[0001] La présente invention concerne de manière générale la préparation de lentilles ophtalmiques
en vue de leur emboîtement dans des entourages de montures de lunettes.
[0002] Elle concerne plus particulièrement un procédé de détourage d'une lentille ophtalmique
en vue de son montage dans un entourage mixte d'une monture de lunettes.
ARRIERE-PLAN TECHNOLOGIQUE
[0003] La partie technique du métier de l'opticien consiste à monter une paire de lentilles
ophtalmiques correctrices sur une monture de lunettes sélectionnée par un porteur.
[0004] Ce montage se décompose en trois opérations principales :
- l'acquisition de la géométrie d'un profil longitudinal représentatif de la forme du
contour de l'un des entourages de la monture de lunettes sélectionnée,
- le centrage de la lentille ophtalmique considérée, qui consiste à positionner et à
orienter convenablement ce profil longitudinal sur la lentille, de manière qu'une
fois usinée suivant ce profil puis montée dans sa monture, la lentille soit correctement
positionnée et orientée par rapport à l'oeil correspondant du porteur, exerçant ainsi
au mieux la fonction optique pour laquelle elle a été conçue, puis
- le détourage de la lentille qui comporte une étape d'ébauche pour ramener son contour
initialement circulaire à une forme proche de celle souhaitée, une étape de finition,
et une étape de surfinition (polissage, chanfreinage, ...).
[0005] Dans le cas des montures de lunettes semi-cerclées, l'entourage comporte une arcade
qui épouse une partie supérieure du contour de la lentille et un fil nylon qui longe
la partie inférieure du contour de la lentille afin de maintenir la lentille au contact
de l'arcade. L'étape de finition consiste alors généralement en un rainage de la tranche
de la lentille pour former une rainure d'emboîtement qui puisse accueillir non seulement
le fil nylon, mais aussi une nervure prévue le long de la face interne de l'arcade.
[0006] On constate parfois que l'assemblage de ces montures de lunettes semi-cerclées n'est
pas parfaitement rigide, au risque que l'une ou l'autre des lentilles se déboîte de
la monture de lunettes. Pour pallier ce manque de rigidité, on connaît du document
EP 1 266 722 un procédé de détourage d'une lentille ophtalmique dans lequel l'étape de finition
comporte une première opération de rainage d'une partie supérieure du contour de la
lentille, et une seconde opération de rainage d'une partie inférieure du contour de
la lentille avec une profondeur différente, assurant un meilleur maintien du fil nylon.
[0007] Actuellement, d'autres types de montures de lunettes à entourages apparaissent sur
le marché.
[0008] On connaît par exemple des montures de lunettes dont chaque entourage présente une
interruption. L'étape de finition de la lentille comporte alors une première opération
de biseautage d'une majeure partie du contour de la lentille, et une seconde opération
de rectification de la tranche de la lentille à l'aide d'une meule cylindrique de
révolution, au niveau de l'interruption de l'entourage.
[0009] On connaît également des montures de lunettes semi-cerclées singulières, dans lesquelles
la face intérieure de chaque arcade porte non pas une nervure mais une rainure d'emboîtement.
L'étape de finition de la lentille, telle qu'elle est présentée dans le document
EP 1 266 722, comporte alors une première opération de biseautage d'une partie supérieure du contour
de la lentille, suivie d'une opération de rainage d'une partie inférieure du contour
de la lentille.
[0010] L'inconvénient majeur de ces procédés de détourage, dont les étapes de finition comportent
deux opérations distinctes, est que les frontières entre les deux parties du contour
de la lentille forment des discontinuités inesthétiques, puisqu'elles apparaissent
aux extrémités de l'arcade (ou de l'entourage interrompu).
[0011] Dans le cas des montures de lunettes semi-cerclées singulières, ces discontinuités
génèrent en outre des problèmes de maintien de la lentille dans son entourage.
OBJET DE L'INVENTION
[0012] Afin de remédier aux inconvénients précités, la présente invention propose un procédé
de détourage d'une lentille ophtalmique tel que défini dans la revendication 1.
[0013] Ainsi, puisque la longueur du premier arc final est réduite, la frontière entre les
deux finitions n'est plus positionnée au niveau de l'extrémité du premier tronçon
de l'entourage (typiquement de l'arcade), mais en dessous de ce premier tronçon.
[0014] Grâce à l'invention, les discontinuités situées à la frontière entre les deux parties
du contour de la lentille se trouvent alors cachées sous le premier tronçon de l'entourage,
au bénéfice de l'esthétisme de la paire de lunettes.
[0015] Par ailleurs, dans le cas des montures de lunettes semi-cerclées singulières, puisque
la rainure débute alors sous les extrémités de l'arcade, le fil nylon peut s'engager
directement dans la rainure, sans buter contre la nervure d'emboîtement, au profit
de la rigidité de l'assemblage.
[0016] D'autres caractéristiques avantageuses et non limitatives du procédé de détourage
conforme à l'invention sont définies dans les revendications 2 et suivantes.
DESCRIPTION DETAILLEE D'UN EXEMPLE DE REALISATION
[0017] La description qui va suivre, en regard des dessins annexés, donnée à titre d'exemple
non limitatif, fera bien comprendre en quoi consiste l'invention et comment elle peut
être réalisée.
[0018] Sur les dessins annexés :
- la figure 1 est une vue schématique en perspective d'un appareil de détourage adapté
à mettre en oeuvre un procédé de détourage selon l'invention ;
- la figure 2 est une vue schématique en plan du train de meules de l'appareil de détourage
de la figure 1 ;
- la figure 3A est une vue schématique en plan d'un profil longitudinal d'un entourage
d'une monture de lunettes ;
- la figure 3B est une vue schématique en perspective d'une paire de lunettes ;
- la figure 3C est une vue schématique en plan du profil longitudinal de la figure 3A
et du profil d'une meule de détourage ;
- les figures 4A à 4C sont des vues schématiques en coupe de sections transversales
de trois lentilles ophtalmiques respectivement biseautée, rainée sur une largeur importante,
et rainée sur une largeur réduite ;
- les figures 5 et 6 sont des vues schématiques en plan et en perspective d'une portion
périphérique d'une lentille ophtalmique biseautée ;
- les figures 7 et 8 sont des vues schématiques en plan et en perspective de la lentille
ophtalmique de la figure 5, dont une partie du contour a été rectifiée ;
- les figures 9 et 10 sont des vues schématiques en plan et en perspective de la lentille
ophtalmique de la figure 7, dont une partie du contour a été rainée ;
- les figures 11A à 11C sont des vues schématiques en plan illustrant les opérations
pour la finition d'une lentille ophtalmique rainée sur son contour avec deux rainures
de largeurs différentes ; et
- la figure 12 est une vue schématique en perspective d'une portion périphérique de
la lentille ophtalmique de la figure 11C.
