[Domaine technique]
[0001] La présente invention concerne une paroi comportant un support poreux susceptible
de se fissurer, notamment un support en béton, recouvert d'un système d'étanchéification,
lequel comporte au moins une couche de primaire électriquement conductrice ainsi qu'un
ouvrage ou système de stockage d'un fluide, notamment d'un liquide comportant au moins
une telle paroi.
[Etat de la technique]
[0002] L'objectif premier des ouvrages de stockage en béton (réservoirs, citernes, rétentions
ou cuves, pour le stockage de produits chimiques, pétroliers, agroalimentaire, de
l'eau potable, usée ou contaminée) est de réduire le risque de contamination des nappes
phréatiques et des sols, causée notamment par des déversements et des fuites de produits
en provenance de ces systèmes de stockage.
[0003] La longévité et la sécurisation du stockage dans un ouvrage en béton, dépend de la
solidité de la structure béton, mais aussi de l'efficacité de la couche d'étanchéification
faisant un effet barrière à l'interface du fluide stocké avec le béton. Un défaut
d'étanchéité a des impacts d'un point de vue environnemental mais aussi économique
sur toute la chaîne de valeur, du fournisseur des matériaux d'étanchéité, de l'applicateur
ou le poseur de l'étanchéité au client final (donneur d'ordre).
[0004] Le document
FR 3 029 223 A1 décrit un procédé d'étanchéité d'une surface résistant à la sous pression d'un fluide
ou d'un gaz mettant en œuvre successivement les étapes suivantes :
- Application d'une première couche d'une composition A comprenant une ou plusieurs
résines époxy choisies parmi le diglycidyl éther de bisphénol A, le diglycidyl éther
de bisphénol F et leurs mélanges et un ou plusieurs agents de réticulation sur ladite
surface ;
- Application d'une deuxième couche de ladite composition A sur ladite surface déjà
enduite ;
- Pose d'une ou plusieurs armatures de renfort de grammage supérieur ou égal à 200g/m2 sur la surface obtenue à l'étape précédente et
- Application d'au moins une couche supplémentaire de la composition A sur la surface
obtenue à l'étape précédentes la quantité totale finale de composition A appliquée
sur la surface étant supérieure à 1500 g/m2.
[0005] L'armature de renfort est formée d'au moins une nappe de fibres à l'exception des
textiles tissés.
[0006] Le système d'étanchéité obtenu par le procédé précité est plus indiqué dans le cas
de l'étanchéification des tunnels ; il n'est pas particulièrement indiqué pour l'étanchéification
des réservoirs ou autre ouvrage de stockage.
[0007] Par ailleurs, pour la détection de pores, de fissures et d'autres défauts dans les
revêtements isolants (par ex. peinture, plastique, caoutchouc, bitume) appliqués sur
un support conducteur on utilise un détecteur de porosité basse et haute tension.
Le générateur de haute tension à réglage électronique empêche de manière fiable une
sous-tension ou une surtension. Une surtension peut endommager le revêtement à contrôler,
une sous-tension empêche la détection des pores. Le détecteur de porosité comprend
un pinceau ou balai métallique servant d'électrode. On balaie la surface du revêtement
dont il faut vérifier l'état de surface avec le balai métallique du détecteur après
avoir fait la tare sur le support conducteur en fonction de l'épaisseur du revêtement
à vérifier. En cas de déficiences ou de défauts dans le revêtement, la tension se
transmet au support recouvert par le revêtement et une étincelle se produit ; le détecteur
de porosité indique l'apparition de l'étincelle sous forme optique et acoustique.
[0008] Il s'avère qu'il est difficile de détecter de manière fiable les défauts de surface
pouvant conduire à des fuites dans le cas d'un support en béton recouvert d'au moins
une couche d'étanchéité du fait de la conductivité non homogène du béton.
[0009] Le document
WO 2012/022530 A1 décrit un élément en matériau composite multicouches qui comporte une couche de plastique
renforcée de fibres de verre et deux couches conductrices. Ce document indique que
ces couches conductrices sont constituées d'un filet ou d'un tissu, par exemple un
maillage fin en argent, un maillage en acier inoxydable, un maillage en fibre de verre
ou un tissu avec des fils métalliques entrelacés ou un matériau composite en fibre
de carbone. Il ne fait pas état de nanotubes et ne précise pas que la paroi est formée
sur un support poreux.
[0010] Le document
EP 0 069 303 décrit un réservoir à double paroi qui est métallique. Il comprend, entre la paroi
interne et la paroi externe, une feuille métallique qui maintient l'écartement. La
paroi interne est faite d'une résine époxy appliquée sur la feuille métallique renforcée
de fibres et d'une couche de résine époxy conductrice. Cette couche conductrice contient
de la poussière ou des rognures fine d'aluminium ou du graphite, du noir de fumée
ou des fibres de carbone, notamment.
[0011] Le document
DE 24 46 979 A1 décrit un joint d'étanchéité étanche à l'eau qui contient un liant pouvant être du
bitume ou un polymère (plastique) dans lequel on a ajouté une charge conductrice laquelle
est du carbone ou du graphite. Le taux de graphite est de 35 à 50% en masse. Ce joint
permet du fait de l'ajout de la charge conductrice de vérifier l'épaisseur de la couche
du joint et sa porosité par détection de la conductivité électrique de la couche.
[0012] Le document
FR 2 890 392 A1 décrit un conteneur destiné au stockage d'une matière pulvérulente. Le stockage d'une
telle matière engendre la présence de particules fines qui sont susceptibles de provoquer
une explosion en présence d'une étincelle. Ce document décrit une composition qui
comprend un diluant époxyde, une résine époxyde et une charge conductrice qui est
du graphite et/ou des fibres de carbone. La couche formée par cette composition est
donc électriquement conductrice. Cette composition peut être appliquée soit en couche
de finition, soit en couche primaire, sur une paroi en béton ou métallique. Il est
précisé que pour une installation en béton, on applique préalablement à la première
couche un maillage de cuivre. La maillage de cuivre combiné à la couche conductrice
permet le relier le conteneur à la terre et d'éviter l'accumulation de charges électrostatiques
qui pourrait engendrer des étincelles. Ce document indique que la composition comprend
en masse entre 5 et 60% de résine époxyde, moins de 30% du diluant, entre 5 et 50%
de durcisseur, entre 10 et 50% (de préférence entre 15 et 40%, entre 20 et 35%) de
charge conductrice. Selon un mode de réalisation, la composition contient entre 0,9%
et 40% (de préférence entre 14,5% et 35%) ; de préférence 19,2% et 32%) d'une première
charge et entre 0,1% et 10% (de préférence entre 0,5% et 5% ; plus préférentiellement
entre 0,8% et 3%) d'une seconde charge conductrice. Au total, elle comprend entre
1% et 40% de charges conductrices. La charge conductrice étant relativement élevée,
elle modifie les propriétés rhéologiques de la composition de la couche de primaire
et modifie également l'accroche de cette couche sur son support. Par ailleurs, la
couche de résine époxyde est rendue conductrice afin d'éviter les problèmes d'explosions
dus à l'électricité statique entre les grains de matériau pulvérulent.
