droit de cette bissectrice.
[0037] La figure 6 est une vue de dessus, partielle, d'un dispositif selon l'invention comprenant
un débourreur 102. Le débourreur 102 comprend des lamelles formant un maillage entre
elles, c'est-à-dire que les lamelles sont croisées et forment entre elles des orifices
30 en forme de losange dans lesquels se déplacent les aiguilles 3. Dans l'exemple
illustré, une diagonale des losanges est parallèle au sens de déplacement S pour la
nappe 7. Les orifices en losanges 30 comprennent chacun douze ou treize aiguilles
disposées en quinconce, entre elles et relativement aux aiguilles des orifices voisins.
[0038] La figure 7 représente un détail d'une lamelle 201 ondulée. L'épaisseur L2 de la
lamelle, vue en plan, est sensiblement constante. Une telle lamelle 201 peut être
utilisée en remplacement des lamelles 2 rectilignes illustrées aux figures 1 à 6.
Dans l'exemple illustré, les ondulations sont formées pour rester chacune à une distance
sensiblement constante d'une aiguille 3 localement la plus proche de la lamelle. Ainsi,
une telle lamelle permet de rapprocher deux rangées d'aiguilles disposées en quinconce
de part et d'autre de la lamelle 201. Ceci permet d'augmenter encore la densité des
aiguilles, et la régularité de l'aiguilletage. C'est notamment le cas dans la disposition
de la figure 3, lorsque les lamelles sont disposées parallèlement au sens de déplacement
S de la nappe 7. Les rangées de part et d'autre d'une lamelle ondulée 201 peuvent
avoir un écartement sensiblement identique à l'écartement de deux rangées voisines
entre deux lamelles, ou seulement légèrement supérieur.
[0039] Un mode de réalisation préféré est particulièrement illustré à la figure 8. La figure
8 illustre en vue en plan, et schématiquement, un dispositif selon l'invention comprenant
une zone de pré-aiguilletage 16. La zone de pré-aiguilletage 16 comprend une zone
formée d'un débourreur à plaque 103, c'est à dire comprenant une plaque percée d'orifices
31, chaque orifice 31 étant dédié au déplacement d'une seule aiguille. Les orifices
31 sont disposés de façon sensiblement aléatoire et homogène dans la plaque. Le dispositif
de la figure 8 comprend en outre une zone d'aiguilletage de finition 17 équipée d'un
débourreur à lamelles, du style précédemment décrit en référence à la figure 4. La
zone de pré-aiguilletage 16 est disposée en amont de la zone de finition 17 relativement
au sens de déplacement S de la nappe. La zone de pré-aiguilletage 16 permet de renforcer
la cohésion des fibres de la nappe 7, avant un aiguilletage avec une densité plus
grande d'aiguilles dans la zone de finition 17.
[0040] Chaque zone d'aiguilletage est avantageusement associée à une planche à aiguilles
qui lui est propre. Ainsi, il n'est pas utile de changer la planche à aiguilles dans
la zone de pré-aiguilletage lorsque l'on souhaite changer la disposition des aiguilles
dans la zone du débourreur à lamelles. De même une tête d'aiguilletage, ou une aiguilleteuse,
peut être affectée en propre à chaque zone d'aiguilletage.
[0041] Les figures 9 et 10 illustrent un mode de réalisation sensiblement voisin du mode
de réalisation de la figure 8. Les figures 9 et 10 représentent une zone d'aiguilletage
à lamelles 17 qui ne sera décrite qu'en ce qu'elle diffère des figures précédentes.
[0042] Le débourreur 1 est porté depuis le haut, par une structure porteuse 40. Cette structure
porteuse comprend des vérins 41 permettant de régler la hauteur du débourreur relativement
au châssis 110, et plus particulièrement relativement à la planche à aiguille 4 et
au tapis portant la nappe 7. Les aiguilles 3 ne sont pas représentées individuellement,
mais sont représentées à la figure 9 par des pointillés illustrant leur encombrement.
La tête d'aiguilletage 104 est représentée dans une position haute, de sorte que les
aiguilles sont entièrement situées au-dessus du débourreur 1.
