[0001] L'invention concerne un agencement pour le déclenchement d'un élément de fixation
de chaussure pour planche de glisse, comme par exemple une butée ou une talonnière
d'un dispositif de fixation d'une chaussure sur un ski. Elle concerne aussi un dispositif
de fixation de chaussure en tant que tel, et une planche de glisse en tant que telle,
incluant un tel agencement pour le déclenchement.
[0002] Un dispositif de fixation d'une chaussure de ski est destiné à assurer la solidarisation
de la chaussure de ski d'un skieur sur un ski. Il comprend une butée avant qui permet
de bloquer l'avant de la chaussure et une talonnière arrière dont une mâchoire vient
coopérer avec un trottoir arrière de la semelle de la chaussure de ski. Ces deux éléments
de fixation d'une chaussure sont munis d'un mécanisme de déclenchement automatique
qui permet de libérer la chaussure au-delà d'une certaine contrainte, pour éviter
les blessures en cas de chute par exemple.
[0003] Des normes définissent des valeurs maximales de déclenchement à ne pas dépasser pour
la libération automatique d'une chaussure dans un tel dispositif de fixation sécurisé.
Selon l'état de la technique, ces déclenchements sont mis en oeuvre par la butée et/ou
la talonnière par l'intermédiaire d'un moyen mécanique basé sur un ressort, qui induit
un mouvement de rotation automatique des mâchoires en prise avec la chaussure sous
l'effet de certains efforts supérieurs à un certain seuil prédéfini, afin de libérer
la chaussure. Toutefois, il s'avère dans la pratique que le seul effet du ressort
de déclenchement est insuffisant et de nombreuses statistiques montrent que des fixations
améliorées pourraient réduire le nombre de lésions subies par les skieurs. Ces solutions
traditionnelles de déclenchement mécanique sont notamment peu efficaces en cas de
chute lente d'un skieur, durant laquelle les efforts transmis aux éléments de fixation
peuvent rester inférieurs au seuil de déclenchement prévu mais s'étendent sur une
longue durée.
[0004] Ainsi, les documents
EP968742,
EP1810727 et
EP2095853 décrivent des solutions qui comprennent un dispositif de déclenchement supplémentaire,
en addition aux moyens mécaniques classiques à base de ressort décrits ci-dessus,
qui fonctionne sur la base d'un moteur électrique commandé électroniquement. Ces solutions
ont pour objectif de libérer la chaussure en cas de chute lente. Toutefois, elles
sont soit trop complexes car reposant sur de nombreux composants, et difficiles et
chères à implémenter, soit fragiles car transmettant des contraintes élevées à différents
composants, soit simplement insuffisamment performantes.
[0005] Ainsi, il existe un besoin d'une solution de déclenchement améliorée pour libérer
de manière sécurisée une chaussure sur une planche de glisse. Plus précisément, l'invention
cherche à atteindre tout ou partie des objets suivants.
[0006] Un premier objet de la présente invention est de proposer une solution de déclenchement
pour libérer une chaussure sur une planche de glisse qui permet la libération automatique
de la chaussure en cas de chute lente.
[0007] Un second objet de la présente invention est de proposer une solution de déclenchement
pour libérer une chaussure sur une planche de glisse simple, peu encombrante, économique,
et fiable.
[0008] Un troisième objet de la présente invention est de proposer une solution de déclenchement
permettant de minimiser les efforts subis par les éléments composant le mécanisme
de déclenchement.
[0009] A cet effet, l'invention repose sur un agencement pour le déclenchement d'un élément
de fixation de chaussure sur une planche de glisse comprenant au moins un élément
de réception d'un élément de fixation d'une chaussure sur une planche de glisse, caractérisé
en ce qu'il comprend un moyen de déclenchement automatique pour libérer la chaussure
du au moins un élément de fixation, ce moyen comprenant une lame et/ou plusieurs biellettes
articulées formant un moyen mécanique de déclenchement et un verrou permettant de
verrouiller ou rendre actif le moyen mécanique de déclenchement, le moyen mécanique
de déclenchement étant lié à au moins un élément de réception d'un élément de fixation
d'une chaussure sur une planche de glisse pour permettre son déplacement au-delà d'un
certain effort subi par l'élément de réception quand le moyen mécanique de déclenchement
est actif.
