Domaine technique
[0001] La présente invention concerne une pièce d'horlogerie comprenant un mouvement mécanique
dont la marche est améliorée par un dispositif de correction d'une dérive temporelle
éventuelle dans le fonctionnement de l'oscillateur mécanique qui cadence la marche
du mouvement mécanique. La pièce d'horlogerie comprend un oscillateur mécanique dont
la fréquence moyenne est synchronisée sur une fréquence de consigne déterminée par
un oscillateur électronique auxiliaire.
[0002] En particulier, la pièce d'horlogerie est formée, d'une part, par un mouvement mécanique
comprenant :
- un mécanisme indicateur d'au moins une donnée temporelle,
- un résonateur mécanique susceptible d'osciller le long d'un axe général d'oscillation
autour d'une position neutre correspondant à son état d'énergie potentielle minimale,
- un dispositif d'entretien du résonateur mécanique formant avec ce dernier un oscillateur
mécanique qui est agencé pour cadencer la marche du mécanisme indicateur,
et, d'autre part, par un dispositif de synchronisation agencé pour asservir la fréquence
moyenne de l'oscillateur mécanique sur une fréquence de consigne déterminée par une
base de temps de référence.
Arrière-plan technologique
[0003] Des pièces d'horlogerie telles que définies dans le domaine de l'invention ont été
proposées dans quelques documents antérieurs. Le brevet
CH 597 636, publié en 1977, propose une telle pièce d'horlogerie en référence à sa figure 3. Le mouvement est
équipé d'un résonateur formé par un balancier-spiral et d'un dispositif d'entretien
classique comprenant une ancre et une roue d'échappement en liaison cinématique avec
un barillet muni d'un ressort. Ce mouvement horloger comprend en outre un dispositif
de régulation de la fréquence de son oscillateur mécanique. Ce dispositif de régulation
comprend un circuit électronique et un dispositif de freinage électromagnétique formé
d'une bobine plate, agencée sur un support sous la serge du balancier, et de deux
aimants montés sur le balancier et agencés proches l'un de l'autre de manière à passer
tous deux au-dessus de la bobine lorsque l'oscillateur est activé.
[0004] Le circuit électronique comprend une base de temps comprenant un résonateur à quartz
et servant à générer un signal de fréquence de référence FR, cette fréquence de référence
étant comparée avec la fréquence FG de l'oscillateur mécanique. La détection de la
fréquence FG de l'oscillateur est réalisée via les signaux électriques générés dans
la bobine par la paire d'aimants. La comparaison entre les deux fréquences FG et FR
est effectuée par un compteur bidirectionnel recevant à ses deux entrées ces deux
fréquences et fournissant en sortie un signal déterminant une différence de périodes
comptabilisées pour les deux fréquences. Le circuit électronique comprend en outre
un circuit logique qui analyse le signal de sortie du compteur pour commander un circuit
d'application d'impulsions de freinage en fonction de ce signal de sortie, de manière
à freiner le balancier lorsque le circuit logique a détecté une dérive temporelle
correspondant à une valeur de la fréquence FG de l'oscillateur supérieure à la fréquence
de référence FR. Le circuit d'application d'impulsions de freinage est agencé pour
pouvoir engendrer un couple de freinage momentané sur le balancier via une interaction
électromagnétique aimant-bobine et une charge commutable reliée à la bobine.
Résumé de l'invention
[0005] Un but de la présente invention est de simplifier au maximum le circuit électronique
d'un dispositif de synchronisation agencé pour asservir la fréquence moyenne de l'oscillateur
mécanique d'un mouvement mécanique sur une fréquence de consigne déterminée par un
oscillateur électronique auxiliaire, sans pour autant perdre en précision dans la
marche de la pièce d'horlogerie équipée d'un tel dispositif de synchronisation.
[0006] Dans le cadre de la présente invention, on cherche de manière générale à améliorer
la précision de la marche d'un mouvement horloger mécanique, c'est-à-dire de diminuer
l'erreur journalière maximale de ce mouvement mécanique et plus globalement de diminuer
de manière très significative une dérive temporelle possible sur une plus longue période
(par exemple une année). En particulier, la présente invention cherche à atteindre
un tel but pour un mouvement horloger mécanique dont la marche est réglée initialement
au mieux. En effet, un but général de l'invention est de trouver un dispositif de
correction de la marche d'un mouvement mécanique pour le cas où le fonctionnement
naturel de ce mouvement mécanique conduirait à une certaine erreur journalière et
par conséquent à une dérive temporelle croissante (erreur cumulée croissante), sans
pour autant renoncer à ce qu'il puisse fonctionner de manière autonome avec la meilleure
précision qu'il lui est possible d'avoir grâce à ses propres caractéristiques, c'est-à-dire
en l'absence du dispositif de correction ou lorsque ce dernier est inactif.
[0007] A cet effet, la présente invention concerne une pièce d'horlogerie telle que définie
dans le domaine de l'invention et dans laquelle le dispositif de synchronisation comprend
un dispositif de freinage électromagnétique du résonateur mécanique, ce dispositif
de freinage électromagnétique étant formé d'au moins une bobine et d'au moins un aimant
permanent qui sont agencés de manière qu'une tension induite est générée entre les
deux bornes de la bobine dans chaque alternance de l'oscillation du résonateur mécanique
pour une plage de fonctionnement utile de l'oscillateur mécanique, le dispositif de
synchronisation étant agencé pour pouvoir diminuer momentanément l'impédance entre
les deux bornes de la bobine. La pièce d'horlogerie est remarquable car le dispositif
de synchronisation est agencé de manière à diminuer l'impédance entre les deux bornes
de la bobine au cours d'intervalles de temps distincts T
P et de manière que les débuts de deux intervalles de temps successifs quelconques,
parmi les intervalles de temps distincts, présentent entre eux une distance temporelle
D
T égale à un nombre entier positif N multiplié par la moitié d'une période de consigne
T0c pour l'oscillateur mécanique, soit D
T = N.T0c/2. En particulier, le dispositif de synchronisation est agencé pour déterminer
au moyen de la base de temps de référence le début de chacun des intervalles de temps
distincts de manière à satisfaire la relation mathématique susmentionnée entre la
distance temporelle D
T et la période de consigne T0c.
[0008] Grâce aux caractéristiques de l'invention, de manière surprenante, l'oscillateur
mécanique du mouvement horloger est asservi à l'oscillateur auxiliaire d'une manière
efficace et rapide, comme ceci ressortira clairement de la description détaillée de
l'invention qui suivra. La fréquence d'oscillation de l'oscillateur mécanique (oscillateur
mécanique esclave) est synchronisée sur la fréquence de consigne déterminée par l'oscillateur
auxiliaire (oscillateur maître), et ceci sans asservissement à boucle fermée et sans
nécessiter de capteur de mesure du mouvement d'oscillation de l'oscillateur mécanique.
Le dispositif de synchronisation fonctionne donc à boucle ouverte et il permet de
corriger aussi bien une avance qu'un retard dans la marche naturelle du mouvement
mécanique, comme ceci sera exposé par la suite. Ce résultat est tout-à-fait remarquable.
[0009] On comprend par 'synchronisation sur un oscillateur maître' un asservissement (à
boucle ouverte, donc sans rétroaction) de l'oscillateur mécanique esclave à l'oscillateur
maître. Le fonctionnement du dispositif de synchronisation est tel que la fréquence
à laquelle interviennent les intervalles de temps, où l'impédance du circuit relié
aux deux bornes de la bobine est diminuée, est imposée à l'oscillateur mécanique esclave
qui cadence la marche du mécanisme indicateur d'une donnée temporelle. Plus généralement,
il n'est même pas nécessaire que la succession de tels intervalles de temps distincts
interviennent périodiquement à une fréquence donnée, car il suffit que les débuts
(ou, de manière équivalente, les instants milieux) de deux intervalles de temps successifs
quelconques parmi ces intervalles de temps distincts présentent entre eux une distance
temporelle D
T telle que définie précédemment, avec un nombre entier positif N qui peut varier au
cours du temps. Nous ne sommes pas ici dans le cas standard d'un oscillateur forcé,
ni même dans la situation d'oscillateurs couplés.
[0010] Dans la présente invention, les distances temporelles D
T possibles, pour une période de consigne T0c prédéfinie, déterminent la fréquence
moyenne de l'oscillateur mécanique et donc le cadencement de la marche du mécanisme.
Comme les distances temporelles sont déterminées par un oscillateur auxiliaire précis,
la fréquence moyenne est déterminée par cet oscillateur auxiliaire de sorte que la
précision de la marche du mécanisme est en relation directe avec celle de l'oscillateur
auxiliaire. On comprend par 'cadencer la marche d'un mécanisme' le fait de rythmer
le mouvement des éléments mobiles de ce mécanisme lorsqu'il fonctionne, en particulier
de déterminer les vitesses de rotation de ses roues et ainsi d'au moins un indicateur
d'une donnée temporelle.
[0011] Dans un mode de réalisation principal, le résonateur mécanique est formé par un balancier
oscillant autour d'un axe d'oscillation, et le dispositif de synchronisation est agencé
de manière à déclencher périodiquement les intervalles de temps distincts T
P, lesquels présentent une même valeur, et de manière que la fréquence de déclenchement
F
D de ces intervalles de temps distincts vaut deux fois une fréquence de consigne F0c,
égale par définition à l'inverse de la période de consigne T0c, divisée par un nombre
entier positif M, soit F
D = 2.F0c / M, la valeur des intervalles de temps distincts T
P étant inférieure à la demi-période de consigne, soit T
P < T0c/2. Dans une variante préférée, la valeur des intervalles de temps distincts
T
P est prévue inférieure au quart de la période de consigne T0c, soit T
P < T0c/4.
