DOMAINE TECHNIQUE
[0001] La présente invention concerne un dispositif de iontophorèse oculaire pour délivrer
des principes actifs (dans l'oeil).
[0002] Le principe de la iontophorèse oculaire est l'application d'un champ électrique à
une substance électrolytique contenant les principes actifs, pour transporter ces
principes actifs dans le corps ou l'organe à traiter, à travers les membranes biologiques
de l'oeil.
[0003] L'oeil, comme le cerveau, est protégé du système veineux central par des barrières
biologiques (hémato-oculaires, hémato-acqueuse hémato-rétinienne) rendant très difficile
l'administration de médicaments notamment dans le segment postérieur de l'oeil, en
particulier dans la rétine, avec une concentration suffisante.
ARRIERE-PLAN TECHNOLOGIQUE
[0004] La voie systémique (orale ou intraveineuse) ne permet ainsi d'administrer qu'une
très faible fraction (quelques %) de la quantité initiale dans les tissus internes
des yeux, et devient donc vite insuffisante.
[0005] C'est pourquoi des techniques d'administration locales de médicaments dans l'oeil
ont été ou sont en développement, parmi lesquelles on compte :
- Les injections directes autour de l'oeil (péribulbaire, rétrobulbaire) ou dans l'oeil
(intraoculaires), qui restent très traumatisantes. En outre, la drogue est soit rapidement
diluée, disparaissant alors du vitré en quelques jours, soit repassée en systémique.
Ce mode d'administration présente aussi des risques d'infection, de saignements, de
cataracte et de détachement de rétine. Enfin, des affections comme le glaucome ne
peuvent pas être traités de cette façon en raison de l'augmentation de la pression
intraoculaire.
- Les applications topiques par gouttes, qui ne traitent pas le segment postérieur car
la pénétration est très limitée (typiquement moins de 5%) et qui ne permettent pas
d'atteindre des concentrations thérapeutiques au-delà du segment antérieur. De plus,
les larmes lavant la drogue rapidement, les fluides oculaires s'opposent à la pénétration
et le chemin de diffusion est alors assez long. Les applications doivent être répétées
fréquemment.
- La thérapie photodynamique consiste à injecter de façon systémique un médicament et
à l'activer de façon locale en utilisant un laser d'une certaine longueur d'onde,
profitant alors de la transparence de la cornée. Cependant, des inconvénients subsistent
: le patient doit rester dans l'obscurité, le médicament doit être modifié par l'ajout
d'un agent photosensible qui bloque son activité jusqu'à l'activation, et le médecin
doit disposer d'un matériel relativement onéreux.
- Les inserts sont des réservoirs de médicament placés à la surface de l'oeil (de façon
non invasive), comme des lentilles ou de préférence dans le sac conjonctival, et qui
permettent de délivrer les médicaments de façon continue ou programmée. De nombreux
systèmes ont été développés, soit sous la forme d'une lentille ou d'un anneau, soit
d'un petit réservoir de forme lenticulaire ou tubulaire déposé dans le sac conjonctival.
Les inconvénients principaux de ces systèmes sont d'une part un passage limité dans
le segment postérieur qui limite leur utilisation aux pathologies du segment antérieur
(inflammations, conjonctivites) et d'autre part, le risque d'expulsion de l'insert.
- Les implants intraoculaires de libération programmée de médicaments sont mis en place
chirurgicalement dans le vitré comme le Vitrasert® de Baush & Lomb, éventuellement fixés sur la sclère comme l'implant hélicoïdal enduit
d'une couche de polymère re-larguant le médicament (InnoRx/Surmodics) ou bien sont
bio-érodables/biodégradables (Surodex® d'Oculex, maintenant Allergan). Un des inconvénients de ce type de dispositifs est
de se mouvoir librement dans le vitré et de risquer de toucher la rétine en augmentant
la concentration locale de médicament jusqu'à un niveau toxique. Il est possible de
suturer l'implant mais cela requiert une incision relativement large (5mm). Un autre
inconvénient est de devoir être remplacé régulièrement. Enfin, il n'est pas possible
d'interrompre ou d'accélérer le traitement en fonction de l'évolution de la pathologie
à traiter.
[0006] La iontophorèse oculaire est aussi une technique d'administration locale de médicaments
dans l'oeil, qui permet de pallier la plupart des inconvénients des autres techniques
précitées. Elle permet en outre d'obtenir des concentrations et des temps de résidence
intraoculaire de façon non invasive égaux ou supérieurs aux techniques précédentes.
[0007] Les dispositifs de iontophorèse sont typiquement constitués d'une source de champ
électrique constant couplée à 2 électrodes, nommées électrodes active et passive.
L'électrode active agit sur l'électrolyte contenant le(s) principe(s) actif(s), l'électrode
passive sert d'électrode de retour et permet de boucler le circuit électrique à travers
le corps du patient.
[0008] A un système d'électrodes métalliques à réactions d'oxydo-réduction, dans lequel
des particules métalliques toxiques sont susceptibles de passer en solution, ont été
préférées un système d'électrodes Ag/AgCl pour mettre en oeuvre la iontophorèse dont
le principe est illustré en référence à la figure 1. Une telle iontophorèse est mise
en oeuvre dans un tissu vivant 200 à travers sa surface 210, cette surface vivante
210 étant en contact d'une part avec la solution saline d'un premier compartiment
(ici anodique) 1000 contenant l'électrode active 100 (ici l'anode) en Ag et d'autre
part avec la solution saline d'un deuxième compartiment (ici cathodique) 1100 contenant
l'électrode passive 110 (ici la cathode) en AgCl. Le compartiment anodique 1000 contient
en outre un principe actif D sous une forme ionisable (donnant alors un contre-ion
A
- lorsque ionisé). Les polarisations des électrodes 100 et 110 créent alors une électromigration
des espèces ioniques en solution, y compris du principe actif ionisé qui franchit
alors la surface vivante 210, et est ainsi introduit dans le tissu vivant 200. Cette
iontophorèse implique alors que de l'AgCl se dépose sur l'électrode active 100, et
que de l'AgCl se décompose sur l'électrode passive 110 pour fournir en solution des
ions chlorures. Ce principe nécessite l'utilisation d'un médicament en solution dans
l'eau salée, les ions Na
+ et Cl
- rentrant alors en compétition avec le principe actif, diminuant ainsi sensiblement
le rendement de la iontophorèse.
[0009] Bien que la iontophorèse ait été utilisée cliniquement pour délivrer des médicaments
en dermatologie depuis plusieurs décades, c'est une technique encore relativement
récente en ophtalmologie.
[0010] Et l'oeil étant un organe extrêmement différent et particulièrement plus fragile
sur beaucoup d'aspects (tels que la transparence de la cornée, la sensibilité de la
muqueuse,...) que la plupart des autres parties du corps animal, la iontophorèse oculaire
présente des spécificités techniques très différentes de celles des autres types d'iontophorèse
(intensité, densité, durée et contrôle du champ électrique à appliquer, courants de
fuite dus à la présence du liquide lacrymal (dits « effet d'arc »), vigilance particulière
quant aux dosages des espèces chimiques à administrer et de la présence de contaminants
en solution, attention particulière aux phénomènes électrochimiques se déroulant en
solution lors de l'électrolyse, etc.).
