[0001] L'invention concerne les actionneurs électromécaniques miniatures de type MEMS (de
l'anglais Micro-Electro-Mechanical Systems, ou microsystèmes électromécaniques) réalisés
selon les technologies de micro-usinage inspirées de la fabrication des puces de circuits
intégrés électroniques.
[0002] Les actionneurs sont des éléments qui provoquent une action mécanique sous l'effet
de l'application d'une tension ou un courant électrique de commande. L'action mécanique
est un déplacement d'un élément mobile de l'actionneur. L'effet de ce déplacement
dépend du type d'actionneur considéré ; on s'intéressera principalement dans ce qui
suit aux interrupteurs électriques, c'est-à-dire que le déplacement de l'élément mobile
entraîne l'ouverture ou la fermeture d'un contact électrique ; mais on peut éventuellement
appliquer l'invention aussi à d'autres types d'actionneurs, tels que des interrupteurs
optiques dans lesquels le déplacement de l'élément mobile vient interrompre ou modifier
le chemin optique suivi par un faisceau lumineux.
[0003] On a déjà proposé des interrupteurs électriques de type MEMS qui sont actionnés par
une force électromagnétique produite par une petite bobine électrique intégrée dans
une partie fixe de l'interrupteur, la bobine agissant sur une partie magnétique portée
par l'élément mobile de l'actionneur. On a également proposé d'autres actionneurs
dont l'élément mobile est déplacé par une force électrostatique produite entre deux
armatures conductrices planes situées en regard l'une de l'autre, l'une formée sur
un substrat de l'actionneur, l'autre portée par l'élément mobile de l'actionneur.
Le brevet
US 7 071 431 décrit des interrupteurs qui fonctionnent sur ce principe. L'élément mobile est une
poutre encastrée en porte à faux, parallèle au substrat fixe. La force électrostatique
est exercée entre le substrat et la poutre et tend à attirer l'extrémité libre de
celle-ci vers le substrat. Un plot de contact électrique est porté par l'extrémité
de la poutre et vient en contact avec un ou plusieurs plots correspondants du substrat
lorsqu'une tension de commande suffisante est appliquée entre le substrat et la poutre.
Le document "
US 2002/145 493 A1" décrit un actionneur électromagnétique selon le préambule de la revendication 1.
[0004] Parmi les facteurs importants à prendre en considération dans la conception d'un
interrupteur électrique, il y a, entre autres :
- la force d'actionnement, nécessaire pour faire passer l'interrupteur d'un premier
état dans un autre ; cette force doit être suffisante pour que l'élément mobile puisse
passer d'une première position dans une deuxième position (et réciproquement) malgré
les forces de maintien (par exemple magnétiques) ou de rappel (par exemple l'élasticité
d'une poutre) qui peuvent s'exercer sur l'élément mobile lorsqu'il est dans la première
position ;
- la tension appliquée pour obtenir cette force : on souhaite qu'elle soit aussi faible
que possible, notamment pour être compatible avec les tensions d'alimentation usuelles
des circuits intégrés (quelques volts) ;
- la consommation de courant, inévitable pour obtenir ce passage d'un état vers un autre
état ; on souhaite une faible consommation ;
- la consommation de courant nécessaire pour maintenir l'interrupteur dans son état
; l'idéal de ce point de vue est un maintien sans aucune consommation de courant ;
- la force appliquée entre les contacts électriques lorsque l'interrupteur est fermé
: si elle est trop faible, le contact n'est pas bon et l'interrupteur ne peut laisser
passer qu'un courant très faible (ou alors c'est au détriment de sa durée de vie)
;
- la distance entre les contacts électriques lorsque l'interrupteur est dans un état
ouvert ; il faut qu'elle soit suffisante pour qu'il n'y ait pas de risque d'une conduction
parasite de courant entre les contacts dans l'état ouvert de l'interrupteur, mais
pas trop grande pour ne pas engendrer des déplacements trop importants de l'élément
mobile de l'interrupteur.
[0005] Tous ces paramètres sont interdépendants ; par exemple il y a un lien entre la force
d'actionnement et la tension de commande appliquée ; ou un lien entre la distance
entre les contacts dans l'état ouvert et la force d'actionnement nécessaire pour refermer
l'interrupteur.
[0006] Un but de l'invention est de proposer une solution permettant de trouver plus facilement
un bon compromis entre les facteurs qu'on vient de décrire.
[0007] Selon l'invention, on prévoit un actionneur électromécanique miniature à commande
électrostatique qui comprend un substrat fixe et un élément mobile articulé sur le
substrat de manière à permettre un déplacement d'une partie de l'élément mobile dans
une première direction choisie, une série de plaques conductrices parallèles sur l'élément
mobile, dont la hauteur s'étend dans la première direction et qui sont espacées régulièrement
dans une deuxième direction perpendiculaire à la première, et une autre série de plaques
conductrices parallèles sur le substrat fixe, les deux séries de plaques étant interdigitées
symétriquement l'une dans l'autre et en recouvrement mutuel sur une partie de leur
hauteur de manière qu'une tension électrique appliquée entre les deux séries produise
une force électrostatique ayant une composante selon la hauteur des plaques dans la
première direction, les plaques ayant des extrémités opposées dans une troisième direction
perpendiculaire aux deux premières,
caractérisé en ce que les extrémités opposées des plaques de l'une des séries sont solidaires mécaniquement
et électriquement de deux traverses d'extrémité qui viennent en regard des extrémités
opposées des plaques de l'autre série.
[0008] Les traverses sont de préférence solidaires des plaques de l'élément mobile. La première
série de plaques conductrices mobiles forme une électrode mobile interdigitée avec
la deuxième série de plaques qui forme une électrode fixe. Une tension de commande
est appliquée entre ces deux électrodes.
[0009] En d'autres mots, si on observe les plaques des deux séries coupées selon une section
dans un plan perpendiculaire à la direction de déplacement choisie, chaque plaque
de l'électrode fixe est entièrement entourée par un matériau conducteur qui comprend
deux plaques de l'électrode mobile ainsi que les parties de traverses qui les réunissent
à leurs deux extrémités opposées. On pourrait éventuellement prévoir l'inverse, à
savoir que chaque plaque mobile peut être entourée par deux plaques fixes solidaires
de deux traverses.
[0010] Les traverses sont de préférence micro-usinées dans le même matériau conducteur que
les plaques de la première série et forment un bloc homogène avec elles.