[0013] Le document
WO 81/02562 A1 décrit un réservoir de stockage en métal ou en béton qui comporte une paroi recouverte
d'une sous-couche conductrice, laquelle est recouverte d'une couche non-conductrice
et inerte chimiquement au contenu de la citerne. La couche conductrice est un plastique
conducteur ou un plastique rendu conducteur par ajout de particules électriquement
conductrice, par exemple de graphite ou de poudre métallique.
[Problème technique à résoudre]
[0014] Un problème que se propose donc de résoudre la présente invention est de fournir
une paroi comportant un support poreux, susceptible de se fissurer, comme un support
en béton, par exemple, et recouvert d'un système d'étanchéification dont l'état de
surface et notamment la porosité peut être déterminé(e) de manière fiable à l'aide
d'un détecteur de porosité électrique.
[0015] Un autre problème que se propose de résoudre la présente invention est de fournir
un kit qui permet d'appliquer facilement une couche de primaire conductrice, du fait
des propriétés rhéologiques de la composition à appliquer.
[0016] Un autre but de la présente invention est de proposer une paroi telle que précitée
dont le système d'étanchéité présente une couche qui résiste au cloquage sous pression
capillaire ou osmotique.
[0017] Un autre but de la présente invention est de proposer une paroi telle que précitée
qui présente une bonne résistance mécanique.
[0018] Un autre but est de fournir un ouvrage de stockage en béton qui comprend au moins
une paroi telle que précitée.
[Brève description de l'invention]
[0019] La présente invention concerne une paroi comprenant un support poreux susceptible
de se fissurer, notamment un support en béton, ledit support étant recouvert par un
système d'étanchéité lequel comprend au moins une couche de primaire qui recouvre
directement ou non ledit support poreux, ladite couche de primaire étant électriquement
conductrice et comprenant au moins une résine époxy, notamment une résine époxy obtenue
par réaction résine de l'épichlorhydrine avec le bisphénol A et une charge électriquement
conductrice. De manière caractéristique, selon l'invention ladite charge conductrice
comporte ou est constituée de nanotubes en matériau électriquement conducteur et en
particulier de nanotubes choisis parmi les nanotubes simple paroi et multi parois
de graphène, de graphite ou de carbone ou un mélange d'au moins deux de ces types
de nanotubes.
[0020] Avantageusement, la couche de primaire recouvre directement le support béton et elle
est éventuellement recouverte d'un textile isolant qui lui est solidaire ; le textile
ou la couche de primaire peut être recouvert(e) d'une couche de finition. La Demanderesse
a mis en évidence que la détection des fissures ou autre via la mesure de la porosité
à l'aide d'un porosimètre électrique est fiable quand la couche de primaire qui recouvre
de préférence directement le support béton est électriquement conductrice.
[0021] Le support poreux précité présente avantageusement une résistivité électrique sensiblement
égale ou supérieure à 10
4Ω.cm ; elle peut être égale ou inférieure à 10
10 Ω.cm.
[0022] En effet, la Demanderesse a mis en évidence que les propriétés électriques du béton
ne sont homogènes ; elles dépendent de l'humidité relative et de la salinité sur chaque
zone du béton. Le béton est un matériau hétérogène, vivant, constitué en général,
de ciment, de sable, de gravillon, d'eau, d'adjuvants (superplastifiants, etc...).
Il subit les attaques du temps. Les dégradations dues à la corrosion des aciers contenus
dans le béton (béton armé) représentent 80% des pathologies rencontrées, dont la fissuration
qui entraine une perte d'étanchéité du béton et donc de l'ouvrage. La résistivité
électrique du béton dépend donc de son humidité et de sa salinité. Ainsi, dans une
structure, il y a toujours une zone toujours humide et polluée par des sels. Cette
zone particulière a une résistivité électrique faible et donc une conductivité électrique
plus élevée que le reste de la structure. C'est pour cette raison que dans le cas
d'un support de béton recouvert par un revêtement, notamment un revêtement d'étanchéification,
il est difficile de détecter de manière fiable les défauts de surface du revêtement
et notamment les défauts de surface pouvant conduire à des fuites. La présence de
la couche de primaire électriquement conductrice recouvrant le béton permet de former
une couche électriquement conductrice homogène. La détection des fissures et autre
dans le revêtement est donc mise en œuvre du fait de la différence de potentiel ou
de conductivité électrique entre la couche de primaire conducteur électrique et les
couches électriquement isolantes qui la recouvrent. Si une des couches supérieures
du système d'étanchéité est endommagée, le courant électrique passera jusqu'à la couche
de primaire laquelle est homogènement conductrice ; une étincelle sera détectée de
manière fiable puisque la conductivité de la couche de primaire est homogène sur toute
la surface de la couche, contrairement à celle du béton.
[0023] Le problème du calibrage des tensions haute et basse est donc également facilement
résolu par la couche de primaire électriquement conductrice.
[Description détaillée]
[0024] La charge électriquement conductrice comprend, avantageusement, des nanotubes simple
ou multi parois et notamment des nanotubes de carbone, de graphite ou de graphène
simple ou multi parois. La Demanderesse a mis en évidence que ce type de charge permettait
de former une couche de primaire homogène, homogènement conductrice et ce sans modifier,
ou très peu, la rhéologie des compositions de départ qui sont appliquées pour former
la couche de primaire. La composition formant le primaire peut être appliquée au pinceau,
au rouleau ou par pulvérisation. Avantageusement, la charge conductrice est constituée
de nanotubes tels que précités et plus avantageusement de nanotubes simple paroi,
plus particulièrement de nanotubes de carbone simple paroi.