[0011] Il reste donc un besoin d'amélioration de l'efficacité de la délivrance, afin de
réduire des risques de brûlures et de toxicité tissulaire, et d'irritation des tissus
en général (érythème) qui peuvent limiter l'utilisation de la iontophorèse oculaire.
[0012] Une amélioration de la iontophorèse oculaire pourrait être trouvée en :
- appliquant le champ électrique préférentiellement sur la sclère plutôt que sur la
cornée, afin notamment de protéger cette dernière surface très fragile et participant
directement au fonctionnement de la vision ;
- minimisant la densité du champ électrique (rapport intensité/surface), donc en maximisant
la surface d'application et la surface de l'électrode ;
- contrôlant plus précisément l'intensité du champ électrique appliqué, ce qui permettrait
une bonne reproductibilité ;
- limitant le temps d'application pour permettre une bonne circulation du fluide lacrymal
;
- en facilitant le passage des ions dans l'oeil.
[0013] Le document
FR 2 773 320 divulgue un dispositif de iontophorèse de délivrance de principes actifs autour de
la cornée, comprenant un réservoir de principes actifs dans lequel est disposé une
électrode active surfacique en matériau conducteur, qui procure précisément les avantages
précités. Ce dispositif permet ainsi, du fait principalement d'avoir une électrode
active surfacique et située à une distance déterminée de l'oeil, une répartition du
champ électrique de façon assez homogène et constante sur la surface de son application.
[0015] En outre, il serait souhaitable de diminuer encore le temps de mise en oeuvre de
la iontophorèse, afin de diminuer les risques potentiels lors de la mise en oeuvre
et d'améliorer le confort du patient.
[0016] Un objectif de l'invention est de diminuer les risques d'irritations oculaires par
rapport à l'état de la technique.
[0017] Un autre objectif de l'invention est de prévoir un dispositif de iontophorèse oculaire
qui puisse fonctionner avec des solutions ne contenant pas ou peu d'ions concurrents
au principe actif ionisé, telles que des solutions salines, atteignant ainsi, pour
un champ électrique donné, un rendement de délivrance du principe actif plus grand.
[0018] Un autre objectif est de réussir à atteindre le précédent objectif tout en ne diminuant
pas sensiblement l'intensité et l'homogénéité du champ électrique appliqué à la solution
électrolytique, permettant ainsi d'administrer de façon homogène le principe actif,
et de réduire sensiblement le temps de mise en oeuvre de la iontophorèse (et donc
de diminuer les risques y afférant).
[0019] Par ailleurs, un autre objectif est de proposer un dispositif de iontophorèse oculaire
qui résiste aux pressions exercées par les paupières qui se ferment.
[0020] Un autre objectif est de proposer un dispositif de iontophorèse oculaire contenant
un principe actif présenté sous une forme plus facilement ionisable.
[0021] EP0927560 concerne un dispositif de transfert d'au moins un produit actif notamment un médicament
dans le globe oculaire par iontophorèse, comprenant un réservoir de produit actif,
et susceptible d'être appliqué sur l'oeil d'un patient. Le réservoir présente au moins
une électrode active surfacique disposée en vis-à-vis d'un tissu oculaire situé à
la périphérie de la cornée, une électrode de retour et un générateur de courant.
RESUME DE L'INVENTION
[0022] Ainsi, selon un premier aspect, il est proposé un dispositif de iontophorèse oculaire,
pour la délivrance de principes actifs, comportant un réservoir de principes actifs
apte à venir se positionner sur l'oeil, des principes actifs en solution dans le réservoir,
une électrode active disposée dans le réservoir, et une électrode passive, qui comprend
des principes actifs dissous dans de l'eau non saline. la solution qu'il contient
ayant un pH compris entre 6,5 et 8,5, les principes actifs ayant un pKa compris entre
environ 5,5 et 9,5 et étant liés à un adjuvant, tel que des dendrimères, des polymères,
des nanoparticules, des microsphères, des liposomes ou des émulsions et ayant une
forme ionique de valence supérieure ou égale à 1.
[0023] Il est également proposé un procédé de traitement par iontophorèse oculaire selon
lequel, pour la délivrance de principes actifs, on positionne sur l'oeil un dispositif
d'iontophorèse comportant un réservoir de principes actifs, en solution, une électrode
active disposée dans le réservoir, et une électrode passive, et en ce qu'on met en
oeuvre une iontophorèse oculaire au moyen de ce dispositif, les principes actifs étant
dissous dans de l'eau non saline, la solution qu'il contient ayant un pH compris entre
6,5 et 8,5, les principes actifs ayant un pKa compris entre environ 5,5 et 9,5 et
étant liés à un adjuvant, tel que des dendrimères, des polymères, des nanoparticules,
des microsphères, des liposomes ou des émulsions et ayant une forme ionique de valence
supérieure ou égale à 1.
[0024] Par ailleurs, selon un autre aspect indépendant et le cas échéant complémentaire,
il est proposé un dispositif de iontophorèse oculaire, caractérisé en ce que l'électrode
active comprend une couche électriquement conductrice agencée de sorte à recevoir
un champ électrique apte à la polariser suffisamment pour électrolyser les principes
actifs en solution, et comprend en outre une couche de protection située entre la
couche conductrice et la solution, cette couche de protection réagissant sensiblement
moins que la couche conductrice lors d'une électrolyse dans la solution considérée.
BREVE DESCRIPTION DES FIGURES
[0025] D'autres caractéristiques, buts et avantages de l'invention apparaîtront mieux à
la lecture de la description en illustration des figures suivantes :
La figure 1 représente un schéma de principe d'une iontophorèse selon l'état de la
technique.
La figure 2 représente schématiquement un exemple de système de iontophorèse oculaire.
La figure 3 représente une électrode active d'un dispositif de iontophorèse oculaire
selon l'invention.
Les figures 4a à 4f représentent différentes formes d'électrodes actives d'un dispositif
de iontophorèse oculaire selon l'invention.
La figure 5 représente un dispositif de iontophorèse oculaire selon l'invention.
Les figures 6a à 6d représentent différentes formes de la partie souple du réservoir
d'un dispositif de iontophorèse oculaire selon l'invention.
La figure 7a et 7b représentent différentes formes de la partie rigide ou renforcée
du réservoir d'un dispositif de iontophorèse oculaire selon l'invention.
Les figures 8a à 8f représentent différentes molécules liant le principe actif à administrer
à différents adjuvants.
DESCRIPTION DETAILLEE DE L'INVENTION
[0026] En référence à la figure 2 est représenté de façon très schématique un système de
iontophorèse oculaire, comprenant un dispositif de iontophorèse 1 incluant une électrode
active 10, un réservoir 20 et des principes actifs 30 stockés dans le réservoir 20,
une électrode passive 40 permettant de boucler le circuit électrique, et une alimentation
électrique 300 fournissant un courant continu aux électrodes 10 et 40.
[0027] L'électrode active 10 est disposée dans le réservoir 20 en l'y rapportant ou en l'y
formant directement (par exemple par électrodéposition).
