DOMAINE TECHNIQUE
[0001] L'invention concerne le tissage en une fois d'éléments volumiques composés de parois
bidimensionnelles organisées selon des plans différents. Le procédé selon l'invention
permet ainsi la réalisation de tissus plans arrangés directement selon une forme tridimensionnelle.
Grâce au procédé selon l'invention, il est possible de s'affranchir des coutures,
ou autre moyen de solidarisation, dans la fabrication d'éléments tissés à plusieurs
parois, du type comprenant un ou plusieurs angles trièdres.
[0002] L'invention trouve une application particulière dans la réalisation de plis à un
ou plusieurs coins fermés, et dans le tissage de fibres fragiles et/ou abrasives,
notamment les fibres utilisées dans les tissus de renfort de matériau composite, comme
le carbone.
ÉTAT DE LA TECHNIQUE ANTÉRIEURE
[0003] Le tissage est utilisé depuis la plus haute antiquité pour réaliser des tissus à
base de fibres organisées sous forme de fils. En dépit de la mécanisation et de l'automatisation
du procédé ou de son utilisation pour des textiles dits « techniques », par exemple
comme renforts de matériaux composites, le procédé de tissage actuel repose sur les
mêmes bases qu'alors et, en tant que tel, a peu évolué.
[0004] De fait, tous les textiles tissés comprennent un entrelacement de fils divisés en
deux catégories : les « fils de chaîne » sont des fils parallèles aux lisières du
tissu, et ils sont entrecroisés, selon un schéma dénommé « armure », avec une série
perpendiculaire de « fils de trame ». L'armure la plus simple consiste en une alternance
dans laquelle chaque fil de trame passe successivement au dessus et en dessous d'un
fil de chaîne, avec un décalage d'une trame à l'autre (« armure toile »).
[0005] Pour réaliser un tissage 1, tel que schématisé sur la figure 1, les fils de chaîne
2 sont tout d'abord enroulés sur un même support, « l'ensouple » 3, parallèlement
entre eux et sur une largeur qui correspondra à la laize du tissu 1 ; un « cantre
» est utilisé pour faciliter cette opération dans le cas de matériaux fragiles, mais
possède un encombrement notable. Le fil de trame 4 sera passé entre les fils de chaîne
2, chaque passage correspondant à une « duite ». Selon le type de vecteur de duite,
la nappe 2' de fils de chaîne 2 peut être préparée (par exemple par encollage) afin
d'augmenter sa résistance mécanique, notamment au frottement.
[0006] Le passage de chaque duite est facilité par la réalisation d'une « foule » 5 dans
la nappe 2', c'est-à-dire en montant ou baissant certains fils de chaîne 2 par rapport
aux autres, de sorte qu'un espace de passage angulaire 5 est créé. Pour créer la foule
5, les fils de chaîne 2 sont rentrés dans des lisses 6, qui subiront le mouvement
perpendiculaire à la nappe 2' issue de l'ensouple 3. Différents mécanismes (à cadre,
Jacquard) permettent de créer les foules selon l'armure requise.
[0007] L'insertion de la duite 4 peut se faire par différents procédés. Un procédé classique
ancien comprend la projection, en travers de la nappe, d'une navette 7, outil qui
maintient une canette 8, cette dernière contenant un enroulement d'une certaine longueur
de fil de trame 4.
[0008] A chaque fois qu'une duite est passée dans la foule, un peigne 9 dans les dents duquel
sont pris les fils de chaîne 2 vient la tasser sur le tissu 1 déjà formé, pendant
que les lisses 6 sont actionnées pour créer une autre foule 5 qui dépend de l'armure.
[0009] Pour les tissus techniques notamment, les sollicitations complexes peuvent nécessiter
des épaisseurs plus conséquentes, par exemple pour obtenir de bonnes résistances en
compression ou au délaminage.
[0010] Les superpositions classiques, dans lesquelles des textiles sont stratifiés en couches
parallèles non reliées entre elles, permettent de ne résoudre que le premier problème.
Des procédés de tissage dit « tridimensionnel » ont ainsi été développés, dans lesquels
le produit résultant de l'opération de tissage comprend un entrecroisement de fils
disposés selon les trois directions de l'espace. En particulier, les procédés Aérotiss®
permettent de tisser des fibres de verre et de carbone à entrelacement multicouche
qui peuvent être utilisés pour réaliser des peaux de bord d'attaque d'avion, entre
autres.
