[0001] La présente invention concerne un procédé de fabrication de pièces réalisées dans
un acier.
[0002] La nitruration est un traitement thermochimique de durcissement superficiel par introduction
d'azote dans l'acier. Ce procédé est utilisé dans tous les domaines de la mécanique
et sert notamment à fabriquer des engrenages, des cannelures, des arbres de transmission,
des arbres à came, des pièces de distribution de moteur thermique, des corps de pompe,
des corps d'injecteur, des vilebrequins, des vis d'extrusion, des distributeurs hydrauliques,
des rails de guidage, des cages de roulement, des calibres de contrôle et des pièces
d'outillage de mise en forme.
[0003] La nitruration s'effectue généralement dans un domaine de températures d'environ
450 à 600°C, températures pour lesquelles la diffusion d'azote est relativement lente.
Les aciers classiques de nitruration, tels le 40CrAlMo6.12, le 25NiAlCr14.12, le 30CrMo12
ou le 32CrMoV13 (dont les compositions chimiques sont rappelées dans le tableau 1
ci-dessous), ne permettent d'obtenir que des épaisseurs de couches nitrurées modestes,
de l'ordre d'environ 0,7 mm au maximum, les étapes de nitruration ayant des durées
excessivement longues pouvant atteindre jusqu'à environ 200 h.
Tableau 1 : Compositions chimiques typiques en pourcentage en poids
|
40CrAlMo6.12 |
25NiAlCr14.12 |
30CrMo12 |
32CrMoV13 |
35CrMo4 |
42CrMo4 |
C (%) |
0,40 |
0,25 |
0,30 |
0,32 |
0,35 |
0,42 |
Si (%) |
0,30 |
0,30 |
0,30 |
0,20 |
0,30 |
0,30 |
Mn (%) |
0,60 |
0,60 |
0,60 |
0,60 |
0,70 |
0,60 |
Ni (%) |
0,20 |
3,50 |
0,20 |
020 |
0,30 |
0,30 |
Cr (%) |
1,70 |
1,10 |
3,00 |
3,00 |
1,00 |
1,00 |
Mo (%) |
0,30 |
0,25 |
0,40 |
1,00 |
0,20 |
0,20 |
V (%) |
- |
- |
- |
0,25 |
- |
- |
Al (%) |
1,10 |
1,20 |
- |
- |
- |
- |
[0004] Ces insuffisances limitent l'utilisation des aciers nitrurés pour des raisons techniques,
par exemple lorsque les sollicitations appliquées induisent des contraintes élevées
au-delà des profondeurs de nitruration réalisables avec les aciers actuels, ou bien
encore lorsque les reprises d'usinage après nitruration sont importantes. Mais la
limitation est également d'ordre économique en raison de la durée trop importante
des cycles de nitruration.
[0005] Ces limitations pourraient être contournées par l'utilisation d'aciers contenant
des teneurs en chrome plus faibles, ce qui entraîne une augmentation du coefficient
de diffusion de l'azote dans l'alliage. C'est le cas par exemple des aciers 35CrMo4
ou 42CrMo4 (dont les compositions chimiques sont rappelées dans le tableau 1 ci-dessus).
Mais, les duretés superficielles maximales qu'il est possible d'obtenir avec ces aciers
sont de l'ordre de 700 HV ce qui est trop faible dans la plupart des cas. En outre,
les caractéristiques de traction, de résilience et de ténacité de la sous-couche sont
notablement insuffisantes pour beaucoup d'applications.
[0006] La présente invention a donc essentiellement pour but de mettre à disposition un
procédé de fabrication de pièces réalisées dans un acier de nitruration permettant
de conserver les propriétés de traction, de résilience, de ténacité, de trempabilité,
de fatigue, et de dureté superficielle des couches nitrurées des aciers de nitruration
type 32CrMoV13, tout en augmentant la cinétique de diffusion de l'azote, pour permettre
soit des profondeurs de nitruration plus importantes, soit des temps de nitruration
réduits. L'acier de nitruration selon l'objet de l'invention comprit, exprimés en
% en poids,
0,2 à 0,4% de C,
0,8 à 2% de Cr,
0,6 à 2% de Mo,
0,05 à 0,4% de Al,
et, le cas échéant,
au plus 0,5% de Si,
au plus 1,5% de Mn,
au plus 1,5% de Ni,
au plus 0,5% de V,
le complément étant constitué de fer et d'impuretés résiduelles,
les teneurs de cette composition en Cr, Mo, V et Al, exprimées en % en poids, satisfaisant
la relation suivante :

[0007] Le soufre est limité à 0,015% et le phosphore à 0,020% en poids.
[0008] Les éléments comme le calcium, le cérium, le titane, le zirconium, le niobium qui
servent soit à désoxyder l'acier, soit à affiner la taille de grain sont, de préférence,
limités à 0, 1 % en poids chacun.
