[0001] La présente invention entre dans le domaine de la construction et du bâtiment, plus
particulièrement dans la réalisation d'un dallage à base de béton.
[0002] La présente invention trouvera une application préférentielle, mais aucunement limitative,
dans la réalisation d'un dallage armé non structurel.
[0003] Un dallage structurel sert à recevoir en face supérieure et supporter une structure,
tel un bâtiment. Pour des questions de résistance mécanique, un tel dallage structurel
intègre une armature métallique, généralement répartie uniformément sur la hauteur
dudit dallage et lui conférant son caractère structurel.
[0004] Un dallage non structurel ne reçoit quant à lui pas de structure, le bâtiment situé
supérieurement étant soutenu directement par le soubassement ou les fondations situées
sous et supportant aussi ledit dallage non structurel. Un tel dallage non structurel
est généralement dépourvu d'armature.
[0005] Un tel dallage non structurel est généralement prévu dans la construction de sol
de type industriel, par exemple dans le cas d'une plate-forme logistique ou d'un hangar.
Ces ouvrages requièrent une qualité de réalisation élevée en raison notamment de l'importance
des charges que le dallage est destiné à recevoir. En particulier, un tel dallage
doit résister au trafic d'engins de levage en fonction du type d'engin, de leur vitesse
de déplacement, de leur appui au sol, etc. Ces contraintes sont accentuées en ce que
ce type d'ouvrage industriel s'étend sur des grandes surfaces à faible épaisseur.
[0006] Toutefois, un dallage constitué uniquement de béton présente un inconvénient lié
au retrait du béton une fois le dallage coulé, lors de sa solidification. Ce retrait
peut entraîner la fissuration du dallage. Pour pallier ce problème, des joints dits
« de retrait » sont habituellement envisagés. En fonction de la superficie totale
du dallage, ces joints de retrait sont donc réalisés à intervalles sensiblement réguliers
et proches les uns des autres, délimitant alors un dallage d'environ 25 à 36 m
2. Pour ce faire, il est possible de provoquer une fissure dite droite lors d'une étape
de sciage dudit dallage, cette étape permettant de canaliser la fissure. Il a été
aussi prévu de remplir ces joints de retrait d'un matériau synthétique, tel un élastomère.
[0007] La présence de joints pose d'autres inconvénients toujours liés au retrait. Tout
d'abord, le retrait linéaire provoque l'ouverture du joint qui rend inefficace le
remplissage à l'élastomère en raison de la rupture du produit de remplissage ou le
décollement du bord des lèvres par rapport à sa limite d'élasticité.
[0008] Ensuite, le retrait différentiel se traduit par un soulèvement des bords des joints
de retrait en raison des différences d'hygrométrie entre la surface et la sous face
du dallage. Ce soulèvement est souvent maximum aux intersections des joints. On peu
alors observer un phénomène de cintrage et de pianotage qui s'accentue au fil du temps
par un tassement très localisé de la plateforme et de la sous face du dallage, notamment
au travers de la formation d'une cavité ou de vide sous les joints.
[0009] Dans ces deux cas, le béton se dégrade par épaufrure des lèvres des joints ou par
rupture du béton dans les angles soulevés. De plus, cette dégradation est accentuée
par le passage d'engins comme précédemment évoqués.
[0010] Il est donc nécessaire d'entretenir régulièrement les joints de retrait et les matériaux
qui le remplissent éventuellement, ce qui implique des frais supplémentaires ultérieurs
à la construction et ainsi difficiles à estimer à l'avance.
[0011] Pour réduire ces inconvénients, au béton constituant un tel dallage non structurel
sont ajoutées des fibres métalliques pour améliorer les caractéristiques mécaniques
du béton à la traction et par conséquent au retrait. Toutefois ce type de dallage
n'apporte pas entière satisfaction et il est toujours nécessaire de prévoir des joints
de retrait.
[0012] Pour améliorer les caractéristiques mécaniques d'un dallage non structurel, il a
été prévu d'y adjoindre une armature, à l'instar d'un dallage structurel, mais ayant
une autre fonctionnalité permettant de reprendre les retraits susmentionnés et de
limiter les joints en les espaçant davantage. Une telle structure permet aussi d'augmenter
la charge qu'un tel dallage non structurel est capable de supporter.