[0025] Avantageusement, ladite couche de primaire présente une résistance surfacique inférieure
ou égale à 1x10
9 Ω/cm
2, notamment une résistance surfacique inférieure ou égale à 2,25x 10
7 Ω/cm
2, et en particulier une résistance surfacique sensiblement égale à 8x10
6 Ω/cm
2 pour une tension de 100V appliquée entre deux surfaces opposées d'une couche dudit
primaire, notamment une couche de primaire d'épaisseur supérieure ou égale à 0,2mm
et notamment d'épaisseur égale ou inférieure à 1mm et notamment d'épaisseur égale
ou inférieure à 2mm. Ces valeurs de résistance surfacique sont des valeurs obtenues
pour des épaisseurs courantes (égales ou supérieures à 0.2 mm et inférieures ou égales
à 1 mm ou inférieures ou égales à 2mm) de couches de primaire, notamment pour l'utilisation
de cuvelage. Avantageusement, ladite couche de primaire comprend un pourcentage massique
de ladite charge conductrice égal ou supérieur à 0,015%, en particulier égal ou supérieur
à 0,018%, plus particulièrement égal ou supérieur à 0,05% et inférieur ou égal à 0,5%,
en particulier inférieur ou égal à 0,2 % ou 0,15% et plus particulièrement égal à
0,0186%, 0,0300%, 0,0500%, 0,0624%, 0,1263% ou 0,15%.
[0026] C'est le mérite de la Demanderesse que d'avoir mis en évidence que de petites quantités
de charge électriquement conductrice pouvaient suffire pour rendre la couche de primaire
électriquement conductrice. Ces charges ayant de très petites dimensions, de l'ordre
du nanomètre, elles modifient très peu la rhéologie (viscosité) de la composition
de primaire à appliquer.
[0027] Avantageusement, quel que soit le mode de réalisation, les nanotubes sont des nanotubes
simple paroi et avantageusement des nanotubes de carbone simple paroi. La Demanderesse
a mis en évidence que de manière surprenante, même de très petites quantités de nanotubes
de carbone simple paroi (voir quantités précitées) permettent de rendre la couche
de primaire conductrice et ce de manière homogène sur toute son épaisseur et sa surface.
Ceci est surprenant car en général les nanotubes et en particulier les nanotubes de
carbone et plus particulièrement les nanotubes de carbone simple paroi sont conducteurs
selon leur longueur. Il est donc surprenant de pouvoir obtenir une couche de primaire
conductrice et homogènement conductrice sans orientation des nanotubes dans cette
couche.
[0028] Ladite couche de primaire peut présenter un grammage de 200g/m
2 ou plus, notamment un grammage sensiblement égal à 500g/m
2 et/ou une épaisseur égale ou supérieure à 230 µM et notamment égale à 450µM.
[0029] Selon un mode de réalisation particulier de la couche de primaire, qui peut être
combiné à celui précité, ladite couche de primaire est obtenue par polymérisation
d'une résine époxy non modifiée obtenue par réaction entre l'épichlorhydrine et le
bisphénol A et présentant une viscosité de 10 000-12 000 mPa à 25°C mesurée selon
la norme ISO 12058-1, un poids époxy équivalent de 5,30 à 5,55 eq/Kg mesuré selon
la norme ASTM D 1652 et une densité à 25°C de 1,17 g/cm3 mesurée selon la norme ISO
1675 et/ou d'une résine époxy obtenue par réaction entre l'épichlorhydrine et le bisphénol
A et présentant un poids équivalent en époxyde de 182-192 g/eq mesuré selon la norme
ASTM D-1652, une teneur en groupements époxyde de 5200-5500 (mmol/kg) mesurée selon
la norme ASTM D1652, une viscosité de 11000-14000 à 25°C mesurée selon la norme ASTM
D-4052 éventuellement mélangée(s) avec du 1,4 butane diglycidyl éther, et de préférence
un mélange desdites résines avec du 1,4 butane diglycidyl éther.
[0030] La polymérisation de la résine précitée ou du mélange précité peut être obtenue,
par exemple, par ajout d'un durcisseur contenant ou formé d'une diamine, en particulier
d'un monomère de diamine et/ou d'une résine époxy modifiée et comportant deux groupes
amine. De préférence, le ratio massique résine /durcisseur est de 60/40. Selon l'invention,
le système d'étanchéité peut comprendre une couche de finition qui recouvre la couche
de primaire directement ou qui recouvre un textile, lequel recouvre la couche de primaire
et est solidaire de cette dernière. La couche de finition n'est pas limitée. Selon
un mode particulier de réalisation de la couche de finition qui peut être combiné
à l'un quelconque des modes de réalisation des autres couches, ladite couche de finition
est obtenue par polymérisation d'une résine époxy, notamment une résine obtenue par
réaction entre l'épichlorhydrine et le bisphénol A, notamment par polymérisation d'une
résine époxy non modifiée obtenue par réaction entre l'épichlorhydrine et le bisphénol
A et présentant une viscosité de 10 000-12 000 mPa à 25°C mesurée selon la norme ISO
12058-1, un poids époxy équivalent de 5,30 à 5,55 eq/Kg mesuré selon la norme ASTM
D 1652 et une densité à 25°C de 1,17 g/cm3 mesurée selon la norme ISO 1675 et/ou d'une
résine époxy obtenue par réaction entre l'épichlorhydrine et le bisphénol A et présentant
un poids équivalent en époxyde de 182-192 g/eq mesuré selon la norme ASTM D-1652,
une teneur en groupements époxyde de 5200-5500 (mmol/kg) mesurée selon la norme ASTM
D1652, une viscosité de 11000-14000 à 25°C mesurée selon la norme ASTM D-4052 éventuellement
mélangée(s) avec du 1,4 butane diglycidyl éther, et de préférence un mélange desdites
résines avec du 1,4 butane diglycidyl éther.
[0031] Une telle résine permet de former une couche de primaire étanche aux liquides, notamment
à l'eau, qui adhère bien au béton et qui résiste au cloquage sous la pression osmotique.
[0032] De plus, la couche de primaire ainsi formée présente un temps de recouvrement assez
long, ce qui facilite la pose du système d'étanchéité sur un support béton.
[0033] Selon un autre mode de réalisation qui peut être combiné à l'un quelconque des modes
de réalisation précités, le système d'étanchéité comprend un textile fixé directement
sur ledit support en béton et recouvert par ladite couche de primaire ou recouvrant
ladite couche de primaire et solidaire de cette dernière, laquelle recouvre directement
le support en béton. Ce textile est avantageusement choisi parmi les textiles électriquement
isolants, en particulier parmi les textiles de fibres de verre et les textiles de
fibres végétales, les textiles électriquement isolants et perméables notamment à l'eau,
en particulier les textiles non tissés perméables notamment à l'eau et notamment les
textiles de polypropylène. Ce textile est avantageusement choisi parmi les textiles
électriquement isolants et perméables notamment à l'eau, en particulier les textiles
non tissés drainant différents types de liquides entre autres l'eau et électriquement
isolants et notamment les textiles de polypropylène. Un tel textile permet de drainer
l'eau provenant du support béton ce qui est particulièrement intéressant quand le
textile est directement fixé sur le béton et recouvert par la couche de primaire.
