[0001] La présente invention concerne le domaine des manipulateurs de conduite de véhicule
ferroviaire à retour de force.
[0002] Un véhicule ferroviaire est configuré pour se déplacer le long d'une voie ferrée.
Il s'agit par exemple d'un métro, d'un tramway, d'un train régional ou d'un train
à grande vitesse.
[0003] Un manipulateur de conduite de véhicule ferroviaire est un dispositif de commande
comprenant un organe de commande mobile ou « manette » manœuvrable par le conducteur
pour commander la traction et/ou le freinage du véhicule ferroviaire.
[0005] La fonction de retour de force permet de transmettre des signaux haptiques au conducteur.
Le conducteur peut alors adapter son comportement en fonction des signaux haptiques
qui lui sont transmis par le biais de la fonction de retour de force.
[0006] Un des buts de l'invention est de proposer un procédé de commande d'un manipulateur
de conduite ferroviaire à retour de force, qui soit amélioré.
[0007] A cet effet, l'invention propose un procédé de commande d'un manipulateur de conduite
de véhicule ferroviaire à retour de force conforme à la revendication 1.
[0008] Le procédé de commande comprend en option une ou plusieurs des caractéristiques des
revendications 2 à 11.
[0009] L'invention concerne également un manipulateur de conduite de véhicule ferroviaire
à retour de force conforme à la revendication 12.
[0010] L'invention et ses avantages seront mieux compris à la lecture de la description
qui va suivre, donnée uniquement à titre d'exemple, et faite en référence aux dessins
annexés, sur lesquels :
- la Figure 1 est un schéma illustrant un manipulateur de conduite de véhicule ferroviaire
à retour de force ; et
- les Figures 2 à 10 sont des graphiques illustrant des lois de consignes pour la commande
d'un actionneur du manipulateur permettant de générer un retour de force.
[0011] Le manipulateur 2 de conduite de véhicule ferroviaire de la Figure 1 est configuré
pour permettre à un conducteur de commander la traction et/ou le freinage d'un véhicule
ferroviaire 4.
[0012] Le véhicule ferroviaire 4 comprend un système de traction 6 et un système de freinage
8. Le système de traction 6 comprend par exemple un ou plusieurs bogies moteurs. Le
système de freinage 8 comprend par exemple des freins disposés sur des roues de bogies
du véhicule ferroviaire.
[0013] Le véhicule ferroviaire 4 comprend un système électronique de commande 10 pour commander
le système de traction 6 et le système de freinage 8. Le système de commande 10 est
par exemple un système de contrôle et de commande de train, généralement désigné TCMS
(« Train control and management system »).
[0014] Le manipulateur 2 comprend une manette 12 manœuvrable manuellement par un conducteur.
Le déplacement de la manette 12 permet de commander la traction et/ou le freinage
du véhicule ferroviaire 4.
[0015] La manette 12 comprend ici un levier 14 monté pivotant sur un support 16 autour d'un
axe de rotation A, le levier 14 portant une poignée de préhension 18 destinée à être
saisie par le conducteur.
[0016] Le manipulateur 2 comprend un actionneur 20 configuré pour exercer un couple sur
la manette 12 de manière à générer un retour de force. L'actionneur 20 est ici un
servomoteur couplé à la manette 12 pour exercer un couple C sur la manette 12. La
force F perçue par le conducteur, est égale au couple C exercé par l'actionneur 20
sur la manette 12, divisé par la distance d (bras de levier) entre l'axe de rotation
A de la manette 12 et la poignée de préhension 18 (F = C/d).
[0017] Le manipulateur 2 comprend au moins un capteur pour mesurer un paramètre dynamique
de la manette 12. Les paramètres dynamiques de la manette 12 sont les paramètres dont
dépend le mouvement de la manette 12. Les paramètres dynamiques de la manette 12 comprennent
la position, la vitesse, l'accélération et les forces subies par la manette 12. Le
manipulateur comprend ici un capteur de position 22 configuré pour mesurer la position
P de la manette 12.
[0018] Le système de commande 10 est configuré pour commander le système de traction 6 et
le système de freinage 8 en fonction d'une consigne de conduite générée par le manipulateur
2. La consigne de conduite est par exemple la position P de la manette 12.
[0019] Le manipulateur 2 comprend une unité électronique de commande 24 configurée pour
mettre en oeuvre un procédé de commande du manipulateur 2, comprenant le calcul d'une
consigne de retour de force F
C en fonction d'au moins un paramètre dynamique de la manette 12 et d'au moins un paramètre
contextuel reçu par le manipulateur 2 de manière à transmettre un premier signal haptique
fonction du paramètre dynamique et indépendant du paramètre contextuel, et un deuxième
signal haptique fonction du paramètre contextuel et éventuellement du paramètre dynamique,
le premier signal haptique et le deuxième signal haptique étant superposés, et la
commande de l'actionneur 20 en fonction de la consigne de retour de force F
C.