Brève description des figures
[0012] L'invention sera décrite ci-après en détails à l'aide des dessins annexés, donnés
à titre d'exemples nullement limitatifs, dans lesquels :
- La Figure 1 montre un premier mode de réalisation d'une pièce d'horlogerie selon l'invention,
- La Figure 2 est une vue partielle du premier mode de réalisation selon la Figure 1,
- La Figure 3 montre le schéma électronique d'une première variante du circuit de commande
du dispositif de freinage électromagnétique selon l'invention,
- La Figure 4 montre le schéma électronique d'une deuxième variante du circuit de commande
du dispositif de freinage électromagnétique selon l'invention,
- Les Figures 5A, 5B et 5C sont des graphes donnant l'évolution temporelle de divers
paramètres physiques de l'oscillateur mécanique et du dispositif de synchronisation
du premier mode de réalisation pour diverses relations entre la fréquence de consigne
F0c et la fréquence naturelle F0 de l'oscillateur mécanique, respectivement F0 > F0c,
F0 < F0c, F0 = F0c,
- La Figure 6 montre l'application d'une première impulsion de freinage à un résonateur
mécanique dans une certaine alternance de son oscillation avant qu'il passe par sa
position neutre, ainsi que la vitesse angulaire du balancier de ce résonateur mécanique
et sa position angulaire dans un intervalle temporel au cours duquel intervient la
première impulsion de freinage,
- La Figure 7 est une figure similaire à la Figure 6 mais pour l'application d'une deuxième
impulsion de freinage dans une certaine alternance de l'oscillation d'un oscillateur
mécanique après qu'il a passé par sa position neutre,
- Les Figures 8A, 8B et 8C montrent respectivement la position angulaire d'un balancier-spiral
au cours d'une période d'oscillation, la variation de la marche du mouvement horloger
obtenue pour une impulsion de freinage de durée fixe, pour trois valeurs d'un couple
de freinage constant, en fonction de la position angulaire du balancier spiral, et
la puissance de freinage correspondante,
- Les Figures 9, 10 et 11 montrent respectivement trois situations différentes pouvant
intervenir dans une phase initiale suite à l'enclenchement du dispositif de correction
dans une pièce d'horlogerie selon l'invention,
- La Figure 12 est un graphe explicatif du processus physique intervenant suite à l'enclenchement
du dispositif de correction dans la pièce d'horlogerie selon l'invention et conduisant
à la synchronisation voulue pour le cas où la fréquence naturelle de l'oscillateur
mécanique esclave est supérieure à la fréquence de consigne,
- La Figure 13 représente, dans le cas de la Figure 12, une oscillation de l'oscillateur
mécanique esclave et les impulsions de freinage dans une phase synchrone stable pour
une variante où une impulsion de freinage intervient dans chaque alternance,
- La Figure 14 est un graphe explicatif du processus physique intervenant suite à l'enclenchement
du dispositif de correction dans la pièce d'horlogerie selon l'invention et conduisant
à la synchronisation voulue pour le cas où la fréquence naturelle de l'oscillateur
mécanique esclave est inférieure à la fréquence de consigne,
- La Figure 15 représente, dans le cas de la Figure 14, une oscillation de l'oscillateur
mécanique esclave et les impulsions de freinage dans une phase synchrone stable pour
une variante où une impulsion de freinage intervient dans chaque alternance,
- Les Figures 16 et 17 donnent, respectivement pour les deux cas des Figures 12 et 14,
le graphe de la position angulaire d'un oscillateur mécanique et les périodes d'oscillation
correspondantes pour un mode de fonctionnement du dispositif de correction où une
impulsion de freinage intervient toutes les quatre périodes d'oscillation,
- Les Figures 18 et 19 sont respectivement des agrandissements partiels des Figures
16 et 17,
- La Figure 20 représente, de manière similaire aux deux figures précédentes, une situation
spécifique dans laquelle la fréquence d'un oscillateur mécanique est égale à la fréquence
de freinage,
- La Figure 21 montre schématiquement l'oscillateur mécanique et le dispositif électromagnétique
d'un deuxième mode de réalisation,
- La Figure 22 donne, dans le cadre du deuxième mode de réalisation, des graphes de
l'évolution temporelle de la position angulaire de l'oscillateur mécanique, de la
tension induite dans une bobine du dispositif électromagnétique en fonction d'un signal
de commande de ce dispositif électromagnétique en régime stationnaire,
- La Figure 23 montre schématiquement l'oscillateur mécanique et le dispositif électromagnétique
d'un troisième mode de réalisation,
- La Figure 24 donne, dans le cadre du troisième mode de réalisation, des graphes de
l'évolution temporelle de la position angulaire de l'oscillateur mécanique, de la
tension induite dans une bobine du dispositif électromagnétique en fonction d'un signal
de commande de ce dispositif électromagnétique en régime stationnaire,
- La Figure 25 est similaire à la Figure 24 pour une variante de commande du dispositif
électromagnétique dans le cadre du troisième mode de réalisation,
- La Figure 26 est une vue en coupe de l'oscillateur mécanique et du dispositif électromagnétique
d'un quatrième mode de réalisation,
- La Figure 27 est coupe transversale, selon la ligne A-A de l'oscillateur mécanique
et du dispositif électromagnétique de la Figure 26, et
- Les Figures 28A, 28B et 28C sont des graphes donnant l'évolution temporelle de divers
paramètres physiques de l'oscillateur mécanique et du dispositif de synchronisation
du quatrième mode de réalisation pour diverses relations entre la fréquence de consigne
F0c et la fréquence naturelle F0 de l'oscillateur mécanique, respectivement F0 > F0c,
F0 < F0c, F0 = F0c.
Description détaillée de l'invention
[0013] Un premier mode de réalisation d'une pièce d'horlogerie selon l'invention sera décrit
en référence aux Figures 1 à 4 et 5A à 5C. A la Figure 1 est représentée, en partie
schématiquement, une pièce d'horlogerie 2 comprenant un mouvement mécanique 4 qui
comporte au moins un mécanisme 12 indicateur d'une donnée temporelle. Le mécanisme
12 comprend un rouage 16 entraîné par un barillet 14 (le mécanisme est représenté
partiellement à la Figure 1). Le mouvement mécanique comprend encore un résonateur
mécanique 6, formé par un balancier 8 et un spiral 10, qui est agencé sur une platine
5 définissant un support du résonateur mécanique, et un dispositif d'entretien de
ce résonateur mécanique qui est formé par un échappement 18, ce dispositif d'entretien
formant avec le résonateur mécanique un oscillateur mécanique qui cadence la marche
du mécanisme indicateur. L'échappement 18 comprend classiquement une ancre et une
roue d'échappement, cette dernière étant reliée cinématiquement au barillet par l'intermédiaire
du rouage 16. Le résonateur mécanique est susceptible d'osciller, autour d'une position
neutre (position de repos / position angulaire zéro) correspondant à son état d'énergie
potentielle minimale, le long d'un axe circulaire (le rayon de cet axe est sans importance
puisque la position du balancier le long de cet axe est donnée par un angle). L'axe
circulaire définit un axe général d'oscillation qui indique la nature du mouvement
du résonateur mécanique, lequel peut être par exemple linéaire dans un autre mode
de réalisation.
[0014] Chaque oscillation du résonateur mécanique définit une période d'oscillation qui
est formée de deux alternances, chacune entre deux positions angulaires extrêmes de
l'oscillation et avec une rotation en sens inverse de l'autre. Lorsque le résonateur
mécanique atteint une position angulaire extrême, définissant l'amplitude d'oscillation,
sa vitesse de rotation est nulle et le sens de rotation s'inverse. Chaque alternance
présente deux demi-alternances (dont la durée peut être différente en fonction d'événements
perturbateurs), soit une première demi-alternance intervenant avant le passage du
résonateur mécanique par sa position neutre et une seconde demi-alternance intervenant
après ce passage par la position neutre.
[0015] La pièce d'horlogerie 2 comprend un dispositif de synchronisation 20 de l'oscillateur
mécanique, formé du résonateur mécanique 6 et de l'échappement 18, sur une base de
temps de référence 22 constituée par un oscillateur auxiliaire qui comprend un résonateur
à quartz 35 et un circuit d'horloge 36 entretenant le résonateur à quartz et délivrant
un signal de fréquence de référence S
R. L'oscillateur à quartz définit un oscillateur maître. La base de temps de référence
est associée au dispositif de commande 24 du dispositif de synchronisation auquel
elle fournit le signal S
R. On notera que d'autres types d'oscillateurs auxiliaires peuvent être prévus, notamment
un oscillateur intégré entièrement dans un circuit électronique avec le circuit de
commande. Généralement, l'oscillateur auxiliaire est par nature ou par construction
plus précis que l'oscillateur mécanique agencé dans le mouvement horloger, cet oscillateur
mécanique définissant un oscillateur esclave dans le cadre de l'invention. De manière
générale, comme on le comprendra par la suite, le dispositif de synchronisation 20
est agencé pour asservir la fréquence moyenne de l'oscillateur mécanique sur une fréquence
de consigne déterminée par l'oscillateur auxiliaire.
[0016] Ensuite, le dispositif de synchronisation 20 comprend un dispositif de freinage électromagnétique
26 du résonateur mécanique 6. Par 'freinage électromagnétique' on comprend un freinage
du résonateur mécanique engendré via une interaction électromagnétique entre au moins
un aimant permanent, porté par le résonateur mécanique ou un support de ce résonateur
mécanique, et au moins une bobine portée respectivement par le support ou le résonateur
mécanique et associée à un circuit électronique dans lequel un courant induit dans
la bobine par l'aimant peut être engendré. De manière générale, le dispositif de freinage
électromagnétique est ainsi formé d'au moins une bobine 28 et d'au moins un aimant
permanent qui sont agencés de manière qu'une tension induite est générée entre les
deux bornes 28A, 28B de la bobine 28 dans chaque alternance de l'oscillation du résonateur
mécanique pour une plage de fonctionnement utile de l'oscillateur mécanique. La bobine
28 est du type galette (disque ayant une hauteur inférieure à son diamètre), sans
noyau ferromagnétique. Dans le premier mode de réalisation, il est prévu une pluralité
d'aimants bipolaires 30, 32 qui sont agencés de manière juxtaposée sur la serge 9
du balancier avec une alternance des polarités magnétiques selon la direction de l'axe
d'oscillation 34. Dans une variante équivalente, il est prévu un aimant annulaire
ayant une aimantation axiale avec des secteurs successifs correspondant aux aimants
bipolaires 30, 32, ces secteurs successifs présentant des polarités alternées et définissant
chacun un angle au centre (une 'ouverture' angulaire) ayant sensiblement une même
valeur. Dans la variante représentée, les aimants bipolaires 30, 32 définissent huit
secteurs annulaires aimantés présentant chacun une distance angulaire de 45° avec
des polarités magnétiques alternées. Dans le cas du premier mode de réalisation, on
a un nombre pair 2N de secteurs annulaires aimantés, N étant un nombre entier positif,
ces secteurs étant agencés de manière circulaire, notamment sur la serge 9 du balancier
8 formant le résonateur mécanique 6.
[0017] La bobine 28 est agencée sur la platine 5 de manière à être traversée par le flux
magnétique des aimants bipolaires / secteurs annulaires aimantés lorsque le balancier
oscille. Avantageusement, le diamètre de la bobine 28 est prévu de manière qu'elle
soit substantiellement comprise dans une ouverture angulaire, relativement à l'axe
d'oscillation, qui soit sensiblement égale à celle définie par chaque aimant bipolaire
/ secteur annulaire aimanté. Cependant, dans d'autres variantes, le diamètre de la
bobine 28 peut être prévu plus grand et présenter par exemple une ouverture angulaire
correspondant sensiblement au double de celle d'un secteur annulaire aimanté. De plus,
dans une autre variante, il est prévu une pluralité de bobines galette présentant
entre elles, prises deux à deux, un décalage angulaire correspondant à un nombre entier
de périodes magnétiques (une période magnétique étant donnée par la distance angulaire
de deux secteurs annulaires aimantés adjacents). Ces bobines ne présentant ainsi pas
de déphasage électromagnétique (c'est-à-dire que les déphasages sont des multiples
entiers de 360°), les tensions induites dans ces bobines présentent chacune une variation
temporelle identique et simultanée aux autres, de sorte que ces tensions induites
s'additionnent. La pluralité des bobines peuvent être agencées en série ou en parallèle.
Le nombre de secteurs annulaires aimantés, le nombre de bobines et leurs dimensions
caractéristiques sont sélectionnés en fonction de la force de l'interaction électromagnétique
souhaitée pour permettre l'asservissement voulu de l'oscillateur mécanique.
[0018] Selon l'invention, le dispositif de synchronisation est agencé pour pouvoir diminuer
momentanément l'impédance entre les deux bornes de la bobine. Selon un mode de synchronisation
général implémenté dans le dispositif de synchronisation de l'invention, ce dernier
est agencé de manière à diminuer l'impédance entre les deux bornes de la bobine au
cours d'intervalles de temps distincts T
P et de manière que les débuts respectifs de deux intervalles de temps successifs quelconques,
parmi ces intervalles de temps distincts, présentent entre eux une distance temporelle
D
T égale à un nombre entier positif N multiplié par la moitié d'une période de consigne
T0c (c'est-à-dire par une demi-période de consigne) pour l'oscillateur mécanique,
soit D
T = N.T0c/2. Le dispositif de synchronisation est agencé pour déterminer au moyen de
la base de temps de référence 22 le début de chacun des intervalles de temps distincts
de manière à satisfaire la relation mathématique susmentionnée entre la distance temporelle
D
T et la période de consigne T0c.
[0019] Dans les modes de réalisation décrits, le résonateur mécanique est formé par un balancier
tournant autour d'un axe d'oscillation. Dans les modes de synchronisation implémentés
dans les dispositifs de synchronisation qui sont représentés aux Figures 5A à 5C et
28A à 28C, il est prévu de déclencher périodiquement les intervalles de temps distincts
T
P au cours desquels l'impédance entre les bornes de la bobine est diminuée, c'est-à-dire
que ces intervalles de temps sont prévus avec une distance temporelle T
D entre eux qui est constante. La fréquence de déclenchement F
D de ces intervalles de temps distincts vaut deux fois la fréquence de consigne F0c,
égale par définition à l'inverse de la période de consigne T0c, divisée par un nombre
entier positif M, soit F
D = 2.F0c / M. Ensuite, de préférence, les intervalles de temps distincts T
P ont une même valeur qui est prévue inférieure à la demi-période de consigne, soit
T
P < T0c/2. Finalement, le dispositif de synchronisation est agencé de manière à engendrer
un court-circuit entre les deux bornes 28A et 28B de la bobine 28 durant les intervalles
de temps distincts T
P pour diminuer l'impédance entre les deux bornes de cette bobine.