[0013] L'état de la technique décrit dans le document
DE 92 10 992 U1 une tentative pour résoudre ces problèmes au travers de l'insertion d'une armature
en partie inférieure et médiane de la dalle à couler. Cette disposition particulière
de l'armature est accompagnée de goujonage sous joint scié et pose toujours, même
amoindris, les inconvénients précités liés à la présence de joints.
[0014] De plus, dans le cas d'un dallage non structurel, le sol est apprêté en vue de le
recevoir et à le supporter.
[0015] De manière connue, lors de la construction d'un bâtiment ou d'une structure de type
dallage ou chaussée, le terrain est préparé afin d'assurer la bonne tenue de cette
construction. En particulier, le sol subit des modifications afin, d'une part, de
pouvoir recevoir ladite construction et, d'autre part, de rester stable pour toute
la durée de vie de cette construction.
[0016] Pour ce faire, de manière connue, sous ladite construction, directement sur le sol,
est réalisé un matelas de répartition. Un tel matelas est constitué d'une seule couche
en matériau compacté faisant office de support rigide et fixe dans le temps, absorbant
une partie des modifications du sol. Il permet, en outre, d'aplanir aussi la surface
du sol, en vue de la réalisation en face supérieure d'une construction. On notera
qu'entre la surface dudit matelas et la face inférieure de la construction, est généralement
disposée une couche de glissement, qui peut être réalisée en sable avec une couche
intermédiaire étanche sous forme d'un film plastique.
[0017] De plus, lorsque le sol présente des caractéristiques de déplacement dans le temps
(à savoir qu'il est constitué d'un matériau meuble ou compressible), il est alors
nécessaire d'opérer une amélioration de sol avant la réalisation dudit matelas. Les
techniques d'amélioration des sols consistent à modifier les caractéristiques d'un
sol par une action physique (vibrations par exemple) ou par l'inclusion dans le sol
ou le mélange au sol d'un matériau plus résistant. En particulier, une technique utilisée
consiste à réaliser des fondations supplémentaires dans le sol et sur lesquelles vont
reposer le matelas et la construction superposés.
[0018] A titre d'exemple, des colonnes ballastées peuvent être réalisées verticalement dans
le sol, espacées régulièrement de manière à former un réseau d'ancrages destiné à
augmenter la capacité portante du sol et/ou la résistance au cisaillement, diminuer
les tassements absolus et différentiels, ainsi que le temps de consolidation, tout
en s'affranchissant de la création d'éléments drainants.
[0019] De plus, de telles colonnes diminuent les risques induits par les phénomènes de liquéfaction
lors des séismes ou de vibrations importantes. En effet, les colonnes ballastées sont
constituées de matériaux granulaires, sans cohésion, mis en place par refoulement
dans le sol et compactées par passes successives. Une telle colonne ne comporte donc
aucun liant sur sa hauteur.
[0020] Une autre solution connue consiste en des pieux verticaux, constitués en matériau
lié, comme du béton armé.
[0021] Dans de telles configurations, il convient d'effectuer une étude géologique préalable
et précise pour définir les caractéristiques du sol. A partir de ces résultats, on
détermine l'épaisseur et le matériau du matelas de répartition, ainsi que la nécessité
de réaliser une amélioration de sol, et par conséquent, son matériau, sa profondeur
et sa densité.
[0022] De plus, ces calculs dépendent du type de construction prévue en partie supérieure
et de son utilisation. A titre d'exemple, un bâtiment d'habitation génère des contraintes
régulières totalement différentes d'un dallage industriel ou d'une chaussée.
[0023] En effet, les dallages industriels imposent de fortes contraintes verticales susceptibles
de déformer localement ou traverser le matelas de répartition pour directement agir
sur le sol qui risque de se tasser. De plus, le sol, en réaction inverse, crée des
contraintes verticales vers le haut susceptibles de traverser le matelas et détériorer
la construction supérieure. En somme, le matelas de répartition doit réduire les forces
et les efforts provenant de la construction et du sol, en les diffusant au sein de
son épaisseur.
[0024] L'armature d'un dallage non structurel a aussi pour rôle de reprendre les efforts
verticaux descendants, à savoir les forces appliquées, de façon régulière ou non,
sur le dallage et qui se propagent vers le bas, au travers dudit dallage, mais jusqu'à
son soubassement, à savoir son matelas de répartition et ses fondations. Ces efforts
sont quantifiés sous forme de moments verticaux descendants. En fonction de ces moments,
quantifiés de façon théorique, on détermine la nature et la quantité des fondations
à implanter, mais aussi l'épaisseur du matelas de répartition. Ensuite, ces moments
verticaux descendants servent de base pour calculer l'épaisseur du dallage, mais aussi
sa composition comme la quantité de fibres métalliques adjointes, ainsi que la densité
et la section de l'armature qu'il enferme.