[0043] Le débourreur 1 est formé de modules 111 dont un est particulièrement illustré à
la figure 10. Chaque module 11 est porté individuellement par la structure porteuse
40. Cette configuration permet, en associant plusieurs modules, de réaliser de grandes
largeurs d'aiguilletage. Chaque module 111 a une largeur de module L111. Par exemple,
chaque module peut avoir une largeur de trente centimètre. Ainsi, pour réaliser une
aiguilleteuse permettant l'aiguilletage d'une nappe de six mètres de large, on peut
utiliser vingt modules disposés côte à côte transversalement.
[0044] Les lamelles sont en tôle d'acier elles sont fixées par chacune de leurs extrémités
à des poutres transversales 15,115. Les poutres portant les lamelles 2 ont une épaisseur
maximum E15, sensiblement égale à une hauteur H2 des lamelles, de sorte que les poutres
ne gênent ni le mouvement alternatif A de la tête, au-dessus du débourreur, ni le
déplacement de la nappe selon S, sous le débourreur. Dans chaque zone, amont et aval
11,12, les lamelles sont tenues entre deux poutres 15,151. Une poutre intermédiaire
151 assure le maintien simultané d'une extrémité avale de chaque lamelle de la zone
amont 11 et d'une extrémité amont de chaque lamelle de la zone avale 12.
[0045] Ainsi, les lamelles peuvent être de forme diverses, ou disposées différemment entre
elles. En particulier, une lamelle peut comprendre des ondulations pouvant être formées
pour contourner un groupe de plusieurs aiguilles à chaque ondulation.
[0046] En outre l'invention permet de libérer des espaces entre chaque lamelle permettant
de faire varier la disposition et le nombre des aiguilles occupant chaque espace.
Ainsi, plutôt que de vouloir obtenir un velours uniforme en augmentant la densité
des aiguilles, on peut souhaiter obtenir des motifs dans le velours. On peut alors,
sans changer le débourreur, mais seulement en modifiant le nombre et la disposition
des aiguilles dans chaque espace, créer le motif souhaité. Il suffit pour cela d'utiliser
une planche à aiguilles dont les aiguilles sont convenablement disposées et adaptées
à créer le motif souhaité.
[0047] L'utilisation d'un tapis formé de brosses n'est pas non plus une nécessité. La nappe
peut, par exemple, être supportée par une table d'aiguilletage formée de lamelles
complémentaires aux lamelles du débourreur, laissant sous la nappe un passage libre
aux aiguilles en vis-à-vis des orifices du débourreur à lamelles.
[0048] Un dispositif selon l'invention peut aussi être utilisé pour l'aiguilletage d'autres
textiles qu'un velours.
1. Dispositif d'aiguilletage pour former un textile non tissé, comprenant un débourreur
(1,101,102) et des aiguilles (3) pour l'aiguilletage d'une nappe textile (7), lesdites
aiguilles étant montées sur au moins une planche à aiguilles (4) et destinées à être
actionnées en va et vient à travers des orifices dudit débourreur, débourreur comprenant
au moins une zone où les orifices sont définis entre des lamelles (2,201) et peuvent
recevoir chacun plusieurs aiguilles, caractérisé en ce que les lamelles comprennent des lamelles biaises relativement à un sens de déplacement
pour la nappe dans le dispositif.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comprend un tapis sans fin (60) formé de brosses (6) articulées entre elles, pour
entraîner et porter la nappe.
3. Dispositif selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que chaque lamelle est disposée pour être sensiblement en contact par l'une de ses tranches
(9) avec la nappe.
4. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que les lamelles comprennent des lamelles qui forment un maillage entre elles.
5. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que les lamelles comprennent des lamelles parallèles à un sens de déplacement (S) de
la nappe dans le dispositif.
6. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 5 caractérisé en ce que les lamelles comprennent des lamelles disposées en chevrons (11,12).
7. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que les chevrons forment un angle dont la bissectrice est sensiblement transversale au
sens de déplacement de la nappe dans le dispositif.
8. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que les chevrons forment un angle dont la bissectrice est sensiblement longitudinale
au sens de déplacement de la nappe dans le dispositif.
9. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 8, caractérisées en ce que les aiguilles sont regroupées en rangées entre deux lamelles sensiblement parallèles.
10. Dispositif selon la revendication 9, caractérisé en ce que les aiguilles sont disposées en quinconce.
11. Dispositif selon la revendication 1 à 10, caractérisé en ce que dans la zone composée de lamelles, deux aiguilles voisines sont distantes de 3 à
5 millimètres dans un même orifice.
12. Dispositif selon la revendication 1 à 11 caractérisé en ce que la zone composée de lamelles est une zone aval (17) du débourreur (103,1) relativement
au sens de déplacement de la nappe dans le dispositif.
13. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 12, caractérisé en ce que la zone à lamelles représente 20 à 30 pour cent de la longueur d'une zone (16,17)
d'aiguilletage, mesurée selon le sens de déplacement de la nappe dans le dispositif.
14. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 13, caractérisé en ce que chaque lamelle (201) comprend des ondulations pour contourner les aiguilles voisines
de part et d'autre de ladite lamelle.
15. Aiguilleteuse (10) équipée d'un dispositif selon l'une des revendications 1 à 14.
16. Procédé pour former un velours rasé, caractérisé en ce que l'on utilise une aiguilleteuse selon la revendication 15.
1. A needling device for producing a non-woven textile, comprising a stripper (1, 101,
102) and needles (3) for needling a textile fleece (7), said needles mounted on at
least one needle board (4) and intended to be reciprocably actuated through orifices
of said stripper, said stripper comprising at least one zone where said orifices are
defined between fins (2, 201) and are each able to receive several needles, characterized in that said fins comprise oblique fins with respect to a displacement direction for the
fleece in the device.
2. A device according to claim 1, characterized by comprising an endless belt (60) consisting of brushes (6) articulated between them,
for driving and supporting the fleece.
3. A device according to one of claims 1 or 2, characterized in that each fin is positioned thereby to have one of its edges (9) being substantially in
contact with the fleece.
4. A device according to one of claims 1 to 3, characterized in that the fins comprise fins together forming a meshing.
5. A device according to one of claims 1 to 4, characterized in that the fins comprise fins being parallel to a displacement direction (S) of the fleece
in the device.
6. A device according to one of claims 1 to 5 characterized in that the fins comprise fins being in a herringbone (11, 12) arrangement.
7. A device according to claim 6, characterized in that the herringbone arrangement makes an angle the bisector of which is substantially
transverse to the displacement direction of the fleece in the device.
8. A device according to claim 6, characterized in that the herringbone arrangement makes an angle the bisector of which is substantially
longitudinal to the displacement direction of the fleece in the device.
9. A device according to one of claims 1 to 8, characterized in that the needles are grouped in rows between two substantially parallel fins.
10. A device according to claim 9, characterized in that the needles are arranged in staggered rows.
11. A device according to one of claims 1 to 10, characterized in that in the zone composed of fins, two neighbouring needles are at a mutual distance of
3 to 5 mm in a same orifice.
12. A device according to one of claims 1 to 11, characterized in that the zone composed of fins is a downstream zone (17) of the stripper (103, 1) with
respect to the direction of displacement of the fleece in the device.
13. A device according to one of claims 1 to 12, characterized in that the fins zone represents 20 to 30 percent of the length of a needling zone (16, 17),
as measured along the direction of displacement of the fleece in the device.
14. A device according to one of claims 1-13, characterized in that each fin (201) comprises undulations for extending round the neighbouring needles
on either side of said fin.