[0011] Les plaques conductrices sont de préférence planes ; leur longueur dans la troisième
direction est de préférence plus grande que leur hauteur dans la direction de déplacement.
Cette direction de déplacement (et donc la hauteur des plaques) est de préférence
perpendiculaire à la surface du substrat dans lequel sont usinées les électrodes fixe
et mobile. Les plaques fixes s'élèvent donc verticalement à partir de la surface du
substrat.
[0012] L'articulation de l'électrode mobile sur le substrat est de préférence usinée dans
le même matériau que les plaques fixes ou les plaques mobiles. Elle peut être constituée
par des bras de torsion autorisant une rotation des plaques dans leur propre plan,
donc autour d'un axe parallèle au substrat et perpendiculaire aux plaques, ou par
des bras ou des plaques de flexion encastrées dans le substrat et autorisant également
une rotation de l'électrode mobile dans le plan des plaques.
[0013] Les deux traverses d'extrémité qui relient entre elles les plaques d'une série sont
de préférence situées exactement à égale distance des deux extrémités opposées d'une
plaque de l'autre série, et cette distance est de préférence la même pour toutes les
plaques. L'application d'une tension de commande entre les électrodes fixes et mobiles
crée des forces dans le sens du déplacement souhaité, mais aussi des forces longitudinales
qui s'exercent entre une traverse reliant les plaques de la première série et les
extrémités de plaques de l'autre série. Ces dernières forces se compensent cependant
lorsque les deux traverses sont situées à la même distance des extrémités opposées
d'une même plaque.
[0014] Avec cette structure d'électrodes interdigitées terminées par des traverses on crée
des forces élevées dans la direction de déplacement choisie, en annulant partiellement
ou de préférence totalement les forces qui pourraient être générées dans une direction
perpendiculaire à la direction de déplacement choisie, forces qui engendreraient des
déformations des électrodes, voire un collage d'électrodes adjacentes.
[0015] De plus, les traverses rigidifient l'ensemble de plaques parallèles qu'elles relient
et rendent plus difficile leur déformation.
[0016] Dans un mode de réalisation, l'élément mobile de l'actionneur est agencé de manière
symétrique de part et d'autre de l'articulation, à la manière d'une bascule, et il
comporte deux électrodes mobiles solidaires l'une de l'autre (constituées chacune
par une série de plaques conductrices). Ces électrodes mobiles fonctionnent en opposition
de phase, c'est-à-dire qu'une tension de commande appliquée à une électrode mobile
tend à la rapprocher du substrat, ce qui éloigne l'autre, et réciproquement. Chaque
électrode mobile est associée à une électrode fixe respective avec laquelle elle est
interdigitée.
[0017] Pour constituer un interrupteur électrique, l'élément mobile peut porter un ou plusieurs
plots de contact électrique permettant d'établir une liaison électrique lorsque l'élément
mobile est déplacé dans une position correspondant à une fermeture d'interrupteur.
Par exemple, le plot porté par l'élément mobile vient court-circuiter deux conducteurs
portés par le substrat fixe lorsque l'extrémité libre de l'élément mobile se rapproche
du substrat sous l'effet de la force électrostatique.
[0018] L'interrupteur ainsi formé, peut, notamment dans le cas où il est constitué avec
des moyens d'actionnement symétriques, être associé à des moyens de maintien magnétique
qui permettent de conserver l'état atteint par l'interrupteur même après suppression
de la tension ou du courant de commande de basculement. Les moyens de maintien magnétique
comprennent par exemple un aimant permanent placé au-dessus de l'élément mobile et
une couche douce en matériau magnétique placée au-dessous de l'élément fixe. Ou alors
ils comprennent un ou plusieurs aimants permanents intégrés dans le substrat fixe
au-dessous de l'élément fixe et de l'élément mobile.
[0019] De préférence, une couche conductrice est formée sur le substrat au-dessous des plaques
constituant les électrodes mobiles, entre les plaques constituant les électrodes fixes
et au même potentiel que celles-ci, pour créer une force d'attraction électrostatique
supplémentaire attirant l'élément mobile vers le substrat.
[0020] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de
la description détaillée qui suit et qui est faite en référence aux dessins annexés
dans lesquels :
- la figure 1 représente une vue de dessus d'un actionneur selon l'invention, micro-usiné
à partir d'un substrat plan ;
- la figure 2 représente une coupe verticale, selon la ligne 1-1 de la figure 1, de
l'actionneur de la figure 1, dans un premier état ;
- la figure 3 représente une coupe de l'actionneur dans un deuxième état ;
- la figure 4 et la figure 5 représentent schématiquement les diverses forces qui s'exercent
entre les éléments fixes et les éléments mobiles de l'actionneur ;
- la figure 6 représente une réalisation d'une interrupteur à contacts symétriques et
à commande symétrique ;
- la figure 7 représente un interrupteur à maintien magnétique par aimant placé au-dessus
de la structure micro-usinée ;
- la figure 8 représente un interrupteur à maintien magnétique par aimants intégrés
au substrat de la structure micro-usinée ;
- la figure 9 décrit des étapes d'un procédé de fabrication de l'actionneur.
[0021] L'actionneur des figures 1 et 2 est un interrupteur électrique qui est formé sur
un substrat plan 10. La figure 2 représente l'interrupteur dans l'état ouvert. Le
substrat 10 peut être en matériau électriquement isolant ou en silicium, dans lequel
sont formées des couches conductrices, et/ou semiconductrices et/ou isolantes gravées
selon des motifs désirés à l'aide des techniques classiques de la microélectronique
(successions de dépôts de couches, gravures de ces couches, dopages, etc.).
[0022] Le substrat peut porter des plots de contact 12 et 14 pour permettre l'application
d'une tension de commande d'ouverture ou fermeture de l'interrupteur. Ces plots peuvent
servir de plots de soudure pour la soudure de fils de connexion reliant l'interrupteur
à des éléments de circuit extérieurs servant à commander l'interrupteur. Le substrat
10 peut également porter deux plots 16 et 18 qui constituent la sortie de l'interrupteur
: lorsque l'interrupteur est ouvert, ces plots sont isolés électriquement l'un de
l'autre ; lorsque l'interrupteur est fermé, ils sont reliés électriquement l'un à
l'autre ; ces plots 16 et 18 peuvent également servir de plots de soudure de fils
de connexion reliant l'interrupteur à des éléments de circuit extérieurs que l'interrupteur
est destiné à commander.