[0009] La fourchette en carbone est de 0,2-0,4% en poids afin d'obtenir, après trempe et
revenu à une température compatible avec la nitruration ultérieure, une résistance
maximale à la traction dans la plage allant de 900 à 1500 MPa. Des fourchettes en
carbone resserrées sont également intéressantes :
- la fourchette de 0,2-0,35% en poids permet de maximiser les caractéristiques de ductilité,
résilience et ténacité,
- la fourchette de 0,3-0,4% en poids permet de maximiser la limite élastique,
- la fourchette de 0,25-0,37% en poids permet d'obtenir un bon compromis pour l'ensemble
des caractéristiques précédentes.
[0010] Le carbone contribue par ailleurs à la trempabilité de l'alliage ainsi qu'à sa résistance
au revenu et à sa résistance à l'adoucissement lors du cycle de nitruration.
[0011] Le silicium doit être limité du fait qu'il conduit, lors de la nitruration, à la
précipitation de carbonitrures qui participent peu au durcissement, mais réduisent
la vitesse de diffusion de l'azote. Pour ces raisons, il est limité à 0,5% en poids
au maximum, et, de préférence, à 0,35% en poids.
[0012] Le chrome est un des éléments prépondérants pour l'obtention des caractéristiques
de la couche nitrurée, mais il conduit à une précipitation importante d'azote sous
forme de carbonitrures, ce qui réduit la vitesse de diffusion de l'azote dans la couche
nitrurée. Le chrome a aussi une influence bénéfique sur la trempabilité de la sous-couche.
Ces considérations conduisent à limiter la teneur en chrome à 0,8-2% en poids, de
préférence à 1,1-1, 8% en poids.
[0013] Par rapport à un acier de type 32CrMoV13 la perte de trempabilité induite par l'abaissement
de la teneur en chrome est compensée partiellement par une augmentation des teneurs
en manganèse et nickel. Ces deux éléments ne doivent toutefois pas être ajoutés en
teneur trop importante, car cela conduit respectivement à des ségrégations de composition
chimique et à une fragilisation de la sous-couche lors de la nitruration. Pour ces
raisons les teneurs sont limitées à 1,5% en poids au plus pour le manganèse et le
nickel. Des fourchettes plus serrées sont préférées : 0,2-1,1% en poids pour le manganèse
et 0,5-1,3% en poids pour le nickel.
[0014] De la même façon, par rapport à un acier de type 32CrMoV13, l'abaissement de la teneur
en chrome induit une diminution du durcissement lors de la nitruration, qui est compensée
par une augmentation des teneurs en molybdène et vanadium, ainsi que par l'ajout d'aluminium.
Ces trois éléments contribuent à augmenter la trempabilité de l'acier.
[0015] Par ailleurs, les éléments molybdène et vanadium augmentent la résistance au revenu
de l'acier et limitent son adoucissement lors de la nitruration. Leur teneur doit
être limitée car une quantité trop importante conduirait à une fragilisation de l'acier
en sous-couche. Les teneurs sont donc limitées à 0,6-2% en poids pour le molybdène,
à au plus 0,5% en poids pour le vanadium, et à 0,05%-0,4% en poids pour l'aluminium.
Des fourchettes plus serrées sont préférées : 0,8-1,5% en poids pour le molybdène,
0,1-0,4% en poids pour le vanadium et 0,1-0,3% en poids pour l'aluminium.
[0016] L'objet de l'invention est un procédé de fabrication de pièces traitées et nitrurées,
comprenant les opérations suivantes :
- a - constitution d'une charge destinée à obtenir une composition conforme à la présente
invention, telle que décrite plus haut,
- b - élaboration de ladite charge dans un four à arc,
- c - réchauffage et transformation à chaud du lingot,
- d - traitement thermique d'homogénéisation de la structure et d'affinement du grain,
- e - traitement thermique d'emploi, et
- f - nitruration.
[0017] L'acier pour le procédé selon l'invention est obtenu par des techniques d'élaboration
selon la revendication 1
[0018] Pour augmenter encore ces performances, il est possible d'effectuer la première élaboration
sous pression réduite (VIM) et de poursuivre avec une refusion par électrode consommable.
[0019] Les lingots obtenus par l'une quelconque des voies précédentes subissent un réchauffage
à haute température pour homogénéiser la structure et ensuite des transformations
thermomécaniques visant à conférer au produit réalisé dans cet alliage un taux de
corroyage suffisant que l'on préférera supérieur ou égal à 3. Des taux de corroyage
inférieurs peuvent être admis pour des pièces de grandes dimensions. Ces transformations
thermomécaniques s'appuient sur des modes opératoires classiques, tels que le laminage,
le forgeage, le matriçage ou le filage. Dans le procédé selon l'invention, on effectue
une normalisation à partir d'une température supérieure au point critique (AC
3), suivie d'un refroidissement à l'air et d'un revenu d'adoucissement à une température
inférieure au point critique (AC
1).