[0010] Le au moins un élément de réception peut comprendre une tringle dont une extrémité
est liée au moyen mécanique de déclenchement.
[0011] Le moyen mécanique de déclenchement peut comprendre une lame positionnée dans un
plan vertical ou horizontal et qui s'étend longitudinalement.
[0012] La lame peut comprendre au moins un plot de blocage.
[0013] Le moyen mécanique de déclenchement peut comprendre une extrémité liée à un élément
de réception et une autre extrémité liée à une partie fixe ou à un autre élément de
réception.
[0014] Le verrou peut comprendre un moyen de commande d'un élément de blocage en appui sur
la lame et/ou les biellettes.
[0015] Le verrou peut comprendre un levier bloqueur mobile en rotation comprenant une surface
en appui sur le moyen mécanique de déclenchement en configuration verrouillée, et
un moyen de commande d'un élément de blocage du levier bloqueur.
[0016] Le moyen mécanique de déclenchement peut comprendre deux biellettes liées entre elles
par un axe de rotation, la surface d'appui se trouvant à proximité de cet axe de rotation.
[0017] Le moyen mécanique de déclenchement peut comprendre une lame associée à au moins
une biellette.
[0018] Le moyen mécanique de déclenchement peut se déformer pour un effort longitudinal
supérieur à un seuil compris entre 150 et 250 N quand le moyen mécanique de déclenchement
est actif.
[0019] Selon une réalisation avantageuse, le moyen mécanique de déclenchement ne se déforme
pas pour un effort longitudinal inférieur à 1000 N quand le moyen mécanique de déclenchement
est verrouillé.
[0020] L'agencement peut comprendre un moyen de détection de chute lente relié à un moyen
de commande du verrou permettant le déverrouillage automatique en cas de chute lente.
[0021] L'invention porte aussi sur un dispositif de fixation de chaussure pour planche de
glisse comprenant au moins un élément de fixation avant ou arrière d'une chaussure
et comprenant un moyen de déclenchement pour libérer la chaussure du au moins un élément
de fixation avant ou arrière au-delà d'un effort supérieur à un seuil, caractérisé
en ce que le moyen de déclenchement comprend une lame et/ou plusieurs biellettes articulées
formant un moyen mécanique de déclenchement et un verrou permettant de verrouiller
ou rendre actif le moyen mécanique de déclenchement, le moyen mécanique de déclenchement
étant lié à au moins un élément de fixation.
[0022] Le au moins un élément de fixation avant ou arrière d'une chaussure peut comprendre
un second moyen mécanique de déclenchement pour libérer la chaussure au-delà d'un
effort supérieur à un second seuil de plus forte intensité.
[0023] Le dispositif de fixation de chaussure pour planche de glisse peut comprendre une
butée pour bloquer la partie avant d'une chaussure et une talonnière pour coopérer
avec la partie arrière d'une chaussure, la butée et la talonnière comprenant chacun
leur moyen de déclenchement comprenant au moins un ressort, et peut comprendre un
agencement tel que décrit précédemment.
[0024] L'invention porte aussi sur une planche de glisse caractérisée en ce qu'elle comprend
un agencement pour le déclenchement d'un élément de fixation de chaussure tel que
décrit précédemment.
[0025] Ces objets, caractéristiques et avantages de la présente invention seront exposés
en détail dans la description suivante de modes d'exécution particuliers faits à titre
non-limitatif en relation avec les figures jointes parmi lesquelles :
La figure 1 représente une vue de dessous d'un agencement pour le déclenchement d'un
élément de fixation de chaussure pour planche de glisse en configuration verrouillée
selon un premier mode d'exécution de l'invention.
La figure 2 représente une vue en perspective de dessous de l'agencement pour le déclenchement
d'un élément de fixation de chaussure pour planche de glisse selon le premier mode
d'exécution de l'invention.
La figure 3 représente une vue en perspective de dessus de l'agencement pour le déclenchement
d'un élément de fixation de chaussure pour planche de glisse selon le premier mode
d'exécution de l'invention.
La figure 4 représente une vue de dessous de l'agencement pour le déclenchement d'un
élément de fixation de chaussure pour planche de glisse en configuration de déclenchement
selon le premier mode d'exécution de l'invention.
