[0001] L'invention concerne certains traitements thermochimiques qui sont destinés à renforcer
des pièces en acier, et plus précisément la carbonitruration de telles pièces en acier.
[0002] Dans certains domaines, comme par exemple celui des véhicules, éventuellement automobiles,
il est indispensable de renforcer la résistance de certaines pièces en acier, et plus
précisément au moins leur tenue en fatigue, afin qu'elles puissent supporter des contraintes
importantes et/ou afin d'augmenter leur durée de vie. Un tel renforcement peut être
obtenu par carbonitruration.
[0003] Il est rappelé que la carbonitruration est un traitement thermochimique de diffusion
qui consiste à enrichir en carbone et en azote la surface d'un acier, avant une étape
de trempe, de manière à obtenir une structure martensitique et un renforcement. L'enrichissement
en azote, ici réalisé en phase austénitique, est appelé nitruration en phase a, et
l'enrichissement en carbone est appelé cémentation. La nitruration en phase α (ou
phase austénitique) est destinée à améliorer la tenue en fatigue et la stabilité de
la structure métallurgique de l'acier par pénétration d'azote. La cémentation consiste
à faire pénétrer du carbone dans une pièce en acier afin d'augmenter son aptitude
à être trempé et donc permettre une augmentation de sa dureté en surface, et sa tenue
en fatigue et à l'usure.
[0004] La trempe est un refroidissement rapide dans un milieu liquide ou gazeux qui provoque
l'apparition d'une structure martensitique ayant une dureté très élevée.
[0005] Comme le sait l'homme de l'art, les traitements de carbonitruration connus sont longs
et donnent des résultats métallurgiques non optimaux du fait qu'ils résultent de compromis.
En effet, ils utilisent des températures de traitement relativement basses (typiquement
d'environ 850°C) afin d'optimiser l'enrichissement en azote (et plus précisément d'éviter
que la majeur partie de l'ammoniac (NH
3) de nitruration en phase α ne se craque avant même de toucher la pièce), mais au
détriment de l'enrichissement en carbone (qui nécessite de plus hautes températures)
et du temps de traitement (qui doit être augmenté du fait de la température de traitement
relativement basse).
[0007] L'invention a donc notamment pour but d'améliorer la situation.
[0008] Elle propose notamment à cet effet un procédé, destiné à permettre la carbonitruration
d'au moins une pièce en acier, et comprenant :
- une première étape dans laquelle on chauffe chaque pièce à une première température
choisie, dans un environnement contenant un gaz neutre et sous une pression choisie,
- une deuxième étape dans laquelle on enrichit en azote dans une première chambre la
pièce chauffée, par nitruration en phase α sous une deuxième température choisie inférieure
à la première température,
- une troisième étape dans laquelle on enrichit en carbone dans une seconde chambre
la pièce enrichie en azote, par cémentation sous une troisième température choisie
strictement supérieure à la deuxième température, et
- une quatrième étape dans laquelle on trempe sous pression la pièce enrichie en azote
et en carbone.
[0009] La température de la pièce étant plus chaude que celle à laquelle on réalise la nitruration
en phase α, on évite ainsi que le gaz de nitruration se craque instantanément à son
contact et donc on le rend beaucoup plus disponible pour l'enrichissement en azote.
En outre, cela permet une meilleure diffusion de l'azote dans la pièce et donc une
augmentation de sa concentration. De plus, la cémentation étant réalisée à une température
supérieure à celle de la nitruration en phase a, l'enrichissement en carbone de la
pièce est ainsi plus efficace et plus rapide. Enfin, l'étape d'enrichissement en carbone
étant effectuée dans une chambre différente de celle dans laquelle on réalise l'étape
d'enrichissement en azote, cela permet de faire varier très rapidement la température
entre les étapes d'enrichissements en azote et en carbone.