[0028] Le réservoir 20 est réalisé en un matériau isolant électriquement, tel qu'un plastique,
un silicone, un polymère ou tout autre matériau de ce type.
[0029] Les principes actifs 30 sont disposés dans un gel ou en solution, et sont ionisables
par elles-mêmes ou sous une forme qui facilite leurs ionisations (adjuvants adaptés).
[0030] L'électrode passive 40 peut être placée sur une partie du corps (afin de « boucler
» le courant à travers le corps), telle que par exemple une oreille, le front, une
joue.
[0031] Le dispositif 1 est placé sur le globe oculaire 500, avec ou sans insertion sous
les paupières.
[0032] On pourra adapter les dimensions du dispositif 1 à la taille d'un globe oculaire
500 sachant que la taille d'un oeil humain augmente rapidement pendant les trois premières
années de la vie et son diamètre passe de 16 à 23 mm (antéropostérieur), et qu'un
oeil humain adulte a un volume de 5,5ml et un diamètre antéropostérieur de 24mm.
[0033] Cependant, étant donné que les dimensions oculaires sont remarquablement stables
dans la population humaine et indépendantes des variations des dimensions corporelles,
de la race et atteint sa maturité assez rapidement, on pourra choisir des dimensions
universelles pour le dispositif 1.
[0034] Le dispositif 1 peut être adapté pour administrer les principes actifs 30 à travers
:
- uniquement la cornée 501, ou
- la sclère 502 et la cornée 501, ou
- uniquement la sclère 502.
[0035] La cornée 501 représente environ 5% de la surface oculaire totale (cornée 1cm
2 et sclère 17 cm
2+/-1,5 cm
2) et rejoint la sclère 502 au niveau du limbe 503. Le diamètre du limbe 503 chez l'homme
est de 11,7mm.
[0036] La cornée 501 est un tissu transparent, avasculaire, son rayon de courbure chez l'homme
est de 7,8mm, son épaisseur de 0,7mm au centre et 0,5mm à la périphérie et se situe
en face de la rétine fonctionnelle. Elle est composée de 3 couches (l'épithélium,
la stroma, l'endothélium) dont une (l'épithélium) est généralement le facteur limitant,
puisqu'elle constitue une barrière favorisant les substances lipophiles et excluant
presque totalement les macromolécules d'une taille supérieure à 10 Å.
[0037] La sclère 502 est un tissu élastique et microporeux, contenant 70% d'eau, elle couvre
pratiquement le reste de la surface oculaire et a une épaisseur moyenne de 0,53mm+/-0,14mm
au limbe cornéo-scléral 503. Son épaisseur diminue ensuite à 0,3mm+/-0,17mm à l'équateur
et augmente ensuite progressivement à 0,9 à 1,0mm vers le nerf optique. Elle comprend
la conjonctive qui est une muqueuse fine et vascularisée. La limite d'exclusion de
la taille des particules est comprise entre 20 000 Da et 150 000 Da.
[0038] Pour la sclère 502, le facteur limitant le passage des molécules est plus la taille
de ces molécules que la lipophilicité.
[0039] La sclère 502 est plus perméable que la cornée.
[0040] Le consensus actuel sur la tolérance respective de la sclère 502 et de la cornée
501 à la densité de courant est de 100 et 20 mA/cm
2 respectivement.
[0041] Ci-après sont présentés la comparaison des grandeurs physiques et biologiques associées
à la cornée 501 et à la sclère 502 :
|
Cornée |
Sclère |
Épaisseur mini (mm) |
0,5 |
0,39 |
Épaisseur maxi (mm) |
0,7 |
1,0 |
Surface (cm2) |
1 |
16,3 |
Taille maxi des molécules (Da & nm) |
1 000Da |
150 000Da |
Densité de courant maxi (mA/cm2) |
20 |
100 |
[0042] Selon une variante préférée de l'invention, on pourra choisir de dispenser les principes
actifs 30 à travers la sclère 502, étant donné qu'elle présente des caractéristiques
favorisant la iontophorèse (plus grande perméabilité, plus grande surface d'administration,
plus favorable à l'application de forts courants) et que la cornée 501 est une partie
de l'oeil bien plus critique que la sclère 502.
[0043] Selon cette dernière variante, on prévoira alors un dispositif 1 particulier permettant
d'administrer des principes actifs à travers la sclère 502, et uniquement à travers
la sclère 502, tel qu'un dispositif 1 proche de celui décrit dans le document
FR 2 773 320, à savoir comprenant :
- une électrode active 10 annulaire de sorte à être positionnée en vis à vis de la sclère
502 ;
- un réservoir 20 formé d'une paroi latérale externe et d'une paroi latérale interne
de sorte que l'électrode active 10 puisse être contenue entre elles, le fond du réservoir
étant l'électrode active 10 ou une paroi transversale reliant une extrémité de la
paroi latérale externe à une extrémité de la paroi latérale interne.
[0044] Selon une autre variante l'électrode active 10 n'est pas annulaire, et le réservoir
20 a une unique paroi latérale externe de sorte que l'électrode active 20 puisse être
contenue dans le réservoir 10, le réservoir étant fermée à une extrémité soit par
une paroi transversale formant un fond de réservoir soit par l'électrode active 10
(c'est précisément un réservoir conforme à celui représenté sur la figure 2).
[0045] En référence à la figure 3, est présentée une électrode active 10 selon l'invention,
comprenant les deux couches suivantes :
- une couche électriquement conductrice 12 agencée de sorte à recevoir un champ électrique
apte à la polariser suffisamment pour électrolyser les principes actifs en solution
dans le réservoir 20 (non montré ici) ; et
- une couche de protection 11, solidaire de la couche conductrice 12, cette couche de
protection 11 réagissant sensiblement moins que la couche conductrice 12 lors d'une
électrolyse dans la solution considérée.
[0046] Une connexion électrique 50 est prévue sur la couche conductrice 12 (par soudure
par exemple) permettant ainsi de relier une liaison électrique 60 à l'électrode active
10.
[0047] Le matériau qui constitue la couche de protection 11 est particulièrement choisi
pour ne pas ou très peu s'oxyder ou s'éroder lors d'une électrolyse, tout en étant
suffisamment conducteur pour ne pas réduire outre mesure l'application du champ électrique
fourni par la couche conductrice 12.
[0048] On pourra par exemple choisir un matériau contenant au moins en partie du carbone,
tel que par exemple un polymère intrinsèquement conducteur tel qu'un polyacétylène
ou un polyaniline ou un polypyrrol ou un polyphénylène ou un polythiophène ou un polymère
chargé avec du noir de carbone ; ou une fibre de carbone ; ou un graphite ; ou un
DLC (diamond-like carbon) encore appelé "Carbone-diamant".
[0049] On pourra par exemple choisir un matériau semiconducteur.
[0050] La couche de protection 11 a une épaisseur pouvant être comprise entre 0,1 nanomètres
et 0,5 millimètres environ.
[0051] La couche conductrice 12 peut être constituée en tout matériau qui est bon conducteur,
tel un métal comme par exemple l'Argent.
[0052] La couche conductrice 12 a une épaisseur pouvant être comprise entre 0,1 nanomètres
et quelques millimètres.
