Domaine de l'invention
[0001] L'invention concerne un ressort spiralé d'horlogerie, notamment un ressort de barillet
ou un ressort-spiral, à structure bi-phasée.
[0002] L'invention concerne encore un procédé de fabrication d'un ressort spiralé d'horlogerie.
[0003] L'invention concerne le domaine de la fabrication des ressorts d'horlogerie, en particulier
des ressorts de stockage d'énergie, tels que ressorts de barillet ou ressorts-spiraux
moteur ou de sonnerie, ou des ressorts d'oscillateur, tels que spiraux.
Arrière-plan de l'invention
[0004] La fabrication de ressorts de stockage d'énergie pour l'horlogerie doit faire face
à des contraintes souvent à première vue incompatibles :
- nécessité d'obtention d'une limite élastique très élevée,
- nécessité d'obtention d'un module d'élasticité bas,
- facilité d'élaboration, notamment de tréfilage,
- excellente tenue en fatigue,
- tenue dans le temps,
- faibles sections,
- agencement des extrémités : crochet de bonde et bride glissante, avec des fragilités
locales et une difficulté d'élaboration.
[0005] La réalisation de ressorts-spiraux est quant à elle centrée sur le souci de la compensation
thermique, de façon à garantir des performances chronométriques régulières. Il faut
pour cela obtenir un coefficient thermoélastique proche de zéro.
[0006] Toute amélioration sur au moins l'un des points, et en particulier sur la tenue mécanique
de l'alliage utilisé, représente donc une avancée significative.
Résumé de l'invention
[0007] L'invention se propose de définir un nouveau type de ressort spiralé d'horlogerie,
basé sur la sélection d'un matériau particulier, et de mettre au point le procédé
de fabrication adéquat.
[0008] A cet effet, l'invention concerne un ressort spiralé d'horlogerie à structure bi-phasée,
selon la revendication 1.
[0009] L'invention concerne encore un procédé de fabrication d'un tel ressort spiralé d'horlogerie,
selon la revendication 10.
Description sommaire des dessins
[0010] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de
la description détaillée qui va suivre, en référence aux dessins annexés, où :
- la figure 1 représente, de façon schématisée et en vue en plan avant son premier armage,
un ressort de barillet qui est un ressort spiralé selon l'invention ;
- la figure 2 représente, de façon schématisée, un ressort-spiral qui est un ressort
spiralé selon l'invention ;
- la figure 3 représente la séquence des opérations principales du procédé selon l'invention.
Description détaillée des modes de réalisation préférés
[0011] L'invention concerne un ressort spiralé d'horlogerie à structure bi-phasée.
[0012] Selon l'invention, le matériau de ce ressort spiralé est un alliage de type binaire
à base titane, comportant du niobium.
[0013] Dans une variante avantageuse de réalisation, cet alliage comporte :
- niobium : balance à 100% ;
- une proportion en masse de titane strictement supérieure à 60.0% du total et inférieure
ou égale à 85.0% du total,
- des traces d'autres composants parmi O, H, C, Fe, Ta, N, Ni, Si, Cu, Al, chacun desdits
composants de traces étant compris entre 0 et 1600 ppm du total en masse, et la somme
de ces traces étant inférieure ou égale à 0.3% en masse.
[0014] Plus particulièrement, cet alliage comporte une proportion en masse de titane supérieure
ou égale à 65.0% du total et inférieure ou égale à 85.0% du total.
[0015] Plus particulièrement, cet alliage comporte une proportion en masse de titane supérieure
ou égale à 70.0% du total et inférieure ou égale à 85.0% du total.
[0016] Plus particulièrement encore, dans une alternative, cet alliage comporte une proportion
en masse de titane supérieure ou égale à 70.0% du total et inférieure ou égale à 75.0%
du total.
[0017] Plus particulièrement encore, dans une autre alternative, cet alliage comporte une
proportion en masse de titane strictement supérieure à 76.0% du total et inférieure
ou égale à 85.0% du total.