[0019] La présente invention concerne un procédé de détourage d'une lentille ophtalmique
en vue de son montage dans un entourage d'une monture de lunettes à entourages mixtes.
[0020] Par monture de lunettes à entourages mixtes, on entend toute monture dont chaque
entourage comporte un tronçon interrompu ou deux tronçons distincts (c'est-à-dire
deux tronçons équipés de moyens d'assujettissement de la lentille qui présentent des
architectures différentes).
[0021] On s'intéressera dans le présent exposé à trois types particuliers de montures de
lunettes à entourages mixtes.
[0022] Les deux premiers types de montures de lunettes sont des montures semi-cerclées.
[0023] Telle que représentée sur la figure 3B, une telle monture de lunettes semi-cerclées
20 comporte deux entourages 21 comprenant chacun une arcade 21A (le premier tronçon)
qui s'applique contre une partie supérieure du contour de la lentille ophtalmique
10 et un fil nylon 21 B (le second tronçon) qui longe une partie inférieure du contour
de cette lentille afin de la maintenir en appui contre l'arcade 21A.
[0024] Le premier type de monture de lunettes, le plus classique, comporte, sur la face
intérieure de chacune de ses arcades 21A, une nervure d'emboîtement agencée pour s'engager
dans une rainure prévue sur la tranche de la lentille ophtalmique 10 correspondante.
[0025] Le détourage de la lentille ophtalmique 10 comportera alors préférentiellement une
étape de rainage au cours de laquelle deux rainures de largeurs différentes seront
réalisées sur la tranche de la lentille, l'une adaptée aux dimensions de la nervure
d'emboîtement et l'autre adaptée au diamètre du fil nylon.
[0026] Le second type de monture de lunettes, plus rare, comporte, sur la face intérieure
de chacune de ses arcades 21A, une rainure d'emboîtement (ou « drageoir ») dans laquelle
peut s'engager une nervure (ou « biseau ») prévue sur la tranche de la lentille ophtalmique
10 correspondante.
[0027] Le détourage de la lentille ophtalmique 10 comportera alors une étape de biseautage
d'une partie supérieure de son contour, suivie d'une étape de rainage d'une partie
inférieure de son contour.
[0028] Le troisième type de monture de lunettes auquel on s'intéressera dans cet exposé
comporte deux entourages présentant chacun une interruption, chaque entourage comportant
alors uniquement une arcade (le premier tronçon).
[0029] Une lentille ophtalmique à monter sur une telle monture sera alors biseautée sur
une majeure partie de son contour et rectifiée sur une partie restante de son contour
(celle laissée visible par l'interruption) de manière à présenter une tranche « plane
» sur cette partie de son contour.
Dispositif
[0030] Pour la mise en oeuvre du procédé selon l'invention, on peut disposer d'un appareil
de détourage réalisé sous la forme de toute machine de découpage ou d'enlèvement de
matière apte à modifier le contour d'une lentille ophtalmique pour l'adapter à celui
de l'entourage de la monture sélectionnée.
[0031] Dans l'exemple schématisé sur la figure 1, l'appareil de détourage est constitué,
de manière connue en soi, par une meuleuse 200 automatique, communément dite numérique.
Cette meuleuse comporte en l'espèce :
- une bascule 201 qui est montée librement pivotante autour d'un axe de référence A5,
en pratique un axe horizontal, sur un châssis non représenté, et qui supporte la lentille
ophtalmique 10 à usiner ;
- un train de meules 210, qui est calé en rotation sur un axe de meule A6 parallèle
à l'axe de référence A5, et qui est lui aussi dûment entraînée en rotation par un
moteur non représenté ;
- un module de finition 220 qui est monté à rotation autour de l'axe de meule A6, et
qui embarque une meule de rainage 221 de la lentille ophtalmique 10.
[0032] La bascule 201 est équipée d'un support de lentille ici formé par deux arbres de
serrage et d'entraînement en rotation 202, 203 de la lentille ophtalmique 10 à usiner.
[0033] Ces deux arbres 202, 203 sont alignés l'un avec l'autre suivant un axe de blocage
A7 parallèle à l'axe A5. Chacun des arbres 202, 203 possède une extrémité libre qui
fait face à l'autre et qui est équipée d'un nez de blocage de la lentille ophtalmique
10.
[0034] Un premier des deux arbres 202 est fixe en translation suivant l'axe de blocage A7.
Le second des deux arbres 203 est au contraire mobile en translation suivant l'axe
de blocage A7 pour réaliser le serrage en compression axiale de la lentille ophtalmique
10 entre les deux nez de blocage.
[0035] Tel que représenté schématiquement sur la figure 2, le train de meules 210 comporte
plusieurs meules montées coaxialement sur l'axe de meule A6, chaque meule étant utilisée
pour une opération d'usinage spécifique de la lentille ophtalmique 10 à usiner.
[0036] Ce train de meules 210 comporte en particulier :
- une meule d'ébauche 215 cylindrique de révolution autour de l'axe de meule A6, qui
présente un diamètre de 155 millimètres et un grain important,
- une meule de rectification droite 214 cylindrique de révolution autour de l'axe de
meule A6, qui présente un diamètre de 155 millimètres et un grain intermédiaire,
- une meule de biseautage 213 sensiblement identique à la meule de rectification droite
214, mais qui présente à mi-hauteur une gorge de biseautage 214A de section transversale
triangulaire, et
- deux meules de polissage 211, 212 de géométries identiques aux meules de rectification
droite 214 et de biseautage 213, mais qui présentent un grain réduit.
