[0001] La présente invention concerne les chaussures pour utilisation postopératoire, c'est-à-dire
les chaussures qui peuvent être portées par des patients qui ont subi une opération
au pied, en attendant que l'intervention soit complètement résorbée et que la cicatrisation
soit terminée.
[0002] On sait qu'il existe de nombreuses déformations progressives au niveau de l'avant-pied,
pouvant survenir à tout âge, qui sont parfois à l'origine de douleurs ou d'une gêne
au chaussage. Tel est le cas par exemple des déformations connues, par les praticiens,
sous les terminologies de : hallux valgus, hallux rigidus, métatarsalgies, névrome
de Morton, déformations des orteils, etc.
[0003] La prise en charge de ces problèmes du pied douloureux nécessite souvent une adaptation
du chaussage avec parfois l'aide d'un podologue et le port de semelles. En cas de
persistance ou d'aggravation des douleurs et de la gêne, une intervention chirurgicale
peut être proposée.
[0004] Un exemple d'opération pour la mise en place d'une prothèse pour éliminer par exemple
un hallux valgus, est décrit dans le
FR-A-2 878 431.
[0005] Un pied opéré reste longtemps sensible et enflé (environ 3 mois pour une marche normale
et entre 3 et 6 mois pour le sport), ce qui peut retarder la marche normale et le
port de chaussures normales. Une contention par bandes cohésives ou chaussettes de
contention est souvent nécessaire pendant les trois premiers mois pour éviter tout
oedème dans la journée et permettre un chaussage normal plus rapide, une meilleure
marche et une reprise des activités quotidiennes et/ou sportives et/ou de travail
dans de bonnes conditions.
[0006] Dans la plupart des cas, après une telle opération, une chaussure médicalisée est
prescrite pour permettre une reprise progressive de la marche avec les pansements
et bande de contention et sans risque de compromettre l'efficacité du geste chirurgical
réalisé.
[0007] Les chaussures pour utilisation postopératoire qui sont actuellement accessibles
sur le marché et qui répondent aux besoins des patients opérés, donnent dans la plupart
des cas satisfaction, mais présentent cependant des inconvénients quand les patients
doivent par exemple reprendre une activité normale et se déplacer sur de relativement
longues distances.
[0008] En effet, les chaussures pour utilisation postopératoire qui sont actuellement accessibles
sur le marché sont conçues pour des déplacements limités, par exemple dans les habitations,
mais ne permettent pas réellement des marches longues notamment en milieu extérieur.
En outre, elles ne sont pas très esthétiques et ne sont généralement pas accessibles
par paire, ce qui oblige le patient à avoir l'impression de ne pas porter une paire
de chaussures normales et à effectuer certains déplacements de la vie courante en
ressentant une certaine gêne vis-à-vis des tiers.
[0010] Mais, du fait de la position relative de leur paroi latérale intérieure d'empeigne
et de la partie latérale intérieure de leur paroi de talon, elles peuvent, lors de
la consolidation osseuse par ostéosynthèse après une opération, notamment, de l'hallux
valgus, entraîner la formation d'un nouvel hallux valgus.
[0011] Aussi, la présente invention a-t-elle pour but de réaliser une chaussure pour utilisation
postopératoire, qui pallie en grande partie les inconvénients des chaussures pour
utilisation postopératoire de l'art antérieur.
[0012] Plus précisément, la présente invention a pour objet une chaussure pour utilisation
postopératoire, pour pied apte à marcher sur un sol, telle que définie dans la revendication
1 annexée dont le préambule contient les caractéristiques de la chaussure divulguée
dans le
DE20010644 cité ci-dessus.
[0013] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront au cours
de la description suivante donnée en regard des dessins annexés à titre illustratif
mais nullement limitatif, dans lesquels :
Les figures 1 et 2 sont deux vues schématiques, respectivement de dessus et de côté,
d'un mode de réalisation d'une chaussure pour utilisation postopératoire selon l'invention,
pour un pied gauche, et
La figure 3 est un schéma permettent d'illustrer un avantage de la chaussure selon
l'invention quand elle est utilisée pour la marche.
[0014] Il est tout d'abord précisé que, sur les figures, les mêmes références désignent
les mêmes éléments, quelle que soit la figure sur laquelle elles apparaissent et quelle
que soit la forme de représentation de ces éléments.
[0015] Il est de même précisé que, dans la présente description, si l'adverbe "sensiblement"
est associé à un qualificatif d'un moyen donné, ce qualificatif doit être compris
au sens strict ou approché.
[0016] La présente invention, en référence aux figures 1 et 2, est relative à une chaussure
pour utilisation postopératoire, pour un pied Pid apte à marcher sur un sol Sol, après
une opération chirurgicale sur ce pied pour, par exemple, un hallux valgus, un hallux
rigidus, une métatarsalgie, un névrome de Morton, une déformation d'orteil, etc.
[0017] Il est précisé que, sur les figures, seule une chaussure pour pied gauche a été illustrée.
Une chaussure pour pied droit se déduit sans aucune difficulté de la chaussure illustrée,
par simple symétrie par rapport à un plan.