[0023] La partie mécanique de l'interrupteur comprend deux éléments, l'un fixe par rapport
au substrat, l'autre mobile par rapport au substrat. Ces deux éléments sont conducteurs
et servent respectivement d'électrode fixe et d'électrode mobile, la force d'actionnement
de l'interrupteur étant une force électrostatique rapprochant l'électrode mobile de
l'électrode fixe lorsqu'une tension de commande est appliquée entre ces électrodes.
L'électrode fixe est reliée électriquement au plot 12 et l'électrode mobile est reliée
électriquement au plot 14.
[0024] L'électrode mobile est reliée au substrat par une articulation ART autour de laquelle
elle pivote. Pour simplifier, on peut considérer que l'articulation est une articulation
à rotation simple située à une première extrémité de l'électrode mobile. L'axe de
rotation peut être considéré comme parallèle au plan du substrat (plan de la vue de
dessus de la figure 1) et perpendiculaire au plan de la coupe de la figure 2. Le sens
de rotation est indiqué par une flèche R et la rotation provoque un basculement de
l'électrode mobile de sorte que son extrémité libre, située à l'opposé de l'articulation,
se déplace dans une direction perpendiculaire au plan du substrat (direction représentée
par une flèche Z).
[0025] L'électrode fixe est constituée par une série de plaques conductrices parallèles
PF s'élevant à partir de la surface supérieure du substrat selon une hauteur qui est
orientée selon la direction Z ; l'électrode mobile est constituée par une série de
plaques conductrices parallèles PM intercalées symétriquement au milieu des intervalles
entre les plaques PF de l'électrode fixe. On a donc deux électrodes constituées par
une série de plaques conductrices parallèles interdigitées. Les électrodes sont espacées
selon une direction Y parallèle au plan du substrat.
[0026] Les plaques parallèles sont allongées dans une direction générale d'allongement X
qui est perpendiculaire aux directions Y et Z. Les plaques sont de préférence planes.
[0027] Les plaques PF et les plaques PM sont en recouvrement mutuel sur une partie de leur
hauteur, c'est-à-dire que le bas des plaques mobiles PM ne descend pas jusqu'en bas
des plaques fixes PF, et le haut des plaques fixes PF ne monte pas jusqu'en haut des
plaques mobiles PM.
[0028] Les plaques fixes PF sont toutes électriquement reliées entre elles et sont reliées
électriquement au plot 12 ; elles sont en pratiques usinées dans une même couche conductrice
; les plaques mobiles PM sont toutes reliées électriquement entre elles et sont reliées
électriquement au plot 14 ; elles sont usinées dans une autre couche conductrice.
[0029] Le détail des motifs de couches conductrices et isolantes permettant de faire les
liaisons entre les plaques et les plots 12 et 14 n'est pas représenté. Ces couches
sont formées dans une partie superficielle 20 du substrat. La liaison électrique entre
les plaques mobiles se fait à travers l'articulation ART. La liaison avec les plaques
fixes peut se faire par contact direct entre le bas des plaques et une couche conductrice
déposée sur le substrat.
[0030] L'électrode mobile comprend non seulement les plaques mobiles conductrices PM mais
aussi des traverses 22 et 24 situées aux extrémités opposées des plaques (opposées
par rapport à la direction générale d'allongement X). La traverse 22 est située à
proximité de l'articulation ART et est solidaire mécaniquement et électriquement de
toutes les extrémités proximales des plaques mobiles (extrémités proches de l'articulation)
; la traverse 24 est solidaire mécaniquement et électriquement de toutes les extrémités
distales (éloignées de l'articulation) des plaques mobiles. Les traverses s'étendent
sur toute la hauteur des plaques mobiles et sont formées dans la même couche qu'elles.
[0031] Par conséquent, si on observe la vue de dessus de la figure 1, on voit que chacune
des plaques fixes PF, sauf les deux plaques fixes en bout de série, est entièrement
entourée par un rectangle de matériau conducteur qui comprend deux plaques mobiles
PM et deux portions de traverses qui relient ces deux plaques mobiles à chacune de
leurs extrémités opposées. La figure 1 correspond à un cas où il y a N+1 plaques fixes
pour N plaques mobiles. On peut envisager l'inverse, c'est-à-dire N+1 plaques mobiles
pour N plaques fixes, et dans ce cas toutes les plaques fixes sont entourées par deux
plaques mobiles et les portions de traverse qui les relient.
[0032] De préférence, la distance qui sépare une extrémité d'une plaque fixe de la traverse
22 est rigoureusement égale à la distance qui sépare l'autre extrémité de cette plaque
fixe de la traverse 24 ; cette distance est de préférence constante sur toute la hauteur
de la plaque fixe et identique d'une plaque fixe à l'autre. Cette distance (dans la
direction X) est de préférence deux à trois fois plus grande que l'espacement uniforme
(dans la direction Y) entre n'importe quelle plaque conductrice fixe et les plaques
conductrices mobiles adjacentes.
[0033] L'articulation à rotation ART, qui permet au groupe de plaques conductrices PM formant
l'électrode mobile de tourner dans leur propre plan autour d'un axe parallèle au substrat,
comprend par exemple un pied d'ancrage rigide 40 solidaire du substrat, et des barres
de torsion 42, 44 horizontales, s'étendant dans la direction Y perpendiculaire au
plan des plaque parallèles ; ces barres de torsion 42, 44 relient le pied d'ancrage
40 et la traverse 22. Dans l'exemple représenté, la traverse 22 comporte une zone
évidée 46 dans laquelle sont situés le pied d'ancrage et les barres de torsion 42
et 44. Les barres de torsion pourraient aussi être situées à l'extérieur de l'électrode
mobile, de part et d'autre de celle-ci, plutôt que dans un évidement de la traverse
22. L'articulation pourrait être réalisée différemment, par exemple par une plaque
mince agissant en flexion, s'étendant perpendiculairement à la direction d'allongement
des plaques mobiles, sur toute la hauteur de celles-ci, cette plaque étant ancrée
à son pied au substrat le long d'une ligne d'encastrement selon la direction Y. La
minceur de cette plaque de flexion autoriserait une flexion autour de cette ligne
d'encastrement, ce qui équivaut à une rotation de l'ensemble des plaques mobiles dans
leur plan autour de cette ligne. Là aussi, la plaque de flexion peut être située dans
un évidement de la traverse 22 ou être située à l'extérieur de l'électrode et décomposée
en deux plaques situées de part et d'autre de l'électrode mobile.