[0037] La meule d'ébauche 215 est ainsi un outil d'ébauche permettant d'usiner grossièrement
la lentille ophtalmique. Les meules de rectification droite 214 et de biseautage 213
sont des outils de finition permettant d'usiner la tranche de la lentille ophtalmique
de manière à ce qu'elle présente un profil transversal particulier, adapté à la forme
de l'entourage de la monture de lunettes sélectionnée. Les meules de polissage 211,
212 sont des outils de surfinition, agencés pour modifier l'état de surface de la
tranche de la lentille ophtalmique.
[0038] Le train de meules 210 est porté par un chariot, non représenté, monté mobile en
translation suivant l'axe de meule A6. Le mouvement de translation du chariot porte-meules
est appelé « transfert » TRA.
[0039] On comprend qu'il s'agit ici de réaliser un mouvement relatif des meules par rapport
à la lentille et que l'on pourra prévoir, en variante, une mobilité axiale de la lentille,
les meules restant fixes.
[0040] La meuleuse 200 comporte, en outre, une biellette 230 dont une extrémité est articulée
par rapport au châssis pour pivoter autour de l'axe de référence A5, et dont l'autre
extrémité est articulée par rapport à une noix 231 pour pivoter autour d'un axe A8
parallèle à l'axe de référence A5.
[0041] La noix 231 est elle-même montée mobile en translation suivant un axe de restitution
A9 perpendiculaire à l'axe de référence A5. Telle que schématisée sur la figure 6,
la noix 231 est une noix taraudée en prise à vissage avec une tige filetée 232 qui,
alignée suivant l'axe de restitution A9, est entraînée en rotation par un moteur 233.
[0042] La biellette 230 comporte par ailleurs un capteur de contact 234, par exemple constitué
par une cellule à effet Hall, qui interagit avec un élément correspondant de la bascule
201. On a noté B1 l'angle de pivotement de la biellette 230 autour de l'axe de référence
A5 par rapport à l'horizontale. Cet angle B1 est linéairement associé à la translation
verticale, notée RES (pour « restitution »), de la noix 231 suivant l'axe de restitution
A9.
[0043] Le module de finition 220 présente une mobilité de pivotement autour de l'axe de
meule A6, appelée mobilité d'escamotage ESC. Concrètement, le module de finition 220
est pourvu d'une roue dentée (non représentée) qui engrène avec un pignon équipant
l'arbre d'un moteur électrique solidaire du chariot porte-meules. Cette mobilité lui
permet de se rapprocher ou de s'éloigner de la lentille ophtalmique 10.
[0044] La meule de rainage 221 embarquée sur le module de finition 220 présente ici une
forme de disque d'axe de révolution parallèle à l'axe de meule A6. Elle présente une
épaisseur réduite, de l'ordre du millimètre, pour permettre de réaliser des rainures
de largueurs réduites sur la tranche de la lentille ophtalmique 10. Cette meule de
rainage 221 forme alors le troisième outil de finition de la meuleuse 200.
[0045] Lorsque, dûment enserrée entre les deux arbres 202, 203, la lentille ophtalmique
10 à usiner est amenée au contact de l'une des meules du train de meules 210, elle
est l'objet d'un enlèvement effectif de matière jusqu'à ce que la bascule 201 vienne
buter contre la biellette 230 suivant un appui qui, se faisant au niveau du capteur
de contact 234, est dûment détecté par celui-ci.
[0046] Pour l'usinage de la lentille ophtalmique 10 suivant un contour donné, il suffit,
donc, d'une part, de déplacer en conséquence la noix 231 le long de l'axe de restitution
A9, sous le contrôle du moteur 233, pour commander le mouvement de restitution RES
et, d'autre part, de faire pivoter conjointement les arbres de support 202, 203 autour
de l'axe de blocage A7. Le mouvement de restitution de la bascule 201 et le mouvement
de rotation des arbres 202, 203 sont pilotés en coordination par une unité de pilotage
251, dûment programmée à cet effet, pour que tous les points du contour de la lentille
ophtalmique 10 soient successivement ramenés au bon diamètre.
[0047] Cette unité de pilotage 251 est de type électronique et/ou informatique et permet
en particulier de piloter :
- le moteur d'entraînement en translation du deuxième arbre 203 ;
- le moteur d'entraînement en rotation des deux arbres 202, 203 ;
- le moteur d'entraînement en translation du chariot porte-meules suivant la mobilité
de transfert TRA ;
- le moteur 233 d'entraînement en translation de la noix 231 suivant la mobilité de
restitution RES ;
- le moteur d'entraînement en rotation du module de finition 220 suivant la mobilité
d'escamotage ESC ;
- le moteur d'entraînement en rotation de la meule de rainage 221.
[0048] La meuleuse 200 comporte enfin une interface Homme-Machine 252 qui comprend ici un
écran d'affichage 253, un clavier 254 et un dispositif de pointage 255 (ici une souris)
adaptés à communiquer avec l'unité de pilotage 251. Cette interface IHM 252 permet
à l'utilisateur de saisir des valeurs numériques sur l'écran d'affichage 253 pour
piloter en conséquence la meuleuse 200.
[0049] Telle que représentée sur la figure 1, l'unité de pilotage est implémentée sur un
ordinateur de bureau raccordé à la meuleuse 200. Bien sûr, en variante, la partie
logicielle de la meuleuse pourrait être implémentée directement sur un circuit électronique
de la meuleuse. Elle pourrait également être implémentée sur un ordinateur distant,
communiquant avec la meuleuse par un réseau privé ou public, par exemple en utilisant
un protocole de communication par IP (internet).
[0050] Le procédé de détourage de la lentille ophtalmique 10 en vue de son montage dans
l'entourage de l'une des montures de lunettes précitées se décompose en plusieurs
étapes successives.
Première étape
[0051] Au cours d'une première étape, l'unité de pilotage 251 acquiert la géométrie tridimensionnelle
d'un profil longitudinal 30 (voir figure 3A), illustrant la forme que devrait idéalement
présenter le contour de la lentille ophtalmique 10 pour qu'elle puisse se monter parfaitement
dans l'entourage correspondant de la monture de lunettes sélectionnée.
[0052] Ce profil longitudinal 30 pourra par exemple être acquis sous la forme d'un ensemble
de triplets, ces triplets correspondant aux coordonnées d'une pluralité de points
caractérisant la forme de ce profil longitudinal 30.