[0018] Plus particulièrement, cet alliage comporte une proportion en masse de titane inférieure
ou égale à 80.0% du total.
[0019] Plus particulièrement encore, cet alliage comporte une proportion en masse de titane
strictement supérieure à 76.0% du total et inférieure ou égale à 78.0% du total.
[0020] De façon avantageuse, ce ressort spiralé a une microstructure bi-phasée comportant
du niobium bêta cubique centré et du titane alpha hexagonal compact. Plus particulièrement,
ce ressort spiralé a une microstructure biphasée comprenant une solution solide de
niobium avec du titane en phase β (structure cubique centrée) et une solution solide
de niobium avec du titane en phase α (structure hexagonale compacte), la teneur en
titane en phase α étant supérieure à 10% en volume.
[0021] Pour obtenir une telle structure, et convenant à l'élaboration d'un ressort, il est
nécessaire de précipiter une partie de la phase alpha par traitement thermique.
[0022] Plus le taux de titane est élevé, plus la proportion maximale de phase alpha qui
peut être précipitée par traitement thermique est élevée, ce qui incite à rechercher
une forte proportion de titane.
[0023] Plus particulièrement, le total des proportions en masse du titane et du niobium
est compris entre 99.7% et 100% du total.
[0024] Plus particulièrement, la proportion en masse d'oxygène est inférieure ou égale à
0.10% du total, voire encore inférieure ou égale à 0.085% du total.
[0025] Plus particulièrement, la proportion en masse de tantale est inférieure ou égale
à 0.10% du total.
[0026] Plus particulièrement, la proportion en masse de carbone est inférieure ou égale
à 0.04% du total, notamment inférieure ou égale à 0.020% du total, voire encore inférieure
ou égale à 0.0175% du total.
[0027] Plus particulièrement, la proportion en masse de fer est inférieure ou égale à 0.03%
du total, notamment inférieure ou égale à 0.025% du total, voire encore inférieure
ou égale à 0.020% du total.
[0028] Plus particulièrement, la proportion en masse d'azote est inférieure ou égale à 0.02%
du total, notamment inférieure ou égale à 0.015% du total, voire encore inférieure
ou égale à 0.0075% du total.
[0029] Plus particulièrement, la proportion en masse d'hydrogène est inférieure ou égale
à 0.01% du total, notamment inférieure ou égale à 0.0035% du total, voire encore inférieure
ou égale à 0.0005% du total.
[0030] Plus particulièrement, la proportion en masse de nickel est inférieure ou égale à
0.01% du total.
[0031] Plus particulièrement, la proportion en masse de silicium est inférieure ou égale
à 0.01% du total.
[0032] Plus particulièrement, la proportion en masse de nickel est inférieure ou égale à
0.01% du total, notamment inférieure ou égale à 0.16% du total.
[0033] Plus particulièrement, la proportion en masse de matériau ductile ou cuivre est inférieure
ou égale à 0.01% du total, notamment inférieure ou égale à 0.005% du total.
[0034] Plus particulièrement, la proportion en masse d'aluminium est inférieure ou égale
à 0.01% du total.
[0035] Ce ressort spiralé a une limite élastique supérieure ou égale à 1000 MPa. Plus particulièrement,
le ressort spiralé a une limite élastique supérieure ou égale à 1500 MPa.
[0036] Plus particulièrement encore, le ressort spiralé a une limite élastique supérieure
ou égale à 2000 MPa.
[0037] De façon avantageuse, ce ressort spiralé a un module d'élasticité supérieur à 60
GPa et inférieur ou égal à 80 GPa.
[0038] L'alliage ainsi déterminé permet, selon le traitement appliqué en cours d'élaboration,
la confection de ressorts spiralés qui sont des ressorts-spiraux avec une limite élastique
supérieure ou égale à 1000 MPa, ou des ressorts de barillet, notamment lorsque la
limite élastique supérieure ou égale à 1500 MPa.