[0011] Pour des pièces de forme plus complexe, le tressage peut être utilisé : il permet
de réaliser des pièces directement en forme creuse sur un mandrin approprié. Plus
simplement, des machines de tissage circulaire ont été développées, qui permettent
la réalisation de structures tubulaires ; cependant, cette solution n'est adaptée
que pour des formes cylindriques sans angles marqués, de type sacs de jute.
[0012] Ainsi, pour la plupart des formes tridimensionnelles à parois bidimensionnelles,
les structures sont de fait réalisées à plat, parfois par une mécanique Jacquard,
puis déployées pour devenir volumiques. Cette obtention nécessite alors une couture
de mise en forme.
[0013] Par exemple dans le domaine aéronautique, des structures composites sont développées
pour remplacer des éléments habituellement métalliques des structures caissonnées
(connues également sous la dénomination
« box »). Cependant, pour les jonctions, des « coins de malle » (ou «
corner fittings ») sont nécessaires, dont la géométrie semble simple : un coin de malle classique
10, illustré en figure 2A, comprend par exemple trois parois bidimensionnelles 12,
14, 16, sensiblement planes, formant un angle trièdre trirectangle (de type « demi-cube
») au niveau d'un coin 18. Une préforme textile de renfort de cette structure 10 ne
peut cependant être réalisée sur les machines existantes qu'à partir d'une version
« à plat » des parois, illustrée en figure 2B, et par l'intermédiaire d'une couture
entre au moins deux faces.
[0014] Or une couture est un élément rapporté, plus ou moins fragile, qui pose des problèmes
de tenue mécanique inadaptés en aéronautique. De plus, la continuité des fibres selon
les différents plans n'étant pas assurée, la fonction de renfort n'est pas totalement
réalisée. De fait, les coins de malle, même pour des structures caissonnées composites,
sont fabriqués par un support métallique.
[0015] Un procédé de tissage permettant d'obtenir des structures tridimensionnelles selon
le préambule de la revendication 1 est connu de
JP 06264325 A. Un pli élementaire selon le préambule de la revendication 10 est connu de
WO 2007/055877 A2 - document selon l'article 54(3) CBE.
EXPOSÉ DE L'INVENTION
[0016] Un des objets de l'invention vise à pallier cet inconvénient des procédés de tissage
existants et à permettre la production de pièces monoblocs tissées comprenant un angle
trièdre au moins. L'invention a aussi pour objet un procédé tel que revendiqué en
revendication 1. En particulier, une structure de type pli de renfort pour coin de
malle, qui est de géométrie proche des ferrures métalliques à trois plans orthogonaux
ou plus existantes, est réalisée : la continuité des fibres textiles de renfort entre
deux plans adjacents y est assurée.
[0017] Contrairement à l'usage en tissage, selon l'invention, une duite peut servir à la
fois de fil de trame et de fil de chaîne. Cette nouvelle technique de tissage permet
d'assurer la continuité des fils de chaîne et la continuité des fils de trame entre
les différentes faces constituant le pli tridimensionnel.
[0018] Selon l'invention, une fois la première face tissée, le tissage se fera simultanément
sur deux nappes, créées respectivement par les fils de chaîne primaires et les fils
de chaîne secondaires, selon une insertion non rectiligne du fil de trame : les fils
travaillant initialement en trame (fils insérés) travaillent ensuite en chaîne (fils
formant la foule).
[0019] Sous un de ses aspects, l'invention concerne ainsi un procédé de tissage d'un objet
dont la forme tridimensionnelle est obtenue par agencement de parois surfaciques comprenant
un coin fermé, c'est-à-dire une forme extraite d'un hexaèdre, le procédé permettant
une continuité des fils de tissage entre les parois et au niveau du coin.
[0020] Selon l'invention, une première face de la structure extraite d'un hexaèdre à tisser
est choisie pour être tissée initialement, et la nappe de fils de chaîne correspondante
est mise en place, le tissage étant réalisé comme usuel, à l'exception du fait que
les fils de trame insérés sont prolongés sur un côté de la nappe, voire des deux côtés,
afin de former des nappes de fils qui serviront de fils de chaîne secondaires.