[0053] De manière préférentielle, le profil longitudinal 30 sera acquis dans un registre
de base de données à la disposition de l'opticien. Ce registre de base de données,
régulièrement mis à jour par le fabricant de montures de lunettes ou par le fabricant
de lentilles ophtalmiques ou encore par l'opticien lui-même, comporte à cet effet
une pluralité d'enregistrements chacun associé à un modèle de montures de lunettes.
Chaque enregistrement comporte alors un identifiant du modèle de la monture de lunettes
auquel il est associé, et un ensemble de 360 triplets caractérisants la forme du profil
longitudinal de chaque entourage de ce modèle de monture de lunettes.
[0054] En variante, le profil longitudinal 30 pourra être acquis à l'aide d'un dispositif
d'imagerie comportant des moyens de capture d'images et des moyens de traitement d'images.
Grâce à ce dispositif d'imagerie, les coordonnées des points caractérisant le profil
longitudinal 30 pourront être acquises en prenant une photo d'une lentille de présentation
livrée avec la monture de lunettes, puis en traitant cette photo de manière à repérer
sur cette photo 360 points situés sur sa tranche.
[0055] La géométrie tridimensionnelle du profil longitudinal 30 pourra également être acquise
autrement, par exemple par palpage avec contact de la tranche de la lentille de présentation.
Seconde étape
[0056] Au cours d'une seconde étape, l'unité de pilotage 251 acquiert les coordonnées de
deux points singuliers initiaux P1, P2 du profil longitudinal 30.
[0057] Ces deux points singuliers initiaux P1, P2 correspondent aux points qui, une fois
la paire de lunettes assemblée, seront situés au niveau des extrémités de l'arcade
(si la monture est semi cerclée) ou des extrémités de l'interruption de l'entourage
(si la monture est du troisième type).
[0058] Les coordonnées de ces deux points singuliers initiaux P1, P2 peuvent être acquises
de différentes manières.
[0059] De manière préférentielle, on pourra les acquérir en prévoyant que chaque enregistrement
du registre de base de données précité comporte deux triplets complémentaires correspondant
aux coordonnées des deux points singuliers initiaux P1, P2 de l'entourage du modèle
de la monture de lunettes auquel cet enregistrement est associé. Ainsi, l'acquisition
du profil longitudinal 30 et l'acquisition de ses deux points singuliers initiaux
P1, P2 seront simultanées et consisteront en une simple recherche, dans le registre,
d'un enregistrement correspondant à la monture de lunettes sélectionnée.
[0060] En variante, on pourra prévoir que l'acquisition des positions des deux points singuliers
initiaux P1, P2 le long du profil longitudinal 30 soit réalisée à main levée par l'opticien.
[0061] L'unité de pilotage 251 pourra à cet effet, après avoir acquis la géométrie tridimensionnelle
du profil longitudinal 30, commander l'affichage de ce profil longitudinal 30 sur
l'écran d'affichage 253. De cette manière, l'opticien pourra ensuite pointer, à l'aide
du dispositif de pointage 255, les deux points singuliers initiaux P1, P2 sur le profil
longitudinal 30.
[0062] Avantageusement alors, le profil longitudinal 30 sera affiché à l'écran avec une
échelle 1 :1, de manière que l'opticien puisse positionner la monture de lunettes
ou la lentille de présentation devant l'écran d'affichage 253, en regard du profil
longitudinal 30 affiché, afin de repérer avec précision les positions des deux points
singuliers initiaux P1, P2 le long du profil longitudinal 30.
[0063] Par conséquent, les deux points singuliers initiaux P1, P2 sont séparés angulairement
autour du centre boxing O1 du profil longitudinal 30 d'un angle initial THETA3 qui
est égal à l'angle séparant les deux extrémités de l'arcade 21A autour du centre boxing
de l'entourage 21.
[0064] On rappelle à cet effet que le centre boxing est, de manière usuelle, défini comme
étant le centre du rectangle qui est circonscrit au profil longitudinal ou à l'entourage,
et dont deux des côtés sont parallèles à l'horizontal.
[0065] Comme le montre la figure 3A, lorsque les positions des deux points singuliers initiaux
P1, P2 ont été acquises, l'unité de pilotage 10 divise le profil longitudinal 30 en
deux arcs initiaux D1, D2 complémentaires situés de part et d'autre de ces deux points
singuliers initiaux P1, P2.
[0066] Un premier arc initial D1, appelé aussi arc supérieur initial D1, correspond à la
partie du profil longitudinal 30 qui sera située à hauteur de l'arcade 21A, tandis
que le second arc initial D2, appelé aussi second arc ou arc inférieur D2, correspond
à la partie du profil longitudinal 30 qui sera située à hauteur du fil nylon 21 B.
Troisième étape
[0067] Au cours d'une troisième étape, comme le montre la figure 3A, l'unité de pilotage
251 corrige la position d'au moins l'un des deux points singuliers initiaux P1, P2
pour obtenir respectivement deux points singuliers finaux P1', P2' situés en retrait
intérieur des points singuliers initiaux P1, P2. Ces points singuliers finaux P1',
P2' délimitent alors un premier arc final D1', appelé dans l'exemple arc supérieur
final D1', qui constitue une correction tronquée de l'arc supérieur initial D1 : la
longueur de cet arc supérieur final D1' est réduite par rapport à celle de l'arc supérieur
initial D1 du profil longitudinal 30.
[0068] Grâce à cette réduction de longueur, la frontière entre les deux finitions à réaliser
sur la tranche de la lentille (biseau, finition droite ou rainure) est ramenée sous
l'arcade 21A, de manière que cette transition ne soit pas visible.
[0069] Dans le cas où seule la position de l'un des deux points singuliers initiaux P1,
P2 est corrigée, alors le point singulier initial P2 sélectionné pour être corrigé
est le point situé du côté de la partie temporale du profil longitudinal 30. Du côté
nasal, la transition entre les deux finitions est en effet généralement cachée par
les plaquettes nasales de la monture de lunettes.
[0070] Toutefois, ici, l'unité de pilotage 251 corrige les positions des deux points singuliers
initiaux P1, P2.
[0071] Pour corriger les positions des deux points singuliers initiaux P1, P2 et obtenir
ainsi les points singuliers finaux P1', P2', l'unité de pilotage 251 procède à un
décalage de ces deux points d'un écart donné. Cet écart peut s'exprimer sous la forme
d'une longueur en abscisse curviligne le long du profil longitudinal. Il peut également
s'exprimer, comme cela apparaît sur la figure 3A, sous la forme d'un angle de décalage
THETA1, THETA2 autour du centre boxing 01 du profil longitudinal 30.