[0039] L'application à un ressort-spiral nécessite des propriétés aptes à garantir le maintien
des performances chronométriques malgré la variation des températures d'utilisation
d'une montre incorporant un tel ressort-spiral. Le coefficient thermoélastique, dit
aussi CTE de l'alliage, a alors une grande importance. L'alliage en phase bêta écroui
présente un CTE fortement positif, et la précipitation de la phase alpha qui possède
un CTE fortement négatif, permet de ramener l'alliage biphasé à un CTE proche de zéro,
ce qui est particulièrement favorable. Pour former un oscillateur chronométrique avec
un balancier en CuBe ou en maillechort, un CTE de +/- 10 ppm/°C doit être atteint.
La formule qui lie le CTE de l'alliage et les coefficients de dilatation du spiral
est du balancier est la suivante :
Les variables M et T sont respectivement la marche et la température. E est le module
de Young du ressort-spiral, et, dans cette formule, E, β et α s'expriment en °C
-1.
CT est le coefficient thermique de l'oscillateur, (1/E. dE/dT) est le CTE de l'alliage
spiral, β est le coefficient de dilatation du balancier et α celui du spiral.
[0040] L'invention concerne encore un procédé de fabrication d'un ressort spiralé d'horlogerie,
caractérisé en ce qu'on met en oeuvre successivement les étapes suivantes :
- (10) élaboration d'une ébauche dans un alliage comportant du niobium et du titane,
qui est un alliage de type binaire à base titane et comportant du niobium, et qui
comporte :
- niobium : balance à 100% ;
- une proportion en masse de titane strictement supérieure ou égale à 60.0% du total
et inférieure ou égale à 85.0% du total,
- des traces d'autres composants parmi O, H, C, Fe, Ta, N, Ni, Si, Cu, Al, chacun desdits
composants de traces étant compris entre 0 et 1600 ppm du total en masse, et la somme
desdites traces étant inférieure ou égale à 0.3% en masse;
- (20) application audit alliage de séquences couplées de déformation-traitement thermique
de précipitation, comportant l'application de déformations alternées à des traitements
thermiques, jusqu'à l'obtention d'une microstructure biphasée comprenant une solution
solide de niobium avec du titane en phase β et une solution solide de niobium avec
du titane en phase a, la teneur en titane en phase α étant supérieure à 10% en volume,
avec une limite élastique supérieure ou égale à 1000 MPa, et un module d'élasticité
supérieur à 60 GPa et inférieur ou égal à 80 GPa ;
- (30) tréfilage jusqu'à l'obtention d'un fil de section ronde, et laminage à profil
rectangulaire compatible avec la section d'entrée d'une calandre ou d'une broche d'estrapadage
ou avec une mise en bague dans le cas d'un ressort de barillet;
- (40) calandrage en clé de sol des spires pour former un ressort de barillet avant
son premier armage, ou estrapadage pour former un ressort-spiral, ou mise en bague
et traitement thermique pour un ressort de barillet.
[0041] De façon particulière, on effectue l'application à cet alliage de séquences couplées
20 de déformation-traitement thermique de précipitation, comportant l'application
de déformations (21) alternées à des traitements thermiques (22), jusqu'à l'obtention
d'une microstructure biphasée comprenant une solution solide de niobium avec du titane
en phase β et une solution solide de niobium avec du titane en phase a, la teneur
en titane en phase α étant supérieure à 10% en volume, avec une limite élastique supérieure
ou égale à 2000 MPa. Plus particulièrement, le cycle de traitement comporte alors
préalablement une trempe bêta (15) à un diamètre donné, de façon à ce que toute la
structure de l'alliage soit bêta, puis une succession de ces séquences couplées de
déformation-traitement thermique de précipitation.