[0021] Une fois la première face tissée, le tissage sera effectué sur la nappe initiale
et sur la(les) nappe(s) secondaire(s), avec changement de direction de la duite pour
former un(des) angle(s). La duite sera ainsi insérée selon deux, trois ou quatre côtés
de la première face. Parallèlement au passage de la duite, il y a décalage de la première
face par rapport au plan formé par les nappes de fils de chaîne, par exemple abaissement
par poussée sur une surface proche des arêtes, de préférence perpendiculaire à ce
plan pour une structure issue d'un parallélépipède rectangle. Le décalage est effectué
à chaque fois qu'une duite a fait un « parcours » complet autour de la première face,
avec éventuel décalage dès la fin de tissage de celle-ci.
[0022] Les tissages et décalages peuvent être faits selon toutes orientation et armure,
et notamment avec une armure toile à angle droit, avec décalage vertical, en particulier
si un angle trièdre est choisi, de façon à tisser un angle trièdre trirectangle avec
continuité de fils. De préférence, le fil de trame est continu pour le tissage de
l'objet entier.
[0023] Sous un autre aspect, l'invention concerne un pli élémentaire réalisé par le procédé
précédent, tel que revendiqué en revendication indépendante 10.
[0024] Plus généralement, l'invention a trait à un pli élémentaire tissé comprenant au moins
trois faces reliées entre elles par des arêtes pour former un coin fermé, et dont
les trames de tissage sont continues dans les faces et au niveau des arêtes, de préférence
parallèles aux arêtes et le fil de trame est continu pour le tissage de l'objet entier.
[0025] Le pli selon l'invention peut être un angle trièdre trirectangle, et notamment servir
de textile de renfort pour la fabrication d'un coin de malle composite après injection
de résine ; il peut aussi s'agir d'un demi parallélépipède, dont la découpe peut par
exemple générer un angle trièdre servant de renfort pour un coin de malle. L'invention
est également relative à un tel coin de malle.
BRÈVE DESCRIPTION DES DESSINS
[0026] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront plus clairement
à la lecture de la description suivante et en référence aux dessins annexés, donnés
à titre uniquement illustratif et nullement limitatifs.
La figure 1, déjà décrite, illustre schématiquement un procédé de tissage classique.
Les figures 2A et 2B représentent un coin de malle en forme et en version aplatie,
éclatée.
Les figures 3A à 3E montrent les étapes d'un tissage selon un mode de réalisation
de l'invention.
Les figures 4A et 4B illustrent deux alternatives au tissage selon l'invention.
La figure 5 représente un autre objet obtenu par le tissage selon l'invention.
EXPOSÉ DÉTAILLÉ DE MODES DE RÉALISATION PARTICULIERS
[0027] Selon l'invention, il est possible de fabriquer un pli tissé en trois dimensions
avec continuité de fils entre chaque face adjacente du pli. Ceci permet notamment
la formation d'un ou plusieurs coins sans autre étape que le tissage.
[0028] Le procédé selon l'invention repose sur le décalage, pendant la phase de tissage,
de la pièce 2 déjà tissée par rapport à la nappe 2' de fils de chaîne ; de préférence,
le décalage est effectué dans une direction perpendiculaire à la nappe, avantageusement
vers le bas pour un tissage horizontal.
[0029] Dans un mode de réalisation préféré, le procédé selon l'invention concerne le tissage
d'un coin de malle 10 illustré en figure 2, c'est-à-dire d'un angle trièdre trirectangle
comprenant trois plans 12, 14, 16 orthogonaux reliés selon trois arêtes 10x, 10y,
10z, de longueurs respectives X, Y, Z, qui concourent en un point de jonction ou coin
18, formant un repère à trois axes x,y,z. A plat et par « éclatement » selon une arête
10z, cette forme correspond à une équerre comprenant trois parties 12, 14, 16 rectangles
correspondant aux trois faces de l'angle trièdre. Il est clair que d'autres angles
peuvent être choisis.
[0030] Afin de réaliser le tissage, l'une des trois faces est choisie pour être formée initialement
: une nappe 20 de fils de chaînes 22 est mise en place pour former cette partie de
l'équerre, par exemple la face 12 selon le plan x,y : la largeur X de la nappe 20
correspond à celle de l'une des arêtes 10x. Avantageusement, la nappe 20 est formée
d'un seul fil de chaîne 22 continu.
[0031] Le tissage est dans un premier temps réalisé pour former la première face 12 : figure
3A. Selon l'armure, et dans le cas illustré à angles droits, le fil de trame (« primaire
») 24 est inséré successivement au dessus et en dessous des fils de chaîne 22 ; ceci
est avantageusement réalisé par formation d'une foule adaptée.