[0020] Dans un mode de réalisation, l'unité de commande 24 est configurée pour mettre en
œuvre le calcul d'une première consigne F
S pour générer le premier signal haptique, et d'une deuxième consigne F
D pour générer le deuxième signal haptique, et pour calculer la consigne de retour
de force F
C comme la somme de la première consigne F
S et de la deuxième consigne F
D.
[0021] L'unité de commande 24 comprend par exemple un premier module de calcul 26 pour calculer
la première consigne F
S, un deuxième module de calcul 28 pour calculer la deuxième consigne F
D, et un module de calcul de consigne 30 pour calculer la consigne de retour de force
F
C, en sommant la première consigne F
S et la deuxième consigne F
D.
[0022] Dans un mode de réalisation, l'unité de commande 24 comprend un processeur 32 et
une mémoire 34, les modules de l'unité de commande 24 (premier module de calcul 26,
deuxième module de calcul 28 et module de calcul de consigne 30) étant prévus sous
la forme d'instructions de codes logicielles enregistrées dans la mémoire 34 et exécutables
par le processeur 32. En variante ou en option, au moins un module de l'unité de commande
24 est prévu sous la forme d'un circuit intégré dédié ou d'un circuit logique programmable.
[0023] Dans un mode de réalisation, la première consigne F
S et la deuxième consigne F
D sont calculées à partir de tables prédéfinies 36, 38 et/ou de formules de calcul.
[0024] Les Figures 2 à 10 illustrent des lois de consignes présentées sous la forme de courbes.
Chaque loi de consigne indique la consigne de retour de force (ordonnée) en fonction
de la position P de la manette 12 (abscisse).
[0025] Sur les Figures 2 à 10, une flèche sur une courbe signifie que la consigne s'applique
pour un déplacement de la manette 12 dans le sens correspondant à celui de la flèche.
[0026] Par convention, la consigne de conduite est fonction de la position de manette de
la manière suivante :
- P = Pmin : position de freinage maximum (freinage d'urgence) ;
- Pmin < P < Pneutre : position de freinage ;
- P = Pneutre : position neutre (ni freinage, ni traction) ;
- Pneutre < P < Pmax : position de traction ; et
- P = Pmax : position de traction maximale.
[0027] Par convention, une consigne positive correspond à une force générée par l'actionneur
20 déplaçant la manette 2 vers la position de traction maximale P
max, une consigne négative correspond à une force générée par l'actionneur 20 déplaçant
la manette 12 vers la position de freinage maximum P
min.
[0028] Dans un mode de réalisation, la première consigne F
S est calculée comme la somme d'une première composante F
S1 et d'une deuxième composante F
S2.
[0029] La Figure 2 illustre la première composante F
S1. La première composante F
S1 est ici configurée pour simuler une force retour qui serait générée par un organe
mécanique passif tel qu'une came.
[0030] La première composante F
S1 est fonction uniquement de la position P de la manette 12.
[0031] La première composante F
S1 varie selon quatre zones de position P distinctes séparées par trois positions de
références P1, P2, P3 telles que P
min < P3 < P2 <P
neutre < P1 < Pmax, à savoir :
- une zone de freinage d'urgence (Pmin < P < P3),
- une zone de freinage (P3 < P < P2),
- une zone de neutre (P2 < P <P1), et
- une zone de traction (P1 < P < Pmax).
[0032] La première composante F
S1 est strictement négative et sensiblement constante dans la zone de traction (courbe
C10). Si le conducteur lâche la manette 12 dans la zone de traction, celle-ci revient
automatiquement vers la zone de neutre.
[0033] La zone de neutre est située autour de la position neutre P
neutre qui est une position stable de la manette 12. Dans la zone de neutre, la consigne
de première composante F
S1 rappelle la manette 12 en position neutre P
neutre. La consigne de première composante F
S1 produit un effet d'encoche dans la zone de neutre. La consigne de première composante
F
S1 est négative et décroissante sur l'intervalle P
neutre < P < P1 (courbe C11), nulle à la position P
neutre et positive et décroissante sur l'intervalle P2 < P < P
neutre (courbe C12). La consigne de première composante F
S1 est possiblement non linéaire dans la zone de neutre N, afin de produire une sensation
d'encoche très nette.
[0034] Dans la zone de freinage, la consigne de première composante F
S1 est nulle.
[0035] Dans la zone de freinage d'urgence, la consigne de première composante F
S1 est d'abord positive et augmente de la position P3 à la position de freinage d'urgence
P
min (courbe C13), puis une fois que la position de freinage d'urgence P
min a été atteinte, la consigne de première composante F
S1 est négative et diminue de la position de freinage d'urgence Pmin vers la position
P3 (courbe C14).
