[0001] La présente invention concerne un système antichoc pour un axe d'un mobile d'une
pièce d'horlogerie. L'axe comprend un tigeron, comportant un support. Le support est
pourvu d'un logement prévu pour recevoir un système pivot dans lequel le tigeron est
inséré. Le système antichoc comprend en outre des moyens élastiques agencés pour exercer
sur ledit système pivot au moins une force axiale
[0002] Le domaine technique de l'invention est le domaine de la mécanique fine.
ARRIERE PLAN TECHNOLOGIQUE
[0003] La présente invention concerne des paliers pour pièces d'horlogerie, plus particulièrement
du type permettant d'amortir les chocs. Les constructeurs de montres mécaniques ont
conçu depuis longtemps de nombreux dispositifs permettant à un axe d'absorber l'énergie
résultant d'un choc, notamment d'un choc latéral, par butée contre une paroi du trou
du bloc de base qu'il traverse, tout en permettant un déplacement momentané du tigeron
avant qu'il ne soit ramené à sa position de repos sous l'action d'un ressort.
[0004] La figure 1 illustre un dispositif dit à double cône inversé qui est actuellement
utilisé dans des pièces d'horlogerie se trouvant sur le marché.
[0005] Un support 1, dont la base comporte un trou 2 pour le passage de l'axe de balancier
3 terminé par un tigeron 3a, permet de positionner un chaton 20 dans lequel sont immobilisées
une pierre percée 4 traversée par le tigeron 3a et une pierre contre-pivot 5. Le chaton
20 est maintenu dans un logement 6 du support 1 par un ressort 10 qui comprend dans
cet exemple des extensions radiales 9 comprimant la pierre contre-pivot 5. Le logement
6 comporte deux portées 7, 7a en forme de cônes inversés sur lesquelles prennent appui
des portées complémentaires 8, 8a du chaton 20, lesdites portées devant être exécutées
avec une très grande précision. En cas de choc axial, la pierre percée 4, la pierre
contre-pivot 5 et l'axe du balancier se déplacent et le ressort 10 agit seul pour
ramener l'axe de balancier 3 dans sa position initiale. Le ressort 10 est dimensionné
pour avoir une limite de déplacement de sorte qu'au delà de cette limite, l'axe de
balancier 3 arrive en contact avec des butées 14 permettant audit axe 3 d'absorber
le choc, ce que les tigerons 3a de l'axe 3 ne peuvent faire sous peine de casser.
En cas de choc radial, c'est-à-dire lorsque l'extrémité du tigeron déséquilibre le
chaton 20 hors de son plan de repos, le ressort 10 coopère avec les plans inclinés
complémentaires 7, 7a ; 8, 8a pour recentrer le chaton 20. De tels paliers ont par
exemple été vendus sous la marque Incabloc®. Ces ressorts peuvent être réalisés en
phynox, CuBe ou laiton et sont fabriqués par des moyens traditionnels de découpage.
[0006] Or, un tel système antichoc ne présente pas un amortissement optimal en toutes circonstances.
En premier lieu, le dispositif dit à double cône inversé et son architecture non suspendu
n'offrent pas un recentrage parfait. En effet, cette architecture entraîne la présence
de frottement entre le chaton supportant la pierre percée et la pierre contre-pivot,
et le support. Ces frottements ralentissent donc le mouvement de recentrage du chaton
et peuvent bloquer ce mouvement de sorte que le chaton ne revient pas à sa position
initiale entraînant un décalage de l'axe.
[0007] Par ailleurs, il est connu des systèmes antichocs comprenant un support dont la base
comporte un trou pour le passage de l'axe de balancier terminé par un tigeron, permet
de positionner un chaton dans lequel sont immobilisées une pierre percée traversée
par le tigeron et une pierre contre-pivot 5. Le chaton est maintenu dans un logement
du support par un ressort à bras de sorte à être suspendu.
[0008] Le document
FR 2 307 175 décrit un palier horloger selon le préambule de la revendication 1 annexée.
RESUME DE L'INVENTION
[0009] L'invention a pour but de pallier les inconvénients de l'art antérieur en proposant
de fournir un système antichoc de pièce d'horlogerie plus performant et qui résiste
mieux aux chocs et plus simple et moins couteux à réaliser.
[0010] A cet effet, l'invention concerne un palier amortisseur de chocs que défini dans
la revendication indépendante 1 annexée.
[0011] Un premier avantage de la présente invention est d'obtenir un système pivot dont
le replacement est parfait. En effet, comme le ressort à membrane est suspendu, il
n'y a aucun contact ni frottement entre ledit ressort à membrane et le support et
ainsi rien ne vient perturber le recentrage.