[0034] Les traverses 22 et 24 sont de préférence usinées dans le même bloc de matériau conducteur
qui forme les plaques mobiles. Dans une réalisation, ce matériau est un matériau à
la fois conducteur et magnétique, tel que du nickel-fer 80/20.
[0035] L'application d'une tension de commande entre les plaques conductrices fixes et les
plaques mobiles exerce une force électrostatique ayant une composante dans la direction
Z, et cette force rapproche l'extrémité distale de l'électrode mobile du substrat
en s'opposant à la force de rappel créée par les bras de torsion ou la plaque de flexion
de l'articulation à rotation.
[0036] L'extrémité distale libre de l'électrode mobile porte un ou plusieurs plots de contact
servant à établir un contact électrique entre les plots 16 et 18 du substrat lorsque
la tension de commande appliquée a déplacé l'électrode mobile vers le substrat 10.
[0037] Par exemple, les plots 16 et 18 sont reliés chacun à un conducteur respectif 26,
28 formé sur le substrat ; les extrémités de ces conducteurs 26, 28 sont proches l'une
de l'autre mais séparées pour qu'il n'y ait pas de contact électrique direct entre
elles et donc pas de possibilité de passage de courant. Lorsque l'extrémité de l'électrode
mobile se rapproche du substrat, elle vient en contact à la fois avec les deux extrémités
de conducteurs 26 et 28 et les relie électriquement l'un à l'autre, établissant un
court-circuit entre les plots 16 et 18.
[0038] De préférence, un plot de contact conducteur 30 est formé sous la traverse 24 pour
faciliter cette mise en contact. Le plot est de préférence isolé des plaques conductrices
pour que l'établissement du contact ne mette pas les conducteurs 26 et 28 au potentiel
imposé à l'électrode mobile par la tension de commande.
[0039] A titre d'exemple, les électrodes fixes sont gravées dans une couche de silicium
polycristallin dopé, et les électrodes mobiles dans une couche de nickel-fer. L'épaisseur
d'une plaque fixe ou mobile est d'environ 5 micromètres, l'intervalle entre une plaque
fixe et une plaque mobile est de 1 à 2 micromètres, identique de chaque côté de la
plaque fixe et identique pour toutes les plaques fixes ; il y a entre 20 et 50 plaques
fixes et s'il y a N plaques fixes, il y a N+1 ou N-1 plaques mobiles interdigitées
avec les plaques fixes. La longueur des plaques peut être typiquement de 300 à 700
micromètres et l'amplitude de déplacement de l'extrémité libre de l'électrode mobile
peut être de 1 à 5 micromètres. L'espacement entre l'extrémité d'une plaque fixe et
la traverse 22 ou 24 peut être de préférence de 2 à 5 micromètres. La hauteur des
plaques peut être de 5 à 20 micromètres. La tension de commande continue est comprise
entre 1 volt et 10 volts. La force de contact obtenue peut être de l'ordre de 10
-4 newtons ; elle ne dépend pas de la hauteur des plaques ni de leur hauteur de recouvrement
mutuel, mais elle dépend (quadratiquement) de la tension appliquée, de la longueur
des plaques, de leur nombre, et de l'intervalle entre plaques fixes et plaques mobiles
; elle dépend aussi de la distance verticale entre les plaques mobiles et la couche
conductrice éventuellement présente entre les plaques fixes.
[0040] L'interrupteur est ouvert dans sa position de repos en l'absence de tension de commande
; le maintien dans la position fermée de l'interrupteur se fait en maintenant la tension
de commande, sans consommation de courant ; le retour en position ouverte se fait
en supprimant la tension de commande, la force de rappel de la plaque de flexion ou
des barres de torsion ramenant l'électrode mobile à sa position de repos écartée du
substrat.
[0041] De préférence, pour augmenter la force d'attraction entre les plaques fixes et les
plaques mobiles dans la direction verticale, on prévoit que les plaques fixes reposent
sur une couche conductrice continue 50 qui est reliée au même potentiel que les plaques
fixes. Cette couche est présente dans l'intervalle entre les plaques fixes et par
conséquent tend à attirer uniformément vers le bas toutes les plaques PM constituant
l'électrode mobile du fait que ces plaques sont situées juste au-dessus de cette couche.
[0042] Dans ce qui précède, on a considéré que l'électrode mobile établit un contact entre
deux conducteurs 26 et 28 formés sur le substrat lorsque l'extrémité de l'électrode
vient toucher le substrat. On pourrait aussi envisager que le contact se fasse entre
un plot 30 de l'électrode mobile et un seul contact 28 du substrat, pour établir une
connexion entre le plot 30 et le contact 28, à condition d'isoler le chemin de courant
ainsi établi du chemin d'application de la tension de commande. Le chemin de courant
du contact établi passe alors lui aussi par le pied d'ancrage et les barres de torsion
ou plaques de flexion, mais en restant séparé du chemin de courant de la tension de
commande.
[0043] La figure 4 et la figure 5 représentent schématiquement le détail des forces qui
s'exercent entre les plaques conductrices fixes PF et les plaques conductrices mobiles
PM (dans le cas où il y a N+1 plaques fixes pour N plaques mobiles, ce qui est préférable
pour symétriser les forces qui s'exercent sur les plaques mobiles). Les flèches représentent
ces forces, la convention étant que le sens de la flèche représente le sens de la
force d'attraction exercée sur une plaque mobile par un élément fixe.
[0044] La figure 4 représente, sous forme de schéma simplifié, une coupe transversale des
plaques conductrices, perpendiculaire à la coupe de la figure 2. Les forces horizontales
qui s'exercent entre les parties en recouvrement mutuel des plaques se compensent
toutes. Les forces qui s'exercent entre les parties qui ne sont pas en recouvrement
sont symétriques mais ont une résultante vers le bas. Enfin, une force verticale s'exerce
entre le bas des plaques mobiles et le conducteur 50 qui est situé entre les plaques
fixes et au même potentiel que ces dernières. Cette dernière force est plus importante
lorsque l'interrupteur est dans l'état fermé puisque les plaques mobiles se sont rapprochées
du substrat. Elle contribue donc à mieux assurer le maintien de l'interrupteur en
position fermée. Mais elle disparaît instantanément lorsque la tension de commande
est supprimée, et elle ne s'oppose donc pas au retour de l'interrupteur en position
ouverte sous l'effet des forces de rappel élastiques.