[0042] Dans ces séquences couplées de déformation-traitement thermique de précipitation,
chaque déformation est effectuée avec un taux de déformation donné compris entre 1
et 5, ce taux de déformation répondant à la formule classique 2ln(d0/d), où d0 est
le diamètre de la dernière trempe bêta, et où d est le diamètre du fil écroui. Le
cumul global des déformations sur l'ensemble de cette succession de phases amène un
taux total de déformation compris entre 1 et 14. Chaque séquence couplée de déformation-traitement
thermique de précipitation comporte, à chaque fois, un traitement thermique de précipitation
de la phase alpha Ti (300-700 °C, 1h-30h).
[0043] Cette variante de procédé comportant une trempe bêta est particulièrement adaptée
à la fabrication de ressorts de barillet. Plus particulièrement, cette trempe bêta
est un traitement de mise en solution, avec une durée comprise entre 5 minutes et
2 heures à une température comprise entre 700°C et 1000°C, sous vide, suivie d'un
refroidissement sous gaz.
[0044] Plus particulièrement encore, cette trempe bêta est un traitement de mise en solution,
avec 1 heure à 800°C sous vide, suivie d'un refroidissement sous gaz.
[0045] Pour revenir aux séquences couplées de déformation-traitement thermique de précipitation,
plus particulièrement chaque séquence couplée de déformation-traitement thermique
de précipitation comporte un traitement de précipitation d'une durée un traitement
de précipitation d'une durée comprise entre 1 heure et 80 heures à une température
comprise entre 350°C et 700°C. Plus particulièrement, la durée est comprise entre
1 heure et 10 heures à une température comprise entre 380°C et 650°C. Plus particulièrement
encore, la durée est de 1 heure à 12 heures, à une température de 380°C. De préférence,
on applique des traitements thermiques longs, par exemple des traitements thermiques
réalisés pendant une durée comprise entre 15 heures et 75 heures à une température
comprise entre 350°C et 500°C. Par exemple on applique des traitements thermiques
de 75h à 400h à 350°C, de 25h à 400°C ou de 18h à 480°C.
[0046] Plus particulièrement, le procédé comporte entre une et cinq, de préférence de trois
à cinq, séquences couplées de déformation-traitement thermique de précipitation.
[0047] Plus particulièrement, la première séquence couplée de déformation-traitement thermique
de précipitation comporte une première déformation avec au moins 30 % de réduction
de section.
[0048] Plus particulièrement, chaque séquence couplée de déformation-traitement thermique
de précipitation, autre que la première, comporte une déformation entre deux traitements
thermiques de précipitation avec au moins 25 % de réduction de section.
[0049] Plus particulièrement, après cette élaboration de ladite ébauche en alliage, et avant
le tréfilage, dans une étape supplémentaire 25, on ajoute à l'ébauche une couche superficielle
de matériau ductile pris parmi le cuivre, le nickel, le cupro-nickel, le cupro-manganèse,
l'or, l'argent, le nickel-phosphore Ni-P et le nickel-bore Ni-B, ou similaire, pour
faciliter la mise en forme de fil par étirage et tréfilage et laminage. Et, après
le tréfilage, ou après le laminage, ou après une opération ultérieure de calandrage
ou estrapadage, ou encore de mise en bague et traitement thermique dans le cas d'un
ressort de barillet, on débarrasse le fil de sa couche du matériau ductile, notamment
par attaque chimique, dans une étape 50.
[0050] Pour le ressort de barillet, il est en effet possible d'effectuer la fabrication
par mise en bague et traitement thermique, où la mise en bague remplace le calandrage.
Le ressort de barillet est encore généralement traité thermiquement après mise en
bague ou après calandrage.
[0051] Un ressort spiral est, quant à lui, généralement, encore traité thermiquement après
estrapadage.
[0052] Plus particulièrement, on effectue la dernière phase de déformation sous la forme
d'un laminage à plat, et on pratique le dernier traitement thermique sur le ressort
calandré ou mis en bague ou estrapadé. Plus particulièrement, après le tréfilage,
on lamine le fil à plat, avant la fabrication du ressort proprement dit par calandrage
ou estrapadage ou mise en bague.