[0020] Dans la variante du premier mode de réalisation décrite à l'aide des Figures 5A à
5C, le nombre entier M vaut deux (M=2), de sorte que la fréquence de déclenchement
F
D est égale à la fréquence de consigne F0c et les distances temporelles T
D successives sont égales à la période de consigne T0c. Ensuite, la valeur des intervalles
de temps distincts T
P est avantageusement inférieure au quart de la période de consigne T0c, soit T
P < T0c/4. Dans ce premier mode de réalisation, comme on peut le voir aux Figures 5A
à 5C, le dispositif de freinage électromagnétique 26 est agencé de manière qu'une
tension induite est engendrée dans la bobine 28 sensiblement sans interruption pour
toute oscillation du résonateur mécanique 6 dans la plage de fonctionnement utile
de l'oscillateur mécanique formé par ce résonateur mécanique.
[0021] Avant de considérer plus en détails les Figures 5A à 5C, le comportement d'un oscillateur
mécanique soumis à des impulsions de freinage de courte durée sera premièrement résumé
ici, bien qu'un exposé plus détaillé à ce sujet soit donné par la suite. On a observé
que, lorsque l'impulsion de freinage est générée entre le début d'une alternance et
le passage du résonateur par sa position neutre dans cette alternance, une telle impulsion
de freinage induit un déphasage temporel négatif dans l'oscillation du résonateur.
Ainsi, la durée de l'alternance concernée est augmentée relativement à la durée T0/2
d'une alternance lors de l'oscillation naturelle de l'oscillateur mécanique. Ceci
engendre donc une diminution ponctuelle de la fréquence de l'oscillateur mécanique
et permet d'engendrer un certain retard dans la marche de la pièce d'horlogerie pour
corriger, le cas échéant, une avance prise par cet oscillateur mécanique. Par contre,
lorsque l'impulsion de freinage est générée entre le passage du résonateur par sa
position neutre dans une alternance et la fin de cette alternance, une telle impulsion
de freinage induit un déphasage temporel positif dans l'oscillation du résonateur.
Ainsi, la durée de l'alternance concernée est diminuée relativement à la durée T0/2
d'une alternance lors de l'oscillation naturelle de l'oscillateur mécanique. Ceci
engendre donc une augmentation ponctuelle de la fréquence de l'oscillateur mécanique
et permet d'engendrer une certaine avance dans la marche de la pièce d'horlogerie
pour corriger, le cas échéant, un retard pris par cet oscillateur mécanique.
[0022] Aux Figures 5A à 5C sont représentées, dans une phase stable de la synchronisation
obtenue par le dispositif de synchronisation selon l'invention, les courbes de la
position angulaire et de la vitesse angulaire du balancier-spiral 6 ainsi qu'un signal
digital de commande S
C engendré dans le circuit de commande 24 et fourni à un interrupteur 40 agencé pour
court-circuiter les deux bornes 28A, 28B de la bobine 28 (voir Figures 3 et 4) durant
des impulsions 58 qui définissent les intervalles de temps distincts T
P. De plus, sur ces figures sont représentés un signal de la tension induite dans la
bobine 28, résultant de l'oscillation du résonateur mécanique 6 et des impulsions
de court-circuit 58, et un signal du couple de freinage appliqué au résonateur mécanique
durant les impulsions de court-circuit. On notera que la phase stable représentée
ici intervient suite à une phase transitoire (phase initiale) qui sera décrite par
la suite. De manière remarquable, au cours de la phase stable, aussi nommée phase
synchrone, la fréquence d'oscillation du résonateur mécanique est asservie à la fréquence
de consigne F0c et les première et deuxième parties T
B et T
A des impulsions de court-circuit 58 présentent un rapport sensiblement constant et
défini. Dans cette phase stable, le dispositif de synchronisation stabilise de manière
automatique, sans capteur mesurant un paramètre de l'oscillation du résonateur mécanique
6 et sans boucle de rétroaction, la fréquence d'oscillation de ce résonateur mécanique
à la fréquence de consigne F0c.
[0023] La Figure 5A correspond à une situation où la fréquence naturelle F0 de l'oscillateur
mécanique de la pièce d'horlogerie est supérieure à la fréquence de consigne F0c,
de sorte que cette pièce d'horlogerie sans le dispositif de synchronisation présenterait
une dérive temporelle positive correspondant à une avance dans la marche de la pièce
d'horlogerie. On observe que les impulsions de court-circuit 58 interviennent autour
d'une position angulaire extrême, c'est-à-dire que les intervalles de temps distincts
T
P englobent une inversion du sens du mouvement d'oscillation qui intervient entre une
alternance A2 et une alternance A1 de l'oscillation alors que la vitesse de rotation
(vitesse angulaire) est nulle. Les périodes d'oscillation sont égales à la période
de consigne T0c, mais on remarque que les deux alternances A1 et A2 qui constituent
chaque période d'oscillation ne sont pas égales. En effet, l'alternance A1 dure ici
plus longtemps que l'alternance A2, car un freinage plus important intervient dans
l'alternance A1, avant le passage du résonateur mécanique par sa position neutre (angle
0°), que dans l'alternance A2 après le passage du résonateur mécanique par sa position
neutre. On notera qu'aucun couple de freinage n'est appliqué au résonateur mécanique
ni après le passage du résonateur mécanique par sa position neutre dans l'alternance
A1, ni avant le passage du résonateur mécanique par sa position neutre dans l'alternance
A2.
[0024] L'impulsion de freinage est formée de deux petits lobes 50 situés respectivement
de chaque côté de l'instant du passage du résonateur mécanique par la position angulaire
extrême, en présentant une symétrie centrale relativement à cet instant (les signes
mathématiques opposés des deux lobes 50 provient du changement de sens dans le mouvement
d'oscillation), et d'un lobe 52 de plus grande amplitude qui intervient dans l'alternance
A1 de chaque période d'oscillation, dans la première demi-alternance avant le passage
du résonateur mécanique par sa position neutre. Les effets des deux lobes 50 se compensent
et n'engendrent donc globalement aucun déphasage dans l'oscillation du résonateur
mécanique, alors que le couple de freinage occasionné par le lobe 52 dans chaque alternance
A1 engendre une augmentation de la durée de celle-ci, de sorte que la durée de la
période d'oscillation concernée est égale à celle de la période de consigne T0c. La
fréquence d'oscillation instantanée est ainsi égale à la fréquence de consigne F0c
qui est, comme indiqué, inférieure à la fréquence naturelle F0 de l'oscillateur mécanique.
L'apparition du lobe 52 seulement dans les alternances A1 résulte du fait que les
instants milieu des impulsions de court-circuit 58 interviennent avec un certain retard
relativement aux passages du résonateur mécanique par une position angulaire extrême,
ceci découlant du fait que la fréquence naturelle F0 de l'oscillateur mécanique est
supérieure à la fréquence de consigne F0c. En effet, la partie T
B des impulsions 58 intervenant avant le passage du résonateur mécanique par une position
extrême est inférieure à la partie T
A des impulsions 58 intervenant après ce passage.
[0025] La Figure 5B correspond à une situation où la fréquence naturelle F0 de l'oscillateur
mécanique de la pièce d'horlogerie est inférieure à la fréquence de consigne F0c,
de sorte que cette pièce d'horlogerie sans le dispositif de synchronisation présenterait
une dérive temporelle négative correspondant à un retard dans la marche de la pièce
d'horlogerie. On observe encore que les impulsions de court-circuit 58 interviennent
autour d'une position angulaire extrême et que l'alternance A1 dure plus longtemps
que l'alternance A2, car un freinage plus important intervient dans l'alternance A2,
ici après le passage du résonateur mécanique par sa position neutre (angle 0°), que
dans l'alternance A1 avant le passage du résonateur mécanique par sa position neutre.
Comme dans la situation précédente, aucun couple de freinage n'est appliqué au résonateur
mécanique ni après le passage du résonateur mécanique par sa position neutre dans
l'alternance A1, ni avant le passage du résonateur mécanique par sa position neutre
dans l'alternance A2. L'impulsion de freinage est ici formée des deux petits lobes
50 situés respectivement de chaque côté de la position angulaire extrême et d'un lobe
54 de plus grande amplitude qui intervient dans l'alternance A2 de chaque période
d'oscillation, dans la seconde demi-alternance après le passage du résonateur mécanique
par sa position neutre.
[0026] Les effets des deux lobes 50 se compensent toujours, alors que le couple de freinage
occasionné par le lobe 54 dans chaque alternance A2 engendre une diminution de la
durée de celle-ci, de sorte que la durée de la période d'oscillation concernée est
égale à celle de la période de consigne T0c. La fréquence d'oscillation instantanée
est ainsi égale à la fréquence de consigne F0c qui est, comme indiqué, supérieure
à la fréquence naturelle F0 de l'oscillateur mécanique. L'apparition du lobe 54 seulement
dans les alternances A2 résulte du fait que les instants milieu des impulsions de
court-circuit 58 interviennent ici avec une certaine avance relativement aux passages
du résonateur mécanique par une position angulaire extrême, ceci découlant du fait
que la fréquence naturelle F0 de l'oscillateur mécanique est inférieure à la fréquence
de consigne F0c. En effet, la partie T
A des impulsions 58 intervenant après le passage du résonateur mécanique par une position
extrême est inférieure à la partie T
B des impulsions 58 intervenant avant ce passage.
[0027] Pour être complet, on a représenté à la Figure 5C une situation où la fréquence naturelle
F0 de l'oscillateur mécanique de la pièce d'horlogerie est égale à la fréquence de
consigne F0c. Il résulte de cette situation que la partie T
A des impulsions 58 intervenant après le passage du résonateur mécanique par une position
angulaire extrême est égale à la partie T
B des impulsions 58 intervenant avant ce passage, de sorte que les parties 50A des
impulsions de freinage intervenant dans les alternances A2 juste avant le passage
du résonateur mécanique par une position extrême ont un même profil, avec un signe
mathématique opposé, que les parties 50B des impulsions de freinage intervenant dans
les alternances A1 juste après ce passage et présentent ainsi une symétrie centrale
relativement à l'instant du passage par la position angulaire extrême concernée. Par
conséquent, les effets des parties 50A et 50B des impulsions de freinage intervenant
au court de chaque impulsion de court-circuit 58, et donc de chaque intervalle de
temps distincts T
P, se compensent mutuellement de sorte que, dans ce cas particulier, le dispositif
de synchronisation n'influence pas la marche de la pièce d'horlogerie, laquelle est
précise dans la mesure où elle est naturellement synchrone avec la base de temps de
référence 22.
[0028] La Figure 3 est un schéma qui montre une première variante de réalisation 24A du
circuit de commande 24 du dispositif de synchronisation 20. Le circuit de commande
24A est relié d'une part au circuit d'horloge 36 et, d'autre part, à la bobine 28.
Le circuit d'horloge entretient le résonateur à quartz 35 et génère en retour un signal
d'horloge S
R à une fréquence de référence, notamment égale à 2
15 Hz. Le signal d'horloge S
R est fourni successivement à deux diviseurs DIV1 et DIV2 (ces deux diviseurs pouvant
former deux étages d'un même diviseur). Le Diviseur DIV2 fournit un signal périodique
S
D directement à un minuteur 38 ('Timer'). A chaque détection d'une transition caractéristique
dans le signal périodique S
D, le minuteur rend passant l'interrupteur 40 durant un intervalle de temps T
P, pour court-circuiter la bobine 28, en lui fournissant un signal de commande S
C, ayant une fréquence de déclenchement F
D identique à celle du signal périodique S
D, qui déclenche périodiquement le minuteur 38. Comme la durée des impulsions de freinage
(correspondant à celle des impulsions de court-circuit) est prévue ici de préférence
inférieure à T0
C/4 (par exemple T0
C = 250 ms) et même bien inférieure à cette valeur dans le cas considéré, notamment
entre 10 ms et 30 ms, le minuteur 38 reçoit un signal de cadencement du diviseur DIV1.