[0018] La chaussure comprend une semelle 10 délimitée par une face support 12 apte à prendre
contact avec le sol Sol et une face portante 14 apte à recevoir en appui la plante
d'un pied Pid, figure 2.
[0019] Elle comporte aussi une empeigne 20. Cette empeigne est essentiellement constituée
par une paroi latérale extérieure d'empeigne 21 dont un bord est solidaire de la semelle
10, une paroi latérale intérieure d'empeigne 22 dont un bord est solidaire de la semelle
10, une paroi d'extrémité avant d'empeigne 23 dont un bord est solidaire de la semelle
10, et une paroi couvrante d'empeigne 24 dont trois bords sont respectivement solidaires
des parois extérieure d'empeigne 21, intérieure d'empeigne 22, et d'extrémité avant
d'empeigne 23.
[0020] La chaussure comporte aussi une paroi de talon 30 en forme sensiblement de U. La
base du U correspond à la partie arrière 31 de la paroi de talon, un bord de cette
partie arrière étant solidaire de la semelle, et les deux branches latérales correspondent
aux deux parties latérales respectivement extérieure 32 et intérieure 33 de la paroi
de talon respectivement solidaires de la semelle 10, de la partie arrière 31 de la
paroi de talon et des parois latérales extérieure 21 et intérieure 22 d'empeigne.
[0021] Les caractéristiques importantes de l'invention, prises en combinaison, pour notamment
éviter la formation d'un nouvel hallux valgus lors de la consolidation osseuse par
ostéosynthèse après une opération, sont les suivantes :
- la face support 12 apte à prendre contact avec le sol Sol est une surface convexe
continue depuis sensiblement l'extrémité avant de la semelle 10 jusqu'à son extrémité
arrière, cette surface convexe continue étant sensiblement cylindrique de génératrices
perpendiculaires à un plan passant par l'extrémité avant et l'extrémité arrière de
la semelle 10 et situé verticalement quand la face support 12 repose sur un sol horizontal
;
- la face portante 14 apte à recevoir la plante du pied Pid est une surface sensiblement
plane, de préférence plane ;
- et enfin la caractéristique primordiale suivante : la paroi latérale intérieure d'empeigne
22 et la partie latérale intérieure 33 de la paroi de talon 30 sont sensiblement dans
un même plan sensiblement perpendiculaire au plan de la face portante 14.
[0022] Selon une autre caractéristique avantageuse de l'invention, dans le but de permettre
à l'utilisateur d'enfiler plus facilement la chaussure, surtout quand le pied porte
un pansement ou analogue, la paroi couvrante d'empeigne 24 comporte une fente 40 débouchant
en regard du coup de pied 41 du pied Pid quand ce dernier est dans la chaussure et,
de préférence en outre, des moyens 42 pour lier de façon amovible les deux bords en
regard 43, 44 de la fente 40.
[0023] Selon une réalisation préférée, les moyens 42 pour lier de façon amovible les deux
bords en regard 43, 44 de la fente 40 sont constitués par une pluralité d'oeillets
46 réalisés de chaque côté de la fente 40 sur les bords respectifs de celle-ci, et
au moins un lacet 50 passant dans les oeillets et dont les deux extrémités sont aptes
à être nouées.
[0024] De façon très préférentielle, la semelle 10 est composée de l'empilement d'au moins
une semelle d'embase 101 en un matériau rigide, par exemple du SBS (Styrène/Butadiène/Styrène)
ou analogue, cette semelle d'embase comportant la face support 12, et d'une semelle
intérieure dite "de propreté" 102 comportant la face portante 14, cette semelle de
propreté étant positionnée sur la semelle d'embase.
[0025] Il est précisé que la semelle d'embase peut-être réalisée d'une seule pièce en un
seul matériau. Mais elle peut aussi être constituée de multiples couches, en un même
matériau ou en matériaux différents, qui sont soit collées, soit cousues, soit moulées
les unes sur les autres.
[0026] Selon une autre réalisation préférée, la chaussure comporte en outre une entretoise
103 interposée entre la semelle intérieure de propreté 102 et la semelle d'embase
101. L'épaisseur de cette entretoise sera choisie en fonction de la compensation nécessaire
avec l'autre chaussure du patient pour que l'utilisateur ait une marche équilibrée
et symétrique.
[0027] Selon une réalisation possible, qui contribue à l'esthétique de la chaussure, la
paroi latérale extérieure d'empeigne 21, la paroi latérale intérieure d'empeigne 22,
la paroi d'extrémité avant d'empeigne 23 et la paroi couvrante d'empeigne 24 sont
réalisées d'une seule pièce.
[0028] La chaussure selon l'invention comme décrite ci-dessus, présente des avantages certains
par rapport aux chaussures pour utilisation postopératoire de l'art antérieur.
[0029] En premier lieu, du fait notamment de la forme convexe de la face support 12, l'utilisateur
de la chaussure peut marcher en déroulant son pied comme dans une marche normale,
comme illustré sur la figure 3, mais en conservant son pied bien à plat sur la face
portante 14 et en appui latéralement sur une autre surface plane constituée par au
moins la paroi latérale intérieure d'empeigne 22, avec éventuellement la partie latérale
intérieure 33 de la paroi de talon 30.