[0012] Un autre avantage de la présente invention est qu'un ressort à membrane a des formes
moins complexes qu'un ressort à bras simplifiant ainsi la fabrication.
[0013] Des modes de réalisation avantageux de ce système antichoc font l'objet des revendications
dépendantes.
BREVE DESCRIPTION DES FIGURES
[0014] Les buts, avantages et caractéristiques du système antichoc selon la présente invention
apparaîtront plus clairement dans la description détaillée suivante d'au moins une
forme de réalisation de l'invention donnée uniquement à titre d'exemple non limitatif
et illustrée par les dessins annexés sur lesquels :
- la figure 1, déjà citée, permettent de représenter de manière schématique un système
antichoc de pièce d'horlogerie selon l'art antérieur;
- la figure 2 représente de manière schématique un système antichoc de pièce d'horlogerie
ne faisant pas partie de l'invention telle que revendiquée, mais comportant des caractéristiques
en commun avec l'invention;
- la figure 3 représente de manière schématique les moyens élastiques selon la présente
invention;
- la figure 4, 5 et 6 représentent de manière schématique un système antichoc de pièce
d'horlogerie ne faisant pas partie de l'invention telle que revendiquée, mais comportant
des caractéristiques en commun avec l'invention;
- les figure 7 et 7a représentent de manière schématique un système antichoc de pièce
d'horlogerie ne faisant pas partie de l'invention telle que revendiquée, mais comportant
des caractéristiques en commun avec l'invention;
- la figure 8 représente de manière schématique un système antichoc de pièce d'horlogerie
selon un mode de réalisation de l'invention;
DESCRIPTION DETAILLEE
[0015] La présente invention procède de l'idée générale inventive qui consiste à procurer
un système amortisseur 100 de choc ayant une plus grande fiabilité en évitant les
contacts. La présente invention peut prendre différentes formes.
[0016] La figure 2 illustre un système antichoc 100 qui comporte un support 101 de la forme
d'un disque ayant une paroi verticale circulaire 101a délimitant un logement 102 dont
le centre est percé d'un trou 103. Ce trou 103 permet le passage d'un axe de balancier
terminé par un tigeron.
[0017] Le support 101 peut être soit une pièce indépendante chassée ou fixée par tout moyen
dans le bâti du mouvement horloger, soit être intégré dans une pièce du mouvement,
tel qu'un pont ou une platine.
[0018] Dans le logement 102 du support 101 est agencé un système pivot 105 dont le but est
d'amortir, au moins en partie, les chocs subits par l'axe de balancier. Le système
pivot 105 comprend des moyens élastiques 107, un module pivot 109 et des moyens d'attache
111 pour fixer ledit système pivot 105 au support 101.
[0019] Avantageusement selon l'invention, les moyens élastiques 107 se présentent sous la
forme d'une membrane. Cette membrane étant réalisée dans un premier matériau.
[0020] Dans une forme d'exécution des moyens élastiques 107 selon l'invention et visible
à la figure 3, ces moyens élastiques 107 se présentent sous la forme d'une base 200
sous la forme d'un disque comprenant une face inférieure 203 et une face supérieure
201 et présentant un orifice central 205, la face inférieure 203 faisant face au fond
du support 101 c'est-à-dire au trou 103 dans lequel l'axe de balancier terminé par
un tigeron passe. Dans le centre de ce disque 200 est fixé le module pivot 109. Ce
disque 200 comprend, à sa périphérie, un rebord 207 périphérique s'étendant dans une
direction axiale c'est-à-dire dans une direction tendant à s'éloigner de la face supérieure
201. De préférence, ce rebord 207 s'étend de sorte que la surface du plan horizontal
au disque 200 augmente lorsque la hauteur du rebord 207 augmente. Les moyens élastiques
107 sont montrés montés au support 101 à la figure 4.