[0032] Cependant, dès cette étape, la réalisation de l'une des deux autres faces 16 est
prévue. Ainsi, au lieu d'arrêter les fils de trame 24 utilisés pour former la première
face 12 au niveau des bords de la nappe 20, ils se prolongent sur un côté d'une longueur
d supérieure à celle de l'arête 10z reliant les autres faces 14, 16 ; le prolongement
des fils de trame 24 est couplé à un cadre 26 qui permet de les maintenir en position.
Avantageusement, le même fil de trame 24 sert pour le tissage de toute la première
face 12, et les fils de trame 24 sont couplés au cadre 26 par l'intermédiaire de crochets
28 dont ils font le tour.
[0033] On obtient ainsi une forme illustrée en figure 3B comprenant une première face tissée
12 à angle droit sur un plan x,y, entourée des fils de chaîne 22 orientés selon l'axe
x et d'une longueur prédéterminée, et prolongée sur un deuxième côté sur une longueur
d par des fils de trame 24 orientés selon l'axe y, orthogonaux aux fils de chaîne
22. Avantageusement, le même fil de trame 24 est utilisé, et il y a continuité au
niveau de chacune des extrémités, c'est-à-dire au niveau du cadre 26 et du bord libre
de la face 12 opposé à la future arête 10y.
[0034] Les deux autres faces 14, 16 sont alors tissées en même temps : les fils de trame
« primaires » 24, qui forment une deuxième nappe 30 correspondant à la deuxième partie
16 de l'équerre, sont désormais considérés comme fils de chaîne « secondaires » :
un tissage par une duite « secondaire » sera réalisé sur cette nappe 30, en même temps
que sur la nappe 20 de fils de chaîne « primaires » 22.
[0035] Pour former le coin 18 et l'arête 10z « en relief », il y a parallèlement au tissage
des deux autres faces 14, 16 un décalage de la première face 12 par rapport au plan
x,y des nappes 20, 30. Avantageusement, cette étape est réalisée par poussée sur une
surface couvrant au moins le bord des arêtes 10x, 10y de la première face 12 et de
préférence toute sa surface. La profondeur d'abaissement est fonction de la réduction
de l'armure (c'est-à-dire du nombre de fils par cm), par exemple ¼ cm pour une réduction
de 4 fils/cm. Ceci permet un placement optimisé des fils travaillant dans la direction
z lors du tissage.
[0036] Le décalage comprend ainsi une composante orthogonale au plan x,y de la première
face 12 et des nappes 20, 30, et il peut être effectué avant le passage de la duite
secondaire ou une fois celle-ci passée. Par exemple, tel qu'illustré en figure 3C,
dans un premier temps, la duite secondaire 32 est insérée dans une foule formée dans
une des deux nappes 20, 30, à savoir ici entre les fils de chaîne primaire 22, dans
une direction où elle arrive au niveau du coin 18 entre les deux. De préférence, le
même fil de trame 32 continu avec le fil 24 utilisé pour réaliser la face 12 est utilisé.
Il est possible, bien que non obligatoire, de tasser la duite 32 une fois passée sur
cette deuxième face 14.
[0037] Comme une continuité entre les deux faces 14, 16 du pli est souhaitée au niveau de
l'arête 10z et du coin 18, le fil de trame 32 est d'une longueur résiduelle après
ce premier passage suffisante pour former la deuxième duite. En effet, le fil de trame
32 est ensuite entrecroisé avec l'autre nappe 30 qui se trouve à angle défini de la
précédente. Ici encore, éventuellement, il pourrait y avoir tassage de la duite 32
sur la face déjà tissée 12.
[0038] On procède alors à un abaissement de la première face 12 selon l'axe z ; dans le
cadre représenté et pour former un angle trièdre trirectangle, seule une composante
selon l'axe z est prévue, mais ceci peut bien entendu être modifié. Parallèlement,
un tassage de la duite 32 est effectué ; c'est pourquoi les deux tassages précédents
sont effectués uniquement en cas de besoin : il est de fait préférable de tasser la
duite 32 quand elle a passé les deux nappes 20, 30 afin d'optimiser la régularité
des fils, et une fois le décalage en hauteur effectué pour parfaire la mise en forme.
[0039] On obtient ainsi (figure 3D) une forme comprenant une première face 12 et un fil
tissé 32 avec un angle défini au dessus d'un des fils 22, 24 de la première face 12
; deux arêtes 10x, 10y sont ainsi formées. De plus, le coin 18 est fermé, le fil 32
en surplomb étant continu : une ébauche de troisième arête 10z est formée.