[0025] Au final, les caractéristiques liées au dallage et à son soubassement sont uniquement
déterminées pour assurer la reprise de ces moments verticaux descendants, autorisant
l'ensemble ainsi constitué à supporter les charges devant s'appliquer en face supérieure
dudit dallage.
[0026] En d'autres termes, en fonction du type de sol et de la construction supérieure,
on détermine les dimensions et la répartition du renforcement de sol, puis de l'épaisseur
du matelas de répartition, puis enfin de l'épaisseur du dallage et de la section de
son armature.
[0027] Par ailleurs, les moments verticaux descendants présentent des valeurs différentes
selon la profondeur, toujours en fonction de l'emplacement desdits renforcements de
sol, en particulier lors d'inclusions en béton armé.
[0028] On calcule souvent ces moments verticaux descendants au niveau de la surface du dallage
et au niveau de sa face inférieure. On constate que les moments peuvent varier énormément,
causant des différences de tensions en face inférieure. En effet, si en face supérieure
le béton du dallage présente une résistance accrue à la compression, il n'en est pas
le cas en face inférieure où l'élongation peut être préjudiciable.
[0029] Pour un dallage structurel, la solution actuelle consiste donc à introduire une armature
en partie basse du dallage pour reprendre ces moments descendants inférieurs, tandis
qu'une armature en partie haute reprend les moments descendants supérieurs.
[0030] Toutefois, dans le cas d'un dallage non structurel, les solutions actuelles ne permettent
pas de compenser ces différences des moments descendants supérieurs et inférieurs,
sans adjonction d'une armature en partie basse dudit dallage.
[0031] De plus, les solutions imaginées en dallage non structurel intégrant une armature
en partie supérieure, ont pour but d'améliorer la résistance en surface du dallage,
en particulier de limiter son retrait, sans prendre en considération ces moments verticaux
descendants, qu'ils soient supérieurs ou inférieurs.
[0032] Dans ce contexte, un autre problème majeur réside dans le fait que les forces correspondant
aux moments verticaux descendants génèrent, aux niveaux du soubassement et des renforcements
de sol, des forces inverses correspondant à des moments verticaux ascendants. En particulier,
ces moments verticaux ascendants sont irréguliers, plus élevés aux niveaux des inclusions
pour renforcer le sol, formant alors des points durs, mais uniquement entre lesdites
inclusions.
[0033] Théoriquement, ces moments sont censés être repris par le matelas de répartition
et, dans le cas d'un dallage structurel, par une armature située en partie basse dudit
dallage. Toutefois, actuellement, pour un dallage non structurel, ces moments ascendants
ne sont purement et simplement pas pris en considération.
[0034] Les seules solutions utilisées actuellement consistent à renforcer le dallage non
structurel par l'adjonction d'une quantité de fibres, généralement métalliques, améliorant
sa résistance et la reprise des efforts des moments descendants supérieurs et inférieurs.
[0035] La présente invention a pour but de pallier les inconvénients de l'état de la technique,
en proposant d'utiliser autrement la résistance offerte par l'armature située en partie
supérieure d'un dallage non structurel, constitué d'un mélange de béton et de fibres.
[0036] En particulier, au cours de son développement, l'invention a permis de déterminer
dans quelle mesure une armature située en partie supérieure, dans le premier tiers
supérieur du dallage, notamment avec un minimum de 3 centimètres (cm) d'enrobage supérieur,
permet de reprendre une partie des moments descendants, non repris par les fibres.
[0037] En d'autres termes, l'armature en partie supérieure vient reprendre une différence
entre les moments supérieurs et inférieurs, lorsque lesdits moments supérieurs sont
plus grands que les moments inférieurs.
[0038] Ainsi, l'invention permet de déterminer la configuration d'un dallage pour un moment
total, avec uniquement une armature en partie supérieure qui vient relayer la résistance
offerte par l'adjonction de fibres.