[0053] La couche de protection 11 recouvre avantageusement toute la couche conductrice 12.
[0054] La couche de protection 11, une fois l'électrode active 10 placée dans le réservoir,
recouvre avantageusement tout le fond du réservoir.
[0055] Ce type d'électrode 10 permet d'augmenter le rendement de la iontophorèse par rapport
à :
- une électrode constituée uniquement en carbone (cette dernière n'étant pas assez conductrice,
n'offrant ainsi pas assez d'homogénéité de courant lorsqu'on l'alimente localement,
et provoquant une administration de médicament non homogène, particulièrement dans
les tissus ciblés, à savoir le pourtour immédiat et circulaire du limbe cornéo-scléral
503), puisque la couche conductrice 12 assure ici une forte densité de courant et
une bonne homogénéité du courant du fait de sa forte conductivité électrique ;
- une électrode en Ag ou AgCl puisque la solution n'est pas ici nécessairement saline
(comme c'est le cas avec des électrodes Ag/AgCl), ce qui implique une diminution de
la compétition entre les principes actifs ionisés et les ions sodium et chlorure.
[0056] L'augmentation du rendement de iontophorèse est très bénéfique puisqu'il permet de
diminuer le temps d'application. En effet, en iontophorèse oculaire, il est important
de respecter des temps d'application limités typiquement à 10 minutes (préconisés
dans le brevet
FR 2 773 320), puisqu'un dépassement de ce temps d'application entraînerait un risque de perturber
de façon significative le rôle physiologique du film lacrymal dans l'hydratation des
muqueuses oculaires, au risque de provoquer une inflammation cornéenne importante.
En outre, cette diminution du temps d'application diminue l'inconfort du patient.
[0057] D'autre part, la couche de protection 11 n'est pas réalisée en un matériau oxydable
pour les niveaux de courant utilisés, et ne génère donc pas d'ions potentiellement
toxiques (comme des particules métalliques pouvant par exemple perturber le fonctionnement
de la rétine ou irriter la conjonctive).
[0058] De plus, l'électrode active 10 selon l'invention n'utilise aucun matériau noble,
tel que l'or ou la platine, ce qui la rend moins coûteuse économiquement. A ce propos,
le Demanderesse a mis en évidence, lors d'essais cliniques, qu'une utilisation d'or
à l'électrode passive 40 provoquait néanmoins une réaction d'oxydation, alors que
ce n'était pas le cas lorsque cette électrode passive 40 était en carbone.
[0059] En outre, l'électrode active 10 selon l'invention est applicable aux médicaments
lipophiles, contrairement au cas d'une électrode active en Ag/AgCl pour laquelle les
ions chlorure et sodium n'existent que sous forme aqueuse.
[0060] La couche de protection 11 offre ainsi une interface parfaite avec le médicament
contenu dans le réservoir du dispositif pour réaliser l'électrode.
[0061] Cette électrode active 11 selon l'invention a une forme adaptée à la surface de l'oeil
que l'on souhaite traitée.
[0062] Le dimensionnement et la forme de l'électrode active 10 sont ainsi agencés de sorte
que celle-ci recouvre par projection au moins une partie de la cornée 501, ou au moins
une partie de la cornée 501 et au moins une partie de la sclère 502, ou au moins une
partie de la sclère 502.
[0063] La dernière éventualité serait préférée du fait des avantages procurés par une iontophorèse
à travers la sclère 502, tel que discuté ci-dessus.
[0064] Dans une première configuration, on pourra choisir de réaliser l'électrode active
10 en enduisant un fil conducteur (représentant ici la couche conductrice 12) avec
un matériau réagissant sensiblement moins que le matériau constituant le fil conducteur
lors d'une électrolyse dans la solution considérée, formant ainsi la couche de protection
11 sur la couche conductrice 12.
[0065] Une telle électrode active 10 pourrait ainsi être réalisée à partir d'un fil conducteur
en Argent et d'une couche de protection en Carbone.
[0066] Une architecture possible d'une telle électrode active serait un réseau de fils,
chacun réalisé comme précédemment décrit (fil conducteur recouvert) dont la consistance
pourrait ressembler à un tissu, et dont le coeur des fibres (ou des fils) serait alimenté
en courant.
[0067] Dans une deuxième configuration, on choisira une électrode active 10 surfacique,
afin de mieux répartir la densité de courant de façon homogène sur la surface à traiter.
[0068] En référence aux figures 4a à 4f sont présentés des formes particulières qui pourraient
être données à une électrode surfacique selon l'invention, tel qu'une forme en disque
ou en ellipse (figure 4a) ou une forme en portion d'anneau (figure 4b) ou en anneau
(figure 4c).
[0069] En référence aux figures 4d et 4e, une liaison filaire 60 est prévue pour relier
électriquement l'électrode active 10 à une source d'alimentation électrique adaptée
(non représentée), la connexion électrique 50 de la liaison filaire 60 avec l'électrode
active étant faite localement au niveau de la couche conductrice 12. Cette connexion
50 est ici réalisée par l'intermédiaire d'une pièce déportée 15 par rapport à l'électrode
active 10 de sorte à ne pas se trouver dans le réservoir (une fois que l'électrode
y est placé), une extrémité de la pièce déportée 15 étant en liaison électrique avec
la couche conductrice 12 de l'électrode active 10, l'autre extrémité de la partie
déportée recevant la liaison filaire 60. Ainsi, on peut déporter la connexion 50 du
réservoir et s'affranchir ainsi des effets néfastes potentiels de la connexion électrique
(chaleur dégagée, courants de fuite locaux, ...).
[0070] En référence à la figure 4f, la couche conductrice 12 est sous forme d'une grille
ou d'un réseau.
[0071] L'électrode active 10 est optionnellement suffisamment souple pour pouvoir se déformer
sous l'action de forces mécaniques de type de celles qui sont exercées lors de l'application
du dispositif sur l'oeil.
[0072] L'électrode active 10 est avantageusement agencée pour avoir, en opération, une densité
de courant d'environ 10mA/cm
2, et pour être polarisée pendant environ 10 minutes.
[0073] L'électrode active 10 peut être disposée sur le fond du réservoir 20.
[0074] L'électrode active 10 peut être formée directement sur le fond du réservoir. A cet
effet, on pourra utiliser une des techniques suivantes :
- électrodéposition pour former la couche conductrice puis projection de particules
pour former la couche de protection ;
- dépôts successifs d'une encre chargée en un matériau électriquement conducteur pour
former la couche conductrice, puis d'une encre chargée en un matériau moins électriquement
conducteur pour former la couche de protection ;
- dépôts successifs d'un film solide chargé en un matériau électriquement conducteur
pour former la couche conductrice, puis d'un film solide chargé en un matériau moins
électriquement conducteur pour former la couche de protection ;
- surmoulages successifs de, respectivement, polymères chargés en un matériau électriquement
conducteur pour former des couches conductrices, et de polymères chargés en un matériau
électriquement moins conducteur pour former des couches de protection.
[0075] En référence à la figure 5, est représenté un dispositif de iontophorèse oculaire
1 dans lequel l'électrode active 10 présente une ouverture traversante de sorte à
avoir une structure annulaire et est placée au fond du réservoir 20, lui aussi de
forme annulaire.