[0020] A titre indicatif, la température du point critique (AC
1) se situe généralement dans la gamme allant de 700°C à 790°C, tandis que la température
du point critique (AC
3) se situe généralement dans la gamme allant de 800°C à 890°C.
[0021] Les produits sont ensuite trempés et revenus sous forme de barre laminée, d'ébauche
forgée ou estampée, de pièces préusinées. La trempe s'effectue à partir d'une température
d'austénitisation supérieure au point critique (AC
3), dans la gamme allant de 900 à 1000°C, par exemple. Le fluide de trempe est ajusté,
de façon classique, en fonction de la section des produits.
[0022] Le revenu est effectué ensuite à une température ajustée en fonction des caractéristiques
mécaniques recherchées pour le coeur, dans le domaine d'environ 550°C à environ 750°C.
Son choix doit prendre en compte la température à laquelle s'effectuera la nitruration.
Une température de revenu supérieure d'au moins 30°C par rapport à la température
de nitruration est préférée. Dans certains cas particuliers, la nitruration peut tenir
lieu de revenu.
[0023] La nitruration, étape f du procédé selon l'invention, est ensuite effectuée sur pièce
finie ou quasiment finie d'usinage. Les paramètres temps et température sont à fixer
en fonction du compromis recherché en dureté superficielle, profondeur et microstructure
pour la couche. Il est possible de mettre en oeuvre une nitruration gazeuse à l'ammoniac,
ou une nitruration ionique à l'azote ou bien encore une nitruration en bain de sels
capables de libérer de l'azote à la surface de l'acier. Le procédé utilisé a peu d'influence
sur le gradient de dureté de la couche nitrurée, qui dépend essentiellement de la
composition chimique de l'acier.
[0024] Les exemples qui suivent montrent que le procédé selon l'invention conduit à des
pièces ayant simultanément d'excellentes caractéristiques de traction, de résilience,
de transition de résilience, de ténacité, de fatigue, de résistance au revenu du coeur,
associées à d'excellentes duretés superficielles et profondeur de la couche nitrurée.
[0025] L'acier classique choisi comme élément de comparaison est l'acier 32CrMoV13 qui a
été mis au point dans le passé pour optimiser le compromis caractéristiques à coeur/dureté
superficielle/cinétique de nitruration et qui reste à ce jour un des meilleurs aciers
de nitruration disponible.
[0026] Quant à l'étape de nitruration, elle a été systématiquement effectuée avec le procédé
de nitruration gazeuse utilisant l'ammoniac.
Exemples
[0027] Les symboles utilisés dans la suite ont les significations suivantes :
Rm = résistance maximale
Rp0.2 = limite élastique conventionnelle à 0,2% de déformation
A5d = allongement en % sur la base 5 d (d = diamètre de l'éprouvette)
Z = striction
HV50 = dureté Vickers sous une charge de 50 kg
HRC = dureté Rockwell C
KV = énergie de rupture en flexion par choc sur éprouvette à entaille en V
KCU = énergie de rupture en flexion par choc sur éprouvette à entaille en U
KQ = ténacité.
[0028] Les exemples sont complétés par les figures des planches de dessins annexées, dans
lesquelles :
- la figure 1 représente le profil de dureté de deux échantillons dont la préparation
est décrite dans l'exemple 1,
- la figure 2 représente le profil de dureté de deux échantillons dont la préparation
est décrite dans l'exemple 2,
- la figure 3 représente le profil de dureté de deux échantillons dont la préparation
est décrite dans l'exemple 3,
- la figure 4 représente le profil de dureté de deux échantillons dont la préparation
est décrite dans l'exemple 4,
- la figure 5 représente le profil de dureté de deux échantillons dont la préparation
est décrite dans l'exemple 5,
- la figure 6 représente le profil de dureté de deux échantillons dont la préparation
est décrite dans l'exemple 6,
- la figure 7 représente le profil de dureté de deux échantillons dont la préparation
est décrite dans l'exemple 7,
- la figure 8 représente le profil de dureté de deux échantillons dont la préparation
est décrite dans l'exemple 8,
- la figure 9 représente le profil de dureté de deux échantillons dont la préparation
est décrite dans l'exemple 9.
Exemple n° 1
[0029] Un lingot de 35 kg a été élaboré dans la composition chimique indiquée en pourcentage
en poids ci-dessous, conformément aux indications de la présente invention :
C 0,30%
Si 0,06%
Mn 0,28%
Cr 1,20%
Ni 0,05%
Mo 1,00%
V 0,25%
Al 0,09%
le reste étant constitué de fer et d'impuretés résiduelles.