15. A needling loom (10) equipped with a device according to one of claims 1 to 14.
16. A method of producing a cut pile carpet, characterized by the use of a needling loom according to claim 15.
1. Vernadelungsvorrichtung zur Ausbildung eines Vliesstoffes, mit einer Abstreiferplatte
(1, 101, 102) und mit Nadeln (3) zum Vernadeln eines textilen Vlieses (7), wobei die
Nadeln an mindestens einem Nadelbrett (4) montiert sind und bestimmt sind, in Hin-
und Herbewegung durch Öffnungen der Abstreiferplatte hindurch betätigt zu werden,
wobei die Abstreiferplatte mindestens eine Zone enthält, in der die Öffnungen zwischen
Lamellen (2, 201) definiert sind und jede Öffnung mehrere Nadeln aufnehmen kann, dadurch gekennzeichnet, dass die Lamellen bezüglich einer Verschieberichtung des Vlieses in der Vorrichtung schräg
liegende Lamellen enthalten.
2. Vorrichtung nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, dass sie ein Endlosförderband (60) enthält, das von gelenkig miteinander verbundenen Bürsten
(6) ausgebildet wird, um das Vlies anzutreiben und zu tragen.
3. Vorrichtung nach einem der Ansprüche 1 oder 2, dadurch gekennzeichnet, dass jede Lamelle angeordnet ist, um über eine ihrer Schmalseiten (9) im Wesentlichen
mit dem Vlies in Kontakt zu stehen.
4. Vorrichtung nach einem der Ansprüche 1 bis 3, dadurch gekennzeichnet, dass die Lamellen Lamellen enthalten, die ein Netzwerk zwischen sich ausbilden.
5. Vorrichtung nach einem der Ansprüche 1 bis 4, dadurch gekennzeichnet, dass die Lamellen Lamellen parallel zu einer Verschieberichtung (S) des Vlieses in der
Vorrichtung enthalten.
6. Vorrichtung nach einem der Ansprüche 1 bis 5, dadurch gekennzeichnet, dass die Lamellen zickzackförmig angeordnete Lamellen (11, 12) enthalten.
7. Vorrichtung nach Anspruch 6, dadurch gekennzeichnet, dass die Zickzackformen einen Winkel bilden, dessen Winkelhalbierende im Wesentlichen
quer zur Verschieberichtung des Vlieses in der Vorrichtung ist.
8. Vorrichtung nach Anspruch 6, dadurch gekennzeichnet, dass die Zickzackformen einen Winkel bilden, dessen Winkelhalbierende im Wesentlichen
längs zur Verschieberichtung des Vlieses in der Vorrichtung ist.
9. Vorrichtung nach einem der Ansprüche 1 bis 8, dadurch gekennzeichnet, dass die Nadeln zwischen zwei im Wesentlichen parallelen Lamellen in Reihen gruppiert
sind.
10. Vorrichtung nach Anspruch 9, dadurch gekennzeichnet, dass die Nadeln in Quincunxanordnung angeordnet sind.
11. Vorrichtung nach Anspruch 1 bis 10, dadurch gekennzeichnet, dass in der aus Lamellen bestehenden Zone zwei benachbarte Nadeln in der gleichen Öffnung
einen Abstand von 3 bis 5 Millimeter haben.
12. Vorrichtung nach Anspruch 1 bis 11, dadurch gekennzeichnet, dass die aus Lamellen bestehende Zone eine Zone (17) abwärts der Abstreiferplatte (103,1)
bezüglich der Verschieberichtung des Vlieses in der Vorrichtung ist.
13. Vorrichtung nach einem der Ansprüche 1 bis 12, dadurch gekennzeichnet, dass die Lamellenzone 20 bis 30 Prozent der Länge einer Vernadelungszone (16, 17), gemessen
in Verschieberichtung des Vlieses in der Vorrichtung, bildet.
14. Vorrichtung nach einem der Ansprüche 1 bis 13, dadurch gekennzeichnet, dass jede Lamelle (201) Wellenformen enthält, um die benachbarten Nadeln zu beiden Seiten
der Lamelle zu umgehen.
15. Vernadelungsmaschine (10), die mit einer Vorrichtung nach einem der Ansprüche 1 bis
14 ausgestattet ist.
16. Verfahren zur Ausbildung eines Schnittvelours, dadurch gekennzeichnet, dass eine Vernadelungsmaschine nach Anspruch 15 verwendet wird.