La figure 5 représente une vue en perspective de l'agencement pour le déclenchement
d'un élément de fixation de chaussure pour planche de glisse en configuration verrouillée
selon une première variante du premier mode d'exécution de l'invention.
La figure 6 représente une vue en perspective de dessus de l'agencement pour le déclenchement
d'un élément de fixation de chaussure pour planche de glisse en configuration de déclenchement
selon une seconde variante du premier mode d'exécution de l'invention.
La figure 7 représente une vue en perspective de dessous de l'agencement pour le déclenchement
d'un élément de fixation de chaussure pour planche de glisse en configuration verrouillée
selon une troisième variante du premier mode d'exécution de l'invention.
La figure 8 représente une vue de dessous de l'agencement pour le déclenchement d'un
élément de fixation de chaussure pour planche de glisse en configuration de déclenchement
selon la troisième variante du premier mode d'exécution de l'invention.
La figure 9 représente une vue de dessous d'un agencement pour le déclenchement d'un
élément de fixation de chaussure pour planche de glisse en configuration verrouillée
selon un second mode d'exécution de l'invention.
La figure 10 représente une vue de dessous de l'agencement pour le déclenchement d'un
élément de fixation de chaussure pour planche de glisse en configuration de déclenchement
selon le second mode d'exécution de l'invention.
La figure 11 représente une vue en perspective de dessous d'un agencement pour le
déclenchement d'un élément de fixation de chaussure pour planche de glisse en configuration
verrouillée selon un troisième mode d'exécution de l'invention.
La figure 12 représente une vue en perspective de dessous de l'agencement pour le
déclenchement d'un élément de fixation de chaussure pour planche de glisse en configuration
de déclenchement selon le troisième mode d'exécution de l'invention.
[0026] L'invention va être illustrée dans le cadre d'un dispositif de fixation d'une chaussure
sur un ski correspondant à une fixation alpine comprenant une butée et d'une talonnière.
Elle pourrait toutefois être implémentée pour la fixation de tout élément de fixation
de chaussure, aussi appelé élément de retenue de chaussure, sur toute planche de glisse,
incluant le surf des neiges (snowboard) par exemple, selon tout autre principe de
fixation.
[0027] Pour faciliter la description suivante, nous utiliserons la direction longitudinale
pour la direction dans le sens de la longueur de l'agencement de fixation de chaussure,
c'est-à-dire dans le sens de la chaussure quand elle est fixée sur la planche de glisse,
de l'arrière vers l'avant, la direction transversale pour la direction horizontale
perpendiculaire à la direction longitudinale. La direction verticale est perpendiculaire
aux deux autres directions et orientée vers le haut.
[0028] Selon le premier mode d'exécution de l'invention illustré sur les figures 1 à 4,
l'agencement pour recevoir le dispositif de fixation d'une chaussure sur un ski comprend
deux éléments de réception 1, 2 pour la fixation de la butée et de la talonnière.
Ces deux éléments de réception 1, 2 se présentent sous la forme d'une plaque comprenant
deux séries parallèles de dents, aménagée sur un rail 20, particulièrement visible
sur la figure 1. Ces séries de dents s'étendent dans la direction longitudinale et
peuvent permettre la solidarisation réglable de la butée et de la talonnière sur le
ski pour s'adapter à différentes pointures de chaussure. Pour cela, la butée et la
talonnière comprennent une partie dentée complémentaire dans leur partie inférieure,
formée par une pièce de crantage non représentée.
[0029] D'autre part, l'élément de réception 1 est monté de sorte d'être libre de coulisser
longitudinalement au sein du rail 20 et comprend une tringle 3 qui s'étend dans la
direction longitudinale jusqu'à une butée 4.
[0030] Selon un élément essentiel de l'invention, l'agencement comprend de plus un moyen
de déclenchement permettant la libération d'une chaussure.
[0031] Ce moyen de déclenchement comprend d'abord un moyen mécanique de déclenchement, formé
par une lame 5 s'étendant longitudinalement et positionnée dans un plan vertical,
dont une première extrémité est fixée sur le rail 20 et la seconde extrémité est en
appui sur la butée 4.