[0030] Ce lingot a été élaboré par fusion à l'arc, il a ensuite été homogénéisé à haute
température (1100°C) pour obtenir une structure uniforme, puis il a été forgé. Les
produits forgés ont été refroidis lentement au four. Ils ont été normalisés afin de
mettre en solution les carbures, d'homogénéiser la structure austénitique et d'affiner
le grain.
[0031] Des barres issues de ce lingot ont été austénitisées à 940°C, trempées à l'huile,
puis revenues à une température de 650°C.
[0032] Les caractéristiques mécaniques obtenues sont indiquées dans le tableau suivant :
Rm |
Rp0,2 |
A5d |
Z |
HV50 |
KCU |
KV |
(MPa) |
(MPa) |
(%) |
(%) |
|
(J/cm2) |
(J) |
1233 |
1152 |
16,5 |
69 |
409 |
95 |
81 |
[0033] Des échantillons ont été nitrurés à 520°C durant 100 h. Le profil de dureté obtenu
est présenté en figure 1, ainsi que celui obtenu pour un même cycle avec un acier
32CrMoV13.
[0034] Ce profil montre que l'acier présente, pour un même cycle de nitruration, une dureté
superficielle équivalente à celle de l'acier 32CrMoV13 et une profondeur nitrurée
nettement supérieure.
Exemple n° 2
[0035] Un lingot de 35 kg a été élaboré dans la composition chimique indiquée en pourcentage
en poids ci-dessous, conformément aux indications de la présente invention :
C 0,35%
Si 0,05%
Mn 0,28%
Cr 1,21%
Ni 0,50%
Mo 1,01%
V 0,25%
Al 0,18%
le reste étant constitué essentiellement de fer et d'impuretés résiduelles.
[0036] Ce lingot a été élaboré par fusion à l'arc, il a ensuite été homogénéisé à haute
température (1100°C) pour obtenir une structure uniforme, puis il a été forgé. Les
produits forgés ont été refroidis lentement au four. Ils ont été normalisés afin de
mettre en solution les carbures, d'homogénéiser la structure austénitique et d'affiner
le grain.
[0037] Des barres issues de ce lingot ont été austénitisées à 940°C, trempées à l'huile,
puis revenues à une température de 650°C.
[0038] Les caractéristiques mécaniques obtenues sont indiquées dans le tableau suivant :
Rm |
Rp0,2 |
A5d |
Z |
HV50 |
KCU |
KV |
(MPa) |
(MPa) |
(%) |
(%) |
|
(J/cm2) |
(J) |
1305 |
1238 |
15,0 |
63 |
404 |
86 |
69 |
[0039] Des échantillons ont été nitrurés à 520°C durant 100 h. Le profil de dureté obtenu
est présenté en figure 2, ainsi que celui obtenu pour un même cycle avec un acier
32CrMoV13.
[0040] Ce profil montre que l'acier présente, pour un même cycle de nitruration, une dureté
superficielle équivalente à celle de l'acier 32CrMoV13 et une profondeur nitrurée
nettement supérieure.
Exemple n° 3
[0041] Un lingot de 35 kg a été élaboré dans la composition chimique indiquée en pourcentage
en poids ci-dessous, conformément aux indications de la présente invention :
C 0,35%
Si 0,06%
Mn 0,69%
Cr 1,20%
Ni 0,50%
Mo 1,21%
V 0,35%
Al 0,30%
le reste étant constitué essentiellement de fer et d'impuretés résiduelles.
[0042] Ce lingot a été élaboré par fusion à l'arc, il a ensuite été homogénéisé à haute
température (1100°C) pour obtenir une structure uniforme, puis il a été forgé. Les
produits forgés ont été refroidis lentement au four. Ils ont été normalisés afin de
mettre en solution les carbures, d'homogénéiser la structure austénitique et d'affiner
le grain.
[0043] Des barres issues de ce lingot ont été austénitisées à 940°C, trempées à l'huile,
puis revenues à une température de 650°C.
[0044] Les caractéristiques mécaniques obtenues sont indiquées dans le tableau suivant :
Rm |
Rp0,2 |
A5d |
Z |
HV50 |
KCU |
KV |
(MPa) |
(MPa) |
(%) |
(%) |
|
(J/cm2) |
(J) |
1296 |
1234 |
15,5 |
62 |
416 |
79 |
69 |
[0045] Des échantillons ont été nitrurés à 520°C durant 100 h. Le profil de dureté obtenu
est présenté en figure 3, ainsi que celui obtenu pour un même cycle avec un acier
32CrMoV13.
[0046] Ce profil montre que l'acier présente, pour un même cycle de nitruration, une dureté
superficielle équivalente à celle de l'acier 32CrMoV13 et une profondeur nitrurée
nettement supérieure.