[0072] Tel que représenté sur la figure 3A, cette correction consiste alors à déterminer
les points du profil longitudinal 30, appelés points singuliers finaux P1', P2', qui
sont respectivement séparés angulairement des deux points singuliers initiaux P1,
P2 d'un premier et d'un second angles de décalage THETA1, THETA2.
[0073] Ces premier et second angles de décalage THETA1, THETA2 sont préférentiellement supérieurs
ou égaux à 5 degrés, de sorte que les deux points singuliers finaux P1', P2' sont
séparés angulairement autour du centre boxing 01 d'un angle final THETA4 qui est inférieur
audit angle initial THETA3 d'au moins 10 degrés.
[0074] Les angles de décalage THETA1, THETA2 peuvent être prédéterminés et donc invariables
quelle que soit la forme de la monture de lunettes 20 sélectionnée.
[0075] Toutefois, ici, ces angles de décalage THETA1, THETA2 sont calculés en fonction non
seulement de la forme du profil longitudinal 30, mais aussi en fonction du rayon des
outils de finition 213, 214, 221 sélectionnés pour usiner la lentille.
[0076] Ces angles de décalage THETA1, THETA2 sont en effet calculés en tenant compte des
phénomènes de rognage du biseau 11 de la lentille ophtalmique 10.
[0077] Ce phénomène, communément appelé « rognage du biseau », s'explique ainsi. La meule
de biseautage 213 présente un rayon important. De ce fait, lors de l'opération de
biseautage, la portion angulaire de la meule de biseautage qui est engagée dans la
matière de la lentille est étendue. Par conséquent, lorsque la meule de biseautage
usine le chant de la lentille en une section transversale donnée de cette lentille,
elle usine également, de manière involontaire, une partie du chant de la lentille
située en avant de cette section transversale et une autre partie du chant de la lentille
située en arrière de cette section transversale. On observe alors une première interférence
entre la meule de biseautage et la portion de biseau déjà réalisée, et une seconde
interférence entre la meule de biseautage et la portion de biseau qui reste à réaliser.
Ces interférences génèrent ainsi ce phénomène d'amincissement du biseau.
[0078] Le calcul des angles de décalage THETA1, THETA2 permet alors de tenir compte de ces
interférences, de manière à positionner au mieux les points singuliers corrigés P1',
P2' sur le profil longitudinal 30.
[0079] Un exemple de méthode de détermination de ces angles de décalage THETA1, THETA2 est
illustrée sur la figure 3C.
[0080] Sur cette figure, on a représenté le profil longitudinal 30, ainsi que les profils
intérieur 32 et extérieur 33 de la meule utilisée pour détourer la lentille ophtalmique
(typiquement la meule de biseautage 213 ou la meule de rainage 221). S'il s'agit de
la meule de biseautage 213, le profil extérieur 33 correspond au profil général de
la meule, tandis que le profil intérieur 32 correspond au profil du fond de la gorge
de biseautage de cette meule. S'il s'agit de la meule de rainage 221, le profil extérieur
33 correspond au profil général de la meule de rainage, tandis que le profil intérieur
32 correspond au profil de la partie non active de cette meule (c'est-à-dire de la
partie qui ne participe pas à l'usinage de la lentille, eu égard à la profondeur d'enfoncement
de la meule dans le chant de la lentille).
[0081] Sur la figure 3C, le rayon du profil extérieur 33 est noté R
m tandis que l'écart entre les profils intérieur 32 et extérieur 33 est noté ΔP.
[0082] La méthode de détermination de l'angle de décalage THETA2 consiste alors à :
- déterminer la position relative des profils 32, 33 de la meule par rapport au profil
longitudinal 30 lorsque la meule est correctement positionnée pour usiner la lentille
ophtalmique au point singulier initial P2 (c'est-à-dire lorsque la meule est tangente
au profil longitudinal 30 au niveau du point singulier initial P2), puis à
- déterminer l'angle (autour du centre boxing O1) entre le point singulier initial P2
et le point d'intersection entre le profil extérieur 33 et le profil longitudinal
30.
[0083] Dans cette méthode, ce point d'intersection correspond du reste au point singulier
final P2'.
[0084] Comme le montre la figure 3A, lorsque les positions des deux points singuliers finaux
P1', P2' sont connues, l'unité de pilotage 10 définit un premier arc final D1', appelé
dans l'exemple arc supérieur final, correspondant à la partie du profil longitudinal
30 qui est délimitée entre ces deux points singuliers finaux P1', ', P2'. Cet arc
supérieur final D1' présente une longueur réduite comparée à celle de l'arc supérieur
initial D1.
[0085] L'arc inférieur D2 reste quant à lui défini comme étant celui délimité entre les
deux points singuliers initiaux P1, P2, si bien que l'arc inférieur final D1' et l'arc
supérieur D2 ne sont plus complémentaires.
Quatrième étape
[0086] Au cours d'une quatrième étape, appelée étape d'ébauche, l'unité de pilotage 251
pilote les différents degrés de liberté de la meuleuse 200 de manière à réduire grossièrement
les rayons de la lentille ophtalmique 10 préalablement bloquée entre les arbres de
serrage 202, 203 de la meuleuse 200.
[0087] La meule d'ébauche 215 et la bascule 201 sont à cet effet pilotées l'une relativement
à l'autre de manière à réduire, pour chaque position angulaire de la lentille autour
de l'axe de blocage A7, le rayon de la lentille à un rayon de longueur strictement
supérieure à celle du rayon correspondant du profil longitudinal 30.
Cinquième et sixième étapes
[0088] Au cours d'une cinquième étape, appelée première étape de finition, l'unité de pilotage
251 pilote les différents degrés de liberté de la meuleuse 200 de manière à ramener
une partie supérieure E1 (voir figure 9) du contour de la lentille à la forme du premier
arc final D1' du profil longitudinal 30.
[0089] Au cours d'une sixième étape, appelée seconde étape de finition, l'unité de pilotage
251 pilote les différents degrés de liberté de la meuleuse 200 de manière à ramener
une partie inférieure E2 du contour de la lentille à la forme du second arc D2 du
profil longitudinal 30.