[0076] Le dispositif 1 est avantageusement agencé de sorte que l'électrode active 10 est
située autour de 4 mm de la surface oculaire lorsque le dispositif 1 est en opération,
le courant de l'électrode active 10 selon l'invention n'excédant pas 10mA/cm
2, et le temps d'application ne dépassant pas 10mn.
[0077] L'électrode active 10 comprend une partie déportée 15 permettant de déporter la connexion
50 avec la liaison filaire 60 d'alimentation électrique hors du réservoir (et donc
hors de la solution contenant les principes actifs 30), tel que déjà discuté précédemment
(en référence aux figures 4d et 4e).
[0078] Le réservoir 20 comprend une paroi latérale externe 21 a et une paroi latérale interne
21 b de sorte que l'électrode active puisse être contenue entre elles.
[0079] Optionnellement, l'extrémité libre de la paroi latérale interne 21 b est légèrement
en retrait par rapport à l'extrémité libre de la paroi latérale externe 21a, de sorte
que l'ouverture du réservoir 20 (entre ces extrémités libres) définisse ainsi une
surface courbée concave épousant de façon sensiblement complémentaire la forme courbée
convexe de la surface oculaire.
[0080] Une extrémité de la paroi latérale externe 21 a peut être reliée à une extrémité
de la paroi latérale interne 21 b par une paroi transversale formant un fond de réservoir.
L'électrode active 10 étant alors positionnée ou formée sur ce fond de réservoir.
[0081] Dans une variante, l'électrode active 10 est positionnée ou formée entre les parois
latérales 21 a et 21 b du réservoir de sorte à réaliser un fond de réservoir.
[0082] Optionnellement, la paroi latérale interne 21 b du réservoir 20 présente un diamètre
interne moyen d
i avec D<di≤1,2D, D étant le diamètre d'une cornée 501.
[0083] Dans ce cas, la iontophorèse est exclusivement mise en oeuvre à travers la sclère
502.
[0084] Optionnellement, la paroi latérale externe 21 a du réservoir 20 présente un diamètre
externe moyen de avec 1,4D<de≤1,8D.
[0085] Selon un autre aspect de l'invention, et toujours en référence à la figure 5, les
parois latérales 21 a et 21 b du réservoir 20 sont suffisamment souples pour se conformer
à la surface de l'oeil.
[0086] En outre, le réservoir 20 a une partie arrière 22 renforcée ou rigide apte à résister
suffisamment aux pressions exercées par les paupières.
[0087] L'électrode active 10 est ici intercalée entre ces deux parties du réservoir 20,
reposant sur la partie arrière rigide 22.
[0088] Ainsi, lorsque le réservoir 20 est en position, la distance séparant la surface de
l'électrode active 10 de la surface de l'oeil peut être gardée à peu près constante
malgré les contraintes mécaniques exercées par les paupières.
[0089] L'anneau formé par l'électrode active 10 doit en effet, sous la pression provoquée
par les paupières oculaires, maintenir sa forme, donc la surface d'application et
la distance d'environ 4mm par rapport au tissus à traiter (voir ci-dessus) au risque
de provoquer un court-circuit par la création de lignes de courant favorables entre
l'électrode active 10 et les tissus.
[0090] Les parois latérales externes souples peuvent en outre jouer le rôle de barrière
aux contaminants et au liquide lacrymal extérieurs pouvant perturber le fonctionnement
du dispositif 1 (effet d'arcs). Ces parois latérales souples forment ainsi une barrière
à la fuite de courant hors du réservoir 20 et/ou à l'intrusion de contaminants extérieurs
dans le réservoir 20.
[0091] Les parois latérales souples 21 a et 21 b peuvent être formées en Silicone, ce matériau
convenant très bien à un contact oculaire.
[0092] Mais sa souplesse ne permet certainement pas un maintien de la géométrie de façon
précise.
[0093] C'est pourquoi il est utile de prévoir ladite partie arrière rigide ou renforcée
22, en un matériau tel que par exemple du polyméthacrylate de méthyle (encore noté
PMMA), ou du Silicone de type polydiméthylsiloxane (encore noté PDMS).
[0094] Le PMMA est un matériau rigide, qui convient pour maintenir la forme de l'électrode
active 10. En revanche, il ne conviendrait pas pour réaliser les parois latérales
souples 21 a et 21b (ce serait un matériau trop traumatique pour la délicate muqueuse
oculaire).
[0095] La combinaison des deux matériaux offre ainsi une structure de dispositif tout à
fait adapter à la iontophorèse oculaire.
[0096] La partie rigide 22 du réservoir 20 peut être réalisée par exemple par usinage, moulage,
coulée sous vide, ou tout autre méthode de mise en oeuvre des matériaux polymères
de nature rigide ou semi-rigide comme le polystyrène (encore noté PS), l'Acrylonitrile-Butadiène-Styrène
(encore noté ABS), le polyéthylène (encore noté PE), le polypropylène (encore noté
PP), le polyamide (encore noté PA), le polycarbonate (encore noté PC), le PMMA, le
polyuréthanne (encore noté PUR)...etc.
[0097] Lors de la fabrication de cette partie, on pourra prévoir de mouler des moyens de
remplissage du réservoir 20 de principes actifs 30 et/ou des moyens de circulation
des principes actifs 30 dans le réservoir 20. On pourra par exemple prévoir des tubes
d'amenée du principe actif 30, et éventuellement des tubes de sortie de principe actif
30.
[0098] L'électrode active 10, composée d'une couche de matériau conducteur 12 et d'une couche
de protection 11, peut ensuite être déposée sur la surface de la pièce formant le
fond du réservoir de médicament, en utilisant l'un des procédés cités plus haut.
[0099] Enfin, la partie souple 21a-21b peut être réalisée en matériau polymère, tel que
par exemple un polymère élastomérique de type PUR, du Polyéther bloc Amide (encore
noté PEBA), du Silicone (encore noté SI), du Styrène-éthylène-butadiène-styrène (encore
noté SEBS) et peut être rapportée sur l'ensemble selon tout procédé de mise en oeuvre
convenable, par exemple collage, soudage (par exemple par ultrason, ou par rotation,
ou par miroir) ou surmoulage.
[0100] La partie souple 21a-21b du réservoir 20 peut-être également réalisée par apports
successifs de matériaux de sections et de dureté progressives, respectivement, du
plus épais au moins épais et du plus rigide au plus souple, de sorte à réaliser un
réservoir ayant une rigidité progressivement croissante à partir de la surface à traiter
(voir ci-après).
[0101] Optionnellement, des parois internes au réservoir 20 sont prévues de sorte à y délimiter
des compartiments, l'électrode active 10 étant alors divisée en portions d'électrode
active, chaque portion d'électrode active étant apte à être disposée dans un compartiment
propre. On pourra ainsi réaliser des traitements spécifiques à partir de différents
principes actifs 30, chacun répartis dans un compartiment, et administré simultanément
ou en différé (dans ce dernier cas, chaque portion d'électrode a un contrôle de courant
propre). Avantageusement, des moyens de remplissage et/ou de circulation de principe
actif 30 sont prévus dans chaque compartiment.