[0032] Le moyen de déclenchement comprend de plus un verrou formé par un levier bloqueur
6 mobile en rotation autour d'un axe 7 et comprenant une surface 8 qui vient en appui
dans une partie centrale de la lame 5 dans une configuration verrouillée, empêchant
ainsi son flambement. D'autre part, le verrou comprend un moyen de commande 10 de
type électroaimant ou activateur piézo-électrique, qui agit sur un élément de blocage
11 qui coopère avec une partie creuse 9 du levier bloqueur 6 de sorte de le maintenir
en position verrouillée en empêchant sa rotation autour de l'axe 7 dans une première
position. Le moyen de commande 10 permet de modifier la position de l'élément de blocage
11, comme cela sera explicité par la suite. En remarque, dans ce mode d'exécution,
le second élément de réception 2, pour la butée ou la talonnière, est indépendant
du moyen de déclenchement.
[0033] La figure 2 montre une embase 30 en vue de dessous. On distingue quatre ouvertures
23 dans chaque angle de l'embase 30 destinées au passage d'éléments de fixation, comme
des vis par exemple, pour la fixation de l'embase 30 sur un ski. De plus, l'embase
comprend deux ouvertures 21, 22 allongées dans la direction longitudinale pour recevoir
les pièces de crantage non représentées issues de la butée et de la talonnière, prévues
pour se cranter sur les éléments de réception 1, 2.
[0034] Enfin, l'embase présente une ouverture centrale 25 dans laquelle est disposé le moyen
de déclenchement.
[0035] La figure 3 représente le rail 20 monté de manière fixe sur l'embase 30, elle-même
destinée à une fixation sur la surface supérieure d'un ski. L'agencement pour le déclenchement
d'un élément de fixation est ainsi disposé dans l'épaisseur formée par l'embase et
le rail. En variante, l'agencement pourrait être directement aménagé à la surface
du ski, sans embase ou rail intermédiaire. Sur cette figure 3 en vue de dessus, on
distingue les ouvertures 23 prévues pour sa fixation sur un ski, ainsi que les deux
ouvertures 21, 22 de réception de la butée et de la talonnière. La partie centrale
26 comprenant le moyen de déclenchement est fermée pour protéger ce mécanisme.
[0036] Le fonctionnement de cet agencement va maintenant être explicité.
[0037] Le moyen de déclenchement comprend d'abord un moyen de détection d'une chute lente
d'un skieur, non représenté, qui peut être tout moyen, notamment un moyen parmi ceux
connus de l'état de la technique, l'invention ne portant pas sur ce moyen particulier.
Par exemple, le moyen de détection peut être basé sur la mesure et l'analyse du niveau
d'effort longitudinal et de la durée de cet effort au niveau de la butée ou la talonnière
en fonction du temps et/ou sur la mesure de l'accélération. Lorsque ce moyen détecte
une chute lente du skieur, correspondant à un effort faible mais de longue durée,
elle commande l'actionnement du moyen de commande 10 qui agit sur l'élément de blocage
11 pour libérer le levier bloqueur 6. Suite à cette action, le moyen de déclenchement
se trouve alors dans une configuration déverrouillée, dans laquelle il est actif.
En revanche, lorsque l'effort est important ou lorsqu'il est faible mais de courte
durée, le moyen de déclenchement est maintenu dans sa configuration verrouillée. En
remarque, si l'effort subi est très important, il est possible de dépasser le seuil
de flambement des deux portions de la lame 5 réparties de part et d'autre de la surface
8 du levier bloqueur 6, et d'obtenir ainsi le déclenchement du dispositif de fixation.
Le moyen de déclenchement se comporte ainsi comme un moyen à deux niveaux de déclenchement,
permettant un déclenchement en cas de chute lente ainsi qu'un déclenchement en cas
de chute violente. Ces deux niveaux peuvent être prédéterminés par le choix de la
géométrie du moyen de déclenchement, en fonction du comportement souhaité pour ce
moyen.