[0010] Le procédé selon l'invention peut comporter d'autres caractéristiques qui peuvent
être prises séparément ou en combinaison, et notamment :
- dans la première étape le gaz neutre peut être du diazote (ou N2) ;
- dans la première étape la pression peut être comprise entre environ 1 bar et environ
1,5 bar. Mais elle pourrait être notablement plus basse, et par exemple similaire
à la basse pression utilisée dans les deuxième et troisième étapes ;
- dans la première étape la première température peut être comprise entre environ 800°C
et environ 1100 ° C ;
- dans la deuxième étape la deuxième température peut être comprise entre environ 700°C
et environ 880°C;
- dans la deuxième étape on peut enrichir la pièce en azote par nitruration en phase
α avec de l'ammoniac ;
- dans la troisième étape la troisième température peut être comprise entre environ
900°C et environ 1100 ° C ;
- dans la troisième étape on peut enrichir la pièce en carbone par cémentation avec
de l'acétylène ;
- dans la quatrième étape la pression de trempe peut être comprise entre environ 1 bar
et environ 20 bars ;
- dans la quatrième étape la trempe peut être réalisée dans un environnement contenant
un gaz choisi.
[0011] L'invention propose également une installation, dédiée à la carbonitruration de pièces
en acier, et comprenant :
- au moins une chambre de chauffage propre à chauffer au moins une pièce en acier à
une première température choisie, dans un environnement contenant un gaz neutre et
sous une pression choisie,
- au moins une première chambre d'enrichissement propre à enrichir en azote la pièce
chauffée, par nitruration en phase α sous une deuxième température choisie inférieure
ou égale à la première température,
- au moins une seconde chambre d'enrichissement propre à enrichir en carbone la pièce
enrichie en azote, par cémentation sous une troisième température choisie strictement
supérieure à la deuxième température,
- au moins une chambre de trempe propre à tremper sous pression la pièce enrichie en
azote et en carbone,
- un sas de transfert communiquant de façon contrôlée avec chacune des chambres et propre
à accueillir temporairement la pièce dans un environnement où règne une atmosphère
contrôlée, et
- des moyens de transfert propres à transférer la pièce d'une chambre à une autre chambre
via le sas de transfert.
[0012] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à l'examen de
la description détaillée ci-après, et des dessins annexés, sur lesquels :
- la figure 1 illustre schématiquement et fonctionnellement un exemple de réalisation
d'une installation de carbonitruration selon l'invention, et
- la figure 2 illustre schématiquement un exemple d'algorithme mettant en œuvre un procédé
de carbonitruration selon l'invention.
[0013] L'invention a notamment pour but de proposer un procédé, et une installation IC associée,
destinés à permettre la carbonitruration de pièce(s) en acier PA à haute température
et à basse pression.
[0014] Dans ce qui suit, on considère, à titre d'exemple non limitatif, que les pièces en
acier PA sont destinées à équiper un véhicule, éventuellement de type automobile.
Par exemple, il pourra s'agir de pièces de boîte de vitesses, de pièces de transmission,
ou d'engrenages divers. Mais l'invention n'est pas limitée à cette application. Elle
concerne en effet toute pièce en acier destinée à équiper un dispositif, un appareil,
un système (et notamment un véhicule, quel qu'en soit le type), ou une installation
(éventuellement de type industriel). Ainsi, elle concerne également et notamment certains
éléments de transmission dans le domaine aéronautique, et d'une manière générale les
pièces qui sont sollicitées mécaniquement en usure et en fatigue.
[0015] Un procédé de carbonitruration de pièce(s) en acier PA comprend au moins des première,
deuxième, troisième et quatrième étapes.
[0016] Un tel procédé peut être mis en œuvre par une installation de carbonitruration IC
du type de celle qui est illustrée non limitativement sur la figure 1.
[0017] Comme illustré sur la figure 1, une installation de carbonitruration IC, selon l'invention,
comprend au moins une chambre de chauffage CC, au moins une première chambre d'enrichissement
CE1, au moins une seconde chambre d'enrichissement CE2, au moins une chambre de trempe
CT, un sas de transfert ST, et des moyens de transfert MT.
[0018] Le sas de transfert ST comprend une entrée ES à accès contrôlé et par laquelle on
introduit chaque pièce (en acier) PA à traiter, et une sortie SS à accès contrôlé
et par laquelle on extrait la pièce PA traitée. Par exemple, l'entrée ES et la sortie
SS comprennent chacune une simple ou double porte coulissante, étanche, commandée
électriquement ou pneumatiquement, et assurant l'interface étanche. Ce sas de transfert
ST communique de façon contrôlée avec chacune des chambres CC, CE1, CE2 et CT, et
est propre à accueillir temporairement la pièce PA, lors de chacun de ses transferts
d'une chambre à l'autre, dans un environnement où règne une atmosphère contrôlée destinée
à éviter son oxydation.