[0030] Comme avec les chaussures pour utilisation postopératoire selon l'art antérieur,
le pied opéré du patient est ainsi maintenu de la façon optimale permettant une bonne
consolidation osseuse pendant toute la durée de la cicatrisation jusqu'à la fin de
la convalescence.
[0031] Mais, en plus, la chaussure selon l'invention offre à son utilisateur un confort
de marche que les chaussures de l'art antérieur ne procuraient pas.
[0032] En second lieu, la forme de la chaussure dans son ensemble peut même avoir une certaine
esthétique.
[0033] De ce fait, un patient qui a été opéré sur un pied peut porter deux chaussures respectivement
gauche et droite presque identiques, sinon totalement, ce qui lui permet de se déplacer
en tout lieu, sans ressentir la moindre gêne vis-à-vis des tiers, c'est-à-dire sans
montrer qu'il a un handicap temporaire dû à une opération sur un pied.
[0034] En outre, de par sa structure, la chaussure selon l'invention peut être fabriquée
selon les techniques utilisées pour les chaussures classiques, ce qui contribue à
en réduire encore plus son prix de revient.
1. Chaussure pour utilisation postopératoire pour pied (Pid) apte à marcher sur un sol
(Sol), comprenant,
• une semelle (10), ladite semelle étant délimitée par :
* une face support (12) apte à prendre contact avec le sol (Sol), et
* une face portante (14) apte à recevoir la plante du pied (Pid),
• une empeigne (20), ladite empeigne comportant :
* une paroi latérale extérieure d'empeigne (21) dont un bord est solidaire de ladite
semelle (10),
* une paroi latérale intérieure d'empeigne (22) dont un bord est solidaire de ladite
semelle (10),
* une paroi d'extrémité avant d'empeigne (23) dont un bord est solidaire de ladite
semelle (10), et
* une paroi couvrante d'empeigne (24) dont trois bords sont respectivement solidaires
des parois extérieure (21), intérieure (22), et d'extrémité avant d'empeigne (23),
• une paroi de talon (30) en forme sensiblement de U,
* dont la base correspond à la partie arrière (31) de la paroi de talon, un bord de
cette partie arrière étant solidaire de ladite semelle, et
* dont les deux branches latérales correspondent aux deux parties latérales respectivement
extérieure (32) et intérieure (33) de la paroi de talon respectivement solidaires
de ladite semelle (10), de la partie arrière (31) de la paroi de talon et des parois
latérales extérieure (21) et intérieure (22) d'empeigne,
• la face support (12) apte à prendre contact avec le sol (Sol) étant une surface
convexe continue sensiblement de l'extrémité avant à l'extrémité arrière de la semelle
(10) et la face portante (14) apte à recevoir la plante du pied (Pid) étant une surface
sensiblement plane,
caractérisée par le fait que la paroi latérale intérieure d'empeigne (22) et la partie latérale intérieure (33)
de la paroi de talon (30) sont sensiblement dans un même plan sensiblement perpendiculaire
au plan de la face portante (14).
2. Chaussure selon la revendication 1, caractérisée par le fait que, ladite surface convexe continue (12) est sensiblement cylindrique selon des génératrices
perpendiculaires à un plan passant par l'extrémité avant et l'extrémité arrière de
la semelle (10) et situé verticalement quand la face support (12) repose sur un sol
horizontal.
3. Chaussure selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisée par le fait que la paroi couvrante d'empeigne (24) comporte une fente (40) débouchant en regard du
coup de pied (41) du pied (Pid) quand ce dernier est dans la chaussure.
4. Chaussure selon la revendication 3, caractérisée par le fait qu'elle comporte en outre des moyens (42) pour lier de façon amovible les deux bords
en regard (43, 44) de ladite fente (40).
5. Chaussure selon la revendication 4, caractérisée par le fait que les moyens (42) pour lier de façon amovible les deux bords en regard (43, 44) de
ladite fente (43) sont constitués par une pluralité d'oeillets (46) réalisés de chaque
côté de ladite fente (40) et au moins un lacet (50) passant dans lesdits oeillets,
dont les deux extrémités sont aptes à être nouées.
6. Chaussure selon l'une des revendications précédentes, caractérisée par le fait que ladite semelle (10) est composée de l'empilement d'une semelle d'embase (101) en
un matériau rigide, ladite semelle d'embase comportant la face support (12), et d'une
semelle intérieure de propreté (102) comportant la face portante (14), ladite semelle
de propreté étant positionnée sur ladite semelle d'embase.
7. Chaussure selon la revendication 6, caractérisée par le fait qu'elle comporte en outre une entretoise (103) interposée entre ladite semelle intérieure
de propreté (102) et ladite semelle d'embase (101).
8. Chaussure selon l'une des revendications précédentes, caractérisée par le fait que la paroi latérale extérieure d'empeigne (21), la paroi latérale intérieure d'empeigne
(22), la paroi d'extrémité avant d'empeigne (23) et la paroi couvrante d'empeigne
(24) sont réalisées d'une seule pièce.