[0021] A l'extrémité de ce rebord 207, les moyens d'attache 111 sont agencés pour fixer
cette membrane 107 avec le module pivot 109 qui y est fixé. Ces moyens d'attache 111
peuvent être une bague de sertissage. Avantageusement, les moyens d'attache 111 sont
monoblocs avec les moyens élastiques 107 c'est-à-dire avec la membrane. Ces moyens
d'attache 111 comprennent alors des moyens d'attache femelles 111b et des moyens d'attache
maies 111a. Les moyens d'attache maies 111a comprennent, à l'extrémité 209 du rebord
207 périphérique, deux saillies 211 circulaires périphériques parallèles l'une avec
l'autre. Cet agencement permet la présence d'une gorge 213 entre ces deux saillies
211. Le support 101 comprend alors, au niveau de sa paroi circulaire verticale 101a,
les moyens d'attache femelles 111b se présentant sous la forme d'un rebord de maintien
101b s'étendant le long de la paroi 101a comme visible à la figure 4. Ce rebord de
maintien 101a et la gorge 213 située entre les deux saillies 211 circulaires du rebord
207 des moyens élastiques 107 sont agencés pour coopérer ensemble de sorte que ledit
rebord de maintien 101b s'engage dan ladite gorge 213. Cette configuration permet
au ressort à membrane d'être fixée facilement audit support 101. Ces moyens d'attache
111 peuvent être fixés ou montés avec de la colle ou une brasure ou être montés à
force ou par vissage.
[0022] Comme il est visible à la figure 4, les moyens élastiques 107 c'est-à-dire le ressort
à membrane et le module pivot sont monoblocs. On entend par là que les moyens élastiques
107 et le module pivot 109 sont réalisés dans le même matériau. La base en forme de
disque 300 comprend au niveau de sa face supérieure 301 et/ou de sa face inférieure
303, une surépaisseur 315 pouvant avoir un profil trapézoïdal. Cette surépaisseur
315 est placée préférentiellement au centre du disque 300. Le disque 300 comprend
sur sa face inférieure 303 un évidement 317 dans lequel le tigeron de l'axe de balancier
peut s'insérer. Cet évidement 317 peut avoir un fond conique. La figure 4 montre l'exemple
dans lequel le disque 300 comprend au centre de la face supérieure 301 et de la face
inférieure 303, une surépaisseur 315 pouvant avoir un profil trapézoïdal. Les figures
5 et 6 montrent respectivement l'exemple dans lequel le disque 300 comprend une surépaisseur
315 pouvant avoir un profil trapézoïdal au niveau de la face inférieure 303, et l'exemple
dans lequel le disque 300 comprend une surépaisseur 315 pouvant avoir un profil trapézoïdal
au niveau de la face supérieure 301.
[0023] L'avantage de ce mode de réalisation, qui ne fait pas partie de l'invention telle
que revendiquée, est d'avoir un système pivot 105 réalisé en une seule pièce permettant
d'avoir un procédé de fabrication plus simple, plus rapide puisqu'une seule pièce
doit être fabriquée. De plus, ce mode de réalisation permet d'avoir un procédé de
montage du système antichoc qui est nettement simplifié puisque seule l'étape de fixation
du système pivot 105 au support 101 est nécessaire. Les étapes intermédiaires d'assemblage
des différentes pièces entre elles n'existent plus.
[0024] Dans un second mode de réalisation ne faisant pas partie de l'invention telle que
revendiquée, et visible aux figures 7 et 7a, le ressort à membrane 107 et le module
pivot 109 ne sont pas monoblocs mais le module pivot 109 est liés ou fixés aux moyens
élastiques 107. Pour cela, le disque 400 du ressort membrane 107 comprend une surépaisseur
413 sur sa face supérieure 401 et/ou sur sa face inférieure 403 au niveau de leur
partie centrale 300a. La face inférieure 403 comprend alors un logement pivot 417.
Ce logement pivot 317 est agencé pour recevoir le module pivot 109 qui se présente
préférentiellement sous la forme d'une pièce 419 telle une pastille. Cette pastille
419 s'insère dans le logement pivot 417 et comprend l'évidement 420 dans lequel le
tigeron de l'axe de balancier peut s'insérer. Cette configuration permet de dissocier
les matériaux des fonctions ressort et pivot. En effet, il est possible que le premier
matériau, c'est-à-dire le matériau qui constitue le ressort à membrane 107 possède
de bonnes caractéristiques mécaniques pour les applications concernant les ressorts
mais qu'il n'en possède pas pour les applications concernant les pivots. Les applications
concernant les ressorts demandent une bonne capacité de déformation élastique alors
que les applications concernant les pivots demandent de bonnes caractéristiques de
résistance à l'usure et aux frottements. Cette configuration présentant une dissociation
des fonctions ressort et pivot permet ainsi d'utiliser les matériaux les plus efficaces
pour chaque fonction tout en gardant une simplicité puisque ledit système pivot ne
comprend que deux éléments : le ressort à membrane 107 et la pastille 420 faisant
office de pivot. Les exemples de réalisation des figures 4 à 6 du premier mode de
réalisation sont également possibles pour ce second mode de réalisation de sorte que
la surépaisseur 413 peut être située sur l'une ou l'autre des faces inférieures 403
ou supérieures 401.