[0036] La première composante F
S1 génère d'abord une force s'opposant au déplacement de la manette 12 vers la position
de freinage d'urgence P
min, puis, une fois la position de freinage d'urgence P
min atteinte, une force de rappel de la manette 12 vers la position de freinage d'urgence
P
min. La position de freinage d'urgence P
min est une position stable.
[0037] La Figure 3 illustre la première consigne F
S résultant de la combinaison de la première composante F
S1 de la Figure 1 et de la composante F
S2 qui est fonction de la vitesse V de la manette 12. La deuxième composante F
S2 simule un frottement.
[0038] La vitesse V de la manette 12 est par exemple déterminée par dérivation numérique
de la position P de la manette 12 en fonction du temps (V = dP/dt). En variante ou
en option, le manipulateur 2 comprend un capteur de vitesse configuré pour mesurer
la vitesse de la manette 12.
[0039] Par convention, la vitesse V de la manette 12 est positive lorsque la manette 12
est déplacée de la position de freinage maximum Pmin vers la position de traction
maximale Pmax, et négative lorsque la manette 12 est déplacée de la position de traction
maximale Pmax vers la position de freinage maximum Pmin.
[0040] La deuxième composante F
S2 est configurée pour la génération d'une force qui s'oppose au déplacement de la manette
12. La consigne de deuxième composante F
S2 est négative si la vitesse V est positive, et est positive si la vitesse V est négative.
[0041] La deuxième composante F
S2 prend une première valeur négative pour les vitesses V positives et une deuxième
valeur positive pour les vitesses V négatives.
[0042] Il en résulte que dans la zone de freinage, la force de rappel est différente pour
les vitesses V négatives (courbe C21) et pour les vitesses positives (courbe C22).
De même, dans la zone de traction, la force de rappel est différente pour les vitesses
V négatives (courbe C23) et pour les vitesses positives (courbe C24). De même également,
dans la zone de neutre, la force de rappel est différente pour les vitesses V négatives
(courbes C25 et C26) et pour les vitesses V positives (courbes C27 et C28).
[0043] Dans l'exemple illustré, la première valeur et la deuxième valeur sont de même valeur
absolue. En variante, elles sont de valeurs absolues différentes.
[0044] Dans l'exemple illustré, la deuxième composante F
S2 est invariable en fonction de la position P de la manette 12. En variante, la deuxième
composante F
S2 varie en fonction de la position P de la manette 12.
[0045] Dans une variante, la deuxième composante F
S2 est elle-même calculée à partir de deux composantes : une composante de frottement
sec et une composante de frottement visqueux. La composante de frottement sec favorise
l'immobilisation de la manette 12 lorsque le conducteur la lâche et la composante
de frottement visqueux favorise la stabilité de la manette 12.
[0046] Un mode de calcul possible d'une telle consigne de deuxième composante F
S2 utilise la fonction suivante : F
S2 = - C1 x signe(V) - C2 x V, dans laquelle C1 et C2 sont des constantes et la fonction
« signe » de la vitesse étant définie par : signe(V) = +1 si V> 0, signe(V) = -1 si
V< 0, signe(V) = 0 si V = 0.
[0047] En variante, si le ou les capteurs du manipulateur 2 permettent de déterminer la
vitesse de la manette 12 seulement par incrément : la fonction « signe » de la vitesse
peut être définie par : signe(V) = +1 si V> +e, signe(V) = -1 si V< -e, signe(V) =
0 si -e < V < e, e étant l'incrément de vitesse.
[0048] En variante, un autre mode de calcul de la deuxième composante F
S2 utilise la fonction suivante : F
S2 = - C1 x tanh(V/ C3) - C2 x V, les paramètres C1, C2 et C3 étant des constantes à
ajuster pour obtenir les caractéristiques souhaitées de sensation de frottement et
de stabilité, tanh étant la fonction tangente hyperbolique.
[0049] L'unité de commande 24 est par exemple configurée pour calculer la première consigne
F
S en fonction d'une table prédéfinie 36 indiquant la première consigne F
S en fonction de la position P et de la vitesse V de la manette 12.
[0050] En variante, l'unité de commande 24 est configurée pour calculer séparément la première
composante F
S1, par exemple à partir d'une table prédéfinie 36, et la deuxième composante F
S2, par exemple en appliquant une formule de calcul, puis pour calculer la première
consigne F
S comme la somme des première et deuxième composantes F
S1, F
S2.
[0051] L'invention n'est pas limitée à la première consigne F
s décrite ci-dessus. Des variantes sont envisageables en fonction du retour de force
souhaité.
[0052] Dans une variante, la première consigne F
s est nulle dans la zone de traction. Dans une autre variante, la première consigne
F
s est non nulle et constante sur la zone de freinage, la zone de neutre et la zone
de traction.