[0029] Par exemple, dans le cas d'une fréquence de consigne F0c = 4 Hz et d'une fréquence
de déclenchement F
D égale à cette fréquence de consigne, comme dans l'exemple donné aux Figures 5A à
5C, le diviseur DIV2 fournit directement des impulsions de déclenchement au minuteur
à la fréquence F
D = 4 Hz. Si il est prévu de fournir une impulsion de court-circuit chaque seconde,
c'est-à-dire toutes les quatre périodes d'oscillation, et d'avoir ainsi une distance
temporelle D
T = 1 s entre les intervalles de temps distincts T
P où l'impédance entre les bornes 28A et 28B de la bobine est diminuée, alors on peut
utiliser la sortie terminale d'un circuit diviseur horloger classique qui fournit,
à la sortie de l'étage terminal de sa chaîne de division par deux, un signal périodique
à la fréquence de 1 Hz. Pour une fréquence de déclenchement F
D = 4 Hz mentionnée ci-avant, on peut aussi utiliser un circuit diviseur horloger classique,
mais en prenant en sortie le signal fourni deux étages avant la sortie terminale dans
la chaîne de division. On remarquera que le circuit de commande 24A du dispositif
de synchronisation est très simple. Il peut être miniaturisé aisément et sa consommation
électrique est très faible. Aucun microcontrôleur n'est nécessaire.
[0030] On notera que dans un mode particulier de synchronisation, on peut prévoir de générer
les impulsions de court-circuit par groupes, par exemple une succession de séquences
avec quatre impulsions dans quatre périodes d'oscillation successives puis aucune
impulsion pendant dix secondes, soit pendant quarante périodes pour une fréquence
F0c = 4 Hz. Dans un autre mode de synchronisation, on peut prévoir de varier les intervalles
de temps T
P (donc la durée des impulsions de court-circuit), par exemple en prévoyant une durée
plus longue dans une phase initiale, pour engendrer un couple de freinage plus important,
que dans un régime nominal qui lui succède. On notera que procédé de synchronisation
est robuste. Par exemple, il n'est pas nécessaire que les intervalles de temps T
P soient mesurés précisément, c'est-à-dire avec autant de précision que les distances
temporelles D
T entre les débuts de ces intervalles de temps. Ainsi, on pourrait prévoir un minuteur
avec son propre circuit de cadencement, moins précis que la base de temps de référence
22.
[0031] Dans une deuxième variante de réalisation 24B, montrée à la Figure 4, du circuit
de commande 24 du dispositif de synchronisation 20, les diviseurs DIV1 et DIV2 forment
ensemble un circuit diviseur horloger classique qui fournit donc en sortie un signal
périodique S
D ayant une fréquence égale à 1Hz. Ce signal S
D est fourni à un compteur à N qui définit un diviseur additionnel, lequel génère le
signal périodique S
P qu'il fournit au minuteur 38. Le signal de commande S
C fourni par le minuteur à l'interrupteur 40 présente une fréquence de déclenchement
F
D égale à celle du signal périodique S
P. Ainsi, dans un exemple où la fréquence de consigne F0
C de l'oscillateur mécanique est égal à 4 Hz (F0
C = 4 Hz) et le nombre N est égal à huit, la fréquence de déclenchement F
D des signaux périodiques S
P et S
C est alors de 1/8 Hz, ce qui veut dire qu'il est prévu une impulsion de freinage (impulsion
de court-circuit) par 32 périodes de consigne T0c, soit environ une impulsion après
32 périodes de l'oscillateur mécanique dans la mesure où sa fréquence naturelle F0
est prévue proche de la fréquence de consigne F0
C.
[0032] A la Figure 4, le dispositif de synchronisation comprend en outre un dispositif d'alimentation
44 formé par un circuit redresseur 46 (du type simple ou double alternance) et par
une capacité de stockage C
AL reliée à la masse (potentiel de référence du dispositif de synchronisation). Le circuit
redresseur est constamment relié en entrée à une borne de la bobine de sorte qu'en
dehors des impulsions de court-circuit il peut redresser une tension induite dans
la bobine 28 par les aimants permanents 30,32. Cette tension induite redressée et
accumulée dans la capacité de stockage sert à l'alimentation électrique du dispositif
de synchronisation dans la plage de fonctionnement utile de l'oscillateur mécanique.
Le circuit de commande 24B du dispositif de synchronisation est très simple et autonome.
Il consomme peu et prend un minimum d'énergie à l'oscillateur mécanique pour effectuer
efficacement la synchronisation selon l'invention.
[0033] On décrira ci-après, en référence aux Figures 6 et 7, un phénomène physique remarquable
mis en lumière dans le cadre de développements ayant conduit à la présente invention
et intervenant dans le procédé de synchronisation implémenté dans la pièce d'horlogerie
selon l'invention. La compréhension de ce phénomène permettra de mieux comprendre
la synchronisation obtenue par le dispositif de synchronisation régulant la marche
du mouvement mécanique.
[0034] Aux Figures 6 et 7, le premier graphe indique l'instant t
P1 auquel une impulsion de freinage P1, respectivement P2 est appliquée au résonateur
mécanique considéré pour effectuer une correction de la marche du mécanisme qui est
cadencée par l'oscillateur mécanique formé par ce résonateur. Les deux derniers graphes
montrent respectivement la vitesse angulaire (valeurs en radian par seconde : [rad/s])
et la position angulaire (valeurs en radian : [rad]) de l'organe oscillant (par la
suite aussi 'le balancier') du résonateur mécanique au cours du temps. Les courbes
90 et 92 correspondent respectivement à la vitesse angulaire et à la position angulaire
du balancier oscillant librement (oscillation à sa fréquence naturelle) avant l'intervention
d'une impulsion de freinage. Après l'impulsion de freinage sont représentées les courbes
de vitesse 90a et 90b correspondant au comportement du résonateur respectivement dans
le cas perturbé par l'impulsion de freinage et le cas non perturbé. De même, les courbes
de position 92a et 92b correspondent au comportement du résonateur respectivement
dans le cas perturbé par l'impulsion de freinage et le cas non perturbé. Aux figures,
les instants t
P1 et t
P2 auxquels interviennent les impulsions de freinage P1 et P2 correspondent aux positions
temporelles du milieu de ces impulsions. Cependant, on considère le début de l'impulsion
de freinage et sa durée comme les deux paramètres qui définissent temporellement une
impulsion de freinage.
[0035] Par impulsion de freinage, on comprend l'application momentanée d'un couple de force
au résonateur mécanique qui freine son organe oscillant (balancier), c'est-à-dire
qui s'oppose au mouvement d'oscillation de cet organe oscillant. Dans le cas d'un
couple non nul qui est variable, la durée de l'impulsion est définie généralement
comme la partie de cette impulsion qui présente un couple de force significatif pour
freiner le résonateur mécanique. On notera qu'une impulsion de freinage peut présenter
une forte variation. Elle peut même être hachée et former une succession d'impulsions
plus courtes.
[0036] Chaque période d'oscillation libre T0 de l'oscillateur mécanique définit une première
alternance A0
1 suivie d'une deuxième alternance A0
2 intervenant chacune entre deux positions extrêmes définissant l'amplitude d'oscillation
de cet oscillateur mécanique, chaque alternance ayant une durée identique T0/2 et
présentant un passage du résonateur mécanique par sa position zéro à un instant médian.
Les deux alternances successives d'une oscillation définissent deux demi-périodes
au cours desquelles le balancier subit respectivement un mouvement d'oscillation dans
un sens et ensuite un mouvement d'oscillation dans l'autre sens. En d'autres termes,
une alternance correspond ici à un balancement du balancier dans un sens ou l'autre
sens entre ses deux positions extrêmes définissant l'amplitude d'oscillation. De manière
générale, on observe une variation de la période d'oscillation au cours de laquelle
interviennent une impulsion de freinage et donc une variation ponctuelle de la fréquence
de l'oscillateur mécanique. De fait, la variation temporelle concerne la seule alternance
au cours de laquelle intervient l'impulsion de freinage. Par 'instant médian', on
comprend un instant intervenant sensiblement au milieu des alternances. C'est précisément
le cas lorsque l'oscillateur mécanique oscille librement. Par contre, pour les alternances
où interviennent des impulsions de régulation, cet instant médian ne correspond plus
exactement au milieu de la durée de chacune de ces alternances du fait de la perturbation
de l'oscillateur mécanique engendrée par le dispositif de régulation.
[0037] On décrira premièrement le comportement de l'oscillateur mécanique dans un premier
cas de correction de sa fréquence d'oscillation, qui correspond à celui montré à la
Figure 6. Après une première période T0 commence alors une nouvelle période T1, respectivement
une nouvelle alternance A1 au cours de laquelle intervient une impulsion de freinage
P1. A l'instant initial t
D1 débute l'alternance A1, le résonateur 14 occupant une position angulaire positive
maximale correspondant à une position extrême. Ensuite intervient l'impulsion de freinage
P1 à l'instant t
P1 qui est situé avant l'instant médian t
N1 auquel le résonateur passe par sa position neutre et donc également avant l'instant
médian correspondant t
N0 de l'oscillation non perturbée. Finalement l'alternance A1 se termine à l'instant
final t
F1. L'impulsion de freinage est déclenchée après un intervalle de temps T
A1 suivant l'instant t
D1 marquant le début de l'alternance A1. La durée T
A1 est inférieure à une demi-alternance T0/4 diminuée de la durée de l'impulsion de
freinage P1. Dans l'exemple donné, la durée de cette impulsion de freinage est bien
inférieure à une demi-alternance T0/4.
[0038] Dans ce premier cas, l'impulsion de freinage est donc générée entre le début d'une
alternance et le passage du résonateur par sa position neutre dans cette alternance.
La vitesse angulaire en valeur absolue diminue au moment de l'impulsion de freinage
P1. Une telle impulsion de freinage induit un déphasage temporel négatif T
C1 dans l'oscillation du résonateur, comme le montrent à la Figure 6 les deux courbes
90a et 90b de la vitesse angulaire et aussi les deux courbes 92a et 92b de la position
angulaire, c'est-à-dire un retard relativement au signal théorique non perturbé (représenté
en traits interrompus). Ainsi, la durée de l'alternance A1 est augmentée d'un intervalle
de temps Tci. La période d'oscillation T1, comprenant l'alternance A1, est donc prolongée
relativement à la valeur T0. Ceci engendre une diminution ponctuelle de la fréquence
de l'oscillateur mécanique et un ralentissement momentané du mécanisme associé dont
la marche est cadencée par cet oscillateur mécanique.
[0039] En référence à la Figure 7, on décrira ci-après le comportement de l'oscillateur
mécanique dans un deuxième cas de correction de sa fréquence d'oscillation. Après
une première période T0 commence alors une nouvelle période d'oscillation T2, respectivement
une alternance A2 au cours de laquelle intervient une impulsion de freinage P2. A
l'instant initial t
D2 débute l'alternance A2, le résonateur mécanique étant alors dans une position extrême
(position angulaire négative maximale). Après un quart de période T0/4 correspondant
à une demi-alternance, le résonateur atteint sa position neutre à l'instant médian
t
N2. Ensuite intervient l'impulsion de freinage P2 à l'instant t
P2 qui est situé dans l'alternance A2 après l'instant médian t
N2 auquel le résonateur passe par sa position neutre. Finalement, après l'impulsion
freinage P2, cette alternance A2 se termine à l'instant final t
F2 auquel le résonateur occupe à nouveau une position extrême (position angulaire positive
maximale dans la période T2) et donc également avant l'instant final correspondant
t
F0 de l'oscillation non perturbée. L'impulsion de freinage est déclenchée après un intervalle
de temps T
A2 suivant l'instant initial t
D2 de l'alternance A2. La durée T
A2 est supérieure à une demi-alternance T0/4 et inférieure à une alternance T0/2 diminuée
de la durée de l'impulsion de freinage P2. Dans l'exemple donné, la durée de cette
impulsion de freinage est bien inférieure à une demi-alternance.
[0040] Dans le deuxième cas considéré, l'impulsion de freinage est donc générée, dans une
alternance, entre l'instant médian auquel le résonateur passe par sa position neutre
(position zéro) et l'instant final auquel se termine cette alternance. La vitesse
angulaire en valeur absolue diminue au moment de l'impulsion de freinage P2. De manière
remarquable, l'impulsion de freinage induit ici un déphasage temporel positif T
C2 dans l'oscillation du résonateur, comme le montrent à la Figure 4 les deux courbes
90b et 90c de la vitesse angulaire et aussi les courbes 92b et 92c de la position
angulaire, soit une avance relativement au signal théorique non perturbé (représenté
en traits interrompus). Ainsi, la durée de l'alternance A2 est diminuée de l'intervalle
de temps T
C2. La période d'oscillation T2 comprenant l'alternance A2 est donc plus courte que
la valeur T0. Ceci engendre par conséquent une augmentation ponctuelle de la fréquence
de l'oscillateur mécanique et une accélération momentanée du mécanisme associé dont
la marche est cadencée par cet oscillateur mécanique. Ce phénomène est surprenant
et non intuitif, raison pour laquelle l'homme du métier l'a ignoré par le passé. En
effet, obtenir une accélération du mécanisme par une impulsion de freinage est a priori
étonnant, mais tel est bien le cas lorsque cette marche est cadencée par un oscillateur
mécanique et que l'impulsion de freinage est appliquée à son résonateur.