[0090] Ces première et seconde étapes de finition sont réalisées de manière à ce que les
finitions (biseau 11, rainure 12 - 13, finition plate 14) soient différentes sur les
deux parties E1, E2 du contour de la lentille ophtalmique 10
[0091] Avantageusement, la première étape de finition est réalisée sur l'ensemble du contour
de la lentille ophtalmique, tandis que la seconde étape de finition n'est réalisée
que sur une partie seulement du contour de la lentille, celle complémentaire de la
partie supérieure E1.
[0092] Comme le montre les figures 4A à 4C, ces finitions 11, 12, 13 sont préférentiellement
réalisées de telle sorte que leurs lignes moyennes s'étendent à une même distance
constante C1 de la face avant de la lentille ophtalmique 10.
[0093] Au cours d'une septième et dernière étape, la tranche de la lentille ophtalmique
10 est polie à l'aide des meules de polissage 211, 212 de la meuleuse 200.
[0094] Dans la suite de cet exposé, on décrira en détail trois exemples de mise en oeuvre
des deux étapes de finition, prévus pour respectivement détourer trois lentilles ophtalmiques
à monter sur des montures de lunettes du premier type, du second type et du troisième
type.
Premier exemple
[0095] Considérons tout d'abord le cas où la monture de lunettes sélectionnée est du second
type.
[0096] Comme le montre la figure 10, la première étape de finition doit alors consister
en une opération de biseautage de la partie supérieure E1 du contour de la lentille
ophtalmique 10, tandis que la seconde étape de finition doit consister en deux opérations
de rectification et de rainage de la partie inférieure E2 du contour de la lentille
ophtalmique 10.
[0097] En référence à la figure 3A, on pourrait simplement prévoir de biseauter la partie
supérieure E1 du contour de la lentille ophtalmique 10, entre les deux points singuliers
finaux P1', P2', puis de rectifier et de rainer la partie restante du contour de la
lentille ophtalmique 10, en suivant le profil longitudinal 30.
[0098] Toutefois, ici, comme le montrent plus précisément les figures 5 et 6, au cours de
la première étape de finition, l'ensemble du contour de la lentille ophtalmique 10
est biseauté en suivant un profil composé des arcs D1' - D3 - D4 qui est en partie
distinct du profil longitudinal 30.
[0099] Au cours de cette opération de biseautage, la meule de biseautage 213 est plus précisément
pilotée par rapport à la lentille ophtalmique 10 de manière à ce que le fond de sa
gorge de biseautage 213A suive un profil qui est confondu avec l'arc supérieur final
D1' du profil longitudinal 30, mais qui est distinct de l'arc inférieur D2.
[0100] La partie inférieure E2 du contour de la lentille ophtalmique 10, située entre les
deux points singuliers initiaux P1, P2, est alors biseautée en suivant un arc noté
D4, qui est distinct de l'arc inférieur D2 du profil longitudinal 30 mais qui s'étend
sur un même secteur angulaire que celui-ci.
[0101] Cet arc D4 se distingue ici de l'arc inférieur D2 en ce qu'il est écarté radialement
de celui-ci autour du centre boxing O1 d'un écart F1 constant. Cet écart F1 est ici
choisi égal à la profondeur F2 de la gorge de biseautage 213A de la meule de biseautage
(figure 2).
[0102] Comme le montre la figure 5, entre les parties supérieure E1 et inférieure E2 de
son contour, c'est-à-dire entre chaque point singulier initial P1, P2 et le point
singulier final P1', P2' correspondant, la lentille ophtalmique 10 est biseautée suivant
un arc de liaison D3 qui s'étend depuis l'arc supérieur final D1' jusqu'à l'arc D4,
en s'écartant donc radialement du profil longitudinal 30.
[0103] Comme le montre la figure 6, dans cette partie dite de liaison E3, le contour de
la lentille ophtalmique 10 forme donc une marche arrondie qui est progressive et continue,
dont la longueur en abscisse curviligne est liée à la valeur de l'angle de décalage
THETA1, THETA2 et dont la hauteur est égale à la profondeur F2 de la gorge de biseautage
213A de la meule de biseautage 213.
[0104] Au cours de la seconde étape de finition, seule une portion du contour de la lentille
ophtalmique 10 est rectifiée puis rainée. Cette portion du contour de la lentille
est formée de la partie inférieure E2 et des deux parties de liaison E3 qui s'étendent
de part et d'autre de la partie inférieure E2.
[0105] Comme le montre les figures 7 et 8, au cours de l'opération de rectification droite
de cette portion E2, E3 du contour de la lentille, la meule de rectification droite
214 est pilotée par rapport à la lentille ophtalmique 10 de manière à ce que sa surface
de travail suive le profil longitudinal 30.
[0106] De cette manière, sur la partie inférieure E2 du contour de la lentille ophtalmique
10, le biseau 11 initialement formé est entièrement tronqué et présente une finition
droite 14.
[0107] Sur les parties de liaison E3 du contour de la lentille ophtalmique 10, le biseau
11 est en revanche partiellement tronqué. Son sommet est ainsi progressivement tronqué
depuis les points singuliers finaux P1', P2' où il est laissé intact, jusqu'aux points
singuliers initiaux P1, P2 où le biseau est entièrement tronqué.
[0108] A l'issue de cette opération de rectification, la hauteur du biseau 11 varie donc
progressivement sur chacune des parties de liaison E3 du contour de la lentille ophtalmique
10.
[0109] Comme le montre les figures 9 et 10, au cours de l'opération de rainage de la portion
E2, E3 du contour de la lentille, la meule de rainage 221 est pilotée par rapport
à la lentille ophtalmique 10 de manière à ce que, sur la partie inférieure E2 du contour
de la lentille, sa surface de travail suive un arc D6 qui est radialement écarté de
l'arc inférieur D2, du côté intérieur du profil longitudinal 30, d'un écart F3 constant.
[0110] La meule de rainage 221 est ainsi pilotée dans la partie inférieure E2 du contour
de la lentille de telle sorte que sa surface de travail s'enfonce d'une profondeur
F3 souhaitée dans la tranche de la lentille ophtalmique 10.
[0111] La meule de rainage 221 est par ailleurs pilotée, sur les parties de liaison E3 du
contour de la lentille, de telle manière que sa surface de travail s'écarte progressivement
de la lentille ophtalmique 10.