Exemple n° 4
[0047] Un lingot de 35 kg a été élaboré dans la composition chimique indiquée en pourcentage
en poids ci-dessous, conformément aux indications de la présente invention :
C 0,40%
Si 0,06%
Mn 0,70%
Cr 1,19%
Ni 1,00%
Mo 1,31%
V 0,35%
Al 0,32%
le reste étant constitué essentiellement de fer et d'impuretés résiduelles.
[0048] Ce lingot a été élaboré par fusion à l'arc, il a ensuite été homogénéisé à haute
température (1100°C) pour obtenir une structure uniforme, puis il a été forgé. Les
produits forgés ont été refroidis lentement au four. Ils ont été normalisés afin de
mettre en solution les carbures, d'homogénéiser la structure austénitique et d'affiner
le grain.
[0049] Des barres issues de ce lingot ont été austénitisées à 940°C, trempées à l'huile,
puis revenues à une température de 650°C.
[0050] Les caractéristiques mécaniques obtenues sont indiquées dans le tableau suivant :
Rm |
Rp0,2 |
A5d |
Z |
HV50 |
KCU |
KV |
(MPa) |
(MPa) |
(%) |
(%) |
|
(J/cm2) |
(J) |
1305 |
1245 |
13,5 |
46 |
406 |
66 |
60 |
[0051] Des échantillons ont été nitrurés à 520°C durant 100 h. Le profil de dureté obtenu
est présenté en figure 4, ainsi que celui obtenu pour un même cycle avec un acier
32CrMoV13.
[0052] Ce profil montre que l'acier présente, pour un même cycle de nitruration, une dureté
superficielle équivalente à celle de l'acier 32CrMoV13 et une profondeur nitrurée
nettement supérieure.
Exemple n° 5
[0053] Un lingot de 35 kg a été élaboré dans la composition chimique indiquée en pourcentage
en poids ci-dessous, conformément aux indications de la présente invention :
C 0,38%
Si 0,06%
Mn 0,31%
Cr 1,06%
Ni 0,99%
Mo 1,50%
V 0,25%
Al 0,16%
le reste étant constitué essentiellement de fer et d'impuretés résiduelles.
[0054] Ce lingot a été élaboré par fusion à l'arc, il a ensuite été homogénéisé à haute
température (1100°C) pour obtenir une structure uniforme, puis il a été forgé. Les
produits forgés ont été refroidis lentement au four. Ils ont été normalisés afin de
mettre en solution les carbures, d'homogénéiser la structure austénitique et d'affiner
le grain.
[0055] Des barres issues de ce lingot ont été austénitisées à 940°C, trempées à l'huile,
puis revenues à une température de 650°C.
[0056] Les caractéristiques mécaniques obtenues sont indiquées dans le tableau suivant :
Rm |
Rp0,2 |
A5d |
Z |
HV50 |
KCU |
KV |
(MPa) |
(MPa) |
(%) |
(%) |
|
(J/cm2) |
(J) |
1311 |
1251 |
15,5 |
61 |
416 |
97 |
77 |
[0057] Des échantillons ont été nitrurés à 520°C durant 100 h. Le profil de dureté obtenu
est présenté en figure 5, ainsi que celui obtenu pour un même cycle avec un acier
32CrMoV13.
[0058] Ce profil montre que lacier présente, pour un même cycle de nitruration, une dureté
superficielle équivalente à celle de l'acier 32CrMoV13 et une profondeur nitrurée
nettement supérieure.
Exemple n° 6
[0059] Un lingot de 35 kg a été élaboré dans la composition chimique indiquée en pourcentage
en poids ci-dessous, conformément aux indications de la présente invention :
C 0,35%
Si 0,06%
Mn 0,64%
Cr 1,38%
Ni 0,51%
Mo 1,20%
V 0,34%
Al 0,09%
le reste étant constitué essentiellement de fer et d'impuretés résiduelles.
[0060] Ce lingot a été élaboré par fusion à l'arc, il a ensuite été homogénéisé à haute
température (1100°C) pour obtenir une structure uniforme, puis il a été forgé. Les
produits forgés ont été refroidis lentement au four. Ils ont été normalisés afin de
mettre en solution les carbures, d'homogénéiser la structure austénitique et d'affiner
le grain.
[0061] Des barres issues de ce lingot ont été austénitisées à 940°C, trempées à l'huile,
puis revenues à une température de 650°C.
[0062] Les caractéristiques mécaniques obtenues sont indiquées dans le tableau suivant :
Rm |
Rp0,2 |
A5d |
Z |
HV50 |
KCU |
KV |
(MPa) |
(MPa) |
(%) |
(%) |
|
(J/cm2) |
(J) |
1253 |
1184 |
15,5 |
66 |
408 |
100 |
87 |
[0063] Des échantillons ont été nitrurés à 520°C durant 100 h. Le profil de dureté obtenu
est présenté en figure 6, ainsi que celui obtenu pour un même cycle avec un acier
32CrMoV13.