[0041] Le phénomène physique susmentionné pour des oscillateurs mécaniques intervient dans
le procédé de synchronisation implémenté dans une pièce d'horlogerie selon l'invention.
Contrairement à l'enseignement général dans le domaine horloger, il est possible non
seulement de diminuer la fréquence d'un oscillateur mécanique par des impulsions de
freinage, mais il est aussi possible d'augmenter la fréquence d'un tel oscillateur
mécanique également par des impulsions de freinage. L'homme du métier s'attend à pouvoir
pratiquement seulement réduire la fréquence d'un oscillateur mécanique par des impulsions
de freinage et, comme corolaire, à pouvoir seulement augmenter la fréquence d'un tel
oscillateur mécanique par l'application d'impulsions motrices lors d'un apport d'énergie
à cet oscillateur. Une telle intuition, qui s'est imposée dans le domaine horloger
et vient donc de prime à bord à l'esprit d'un homme du métier, s'avère fausse pour
un oscillateur mécanique. Ainsi, comme cela sera exposé par la suite en détail, il
est possible de synchroniser, via un oscillateur auxiliaire définissant un oscillateur
maître, un oscillateur mécanique par ailleurs très précis, qu'il présente momentanément
une fréquence légèrement trop haute ou trop basse. On peut donc corriger une fréquence
trop haute ou une fréquence trop basse seulement au moyen d'impulsions de freinage.
En résumé, l'application d'un couple de freinage pendant une alternance de l'oscillation
d'un balancier-spiral provoque un déphasage négatif ou positif dans l'oscillation
de ce balancier-spiral selon que ce couple de freinage est appliqué respectivement
avant ou après le passage du balancier-spiral par sa position neutre.
[0042] Le procédé de synchronisation résultant du dispositif de correction incorporé dans
une pièce d'horlogerie selon l'invention est décrit ci-après. A la Figure 8A est montrée
la position angulaire (en degrés) d'un résonateur mécanique horloger oscillant avec
une amplitude de 300° au cours d'une période d'oscillation de 250 ms. A la Figure
8B est montrée l'erreur journalière engendrée par des impulsions de freinage d'une
milliseconde (1 ms) appliquées dans des périodes d'oscillation successives du résonateur
mécanique en fonction de l'instant de leur application à l'intérieur de ces périodes
et donc en fonction de la position angulaire du résonateur mécanique. Ici, on part
du fait que l'oscillateur mécanique fonctionne librement à une fréquence propre de
4 Hz (cas non perturbé). Trois courbes sont données respectivement pour trois couples
de force (100 nNm, 300 nNm et 500 nNm) appliqués par chaque impulsion de freinage.
Le résultat confirme le phénomène physique exposé précédemment, à savoir qu'une impulsion
de freinage intervenant dans le premier quart de période ou le troisième quart de
période engendre un retard provenant d'une diminution de la fréquence de l'oscillateur
mécanique, alors qu'une impulsion de freinage intervenant dans le deuxième quart de
période ou le quatrième quart de période engendre une avance provenant d'une augmentation
de la fréquence de l'oscillateur mécanique. Ensuite, on observe que, pour un couple
de force donné, l'erreur journalière est égale à zéro pour une impulsion de freinage
intervenant à la position neutre du résonateur, cette erreur journalière augmentant
(en valeur absolue) à mesure qu'on s'approche d'une position extrême de l'oscillation.
A cette position extrême où la vitesse du résonateur passe par zéro et où le sens
du mouvement change, il y a une brusque inversion du signe de l'erreur journalière.
Finalement, à la Figure 8C est donnée la puissance de freinage consommée pour les
trois valeurs de couple de force susmentionnées en fonction de l'instant d'application
de l'impulsion de freinage au cours d'une période d'oscillation. Comme la vitesse
diminue en s'approchant des positions extrêmes du résonateur, la puissance de freinage
diminue. Ainsi, alors que l'erreur journalière engendrée augmente en s'approchant
des positions extrêmes, la puissance de freinage nécessaire (et donc l'énergie perdue
par l'oscillateur) diminue de manière importante.
[0043] L'erreur engendrée à la Figure 8B peut correspondre de fait à une correction pour
le cas où l'oscillateur mécanique présente une fréquence propre qui ne correspond
pas à une fréquence de consigne. Ainsi, si l'oscillateur présente une fréquence propre
trop basse, des impulsions de freinage intervenant dans le deuxième ou quatrième quart
de la période d'oscillation peuvent permettre une correction du retard pris par l'oscillation
libre (non perturbée), cette correction étant plus ou moins forte en fonction de l'instant
des impulsions de freinage au sein de la période d'oscillation. Par contre, si l'oscillateur
présente une fréquence propre trop haute, des impulsions de freinage intervenant dans
le premier ou troisième quart de la période d'oscillation peuvent permettre une correction
de l'avance prise par l'oscillation libre, cette correction étant plus ou moins forte
en fonction de l'instant des impulsions de freinage dans la période d'oscillation.
[0044] L'enseignement donné précédemment permet de comprendre le phénomène remarquable de
la synchronisation d'un oscillateur mécanique principal (oscillateur esclave) sur
un oscillateur auxiliaire, formant un oscillateur maître, par la seule application
périodique d'impulsions de freinage sur le résonateur mécanique esclave à une fréquence
de freinage F
FR correspondant avantageusement au double de la fréquence de consigne F0
C divisée par un nombre entier positif N, soit F
FR = 2.F0
C / N. La fréquence de freinage est ainsi proportionnelle à la fréquence de consigne
pour l'oscillateur maître et dépend seulement de cette fréquence de consigne dès que
le nombre entier positif N est donné. Comme la fréquence de consigne est prévue égale
à un nombre fractionnaire multiplié par la fréquence de référence, la fréquence de
freinage est donc proportionnelle à la fréquence de référence et déterminée par cette
fréquence de référence, laquelle est fournie par l'oscillateur auxiliaire qui est
par nature ou par construction plus précis que l'oscillateur mécanique principal.
[0045] La synchronisation susmentionnée obtenue par le dispositif de correction incorporé
dans la pièce d'horlogerie de l'invention sera maintenant décrite plus en détails
à l'aide des Figures 9 à 22.
[0046] A la Figure 9 est représentée sur le graphe du haut la position angulaire du résonateur
mécanique esclave, notamment du balancier-spiral d'un résonateur horloger, oscillant
librement (courbe 100) et oscillant avec freinage (courbe 102). La fréquence de l'oscillation
libre est supérieure à la fréquence de consigne F0
C = 4 Hz. Les premières impulsions de freinage 104 (ci-après aussi nommées 'impulsions')
interviennent ici une fois par période d'oscillation dans une demi-alternance entre
le passage par une position extrême et le passage par zéro. Ce choix est arbitraire
car le système prévu ne détecte pas la position angulaire du résonateur mécanique
; c'est donc juste une hypothèse possible parmi d'autres qui seront analysées par
la suite. On est donc ici dans le cas d'un ralentissement de l'oscillateur mécanique.
Le couple de freinage pour la première impulsion de freinage est prévu ici supérieur
à un couple de freinage minimum pour compenser l'avance que prend l'oscillateur libre
sur une période d'oscillation. Ceci a pour conséquence que la seconde impulsion de
freinage a lieu un peu avant la première à l'intérieur du quart de période où interviennent
ces impulsions. La courbe 106, qui donne la fréquence instantanée de l'oscillateur
mécanique, indique en effet que la fréquence instantanée diminue en-dessous de la
fréquence de consigne dès la première impulsion. Ainsi, la seconde impulsion de freinage
est plus proche de la position extrême qui précède, de sorte que l'effet du freinage
augmente et ainsi de suite avec les impulsions suivantes. Dans une phase transitoire,
la fréquence instantanée de l'oscillateur diminue donc progressivement et les impulsions
se rapprochent progressivement d'une position extrême de l'oscillation. Après un certain
temps, les impulsions de freinage comprennent le passage par la position extrême où
la vitesse du résonateur mécanique change de sens et la fréquence instantanée commence
alors à augmenter.
[0047] Le freinage a ceci de particulier qu'il s'oppose au mouvement du résonateur quel
que soit le sens de son mouvement. Ainsi, lorsque le résonateur passe par une inversion
du sens de son oscillation au cours d'une impulsion de freinage, le couple de freinage
change automatiquement de signe à l'instant de cette inversion. On a alors des impulsions
de freinage 104a qui présentent, pour le couple de freinage, une première partie avec
un premier signe et une seconde partie avec un deuxième signe opposé au premier signe.
Dans cette situation, on a donc la première partie du signal qui intervient avant
la position extrême et qui s'oppose à l'effet de la seconde partie qui intervient
après cette position extrême. Si la seconde partie diminue la fréquence instantanée
de l'oscillateur mécanique, la première partie l'augmente. La correction diminue alors
pour se stabiliser finalement et relativement rapidement à une valeur pour laquelle
la fréquence instantanée de l'oscillateur est égale à la fréquence de consigne (correspondant
ici à la fréquence de freinage). Ainsi, à la phase transitoire succède une phase stable,
aussi nommée phase synchrone, où la fréquence d'oscillation est sensiblement égale
à la fréquence de consigne et où les première et deuxième parties des impulsions de
freinage présente un rapport sensiblement constant et défini.
[0048] Les graphes de la Figure 10 sont analogues à ceux de la Figure 9. La différence majeure
est la valeur de la fréquence naturelle de l'oscillateur mécanique libre qui est inférieure
à la fréquence de consigne F0
C = 4 Hz. Les premières impulsions 104 interviennent dans la même demi-alternance qu'à
la Figure 9. On observe comme attendu une diminution de la fréquence instantanée donnée
par la courbe 110. L'oscillation avec freinage 108 prend donc momentanément encore
plus de retard dans la phase transitoire, ceci jusqu'à ce que les impulsions 104b
commence à englober le passage du résonateur par une position extrême. A partir de
ce moment, la fréquence instantanée commence à augmenter jusqu'à atteindre la fréquence
de consigne, car la première partie des impulsions intervenant avant la position extrême
augmente la fréquence instantanée. Ce phénomène est automatique. En effet, tant que
la durée des périodes d'oscillation est supérieure à la durée de la période de consigne
T0
C, la première partie de l'impulsion augmente alors que la seconde partie diminue et
par conséquent la fréquence instantanée continue à augmenter jusqu'à une situation
stable où la période de consigne est sensiblement égale à la période d'oscillation.
On a donc la synchronisation voulue.
[0049] Les graphes de la Figure 11 sont analogues à ceux de la Figure 10. La différence
majeure vient du fait que les premières impulsions de freinage 114 interviennent dans
une autre demi-alternance qu'à la Figure 10, à savoir dans une demi-alternance entre
le passage par zéro et le passage par une position extrême. Selon ce qui a été exposé
précédemment, on observe ici dans une phase transitoire une augmentation de la fréquence
instantanée donnée par la courbe 112. Le couple de freinage pour la première impulsion
de freinage est prévu ici supérieur à un couple de freinage minimum pour compenser
le retard que prend l'oscillateur mécanique libre sur une période d'oscillation. Ceci
a pour conséquence que la seconde impulsion de freinage a lieu un peu après la première
à l'intérieur du quart de période où interviennent ces impulsions. La courbe 112 indique
en effet que la fréquence instantanée de l'oscillateur augmente au-dessus de la fréquence
de consigne dès la première impulsion. Ainsi, la seconde impulsion de freinage est
plus proche de la position extrême qui suit, de sorte que l'effet du freinage augmente
et ainsi de suite avec les impulsions suivantes. Dans la phase transitoire, la fréquence
instantanée de l'oscillation avec freinage 114 augmente donc et les impulsions de
freinage se rapprochent progressivement d'une position extrême de l'oscillation. Après
un certain temps, les impulsions de freinage comprennent le passage par la position
extrême où la vitesse du résonateur mécanique change de sens. Dès ce moment-là, on
a un phénomène similaire à celui exposé ci-avant. Les impulsions de freinage 114a
présentent alors deux parties et la seconde partie diminue la fréquence instantanée.