[0045] La figure 5 représente une coupe verticale simplifiée (parallèlement au plan des
plaques) dans laquelle on voit une plaque conductrice fixe PF et les traverses d'extrémité
22 et 24 qui relient les plaques mobiles. Les plaques mobiles ne sont pas représentées.
Outre la force verticale qui s'exerce entre les traverses et la couche conductrice
50, et les composantes verticales des forces qui s'exercent entre une traverse et
une extrémité de plaque fixe, on a des composantes horizontales de forces. Mais ces
composantes horizontales sont contrebalancées par des forces horizontales entre l'autre
extrémité de la plaque et l'autre traverse. Les plaques sont donc bien maintenues
dans leur plan et la résultante globale des forces reste bien verticale.
[0046] On remarquera qu'un avantage de la structure d'électrodes interdigitées avec recouvrement
partiel de la hauteur des plaques fixes et mobiles est le fait que la force d'actionnement
verticale créée entre les plaques mobiles et fixes est élevée et ne dépend pas de
l'inclinaison de l'électrode mobile dès lors que le bas des plaques conductrices mobiles
reste entre les plaques fixes et le haut des plaques fixes reste entre les plaques
mobiles.
[0047] L'actionneur représenté sur les figures 1 à 3 ne fonctionne pas avec une commande
symétrique en ce sens que le basculement est obtenu à partir d'une position de rappel
neutre vers une position active par l'application d'une tension de commande, et retour
à la position de commande grâce aux forces de rappel élastique de l'articulation lorsque
la tension de commande est annulée.
[0048] On peut aussi réaliser un actionneur à commande symétrique ayant une première tension
de commande pour faire passer l'actionneur dans un premier état et une deuxième tension
de commande pour faire passer l'actionneur dans un autre état. Ceci peut être obtenu
en prévoyant deux couples d'électrodes fixes (plaques conductrices PF et PF') et mobiles
(plaques conductrices PM et PM'). La figure 6 représente une telle réalisation. Les
deux électrodes mobiles sont identiques et articulées de part et d'autre d'une même
articulation ART. Les deux électrodes mobiles sont solidaires l'une de l'autre de
sorte que le déplacement de l'une vers le bas entraîne le déplacement de l'autre vers
le haut. Une première tension de commande est appliquée entre l'électrode fixe et
l'électrode mobile d'un couple situé d'un côté de l'articulation et rapproche du substrat
l'extrémité distale de cette électrode mobile, éloignant du substrat l'extrémité distale
de l'autre électrode mobile. Une deuxième tension de commande peut être appliquée
entre l'électrode mobile et l'électrode fixe du deuxième couple, et rapproche du substrat
l'extrémité distale de la deuxième électrode mobile, éloignant la première électrode
mobile du substrat.
[0049] On a ainsi une commande symétrique. On peut s'en servir pour réaliser un interrupteur
double symétrique ayant un contact ouvert lorsque l'autre est fermé et réciproquement.
La figure 6 représente une telle structure d'interrupteur à commande symétrique et
à double contact symétrique. Des contacts 28', 30' correspondant aux références 28
et 30 de la première électrode mobile sont prévus à l'extrémité de la deuxième électrode
mobile. Les tensions de commande symétriques sont amenées par exemple aux deux électrodes
fixes par un plot 12 et aux deux électrodes mobiles par deux autres plots tels que
le plot 14 de la figure 1, un seul de ces deux plots recevant une tension de commande
à un moment donné. Les plots de commande ne sont pas représentés sur la figure 6.
[0050] Dans une réalisation particulière, on peut prévoir que l'actionneur à commande symétrique,
comprenant deux électrodes fixes et deux électrodes mobiles solidaires l'une de l'autre,
est à maintien magnétique. Le maintien magnétique peut être obtenu en prévoyant que
le matériau ou une partie du matériau des électrodes mobiles est magnétique, avec
un aimant situé au-dessus ou au-dessous du substrat, qui maintient le groupe d'électrodes
mobiles du côté où il a basculé. L'aimant produit un champ magnétique vertical et
le sens d'aimantation de la couche magnétique de l'élément mobile dépend de l'inclinaison
(donc du sens de basculement) de l'élément mobile. Le champ magnétique maintient alors
de manière stable l'interrupteur dans sa position de basculement. On peut couper la
tension de commande après basculement, sans que cette coupure ramène les électrodes
mobiles dans leur position de repos, à la condition bien sûr que la force d'aimantation
qui agit sur l'électrode mobile pour la maintenir dans le sens où elle est inclinée
soit supérieure à la force de rappel de l'articulation élastique. Avec un maintien
magnétique, la consommation d'énergie électrique dans un état stable est rigoureusement
nulle. La force du contact électrique établi par l'interrupteur dépend de la force
d'aimantation. Il faut bien sûr trouver un compromis entre la force d'aimantation
en position de maintien et la force électrostatique nécessaire pour sortir d'une position
stable de l'interrupteur.
[0051] Pour une telle réalisation, le matériau conducteur qui constitue les plaques conductrices
des deux électrodes mobiles peut être réalisé en matériau magnétique tel que du fer-nickel
qui est à la fois magnétique et électriquement conducteur. Un revêtement des électrodes
mobiles conductrices par une couche magnétique peut aussi être suffisant. De plus,
pour que l'effet de maintien magnétique soit plus efficace, il est souhaitable de
prévoir une couche de matériau magnétique (appelée couche douce, de préférence en
FeNi), de l'autre côté de l'électrode mobile. Cette couche peut être déposée sur le
substrat 10 avant la formation des électrodes fixes et mobiles. L'aimant crée un champ
magnétique qui aimante l'électrode mobile préférentiellement dans le sens du côté
fermé, ce qui permet le maintien magnétique.
[0052] La figure 7 représente une structure avec un aimant permanent 60 placé au-dessus
des électrodes fixes et mobiles et une couche magnétique douce 102 en Fer-nickel déposée
sur le substrat 10 au-dessous de ces électrodes.