[0053] La Figure 4 illustre une première consigne F
S selon une variante, configurée pour un manipulateur 2 dédié exclusivement à la commande
de freinage (aussi nommé « manipulateur de freinage ») avec une incrémentation du
niveau de freinage. La position de la manette 12 varie ici entre la position neutre
P
neutre et la position de freinage d'urgence P
min.
[0054] La première consigne F
S est configurée pour générer un effet de crantage, permettant de déplacer la manette
12 par incrément. La manette 12 possède pluralité de positions de freinage PF
1,... PF
i, ...PF
n stables, la première consigne F
S étant configurée pour générer une force de rappel vers chaque position de freinage
PF
i stable lorsque la manette 12 se déplace de la position de freinage stable PF
i vers la position de freinage suivante PF
i+1 (courbes C31 ou C32), ou vers la position de freinage précédente PF
i-1 (courbe C33).
[0055] Les Figures 5 à 7 illustrent des exemples de deuxièmes consignes F
D configurées pour générer un deuxième signal haptique contextuel, qui est fonction
d'un paramètre contextuel et éventuellement d'un paramètre dynamique de la manette
12.
[0056] Un paramètre contextuel est distinct d'un paramètre dynamique de la manette 12 (position,
vitesse, accélération et force subie). Un paramètre contextuel est en particulier
associé aux conditions de fonctionnement du véhicule ferroviaire. Les conditions de
fonctionnement du véhicule ferroviaire comprennent par exemple la position le long
du trajet, la vitesse et la charge du véhicule ferroviaire.
[0057] La Figure 5 illustre une deuxième de consigne F
D visant à inciter le conducteur à adopter une conduite permettant de minimiser l'énergie
consommée par le véhicule ferroviaire pour réaliser son trajet.
[0058] La deuxième consigne F
D varie en fonction d'un paramètre contextuel indiquant ici une position recommandée
P
eco de la manette 12, permettant de minimiser l'énergie consommée.
[0059] La position recommandée P
eco varie par exemple en fonction de la position du véhicule ferroviaire le long de son
trajet. Ainsi, la deuxième consigne F
D variera donc au cours du temps, en fonction de la position du véhicule ferroviaire
le long de son trajet.
[0060] Le paramètre contextuel, ici la position recommandée P
eco, est par exemple calculée par le système de commande 10 et transmise au manipulateur
2. La position recommandée P
eco peut être calculée en fonction de la topologie du trajet (montées, descentes...)
[0061] La deuxième consigne F
D est par exemple configurée pour ne pas générer de force sur la manette 12 lorsque
la position P de la manette 12 est inférieure à la position recommandée P
eco, et pour exercer une force de rappel lorsque la manette 12 dépasse la position recommandée
P
eco.
[0062] Sur la Figure 5, la deuxième consigne F
D est nulle pour une position inférieure à la position recommandée P
eco, et présente, à partir de la position recommandée P
eco (P ≥ P
eco), une rampe décroissante (Coubre C41) prolongée par un plateau (Courbe C42) à une
valeur de référence constante strictement négative.
[0063] Pour permettre de mieux discerner le premier signal haptique et le deuxième signal
haptique qui peuvent se concrétiser sous la forme de forces de rappel qui s'ajoutent,
il est possible de prévoir une deuxième consigne F
D présentant une rampe qui ne soit pas linéaire et/ou un plateau qui ne soit pas constant,
mais qui oscille autour d'une valeur de référence.
[0064] Dans la variante de la Figure 6, la deuxième consigne F
D présente à partir de la position recommandée P
eco une rampe non linéaire décroissante (Courbe C43) suivie d'une ondulation sinusoïdale
autour d'une valeur de référence strictement négative (Courbe C44).
[0065] Dans la variante de la figure 7, la deuxième consigne F
D présente à partir de la position recommandée P
eco une rampe linéaire suivie d'une ondulation triangulaire autour d'une valeur de référence
strictement négative.
[0066] Dans une autre variante, la deuxième consigne F
D présente à partir de la position recommandée P
eco une rampe linéaire décroissante (courbe C45) suivie d'une ondulation aléatoire autour
d'une valeur de référence strictement négative (courbe C46). Ceci permet de simuler
une rugosité.
[0067] La consigne de retour de force F
C résulte de la combinaison d'une première consigne F
S et d'une deuxième consigne F
D, en particulier de la somme d'une première consigne F
S et d'une deuxième consigne F
D.
[0068] Les Figures 8 et 9 illustrent une consigne de retour de force F
C résultant de la somme d'une première consigne F
S et d'une deuxième consigne F
D selon la Figure 5, pour deux positions recommandées P
eco différentes.