Cette diminution de la fréquence instantanée continue jusqu'à ce qu'elle ait une valeur
égale à la valeur de consigne pour de mêmes raisons que données en référence aux Figures
9 et 10. La diminution de fréquence s'arrête automatiquement lorsque la fréquence
instantanée est sensiblement égale à la fréquence de consigne. On obtient alors une
stabilisation de la fréquence de l'oscillateur mécanique à la fréquence de consigne
dans une phase synchrone.
[0050] A l'aide des Figures 12 à 15, on exposera le comportement de l'oscillateur mécanique
dans la phase de transition pour n'importe quel instant où intervient une première
impulsion de freinage au cours d'une période d'oscillation, ainsi que la situation
finale correspondant à la phase synchrone où la fréquence d'oscillation est stabilisée
sur la fréquence de consigne. La Figure 12 représente une période d'oscillation avec
la courbe S1 des positions d'un résonateur mécanique. Dans le cas considéré ici, la
fréquence d'oscillation naturelle F0 de l'oscillateur mécanique libre (sans impulsions
de freinage) est supérieure à la fréquence de consigne F0
C (F0 > F0
C). La période d'oscillation comprend classiquement une première alternance A1 suivie
d'une deuxième alternance A2, chacune entre deux positions extrêmes (t
m-1, A
m-1 ; t
m, A
m ; t
m+1, A
m+1) correspondant à l'amplitude d'oscillation. Ensuite, on a représenté, dans la première
alternance, une impulsion de freinage 'Imp1' dont la position temporelle milieu intervient
à un instant ti et, dans la seconde alternance, une autre impulsion de freinage 'Imp2'
dont la position temporelle milieu intervient à un instant t
2. Les impulsions Imp1 et Imp2 présentent un déphasage de T0/2, et elles sont particulières
car elles correspondent, pour un profil donné du couple de freinage, à des corrections
engendrant deux équilibres instables du système. Comme ces impulsions interviennent
respectivement dans le premier et le troisième quart de la période d'oscillation,
elles freinent donc l'oscillateur mécanique dans une mesure qui permet exactement
de corriger la fréquence naturelle trop élevée de l'oscillateur mécanique libre (avec
la fréquence de freinage sélectionnée pour l'application des impulsions de freinage).
On notera que les impulsions Imp1 et Imp2 sont toutes deux des premières impulsions,
chacune étant considérée pour elle-même en l'absence de l'autre. On remarquera que
les effets des impulsions Imp1 et Imp2 sont identiques.
[0051] Si une première impulsion intervient au temps t
1 ou t
2, on aura donc théoriquement une répétition de cette situation lors des prochaines
périodes d'oscillation et une fréquence d'oscillation égale à la fréquence de consigne.
Deux choses sont à relever pour un tel cas. Premièrement, la probabilité qu'une première
impulsion intervienne exactement au temps t
1 ou t
2 est relativement faible bien que possible. Deuxièmement, au cas où une telle situation
particulière se présente, elle ne pourra durer longtemps. En effet, la fréquence instantanée
d'un balancier-spiral dans une pièce d'horlogerie varie un peu au cours du temps pour
diverses raisons (amplitude d'oscillation, température, changement d'orientation spatiale,
etc.). Bien que ces raisons constituent des perturbations qu'on cherche généralement
à minimiser en haute horlogerie, il n'en demeure pas moins qu'en pratique un tel équilibre
instable ne va pas durer bien longtemps. On notera que plus le couple de freinage
est élevé, plus les temps t
1 et t
2 se rapprochent des deux temps de passage du résonateur mécanique par sa position
neutre qui les suivent respectivement. On notera encore que plus la différence entre
la fréquence d'oscillation naturelle F0 et la fréquence de consigne F0
C est petite, plus les temps t
1 et t
2 se rapprochent également des deux temps de passage du résonateur mécanique par sa
position neutre qui les suivent respectivement.
[0052] Considérons maintenant ce qui se passe dès qu'on s'écarte un peu des positions temporelles
t
1 ou t
2 lors de l'application des impulsions. Selon l'enseignement donné en référence à la
Figure 8B, si une impulsion intervient à gauche (position temporelle antérieure) de
l'impulsion Imp1 dans la zone Z1a, la correction augmente de sorte qu'au cours des
périodes suivantes, la position extrême précédente A
m-1 va progressivement se rapprocher de l'impulsion de freinage. Par contre, si une impulsion
intervient à droite (position temporelle postérieure) de l'impulsion Imp1, à gauche
de la position zéro, la correction diminue de sorte qu'au cours des périodes suivantes
les impulsions dérivent vers cette position zéro où la correction devient nulle. Ensuite,
l'effet de l'impulsion change et une augmentation de la fréquence instantanée intervient.
Comme la fréquence naturelle est déjà trop élevée, l'impulsion va rapidement dériver
vers la position extrême A
m. Ainsi, si une impulsion a lieu à droite de l'impulsion Imp1 dans la zone Z1b, les
impulsions suivantes vont progressivement se rapprocher de la position extrême suivante
A
m. On observe un même comportement dans la seconde alternance A2. Si une impulsion
a lieu à gauche de l'impulsion Imp2 dans la zone Z2a, les impulsions suivantes vont
progressivement se rapprocher de la position extrême précédente A
m. Par contre, si une impulsion a lieu à droite de l'impulsion Imp2 dans la zone Z2b,
les impulsions suivantes vont progressivement se rapprocher de la position extrême
suivante A
m+1. On remarquera que cette formulation est relative car en réalité la fréquence d'application
des impulsions de freinage est imposée par l'oscillateur maître (fréquence de freinage
donnée), de sorte que ce sont les périodes d'oscillation qui varient et de fait c'est
la position extrême en question qui se rapproche de l'instant d'application d'une
impulsion de freinage. En conclusion, si une impulsion intervient dans la première
alternance A1 à un autre instant que t
1, la fréquence d'oscillation instantanée évolue dans une phase transitoire au cours
des périodes d'oscillation suivantes de manière qu'une des deux positions extrêmes
de cette première alternance (positions d'inversion du sens du mouvement du résonateur
mécanique) s'approche progressivement des impulsions de freinage. Il en va de même
pour la seconde alternance A2.
[0053] La Figure 13 montre la phase synchrone correspondant à une situation stable finale
intervenant après la phase transitoire décrite ci-avant. Comme déjà exposé, dès que
le passage par une position extrême intervient durant une impulsion de freinage, cette
position extrême va se caler sur les impulsions de freinage pour autant que ces impulsions
de freinage soient configurées (le couple de force et la durée) pour pouvoir corriger
suffisamment la dérive temporelle de l'oscillateur mécanique libre au moins par une
impulsion de freinage intervenant entièrement, selon le cas, juste avant ou juste
après une position extrême. Ainsi, dans la phase synchrone, si une première impulsion
intervient dans la première alternance A1, soit la position extrême A
m-1 de l'oscillation est calée sur les impulsions Imp1a, soit la position extrême A
m de l'oscillation est calée sur les impulsions Imp1b. Dans le cas d'un couple sensiblement
constant, les impulsions Imp1a et Imp1b présentent chacune une première partie dont
la durée est plus courte que celle de leur seconde partie, de manière à corriger exactement
la différence entre la fréquence naturelle trop élevée de l'oscillateur principal
esclave et la fréquence de consigne imposée par l'oscillateur auxiliaire maître. De
même, dans la phase synchrone, si une première impulsion intervient dans la seconde
alternance A2, soit la position extrême A
m de l'oscillation est calée sur les impulsions Imp2a, soit la position extrême A
m+1 de l'oscillation est calée sur les impulsions Imp2b.
[0054] On remarquera que les impulsions Imp1a, respectivement Imp1b, Imp2a et Imp2b occupent
des positions temporelles relatives stables. En effet, une légère déviation à gauche
ou à droite d'une de ces impulsions, dû à une perturbation externe, aura pour effet
de ramener une impulsion suivante vers la position temporelle relative initiale. Ensuite,
si la dérive temporelle de l'oscillateur mécanique varie durant la phase synchrone,
l'oscillation va automatiquement subir un léger déphasage de sorte que le rapport
entre la première partie et la seconde partie des impulsions Imp1a, respectivement
Imp1b, Imp2a et Imp2b varie dans une mesure qui adapte la correction engendrée par
les impulsions de freinage à la nouvelle différence de fréquence. Un tel comportement
de la pièce d'horlogerie selon la présente invention est vraiment remarquable.
[0055] Les Figures 14 et 15 sont similaires aux Figures 12 et 13, mais pour une situation
où la fréquence naturelle de l'oscillateur est inférieure à la fréquence de consigne.
Par conséquent, les impulsions Imp3 et Imp4, correspondant à une situation d'équilibre
instable dans la correction apportée par les impulsions de freinage, sont respectivement
situées dans le deuxième et le quatrième quart de période (instants t
3 et t
4) où les impulsions engendrent une augmentation de la fréquence d'oscillation. On
ne redonnera pas ici les explications en détails car le comportement du système découle
des considérations précédentes. Dans la phase transitoire (Figure 14), si une impulsion
a lieu dans l'alternance A3 à gauche de l'impulsion Imp3 dans la zone Z3a, la position
extrême précédente (t
m-1 , A
m-1) va progressivement se rapprocher des impulsions suivantes. Par contre, si une impulsion
a lieu à droite de l'impulsion Imp3 dans la zone Z3b, la position extrême suivante
(t
m, A
m) va progressivement se rapprocher des impulsions suivantes. De même, si une impulsion
a lieu dans l'alternance A4 à gauche de l'impulsion Imp4 dans la zone Z4a, la position
extrême précédente (t
m, A
m) va progressivement se rapprocher des impulsions suivantes. Finalement, si une impulsion
a lieu à droite de l'impulsion Imp4 dans la zone Z4b, la position extrême suivante
(t
m+1, A
m+1) va progressivement se rapprocher des impulsions suivantes durant la phase de transition.
[0056] Dans la phase synchrone (Figure 15), si une première impulsion intervient dans la
première alternance A3, soit la position extrême A
m-1 de l'oscillation est calée sur les impulsions Imp3a, soit la position extrême A
m de l'oscillation est calée sur les impulsions Imp3b. Dans le cas d'un couple sensiblement
constant, les impulsions Imp3a et Imp3b présentent chacune une première partie dont
la durée est plus longue que celle de leur seconde partie, de manière à corriger exactement
la différence entre la fréquence naturelle trop faible de l'oscillateur principal
esclave et la fréquence de consigne imposée par l'oscillateur auxiliaire maître. De
même, dans la phase synchrone, si une première impulsion intervient dans la seconde
alternance A4, soit la position extrême A
m de l'oscillation est calée sur les impulsions Imp4a, soit la position extrême A
m+1 de l'oscillation est calée sur les impulsions Imp4b. Les autres considérations faîtes
dans le cadre du cas décrit précédemment en référence aux Figures 12 et 13 s'appliquent
par analogie au cas des Figures 14 et 15. En conclusion, que la fréquence naturelle
de l'oscillateur mécanique libre soit trop élevée ou trop basse et quel que soit l'instant
de l'application d'une première impulsion de freinage à l'intérieur d'une période
d'oscillation, le dispositif de correction de l'invention est efficace et synchronise
rapidement la fréquence de l'oscillateur mécanique, cadençant la marche du mouvement
mécanique, sur la fréquence de consigne qui est déterminée par la fréquence de référence
de l'oscillateur auxiliaire maître, lequel pilote la fréquence de freinage à laquelle
les impulsions de freinage sont appliquées au résonateur de l'oscillateur mécanique.
Ceci reste vrai si la fréquence naturelle de l'oscillateur mécanique varie et même
si elle est, dans certaines périodes de temps, supérieure à la fréquence de consigne,
alors que dans d'autres périodes de temps elle est inférieure à cette fréquence de
consigne.