[0039] Pour ce faire, la présente invention concerne un procédé de construction d'un dallage
non structurel, ce procédé consistant en ce que :
- on réalise une amélioration du sol destiné à recevoir ledit dallage ;
- on réalise supérieurement à ladite amélioration, un matelas de répartition ;
- on recouvre ledit matelas d'une couche de glissement ;
- on réalise un dallage non structurel sur ladite couche de glissement ;
- on positionne une unique armature en partie supérieure dudit dallage, dans le premier
tiers supérieur de son épaisseur ;
- on coule un béton adjoint de fibres sur toute la hauteur dudit dallage.
[0040] Un tel procédé se caractérise en ce qu'il consiste à :
- calculer les moments verticaux descendants supérieurs à la surface dudit dallage et
les moments verticaux descendants inférieurs en face inférieure dudit dallage, en
fonction de la charge appliquée sur ledit dallage ;
- déduire la différence entre les moments supérieurs et inférieurs calculés ;
- déterminer la section de l'unique armature en fonction de ladite différence et l'épaisseur
dudit dallage.
[0041] De plus, selon d'autres caractéristiques additionnelles, non limitatives, si le résultat
de ladite différence est positif, alors on dimensionne la section de ladite armature
de sorte qu'elle reprenne au moins la valeur de cette différence, jusqu'à un maximum
de la valeur desdits moments supérieurs.
[0042] Ladite armature peut être positionnée dans le premier tiers supérieur avec un enrobage
d'au moins trois centimètres.
[0043] Ladite section de l'armature peut être déterminée à un maximum de 5,03 cm
2.
[0044] L'épaisseur dudit dallage peut être déterminée entre 15, 18, 20 et 25 cm.
[0045] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront de la description
détaillée qui va suivre des modes de réalisation non limitatifs de l'invention, en
référence à la figure annexée, représentant schématiquement une vue en coupe verticale
d'une construction, montrant un sol renforcé surmonté d'un matelas de répartition
recevant un dallage intégrant une armature en partie supérieure, sur laquelle ont
été modélisées par des flèches les forces d'appui sur le dallage et leur répartition
dans le dallage, ainsi que les moments verticaux descendants.
[0046] La présente invention consiste en un procédé de construction d'un dallage 1 prévu
non structurel.
[0047] Un tel dallage 1 est destiné à être réalisé en partie supérieure d'un sol 2. Pour
ce faire, ce dernier est apprêté.
[0048] En particulier, on réalise une amélioration 3 dudit sol 2 destiné à recevoir ledit
dallage 1. Une telle amélioration 3 de sol peut consister en des colonnes ballastées
réalisées verticalement dans le sol 2, espacées régulièrement de manière à former
un réseau d'ancrages destiné à augmenter la capacité portante du sol et/ou la résistance
au cisaillement, diminuer les tassements absolus et différentiels, ainsi que le temps
de consolidation, tout en s'affranchissant de la création d'éléments drainants. Selon
un autre mode de réalisation, ladite amélioration 3 de sol 2 peut consister en des
pieux verticaux, constitués en matériau lié, comme du béton armé. Ces pieux sont répartis
aussi régulièrement.
[0049] On notera que l'amélioration 3 de sol est déterminée en fonction de la nature dudit
sol 2, mais aussi des contraintes théoriques qu'il devra supporter, à savoir les contraintes
que ledit dallage 1 devra supporter et transmettre audit sol 2.
[0050] Ensuite, on réalise supérieurement à ladite amélioration 3, un matelas de répartition
4. Ce dernier est constitué d'une ou plusieurs couches en matériau compacté, faisant
office de support rigide et fixe dans le temps, absorbant une partie des modifications
du sol 2. Il permet, en outre, d'aplanir aussi la surface du sol 2, en vue de la réalisation
en face supérieure dudit dallage 1.
[0051] On notera que le matelas de répartition 4 est déterminé en fonction de la nature
dudit sol 2 et de son amélioration 3, mais aussi des contraintes théoriques qu'il
devra supporter, à savoir les contraintes que ledit dallage 1 devra supporter et transmettre
audit matelas 4.
[0052] Enfin, on recouvre ledit matelas 4 d'une couche de glissement 5, notamment sous forme
d'un film plastifié.
[0053] Cet ensemble englobant l'amélioration 3 de sol 2, son matelas 4 et la couche de glissement
5 constitue le soubassement. Comme évoqué précédemment, les caractéristiques de ce
dernier sont déterminées par rapport à la charge que ledit dallage 1 devra recevoir.