[0069] Pour des raisons de clarté des dessins, la première consigne F
S est une première consigne dépendant uniquement de la position P et correspondant
à la première composante de la Figure 2. Bien entendu, la première consigne F
S pourrait être en variante celle de la Figure 3 résultant de la somme d'une première
composante F
S1 selon la Figure 1 et d'une deuxième composante F
S2, et dépendant de la position P et de la vitesse V.
[0070] La Figure 8 illustre une situation dans laquelle le véhicule avance en marche avant
et la position recommandée P
eco est strictement positive (P
eco > 0). La position P
eco est dans la zone de traction. Dans la zone de traction, la consigne de retour de
force F
C génère par défaut une force de rappel (Courbe C51) résultant de la première consigne
F
S. A partir de la position recommandée P
eco, la consigne de retour de force F
C génère une force de rappel de la manette plus élevée (Courbes C52 et C53), résultant
de l'ajout de la deuxième consigne F
D.
[0071] La Figure 9 illustre une situation dans laquelle le véhicule ferroviaire freine et
dans laquelle la position recommandée P
eco est strictement négative (Peco < 0), et est plus particulièrement dans la zone de
freinage (hors de la zone de freinage d'urgence). Au-dessous de la position recommandée
P
eco, la consigne de retour de force est nulle et ne génère aucune force de rappel sur
la manette 12 (courbe C54). Au-dessus de la position recommandée P
eco, la consigne de retour de force F
C génère un effort de rappel vers la position recommandée P
eco (courbes C55 et C56).
[0072] La Figure 10 illustre une consigne de retour de force F
C selon une variante, résultant de la combinaison d'une première consigne F
S selon la Figure 2 et d'une variante de deuxième consigne F
D configurée pour produire un effet d'encoche autour d'une position de freinage P
BB de référence qui traduit par exemple un découpage de la zone de freinage en deux
: une zone de freinage électrique au-dessus de la position de freinage P
BB de référence, et une zone de freinage combiné - électrique et pneumatique - au-dessous
de la position de freinage P
BB de référence.
[0073] La deuxième consigne F
D comprend ici une zone d'encoche autour de la position de freinage P
BB de référence, dans laquelle la consigne de retour de force génère une succession
de effort de rappel de sens opposé au sens de déplacement du manipulateur dans la
zone d'encoche (courbes C61 à C64). En variante, la deuxième consigne F
D comprend une série de zones d'encoche autour de la position de freinage P
BB de référence.
[0074] La position de freinage P
BB de référence est variable, par exemple en fonction de la vitesse du véhicule ferroviaire,
qui définit alors un paramètre contextuel pour la détermination de la consigne de
retour de force F
C. La position de freinage P
BB de référence est par exemple fournie par le système de commande 10 au manipulateur
2.
[0075] En fonctionnement, il est possible de modifier la sensibilité de freinage électrique
ou du freinage combiné du véhicule ferroviaire en faisant varier la valeur de la position
de freinage P
BB de référence, par exemple en fonction de la vitesse du véhicule ferroviaire, ce qui
permet d'étendre la zone de freinage électrique à petite vitesse et d'étendre la zone
de freinage combiné à haute vitesse.
[0076] Dans le mode de réalisation décrit en référence à la Figure 1, l'unité de commande
24 est configurée pour calculer séparément la première consigne F
S et la deuxième consigne F
D, et pour calculer la consigne de retour de force F
C comme la somme de la première consigne F
S et de la deuxième consigne F
D.
[0077] En variante, l'unité de commande 24 est configurée pour calculer la consigne de retour
de force en fonction d'une loi prédéfinie combinant la première consigne F
S et la deuxième consigne F
D et indiquant la consigne de retour de force F
C en fonction de chaque paramètre dynamique et de chaque paramètre contextuel.
[0078] La première consigne F
S et la deuxième consigne F
D peuvent chacune résulter de la somme de plusieurs composantes, comme cela a été vu
précédemment.
[0079] De préférence, l'unité de commande 24 est configurable de manière à modifier la ou
les lois prédéfinies de calcul de la consigne de retour de force F
C (le cas échéant les lois prédéfinies de calcul de la première consigne F
S et de la deuxième consigne F
D), par exemple en fonction des souhaits de l'utilisateur.
[0080] Dans l'exemple illustré, la modification ou la sélection de tables prédéfinies 36,
38 dans la mémoire 34 permet de modifier la fonction de retour de force. Il est possible,
pour au moins une consigne (consigne de retour de force, premier consigne et/ou deuxième
consigne) de prévoir plusieurs tables prédéfinies 36, 38 enregistrées dans la mémoire
de l'unité de commande 24, et un sélecteur permettant à l'utilisateur de sélectionner
une loi prédéfinie à appliquer.
[0081] La consigne de retour de force F
c est donc calculée en fonction de lois prédéfinies paramétrables. Le cas échéant les
lois prédéfinies de calcul de la première consigne F
S et de la deuxième consigne F
D sont paramétrables.