[0019] Cette atmosphère contrôlée peut être un vide choisi, de préférence compris entre
environ 2 millibars et environ 50 millibars, et elle peut être neutre (par exemple
définie par un gaz neutre tel que le diazote (ou N
2)).
[0020] On notera que chaque pièce PA est de préférence placée sur un plateau qui peut accueillir
une ou plusieurs pièces à traiter. On considère dans ce qui suit, à titre d'exemple
illustratif, que l'on ne traite qu'une seule pièce PA à la fois.
[0021] La (chaque) chambre de chauffage CC est agencée de manière à chauffer une pièce PA
à une première température T1 choisie, dans un environnement qui contient un gaz neutre
et sous une pression P1 choisie. Elle comprend des moyens de contrôle d'accès, comme
par exemple une simple ou double porte coulissante, étanche, commandée électriquement
ou pneumatiquement, et assurant l'interface étanche avec le sas de transfert ST.
[0022] Par exemple, le gaz neutre peut être du diazote (ou N
2).
[0023] Egalement par exemple, la pression P1 peut être sensiblement égale à la pression
atmosphérique. Ainsi, elle peut, par exemple, être comprise entre environ 1 bar et
environ 1,5 bar. Mais dans une variante plus économique, cette pression P1 peut être
similaire (ou identique) à la basse pression qui est utilisée dans les chambres d'enrichissement
CE1 et CE2 (typiquement quelques millibars).
[0024] De préférence, la première température T1 est comprise entre environ 800°C et environ
1100°C. Par exemple, ellepeut être choisie égale à 1050°C.
[0025] La (chaque) première chambre d'enrichissement CE1 est agencée de manière à enrichir
en azote, sous une basse pression, la pièce PA qui a été chauffée dans la (une) chambre
de chauffage CC, par nitruration en phase α sous une deuxième température T2 choisie
inférieure ou égale à la première température T2 (soit T2 ≤ T1). De préférence, cette
deuxième température T2 est strictement inférieure à la première température T2 (soit
T2 < T1). Elle comprend des moyens de contrôle d'accès, comme par exemple une simple
ou double porte coulissante, étanche, commandée électriquement ou pneumatiquement,
et assurant l'interface étanche avec le sas de transfert ST.
[0026] De préférence, la deuxième température T2 est comprise entre environ 700°C et environ
880°C. Par exemple, elle peut être choisie égale à 830°C.
[0027] Par exemple, pour réaliser l'enrichissement en azote par nitruration en phase α on
peut utiliser de l'ammoniac (ou NH
3) gazeux. Ce gaz constitue l'atmosphère à l'intérieur de la première chambre d'enrichissement
CE1.
[0028] La (chaque) seconde chambre d'enrichissement CE2 est agencée de manière à enrichir
en carbone, sous une basse pression, la pièce PA qui a été enrichie en azote dans
la (une) première chambre d'enrichissement CE1, par cémentation sous une troisième
température T3 choisie strictement supérieure à la deuxième température T2 (soit T3
> T2). Elle comprend des moyens de contrôle d'accès, comme par exemple une simple
ou double porte coulissante, étanche, commandée électriquement ou pneumatiquement,
et assurant l'interface étanche avec le sas de transfert ST.
[0029] De préférence, la troisième température T3 est comprise entre environ 900°C et environ
1100°C. Par exemple, ellepeut être choisie égale à 1050°C.
[0030] Par exemple, pour réaliser l'enrichissement en carbone par cémentation on peut utiliser
de l'acétylène (ou C
2H
2) gazeux. Ce gaz constitue l'atmosphère à l'intérieur de la seconde chambre d'enrichissement
CE2. Mais d'autres gaz de cémentation peuvent être utilisés, et notamment le propane.