[0038] Dans la configuration déverrouillée du moyen de déclenchement, lorsqu'un effort longitudinal
est appliqué sur la butée ou la talonnière, il est transmis à l'élément de réception
1 puis à la lame 5 par l'intermédiaire de la tringle 3 et de la butée 4 : lorsque
cet effort est supérieur à un certain seuil, correspondant par exemple à un cas de
chute lente du skieur, la lame 5 flambe en formant une courbe s'étendant transversalement,
en atteignant la configuration représentée sur la figure 4. Ce flambement de la lame
offre un degré de liberté à l'élément de réception 1, et donc à la butée ou la talonnière,
qui est susceptible de se déplacer en translation dans la direction longitudinale
et en particulier en s'éloignant de la butée ou la talonnière, ce qu'il fait sous
l'effort transmis par la butée ou la talonnière. Ce déplacement entraîne le déplacement
de la butée ou la talonnière en translation selon la même amplitude, ce qui permet
la libération de la chaussure. En parallèle, le flambement de la lame 5 entraîne automatiquement
en rotation le levier bloqueur 6, qui effectue une rotation d'un quart de tour autour
de son axe 7 vertical jusqu'à atteindre la configuration représentée en figure 4.
[0039] La lame 5 est naturellement choisie de sorte que son flambement survienne au-delà
d'un seuil choisi pour correspondre à l'effort minimal subi en cas de chute lente
du skieur. Pour cela, il est avantageux de choisir ce seuil dans la fourchette entre
150 et 250 N. La lame 5 peut être en fibres de verre, présenter une longueur entre
140 et 220 mm, une largeur d'environ 8 mm, et une épaisseur comprise entre 2 et 4
mm. Naturellement, la lame pourrait en variante se trouver dans un autre matériau,
comme du carbone ou de l'acier, en adaptant son dimensionnement pour atteindre les
performances mentionnées ci-dessus. De plus, le verrou peut être très simple et peu
solide car il subit des efforts très faibles : en effet, la lame transmet peu d'efforts
dans la direction transversale. L'architecture d'ensemble peut être choisie de sorte
que les deux portions de lame réparties de part et d'autre de la surface 8 du levier
bloqueur résistent à un effort très important exercé sur la lame 5, empêchant tout
flambement jusqu'à des efforts inférieurs à 1000 N.
[0040] En remarque, la solution présente l'avantage de réduire les efforts élevés exercés
sur la lame en un effort transversal beaucoup plus faible transmis sur le levier bloqueur
6 et l'élément de blocage 11. Si le verrouillage/déverrouillage est mis en oeuvre
par un moyen électronique, une faible énergie suffit, ce qui est très avantageux.
De plus, l'élément de blocage 11 reçoit un effort encore plus faible du fait de sa
coopération par un mouvement de rotation du levier bloqueur 6 avec ce dernier. En
variante, le moyen de blocage pourrait venir en contact direct avec la lame, sans
levier bloqueur intermédiaire.
[0041] Après libération du moyen de déclenchement, le levier bloqueur 6 se trouve positionné
latéralement à l'extérieur de l'agencement, ce qui permet au skieur de visualiser
facilement que le dispositif est déverrouillé et non opérationnel. Avant sa prochaine
utilisation, il doit le repositionner dans sa configuration verrouillée initiale.
Pour cela, il suffit de tourner manuellement en sens inverse d'un quart de tour le
levier bloqueur 6 en surmontant l'effort transversal relativement faible exercé par
la lame 5, jusqu'à ce qu'il vienne coopérer de nouveau avec le verrou 10 pour retrouver
la configuration des figures 1 à 3.
[0042] La figure 5 illustre une première variante de réalisation du premier mode d'exécution
de l'invention dans lequel les deux éléments de réception 1, 2 de la butée et de la
talonnière sont montés tous deux mobiles en translation longitudinale. Pour une raison
de simplification, l'embase 30, le rail 20 et le verrou ne sont pas représentés sur
cette figure. Le second élément de réception 2 comprend aussi une tringle 13 coopérant
avec une butée 14 positionnée sur la seconde extrémité de la lame 5, dont la première
extrémité reste liée à la tringle 3 associée au premier élément de réception 1. Dans
cette variante, les deux tringles 3, 13 sont superposées l'une au-dessus de l'autre,
les deux butée 4, 14 se trouvant positionnées entre les deux tringles. Lorsque la
lame 5 flambe, les deux éléments de réception 1, 2 de la butée et de la talonnière
deviennent tous deux libres de se déplacer en translation longitudinale pour permettre
la libération d'une chaussure.