[0040] Le procédé est réitéré, avec à chaque fois abaissement de la première face de l'épaisseur
de la réduction de la chaîne, pour obtenir un angle trièdre trirectangle.
[0041] Il est à noter que selon une alternative, on procède à un décalage en hauteur, ou
abaissement, de la première face tissée 12 avant passage de la duite secondaire 32
: par exemple, un moyen de poussée est positionné sur la face 12 à la fin de son tissage,
au niveau de l'étape représentée en figure 3B, décalant la face 12 des nappes 20,
30 d'une hauteur correspondant à la réduction de l'armure, puis on passe la duite
secondaire 32 dans les nappes 20, 30 en surplomb, et alors on la tasse. Ce mode de
réalisation peut être préféré selon le mode de formation de la foule et l'angle prédéfini
au niveau des arêtes.
[0042] On obtient ainsi après découpe appropriée un pli élémentaire 40, représenté en figure
3E, dans lequel trois faces orthogonales 42, 44, 46 l'une à l'autre sont reliées au
niveau de trois arêtes 40x, 40y, 40z concourant en un coin 48 sont tissées, la trame
de tissage 50 étant parallèle aux arêtes 40x, 40y, 40z et les fils de la trame 50
étant continus entre les faces 42, 44, 46.
[0043] Dans le procédé selon l'invention, il serait possible de fermer trois ou quatre angles,
en continuant le tissage sur la nappe 20' de fils de chaîne primaires (figure 4A)
de l'autre côté de la face 12 ; il est possible également de créer une deuxième nappe
30' de fils de chaîne secondaires en vis-à-vis de la précédente 30 (figure 4B) par
rapport à la nappe initiale 20.
[0044] Si quatre angles sont formés (figure 3G), il est possible d'en laisser un 18' ouvert,
en faisant revenir la duite 32' sur elle-même une fois les quatre faces passées, ou
de fermer également ce coin 18' en laissant la duite poursuivre dans le même sens.
[0045] En particulier, il est possible de réaliser une structure 60 comprenant une base
62 et trois faces 64, 66, 68 orthogonales continues. Ceci est particulièrement avantageux
pour la réalisation de coins de malle 10 : la structure 60 formée est ensuite coupée
en deux parallèlement aux deux faces opposées 64, 68 de façon à former deux angles
trièdres 70, 70' : voir figure 5. La même option s'offre pour un demi parallélépipède
à quatre faces et une base.
[0046] Bien que décrit avec un angle trièdre trirectangle, d'autres possibilités sont envisageables.
En particulier, il est possible de décaler la première face 12 de façon oblique, pour
former des faces 12, 14, 16 non orthogonales entre elles, par exemple pour former
une pyramide d'angle aigu. Il est possible également de ne pas réaliser un tissage
à angles droits sur la première face 12.
[0047] Selon l'utilisation du coin 40 ainsi formé, en particulier dans le cas de l'utilisation
de fils en carbone permettant de renforcer des structures composites, il est préférable
que le fil de trame 24, 32 soit continu du début du procédé de tissage à la fin. Avantageusement,
l'insertion de la duite est mécanisée, avec la présence d'un système d'insertion comprenant
une navette, ou un système basé sur elle, afin d'assurer la continuité du fil.
[0048] De même, il est préférable que le peigne de tassage de chaque duite soit unitaire
pour les différentes faces, de façon à procéder une fois l'ensemble de l'angle réalisé.
Ainsi, l'orientation parallèle des fils de trame par rapport à la première face est
optimisée.
[0049] Grâce au procédé selon l'invention, un pli élémentaire 40 pour coin de malle 10 selon
la figure 2 a été fabriqué, dans lequel les dimensions sont de l'ordre de 400 x 220
x 200 mm, avec un fil carbone comprenant 6000, 12000 et 24000 filaments
[0050] Plus généralement, par le procédé selon l'invention, on obtient un coin, ou plusieurs,
dont le fil peut être continu, grâce à une insertion non rectiligne. Ceci est particulièrement
avantageux car les machines tridimensionnelles existantes ne fabriquent que des formes
« volumiques » (cubique, cylindrique) ou profilées (T, H, E,...) : ici, il s'agit
de fabriquer une forme tridimensionnelle à parois bidimensionnelles. De plus, ce système
répond aux besoins en terme de continuité de fil. Par ailleurs, le mouvement selon
l'axe z permet d'épouser les formes du pli tridimensionnel, ce qui facilite grandement
sa fabrication pendant sa phase de tissage.