[0031] La (chaque) chambre de trempe CT est agencée de manière à tremper sous pression la
pièce PA qui a été enrichie en azote et en carbone dans les première(s) CE1 et seconde(s)
chambres d'enrichissement. Cette trempe se fait de préférence sous une quatrième température
T4 choisie proche de la température ambiante et sous une pression P2 qui est supérieure
ou égale à la pression atmosphérique. Elle comprend des moyens de contrôle d'accès,
comme par exemple une simple ou double porte coulissante, étanche, commandée électriquement
ou pneumatiquement, et assurant l'interface étanche avec le sas de transfert ST.
[0032] Par exemple, la pression de trempe P2 peut être comprise entre environ 1 bar et environ
20 bars. Ainsi, elle peut, par exemple, être choisie égale à environ 15 bars pour
des aciers contenant peu d'alliage.
[0033] On notera que l'augmentation de la pression de trempe permet de tremper plus fortement
les pièces PA mais engendre plus de déformations. Le choix de la pression est donc
un compromis entre la trempabilité de l'acier, les déformations et la dureté que l'on
vise à obtenir.
[0034] La trempe peut être réalisée par immersion dans un environnement qui contient un
gaz choisi, comme par exemple de l'azote ou de l'hélium. Le gaz de trempe constitue
alors l'atmosphère à l'intérieur de la chambre de trempe CT.
[0035] En variante, la trempe peut être réalisée par immersion dans un environnement qui
contient un liquide choisi, comme par exemple de l'huile ou un polymère.
[0036] Les moyens de transfert MT sont agencés de manière à transférer la pièce PA d'une
chambre à une autre chambre via le sas de transfert ST. Ils comprennent par exemple
un chariot motorisé (de préférence électriquement), comprenant un plateau propre à
supporter au moins une pièce PA, et monté en translation sur des rails qui sont implantés
fixement dans le sas de transfert ST et qui communiquent avec l'extérieur (via les
entrée ES et sortie SS du sas de transfert ST) et avec les différentes chambres CC,
CE1, CE2 et CT afin de permettre le transfert de la pièce PA.
[0037] Une première étape, du procédé selon l'invention, est réalisée une fois qu'au moins
une pièce PA a été installée dans la (une) chambre de chauffage CC au moyen des moyens
de transfert MT (flèches F1 et F2 de la figure 1). Cette installation correspond à
la sous-étape 10 de l'exemple d'algorithme de la figure 2.
[0038] Dans cette première étape, on chauffe la pièce PA à la première température T1 choisie,
dans un environnement contenant un gaz neutre (comme par exemple du diazote, comme
mentionné précédemment), et sous une pression P1 choisie (éventuellement sensiblement
égale à la pression atmosphérique).
[0039] Un tel chauffage dans une atmosphère neutre et sous une basse pression permet d'avoir
une vitesse de chauffe de la pièce PA sensiblement plus rapide que dans le cas d'un
chauffage sous vide. Par exemple, pour porter la température d'une pièce PA à environ
1050°C dans une atmosphère neutre et sous environ 1 bar, il faut environ une heure,
alors qu'il faut environ une heure et quart sous vide. Cela permet de libérer plus
rapidement la chambre de chauffage CC.
[0040] La première étape correspond à la sous-étape 20 de l'exemple d'algorithme de la figure
2.
[0041] Une deuxième étape, du procédé selon l'invention, est réalisée une fois que la pièce
PA a été chauffée à la première température T1 dans la chambre de chauffage CC, puis
installée dans la (une) première chambre d'enrichissement CE1 au moyen des moyens
de transfert MT (flèches F2, F3 et F4 de la figure 1).
[0042] Dans cette deuxième étape, on enrichit en azote, sous basse pression (typiquement
quelques millibars), la pièce PA chauffée, par nitruration en phase α sous la deuxième
température T2 choisie (inférieure ou égale à la première température T1, et de préférence
strictement inférieure à T1).
[0043] La température T1 de la pièce PA étant de préférence initialement plus chaude que
la température T2 à laquelle on réalise la nitruration en phase a, on évite que le
gaz de nitruration se craque instantanément à son contact et donc on rend ce gaz beaucoup
plus disponible pour l'enrichissement en azote. En outre, cela permet une meilleure
diffusion de l'azote dans la pièce PA et donc une augmentation de sa concentration,
conformément à la loi de Fick.