[0043] La figure 6 illustre une variante de la variante précédente, dans laquelle la lame
se trouve positionnée selon un plan horizontal et non plus vertical, dans la position
de repos. Ainsi, en position de flambement telle que représentée, la lame suit une
courbure dans une direction verticale et non plus dans une direction transversale
et occupera l'espace restant entre l'embase et la semelle de la chaussure. Cette solution
permet de manière équivalente le déclenchement du dispositif de fixation de chaussure
et la libération de la chaussure.
[0044] Les figures 7 et 8 représentent une troisième variante de réalisation de l'invention
dans laquelle un plot de blocage 15 fixe est positionné sur la lame 5. Dans cette
variante, chaque partie de la lame répartie de part et d'autre du plot peut flamber
quand le moyen de déclenchement est déverrouillé. Différentes butées 16 transversales
sont aménagées au sein de l'ouverture 25 de l'embase 30, et viennent en contact avec
une face de la lame 5 pour orienter son flambement vers l'autre face. Le moyen de
déclenchement comprend toujours un verrou agissant sur un levier bloqueur 6 tel que
décrit précédemment. En position de flambement telle qu'illustrée sur la figure 8,
la lame 5 présente deux déplacements transversaux de direction opposée autour du plot
15. Cette réalisation présente l'avantage de permettre un positionnement centré de
la lame, de supprimer tout effort de frottement qu'elle pourrait subir. En variante,
la position du plot pourrait être réglable, pour permettre de modifier les propriétés
de flambement de la lame 5, et de procéder ainsi à un réglage du seuil de déclenchement.
Selon une autre variante, plusieurs plots pourraient être disposés sur la lame.
[0045] Les figures 9 et 10 illustrent un second mode d'exécution de l'invention, qui se
différencie principalement du premier mode d'exécution en ce que la lame est remplacée
par un moyen mécanique de déclenchement formé par deux biellettes 31, 32 sensiblement
alignées et s'étendant dans la direction longitudinale en configuration verrouillée
illustrée sur la figure 9. Selon le mode d'exécution représenté, le second élément
de réception 2 de la butée ou de la talonnière présente une tringle 13 s'étendant
longitudinalement jusqu'à une butée 14. La première biellette 31 est fixée par un
axe de rotation 34 sur le rail 20 alors que la seconde biellette 32 est fixée sur
la butée mobile 14 par un axe de rotation 35. Les deux biellettes 31, 32 sont liées
entre elles par un axe de rotation 33. Les trois axes 33, 34, 35 sont sensiblement
alignés. Selon une réalisation avantageuse, l'axe 33 est légèrement décalé vers le
centre, afin de faciliter le basculement des biellettes. Le verrou formé par le levier
bloqueur 6 et l'élément de blocage 11 se présente comme dans le premier mode d'exécution.
La surface d'appui 8 du levier bloqueur 6 se trouve au niveau de l'axe de rotation
33 de liaison entre les deux biellettes 31, 32.
[0046] Le fonctionnement du moyen de déclenchement ainsi obtenu est similaire à celui du
premier mode d'exécution. Lorsque le moyen de déclenchement est déverrouillé, les
deux biellettes 31, 32 se déplacent en direction transversale au-delà d'un certain
seuil d'effort longitudinal exercé. L'architecture est définie pour que les deux biellettes
se déplacent en cas de chute lente d'un skieur. La figure 10 illustre la position
des deux biellettes 31, 32 en configuration de déclenchement.
[0047] Les figures 11 et 12 illustrent un troisième mode d'exécution de l'invention, qui
combine les deux modes d'exécution précédents. Le moyen de déclenchement comprend
en effet un moyen mécanique de déclenchement comprenant une lame 5 et deux biellettes
31, 32. La lame 5 comprend une première extrémité en appui sur l'embase 30 et une
seconde extrémité fixée sur la première biellette 31. Cette dernière est liée à une
seconde biellette 32 par un axe de rotation 33. La seconde biellette présente une
extrémité liée à la tringle 13 par un axe de rotation 35, elle-même reliée à l'élément
de réception 2 de la butée ou de la talonnière.
[0048] Le moyen de déclenchement comprend de plus un verrou comprenant un levier bloqueur
6' comprenant une surface d'appui 8' venant en contact avec la lame 5 et mobile en
rotation autour d'un axe 7'. Un moyen de commande 10 permet de bloquer ou non la rotation
du levier bloqueur 6'. En position de déclenchement, illustrée sur la figure 12, les
deux biellettes 31, 32 ne sont plus alignées, comme dans le mode d'exécution précédent,
et la lame 5 est courbée.