[0053] Au lieu d'un aimant placé au-dessus ou au-dessous de la structure avec une couche
magnétique douce renforçant son action, on peut prévoir que des aimants sont intégrés
directement dans le substrat. On sait déposer en couche mince des aimants à la surface
d'un substrat ou dans des puits creusés dans la surface du substrat. On donne à ces
aimants une aimantation d'orientation verticale. On peut par exemple prévoir un aimant
à chaque extrémité de l'électrode mobile, ou un unique aimant sous l'ensemble de l'électrode
mobile. Les aimants peuvent être en composé NdFeB (néodyme-fer-bore) ou en samarium
-cobalt et on peut atteindre des inductions rémanentes de l'ordre d'un dixième de
Tesla à un Tesla. Le dépôt se fait par électro-déposition ou pulvérisation cathodique.
Des dépôts de couches aimantées de 10 à 50 micromètres d'épaisseur sont techniquement
réalisables et permettent d'assurer un maintien magnétique suffisant. Ces couches
aimantées nécessitent un recuit à des températures d'environ 700°C, et on les réalisera
donc avant de former les empilements de couches constituant les électrodes fixes et
mobiles.
[0054] La figure 8 représente une structure à aimants intégrés, à deux aimants 62 et 62'
incorporés au substrat et placés respectivement à l'aplomb de l'extrémité des deux
électrodes mobiles.
[0055] L'avantage des aimants intégrés est que l'encombrement est plus faible car on peut
supprimer l'aimant 60 et les moyens de fixation de cet aimant sur la structure. De
plus on n'a plus besoin de prévoir une étape de formation d'une couche magnétique
douce (102, figure 7) sur le substrat. Enfin, le comportement en radiofréquence (pour
les applications en radiofréquence) est meilleur.
[0056] Toutes ces structures d'actionneurs simples ou doubles, à commande simple ou symétrique
peuvent être utilisées non seulement pour des interrupteurs électriques mais aussi
pour d'autres applications où un petit déplacement de la partie mobile (quelques micromètres)
est utile, notamment pour des interrupteurs optiques. Dans ce cas, l'électrode mobile
peut porter un miroir de renvoi placé sur le trajet d'un faisceau lumineux et qui
modifie ou interrompt le chemin optique de ce faisceau lumineux en fonction de l'état
de basculement de l'électrode mobile donc en fonction de l'angle que forme la surface
du miroir avec le plan du substrat.
[0057] Pour réaliser les plaques conductrices interdigitées selon l'invention, on peut par
exemple procéder de la manière suivante, dans le cas d'un actionneur à maintien magnétique
:
On part d'un substrat semiconducteur en silicium 100 (figure 9) et on dépose sur ce
substrat une couche magnétique mince 102 en nickel-fer qui servira à répartir le champ
magnétique de l'aimant qu'on placera ultérieurement au-dessus ou au-dessous du substrat.
[0058] On dépose ensuite et on grave des couches isolantes et conductrices 104 servant à
établir un motif d'interconnexion entre les plaques fixes et un plot de commande,
ainsi que la couche conductrice éventuellement présente entre les plaques fixes. Le
détail de ces couches n'est pas représenté. On dépose ensuite une couche de silicium
polycristallin 106 servant à fabriquer les plaques fixes. On recouvre l'ensemble d'une
couche d'oxyde de silicium 108 et d'une couche de résine 110 qu'on photograve pour
définir le motif de plaques conductrices fixes. Figure 9A.
[0059] On grave dans la couche d'oxyde 108 et dans la couche de silicium 106 le motif de
plaques parallèles conductrices fixes. Figure 9B.
[0060] On dépose une couche isolante 112 (dans le même matériau que la couche 108), qui
servira d'espaceur latéral entre les plaques mobiles et les plaques fixes et d'espaceur
vertical entre les plaques mobiles et le substrat. Le profil de cette couche comporte
des ouvertures entre les plaques parallèles conductrices fixes, ouvertures qui serviront
à recevoir le matériau des plaques conductrices mobiles. Figure 9C.
[0061] On dépose une fine couche de nickel 114 (0,1 micromètre) sur la couche 112 ; cette
couche de nickel constitue un germe de croissance (en anglais "seed layer") qui permettra
ultérieurement une croissance électrolytique de nickel-fer. Figure 9D.
[0062] On fait croître électrolytiquement une couche de nickel-fer (80%/20%) 116 d'environ
8 à 10 micromètres d'épaisseur qui vient remplir les ouvertures de la couche 112 pour
constituer les plaques conductrices mobiles entre les plaques fixes. Figure 9E.
[0063] On élimine localement la partie supérieure de cette couche pour ne garder que les
plaques conductrices parallèles et les traverses qui les relient ; les traverses ne
sont pas visibles sur la figure. On conserve les parties qui peuvent servir à l'articulation
de l'électrode mobile, et en particulier l'ancrage de l'articulation sur le substrat.
Figure 9F
[0064] Enfin, on élimine les couches d'oxyde de silicium 108 et 112 pour libérer les plaques
mobiles PM formées par la couche 116 ; on aboutit à deux séries de plaques conductrices
interdigitées à recouvrement mutuel partiel, dont l'une est solidaire du substrat
et l'autre est libre.
[0065] L'articulation la plus simple dans ce cas est constituée par une plaque de flexion
mince verticale, constituée en même temps que les plaques mobiles mais formée dans
une ouverture de la couche 112 pour venir en contact avec le substrat fixe.
[0066] Dans le cas où on veut former des aimants intégrés, on ne formera pas la couche magnétique
douce 102 mais on formera à la place les aimants intégrés. Les aimants intégrés sont
de préférence enfoncés dans le substrat pour affleurer sur sa surface.
[0067] Dans une première technique (électrodéposition) on peut graver des ouvertures dans
le substrat aux emplacements des aimants, déposer une électrode dans ces ouvertures,
et placer le substrat dans un bain électrolytique contenant les ions métalliques qui
constitueront l'aimant. On peut ainsi former notamment un composé magnétique CoPt
qui vient se déposer par voie électrolytique sur les électrodes placées au fond des
ouvertures. Un recuit assure une orientation cristalline verticale du matériau, ce
qui facilite l'aimantation permanente ultérieure dans le sens vertical.