1. Procédé de tissage permettant d'obtenir des structures tridimensionnelles (40) à parois
bidimensionnelles comprenant une première face (42), une deuxième face (44) et une
troisième face (46) reliées entre elles par trois arêtes (40x, 40y, 40z) concourant
en un coin (48) et dans lesquelles les fils de la trame de tissage (50) sont continus
entre les faces (42, 44, 46) et le fil de trame est contenu pour le tissage de l'objet
entier, comprenant les étapes de :
a. mise en place d'une nappe de fil de chaîne (20) destinée au tissage de la première
face (42),
b. tissage de la nappe (20) par des fils de trame primaire (24) pour former la première
face (12), les fils de trame (24) étant prolongés sur un bord de la première face
(12) de façon à former une nappe (30) de fils de chaîne secondaires (24) pour la deuxième
face (46),
c. une fois la première face tissée, insertion d'un fil de trame secondaire (32) dans
la nappe (20) de fils de chaîne primaires (22) et dans la nappe (30) de fils de chaîne
secondaires (24), dans cet ordre ou dans l'ordre inverse, de façon à obtenir un fil
continu (32) formant un angle (48) autour de la première face (12), caractérisé en ce que le procédé comprend les étapes de :
d. décalage dans une direction comprenant une composante (z) normale aux nappes (20,
30) de la première face (12) d'une distance supérieure ou égale à l'épaisseur de tissu
(12) formée par le fil de trame secondaire (32),
e. réitération des deux dernières étapes (c, d) pour former les deuxième et troisième
faces.
2. Procédé selon la revendication 1 comprenant, une fois la première face (12) tissée
et préalablement à l'insertion du fil de trame secondaire (32) formant un angle (18),
le décalage dans une direction comprenant une composante (z) normale aux nappes (20,
30) de la première face (12) d'une distance supérieure ou égale à l'épaisseur de tissu
(12) formée par le fil de trame secondaire (32).
3. Procédé selon l'une des revendications 1 à 2 dans lequel la structure (60) comprend
une quatrième face et un deuxième coin, et dans lequel, lors de la troisième étape
c., le fil de trame secondaire (32) forme les deux coins, en étant inséré dans la
nappe de fils de chaîne primaires (20), puis dans la nappe de fils de chaîne secondaires
(30), puis dans la nappe de fils de chaîne primaires (20') de l'autre côté de la première
face (12).
4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3 dans lequel la structure (60) comprend
une face supplémentaire et un coin supplémentaire, comprenant, lors de la deuxième
étape b., en outre le prolongement des fils de trame secondaires (24) sur l'autre
côté de la première face (12) et dans lequel, lors de la troisième étape c., le fil
de trame secondaire (32) forme aussi le coin supplémentaire, en étant inséré dans
la nappe de fils de chaîne secondaires (30), puis dans la nappe de fils de chaîne
primaires (20), puis dans la nappe de fils de chaîne secondaires (30') de l'autre
côté de la première face (12).
5. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4 dans lequel le tissage de la première
face (12) est réalisé selon une armure à angles droits.
6. Procédé selon l'une des revendications 1 à 5 dans lequel le décalage de la première
face (42) par rapport aux nappes (20, 30) consiste en une poussée exercée au moins
au niveau des arêtes (10x, 10y) de la première face (12), et de préférence toute la
surface.
7. Procédé selon la revendication 6 dans lequel la poussée est exercée à angle droit
vers le bas par rapport au plan des nappes (20, 30).
8. Procédé selon l'une des revendications 1 à 7 dans lequel chaque fil de trame (24,
32) est continu.
9. Procédé selon la revendication 8 dans lequel le fil de trame primaire (24) est unitaire
avec le fil de trame secondaire (32), ainsi qu'avec le fil de chaîne (20).
10. Pli élémentaire (40) comprenant au moins trois faces (42 , 44, 46) solidarisées entre
elles par un bord de façon à former un coin (48) à trois arêtes (40x, 40y, 40z) adjacentes
dans lequel les trois faces (42, 44, 46) sont tissées et les fils de trame de tissage
(50) sont continus entre les trois faces et le fil de trame est continu pour le tissage
de l'objet entier, caractérisé en ce qu'il comprend en outre au moins une quatrième face, les fils étant continus entre les
quatre faces.