[0049] Ce troisième mode d'exécution présente l'avantage de combiner les propriétés des
biellettes et d'une lame élastique. La lame se déforme en section. Dans un premier
temps, elle commence à flamber vers le verrou, puis entraîne la biellette dans un
deuxième temps, puis fléchit. Cette solution présente un faible encombrement dans
les deux directions longitudinale et transversale.
[0050] Suite à la description précédente, il apparaît évident que d'autres modes d'exécution
peuvent être imaginés, notamment en combinant les différentes variantes décrites précédemment.
De plus, d'autres architectures pourraient être envisagées sans sortir du cadre de
l'invention. Notamment, l'agencement a été prévu au sein d'une embase prévue pour
une fixation sur une planche de glisse. En variante, il pourrait être intégré directement
dans la structure de la planche de glisse, sans utilisation d'une embase. De plus,
les différents composants participant au déclenchement pourraient présenter d'autres
formes. Par exemple, les éléments de réception d'un élément de retenue d'une chaussure
pourraient se présenter sous une forme simplifiée, sans partie dentée. Le moyen mécanique
de déclenchement pourrait se présenter différemment, comprendre par exemple plus de
deux biellettes. Le déplacement en translation d'un élément de réception de la butée
ou de la talonnière pourrait présenter différentes amplitudes. Avantageusement, une
amplitude relativement faible sera choisie, de l'ordre de 9 mm, ce qui suffit à libérer
une chaussure. Dans le cas où les deux éléments de réception sont libres de se déplacer,
chacun peut le faire selon une amplitude réduite de 4,5 mm pour obtenir un résultat
équivalent. D'autre part, l'agencement décrit permet des déplacements en translation
longitudinale : toutefois, il pourrait être équivalent de prévoir des déplacements
dans des directions différentes, ou de nature différente, comme des rotations de certains
composants.
[0051] L'agencement décrit précédemment est donc particulièrement adapté pour le déclenchement
d'un dispositif de fixation d'une chaussure, c'est-à-dire induisant la libération
automatique d'une chaussure du dispositif de fixation. Cette solution convient bien
pour un dispositif de fixation comprenant un élément de retenue avant et un élément
de retenue arrière comme dans le cas du ski. Ainsi, cet agencement est particulièrement
bien adapté pour être combiné avec les butée et talonnière existantes, dans le but
de représenter un moyen de déclenchement supplémentaire, s'ajoutant au moyen mécanique
de déclenchement traditionnel à base de ressort déjà prévu dans les butée et talonnière.
Ce moyen de déclenchement supplémentaire sera alors prévu pour pallier aux déficiences
des moyens de déclenchement traditionnels, notamment pour obtenir le déclenchement
du dispositif de fixation en cas de chute lente, comme cela à été décrit ci-dessus.
Dans un tel cas, le dispositif de fixation présentera donc un premier moyen de déclenchement
réagissant au-delà d'un premier seuil d'effort subi d'intensité élevée mais de durée
faible, correspondant aux normes existantes de déclenchement et un second moyen de
déclenchement réagissant au-delà d'un second seuil distinct d'effort subi d'intensité
plus faible mais de durée plus longue.
[0052] En variante toutefois, le moyen de déclenchement selon l'invention pourrait être
utilisé de manière isolée ou en remplacement des moyens de déclenchement traditionnels,
et pourrait alors être utilisé pour obtenir le déclenchement d'un dispositif de fixation
dans d'autres situations qu'une chute lente. Notamment, ses deux niveaux de déclenchement
explicités auparavant pourraient ainsi être exploités. Dans un tel cas, les valeurs
de seuil de déclenchement pourraient être adaptées et différentes de la fourchette
donnée précédemment.
[0053] De plus, le même agencement pourrait être utilisé pour toute autre planche de glisse
que le ski, ou en association avec un seul moyen de retenue avant ou arrière d'une
chaussure.