[0068] Dans une deuxième technique (pulvérisation cathodique) on utilise la condensation
sur le substrat d'une phase vapeur des métaux composant la couche aimantée à réaliser,
notamment du NdFeB (néodyme, fer, bore). Le procédé de réalisation des aimants peut
comprendre les étapes suivantes : à partir d'une plaquette de silicium, on effectue
une étape de photolithographie pour définir dans le silicium des ouvertures aux emplacements
des aimants, sans enlever la résine de photolithographie ; puis on dépose une couche
de SiO
2 et une couche de tantale, et on enlève le tantale en dehors des ouvertures en enlevant
la résine de photolithographie sur laquelle le tantale repose ; le tantale sert de
couche barrière au fond des ouvertures ; on dépose un composé NdFeB, par exemple Nd
2Fe
14B par pulvérisation cathodique en plasma sous argon ; le dépôt peut être fait à 400°C,
produisant une couche amorphe de NdFeB et peut être suivi d'un recuit à 750°C assurant
une cristallisation du composé dans un sens vertical propre à faciliter l'aimantation
verticale.
1. Actionneur électromécanique miniature à commande électrostatique qui comprend un substrat
fixe (10) et un élément mobile articulé sur le substrat de manière à permettre un
déplacement d'une partie de l'élément mobile dans une première direction choisie (Z),
une série de plaques conductrices parallèles (PM) sur l'élément mobile, dont la hauteur
s'étend dans la première direction et qui sont espacées régulièrement dans une deuxième
direction perpendiculaire à la première, et une autre série de plaques conductrices
parallèles (PF) sur le substrat fixe, les deux séries de plaques étant interdigitées
symétriquement l'une dans l'autre et en recouvrement mutuel sur une partie de leur
hauteur de manière qu'une tension électrique de commande appliquée entre les deux
séries produise une force électrostatique ayant une composante selon la hauteur des
plaques dans la première direction, les plaques ayant des extrémités opposées dans
une troisième direction perpendiculaire aux deux premières, caractérisé en ce que les extrémités opposées des plaques de l'une des séries sont solidaires mécaniquement
et électriquement de deux traverses d'extrémité (22, 24) qui viennent en regard des
extrémités opposées des plaques de l'autre série.
2. Actionneur selon la revendication 1, caractérisé en ce que la série de plaques qui est solidaire des traverses est celle qui fait partie de
l'élément mobile.
3. Actionneur selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que les plaques sont planes et allongées dans la troisième direction.
4. Actionneur selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que la direction de déplacement est perpendiculaire à la surface du substrat.
5. Actionneur selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que les deux traverses d'extrémité solidaires d'une série de plaques sont situées exactement
à égale distance des deux extrémités opposées d'une plaque de l'autre série, et cette
distance est la même pour toutes les plaques de l'autre série.
6. Actionneur selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que l'élément mobile comporte une partie conductrice (30) pouvant ou non venir en contact
avec au moins un conducteur porté par le substrat fixe selon la tension de commande
appliquée à l'actionneur.
7. Actionneur selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que l'élément mobile de l'actionneur est agencé de manière symétrique de part et d'autre
d'une articulation de l'élément mobile, à la manière d'une bascule, et il comporte
deux séries de plaques conductrices mobiles interdigitées chacune avec une série respective
de plaques conductrices fixes, et des moyens pour appliquer une tension de commande
soit entre une première série de plaques conductrices mobiles et une première série
correspondante de plaques conductrices fixes, soit entre une deuxième série de plaques
conductrices mobiles et une deuxième série correspondante de plaques conductrices
fixes.
8. Actionneur selon la revendication 7, caractérisé en ce qu'il comporte deux contacts électriques symétriques ouverts ou fermés par l'application
d'une tension de commande, l'un étant ouvert lorsque l'autre est fermé et réciproquement.
9. Actionneur selon l'une des revendications 7 et 8, caractérisé en ce qu'il est pourvu de moyens de maintien magnétique de l'élément mobile en position stable,
comprenant un matériau magnétisable dans l'élément mobile et un aimant permanent associé
à l'élément fixe, l'aimant créant dans le matériau magnétisable un champ magnétique
dans un sens ou dans un autre en fonction de l'inclinaison de l'élément mobile par
rapport au substrat.
10. Actionneur selon la revendication 9, caractérisé en ce que l'aimant permanent (60) est placé au-dessus de l'élément mobile et une couche en
matériau magnétique (102) est placée au-dessous de l'élément fixe.
11. Actionneur selon la revendication 9, caractérisé en ce que l'aimant permanent est intégré au substrat fixe, au-dessous de l'élément fixe et
de l'élément mobile.
12. Actionneur selon l'une des revendications 1 à 11, caractérisé en ce qu'il comporte une couche conductrice continue formée sur le substrat entre les plaques
conductrices fixes et placée au même potentiel que ces plaques, pour créer une force
d'attraction électrostatique supplémentaire attirant les plaques conductrices de l'élément
mobile vers le substrat.
1. Elektromechanischer Miniaturstellantrieb mit elektrostatischer Steuerung, der Folgendes
umfasst: ein festes Substrat (10) und ein bewegliches Element, das so an das Substrat
angelenkt ist, dass ein Teil des beweglichen Elements in einer gewählten ersten Richtung
(Z) verschoben werden kann, eine Serie von parallelen leitenden Platten (PM) auf dem
beweglichen Element, deren Höhe in der ersten Richtung verläuft und die in einer zweiten
Richtung senkrecht zur ersten regelmäßig verteilt sind, und eine weitere Serie von
parallelen leitenden Platten (PF) auf dem festen Substrat, wobei die zwei Plattenserien
symmetrisch ineinander geschoben sind und sich gegenseitig auf einem Teil ihrer Höhe
verdecken, so dass eine zwischen die beiden Serien angelegte elektrische Steuerspannung
eine elektrostatische Kraft mit einer Komponente in der Höhe der Platten in der ersten
Richtung erzeugt, wobei die Platten gegenüberliegende Enden in einer dritten Richtung
senkrecht zu den zwei ersten haben, dadurch gekennzeichnet, dass die gegenüberliegenden Enden der Platten von einer der Serie mechanisch und elektrisch
mit zwei Endtraversen (22, 24) fest verbunden sind, die sich gegenüber den gegenüberliegenden
Enden der Platten der anderen Serie befinden.
2. Stellantrieb nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, dass die mit den Traversen fest verbundene Plattenserie diejenige ist, die einen Teil
des beweglichen Elements bildet.
3. Stellantrieb nach einem der Ansprüche 1 und 2, dadurch gekennzeichnet, dass die Platten eben und in der dritten Richtung langgestreckt sind.
4. Stellantrieb nach einem der Ansprüche 1 bis 3, dadurch gekennzeichnet, dass die Verschiebungsrichtung senkrecht zur Oberfläche des Substrats ist.