[0082] La combinaison d'une première consigne F
S déterminée uniquement à partir d'un ou plusieurs paramètres dynamiques de la manette
12 (position, vitesse, accélération et force subie) et indépendamment de tout paramètre
contextuel, et d'une deuxième consigne F
D déterminée à partir d'au moins un paramètre contextuel, permet de retourner simultanément
un premier signal haptique et un deuxième signal haptique superposés et susceptibles
d'être perçus par le conducteur.
[0083] Les paramètres contextuels comprennent par exemple la position du véhicule ferroviaire
le long de son trajet, la vitesse du véhicule ferroviaire et/ou la charge du véhicule
ferroviaire. Ces paramètres contextuels relatifs au fonctionnement du véhicule ferroviaires
sont notamment déterminants pour le calcul d'une position recommandée P
eco limitant la consommation d'énergie ou d'une position de freinage P
BB de référence.
[0084] En option, il est possible de retourner au conducteur un signal haptique d'alerte
par l'intermédiaire du manipulateur 2, par exemple pas le biais d'une consigne d'alerte
F
A s'ajoutant à la première consigne F
S et à la deuxième consigne F
D pour obtenir la consigne de retour de force F
C.
[0085] Ce signal haptique d'alerte doit être perceptible par le conducteur de façon non
équivoque dans toutes les situations possibles et il ne doit pas modifier la position
de la manette 12 afin de ne pas parasiter la consigne de conduite envoyée par le manipulateur
2 au système de commande 10.
[0086] Une consigne d'alerte est par exemple une signal périodique de faible amplitude,
par exemple vis-à-vis d'une deuxième composante F
S2 de la première consigne F
S simulant un frottement, tout en étant perceptible par le conducteur (par exemple
une force d'amplitude comprise entre 0,1 et 0,5 N) et en utilisant une fréquence élevée
par rapport aux fréquences utilisées par les autres consignes, comme par exemple les
consignes dynamiques des Figures 7 et 8. La fréquence de ce signal haptique d'alerte
peut par exemple est comprise entre 10 et 30 Hz.
[0087] L'unité électronique de commande 24 comprend ici un module d'alerte 40 pour calculer
la consigne d'alerte F
A, le module de calcul 30 étant configuré pour calculer la consigne de retour de force
en fonction de la consigne d'alerte F
A, en ajoutant la consigne d'alerte.
[0088] Le module d'alerte 40 détermine par exemple la consigne d'alerte F
A en fonction d'un signal d'alerte S
A envoyé par le système de commande 10.
[0089] La consigne de retour de force F
C générée par l'unité de commande 24 ne doit pas générer une force F perçue par le
conducteur qui dépasse une force maximale F
max (par exemple 5 N), pour ne pas exposer le conducteur à un niveau d'effort inconfortable
ou traumatisant. Les amplitudes des différentes consignes superposées doivent donc
être ajustées pour ne pas dépasser cette valeur.
[0090] En option, afin de garantir que cette force maximale F
max ne soit pas dépassée en fonctionnement, il est possible de réaliser un plafonnement
de la consigne de retour de force F
C. Par exemple, l'unité de commande 24 est configurée pour calculer une consigne de
retour de force plafonnée F
CS en fonction de la consigne de retour de force F
C, et pour commander l'actionneur 20 en fonction de la consigne de retour de force
plafonnée F
CS.
[0091] La consigne de retour de force plafonnée F
CS est par exemple calculée comme suit :
[0092] Le plafonnement de la consigne de retour de force est par exemple implémenté par
le module de calcul 30.
[0093] En option ou en variante, le manipulateur 2 comprend un capteur de force 42 disposé
sur la manette 12 pour mesurer une force subie par la manette 12. La détermination
de la force subie par la manette 12 permet d'estimer la force F perçue par le conducteur.
Le capteur de force 42 est par exemple formé d'une ou plusieurs jauges de contrainte
disposées sur la manette 12.
[0094] L'estimation de la force F perçue permet de surveiller le bon fonctionnement des
différents organes mécaniques du manipulateur 2 tels que l'actionneur 20, un éventuel
réducteur disposé entre l'actionneur 20 et la manette 12... etc.
[0095] Une dégradation mécanique ou électrique, même mineure, d'un organe mécanique du manipulateur
2, due par exemple à un phénomène de fatigue, d'usure ou de vieillissement, peut produire
une modification par intermittence ou de manière permanente de la force F perçue,
de sorte que la force F perçue ne correspond pas à la consigne de retour de force
F
C.
[0096] Un écart significatif établi sur une période donnée entre la consigne de retour de
force F
C envoyé à l'actionneur et la force F perçue peut être utilisé pour déclencher une
alerte envoyée au système de commande 10 avant l'apparition d'un dysfonctionnement
lié à un phénomène de fatigue, d'usure ou de vieillissement de l'un des organes.