[0044] On notera qu'un enrichissement maximum de la pièce PA en azote est attendu entre
environ 800°C et environ 850°C lorsque l'on utilise l'ammoniac comme gaz de nitruration.
En effet à partir d'environ 900°C, l'ammoniac craque à 99% instantanément dans l'atmosphère
et n'est plus disponible pour enrichir la pièce PA en azote.
[0045] On notera également que la durée de la nitruration en phase α peut être égale à environ
dix minutes. Cette durée est fonction de la quantité d'azote que l'on souhaite introduire
dans la pièce PA.
[0046] A la fin de la nitruration en phase α, la température de la pièce PA est devenue
légèrement inférieure à T1 du fait que la température de nitruration en phase α T2
est strictement inférieure à T1. Par exemple, si T1 est égale à 1050°C et que la température
de nitruration en phase α est égale à 830°C, la température de la pièce PA enrichie
en azote est égale à environ à 1010°C au bout de dix minutes de nitruration en phase
α.
[0047] La deuxième étape correspond à la sous-étape 30 de l'exemple d'algorithme de la figure
2.
[0048] Une troisième étape, du procédé selon l'invention, est réalisée une fois que la pièce
PA a été enrichie en azote dans la première chambre d'enrichissement CE1, puis installée
dans la (une) seconde chambre d'enrichissement CE2 au moyen des moyens de transfert
MT (flèches F4, F5 et F6 de la figure 1).
[0049] Dans cette troisième étape on enrichit en carbone, sous basse pression (typiquement
quelques millibars), la pièce PA déjà enrichie en azote, par cémentation sous la troisième
température T3 choisie (strictement supérieure à la deuxième température T2).
[0050] Plus la troisième température de cémentation T3 est élevée, plus l'enrichissement
de la pièce PA en carbone est efficace et rapide. Par exemple, pour obtenir par cémentation
une profondeur conventionnelle dite E650 de 0,4 mm, il faut environ 210 minutes de
traitement lorsque la troisième température de cémentation T3 est égale à 900°C, alors
qu'il ne faut que 15 minutes lorsque la troisième température de cémentation T3 est
égale à 1050°C.
[0051] On notera cependant qu'il n'est pas recommandé d'utiliser une troisième température
de cémentation T3 supérieure à 1100°C, car cela induit une forte dégradation de la
métallurgie des aciers par grossissement du grain. Par ailleurs, pour les troisièmes
températures de cémentation T3 supérieures à 950°C, il est préférable d'adjoindre
initialement à l'acier de la pièce PA des éléments d'alliage (comme par exemple du
niobium) afin d'empêcher le grossissement des grains.
[0052] On notera également que la durée de la troisième étape peut être égale à environ
quinze minutes (dix minutes pour la cémentation effective sous acétylène, puis cinq
minutes pour la diffusion complète de carbone dans la pièce PA sous diazote). Cette
durée est fonction de la profondeur de traitement souhaitée dans la pièce PA.
[0053] A la fin de la cémentation, la température de la pièce PA est devenue égale à T3
du fait que la température de cémentation T3 est strictement supérieure à celle qu'elle
présente en sortie de la première chambre d'enrichissement CE1.
[0054] La troisième étape correspond à la sous-étape 40 de l'exemple d'algorithme de la
figure 2.
[0055] Une quatrième étape, du procédé selon l'invention, est réalisée une fois que la pièce
PA a été enrichie en azote et en carbone dans les première CE1 et seconde CE2 chambres
d'enrichissement, puis installée dans la (une) chambre de trempe CT au moyen des moyens
de transfert MT (flèches F6, F7 et F8 de la figure 1).
[0056] Dans cette quatrième étape on trempe (ou refroidit rapidement) sous pression P2 la
pièce PA enrichie en azote et en carbone.
[0057] La quatrième température de trempe T4 est par exemple la température ambiante, typiquement
égale à environ 20°C.
[0058] La pression de trempe P2 utilisée est de préférence comprise entre environ 1 bar
et environ 20 bars. Ces valeurs beaucoup plus importantes que celle de la basse pression
utilisée dans les deuxième et troisième étapes permettent d'augmenter la vitesse de
refroidissement. Une vitesse très rapide permet de transformer l'austénite enrichie
en azote et carbone afin de former de la martensite et d'augmenter sensiblement la
dureté de la pièce PA.