11. Coin de malle (10) comprenant un pli selon la revendication 10 et de la résine l'imprégnant.
1. Webverfahren, durch das dreidimensionale Strukturen (40) mit zweidimensionalen Wänden
erhalten werden können, die eine erste Seite (42), eine zweite Seite (44) und eine
dritte Seite (46) aufweisen, die untereinander durch drei, in einer Ecke (48) zusammenlaufende
Kanten (40x, 40y, 40z) verbunden sind, und in denen die Fäden des Webeinschusses (50)
zwischen den Seiten (42, 44, 46) durchgehend sind und der Schussfaden für das gesamte
Webobjekt durchgehend ist, wobei das Verfahren die folgenden Schritte umfasst:
a. Einrichten einer Kettfadenbahn (20) zum Weben der ersten Seite (42),
b. Verweben der Bahn (20) durch primäre Schussfäden (24), um die erste Seite (12)
zu bilden, wobei die Schussfäden (24) an einem Rand der ersten Seite (12) derart verlängert
werden, dass sie eine Bahn (30) von sekundären Kettfäden (24) für die zweite Seite
(46) bilden,
c. nachdem die erste Seite gewebt ist, Einführen eines sekundären Schussfadens (32)
in die Bahn (20) von primären Kettfäden (22) und in die Bahn (30) von sekundären Kettfäden
(24) in dieser Reihenfolge oder in der umgekehrten Reihenfolge derart, dass ein durchgehender
Faden (32) erhalten wird, der einen Winkel (48) um die erste Seite (12) bildet,
dadurch gekennzeichnet, dass das Verfahren die folgenden Schritte umfasst:
d. Verschieben der ersten Seite (12) in einer Richtung, die eine zu den Bahnen (20,
30) senkrechte Komponente (z) aufweist, um eine Strecke, die größer als die durch
den sekundären Schussfaden (32) gebildete Dicke des Gewebes (12) oder gleich dieser
ist,
e. Wiederholen der beiden letzten Schritte (c, d), um die zweite und die dritte Seite
auszubilden.
2. Verfahren nach Anspruch 1, umfassend, nachdem die erste Seite (12) gewebt ist und
vor der Einführung des einen Winkel (18) bildenden sekundären Schussfadens (32), das
Verschieben der ersten Seite (12) in einer Richtung, die eine zu den Bahnen (20, 30)
senkrechte Komponente (z) aufweist, um eine Strecke, die größer als die durch den
sekundären Schussfaden (32) gebildete Dicke des Gewebes (12) oder gleich dieser ist.
3. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 2, wobei die Struktur (60) eine vierte Seite
und eine zweite Ecke aufweist und wobei während dem dritten Schritt c. der sekundäre
Schussfaden (32) die zwei Ecken bildet, indem er in die Bahn von primären Kettfäden
(20), dann in die Bahn von sekundären Kettfäden (30), dann in die Bahn von primären
Kettfäden (20') der anderen Seite der ersten Seite (12) eingeführt wird.
4. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 3, wobei die Struktur (60) eine zusätzliche
Seite und eine zusätzliche Ecke aufweist, wobei das Verfahren während dem zweiten
Schritt b. ferner das Verlängern der sekundären Schlussfäden (24) an der anderen Seite
der ersten Seite (12) umfasst und wobei während dem dritten Schritt c. der sekundäre
Schussfaden (32) auch die zusätzliche Ecke bildet, indem er in die Bahn von sekundären
Kettfäden (30), dann in die Bahn von primären Kettfäden (20), dann in die Bahn von
sekundären Kettfäden (30') der andere Seite der ersten Seite (12) eingeführt wird.
5. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 4, wobei das Weben der ersten Seite (12)
nach einem Muster mit rechten Winkeln realisiert wird.
6. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 5, wobei das Verschieben der ersten Seite
(42) in Bezug auf die Bahnen (20, 30) aus einer Schubkraft besteht, die mindestens
auf der Ebene der Kanten (10x, 10y) der ersten Seite (12) und vorzugsweise der gesamten
Oberfläche ausgeübt wird.
7. Verfahren nach Anspruch 6, wobei die Schubkraft in rechtem Winkel nach unten im Bezug
auf die Ebene der Bahnen (20, 30) ausgeübt wird.
8. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 7, wobei jeder Schussfaden (24, 32) durchgehend
ist.