[0057] L'enseignement donné ci-avant et la synchronisation obtenue grâce aux caractéristiques
de la pièce d'horlogerie selon l'invention s'appliquent également au cas où la fréquence
de freinage pour l'application des impulsions de freinage n'est pas égale à la fréquence
de consigne. Dans le cas de l'application d'une impulsion par période d'oscillation,
les impulsions ayant lieu aux positions instables (t
1, Imp1 ; t
2, Imp2 ; t
3, Imp3 ; t
4, Imp4) correspondent à des corrections pour compenser la dérive temporelle au cours
d'une seule période d'oscillation. Par contre, si les impulsions de freinage prévues
ont un effet suffisant pour corriger une dérive temporelle au cours de plusieurs périodes
d'oscillation, il est alors possible d'appliquer une seule impulsion par intervalle
de temps égal à ces plusieurs périodes d'oscillation. On observera alors le même comportement
que pour le cas où une impulsion est engendrée par période d'oscillation. En considérant
les périodes d'oscillation où interviennent les impulsions, on a les mêmes phases
transitoires et les mêmes phases synchrones que dans le cas exposé précédemment. De
plus, ces considérations sont aussi correctes s'il y a un nombre entier d'alternances
entre chaque impulsion de freinage. Dans le cas d'un nombre impair d'alternances,
on passe alternativement, selon le cas, de l'alternance A1 ou A3 à l'alternance A2
ou A4 sur les Figures 12 à 15. Comme l'effet de deux impulsions décalées d'une alternance
est identique, on comprend que la synchronisation est réalisée comme pour un nombre
pair d'alternances entre deux impulsions de freinage successives. En conclusion, comme
déjà indiqué, le comportement du système décrit en référence aux Figures 12 à 15 est
observé dès que la fréquence de freinage F
FR est égale à 2F0
C/N, F0
C étant la fréquence de consigne pour la fréquence d'oscillation et N un nombre entier
positif.
[0058] Bien que peu intéressant, on remarquera que la synchronisation est aussi obtenue
pour une fréquence de freinage F
FR supérieure au double de la fréquence de consigne (2F0), à savoir pour une valeur
égale à N fois F0 avec N > 2. Dans une variante avec F
FR = 4F0, on ajuste une perte d'énergie dans le système sans effet dans la phase synchrone,
car une impulsion sur deux intervient au point neutre du résonateur mécanique. Pour
une fréquence de freinage F
FR plus élevée, les impulsions dans la phase synchrone qui n'interviennent pas aux positions
extrêmes annulent leurs effets deux à deux. On comprend donc qu'il s'agit de cas théoriques
sans grand sens pratique.
[0059] Les Figures 16 et 17 montrent la phase synchrone pour une variante avec une fréquence
de freinage F
FR égale au quart de la fréquence de consigne, une impulsion de freinage intervenant
donc toutes les quatre périodes d'oscillation. Les Figures 18 et 19 sont des agrandissements
partiels respectivement des Figures 16 et 17. La Figure 16 concerne un cas où la fréquence
naturelle de l'oscillateur principal est supérieure à la fréquence de consigne F0
C = 4 Hz, alors que la Figure 17 concerne un cas où la fréquence naturelle de l'oscillateur
principal est supérieure à cette fréquence de consigne. On observe que seules les
périodes d'oscillation T1* et T2*, dans lesquelles interviennent des impulsions de
freinage Imp1b ou Imp2a, respectivement Imp3b ou Imp4a, présentent une variation relativement
à la période naturelle T0*. Les impulsions de freinage engendrent un déphasage seulement
dans les périodes correspondantes. Ainsi, les périodes instantanées oscillent ici
autour d'une valeur moyenne qui est égale à celle de la période de consigne. On notera
que, aux Figures 16 à 19, les périodes instantanées sont mesurées d'un passage par
zéro sur un flanc montant du signal d'oscillation à un tel passage suivant. Ainsi,
les impulsions synchrones qui interviennent aux positions extrêmes sont entièrement
englobées dans des périodes d'oscillation. Pour être complet, la Figure 20 montre
le cas spécifique où la fréquence naturelle est égale à la fréquence de consigne.
Dans ce cas, les périodes d'oscillation T0* demeurent toutes égales, les impulsions
de freinage Imp5 intervenant exactement à des positions extrêmes de l'oscillation
libre avec des première et seconde parties de ces impulsions qui ont des durées identiques
(cas d'un couple de freinage constant), de sorte que l'effet de la première partie
est annulé par l'effet opposé de la deuxième partie.
[0060] Dans une variante perfectionnée, le dispositif de synchronisation est agencé de manière
que la fréquence de freinage peut prendre plusieurs valeurs, de préférence une première
valeur dans une phase initiale du fonctionnement du dispositif de synchronisation
et une deuxième valeur, inférieure à la première valeur, dans une phase de fonctionnement
normal succédant à la phase initiale. En particulier, on sélectionnera la durée de
la phase initiale de manière que la phase de fonctionnement normal intervienne alors
que la phase synchrone a vraisemblablement déjà commencée. Plus généralement, la phase
initiale englobe au moins les premières impulsions de freinage, suite à l'enclenchement
du dispositif de synchronisation, et de préférence la majeure partie de la phase transitoire.
En augmentant la fréquence des d'impulsions de freinage, on diminue la durée de la
phase transitoire. De plus, cette variante permet, d'une part, d'optimiser l'efficacité
du freinage durant la phase initiale pour assurer le processus physique conduisant
à la synchronisation et, d'autre part, de minimiser l'énergie de freinage et donc
les pertes d'énergie pour l'oscillateur principal durant la phase synchrone qui perdure
tant que le dispositif de synchronisation n'est pas désactivé et que le mouvement
mécanique fonctionne. Les premières impulsions de freinage peuvent intervenir à proximité
de la position neutre du résonateur où l'effet du freinage est moindre sur le déphasage
temporel engendré pour l'oscillation de l'oscillateur principal. Par contre, une fois
la synchronisation établie, les impulsions de freinage ont lieu à proximité des positions
extrêmes de cette oscillation où l'effet du freinage est le plus important.
[0061] En référence aux Figures 21 et 22, on décrira une première variante d'un deuxième
mode de réalisation de l'invention qui est surprenant par la simplicité de son dispositif
de freinage électromagnétique. Ce deuxième mode de réalisation se distingue du premier
mode essentiellement par le système magnétique du dispositif de freinage électromagnétique
qui est constitué, dans la première variante, d'un seul aimant bipolaire 60 porté
par le balancier 8A du résonateur mécanique 6A et, dans une deuxième variante, par
une seule paire d'aimants bipolaires. Dans la première variante, lorsque le résonateur
6A est dans sa position neutre (situation représentée à la Figure 21), un demi-axe
de référence 62 partant de l'axe d'oscillation 34 et passant par le centre de l'aimant
60 définit une position angulaire zéro ('0') dans un système de coordonnées polaires
centré sur l'axe d'oscillation et fixe relativement à la platine du mouvement horloger.
La bobine 28, qui complète le dispositif de freinage électromagnétique en sus du système
magnétique, est solidaire de la platine et présente un décalage angulaire relativement
à la position angulaire zéro. De préférence, le décalage angulaire de la bobine vaut
sensiblement 180°, comme représenté à la Figure 21.
[0062] A la Figure 22 sont représentées la courbe 70 de la position angulaire du balancier
8A en fonction du temps, dans la plage de fonctionnement utile de l'oscillateur mécanique
considéré qui présente dans cette plage une amplitude supérieure à 180° et de préférence
supérieure à 200° (cas représenté), et la courbe 72 de la tension induite dans une
phase synchrone du fonctionnement du dispositif de synchronisation. Ainsi, dans chaque
alternance de l'oscillation du résonateur mécanique 6A on observe deux impulsions
de tension induite 74
A et 74
B ayant sensiblement la forme d'une période d'un sinus. On remarque que les impulsions
74
A et 74
B sont séparées deux à deux par des zones temporelles sans tension induite dans la
bobine 28. Dans une variante assurant une grande stabilité à la marche de la pièce
d'horlogerie, les intervalles de temps distincts T
P, définis par les impulsions de court-circuit 58A générés à la fréquence de consigne
F0c et intervenant ainsi dans chaque période d'oscillation, sont sensiblement égaux
ou supérieurs (cas représenté) aux zones temporelles sans tension induite dans la
bobine autour des deux positions extrêmes du résonateur mécanique dans la plage de
fonctionnement utile. Cependant, comme on le verra par la suite, cette condition n'est
pas nécessaire, les intervalles de temps T
P pouvant être inférieurs à la durée de ces zones temporelles sans tension induite.
[0063] On observe que, pour autant que la dérive temporelle naturelle de la pièce d'horlogerie
reste dans une plage nominale pour laquelle le dispositif de synchronisation a été
dimensionné et généralement après une phase transitoire qui suit l'activation du dispositif
de synchronisation, cette pièce d'horlogerie entre dans une phase stable et synchrone
et où l'oscillateur mécanique présente la fréquence de consigne F0c à laquelle sont
générées ici les impulsions de court-circuit 58A, et ceci quelle que soit la position
angulaire du balancier 8A lors d'une première impulsion de court-circuit. La Figure
22 correspond à une situation où la fréquence d'oscillation naturelle F0 de l'oscillateur
mécanique est un peu inférieure à la fréquence de consigne F0c. Il résulte de cette
situation que, dans chaque période d'oscillation T0c, une première impulsion de freinage
distincte, qui est engendrée dans la zone initiale de chaque impulsion de court-circuit
par une impulsion de tension induite 74
A et qui intervient dans la seconde demi-alternance A2
2 de la seconde alternance A2 (au début des intervalles de temps distincts T
P), est plus forte qu'une deuxième impulsion de freinage distincte qui est engendrée
dans la zone finale de chaque impulsion de court-circuit par une impulsion de tension
induite 74
B et qui intervient dans la première demi-alternance A1
1 de la première alternance A1 (à la fin des intervalles de temps distincts T
P). Deux impulsions de freinage sont distinctes lorsqu'elles sont séparées par un intervalle
de temps présentant une durée non nulle.
[0064] Ainsi, dans la phase synchrone, lors de chaque intervalle de temps T
P où intervient un court-circuit de la bobine, le déphasage positif généré par l'impulsion
de tension 74
B dans chaque demi-alternance A2
2 est supérieur au déphasage négatif généré par l'impulsion de tension 74
A dans chaque demi-alternance A1
1, de sorte qu'une correction de la marche de la pièce d'horlogerie intervient ici
dans chaque période d'oscillation pour assurer la synchronisation de l'oscillateur
mécanique sur la base de temps de référence. Comme indiqué précédemment, la génération
des impulsions de court-circuit à la fréquence de consigne est un cas particulier.
Dans une autre variante, des impulsions de court-circuit sont engendrées avec une
fréquence inférieure correspondant à une fraction de la fréquence de consigne. Plus
généralement, il est prévu que la distance temporelle D
T, séparant un même instant caractéristique de deux impulsions de court-circuit successives
quelconques, satisfait la relation mathématique D
T = M·T0c/2, M étant un nombre entier positif quelconque. Ainsi, dans le cas d'une
génération périodique des impulsions de freinage, la fréquence de déclenchement F
D de ces impulsions de freinage est sélectionnée pour satisfaire la relation mathématique
F
D = 2.F0c / M (à noter que les deux impulsions de freinage distinctes, engendrées dans
chaque intervalle de temps T
P respectivement lors de l'apparition des deux impulsions de tension induite 74
A et 74
B, sont considérées ensemble comme une même impulsion de freinage pour la question
des distances temporelles et de la fréquence de déclenchement). L'homme du métier
saura sélectionner une fréquence suffisamment élevée, et donc une valeur de M pas
trop élevée, pour assurer la synchronisation voulue.
[0065] Dans une deuxième variante du deuxième mode de réalisation, le dispositif de freinage
électromagnétique comprend un système magnétique formé par une paire d'aimants permanents
à aimantation axiale et de polarités opposées, ces deux aimants étant agencés symétriquement
par rapport à un demi-axe de référence du balancier et suffisamment proches l'un de
l'autre pour additionner deux lobes de tension induite qu'ils génèrent respectivement
lorsque cette paire d'aimants passent en regard de la bobine. Le demi-axe de référence
définit une position angulaire zéro lorsque le résonateur mécanique est dans sa position
neutre. La bobine présente un décalage angulaire relativement à la position angulaire
zéro de manière qu'une tension induite dans cette bobine intervienne, lorsque l'oscillateur
mécanique oscille dans la plage de fonctionnement utile, au moins dans une alternance
de chaque période d'oscillation substantiellement avant ou après le passage du résonateur
mécanique par sa position neutre dans cette alternance. Le décalage angulaire de la
bobine est aussi de préférence égale à 180°. Les positions angulaires extrêmes du
résonateur mécanique dans la plage de fonctionnement utile sont, en valeurs absolues,
supérieures au décalage angulaire qui est défini comme la distance angulaire minimale
entre la position angulaire zéro et la position angulaire du centre de la bobine.