[0059] On notera que la durée de la trempe peut être comprise entre environ 2 minutes et
environ 5 minutes. Cette durée est principalement fonction des dimensions des pièces
PA à traiter et de la composition chimique initiale de l'acier.
[0060] La quatrième étape correspond à la sous-étape 50 de l'exemple d'algorithme de la
figure 2.
[0061] A la fin de la trempe, la pièce PA est sortie de la chambre de chauffe CC puis du
sas de transfert ST (via sa sortie SS) par les moyens de transfert MT (flèches F8
et F9 de la figure 1).
[0062] On notera également que l'installation de carbonitruration IC selon l'invention pourra
éventuellement comporter au moins une autre chambre de chauffage CC pour permettre
une alimentation quasiment en continu de la première chambre d'enrichissement CE1
dans laquelle la durée de traitement est notablement plus courte que la durée de chauffe,
et/ou au moins une autre première chambre d'enrichissement CE1 pour traiter en parallèle
plusieurs pièces PA et/ou pour effectuer un enrichissement en azote additionnel, et/ou
au moins une autre seconde chambre d'enrichissement CE2 pour traiter en parallèle
plusieurs pièces PA et/ou pour effectuer un enrichissement en carbone additionnel,
et/ou au moins une autre chambre de trempe CT pour traiter en parallèle plusieurs
pièces PA. Notamment, on peut envisager de réaliser une seconde nitruration en phase
α après la cémentation pour obtenir une concentration en azote importante en surface
de la pièce PA.
[0063] L'invention présente plusieurs avantages, parmi lesquels :
- une importante réduction du temps de traitement par rapport à une carbonitruration
classique,
- une réduction notable de la consommation de gaz,
- une réduction du nombre de techniciens nécessaires au contrôle de l'installation de
carbonitruration,
- une possibilité de fonctionnement en flux tendu,
- une augmentation notable de la teneur en azote dans la pièce, et donc une amélioration
de ses caractéristiques fonctionnelles (et principalement de sa tenue en fatigue),
- l'obtention de pièces présentant des propriétés quasi identiques,
- une réduction du cout de traitement.
1. Procédé de carbonitruration d'au moins une pièce en acier (PA), comprenant une première
étape dans laquelle on chauffe ladite pièce (PA) à une première température choisie,
dans un environnement contenant un gaz neutre et sous une pression choisie, une deuxième
étape dans laquelle on enrichit en azote dans une première chambre d'enrichissement
(CE1) ladite pièce (PA) chauffée, par nitruration en phase α sous une deuxième température,
une troisième étape dans laquelle on enrichit en carbone dans une seconde chambre
d'enrichissement (CE2) ladite pièce (PA) enrichie en azote, par cémentation sous une
troisième température choisie strictement supérieure à ladite deuxième température,
et une quatrième étape dans laquelle on trempe sous pression ladite pièce (PA) enrichie
en azote et en carbone, caractérisé en ce que la deuxième température choisie strictement inférieure à ladite première température.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que dans ladite première étape ledit gaz neutre est du diazote.
3. Procédé selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que dans ladite première étape ladite première température est comprise entre environ
800°C et environ 1100°C.
4. Procédé selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que dans ladite deuxième étape ladite deuxième température est comprise entre environ
700°C et environ 880°C.
5. Procédé selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que dans ladite deuxième étape on enrichit ladite pièce (PA) en azote par nitruration
en phase α avec de l'ammoniac.
6. Procédé selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que dans ladite troisième étape ladite troisième température est comprise entre environ
900°C et environ 1100°C.
7. Procédé selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que dans ladite troisième étape on enrichit ladite pièce (PA) en carbone par cémentation
avec de l'acétylène.
8. Procédé selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que dans ladite quatrième étape ladite pression de trempe est comprise entre environ
1 bar et environ 20 bars.
9. Procédé selon l'une des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que dans ladite quatrième étape ladite trempe est réalisée dans un environnement contenant
un gaz choisi.