[0112] Elle est plus précisément pilotée, sur chacune de ces parties de liaison E3, suivant
un arc D5 qui s'étend depuis l'extrémité correspondante de l'arc D6 jusqu'à l'extrémité
correspondante de l'arc supérieur final D1'. De cette manière, la profondeur de la
rainure 13 obtenue varie progressivement tout le long de chaque partie de liaison
E3 du contour de la lentille, depuis une profondeur maximale F3 au niveau des points
singuliers initiaux P1, P2 jusqu'à une profondeur nulle au niveau des points singuliers
finaux P1', P2'.
[0113] En définitive, comme le montre la figure 10, la partie non tronquée du biseau 11
usiné sur la tranche de la lentille ophtalmique 10 s'étend sur un secteur angulaire
du contour de la lentille ophtalmique qui est inférieur au secteur angulaire de l'arcade
de la monture de lunettes 20. De cette manière, le biseau 11 n'apparaît pas de manière
disgracieuse aux extrémités de l'arcade de la monture de lunettes 20.
[0114] La rainure 13 prend quant à elle naissance sous l'arcade de la monture de lunettes
20, de telle sorte que le fil nylon 21A accroché à proximité de cette extrémité de
l'arcade peut s'engager directement dans la rainure 13, sans buter contre la tranche
de la lentille ophtalmique 10, au bénéfice de l'esthétisme de la paire de lunettes
ainsi obtenue et de la rigidité du montage de la lentille ophtalmique 10 dans son
entourage 21.
Second exemple
[0115] Considérons maintenant le cas où la monture de lunettes sélectionnée est du troisième
type.
[0116] Comme le montre la figure 8, la première étape de finition doit alors consister en
une opération de biseautage d'une première partie E1 du contour de la lentille ophtalmique
10, tandis que la seconde étape de finition doit consister en une unique opération
de rectification d'une seconde partie E2 du contour de la lentille ophtalmique 10.
[0117] Ces opérations de biseautage et de rectification pourront alors être réalisées de
la même manière que précédemment.
[0118] En variante, on pourra simplement prévoir de biseauter la première partie E1 du contour
de la lentille ophtalmique 10, entre les deux points singuliers finaux P1', P2', puis
de rectifier la partie restante du contour de la lentille ophtalmique 10, en suivant
le profil longitudinal 30.
Troisième exemple
[0119] Considérons enfin le cas où la monture de lunettes sélectionnée est du premier type.
[0120] Comme le montre la figure 12, la première étape de finition doit alors consister
en une opération de rectification (figure 11A) suivie d'une opération de premier rainage
(figure 11 B) d'une première partie E1 du contour de la lentille ophtalmique 10, pour
former une première rainure 13 de largeur et de profondeur données.
[0121] La seconde étape de finition doit quant à elle consister en une opération de second
rainage (figure 11 C) d'une seconde partie E2 du contour de la lentille ophtalmique
10, pour former une seconde rainure 12 de largeur et/ou de profondeur différente(s)
de celle(s) de la première rainure 13.
[0122] Ici, au cours de l'opération de rectification, l'ensemble du contour de la lentille
ophtalmique 10 est rectifié en suivant le profil longitudinal 30.
[0123] Au cours de cette opération de rectification, la meule de rectification droite 214
est plus précisément pilotée par rapport à la lentille ophtalmique 10 de manière à
ce que sa surface de travail suive l'ensemble du profil longitudinal 30.
[0124] Au cours de l'opération de premier rainage, l'ensemble du contour de la lentille
ophtalmique 10 est rainé de telle sorte que la première rainure 13 s'étende sur l'ensemble
de la tranche de la lentille.
[0125] La meule de rainage 221 est à cet effet pilotée par rapport à la lentille ophtalmique
10 de manière à ce que sa surface de travail suive un profil qui est écarté radialement
du profil longitudinal 30 d'une valeur constante, choisie en fonction de la profondeur
souhaitée pour la première rainure 13.
[0126] Au cours de l'opération de second rainage, la meule de rainage 221 est ensuite pilotée
par rapport à la lentille ophtalmique 10 de manière à ce que sa surface de travail
repasse dans la partie de la première rainure 13 qui est située le long de l'arc supérieur
final D1'. Dans cette partie, la meule de rainage 221 est plus précisément pilotée
pour louvoyer transversalement afin d'élargir la première rainure 13 de manière à
former la seconde rainure 12.
[0127] Elle est par ailleurs pilotée pour louvoyer avec une amplitude constante le long
de l'arc supérieur final D1', de manière que la seconde rainure 12 présente une largeur
constante, et pour louvoyer avec une amplitude qui se réduit jusqu'à une valeur nulle
le long des arcs de jonction D3, de manière à ce que les jonctions des deux rainures
12, 13 soient progressives.
[0128] En variante, on pourrait bien sur prévoir que la lentille ophtalmique soit rainée
de manière que les jonctions entre ses deux rainures soient brutales et qu'elles forment
ainsi deux rétrécissements de sections au niveau des deux points singuliers finaux
P1', P2'.
[0129] Quoi qu'il en soit, cette différence de largeurs entre les deux rainures permet ici
à chaque rainure 12, 13 d'être adaptée au diamètre du fil nylon et à la largeur de
la nervure prévue le long de la face intérieure de l'arcade de la monture de lunettes.
1. Procédé de détourage d'une lentille ophtalmique (10) en vue de son montage dans un
entourage mixte (21) d'une monture de lunettes (20), comportant :
a) une étape d'acquisition d'un profil longitudinal (30) caractérisant la forme souhaitée
du contour de ladite lentille ophtalmique (10),
b) une étape de division dudit profil longitudinal (30) en un premier arc final (D1')
associé à un premier tronçon (21A) de l'entourage mixte (21) et un second arc (D2)
distinct dudit premier arc final (D1'), étape au cours de laquelle on acquiert les
positions de deux points singuliers initiaux (P1, P2) du profil longitudinal (30)
caractérisant les positions des deux extrémités du premier tronçon (21A) dudit entourage
mixte (21),
c) une première étape de finition de la lentille ophtalmique (10), au cours de laquelle
on ramène une première partie (E1) de son contour à la forme du premier arc final
(D1'),
d) une seconde étape de finition de la lentille ophtalmique (10), au cours de laquelle
on ramène une seconde partie (E2) de son contour à la forme du second arc (D2),
lesdites première et seconde étapes de finition étant réalisées de telle sorte que
la tranche de la lentille ophtalmique (10) présente des profils transversaux de formes
différentes sur les première et seconde parties (E1, E2) du contour de la lentille
ophtalmique (10),
caractérisé en ce que, à l'étape b), on corrige la position d'au moins l'un des deux points singuliers
initiaux (P1, P2) de manière à obtenir deux points singuliers finaux (P1', P2') délimitant
ledit premier arc final (D1'), ce dernier étant tronqué de telle sorte que sa longueur
soit réduite par rapport à celle d'un premier arc initial (D1) du profil longitudinal
(30) s'étendant entre les deux points singuliers initiaux (P1, P2) du profil longitudinal
(30).