1. Agencement pour le déclenchement d'un élément de fixation de chaussure sur une planche
de glisse comprenant au moins un élément de réception (1, 2) d'un élément de fixation
d'une chaussure sur une planche de glisse, caractérisé en ce qu'il comprend un moyen de déclenchement automatique pour libérer la chaussure du au
moins un élément de fixation, ce moyen comprenant une lame (5) et/ou plusieurs biellettes
(31, 32) articulées formant un moyen mécanique de déclenchement et un verrou (6, 10,
11) permettant de verrouiller ou rendre actif le moyen mécanique de déclenchement,
le moyen mécanique de déclenchement étant lié à au moins un élément de réception (1,
2) d'un élément de fixation d'une chaussure sur une planche de glisse pour permettre
son déplacement au-delà d'un certain effort subi par l'élément de réception (1, 2)
quand le moyen mécanique de déclenchement est actif.
2. Agencement selon la revendication précédente, caractérisé en ce que le au moins un élément de réception (1 ; 2) comprend une tringle (3 ; 13) dont une
extrémité est liée au moyen mécanique de déclenchement.
3. Agencement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le moyen mécanique de déclenchement comprend une lame (5) positionnée dans un plan
vertical ou horizontal et qui s'étend longitudinalement.
4. Agencement selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la lame (5) comprend au moins un plot de blocage (15).
5. Agencement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le moyen mécanique de déclenchement comprend une extrémité liée à un élément de réception
(1 ; 2) et une autre extrémité liée à une partie fixe ou à un autre élément de réception
(2 ; 1).
6. Agencement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le verrou comprend un moyen de commande (10) d'un élément de blocage (11) en appui
sur la lame (5) et/ou les biellettes (31,32).
7. Agencement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le verrou comprend un levier bloqueur (6 ; 6') mobile en rotation comprenant une
surface en appui (8 ; 8') sur le moyen mécanique de déclenchement en configuration
verrouillée, et un moyen de commande (10) d'un élément de blocage (11) du levier bloqueur
(6 ; 6').
8. Agencement selon la revendication précédente, caractérisé en ce que le moyen mécanique de déclenchement comprend deux biellettes (31, 32) liées entre
elles par un axe de rotation (33), la surface d'appui (8 ; 8') se trouvant à proximité
de cet axe de rotation (33).
9. Agencement selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que le moyen mécanique de déclenchement comprend une lame (5) associée à au moins une
biellette (31, 32).
10. Agencement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le moyen mécanique de déclenchement se déforme pour un effort longitudinal supérieur
à un seuil compris entre 150 et 250 N quand le moyen mécanique de déclenchement est
actif.
11. Agencement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le moyen mécanique de déclenchement ne se déforme pas pour un effort longitudinal
inférieur à 1000 N quand le moyen mécanique de déclenchement est verrouillé.
12. Agencement selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il comprend un moyen de détection de chute lente relié à un moyen de commande du verrou
permettant le déverrouillage automatique en cas de chute lente.
13. Dispositif de fixation de chaussure pour planche de glisse comprenant au moins un
élément de fixation avant ou arrière d'une chaussure et comprenant un moyen de déclenchement
pour libérer la chaussure du au moins un élément de fixation avant ou arrière au-delà
d'un effort supérieur à un seuil, caractérisé en ce que le moyen de déclenchement comprend une lame (5) et/ou plusieurs biellettes (31, 32)
articulées formant un moyen mécanique de déclenchement et un verrou permettant de
verrouiller ou rendre actif le moyen mécanique de déclenchement, le moyen mécanique
de déclenchement étant lié à au moins un élément de fixation.
14. Dispositif de fixation de chaussure pour planche de glisse selon la revendication
précédente, caractérisé en ce que le au moins un élément de fixation avant ou arrière d'une chaussure comprend un second
moyen mécanique de déclenchement pour libérer la chaussure au-delà d'un effort supérieur
à un second seuil de plus forte intensité.
15. Dispositif de fixation de chaussure pour planche de glisse selon la revendication
13 ou 14, caractérisé en ce qu'il comprend une butée pour bloquer la partie avant d'une chaussure et une talonnière
pour coopérer avec la partie arrière d'une chaussure, la butée et la talonnière comprenant
chacun leur moyen de déclenchement comprenant au moins un ressort, et en ce qu'il comprend un agencement selon l'une des revendications 1 à 12.
16. Planche de glisse caractérisée en ce qu'elle comprend un agencement pour le déclenchement d'un élément de fixation de chaussure
selon l'une des revendications 1 à 12.