1. Verfahren zum Karbonitrieren mindestens eines Stahlteils (PA), das Folgendes aufweist:
einen ersten Schritt, bei dem das Teil (PA) in einer ein neutrales Gas enthaltenden
Umgebung und unter einem ausgewählten Druck auf eine erste ausgewählte Temperatur
erhitzt wird; einen zweiten Schritt, bei dem eine Stickstoffanreicherung des erhitzten
Teils (PA) in einer ersten Anreicherungskammer (CE1) erfolgt, und zwar durch α-Phasen-Nitrieren
bei einer zweiten Temperatur; einen dritten Schritt, bei dem eine Kohlenstoffanreicherung
des mit Stickstoff angereicherten Teils (PA) in einer zweiten Anreicherungskammer
(CE2) erfolgt, und zwar durch Einsatzhärten bei einer dritten Temperatur, die so gewählt
ist, dass sie höher als die zweite Temperatur ist; und einen vierten Schritt, bei
dem das mit Stickstoff und Kohlenstoff angereicherte Teil (PA) unter Druck abgeschreckt
wird, dadurch gekennzeichnet, dass die zweite Temperatur so gewählt ist, dass sie niedriger als die erste Temperatur
ist.
2. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, dass in dem ersten Schritt das neutrale Gas Stickstoff ist.
3. Verfahren nach Anspruch 1 oder 2, dadurch gekennzeichnet, dass in dem ersten Schritt die erste Temperatur im Bereich von etwa 800°C bis etwa 1100°C
liegt.
4. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 3, dadurch gekennzeichnet, dass in dem zweiten Schritt die zweite Temperatur im Bereich von etwa 700°C bis etwa 880°C
liegt.
5. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 4, dadurch gekennzeichnet, dass in dem zweiten Schritt das Teil (PA) durch α-Phasen-Nitrieren mit Ammoniak mit Stickstoff
angereichert wird.
6. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 5, dadurch gekennzeichnet, dass in dem dritten Schritt die dritte Temperatur im Bereich von etwa 900°C bis etwa 1100°C
liegt.
7. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 6, dadurch gekennzeichnet, dass in dem dritten Schritt das Teil (PA) durch Einsatzhärten mit Acetylen mit Kohlenstoff
angereichert wird.
8. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 7, dadurch gekennzeichnet, dass in dem vierten Schritt der Druck beim Abschrecken im Bereich von etwa 1 bar bis etwa
20 bar liegt.
9. Verfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 8, dadurch gekennzeichnet, dass in dem vierten Schritt das Abschrecken in einer Umgebung durchgeführt wird, die ein
ausgewähltes Gas enthält.
1. A method of carbonitriding at least one steel part (PA) comprising a first step during
which said part (PA) is heated up to a first selected temperature, in an environment
containing a neutral gas and under a selected pressure, a second step of nitrogen
enrichment in a first enrichment chamber (CE1) of said heated part (PA), by α-phase
nitriding at a second temperature, a third step of carbon enrichment in a second enrichment
chamber (CE2) of said nitrogen-enriched part (PA) by carburizing at a third temperature
selected to be greater than said second temperature, and a fourth step during which
said nitrogen- and carbon-enriched part (PA) is quenched under pressure, characterized in that the second temperature is selected to be lower than said first temperature.
2. The method according to claim 1, characterized in that in said first step, said neutral gas is nitrogen.
3. The method according to claim 1 or 2, characterized in that in said first step, said first temperature is in the range from approximately 800°C
to approximately 1100°C.
4. The method according to any of claims 1 to 3, characterized in that said second step, said second temperature is in the range from approximately 700°C
to approximately 880°C.
5. The method according to any of claims 1 to 4, characterized in that in said second step, said part (PA) is nitrogen-enriched by α-phase nitriding with
ammonia.
6. The method according to any of claims 1 to 5, characterized in that in said third step, said third temperature is in the range from approximately 900°C
to approximately 1100°C.
7. The method according to any of claims 1 to 6, characterized in that in said third step, said part (PA) is carbon-enriched by cementation with acetylene.
8. The method according to any of claims 1 to 7, characterized in that in said fourth step, said quenching pressure is in the range from approximately 1
bar to approximately 20 bars.
9. The method according to any of claims 1 to 8, characterized in that in said fourth step, said quenching is carried out in an environment containing a
selected gas.