Un tel textile permet également de renforcer mécaniquement le système d'étanchéité
en lui conférant une certaine aptitude à la déformation ce qui améliore sa résistance
au fissures. Par ailleurs, en cas d'une pollution exceptionnelle du support poreux
par un liquide, ce liquide peut être contenu dans le textile drainant et lequel permet
de préserver la couche de finition qui joue un rôle important dans l'étanchéité du
système d'étanchéité. Par ailleurs, le textile permet d'augmenter la résistance mécanique
du système d'étanchéité. Le fait qu'il soit non tissé permet une bonne mouillabilité
et accroche par la résine formant la couche de primaire et/ou la résine servant à
former la couche de finition. On obtient ainsi un système d'étanchéité ayant une bonne
cohésion entre ces couches.
[0034] Lorsqu'il s'agit d'un textile de fibres de verre ou d'un textile de fibres végétales,
ce textile est avantageusement un tissu car il présente une meilleures résistance
mécanique et permet de renforcer le système d'étanchéité.
[0035] La présente invention concerne également un ouvrage ou système de stockage d'un fluide,
notamment d'un liquide, notamment d'un liquide aqueux, qui comporte au moins une paroi
selon l'invention et de préférence un fond et une paroi latérale ou la totalité de
sa paroi latérale formée par une paroi selon l'invention. Le liquide peut être un
solvant organique, un dérivé du pétrole, un liquide alimentaire, en particulier du
vin ; il n'est pas limité selon l'invention.
[0036] Le système de stockage n'est pas limité selon l'invention, il peut s'agir d'une cuve,
d'une citerne, d'une cave, d'un barrage, d'un ouvrage de rétention d'eau, d'une bâche
de dis connexion ou autre, par exemple.
[0037] La présente invention concerne également un kit d'étanchéification d'un support en
béton, du type comportant :
- un premier produit liquide, lequel comprend une première composition polymérisable
contenant au moins une résine polymérisable, notamment au moins une résine époxy et
notamment une résine obtenue par réaction de l'épichlorhydrine avec le bisphénol A,
une charge électriquement conductrice éventuellement mélangée à ladite première composition
et éventuellement une deuxième composition apte à polymériser avec ladite première
composition par mélange avec cette dernière, ladite charge électriquement conductrice
comprenant ou étant constituée, notamment de nanotubes multi-parois ou simple paroi
en matériau conducteur, notamment des nanotubes de graphène, de graphite ou de carbone
ou un mélange d'au moins deux de ces types de nanotubes. ;
- éventuellement un textile électriquement isolant et de préférence absorbant, de préférence
un textile non-tissé ;
- éventuellement un deuxième produit liquide comportant une troisième composition polymérisable
contenant au moins une résine époxy et éventuellement une quatrième composition apte
à polymériser avec ladite troisième composition par mélange avec cette dernière.
[0038] Les résines et la charge électriquement conductrice sont les mêmes que celles indiquées
en référence à la paroi selon la présente invention.
[0039] Avantageusement, le système d'étanchéité est exempt de tout élément métallique, en
particulier de feuille métallique et de fils ou treillis métalliques insérés entre
deux des couches du système et/ou dans au moins une des couches du système d'étanchéité
et notamment il est exempt de tout élément métallique, en particulier de feuille,
fils ou treillis métalliques inséré entre le support poreux et la couche de primaire
ou entre le textile et le support poreux.
[0040] La présente invention concerne également un procédé d'étanchéification d'un support
en béton selon lequel on applique directement sur ledit support en béton ou sur un
textile fixé sur ledit support en béton, une couche de primaire électriquement conductrice
laquelle est obtenue par polymérisation (au moyen d'un durcisseur) d'un mélange d'une
résine ou d'un mélange de résines tel que précité avec une charge conductrice telle
que précitée. Le durcisseur peut être le même que celui cité en référence à la paroi
de l'invention et est ajouté après l'ajout de la charge électriquement conductrice
dans la résine ou le mélange de résines.
[0041] Le terme « étanchéité » signifie que le système d'étanchéité ou au moins une couche
de ce dernier est étanche aux fluides, en particulier aux liquides, notamment aux
hydrocarbures, aux solvants organiques seuls ou en mélange, tels que le xylène ou
le toluène, l'eau, les mélanges contenant de l'eau, tels que par exemple, des effluents
industriels contenant notamment de l'eau et un mélange d'acide(s) et/ou de base(s)
et éventuellement des solvants organiques.
[0042] La présente invention, ses caractéristiques et les divers avantages qu'elle procure
apparaîtront mieux à la lecture de la description qui suit et qui fait référence à
la figure 1 annexée, laquelle représente :
[Fig. 1] : un mode de réalisation particulier de la paroi de l'invention.
Partie Expérimentale
Réalisation de la couche de primaire électriquement conductrice
[0043] GY 250/DER 331® désigne un mélange d'Araldite® GY 250 et de DER 331®. L'Araldite®
GY 250 est une résine époxy non modifiée obtenue par réaction entre l'épichlorhydrine
et le bisphénol A et présentant une viscosité de 10 000-12 000 mPa à 25°C mesuré selon
la norme ISO 12058-1, un poids époxy équivalent de 5,30 à 5,55 eq/Kg mesuré selon
la norme ASTM D 1652 et une densité à 25°C de 1,17 g/cm3 mesurée selon la norme ISO
1675. DER 331® désigne une résine époxy liquide obtenue par réaction entre l'épichlorhydrine
et le bisphénol A et présentant un poids équivalent en époxyde de 182-192 g/eq mesuré
selon la norme ASTM D-1652, une teneur en groupements époxyde de 5200-5500 (mmol/kg)
mesurée selon la norme ASTM D1652, une viscosité de 11000-14000 à 25°C mesurée selon
la norme ASTM D-4052.
[0044] Grilonit® RV 1806 désigne le 1,4 butane diglycidyl éther
TUBALL MATRIX 201 désigne une composition constituée de 10% en masse de nanotubes
de carbone simple paroi et d'une résine époxy.
[0045] SILQUEST A-187 désigne le (3-aminopropyl)triéthoxysilane
Priamine 1071 désigne un dimère de diamine.