[0064] Ce profil montre que l'acier présente, pour un même cycle de nitruration, une dureté
superficielle équivalente à celle de l'acier 32CrMoV13 et une profondeur nitrurée
nettement supérieure.
Exemple n° 7
[0065] Un lingot de 35 kg a été élaboré dans la composition chimique indiquée en pourcentage
en poids ci-dessous, conformément aux indications de la présente invention :
C 0,32%
Si 0,05%
Mn 0,90%
Cr 1,33%
Ni 0,77%
Mo 1,12%
V 0,27%
Al 0,19%
le reste étant constitué essentiellement de fer et d'impuretés résiduelles.
[0066] Ce lingot a été élaboré par fusion à l'arc, il a ensuite été homogénéisé à haute
température (1100°C) pour obtenir une structure uniforme, puis il a été forgé. Les
produits forgés ont été refroidis lentement au four. Ils ont été normalisés afin de
mettre en solution les carbures, d'homogénéiser la structure austénitique et d'affiner
le grain.
[0067] Des barres issues de ce lingot ont été austénitisées à 940°C, trempées à l'huile,
puis revenues à une température de 650°C.
[0068] Les caractéristiques mécaniques obtenues sont indiquées dans le tableau suivant :
Rm |
Rp0,2 |
A5d |
Z |
HV50 |
KCU |
KV |
(MPa) |
(MPa) |
(%) |
(%) |
|
(J/cm2) |
(J) |
1234 |
1161 |
15,0 |
65 |
402 |
103 |
103 |
[0069] Des échantillons ont été nitrurés à 520°C durant 100 h. Le profil de dureté obtenu
est présenté en figure 7, ainsi que celui obtenu pour un même cycle avec un acier
32CrMoV13.
[0070] Ce profil montre que l'acier présente, pour un même cycle de nitruration, une dureté
superficielle équivalente à celle de l'acier 32CrMoV13 et une profondeur nitrurée
nettement supérieure.
Exemple n° 8
[0071] Un lingot de 35 kg a été élaboré dans la composition chimique indiquée en pourcentage
en poids ci-dessous, conformément aux indications de la présente invention :
C 0,31%
Si 0,27%
Mn 0,91%
Cr 1,34%
Ni 1,04%
Mo 1,17%
V 0,23%
Al 0,30%
le reste étant constitué essentiellement de fer et d'impuretés résiduelles.
[0072] Ce lingot a été élaboré par fusion à l'arc, il a ensuite été homogénéisé à haute
température (1100°C) pour obtenir une structure uniforme, puis il a été forgé. Les
produits forgés ont été refroidis lentement au four. Ils ont été normalisés afin de
mettre en solution les carbures, d'homogénéiser la structure austénitique et d'affiner
le grain.
[0073] Des barres issues de ce lingot ont été austénitisées à 940°C, trempées à l'huile,
puis revenues à une température de 650°C.
[0074] Les caractéristiques mécaniques obtenues sont indiquées dans le tableau suivant :
Rm |
Rp0,2 |
A5d |
Z |
HV50 |
KCU |
KV |
(MPa) |
(MPa) |
(%) |
(%) |
|
(J/cm2) |
(J) |
1289 |
1197 |
14,0 |
62 |
401 |
92 |
87 |
[0075] Des échantillons ont été nitrurés à 520°C durant 100 h. Le profil de dureté obtenu
est présenté en figure 8, ainsi que celui obtenu pour un même cycle avec un acier
32CrMoV13.
[0076] Ce profil montre que l'acier présente, pour un même cycle de nitruration, une dureté
superficielle équivalente à celle de l'acier 32CrMoV13 et une profondeur nitrurée
nettement supérieure.
Exemple n° 9
[0077] Un lingot de 1000 kg a été élaboré dans la composition chimique indiquée en pourcentage
en poids ci-dessous, conformément aux indications de la présente invention :
C 0,32%
Si 0,03%
Mn 0,86%
Cr 1,35%
Ni 0,78%
Mo 1,15%
V 0,28%
Al 0,19%
le reste étant constitué essentiellement de fer et d'impuretés résiduelles.
[0078] Ce lingot a été obtenu par fusion sous vide puis refusion par électrode consommable,
il a ensuite été réchauffé à haute température (1100°C) afin d'homogénéiser la structure
puis il a été laminé pour aboutir à des barres cylindriques de diamètre 100 mm. Ces
barres ont subi un traitement de normalisation afin de mettre en solution les carbures,
homogénéiser la structure austénitique et affiner la taille de grain.