[0097] En option, un mode de fonctionnement dégradé est déclenché dans ce cas de figure
pour assurer la continuité du service jusqu'à la fin du trajet du véhicule ferroviaire
en compensant l'excès ou le déficit de force F perçue par rapport à la consigne de
force F
C.
[0098] L'unité de commande 24 comprend par exemple un module de surveillance 44 recevant
le signal du capteur de force 42, et configuré pour émettre un signal d'alerte J
A vers le système de commande 10 et/ou pour calculer une consigne de compensation F
CO envoyée au module de calcul 30.
[0099] En option, une redondance de capteurs de paramètres dynamiques de la manette 12 (position,
vitesse, accélération, force subie) permet de vérifier la cohérence des informations
délivrées, et déclencher s'il y a lieu une alerte envoyée au système de commande 10.
[0100] De préférence, si une incohérence provient d'un capteur utilisé pour déterminer la
vitesse V de la manette 12, la fonction de retour haptique est désactivée pour éviter
tout risque d'instabilité de l'actionneur 20 asservi en fonction de la vitesse V de
la manette 12.
[0101] Grâce à l'invention, il est possible d'exploiter pleinement la perception haptique
avec un manipulateur de conduite de véhicule ferroviaire générique. Les consignes
de retour de force proposées permettent à la fois de repousser les limites de stabilité
d'un tel manipulateur 2 et de délivrer des signaux haptiques sans ambiguïté pour le
conducteur et comportant plusieurs signaux haptiques discernables par le conducteur,
dont certains sont issues du système de commande 10 du véhicule ferroviaire. L'ajustement
des lois des première et deuxième consignes F
S, F
D dépend des besoins précis de l'utilisateur de ce manipulateur 2. Il peut être effectué
facilement par un paramétrage du manipulateur 2, et en particulier par un paramétrage
de lois de calcul de l'unité de commande 24 du manipulateur 2 pour le calcul de la
consigne de retour de force, le cas échéant de la première consigne et de la deuxième
consigne.
[0102] Grâce à l'invention, il est possible de fournir un retour haptique au conducteur
sur le niveau de traction et/ou de freinage (incluant un point neutre entre la traction
et le freinage) d'un matériel ferroviaire roulant.
[0103] Le manipulateur réalisant un retour haptique au moyen d'un actionneur commandé selon
une consigne de force calculée en fonction d'une ou plusieurs lois de commande prédéfinies
permet d'apporter de nouvelles fonctionnalités.
[0104] Le manipulateur peut être générique pour différent types de véhicule ferroviaire,
la fonction de retour haptique étant paramétrée sans modifications matériels, en fonction
des besoins des clients.
[0105] La fonction de retour haptique peut être mise en œuvre sans composant mécanique tel
qu'une came ou un ressort de rappel. Cela évite les problèmes de vieillissement de
tels composants mécaniques.
[0106] L'invention permet encore d'améliorer les fonctionnalités existantes liées à la fonction
de retour d'effort liées au matériel roulant (sa vitesse instantanée ou sa charge
par exemple) ou au conducteur (sa sensibilité ou ses capacités musculaires par exemple).
[0107] Elle permet en outre de réaliser des fonctionnalités de retour haptique dynamiques
très performante en fonction de signaux externes d'alerte ou de conseil, en sollicitant
judicieusement le sens haptique du conducteur.
1. Steuerungsverfahren eines Manipulators (2) zur Steuerung eines Schienenfahrzeugs mit
Kraftrückkopplung, wobei der Manipulator (2) einen Hebel (12) umfasst, der vom Fahrer
gehandhabt werden kann, mindestens einen Sensor (22), um mindestens einen dynamischen
Parameter des Hebels zu messen, und mindestens eine Betätigungsvorrichtung, die konfiguriert
ist, um eine Kraft auf den Hebel (12) auszuüben, um einen Kraftrückkopplung zu generieren,
wobei das Steuerungsverfahren Folgendes umfasst:
- Berechnen eines Sollwerts der Kraftrückkopplung (FC) in Funktion des dynamischen Parameters (P) und mindestens eines kontextuellen Parameters
(Peco), erhalten durch den Manipulator (2), um ein erstes haptisches Signal als Funktion
des dynamischen Parameters und unabhängig vom kontextuellen Parameter (Peco) und ein zweites haptisches Signal als Funktion des kontextuellen Parameters (Peco) zu übertragen, und
- Steuern der Betätigungsvorrichtung als Funktion des Sollwerts der Kraftrückkopplung
(Fc),
dadurch gekennzeichnet, dass das erste haptische Signal und das zweite haptische Signal übereinander gelegt sind,
wobei der mindestens eine kontextuelle Parameter ausgehend von mindestens einem Datum
bestimmt wird, ausgewählt aus der Geschwindigkeit des Fahrzeugs und der Ladung des
Fahrzeugs.