[0046] Epamide 1234 désigne le produit d'addition entre une résine époxy et une résine polyamine.
Formulation 1 : ratio massique (B)/(D) : 60/40
[0047]
[Tableau 1]
Premier produit |
Composant |
Quantité (g) |
Première composition (base B) |
GY 250®/ DER 331® |
82,20 |
Grilonit® RV 1806 |
14,51 |
TUBALL MATRIX 201 |
2,06 |
SILQUEST A-187 Silane |
1,23 |
Deuxième composition (durcisseur D) |
Priamine 1071 |
10 |
Epamide 1234 |
90 |
Formulation 2 : ratio massique (B)/(D) : 60/40
[0048]
[Tableau 2]
Premier produit |
Composant |
Quantité (g) |
Première composition (base B) |
GY 250®/ DER 331® |
83,05 |
Grilonit® RV 1806 |
14,66 |
TUBALL MATRIX 201 |
1,04 |
SILQUEST A-187 Silane |
1,25 |
Deuxième composition (durcisseur D) |
Priamine 1071 |
10 |
Epamide 1234 |
90 |
Formulation 3 : ratio massique (B)/(D) : 60/40
[0049]
[Tableau 3]
Premier produit |
Composant |
Quantité (g) |
Première composition (base B) |
GY 250 ®/ DER 331® |
83,21 |
Grilonit® RV 1806 |
14,69 |
TUBALL MATRIX 201 |
0,85 |
SILQUEST A-187 Silane |
1,25 |
Deuxième composition (durcisseur D) |
Priamine 1071 |
10 |
Epamide 1234 |
90 |
Formulation 4 : ratio massique (B)/(D) : 60/40
[0050]
[Tableau 4]
Premier produit |
Composant |
Quantité (g) |
Première composition (base B) |
GY 250®/ DER 331® |
83,51 |
Grilonit® RV 1806 |
14,74 |
TUBALL MATRIX 201 |
0,50 |
SILQUEST A-187 Silane |
1,25 |
Deuxième composition (durcisseur D) |
Priamine 1071 |
10 |
Epamide 1234 |
90 |
Formulation 5 : ratio massique (B)/(D) : 60/40
[0051]
[Tableau 5]
Premier produit |
Composant |
Quantité (g) |
Première composition (base B) |
GY 250 ®/ DER 331® |
83,66 |
Grilonit® RV 1806 |
14,77 |
TUBALL MATRIX 201 |
0,32 |
SILQUEST A-187 Silane |
1,25 |
Deuxième composition (durcisseur D) |
Priamine 1071 |
10 |
Epamide 1234 |
90 |
[0052] Les couches de primaire ont été réalisées à partir des formulations précitées.
[0053] La partie Base (B) est réalisée de la manière suivante : la cuve de mélange est placée
sous un disperseur de type Dispermat, à température ambiante. On ajoute les composants
définis dans les formulations dans le même ordre qu'indiqué dans les tableaux précités
à part la charge électriquement conductrice qui est ajoutée en dernier. Une fois le
mélange des trois composants réalisé, on ajoute progressivement et sous agitation
la charge électriquement conductrice TUBALL Matrix 201. On porte ensuite le mélange
à une agitation de 1500 tr/minute jusqu'à obtention de la dispersion du mélange.
[0054] La partie durcisseur (D) est obtenue par mélange des deux composants sous agitation
à une vitesse de 1500 tours/min pendant 60 minutes.
[0055] Le Tableau 6 regroupe les caractéristiques physico chimiques des 5 compositions/formulations.
[Tableau 6]
Formulation |
|
Viscosité (poises) 50tr/min |
Densité g/cm3 |
Extrait sec (% massiq ue) |
Cendres (% massique) |
Charge conductrice (% massique) |
Formulation 1 |
Base |
72,5 |
1,10 |
|
|
0,1236 |
Durcisseur |
24,6 |
1,00 |
|
|
Mélange |
48,5 |
1,05 |
97,5 |
|
Formulation 2 |
Base |
40,3 |
1,05 |
|
0,23 |
0,0624 |
Durcisseur |
24,6 |
1,00 |
|
0,23 |
Mélange |
37,6 |
1,00 |
98,0 |
|
Formulation 3 |
Base |
38,4 |
1,05 |
|
0,27 |
0,0500 |
Durcisseur |
24,6 |
1,00 |
|
0,27 |
Mélange |
31,5 |
1,05 |
98,1 |
0 |
Formulation 4 |
Base |
38,7 |
1,04 |
|
0,02 |
0,0300 |
Durcisseur |
24,6 |
1,00 |
|
0,28 |
Mélange |
31,4 |
1,05 |
98,0 |
|
Formulation 5 |
Base |
26,1 |
1,10 |
|
0,00 |
0,0186 |
Durcisseur |
24,6 |
1,00 |
|
0,28 |
Mélange |
24,1 |
1,05 |
98,2 |
|
Mesure de la conductivité de la couche de primaire obtenue
[0056] On réalise des plaque échantillons de 10x10 cm et d'épaisseur 2mm par polymérisation
des mélanges de la base B et du durcisseur D précités. Les mesures, de résistance
électrique et de résistivité volumique et surfacique sont obtenues en prenant les
mesures de résistance du matériau qui sont converties en valeurs de résistivité (Ohm.cm
ou en Ohm par unité de surface). Le système de mesure est constitué d'un électromètre
haute résistance, Modèle 6517B, celui-ci équipé d'un boîtier (Resistivity chamber
8009), constitué de deux électrodes en acier inoxydable, normalisées selon la norme
ASTM D257. L'ensemble du système de mesure électrique est piloté sur ordinateur grâce
à un logiciel de mesure. Les résultats sont regroupés dans le Tableau 7 ci-dessous.
[Tableau 7]
Formulation |
Charge électriquement conductrice (% massique |
Tension appliquée (V) |
Résistance (Ω) |
Résistivité volumique (Ω.cm3) |
Résistivité surfacique (Ω/cm2) |
Formulation 0 |
0,000 |
1000 |
2 x1012 |
1,35x 1014 |
1x1015 |
Formulation 1 |
0,1236 |
38 |
4x 104 |
6x105 |
1x106 |
Formulation 2 |
0,0624 |
100 |
1,5x 104 |
|
8x106 |
Formulation 3 |
0,0500 |
93 |
1,55x 104 |
3,6x106 |
8,5x106 |
Formulation 4 |
0,0300 |
100 |
4,4x104 |
9,25x106 |
2,25x107 |
Formulation 5 |
0,0186 |
158 |
2,3x105 |
6,11x107 |
3x108-1,2x109 |
[0057] La formulation 0 correspond à une première composition (base B) formée 85g de GY
250 ®/ DER 331® et de 15g de Grilonit® RV 1806 et un durcisseur D formé de 10g de
Priamine 1071 et de 90g Epamide 1234. Le ratio massique (B)/(D) est de 60/40. On constate
au vu des résultats du Tableau 7 que même avec un pourcentage massique de 0,0186 %
en nanotubes de carbone, la couche de primaire est conductrice. Le faible ajout de
charge électriquement conductrice permet de ne pas modifier la rhéologie de la composition
de la base B puis du mélange base B + durcisseur D. ce mélange est donc liquide et
peut être appliqué au pinceau, au rouleau ou par pulvérisation.