5. Stellantrieb nach einem der Ansprüche 1 bis 4, dadurch gekennzeichnet, dass sich die zwei mit einer Plattenserie fest verbundenen Endtraversen genau im gleichen
Abstand von zwei gegenüberliegenden Enden einer Platte der anderen Serie befinden,
wobei dieser Abstand für alle Platten der anderen Serie gleich ist.
6. Stellantrieb nach einem der Ansprüche 1 bis 5, dadurch gekennzeichnet, dass das bewegliche Element einen leitenden Teil (30) umfasst, der mit wenigstens einem
von dem festen Substrat getragenen Leiter gemäß der an den Stellantrieb angelegten
Steuerspannung in Kontakt kommen kann oder nicht.
7. Stellantrieb nach einem der Ansprüche 1 bis 6, dadurch gekennzeichnet, dass das bewegliche Element des Stellantriebs symmetrisch auf beiden Seiten eines Gelenks
des beweglichen Elements in der Art einer Wippe ausgestaltet ist und zwei Serien von
beweglichen leitenden, mit einer jeweiligen Serie von festen leitenden Platten ineinandergeschobenen
Platten und Mittel zum Anlegen einer Steuerspannung entweder zwischen einer ersten
Serie von beweglichen leitenden Platten und einer ersten entsprechenden Serie von
festen leitenden Platten oder zwischen einer zweiten Serie von beweglichen leitenden
Platten und einer zweiten entsprechenden Serie von festen leitenden Platten umfasst.
8. Stellantrieb nach Anspruch 7, dadurch gekennzeichnet, dass er zwei symmetrische elektrische Kontakte umfasst, die durch das Anlegen einer Steuerspannung
geöffnet oder geschlossen werden, wobei einer geöffnet wird, wenn der andere geschlossen
ist, und umgekehrt.
9. Stellantrieb nach einem der Ansprüche 7 und 8, dadurch gekennzeichnet, dass er mit magnetischen Mitteln zum Halten des beweglichen Elements in einer stabilen
Position versehen ist, umfassend ein magnetisierbares Material in dem beweglichen
Element, und einem mit dem festen Element assoziierten Permanentmagnet, wobei der
Magnet in dem magnetisierbaren Material ein magnetisches Feld in der einen oder anderen
Richtung in Abhängigkeit von der Neigung des beweglichen Elements in Bezug auf das
Substrat erzeugt.
10. Stellantrieb nach Anspruch 9, dadurch gekennzeichnet, dass der Permanentmagnet (60) über dem beweglichen Element platziert ist und eine Schicht
aus magnetischem Material (102) unterhalb des festen Elements platziert ist.
11. Stellantrieb nach Anspruch 9, dadurch gekennzeichnet, dass der Permanentmagnet mit dem festen Substrat unterhalb des festen Elements und des
beweglichen Elements integriert ist.
12. Stellantrieb nach einem der Ansprüche 1 bis 11, dadurch gekennzeichnet, dass er eine kontinuierliche leitende Schicht umfasst, die auf dem Substrat zwischen den
festen leitenden Platten gebildet und auf dasselbe Potential wie diese Platten gesetzt
ist, um eine ergänzende elektrostatische Anziehungskraft zu erzeugen, die die leitenden
Platten des beweglichen Elements zum Substrat hin anzieht.
1. An electrostatically controllable micro-electromechanical actuator comprising a stationary
substrate (10) and a movable element hinged on the substrate so that a part of the
movable element can move in a first chosen direction (Z), a set of parallel conducting
plates (PM) on the movable element, the height of which plates extends in the first
direction and which are regularly spaced in a second direction perpendicular to the
first, and another set of parallel conducting plates (PF) on the stationary substrate,
the two sets of plates being symmetrically interdigitated with each other and partially
overlapping heightwise so that a control voltage applied between the two sets produces
an electrostatic force having a component along the height of the plates in the first
direction, the plates having opposite ends in a third direction perpendicular to the
first two, characterized in that the opposite ends of the plates of one of the sets are electrically and mechanically
secured to the two end crosspieces (22, 24) which lie facing the opposite ends of
the plates of the other set.
2. The actuator as claimed in claim 1, characterized in that the set of plates secured to the crosspieces is the set belonging to the movable
element.
3. The actuator as claimed in either of claims 1 and 2, characterized in that the plates are planar and elongate in the third direction.
4. The actuator as claimed in one of claims 1 to 3, characterized in that the direction of movement is perpendicular to the surface of the substrate.
5. The actuator as claimed in one of claims 1 to 4, characterized in that the two secured end crosspieces of one set of plates are located at precisely the
same distance from the two opposite ends of a plate of the other set, and this distance
is the same for all the plates of the other set.
6. The actuator as claimed in one of claims 1 to 5, characterized in that the movable element comprises a conducting part (30) that may optionally make contact
with at least one conductor borne by the stationary substrate depending on the control
voltage applied to the actuator.
7. The actuator as claimed in one of claims 1 to 6, characterized in that the movable element of the actuator is arranged symmetrically on either side of a
hinge of the movable element, like a see-saw, and it comprises two sets of mobile
conducting plates each interdigitated with a respective set of stationary conducting
plates and means for applying a control voltage either between a first set of mobile
conducting plates and a corresponding first set of stationary conducting plates or
between a second set of mobile conducting plates and a corresponding second set of
stationary conducting plates.
8. The actuator as claimed in claim 7, characterized in that it comprises two symmetric electrical contacts opened or closed by applying a control
voltage, one being open when the other is closed and vice versa.
9. The actuator as claimed in either of claims 7 and 8, characterized in that it is provided with magnetic retention means for maintaining the movable element
in a stable position, comprising a magnetizable material in the movable element and
a permanent magnet associated with the stationary element, the magnet creating in
the magnetizable material a magnetic field in one direction or in another, depending
on the inclination of the movable element relative to the substrate.
10. The actuator as claimed in claim 9, characterized in that the permanent magnet (60) is placed above the movable element and a layer of magnetic
material (102) is placed beneath the stationary element.
11. The actuator as claimed in claim 9, characterized in that the permanent magnet is integrated into the stationary substrate, beneath the stationary
element and the movable element.
12. The actuator as claimed in one of claims 1 to 11, characterized in that it comprises, formed on the substrate between the stationary conducting plates, a
continuous conducting film held at the same voltage as these plates, creating a supplementary
electrostatic force of attraction that attracts the conducting plates of the movable
element toward the substrate.