[0102] Selon un aspect particulier de l'invention, les parois latérales souples 21 a et
21 b du réservoir 20 sont progressivement plus rigides lorsqu'on s'éloigne progressivement
de la surface d'application du dispositif 1 en opération (c'est à dire de l'ouverture
du réservoir 20).
[0103] En référence aux figures 6a à 6d, plusieurs exemples de ces parois latérales 21 à
rigidité croissante sont présentés, chacune ayant une section progressivement de plus
en plus grande en éloignement de l'ouverture du réservoir 20.
[0104] En référence à la figure 6a, la paroi latérale 21 forme ainsi une rampe progressive
en éloignement de l'ouverture du réservoir 20.
[0105] En référence à la figure 6b, la paroi latérale 21 forme ainsi une lèvre de section
de plus en plus grande en éloignement de l'ouverture du réservoir 20, et dont les
côtés sont concaves.
[0106] En référence à la figure 6c, la paroi latérale 21 est ainsi formée de couches successives
de sections de plus en plus grandes (en éloignement de l'ouverture du réservoir 20).
Eventuellement, ces différentes couches peuvent avoir une dureté de plus en plus grande.
[0107] En référence à la figure 6d, on a ici l'exemple d'un réservoir 20 dont les parois
latérales 21 ont une rigidité croissante en éloignement de l'ouverture du réservoir
20, et dont une partie rigide 22 vient fermer le réservoir 20 à une extrémité, tout
en le renforçant face aux forces mécaniques des paupières oculaires.
[0108] En référence à la figure 7a, des variantes de parties rigides ou renforcées 22 d'un
réservoir 20 y sont présentées.
[0109] En référence à la figure 7a, le dispositif 1 comprend un réservoir 20 qui a ici une
unité compacte, incluant une partie fine (souple) formant des lèvres 21 destinée à
être mise en contact avec le globe oculaire 500, et une partie arrière 22 plus épaisse
(rigide) destinée à contrecarrer les forces exercées par les paupières qui se ferment.
La forme globale de l'électrode active 10 est courbe, avec un rayon de courbure interne
proche du rayon de courbure de la cornée 501. L'électrode active 10 est disposée dans
le creux du réservoir 20.
[0110] En référence à la figure 7b, le dispositif 1 est sensiblement identique à celui de
la figure 7a, à l'exception que, ici, la rigidité de la partie arrière 22 est trouvée
par l'apport d'un nouveau matériau plus dur venant renforcer le dispositif.
[0111] Un autre aspect de l'invention porte sur le contenu du réservoir 20, à savoir le
principe actif 30, et la forme que celui-ci peut prendre pour favoriser son administration
dans les tissus oculaires, et particulièrement dans la rétine.
[0112] En ophtalmologie, des exemples de médicaments pouvant être concernés par ce mode
d'administration sont donnés ci-après : anti-inflammatoires (dexaméthazone, méthylprednisolone
hemisuccinate, betamethasone, triamcinolone...etc) ; anti-allergiques ; anti-glaucomateux
; antiangiogéniques et produits agissants sur l'endothélium néovasculaire (rétinoblastome,
maladies dégénératives de la rétine liées à l'âge, rétinophaties diabétiques) ; antibiotiques
; antifongiques ; antiviraux ; neuroprotecteurs.
[0113] En outre, de nombreuses molécules sont en cours de développement pour freiner voire
pour arrêter la néovascularisation observée dans les pathologies dégénératives de
la rétine. Ces molécules peuvent également être transférées par iontophorèse et entrer
donc dans le cadre de l'invention.
[0114] En outre, certains produits peuvent également faciliter le diagnostic des maladies
à caractère prolifératif ou des conséquences du diabète. Le diagnostic actuel est
effectué par l'injection systémique de fluorescéine permettant le diagnostic visuel
de l'état des tissus du segment antérieur de l'oeil. Il est aussi possible d'administrer
ces produits par iontophorèse.
[0115] L'électromigration occurant lors de la iontophorèse est relative au transport des
charges et dépend de la valence du produit.
+++ Dans le cas des principes actifs hydrosolubles.
[0116] Il est préférable de s'assurer de la présence d'une espèce chargée en solution, d'après
la loi de dissociation.
[0117] En pratique, l'oeil est capable de supporter une gamme de pH assez large, entre 4,5
et 11,5, ceci grâce au système tampon du liquide lacrymal (qui a un pH d'environ 7,4)
et au lavage de la surface oculaire par celui-ci.
[0118] Cependant, toute application d'un dispositif sur la surface oculaire aura pour effet
de limiter fortement ce mécanisme.
[0119] On préférera donc en pratique pour la solution une gamme de pH comprise entre environ
6,5 et environ 8,5.
[0120] En conséquence, si la constante de dissociation acide pKa du médicament n'est pas
supérieure à ces valeurs ou la constante de dissociation basique pKb n'est pas inférieure
à ces valeurs, la proportion d'espèces ionisées en solution sera faible.
[0121] On choisira donc des principes actifs ayant un pKa compris entre environ 5,5 et environ
9,5.
[0122] Il est alors possible d'utiliser une forme acide ou basique du médicament à administrer
ou de lier la molécule active (notée D) à un adjuvant (et à un ligand, noté I, neutralisant
électriquement l'ensemble) tel qu'un polymère (voir figure 8a), un dendrimère (voir
figure 8b), une nanoparticule de polymère ou une microsphère (voir figure 8e), ou
un liposome (en référence à la figure 8c, le médicament est alors contenu dans le
coeur aqueux 37 et non dans la paroi 36 du liposome 35), présentant des terminaisons
ioniques.
[0123] En référence à la figure 8f, le médicament peut aussi être modifié, et présenter
alors une structure intermédiaire entre la molécule active D et le ligand I.
[0124] +++
Dans le cas des principes actifs lipophiles, il est également possible de reformuler le médicament sous la forme d'émulsions
anioniques ou cationiques (le médicament est alors dissous dans la phase huileuse
de l'émulsion d'huile dans l'eau) ou sous la forme de liposomes (en référence à la
figure 8d, le médicament est alors contenu dans la paroi 36 du liposome 35 et non
dans le coeur aqueux 37), également chargés positivement ou négativement.
[0125] +++
Dans le cas des produits neutres, on ne bénéficie que du mécanisme d'électroosmose. Dans ce cas, il est préférable
d'utiliser une forme ionisée pour la molécule active, comme le Dexaméthasone phosphate,
plutôt que le Dexaméthasone qui est neutre en solution.
[0126] Enfin, la concentration du produit devra être la plus élevée possible, le seul facteur
limitant étant la solubilité et la tolérance oculaire, tel que le poids moléculaire
maximal des particules à administrer autorisé par la membrane sclérique, ou l'irritation
des muqueuses engendrée par le contact du produit.