Détermination de la durée de recouvrement de la couche de primaire
[0058] La durée de recouvrement est le temps pendant lequel un revêtement peut être recouvert
par un autre sans perdre l'adhérence entre les deux couches de revêtements. C'est
un paramètre critique lors de la mise en œuvre d'un système d'étanchéité, ce dernier
caractérisé par une succession de couches de revêtements plus ou moins différents.
Un délai plus long du temps de recouvrement, permet aux applicateurs, d'avoir une
flexibilité dans l'organisation de leur activité. En général le temps de recouvrement
d'un revêtement de type époxy sur un autre, varie d'une durée de quelques heures à
48 jours voire dans les meilleurs cas à 72h. Ceci ne laisse pas aux applicateurs,
le choix de leur organisation en fonction des chantiers. On a appliqué les primaires
de formulation 1 et 2 précitées sur du béton sur des consommations de 250g/m
2, pour une épaisseur d'environ 230 microns) nous avons appliqué un tissu de verre
plus de la silice à différents intervalles de temps, soit 24 h, 7 jours et 14 jours.
On a ensuite pratiqué des tests d'arrachement du composite (verre/résine) appliqué
sur le support béton en fonction du temps de recouvrement. Sur le béton la norme impose
d'être au-dessus de 1.5 MPa.
[0059] Les tests d'adhérence sont faits selon la norme NF en ISO 4624:2003 - Essai de traction.
Le Tableau 8 ci-dessous regroupe les résultats d'adhérence en fonction du temps de
recouvrement.
[Table 8]
Formulation primaire |
Adhérence (MPa) |
Temps de recouvrement |
24 heures |
7 jours |
14 jours |
Formulation 1 |
5,05 |
4,05 |
4,46 |
Formulation 2 |
4,64 |
3,42 |
4,16 |
[0060] Par ailleurs, dans tous les cas, l'arrachement se fait dans le béton c'est-à-dire
qu'une couche de béton est arrachée du support béton ce qui montre bien la bonne adhésion
(adhérence supérieure à 3MPa) du composite textile/résine sur le support béton, laquelle
est procurée par la couche de primaire. On constate au vu des résultats du Tableau
8 que les primaires de l'invention permettent l'application d'une autre couche et
notamment d'une couche textile même 14 jours après l'application de la couche de primaire.
Test de cloquage sous pression capillaire ou osmotique
[0061] Sur une plaque de béton de dimension, 35 x 35 cm et d'épaisseur 60 mm préalablement
préparée, on applique une première couche de primaire électriquement conducteur de
formulation 1 à raison de 250g/m
2 puis 24 heures plus tard, une deuxième couche du même primaire (à raison de 250g/m
2). L'essai est réalisé conformément au protocole d'essai du CSTB, 5 éprouvettes subissent
l'essai, une éprouvette est conservée comme témoin, les 4 autres subissent 4 cycles
d'essai : Le support est préalablement séché en étuve ventilée à 90°C puis conditionné
durant au moins 48 heures dans l'ambiance du laboratoire (régulée à 10°C ± 2°C et
50 ± 10%HR) avant application de la première couche. Pour les 4 éprouvettes d'essai,
le support est placé à l'horizontale dans un bac. La première couche est appliquée
sur le support ; 24h après l'application, l'éprouvette d'essai est mise en eau par
remplissage du bac avec de l'eau de ville jusqu'à une hauteur de 1 cm au-dessous de
l'interface support/revêtement. Les couches suivantes sont appliquées dans ces conditions
: chaque éprouvette autre que l'éprouvette témoin subira 4 cycles de conditionnement.
Chaque cycle de conditionnement est constitué de 3 phases successives : une phase
de 7 jours où l'éprouvette est maintenue dans les conditions décrites précédemment
; température du dessus du revêtement de 30 ± 2°C (la maquette étant maintenue sans
contact avec l'eau). Ces conditions sont maintenues pendant 7 jours. A l'issue de
cette deuxième phase, le niveau d'eau est refait dans le bac comme initialement. La
troisième phase est une phase de 7 jours de refroidissement de l'air au-dessus du
revêtement, obtenu par arrêt du chauffage dans le caisson. A l'issue de l'essai on
relève visuellement les dégradations à la surface et on procède à un essai d'adhérence
par traction perpendiculaire sur le principe décrit dans la norme NF EN 1542, après
carottage à sec et emploi de pastilles de diamètre 50 mm. La cotation des cloques
éventuelles est réalisée sur le principe décrit dans la norme NF EN ISO 4628-2. La
deuxième couche est appliquée 5h après la première couche. Les observations visuelles
indiquent l'absence de cloques ou autre défaut à l'issu du cycle de vieillissement.
La valeur moyenne de la contrainte à la rupture mesurée après carottage à sec de 50
mm de diamètre (Norme NF EN 1542) sur la maquette témoin (5 mesures) est de 2,6N/mm
2. L'arrachement se fait toujours dans le béton pour toutes les mesures. Les tests
de propension au cloquage sous pression capillaire et/ou osmotique sur les maquettes
ayant subi les 4 cycles de vieillissement ont abouti aux valeurs suivantes . La valeur
moyenne de la contrainte à la rupture est mesurée sur 5 mesures. Pour la maquette
1, la valeur moyenne est de 2,2N/mm
2, la valeur minimale étant de 1,7 N/mm
2 et la maximale de 2,2 N/mm
2. Pour la maquette 2, la valeur moyenne est de 2,3N/mm
2, la valeur minimale étant de 2,1 N/mm
2 et la maximale de 2,5 N/mm
2. Pour la maquette 3, la valeur moyenne est de 2,5 N/mm
2, la valeur minimale étant de 2,4 N/mm
2 et la maximale de 2,5 N/mm
2._Pour la maquette 4, la valeur moyenne est de 2, 4N/mm
2, la valeur minimale étant de 2,3 N/mm
2 et la maximale de 2,6 N/mm
2. Pour toutes les éprouvettes, l'arrachement se fait dans le béton. Il est à noter
que les autres formulations de la couche de primaire permettent d'obtenir les mêmes
résultats.