9. Verfahren nach Anspruch 8, wobei der primäre Schussfaden (24) einheitlich mit dem
sekundären Schussfaden (32) sowie mit dem Kettfaden (20) ist.
10. Lagenelement (40), das mindestens drei Seiten (42, 44, 46) aufweist, die durch einen
Rand derart miteinander verbunden sind, dass sie eine Ecke (48) mit drei angrenzenden
Kanten (40x, 40y, 40z) bilden, wobei die drei Seiten (42, 44, 46) gewebt sind und
die Fäden des Webschusses (50) zwischen den drei Seiten durchgehend sind und der Schussfaden
für das Weben des gesamten Objekts durchgehend ist, dadurch gekennzeichnet, dass es ferner mindestens eine vierte Seite aufweist, wobei die Fäden zwischen den vier
Seiten durchgehend sind.
11. Kofferecke (10) die eine Lage nach Anspruch 10 und ein diese tränkendes Harz umfasst.
1. A weaving process for making three-dimensional structures (40) with bidimensional
walls comprising a first face (42), a second face (44) and a third face (46) connected
to one another by three ridges (40x, 40y, 40z) joining together in a corner (48) and
in which the threads of the weaving weft (50) are continuous between the faces (42,
44, 46) and the weft thread is continuous for the weaving of the entire item, the
process comprising the stages of:
a. placing a warp thread web (20) intended for weaving of the first face (42),
b. weaving of the web (20) by threads of primary ply (24) to form the first face (12),
the weft threads (24) being prolonged on an edge of the first face (12) so as to form
a web (30) of secondary ply threads (24) for the second face (46),
c. once the first face is woven, insertion of a secondary ply thread (32) in the web
(20) of primary ply threads (22) and in the web (30) of secondary ply threads (24),
in this order or in the inverse order, so as to obtain a continuous thread(32) forming
an angle (48) about the first face (12), characterized by the fact that the process comprises the stages of:
d. offset in a direction comprising a component (z) normal for webs (20, 30) of the
first face (12) by a distance greater than or equal to the fabric thickness (12) formed
by the secondary ply thread (32),
e. repetition of the two latter stages (c, d) to form the second and third faces.
2. The process according to claim 1 comprising, once the first face (12) is woven and
prior to insertion of the secondary ply thread (32) forming an angle (18), offset
in a direction comprising a normal component (z) with webs (20, 30) of the first face
(12) by a distance greater than or equal to the fabric thickness (12) formed by the
secondary ply thread (32).
3. The process according to any one of claims 1 to 2 in which the structure (60) comprises
a fourth face and a second corner, and in which, during the third stage c., the secondary
ply thread (32) forms the two corners, by being inserted into the web of primary ply
threads (20), then into the web of secondary ply threads (30), then into the web of
primary ply threads (20') on the other side of the first face (12).
4. The process according to any one of claims 1 to 3 in which the structure (60) comprises
an additional face and an additional corner, further comprising, during the second
stage b., the extension of the secondary weft threads (24) on the other side of the
first face (12) and in which, during the third stage c., the secondary ply thread
(32) also forms the additional corner, by being inserted into the web of secondary
ply threads (30), then into the web of primary ply threads (20), then into the web
of secondary ply threads (30') on the other side of the first face (12).
5. The process according to any one of claims 1 to 4 in which weaving of the first face
(12) is carried out according to a right-angled weave.
6. The process according to any one of claims 1 to 5 in which the offset of the first
face (42) relative to the webs (20, 30) consists of a thrust exerted at least at the
level of the ridges (10x, 10y) of the first face (12), and preferably the whole surface.
7. The process according to claim 6 in which the thrust is exerted at a right-angled
downwards relative to the plane of the webs (20, 30).
8. The process according to claims 1 to 7 in which each weft thread (24, 32) is continuous.
9. The process according to claim 8 in which the thread of primary ply (24) is unitary
with the secondary ply thread (32), as well as with the warp thread (20).
10. An elementary fold (40) comprising at least three faces (42 , 44, 46) connected to
one another by an edge so as to form a corner (48) with three adjacent ridges (40x,
40y, 40z) in which the three faces (42, 44, 46) are woven and the weaving threads
(50) are continuous between the three faces and the weft thread is continuous for
the weaving of the entire item,
characterized by the fact that it comprises at least one fourth face, the threads being continuous
between the four faces.
11. A corner fitting (10) comprising a fold according to claim 10 and resin impregnating
it.