[0025] Dans un mode de réalisation de l'invention telle que revendiquée, et visible à la
figure 8, les moyens élastiques 107 et le module pivot 109 ne sont pas monoblocs.
Le module pivot 109 comprend un chaton 500 dans lequel sont agencées une pierre percée
501 et une pierre contre-pivot 503. Ce chaton 500 se présente donc sous la forme d'une
pièce annulaire comprenant deux pierres : une pierre percée 501 et une pierre contre
pivot 503 placée respectivement l'une en dessous de l'autre. Le tout est ensuite fixé
dans l'orifice central 205 du disque 200 des moyens élastiques 107 visibles à la figure
3.
[0026] Cet agencement permet d'utiliser un chaton 500 correspondant à ceux utilisés dans
les systèmes amortisseur de choc de l'art antérieur où seul le ressort à membrane
107 est un élément nouveau. On obtient donc un système pivot 105 dont les coûts sont
plus faibles et dont le procédé ne nécessite que de faibles changements.
[0027] Si le système amortisseur de choc 100 se distingue par l'utilisation de moyens élastiques
107 sous la forme d'un ressort à membrane suspendu, il se distingue également par
les matériaux utilisés quand les ressorts de type lyre utilisés dans les systèmes
antichocs selon l'art antérieur utilisent principalement le laiton, phynox ou CuBe.
[0028] En effet, dans une première variante, les moyens élastiques 107, c'est-à-dire le
ressort membrane, sont réalisés dans un matériau polymère. Cette catégorie de matériau
comprend les polymères chargés ou non c'est-à-dire un système formé par un ensemble
de macromolécules de même nature chimique dans lequel des éléments organiques et inorganiques
sont ajoutés ou non. Il existe deux types de charges pour les polymères, des charges
qui sont utilisés comme renfort mécanique afin d'avoir un matériau plus résistants
ou des charges pour obtenir une amélioration tribologique.
[0029] Ces polymères ont comme premier avantage d'être bon marché ce qui entraine un coût
des pièces en polymère faible. Ce faible coût est associé au fait que les pièces en
polymère sont faciles à réaliser. En effet, les pièces en polymère peuvent être fabriquées
par un procédé d'injection c'est-à-dire que le polymère est mis sous forme liquide
et est injecté avec plus ou moins de pression dans un moule comprenant l'empreinte
de la pièce à réaliser. Cette technique est peu coûteuse et permet de réaliser des
pièces de grande série d'une grande précision et avec un bon état de surface. Ainsi,
dans le cas du premier mode de réalisation dans lequel les moyens élastiques et le
module pivot sont monolithiques, il est possible de réaliser le système pivot 105
en une seule étape d'injection. Cette méthode d'injection peut être également utile
pour le second mode de réalisation et pour le troisième mode de réalisation. Pour
le second mode réalisation, cela se traduit par la possibilité de surmouler directement
la pastille 419 faisant office de module pivot 109. Cette pastille 419 est placée
dans un moule dont l'empreinte correspond à celle du système pivot 105. On obtient
par conséquent le système pivot 105 avec la pastille 419 directement fixée dans le
ressort à membrane 107 permettant d'éviter une étape supplémentaire de fixation.
[0030] Cette possibilité du surmoulage est également utilisée dans le cas du troisième mode
de réalisation. Le chaton 500 dans lequel la pierre percée 501 et la pierre contre
pivot 503 sont placées est placé dans un moule dans lequel est injecté un polymère
liquide.
[0031] Dans le cas du second mode de réalisation et du troisième mode de réalisation, il
peut être prévu la présence de reliefs sur la pastille 419 ou sur le chaton 500 de
sorte à améliorer l'accroche avec le ressort à membrane.
[0032] Par ailleurs, l'utilisation des polymères est avantageuse car ces matériaux présentent
des caractéristiques mécaniques intéressantes. Effectivement, les polymères présentent
en premier lieu une grande capacité de déformation qui leur permet d'absorber facilement
les chocs. Néanmoins, cette capacité de se déformer facilement peut entraîner une
rupture de la membrane. Pour contrer cela, la membrane en polymère peut être réalisée
avec une épaisseur plus importante entraînant une plus grande résistance de ladite
membrane. Comme les polymères ont une masse volumique faible en comparaison des métaux
(masse volumique du Polyoxy-méthylène ou POM est d'environ 1420 Kg/m
3 alors que l'acier à une masse volumique de 7500kg/m
3), cela permet de réaliser des pièces aux dimensions plus importantes sans augmenter
la masse par rapport à une pièce en métal.