[0054] Ensuite, on réalise un dallage 1 non structurel sur ladite couche de glissement 5.
[0055] Une caractéristique essentielle de la présente invention réside dans le fait de prendre
différemment en considération les forces appliquées sur le dallage 1 et leurs répercussions
sur les éléments inférieurs.
[0056] En référence à la figure, sur la partie gauche, a été modélisée sous forme d'une
flèche pleine, une force représentant un exemple de charge totale appliquée en surface
du dallage 1. On notera qu'une telle charge peut être, selon les cas, une charge uniformément
répartie (CUR), une charge ponctuelle (CP), voire une combinaison de ces deux charges.
[0057] Cette force se répartit au travers du dallage 1, sous forme de plusieurs forces complémentaires
7. Ces forces complémentaires sont descendantes, orientées dans le sens de ladite
force 6, mais aussi en divergeant de cette dernière. Ces forces complémentaires 7
traversent le dallage 1, ainsi que le matelas de répartition 4.
[0058] Lorsqu'elles se situent entre les améliorations 3 de sol, ces forces complémentaires
7 se propagent dans le sol 2. A l'inverse, si elles rencontrent lesdites améliorations
3 de sol, comme visible sur la figure et modélisées par des flèches en pointillées,
des forces inverses 8 sont générées de façon ascendante. En somme, aux niveaux des
améliorations 3, la force 6 appliquée en surface du dallage 1 est repoussée par lesdites
améliorations 3, mais pas entre ces améliorations 3.
[0059] Ce phénomène se traduit, en termes de moments, par le fait que le dallage 1 subit
alors un ploiement entre les améliorations 3 (alors que ces dernières offrent un support
lorsque la force 6 est appliquée en vis-à-vis). Ce ploiement est modélisé sur la partie
droite de la figure, montrant une courbure entre deux améliorations 3. On parle alors
de sollicitations supérieures (CMC) dues aux inclusions rigides des améliorations
3 de sol.
[0060] Comme évoqué précédemment, si en partie supérieure, ce ploiement est compensé par
la résistance à la compression du béton, ce n'est pas le cas en face inférieure du
dallage 1, subissant alors une élongation, susceptible de provoquer son déchirement.
[0061] Comme visible sur la figure, à droite, on constate que les moments verticaux descendants
supérieurs 9 et inférieurs 10 sont équivalents lorsque la force 6 est appliquée au
niveau, globalement dans l'alignement, des améliorations 3 de sol 2.
[0062] Par contre, les moments inférieurs 10 se trouvent être plus importants que les moments
supérieurs 9 lorsqu'ils sont situés entre les améliorations 3. Cette différence est
modélisée par la longueur plus grande de la flèche des moments inférieurs 10 par rapport
à la longueur de la flèche des moments supérieurs 9.
[0063] Une caractéristique essentielle de la présente invention réside dans le fait de quantifier
la différence de ces moments 9,10.
[0064] On notera que l'invention permet aussi de quantifier une différence inverse, à savoir
quand les moments supérieurs 9 sont supérieurs aux moments inférieurs 10.
[0065] Pour ce faire, le procédé selon l'invention consiste à calculer les moments verticaux
descendants supérieurs 9 à la surface dudit dallage 1 et les moments verticaux descendants
inférieurs 10 en face inférieure dudit dallage 1, en fonction de la charge appliquée
sur ledit dallage 1.
[0066] Puis, on déduit la différence entre les moments supérieurs 9 et inférieurs 10 calculés.
[0067] Ensuite, en lieu et place de positionner une armature en partie inférieure du dallage
1 pour reprendre les moments inférieurs 10, l'invention prévoit d'uniquement positionner
une armature 11 en partie supérieure dudit dallage 1.
[0068] En effet, dans une démarche inventive, il a été mis en évidence que, pour un dallage
1 non structurel, la fibre adjointe au béton pouvait reprendre la majeure partie des
moments, qu'ils soient supérieurs 9 ou inférieurs 10. Toutefois, au-delà d'une certaine
valeur, la quantité de fibre devient trop importante et il est actuellement nécessaire
de rajouter une armature inférieure, là où les moments inférieurs 10 sont plus importants
que les moments supérieurs 9.
[0069] Dès lors, un aspect inventif réside dans le fait de reprendre une partie des moments
par le biais d'une armature 11 située en partie supérieure du dallage 1, suppléant
la reprise octroyée par la fibre.