1. Un dispositif (1) de iontophorèse oculaire assurant l'administration d'ingrédients
actifs (30) dans l'oeil, comprenant :
une paroi latérale externe, cette paroi latérale externe présentant une extrémité
proximale et une extrémité distale, l'extrémité distale de la paroi latérale externe
étant configurée pour engager l'oeil afin de pouvoir délivrer l'ingrédient actif ;
une paroi latérale interne, cette paroi latérale interne présentant une extrémité
proximale et une extrémité distale, l'extrémité distale de la paroi latérale interne
étant configurée pour engager l'oeil afin de pouvoir délivrer l'ingrédient actif,
le diamètre de cette paroi latérale interne étant inférieur à celui de la paroi latérale
externe ;
une électrode active (10) assurant le couplage des extrémités proximales des parois
latérales externes et internes ;
dans lequel l'électrode active comprend :
une couche électriquement conductrice (12); et
une couche de protection (11), solidaire de la couche électriquement conductrice,
la couche de protection réagissant sensiblement moins que la couche conductrice au
cours de l'administration iontophorétique de l'ingrédient actif ;
la paroi latérale externe, la paroi latérale interne et la couche de protection de
l'électrode active définissant un réservoir (20) configuré de façon à stocker un ingrédient
actif.
2. Le dispositif de iontophorèse oculaire conforme à la revendication 1, dans lequel
la couche de protection comprend :
une matière subissant une érosion minime ou nulle au cours de l'administration iontophorétique
de l'ingrédient actif, et étant suffisamment conductrice pour éviter une réduction
excessive de l'application d'un champ électrique appliqué par la couche conductrice.
3. Le dispositif de iontophorèse oculaire selon la revendication 2, dans lequel la matière
comprend :
au minimum un des suivants : un polyacétylène, un polyaniline, un polypyrrol, un polyphénylène,
un polythiophène, un polymère chargé avec du noir de carbone, une fibre de carbone,
un graphite et un « carbone-diamant ».
4. Le dispositif de iontophorèse oculaire selon la revendication 1, dans lequel la couche
de protection couvre en grande partie la couche électriquement conductrice, et/ou,
en option, dans lequel la rigidité de l'extrémité distale d'au moins une des parois
latérales augmente, chaque section de la paroi latérale devenant progressivement plus
grande au fur et à mesure que l'on s'éloigne d'une ouverture du réservoir.
5. Le dispositif de iontophorèse oculaire selon la revendication 4, dans lequel la paroi
latérale comprend une rampe qui s'incline progressivement au fur et à mesure que l'on
s'éloigne de l'ouverture du réservoir, et/ou, en option, dans lequel la paroi latérale
comprend une lèvre dont la section augmente au fur et à mesure que l'on s'éloigne
de l'ouverture du réservoir et des côtés concaves.
6. Le dispositif de iontophorèse oculaire selon la revendication 4, dans lequel la paroi
latérale comprend des couches successives d'une section qui augmente progressivement
au fur et à mesure que l'on s'éloigne de l'ouverture du réservoir.
7. Le dispositif de iontophorèse oculaire selon la revendication 6, dans lequel les couches
sont configurées de façon à présenter une dureté toujours croissante.
8. Le dispositif de iontophorèse oculaire selon la revendication 4, dans lequel la paroi
latérale comprend une partie rigide fermant le réservoir à l'extrémité proximale,
et constituant un renforcement contre les forces dynamiques exercées par une paupière.
9. Le dispositif de iontophorèse oculaire selon la revendication 1, dans lequel l'électrode
active a une forme annulaire ou partiellement annulaire.
10. Le dispositif de iontophorèse oculaire selon la revendication 1, dans lequel l'extrémité
distale de la paroi latérale interne est légèrement décalée par rapport à l'extrémité
distale de la paroi latérale externe, de sorte que l'ouverture du réservoir définit
une surface courbe concave dont la forme est en grande partie complémentaire de la
forme courbe convexe d'une surface de l'oeil.
11. Le dispositif de iontophorèse oculaire selon la revendication 1, dans lequel le réservoir
comprend en outre une portion postérieure partant de l'extrémité proximale du réservoir,
et/ou, en option, dans lequel le réservoir comprend un matériau d'isolation électrique.
12. Le dispositif de iontophorèse oculaire selon la revendication 11, dans lequel le matériau
d'isolation électrique comprend au minimum un des suivants : une matière plastique
; un silicone ; et un polymère.
13. Le dispositif de iontophorèse oculaire selon la revendication 12, dans lequel un ingrédient
actif est stocké au sein du matériau d'isolation électrique, et/ou, en option, dans
lequel l'ingrédient actif est stocké entre la couche de protection et l'extrémité
distale du réservoir.
14. Le dispositif de iontophorèse oculaire selon la revendication 12, dans lequel l'ingrédient
actif est stocké sous forme de gel ou de solution au sein du matériau d'isolation
électrique.
15. Le dispositif de iontophorèse oculaire selon la revendication 12, dans lequel l'électrode
actif est courbe, le rayon intérieur de la courbure de l'ingrédient actif de l'électrode
actif étant proche du rayon de courbure d'une cornée.
1. Okulare Iontophoresevorrichtung (1), die die Verabreichung von Wirkbestandteilen (30)
in das Auge sicherstellt, wobei die Vorrichtung Folgendes umfasst:
eine äußere Seitenwand, wobei diese äußere Seitenwand ein proximales Ende und ein
distales Ende aufweist, wobei das distale Ende der äußeren Seitenwand zum Verbinden
mit dem Auge konfiguriert ist, um den Wirkbestandteil abgeben zu können;
eine innere Seitenwand, wobei diese innere Seitenwand ein proximales Ende und ein
distales Ende aufweist, wobei das distale Ende der inneren Seitenwand zum Verbinden
mit dem Auge konfiguriert ist, um den Wirkbestandteil abgeben zu können, wobei der
Durchmesser dieser inneren Seitenwand kleiner als der der äußeren Seitenwand ist;
eine aktive Elektrode (10), die die Kopplung der proximalen Enden der äußeren Seitenwand
und der inneren Seitenwand sicherstellt;
wobei die aktive Elektrode Folgendes umfasst:
eine elektrisch leitfähige Schicht (12) und
eine Schutzschicht (11), die fest mit der elektrisch leitfähigen Schicht verbunden
ist, wobei die Schutzschicht im Verlauf der iontophoretischen Verabreichung des Wirkbestandteils
im Wesentlichen weniger als die leitfähige Schicht reagiert;
wobei die äußere Seitenwand, die innere Seitenwand und die Schutzschicht der aktiven
Elektrode ein Reservoir (20) definieren, das dazu konfiguriert ist, einen Wirkbestandteil
aufzubewahren.
2. Okulare Iontophoresevorrichtung nach Anspruch 1, wobei die Schutzschicht Folgendes
umfasst:
ein Material, das im Verlauf der iontophoretischen Verabreichung des Wirkbestandteils
einer minimalen oder keiner Erosion unterliegt und ausreichend leitfähig ist, um eine
übermäßige Verringerung der Anwendung eines elektrischen Felds zu verhindern, das
durch die leitfähige Schicht angewendet wird.
3. Okulare Iontophoresevorrichtung nach Anspruch 2, wobei das Material Folgendes umfasst:
mindestens eines der folgenden: ein Polyacetylen, ein Polyanilin, ein Polypyrrol,
ein Polyphenylen, ein Polythiophen, ein mit Ruß gefülltes Polymer, eine Kohlefaser,
ein Graphit und ein "Diamant-Kohlenstoff".