[0033] Les polymères présentent également des propriétés tribologiques avantageuses. En
particulier, certains couples tribologiques polymère-métal et polymère-polymère sont
avantageux de sorte que l'utilisation des polymères dans le cadre de la fonction palier
est possible. Effectivement, cette fonction concerne l'interaction entre le palier
c'est-à-dire, dans l'art antérieur, l'ensemble pierre percée, pierre contre pivot
et le tigeron de l'axe. Cette interaction se produit lorsque l'axe pivote entraînant
des frottements entre l'axe via son tigeron et le palier. Un couple tribologique polymère-métal
ou polymère-polymère avantageux permet dans le cas où le palier est en polymère et
où l'axe est en métal ou polymère d'avoir des frottements moindres. Comme ces frottements
entraînent une usure des pièces que sont le tigeron et le palier, moins de frottements
entraînent une plus faible usure et donc une plus grande durée de vie. Cela entraîne
également des pertes d'énergie qui sont plus faibles ce qui est très important pour
les montres mécaniques.
[0034] Dans une seconde variante, les moyens élastiques 107 sont réalisés dans un métal.
Ce métal peut être pur ou être un alliage ou être un verre métallique.
[0035] Un des avantages des métaux cristallins ou amorphes est qu'ils ont un grand module
élastique (par exemple, un acier pour ressort à un module d'Young de 200 GPa alors
que le polyoxyméthylène ou POM a un module d'Young de 3.1 GPa). On obtient alors un
ressort à membrane possédant une bonne rigidité et qui, par rapport à des matériaux
moins rigides nécessitant une épaisseur plus importante pour compenser le manque de
rigidité, n'a pas besoin de cet artifice.
[0036] Les métaux possèdes également une bonne limite élastique c'est-à-dire une contrainte
au-delà de laquelle le matériau se déforme plastiquement qui est élevée. Or, pour
les métaux amorphes, cette limite élastique est environ deux fois plus élevée que
l'équivalent en métal cristallin à module d'Young équivalent. Les métaux amorphes
sont donc des matériaux qui supportent une plus forte contrainte avant de se déformer
plastiquement.
[0037] Enfin, les métaux peuvent présenter des propriétés tribologiques en termes de coefficient
de frottement et de taux d'usure de sorte qu'un système antichoc 100 monobloc tel
que défini dans le premier mode de réalisation puisse coopérer avec un tigeron d'axe
en métal sans provoquer une usure plus importante, un coefficient de frottement de
0.15 est une valeur recherchée pour le système antichoc selon la présente invention.
[0038] Pour réaliser le système antichoc 100 selon la présente invention, plusieurs procédés
peuvent être réalisés. Par exemple, le ressort à membrane 107 peut être réalisé par
des techniques simples et peu coûteuses comme le découpage et le pliage permettant
de réaliser des pièces en grande série.
[0039] Pour les métaux amorphes ou les verres métalliques, il est envisageable d'utiliser
le formage à chaud et la coulée afin de profiter des propriétés des verres métalliques.
En effet, la coulée peut être utilisée pour réaliser ladite membrane. Pour cela, le
matériau utilisé est chauffé jusqu'à une température supérieure à sa température de
fusion, ledit matériau devenant ainsi liquide. Il est ensuite coulé dans un moule.
Le matériau est ensuite refroidi rapidement de sorte que les atomes composant ledit
matériau ne puissent s'arranger pour former une structure, l'absence de structure
permettant audit matériau d'être amorphe. L'avantage de la coulée d'un métal amorphe
est de permettre une plus grande précision et une plus grande résistance de l'objet
coulé. En effet, les métaux amorphes, lorsqu'ils sont coulés, ont l'avantage de présenter
un retrait de solidification de moins de 1% alors que la coulée de leurs équivalents
cristallins présente un retrait de solidification de 5 à 7%. Cela signifie que le
matériau amorphe va garder la forme et les dimensions de l'endroit dans lequel il
est coulé alors qu'un matériau cristallin va se contracter. Par ailleurs, même si
le retrait de solidification peut être pris en compte lors de la fabrication du moule,
le fait d'avoir un retrait quasi nul permet de se passer de cette étape.