[0079] Des échantillons prélevés dans ces barres ont été austénitisés à 940°C, trempés à
l'huile et revenus à 650°C.
[0080] Une partie des échantillons a été utilisée pour déterminer les caractéristiques mécaniques
à l'état trempé revenu. Les résultats obtenus sont indiqués dans les tableaux suivants
:
Rm |
Rp0,2 |
A5d |
Z |
HV50 |
KCU |
KV |
KQ* |
(MPa) |
(MPa) |
(%) |
(%) |
|
(J/cm2) |
(J) |
(MPa√m) |
1270 |
1194 |
16,0 |
66 |
414 |
93 |
87 |
115 |
* valeur obtenue sur éprouvettes type CT 25 suivant la norme ASTM E 399-90. |
Température d'essai (°C) |
- 80 |
- 40 |
- 20 |
20 |
80 |
KV (J) |
30 |
63 |
78 |
87 |
106 |
[0081] Le reste des échantillons a été nitruré en appliquant un cycle de 100 h à 520°C.
Parmi ces échantillons certains ont été protégés de la nitruration afin de déterminer
l'évolution des caractéristiques mécaniques du coeur. Les résultats obtenus sont présentés
dans le tableau suivant :
Rm |
Rp0,2 |
A5d |
Z |
HV50 |
KCU |
KV |
(MPa) |
(MPa) |
(%) |
(%) |
|
(J/cm2) |
(J) |
1262 |
1141 |
15,0 |
64 |
404 |
89 |
79 |
[0082] La figure 9 permet par ailleurs de comparer les profils de dureté obtenus après nitruration
avec cet acier et avec un acier 32CrMoV13.
[0083] Enfin, la limite d'endurance en flexion rotative à 2.10
7 cycles a été déterminée suivant la norme NFA 03-102, en utilisant des éprouvettes
ayant un facteur de concentration de contrainte Kt = 1,035. Deux cas ont été étudiés,
l'acier à l'état trempé et revenu, ainsi que l'acier à l'état trempé, revenu et nitruré
tel que décrit précédemment. Les résultats obtenus sont indiqués dans le tableau suivant
et comparés aux meilleures valeurs connues pour l'acier 32CrMoV13 :
Etat des éprouvettes |
Limite d'endurance (MPa) |
Invention |
32CrMoV13 |
Trempé revenu |
813 |
822 |
Trempé revenu nitruré |
1336 |
1204 |
Profondeur de nitruration
[0084] La profondeur du gradient de dureté permet de mesurer la performance d'un acier selon
l'invention en terme de cinétique de nitruration. Cette profondeur est conventionnellement
définie en Europe en mesurant la profondeur à laquelle la dureté est égale à celle
du coeur + 100 HV (dureté Vickers).
[0085] Aux Etats-Unis, la convention est de définir la profondeur à laquelle la dureté est
égale à 50 HRC (soit 513 HV, valeur obtenue par conversion suivant la norme ASTM E140).
[0086] Les profondeurs obtenues pour chacun des 9 exemples précédents suivant ces deux conventions
sont rassemblées dans le tableau suivant :
Exemples |
Profondeur définie à Dureté HVcoeur +100 (mm) |
Profondeur définie à 50 HRC (513 HV) (mm) |
32CrMoV13 |
Invention |
32CrMoV13 |
Invention |
1 |
0,57 |
0,68 |
0,56 |
0,67 |
2 |
0,57 |
0,67 |
0,56 |
0,67 |
3 |
0,57 |
0,68 |
0,56 |
0,72 |
4 |
0,57 |
0,73 |
0,56 |
0,74 |
5 |
0,57 |
0,60 |
0,56 |
0,65 |
6 |
0,57 |
0,62 |
0,56 |
0,63 |
7 |
0,57 |
0,67 |
0,56 |
0,71 |
8 |
0,57 |
0,72 |
0,56 |
0,80 |
9 |
0,57 |
0,73 |
0,56 |
0,80 |
[0087] Ces différents résultats montrent bien qu'une pièce fabriquée selon l'invention,
présente un excellent compromis entre résistance mécanique à la traction, résilience
et ténacité de la sous-couche. En outre, elle présente un excellent compromis entre
la dureté superficielle, la profondeur de nitruration et la durée du cycle de nitruration.
[0088] Les pièces fabriquées selon l'invention peuvent être, notamment, des barres, des
tôles, des ébauches forgées ou matricées, des tubes ou des fils.