4. Okulare Iontophoresevorrichtung nach Anspruch 1, wobei die Schutzschicht die elektrisch
leitfähige Schicht weitgehend abdeckt und/oder gegebenenfalls wobei die Steifigkeit
des distalen Endes mindestens einer der Seitenwände zunimmt, wobei jeder Abschnitt
der Seitenwand nach und nach allmählich größer wird, je mehr er sich von einer Öffnung
des Reservoirs entfernt.
5. Okulare Iontophoresevorrichtung nach Anspruch 4, wobei die Seitenwand eine Rampe umfasst,
die sich nach und nach neigt, je mehr sie sich von der Öffnung des Reservoirs entfernt,
und/oder gegebenenfalls wobei die Seitenwand eine Lippe umfasst, deren Abschnitt nach
und nach zunimmt, je mehr er sich von der Öffnung des Reservoirs und konkaven Seiten
entfernt.
6. Okulare Iontophoresevorrichtung nach Anspruch 4, wobei die Seitenwand aufeinanderfolgende
Schichten eines Abschnitts umfasst, der nach und nach zunimmt, je mehr er sich von
der Öffnung des Reservoirs entfernt.
7. Okulare Iontophoresevorrichtung nach Anspruch 6, wobei die Schichten dazu konfiguriert
sind, eine stetig zunehmende Härte aufweisen.
8. Okulare Iontophoresevorrichtung nach Anspruch 4, wobei die Seitenwand einen steifen
Teil umfasst, der das Reservoir am proximalen Ende verschließt und eine Verstärkung
gegen die von einem Augenlid ausgeübten dynamischen Kräfte bildet.
9. Okulare Iontophoresevorrichtung nach Anspruch 1, wobei die aktive Elektrode eine Form
hat, die ringförmig oder zum Teil ringförmig ist.
10. Okulare Iontophoresevorrichtung nach Anspruch 1, wobei das distale Ende der inneren
Seitenwand in Bezug auf das distale Ende der äußeren Seitenwand leicht versetzt ist,
so dass die Öffnung des Reservoirs eine konkave gekrümmte Oberfläche definiert, die
weitgehend komplementär mit der konvexen gekrümmten Form einer Oberfläche des Auges
ist.
11. Okulare Iontophoresevorrichtung nach Anspruch 1, wobei das Reservoir außerdem einen
hinteren Teil umfasst, der von dem proximalen Ende des Reservoirs ausgeht, und/oder
gegebenenfalls wobei das Reservoir ein elektrisch isolierendes Material umfasst.
12. Okulare Iontophoresevorrichtung nach Anspruch 11, wobei das elektrisch isolierende
Material mindestens eines der folgenden umfasst: einen Kunststoff; ein Silikon und
ein Polymer.
13. Okulare Iontophoresevorrichtung nach Anspruch 12, wobei ein Wirkbestandteil innerhalb
des elektrisch isolierenden Materials aufbewahrt wird und/oder gegebenenfalls wobei
der Wirkbestandteil zwischen der Schutzschicht und dem distalen Ende des Reservoirs
aufbewahrt wird.
14. Okulare Iontophoresevorrichtung nach Anspruch 12, wobei der Wirkbestandteil in der
Form eines Gels oder einer Lösung innerhalb des elektrisch isolierenden Materials
aufbewahrt wird.
15. Okulare Iontophoresevorrichtung nach Anspruch 12, wobei die aktive Elektrode gekrümmt
ist, wobei der Innenradius der Krümmung des Wirkbestandteils der aktiven Elektrode
dem Radius der Krümmung einer Kornea nahe kommt.
1. An ocular iontophoresis device (1) providing the administration of active ingredients
(30) in the eye, comprising:
an external side wall, this external side wall presenting a proximal end and a distal
end, the distal end of the external side wall being configured to engage the eye in
order to be able to deliver the active ingredient;
an internal side wall, this internal side wall having a proximal end and a distal
end, the distal end of the internal side wall being configured to engage the eye in
order to be able to deliver the active ingredient, the diameter of this internal side
wall being smaller than that of the external side wall;
an active electrode (10) providing the coupling of the proximal ends of the external
and internal side walls;
in which the active electrode comprises:
an electrically conductive layer (12); and
an integral protective layer (11) of the electrically conductive layer, the protective
layer reacting substantially less than the conductive layer during the iontophoretic
administration of the active ingredient;
the external side wall, the internal side wall and the protective layer of the active
electrode defining a reservoir (20) configured to store an active ingredient.
2. The ocular iontophoresis device according to claim 1, in which the protective layer
comprises:
a material subjected to minimal or zero erosion during the iontophoretic administration
of the active ingredient and being sufficiently conductive to avoid an excessive reduction
of the application of an electric field applied by the conductive layer.
3. The ocular iontophoresis device according to claim 2, in which the material comprises:
a minimum of one of the following: a polyacetylene, a polyaniline, a polypyrrole,
a polyphenylene, a polythiophene, a polymer filled with carbon black, a carbon fibre,
a graphite and a "diamond-like carbon".
4. The ocular iontophoresis device according to claim 1, in which the protective layer
largely covers the electrically conductive layer and/or optionally in which the rigidity
of the distal end of at least one of the side walls increases, each section of the
side wall becoming progressively larger on moving away from an opening of the reservoir.
5. The ocular iontophoresis device according to claim 4, in which the side wall comprises
a ramp which is progressively inclined on moving away from the opening of the reservoir
and/or optionally in which the side wall comprises a lip, the section of which increases
on moving away from the opening of the reservoir and from the concave sides.
6. The ocular iontophoresis device according to claim 4, in which the side wall comprises
successive layers of a section which progressively increases on moving away from the
opening of the reservoir.
7. The ocular iontophoresis device according to claim 6, in which the layers are configured
to present an ever-increasing hardness.
8. The ocular iontophoresis device according to claim 4, in which the side wall comprises
a rigid part closing the reservoir at the proximal end and constituting a reinforcement
against the dynamic forces exerted by an eyelid.
9. The ocular iontophoresis device according to claim 1, in which the active electrode
has an annular or partially annular shape.
10. The ocular iontophoresis device according to claim 1, in which the distal end of the
internal side wall is slightly offset in relation to the distal end of the external
side wall such that the opening of the reservoir defines a concave curved surface,
the shape of which is largely complementary to the convex curved shape of a surface
of the eye.
11. The ocular iontophoresis device according to claim 1, in which the reservoir furthermore
comprises a posterior portion extending from the proximal end of the reservoir and/or
optionally in which the reservoir comprises an electrical insulation material.
12. The ocular iontophoresis device according to claim 11, in which the electrical insulation
material comprises a minimum of one of the following: a plastic material; a silicone;
and a polymer.
13. The ocular iontophoresis device according to claim 12, in which an active ingredient
is stored within the electrical insulation material and/or optionally in which the
active ingredient is stored between the protective layer and the distal end of the
reservoir.
14. The ocular iontophoresis device according to claim 12, in which the active ingredient
is stored in the form of a gel or solution within the electrical insulation material.
15. The ocular iontophoresis device according to claim 12, in which the active electrode
is curved, the internal radius of the curve of the active ingredient of the active
electrode being close to the radius of curvature of a cornea.