[0070] En particulier, de façon préférentielle, si le résultat de ladite différence est
positif, alors on dimensionne la section de ladite armature de sorte qu'elle reprenne
au moins la valeur de cette différence, jusqu'à un maximum de la valeur desdits moments
supérieurs.
[0071] En d'autres termes, si la valeur calculée des moments supérieurs (Msup) est supérieure
à celle des moments inférieurs (Minf), donc Msup > Minf alors la fibre du béton reprend
lesdits moments inférieurs et la valeur inférieure des moments supérieurs (ladite
valeur inférieure étant équivalente à la valeur supérieure). De plus, l'armature reprend
alors la valeur de cette différence positive entre les moments supérieurs et inférieurs.
[0072] A l'inverse, si la valeur calculée des moments supérieurs est inférieure à celle
des moments inférieurs, donc Msup < Minf, alors c'est la fibre seule qui reprend l'intégralité
des moments supérieurs et inférieurs.
[0073] Pour ce faire, on détermine la section d'une armature 11 en fonction de ladite différence
des moments 9,10.
[0074] On détermine aussi l'épaisseur dudit dallage 1.
[0075] Cette dernière peut être déterminée entre 15, 18, 20 et 25 cm.
[0076] Puis, on positionne ladite armature 11 en partie supérieure dudit dallage 1, dans
le premier tiers supérieur de son épaisseur.
[0077] Plus précisément, ladite armature 11 est positionnée dans le premier tiers supérieur
avec un enrobage d'au moins trois centimètres (cm). En d'autres termes, l'armature
11 est positionnée de sorte qu'une épaisseur d'au moins 3 cm vienne la recouvrir.
L'armature 11 se trouve alors en partie supérieure dudit dallage 1, mais sous au moins
3 cm de béton.
[0078] Enfin, on coule un béton adjoint de fibres sur toute la hauteur dudit dallage 1.
[0079] Ainsi, le béton fibré vient reprendre la majeure partie des moments 9,10 et l'armature
11 située en partie haute vient reprendre la différence desdits moments 9,10, en particulier
et préférentiellement quand la valeur des moments inférieurs 10 est plus grande que
la valeur des moments supérieurs 9, alors l'armature 11 vient reprendre la différence
entre ces valeurs.
[0080] Selon le mode préférentiel de réalisation, la section de l'armature 11 est déterminée
à un maximum de 5,03 cm
2 (centimètres carrés). En effet, au-delà de cette section, il a été constaté que pour
faciliter la mise en place, mais aussi améliorer la résistance du dallage 1, ainsi
que pour des raisons économiques, il est plus rentable d'introduire une seconde armature
en partie inférieure du dallage 1.
[0081] Les tests réalisés lors de la mise en oeuvre du procédé de construction d'un dallage
1 non structurel selon l'invention ont permis de mettre en évidence les résultats
suivants, à savoir, pour une section maximale de l'armature 11 de 5,03 cm
2 :
- une reprise maximale des moments de 16,30 kNm/m (kiloNewton-mètre par mètre) pour
un dallage 1 de 15 cm d'épaisseur ;
- une reprise maximale des moments de 20,37 kNm/m pour un dallage 1 de 18 cm d'épaisseur
;
- une reprise maximale des moments de 23,09 kNm/m pour un dallage 1 de 20 cm d'épaisseur
; et
- une reprise maximale des moments de 29,88 kNm/m pour un dallage 1 de 25 cm d'épaisseur.
[0082] Ces valeurs sont données à titre indicatif et ne sont aucunement limitatives.
[0083] Ainsi, lorsque Msup > M inf, l'armature positionnée en partie supérieure offre une
reprise des moments supérieurs à hauteur maximale en kNm/m. Ces valeurs susmentionnées
donnent ainsi des intervalles pour lesquels il est possible de choisir la hauteur
de dallage nécessaire, pour une armature de section de 5,03 cm
2.
[0084] Ainsi, le procédé de fabrication selon l'invention permet, à partir d'un positionnement
d'une seule et unique armature 11 en partie supérieure d'un dallage 1 non structurel
réalisé en béton fibré, pour permettre la reprise des différences entre les moments
verticaux descendants supérieurs 9 et inférieurs 10.
[0085] De plus, l'invention a mis en évidence le fait de reprendre au moins en partie les
moments verticaux ascendants.