2. Procédé de détourage selon la revendication précédente, dans lequel, ledit profil
longitudinal (30) présentant un centre boxing (O1), les deux points singuliers acquis
(P1, P2) sont séparés angulairement autour du centre boxing (O1) d'un angle initial
(THETA3) qui est égal à l'angle séparant les deux extrémités du premier tronçon (21A)
autour du centre boxing (01).
3. Procédé de détourage selon la revendication précédente, dans lequel les deux points
singuliers corrigés (P1', P2') sont séparés angulairement autour du centre boxing
(O1) d'un angle final (THETA4) qui est inférieur audit angle initial (THETA3) d'au
moins 5 degrés.
4. Procédé de détourage selon l'une des revendications 1 à 3, dans lequel, à l'étape
b), la position d'au moins l'un des deux points singuliers acquis (P1, P2) est corrigée,
pour obtenir le point singulier corrigé (P1', P2') correspondant, d'un écart (THETA1,
THETA2) calculé en fonction de la forme dudit profil longitudinal (30).
5. Procédé de détourage selon l'une des revendications 1 à 4, dans lequel, l'étape c)
et l'étape d) étant respectivement mises en oeuvre à l'aide d'un premier et d'un second
outils de finition (213, 214, 221), à l'étape b), la position d'au moins l'un des
deux points singuliers acquis (P1, P2) est corrigée, pour obtenir le point singulier
corrigé (P1', P2') correspondant, d'un écart (THETA1, THETA2) calculé en fonction
de la forme de l'un au moins desdits premier et second outils de finition (213, 214,
221).
6. Procédé de détourage selon l'une des revendications 1 à 3, dans lequel, à l'étape
b), la position d'au moins l'un des deux points singuliers acquis (P1, P2) est corrigée,
pour obtenir le point singulier corrigé (P1', P2') correspondant, d'un écart prédéterminé.
7. Procédé de détourage selon l'une des revendications précédentes, dans lequel à l'étape
c), l'ensemble du contour de la lentille ophtalmique (10) est usiné à l'aide d'un
premier outil de finition (213, 214, 221), et, à l'étape d), seule une partie du contour
de la lentille ophtalmique (10) est usinée à l'aide d'un second outil de finition
(213, 214, 221).
8. Procédé de détourage selon l'une des revendications précédentes, dans lequel, à l'étape
c), la première partie (E1) du contour de la lentille ophtalmique (10) est biseautée
à l'aide d'un outil de biseautage (213), et, à l'étape d), la seconde partie (E2)
du contour de la lentille ophtalmique (10) est rectifiée à l'aide d'un outil de rectification
droite (214) puis rainée à l'aide d'un outil de rainage (221).
9. Procédé de détourage selon la revendication précédente, dans lequel, à l'étape c),
la lentille ophtalmique (10) est biseautée dans une partie de liaison (E3) située
entre lesdites première et seconde parties (E1, E2) du contour de la lentille ophtalmique
(10), suivant un arc de liaison (D3) qui s'étend à partir du premier arc final (D1')
dudit profil longitudinal (30) et qui s'écarte radialement vers l'extérieur du profil
longitudinal (30).
10. Procédé de détourage selon la revendication précédente, dans lequel, ledit outil de
biseautage (213) présentant une gorge de biseautage (213A), ledit arc de liaison (D3)
s'écarte dudit profil longitudinal (30) d'un écart maximum (F1) égal à la profondeur
(F2) de ladite gorge de biseautage (213A).
11. Procédé de détourage selon l'une des deux revendications précédentes, dans lequel
le biseau (11) réalisé à l'étape c) est rogné puis rainé le long de l'ensemble de
ladite partie de liaison (E3) du contour de la lentille ophtalmique (10).
12. Procédé de détourage selon l'une des revendications 1 à 7, dans lequel, à l'étape
c), la première partie (E1) du contour de la lentille ophtalmique (10) est biseautée
à l'aide d'un outil de biseautage (213), et, à l'étape d), la seconde partie (E2)
du contour de la lentille ophtalmique (10) est uniquement rectifiée à l'aide d'un
outil de rectification droite (214).
13. Procédé de détourage selon la revendication 12, dans lequel la lentille ophtalmique
(10) est biseautée, dans une partie de liaison (E3) située entre lesdites première
et seconde parties (E1, E2) du contour de la lentille ophtalmique (10), suivant un
arc de liaison (D3) qui s'étend à partir du premier arc final (D1') dudit profil longitudinal
(30) et qui s'écarte radialement vers l'extérieur du profil longitudinal (30) d'un
écart maximum inférieur ou égal à la profondeur (F2) d'une gorge de biseautage (213A)
prévue sur ledit outil de biseautage (213).
14. Procédé de détourage selon la revendication 12, dans lequel, le second arc étant complémentaire
du premier arc final (D1'), la lentille ophtalmique (10) est biseautée sur la première
partie (E1) de son contour suivant ledit premier arc final (D1') et est rectifiée
sur la seconde partie (E2) de son contour suivant le second arc (D2).
15. Procédé de détourage selon l'une des revendications 1 à 7, dans lequel dans lequel,
à l'étape c), la première partie (E1) du contour de la lentille ophtalmique (10) est
rainée de manière à former une première rainure (13) et, à l'étape d), la seconde
partie (E2) du contour de la lentille ophtalmique (10) est rainée de manière à former
une seconde rainure (12) de largeur et/ou de profondeur différente de celle de ladite
première rainure (13).