[0040] Le formage à chaud est également une méthode utilisant avantageusement les propriétés
du métal amorphe. En effet, cette méthode consiste à préalablement réaliser une préforme
en métal amorphe et à la placer dans deux matrices. Cette préforme est ensuite chauffée
jusqu'à une température comprise entre la température de transition vitreuse et la
température de cristallisation du premier matériau. Dans cet intervalle, le métal
amorphe voit donc sa viscosité diminuer fortement de sorte qu'il devient facilement
manipulable. Une faible contrainte de l'ordre de 1 MPa peut donc être appliquée audit
matériau afin de le faire s'insérer dans le négatif. Cette viscosité permet en outre
au métal amorphe de bien remplir le négatif de sorte que la précision de ce procédé
est importante. Dans le cas du premier mode de réalisation, le formage à chaud permet
de réaliser l'intégralité du système pivot 105 en une seule étape.
[0041] Dans une troisième variante, les moyens élastiques 107 sont réalisés dans une céramique.
Cette céramique peut être un oxyde c'est-à-dire un matériau polycristallin tel que
l'oxyde d'aluminium ou le nitrure de bore ou le carbure de titane. Cette céramique
peut également être un matériau monocristallin comme du silicium.
[0042] En premier lieu, l'utilisation des céramiques pour assurer la fonction pivot est
rendue possible car ces matériaux possèdent des caractéristiques comme un coefficient
de frottement, une dureté et une résistance à l'usure très intéressantes. Effectivement,
pour la fonction pivot, il faut un matériau qui supporte les frottements occasionnés
par la rotation de l'axe portant la roue sur ledit pivot. Préférentiellement, le matériau
constituant le module pivot 109 doit occasionner le moins de frottements possible.
[0043] Or, le faible coefficient de frottement des céramique comme les matériaux polycristallins
leur permet de faciliter la rotation de l'axe portant la roue en créant moins de frottements
entre ledit axe et les moyens de pivotement (coefficient de frottement sans lubrification
du saphir sur l'acier = 0.2, coefficient de frottement sans lubrification de l'acier
sur de l'acier = 1.2). Cet avantage est combiné avec la forte dureté des céramiques
et leur grande résistance à l'usure, pour obtenir un pivot résistant aux chocs et
aux frottements et donc d'avoir un pivot durable. On peut alors imaginer que les moyens
élastiques 107 soient réalisés en polymère et le module pivot 109 soit en céramique
dans le cas du second mode de réalisation.
[0044] Un procédé utilisé pour réaliser des pièces en matériaux polycristallins est le frittage.
[0045] Cette technique consiste à se munir de la céramique ou du matériau polycristallin
sous forme de poudres. Ces poudres sont placées dans une matrice puis comprimée sous
forte pression pouvant atteindre plusieurs milliers de bar. On obtient alors une préforme
qui est placée dans un four pour être chauffé à une température inférieur à la température
de fusion du principal élément constituant les poudres. Cette étape de montée en température
permet une diffusion des matériaux les uns dans les autres de sorte que les grains
de poudre se lient de façon solide.
[0046] Une variante de cette méthode consiste à mélanger ces poudres avec un liquide de
sorte à obtenir une pâte qui est moulée dans une matrice puis séchée de sorte à durcir.
On obtient alors la pièce voulue qui est ensuite placée dans un four pour être chauffée
à une température inférieure à la température de fusion de l'élément principal des
poudres. Cette étape de montée en température permet alors une diffusion des matériaux
les uns dans les autres de sorte que les grains de poudre se lient de façon solide.
[0047] Dans une autre variante des modes de réalisations, les moyens élastiques 107 comprennent
des structures. Ces structures se présentent sous la forme d'ouvertures ou d'évidements.
Ces ouvertures ou évidements sont agencées sur la base en forme de disque 200, 300,
400 ou sur le rebord 207. Ces structures internes sont de préférence de formes circulaires
ou ovales mais d'autres formes peuvent être envisagées. Ces structures internes sont
utilisées afin de pouvoir régler la rigidité axiale et radiale des moyens élastiques
107. En effet, ces structures internes entraîne une diminution de la rigidité et ont
pour conséquence de rendre plus flexible la bague dans les zones où elles sont réalisées.
Les moyens élastiques 107 peuvent alors se déformer plus facilement dans les zones
où sont réalisées ces structures. Au minimum, au moins deux ouvertures ou évidements
diamétralement opposées l'une de l'autre, sont agencés. Cet agencement permet ainsi
de répartir les forces de rappel. On pourra comprendre que le nombre de structures
est plus importants et que ces structures sont régulièrement réparties. Cela permet
de rendre localement ladite pièce plus flexible de sorte à obtenir des forces de rappel
prédéterminées.