[0062] On déduit des résultats précités l'absence d'apparition visuelle de cloques après
les 4 cycles d'essai, sur l'ensemble des échantillons soumis aux essais. Les résultats
des tests d'adhérence à la fin des essais montrent que l'arrachement se fait à 100%
dans le béton. Les valeurs de l'adhérence sont comparables à celle de l'échantillon
témoin. Le primaire électriquement conducteur de l'invention résiste donc à la sous
pression capillaire ou pression osmotique. Tel n'est pas le cas dans la plupart des
revêtements de sol sur béton en application de cuvelage. Le primaire de l'invention
est donc particulièrement adapté à une utilisation de cuvelage.
Mise au point de la formulation de la couche de finition (deuxième produit)
[0063] La formulation VO suivante indiquée dans le tableau 9 est un exemple de couche de
finition qui vient recouvrir la couche de primaire électriquement conductrice ou le
textile recouvrant la couche de primaire.
Formulation V0 rapport massique B/D : 66/34
[Tableau 9]
|
Composant |
Quantité (g) |
Base ( B) |
GY 250®/ DER 331 ® |
100 |
Durcisseur (D) |
DEH 4702 |
90 |
PRIAMINE 1071 |
10 |
[0064] On mélange la base et le durcisseur comme indiqué en référence à la couche de primaire.
Le mélange étant liquide, il est facilement applicable au pinceau, au rouleau ou par
pulvérisation.
Système d'étanchéité multicouches
[0065] Un système d'étanchéification/étanchéité comme représenté sur la Fig. 1 a été réalisé.
En référence à la Fig. 1, le système comprend un support en béton 1. Sur une surface
du support, on forme une couche de primaire électriquement conductrice 3. On fixe
durant le temps de revêtement un textile 5 sur la couche de primaire électro conductrice
3. La couche de finition 7 vient recouvrir le textile 5.
[0066] A titre d'exemple, la couche de primaire électro conductrice a un grammage égal à
300g/m
2, pour une épaisseur moyenne de 285 microns soit 0.285 mm.
[0067] Le textile a une densité égale à 210 g/m
2 ou égale à 700g/m
2.
[0068] La couche de finition 7 présente une épaisseur 2mm pour un grammage de 2500 g/m
2. On peut déposer différentes épaisseurs de la couche de finition. Pour l'essai réalisé
la couche de finition finale (éventuellement appliquée en plusieurs couches) présente
une épaisseur de 2mm.
[0069] Un second système d'étanchéité (non représenté) a été réalisé en fixant le textile
sur le béton et en appliquant sur sa surface libre la couche de primaire électriquement
conductrice selon l'invention. La couche de primaire électriquement conductrice est
recouverte par la couche de finition.
[0070] Deux types de géotextiles ont été testés. Un premier géotextile est un non tissé
de polypropylène aiguilleté et thermofixé de masse surfacique égale à 700g/m
2 et ayant une épaisseur de 3,70 mm sous 2kPa. Le Stratum T 700 commercialisé par la
société Vigano PAVITEX a été utilisé. Un autre textile utilisé est un géotextile non
tissé aiguilleté et thermofixé en polypropylène haute ténacité stabilisé aux UV de
masse surfacique égale à 210 g/m
2 et d'épaisseur égale à 1,30 sous 2kPa. Le produit Tecnogeo TP 16 commercialisé par
la société Vigano Pavitex a été utilisé.
[0071] On a ensuite tenté de mesurer la résistance électrique du système d'étanchéité (3
couches) ainsi formé avec un détecteur de porosité électrique tel que décrit en référence
à l'art antérieur. La tare a été faite sur le béton humide ou non. La tension de contrôle
été définie préalablement en fonction de l'épaisseur du système d'étanchéité.
[0072] Il s'avère qu'il a été possible de mesurer la résistance électrique surfacique du
support des deux systèmes d'étanchéité précités. Dans les deux cas, la valeur de la
résistance électrique mesurée est égale à 2,5 MΩ. La mesure est la même sur toute
la surface du système d'étanchéité alors que c'est n'est pas le cas pour le support
béton. En d'autres termes, le système d'étanchéité et notamment la couche de primaire
électriquement conductrice de ce dernier permet de détecter de manière fiable la porosité
du système à l'aide d'un prosimètre électrique à balai métallique. La couche de primaire
électriquement conductrice permet de former une couche homogène présentant une résistance
électrique de surface homogène contrairement au béton. Elle permet donc la mesure
de la porosité du système d'étanchéité appliqué sur le béton.
[0073] Le textile permet d'obtenir une bonne résistance mécanique à la fissure. Il est noté
que bien que la détection des fissures à l'aide d'un détecteur de porosité électrique
soit fiable pour les deux systèmes, l'aspect visuel (absence de fissures ou présence
de fissures visuellement détectable) est plus corrélé à la mesure de la porosité lorsque
la couche de primaire est directement en contact avec la couche de finition.
1. Paroi comprenant un support poreux susceptible de se fissurer, notamment un support
en béton (1), ledit support étant recouvert par un système d'étanchéité lequel comprend
au moins une couche de primaire (3) qui recouvre directement ou non ledit support
poreux, ladite couche de primaire étant électriquement conductrice et comprenant au
moins une résine époxy, notamment une résine époxy obtenue par réaction résine de
l'épichlorhydrine avec le bisphénol A et une charge électriquement conductrice, caractérisée en ce que ladite charge conductrice comporte ou est constituée de nanotubes en matériau électriquement
conducteur et en particulier de nanotubes choisis parmi les nanotubes simple paroi
et multi parois de graphène, de graphite ou de carbone ou un mélange d'au moins deux
de ces types de nanotubes.
2. Paroi selon la revendication 1, caractérisée en ce que ladite couche de primaire (3) présente une résistance surfacique inférieure ou égale
à 1x109 Ω/cm2, notamment une résistance surfacique inférieure ou égale à 2,25x 107 Ω/cm2, et en particulier une résistance surfacique sensiblement égale à 8x106 Ω/cm2 pour une tension de 100V appliquée entre deux surfaces opposées d'une couche dudit
primaire, notamment une couche de primaire d'épaisseur supérieure ou égale à 0,2mm
et notamment d'épaisseur égale ou inférieure à 1mm et notamment d'épaisseur égale
ou inférieure à 2mm.