1. Procédé de fabrication de pièces traitées et nitrurées, comprenant les étapes suivantes
a) constitution d'une charge destinée à obtenir une composition chimique déterminée
comprenant, exprimés en % en poids, 0,25 à 0,37% de C; 1,1 à 1,8% de Cr, 0,8 à 1,5%
de Mo ; 0,1 à 0,3% de Al ; 0,2 à 1,1% de Mn ; 0,5 à 1,3 % de Ni ; 0.1 à 0.4 de V,
au plus 0,35% de Si au plus 0,015% de S et au plus 0.020% de P, le complément étant
constitué de fer et d'impuretés résiduelles, les teneurs de cette composition en Cr,
Mo, V et Al, exprimées en % en poids satisfaisant la relation suivante: 4 ≤ 3Cr +
Mo + V + 2Al ≤ 8
b) élaboration de ladite charge dans un four à arc ou sous pression réduite eventuellement
suivie d'une refusion par électrode consommable, sous laitier ou sous pression réduite
c) réchauffage et transformation à chaud du lingot
d) traitement thermique d'homogénéisation de la structure et d'affinement du grain
comprenant une normalisation à une température supérieur à celle du point critique
AC3, un refroidissement à l'air et un revenu d'adoucissement à une température inférieure
à celle du point critique AC1
e) traitement thermique d'emploi comprenant une trempe à partir d'une température
d'austénitisation dans la gamme de 900-1000°C, suivie d'un revenu à une température
de 550-750°C et
f) nitruration.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'élaboration dans un four à arc de l'étape b) est effectuée sous pression réduite.
3. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que la température du revenu à l'étape e) est supérieure d'au moins 30°C à la température
de nitruration.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que la composition chimique de l'étape a) comprend en outre au plus 0,1% en poids de
chaque élément Ca, Ce, Nb, Ti, Zr.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que ladite composition chimique exprimée en % en poids est constituée par C 0,32%, Si
0,03%, Mn 0,86%, Cr 1,35%, Ni 0,78%, Mo 1,15%, V 0,28% et Al 0,19%, le complément
étant constitué de fer et d'impuretés résiduelles.
1. Verfahren zur Herstellung von bearbeiteten und nitrierten Teilen mit folgenden Schritten
a) Herstellung einer Charge bestimmt dafür, eine bestimmte chemische Zusammensetzung
zu erhalten mit, ausgedrückt in Gew.-%, 0,25 bis 0,37% C; 1,1 bis 1,8% Cr, 0,8 bis
1,5% Mo; 0,1 bis 0,3% Al; 0,2 bis 1,1% Mn; 0,5 bis 1,3% Ni; 0,1 bis 0,4 V, mehr als
0,35% Si, mehr als 0,015% S und mehr als 0,020% P, wobei der Rest durch Eisen und
restliche Verunreinigungen gebildet ist, wobei die Gehalte dieser Zusammensetzung
an Cr, Mo, V und Al, ausgedrückt in Gew.-%, folgende Beziehung erfüllen: 4 ≤ 3Cr +
Mo + V + 2Al ≤ 8,
b) Erschmelzen der genannten Charge in einem Lichtbogenofen oder einem Vakuuminduktionsschmelzofen
durch Elektroschlackeumschmelzen oder Lichtbogenschmelzen, eventuell gefolgt von einem
umschmelzen mit selbstverzehrender Elektrode,
c) Erwärmung und Warmumformung des Blocks,
d) Diffusionsglühen der Struktur und Kornfeinen umfassend ein Normalglühen bei einer
Temperatur oberhalb derjenigen des kritischen Punktes AC3, eine Luftkühlung und ein
Anlassen zum Weichmachen bei einer Temperatur unterhalb derjenigen des kritischen
Punktes AC1,
e) Gebrauchsvergütung umfassend ein Abschrecken ausgehend von einer Austenitisierungstemperatur
im Bereich von 900 bis 1000°C, gefolgt von einem Anlassen bei einer Temperatur von
550 bis 750°C und
f) Nitrieren.
2. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, dass das Erschmelzen in einem Lichtbogenofen des Schrittes b) bei reduziertem Druck ausgeführt
wird.
3. Verfahren nach Anspruch 1 oder 2, dadurch gekennzeichnet, dass die Anlasstemperatur im Schritt e) mindestens 30° höher ist als die Temperatur der
Nitrierung.
4. Verfahren nach einem beliebigen der Ansprüche 1 bis 3, dadurch gekennzeichnet, dass die chemische Zusammensetzung des Schrittes a) zusätzlich mehr als 0,1 Gew.-% jedes
der Elemente Ca, Ce, Nb, Ti, Zr umfasst.
5. Verfahren nach einem beliebigen der Ansprüche 1 bis 4, dadurch gekennzeichnet, dass die genannte chemische Zusammensetzung ausgedrückt in Gew.% gebildet ist durch C
0,32%, Si 0,03%, Mn 0,86%, Cr 1,35%, Ni 0,78%, Mo 1,15%, V 0,28% und Al 0,19%, wobei
der Rest durch Eisen und restliche Verunreinigungen gebildet ist.