[0048] On comprendra que diverses modifications et/ou améliorations et/ou combinaisons évidentes
pour l'homme du métier peuvent être apportées aux différents modes de réalisation
de l'invention exposée ci-dessus sans sortir du cadre de l'invention définie par les
revendications annexées.
1. Palier amortisseur de chocs pour un axe (3) d'un mobile d'une pièce d'horlogerie,
ledit axe comprenant un tigeron (3a), ledit palier comportant un support (101) pourvu
d'un logement (102) prévu pour recevoir un système pivot (105) comprenant un module
pivot (109) dans lequel le tigeron est inséré et des moyens élastiques (107) agencés
pour permettre audit module pivot d'être monté suspendu et pour exercer sur ledit
module pivot au moins une force axiale, les moyens élastiques (107) comprenant un
ressort à membrane et une base (200) comprenant une face inférieure et une face supérieure,
caractérisé en ce que la base (200) présente une ouverture centrale (205) dans laquelle est fixé le module
pivot (109), ce module pivot comprenant un chaton (500) supportant une pierre percée
(501) et une pierre contre-pivot (503).
2. Palier amortisseur selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il comprend en outre des moyens d'attache (111) pour fixer ledit ensemble pivot au
support.
3. Palier amortisseur selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce ladite
base (200) est en forme de disque comprenant, sur la périphérie de sa face supérieure
(201), un rebord (207) s'étendant dans une direction tendant à s'éloigner de ladite
face supérieure et se finissant par une extrémité (209).
4. Palier amortisseur selon la revendication 3, caractérisé en ce que les moyens d'attache (111) comprennent des moyens d'attache femelles (111b) agencées
sur le support et des moyens d'attache mâles (111a) agencés à l'extrémité du rebord
(209) de la base, lesdits moyens d'attache mâles et femelles étant agencés pour coopérer
ensemble.
5. Palier amortisseur selon la revendication 3, caractérisé en ce que les moyens d'attache (111) sont une soudure liant le rebord du disque au support.
6. Palier amortisseur selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les moyens élastiques (107) comprennent des évidements ou ouvertures rendant localement
ladite pièce plus flexible de sorte à obtenir des forces de rappel prédéterminées.
7. Palier amortisseur selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que les moyens élastiques (107) sont réalisés en métal ou alliage métallique.
8. Palier amortisseur selon la revendication 7, caractérisé en ce que les moyens élastiques (107) sont réalisés en un alliage métallique au moins partiellement
amorphe.
9. Palier amortisseur selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que les moyens élastiques (107) sont réalisés en polymères.
10. Palier amortisseur selon la revendication 9, caractérisé en ce que les moyens élastiques (107) sont réalisés en polymères chargés.
11. Palier amortisseur selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que les moyens élastiques (107) sont réalisés en céramique polycristallin.
12. Palier amortisseur selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que les moyens élastiques (107) sont réalisés en céramique monocristallin.
1. Shock-Absorberlager für eine Welle (3) eines beweglichen Teils einer Uhr, wobei die
Welle einen Tigeron (3a) aufweist, das Lager einen Träger (101) umfasst, der mit einem
Aufnahmeraum (102) versehen ist, der dazu vorgesehen ist, ein Schwenksystem (105)
mit einem Schwenkmodul (109) aufzunehmen, in das der Tigeron eingesetzt ist, und elastische
Mittel (107) umfasst, die so angeordnet sind, dass sie eine hängende Montage des Schwenkmoduls
ermöglichen und auf das Schwenkmodul mindestens eine axiale Kraft ausüben, wobei die
elastischen Mittel (107) eine Membranfeder und eine Basis (200) umfassen, die eine
untere Fläche und eine obere Fläche aufweist, dadurch gekennzeichnet, dass die Basis (200) eine mittige Öffnung (205) aufweist, in der das Schwenkmodul (109)
befestigt ist, wobei dieses Schwenkmodul ein Futter (500) aufweist, das einen durchlochten
Stein (501) und einen Deckstein (503) trägt.
2. Absorberlager nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, dass es ferner Befestigungsmittel (111) umfasst, um die Schwenkeinheit am Träger zu befestigen.
3. Absorberlager nach einem der vorhergehenden Ansprüche, dadurch gekennzeichnet, dass die Basis (200) die Form einer Scheibe aufweist, die am Umfang ihrer oberen Fläche
(201) einen Rand (207) aufweist, der sich in einer Richtung erstreckt, die von der
oberen Fläche weggerichtet ist, und in einem Ende (209) endet.