Cette deuxième variante correspond au dispositif électromagnétique représenté à la
Figure 23, mais sans la deuxième paire d'aimants 66, 67 qui concerne le troisième
mode de réalisation qui va être décrit ci-après.
[0066] Dans un troisième mode de réalisation, représenté aux Figures 23 à 25, le système
magnétique du dispositif de freinage électromagnétique est constitué d'une première
paire d'aimants bipolaires 64, 65 et d'une deuxième paire d'aimants bipolaires 66,
67 toutes deux portées par le balancier 8B du résonateur mécanique 6B, ainsi que d'une
bobine 28. Chaque paire d'aimants présente une aimantation axiale de polarités opposées.
Les deux aimants de la première paire sont agencés symétriquement relativement à un
demi-axe de référence 62A du balancier 8B, ce demi-axe de référence définissant une
position angulaire zéro lorsque le résonateur mécanique est dans sa position neutre.
A la Figure 23, on notera que le balancier est dans une position angulaire θ égale
à 90° (θ = 90°). La bobine 28, comme dans le deuxième mode de réalisation, présente
un décalage angulaire relativement à la position angulaire zéro, ce décalage étant
de préférence sensiblement égal à 180 ; mais d'autres décalages angulaires peuvent
être prévus dans d'autres variantes. La courbe de tension induite 76 générée dans
la bobine lorsque le résonateur mécanique oscille est représentée à la Figure 24,
en superposition de la courbe 70 donnant la position angulaire du balancier 8B.
[0067] Le positionnement de la bobine 28 à un angle de 180° (variante représentée à la Figure
23) est une variante préférée, car le système électromagnétique que la bobine forme
avec la première paire d'aimants 64, 65 engendre dans chaque alternance deux impulsions
de tension induite 78
A et 78
B présentant une symétrie relativement à l'instant du passage du résonateur 6B par
sa position neutre. On a donc une impulsion 78
A dans chaque première demi-alternance A1
1, A2
1 et une impulsion 78
B dans chaque seconde demi-alternance A1
2, A2
2. Ainsi, les impulsions de tension induite 78
A et 78
B ont sensiblement une même amplitude et sont chacune situées à une même distance temporelle
d'un passage du résonateur mécanique 6B par une position angulaire extrême, de sorte
qu'elles sont toutes susceptibles d'engendrer, lors d'un court-circuit de la bobine,
un couple de freinage de même intensité et un déphasage, positif ou négatif selon
le cas, de même valeur dans l'oscillation du résonateur mécanique. Ensuite, comme
ceci a été exposé précédemment, on notera qu'un décalage angulaire de 180° présente
en plus l'avantage d'une grande efficacité pour les impulsions de freinage engendrées.
De plus, on notera que l'amplitude du balancier dans la plage de fonctionnement utile
de l'oscillateur mécanique est classiquement prévue supérieure à 180°, ce qui permet
donc la génération des impulsions de tension induite et ainsi de pouvoir engendrer
des impulsions de freinage, par une diminution de l'impédance entre les deux bornes
de la bobine 28 pour corriger la marche de la pièce d'horlogerie.
[0068] Dans une première variante représentée à la Figure 24, la valeur des intervalles
de temps distincts T
P est sensiblement égale ou supérieure à la durée d'une zone temporelle sans tension
induite dans la bobine 28 autour de chaque position angulaire extrême du résonateur
mécanique dans la plage de fonctionnement utile de l'oscillateur mécanique. Toutefois,
cette valeur des intervalles de temps distincts T
P est prévue inférieure à la demi-période de consigne, soit T
P < T0c/2. Dans la phase synchrone du procédé de synchronisation selon cette première
variante, les impulsions de court-circuit 58B sont callées entre deux impulsions de
tension induite 78
A, 78
B entourant une position angulaire extrême et deux impulsions de freinage distinctes
interviennent respectivement au début et à la fin de chaque intervalle de temps T
P, ces deux impulsions de freinage distinctes correspondant à deux quantités d'énergie
prélevées au résonateur mécanique qui sont variables (la variation de l'une étant
opposée à la variation de l'autre, de sorte que si une des deux quantités d'énergie
augmente ou diminue l'autre respectivement diminue ou augmente), en fonction d'une
dérive temporelle positive ou négative de l'oscillateur mécanique en question. On
notera que la Figure 24 correspond au cas particulier où la fréquence naturelle de
l'oscillateur mécanique est égale à la fréquence de consigne, de sorte que les deux
quantités d'énergie susmentionnées sont ici identiques.
[0069] A la figure 25, similaire à la Figure 24, est représentée une deuxième variante dans
laquelle la valeur des intervalles de temps distincts T
P est inférieure à la durée d'une zone temporelle sans tension induite dans la bobine
28 autour de chaque position angulaire extrême du résonateur mécanique. La synchronisation
voulue est également obtenue. En effet, dans la phase synchrone, les impulsions de
court-circuit 58C demeurent aussi dans une fenêtre temporelle qui est cadrée par deux
impulsions de tension induite 78
A, 78
B entourant une position angulaire extrême. La position temporelle des intervalles
de temps distincts T
P peut varier à l'intérieur de cette fenêtre temporelle durant au moins une partie
terminale de la phase transitoire (impulsion 58C
1) ou dans la phase synchrone si la fréquence naturelle de l'oscillateur mécanique
est très proche de la fréquence de la consigne, notamment si elle varie très légèrement
autour de cette valeur. Généralement, on observe dans la phase synchrone, selon que
la dérive temporelle de l'oscillateur mécanique est négative ou positive, des impulsions
de court-circuit 58C
2 ou 58C
3 qui interviennent respectivement dans les demi-alternances A1
2 et A2
1 de périodes d'oscillation de manière partiellement simultanée respectivement avec
les impulsions de tension induites 78
B et 78
A, de sorte qu'elles engendrent dans les demi-alternances respectives des impulsions
de freinage. Seul le système électromagnétique susmentionné, formé de la bobine et
de la première paire d'aimants, intervient pour assurer la synchronisation voulue
dans la phase synchrone du procédé de synchronisation, la seconde paire d'aimants
étant alors sans influence pour ce procédé de synchronisation.
[0070] La seconde paire d'aimants bipolaires 66, 67, laquelle est couplée momentanément
à la bobine 28 dans chaque alternance de l'oscillation du résonateur mécanique, sert
essentiellement à l'alimentation électrique du dispositif de synchronisation, bien
qu'elle puisse intervenir dans une phase transitoire (phase initiale après activation
du dispositif de synchronisation) du procédé de synchronisation. La pièce d'horlogerie
comprend un circuit d'alimentation, formé par un circuit redresseur d'une tension
induite dans la bobine et une capacité de stockage, et la deuxième paire d'aimants
bipolaires présente un demi-axe milieu 68 entre ses deux aimants qui est décalé du
décalage angulaire que présente la bobine 28 relativement au demi-axe de référence
62A, de sorte que cet axe milieu est aligné sur le centre de la bobine lorsque le
résonateur mécanique est dans sa position de repos. Le circuit d'alimentation est
relié, d'une part, à une borne de la bobine et, d'autre part, à un potentiel de référence
du dispositif de synchronisation au moins périodiquement lors de passage du résonateur
mécanique par sa position neutre, mais de préférence constamment. La deuxième paire
d'aimants génère des impulsions de tension induite 80
A et 80
B lors des passages du balancier 8B par la position angulaire zéro, ces impulsions
présentant une plus grande amplitude que les impulsions générées par la première paire
d'aimants et servant à l'alimentation de la capacité de stockage dont la tension est
représentée par la courbe 82 à la Figure 24.
[0071] En référence aux Figures 26, 27 et 28A-28C, on décrira ci-après un quatrième mode
de réalisation de l'invention. Ce quatrième mode de réalisation se distingue des autres
modes de réalisation essentiellement par l'agencement du système magnétique. L'arbre
82 du balancier 8C est pivoté entre la platine 5 et un pont de balancier 7 autour
de l'axe d'oscillation 34. Un aimant bipolaire 84 à aimantation radiale est agencé
sur l'arbre 82 et placé dans une ouverture 87 d'une plaque 86 en matériau à haute
perméabilité magnétique, notamment en matériau ferromagnétique. La plaque 86 définit
un circuit magnétique avec un noyau 89 autour duquel est agencée une bobine 28C, à
la manière d'un moteur horloger classique. La plaque 86 présente deux isthmes 88 au
niveau de l'ouverture 87 qui empêchent partiellement au flux magnétique de l'aimant
de se refermer sur lui-même sans passer par le noyau de bobine. Toutefois, de préférence,
ces isthmes sont prévus moins fins que dans le cas d'un moteur horloger pour limiter
la variation d'énergie potentielle magnétique de l'aimant permanent 84 en fonction
de son angle de rotation.
[0072] Les Figures 28A à 28C sont similaires aux Figures 5A à 5C, mais pour le quatrième
mode de réalisation. La courbe de tension induite aux Figures 28A et 28B correspond
à un cas particulier où l'amplitude d'oscillation est sensiblement égale à 180°. Pour
une amplitude supérieure, la courbe de tension induite dans la bobine 28C correspond
à la courbe représentée à la Figure 28C. Cette dernière figure concerne un cas particulier
où la fréquence d'oscillation naturelle F0 de l'oscillateur mécanique est égale à
la fréquence de consigne. Comme le freinage généré par les impulsions de freinage
50C est faible, l'amplitude d'oscillation du résonateur 6C est un peu supérieure à
celle intervenant aux Figures 28A et 28B où les impulsions de freinage 56, respectivement
57 engendrent un freinage plus conséquent. Les impulsions 50C n'engendrent pas de
déphasage temporel dans l'oscillation du résonateur mécanique, étant donné qu'elles
présentent une symétrie centrale relativement à l'instant du passage du résonateur
6C par une position angulaire extrême sur le graphe du couple de freinage. On notera
que les deux parties T
B et T
A des intervalles de temps distincts T
P, intervenant respectivement des deux côtés de l'instant du passage du résonateur
6C par une position angulaire extrême, sont ici égales puisque la fréquence naturelle
est égale à la fréquence de consigne. Ainsi les demi-alternances adjacentes A2
2 et A1
1 ont une même durée.
[0073] Pour mémoire, les intervalles de temps T
P sont définis par les impulsions de court-circuit 58 qui présentent entre leurs débuts
respectifs une distance temporelle D
T déterminée par la base de temps de référence. Dans le présent exemple, les impulsions
de court-circuit 58 sont générées avec une fréquence de déclenchement F
D égale à la fréquence de consigne, de sorte que les distances temporelles D
T sont ici égales à une période de consigne T0c.
[0074] Dans le cas d'une fréquence naturelle F0 trop élevée, la première partie T
B des intervalles de temps distants T
P est inférieure à la seconde partie T
A et les impulsions de freinage 56 engendrées lors de ces intervalles de temps distants,
par les impulsions de court-circuit correspondantes, interviennent substantiellement
dans des premières demi-alternances A1
1 (quasi entièrement dans l'exemple spécifique représenté), de sorte qu'elles diminuent
la fréquence de l'oscillateur mécanique pour le synchroniser sur l'oscillateur auxiliaire
de la base de temps de référence et ainsi imposer à cet oscillateur mécanique la fréquence
de consigne F0c. Dans le cas d'une fréquence naturelle F0 trop faible, la première
partie T
B des intervalles de temps distants T
P est supérieure à la seconde partie T
A et les impulsions de freinage 57 engendrées lors de ces intervalles de temps distants,
par les impulsions de court-circuit correspondantes, interviennent substantiellement
dans des secondes demi-alternances A2
2 (aussi quasi entièrement dans l'exemple spécifique représenté), de sorte qu'elles
augmentent la fréquence de l'oscillateur mécanique pour le synchroniser sur l'oscillateur
auxiliaire.