2. Steuerungsverfahren nach Anspruch 1, wobei der Sollwert der Kraftrückkopplung die
Funktion mindestens eines dynamischen Parameters des Hebels ist, ausgewählt aus: der
Position, der Geschwindigkeit, der Beschleunigung und einer Kraft, die vom Hebel ausgeübt
wird.
3. Steuerungsverfahren nach Anspruch 1 oder 2, wobei der mindestens eine kontextuelle
Parameter ausgehend von der Position des Fahrzeugs entlang seines Wegs bestimmt wird.
4. Steuerungsverfahren nach einem der vorhergehenden Ansprüche, wobei der Sollwert der
Kraftrückkopplung (FC) wie die Summe eines ersten Sollwerts, berechnet, um das erste haptische Signal zu
generieren, und eines zweiten Sollwerts, berechnet, um das zweite haptische Signal
zu generieren, berechnet wird.
5. Steuerungsverfahren nach einem der vorhergehenden Ansprüche, umfassend die Festsetzung
einer Höchstgrenze des Sollwerts der Kraftrückkopplung (FC), um zu vermeiden, eine Kraft mit einer sehr hohen Intensität zu generieren.
6. Steuerungsverfahren nach einem der vorhergehenden Ansprüche, wobei ein kontextueller
Parameter eine empfohlene Position des Hebels ist.
7. Steuerungsverfahren nach einem der vorhergehenden Ansprüche, wobei der Sollwert der
Kraftrückkopplung (F
C) oder eine Komponente des Sollwerts der Kraftrückkopplung (F
C) konfiguriert ist, um mindestens eine Wirkung aus den Folgenden zu verursachen:
- eine Kerbwirkung um mindestens eine stabile Referenzposition, wobei der Sollwert
eine Rückstellkraft hin zur stabilen Referenzposition in einem Kerbbereich generiert,
der sich um die stabile Position befindet;
- eine Kerbwirkung um eine neutrale Position, die einer Abwesenheit von Zugkraft und
einer Abwesenheit von Bremswirkung entspricht, wobei der Sollwert eine Rückstellkraft
hin zur neutralen Position in einem neutralen Kerbbereich generiert, der sich um die
stabile Position befindet;
- eine Kerbwirkung, um eine Position der Notbremsung zu erreichen und zu verlassen,
wobei der Sollwert eine Rückstellkraft generiert, die sich dem Erreichen der Position
der Notbremsung entgegensetzt, dann, nachdem die Position der Notbremsung erreicht
ist, eine zu bezwingende Rückstellkraft, um die Position der Notbremsung zu verlassen;
- eine Rastwirkung, wobei der Hebel eine Reihe von stabilen Positionen umfasst, wobei
der Sollwert eine Rückstellkraft generiert, die den Hebel hin zu jeder stabilen Position
bei der Verschiebung des Hebels in die folgende oder vorhergehende stabile Position
zurückbringt.
8. Steuerungsverfahren nach einem der vorhergehenden Ansprüche, wobei der Sollwert der
Kraftrückkopplung (FC) konfiguriert ist, um eine Rückstellkraft nur ausgehend von einer Referenzposition
zu generieren, die eine Funktion des kontextuellen Parameters ist.
9. Steuerungsverfahren nach einem der vorhergehenden Ansprüche, wobei der Sollwert der
Kraftrückkopplung (FC) konfiguriert ist, um eine Zahnungswirkung zu generieren, wobei der Sollwert eine
Rückstellkraft generiert, die regelmäßig oder zufällig um einen Referenzwert oszilliert.
10. Steuerungsverfahren nach einem der vorhergehenden Ansprüche, umfassend das Bestimmen
eines Alarmsollwerts und das Berechnen des Sollwerts der Rückstellkraft außerdem in
Funktion des Alarmsollwerts, um ein haptisches Alarmsignal zu generieren.
11. Steuerungsverfahren nach Anspruch 10, umfassend das Bestimmen des Alarmsollwerts in
Funktion eines Signals, das von einem Kraftsensor, angeordnet auf dem Hebel, geliefert
wird.
12. Manipulator (2) zur Steuerung eines Schienenfahrzeugs mit Kraftrückkopplung, um die
Zugkraft und/oder die Bremswirkung des Schienenfahrzeugs zu steuern, wobei der Manipulator
(2) einen Hebel (12) umfasst, der vom Fahrer gehandhabt werden kann, mindestens einen
Sensor, um mindestens einen dynamischen Parameter des Hebels zu messen, mindestens
eine Betätigungsvorrichtung (20), die konfiguriert ist, um eine Kraft auf den Hebel
(12) auszuüben, und eine elektronische Steuereinheit (24), die konfiguriert ist, um
ein Steuerungsverfahren nach einem der vorhergehenden Ansprüche durchzuführen.