3. Paroi selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que ladite couche de primaire (3) comprend un pourcentage massique de ladite charge conductrice
égal ou supérieur à 0,015%, en particulier égal ou supérieur à 0,018%, plus particulièrement
égal ou supérieur à 0,05% et inférieur ou égal à 0,5%, en particulier inférieur ou
égal à 0,2 % ou 0,15% et plus particulièrement égal à 0,0186%, 0,0300%, 0,0500%, 0,0624%,
0,1263% ou 0,15%.
4. Paroi selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que ladite couche de primaire (3) présente un grammage égal ou supérieur à 200g/m2, notamment un grammage sensiblement égal à 500g/m2 et/ou une épaisseur égale ou supérieure à 230 µM et notamment égale à 450µM.
5. Paroi selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que ladite couche de primaire (3) est obtenue par polymérisation d'une résine époxy non
modifiée obtenue par réaction entre l'épichlorhydrine et le bisphénol A et présentant
une viscosité de 10 000-12 000 mPa à 25°C mesurée selon la norme ISO 12058-1, un poids
époxy équivalent de 5,30 à 5,55 eq/Kg mesuré selon la norme ASTM D 1652 et une densité
à 25°C de 1,17 g/cm3 mesurée selon la norme ISO 1675 et/ou d'une résine époxy obtenue par réaction entre
l'épichlorhydrine et le bisphénol A et présentant un poids équivalent en époxyde de
182-192 g/eq mesuré selon la norme ASTM D-1652, une teneur en groupements époxyde
de 5200-5500 (mmol/kg) mesurée selon la norme ASTM D1652, une viscosité de 11000-14000
à 25°C mesurée selon la norme ASTM D-4052 éventuellement mélangée(s) avec du 1,4 butane
diglycidyl éther, et de préférence un mélange desdites résines avec du 1,4 butane
diglycidyl éther.
6. Paroi selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que ledit système d'étanchéité comporte, en outre, une couche de finition(7) qui recouvre
ladite couche de primaire (3) ou ledit éventuel textile (5) et en ce que ladite couche de finition (7) est obtenue par polymérisation d'une résine époxy,
notamment une résine obtenue par réaction entre l'épichlorhydrine et le bisphénol
A, notamment par polymérisation d'une résine époxy non modifiée obtenue par réaction
entre l'épichlorhydrine et le bisphénol A et présentant une viscosité de 10 000-12
000 mPa à 25°C mesurée selon la norme ISO 12058-1, un poids époxy équivalent de 5,30
à 5,55 eq/Kg mesuré selon la norme ASTM D 1652 et une densité à 25°C de 1,17 g/cm3
mesurée selon la norme ISO 1675 et/ou d'une résine époxy obtenue par réaction entre
l'épichlorhydrine et le bisphénol A et présentant un poids équivalent en époxyde de
182-192 g/eq mesuré selon la norme ASTM D-1652, une teneur en groupements époxyde
de 5200-5500 (mmol/kg) mesurée selon la norme ASTM D1652, une viscosité de 11000-14000
à 25°C mesurée selon la norme ASTM D-4052 éventuellement mélangée(s) avec du 1,4 butane
diglycidyl éther, et de préférence un mélange desdites résines avec du 1,4 butane
diglycidyl éther.
7. Paroi selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que ledit système d'étanchéité comporte en outre, un textile (5) fixé directement sur
ledit support en béton (1) et recouvert par ladite couche de primaire (3) ou recouvrant
ladite couche de primaire (3) et solidaire de cette dernière, laquelle recouvre directement
le support en béton (1) et en ce que ledit textile (5) est choisi parmi les textiles électriquement isolants, en particulier
les textiles en fibres de verre et les textiles en fibres végétales, parmi les textiles
électriquement isolants et perméables notamment à l'eau, en particulier les textiles
non tissés perméables notamment à l'eau et notamment les textiles de polypropylène.
8. Paroi selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée en ce que ladite charge conductrice est constituée de nanotubes simple paroi et en particulier
de nanotubes de carbone simple paroi.
9. Ouvrage ou système de stockage d'un fluide, notamment d'un liquide, en particulier
un solvant organique ou un dérivé du pétrole, un liquide alimentaire, plus particulièrement
d'un liquide aqueux, en particulier du vin, caractérisé en ce qu'il comporte au moins une paroi selon l'une quelconque des revendications 1 à 8.
10. Kit d'étanchéification d'un support en béton, du type comportant un premier produit
liquide, lequel comprend une première composition polymérisable contenant :
- au moins une résine polymérisable, notamment au moins une résine époxy et notamment
une résine obtenue par réaction de l'épichlorhydrine avec le bisphénol A , une charge
électriquement conductrice éventuellement mélangée à ladite première composition et
éventuellement une deuxième composition apte à polymériser avec ladite première composition
par mélange avec cette dernière, ladite charge électriquement conductrice comprenant,
notamment des nanotubes multi-parois ou simple paroi en matériau conducteur, notamment
des nanotubes de graphène, de graphite ou de carbone ou un mélange d'au moins deux
de ces types de nanotubes. ;
- éventuellement un textile électriquement isolant et de préférence absorbant, de
préférence un textile non-tissé ;
- éventuellement un deuxième produit liquide comportant une troisième composition
polymérisable contenant au moins une résine époxy et éventuellement une quatrième
composition apte à polymériser avec ladite troisième composition par mélange avec
cette dernière.
11. Kit d'étanchéification selon la revendication 10, caractérisé en ce que ladite charge est constituée de nanotubes et en particulier de nanotubes simple paroi
et plus particulièrement de nanotubes simple paroi de carbone.
12. Kit selon la revendication 10 ou 11, caractérisé en ce qu'il contient au moins un pourcentage massique de ladite charge conductrice égal ou
supérieur à 0,015%, en particulier égal ou supérieur à 0,018%, plus particulièrement
égal ou supérieur à 0,05% et inférieur ou égal à 0,5%, en particulier inférieur ou
égal à 0,2 % ou 0,15% et plus particulièrement égal à 0,0186%, 0,0300%, 0,0500%, 0,0624%,
0,1263% ou 0,15%.
13. Kit selon l'une quelconque des revendications 10 à 12, caractérisé en ce qu'il contient un textile (5) choisi parmi les textiles électriquement isolants, en particulier
les textiles en fibres de verre ou en fibre végétales, parmi les textiles électriquement
isolants et perméables notamment à l'eau, en particulier les textiles non tissés perméables
notamment à l'eau et notamment les textiles de polypropylène.