4. Absorberlager nach Anspruch 3, dadurch gekennzeichnet, dass die Befestigungsmittel (111) am Träger angeordnete Buchsenbefestigungsmittel (111b)
und am Ende des Randes (209) der Basis angeordnete Steckbefestigungsmittel (111a)
umfassen, wobei die Steck- und Buchsenbefestigungsmittel so angeordnet sind, dass
sie miteinander zusammenwirken.
5. Absorberlager nach Anspruch 3, dadurch gekennzeichnet, dass die Befestigungsmittel (111) ein Lötmittel sind, das den Rand der Scheibe mit dem
Träger verbindet.
6. Absorberlager nach einem der vorhergehenden Ansprüche, dadurch gekennzeichnet, dass die elastischen Mittel (107) Aussparungen oder Öffnungen aufweisen, die das Teil
räumlich begrenzt flexibler machen, um vorbestimmte Rückstellkräfte zu erhalten.
7. Absorberlager nach einem der vorhergehenden Ansprüche, dadurch gekennzeichnet, dass die elastischen Mittel (107) aus Metall oder einer Metalllegierung hergestellt sind.
8. Absorberlager nach Anspruch 7, dadurch gekennzeichnet, dass die elastischen Mittel (107) aus einer zumindest teilweise amorphen Metalllegierung
hergestellt sind.
9. Absorberlager nach einem der Ansprüche 1 bis 6, dadurch gekennzeichnet, dass die elastischen Mittel (107) aus Polymeren hergestellt sind.
10. Absorberlager nach Anspruch 9, dadurch gekennzeichnet, dass die elastischen Mittel (107) aus geladenen Polymeren hergestellt sind.
11. Absorberlager nach einem der Ansprüche 1 bis 6, dadurch gekennzeichnet, dass die elastischen Mittel (107) aus polykristalliner Keramik hergestellt sind.
12. Absorberlager nach einem der Ansprüche 1 bis 6, dadurch gekennzeichnet, dass die elastischen Mittel (107) aus einkristalliner Keramik hergestellt sind.
1. Shock-absorbing bearing for an arbor (3) of a wheel set of a timepiece, said arbor
comprising a pivot-shank (3a), said bearing including a support (101) provided with
a recess (102) intended to receive a pivot system (105) comprising a pivot module
(109) into which the pivot-shank is inserted and resilient means (107) arranged to
allow said pivot module to be mounted such that it is suspended and to exert on said
pivot module at least one axial force, the resilient means (107) comprising a diaphragm
spring and a base (200) comprising a bottom face and a top face, characterised in that the base (200) has a central opening (205) inside which the pivot module (109) is
fastened, this pivot module comprising a setting (500) supporting a perforated jewel
(501) and an endstone (503).
2. Shock-absorbing bearing according to claim 1, characterised in that it further comprises attachment means (111) for fastening said pivot assembly to
the support.
3. Shock-absorbing bearing according to one of the preceding claims, characterised in that said base (200) is disc-shaped comprising, on the periphery of the top face (201)
thereof, a rim (207) extending in a direction that tends to move away from said top
face and ending with an end (209).
4. Shock-absorbing bearing according to claim 3, characterised in that the attachment means (111) comprise female attachment means (111b) arranged on the
support and male attachment means (111a) arranged at the end of the rim (209) of the
base, said male and female attachment means being arranged such that they engage with
one another.
5. Shock-absorbing bearing according to claim 3, characterised in that the attachment means (111) are a weld bonding the rim of the disc to the support.
6. Shock-absorbing bearing according to one of the preceding claims, characterised in that the resilient means (107) comprise hollowings or openings locally making said part
more flexible so as to obtain predetermined return forces.
7. Shock-absorbing bearing according to one of the preceding claims, characterised in that the resilient means (107) are made of metal or metal alloy.
8. Shock-absorbing bearing according to claim 7, characterised in that the resilient means (107) are made of a metal alloy that is at least partially amorphous.
9. Shock-absorbing bearing according to one of claims 1 to 6, characterised in that the resilient means (107) are made of polymers.
10. Shock-absorbing bearing according to claim 9, characterised in that the resilient means (107) are made of filled polymers.
11. Shock-absorbing bearing according to one of claims 1 to 6, characterised in that the resilient means (107) are made of polycrystalline ceramic.
12. Shock-absorbing bearing according to one of claims 1 to 6, characterised in that the resilient means (107) are made of monocrystalline ceramic.