[0053] Dans une variante, on dépose la couche superficielle de matériau ductile de façon
à constituer un ressort spiral dont le pas n'est pas un multiple de l'épaisseur de
la lame. Dans une autre variante, on dépose la couche superficielle de matériau ductile
de façon à constituer un ressort dont le pas est variable.
[0054] Dans une application horlogère particulière, du matériau ductile ou cuivre est ainsi
ajouté à un moment donné pour faciliter la mise en forme du fil par étirage et tréfilage,
de telle manière à ce qu'il en reste une épaisseur de 10 à 500 micromètres sur le
fil au diamètre final de 0.3 à 1 millimètres. Le fil est débarrassé de sa couche de
matériau ductile ou cuivre notamment par attaque chimique, puis est laminé à plat
avant la fabrication du ressort proprement dit.
[0055] L'apport de matériau ductile ou cuivre peut être galvanique, ou bien mécanique, c'est
alors une chemise ou un tube de matériau ductile ou cuivre qui est ajusté sur une
barre d'alliage niobium-titane à un gros diamètre, puis qui est amincie au cours des
étapes de déformation du barreau composite.
[0056] L'enlèvement de la couche est notamment réalisable par attaque chimique, avec une
solution à base de cyanures ou à base d'acides, par exemple d'acide nitrique.
[0057] L'invention permet, ainsi, notamment la réalisation d'un ressort spiralé de barillet
en alliage de type niobium-titane, typiquement à plus de 60 % en masse de titane.
[0058] Par une combinaison adéquate d'étapes de déformation et de traitement thermique,
il est possible d'obtenir une microstructure bi-phasée lamellaire très fine, en particulier
nanométrique, comprenant une solution solide de niobium avec du titane en phase β
et une solution solide de niobium avec du titane en phase a, la teneur en titane en
phase α étant supérieure à 10% en volume. Cet alliage combine une limite élastique
très élevée, supérieure au moins à 1000 MPa, ou supérieure à 1500 MPa, voire à 2000
MPa sur du fil, et un module d'élasticité très bas, de l'ordre de 60 Gpa à 80 GPa.
Cette combinaison de propriétés convient bien pour un ressort de barillet ou ressort-spiral.
Cet alliage de type niobium-titane se laisse facilement recouvrir de matériau ductile
ou cuivre, ce qui facilite grandement sa déformation par tréfilage.
[0059] Un tel alliage est connu et utilisé pour la fabrication de supraconducteurs, tels
qu'appareils d'imagerie par résonance magnétique, ou accélérateurs de particules),
mais n'est pas utilisé en horlogerie. Sa microstructure fine et bi-phasée est recherchée
dans le cas des supraconducteurs pour des raisons physiques et a comme effet collatéral
bienvenu une amélioration des propriétés mécaniques de l'alliage.
[0060] Un tel alliage convient particulièrement bien pour la réalisation d'un ressort de
barillet, et aussi pour la réalisation de ressorts-spiraux.
[0061] Un alliage de type binaire comportant du niobium et du titane, du type sélectionné
ci-dessus pour la mise en oeuvre de l'invention, est également susceptible d'être
utilisé comme fil spiral, il présente un effet similaire à celui de l' « Elinvar »,
avec un coefficient thermo-élastique pratiquement nul dans la plage de températures
d'utilisation usuelle de montres, et apte à la fabrication de spiraux auto-compensateurs,
en particulier pour des alliages niobium-titane avec une proportion en masse de titane
supérieure à 60% et allant jusqu'à 85%.
1. Ressort spiralé d'horlogerie à structure bi-phasée,
caractérisé en ce que le matériau dudit ressort spiralé est un alliage de type binaire à base titane, comportant
du niobium, et qui comporte :
- niobium : balance à 100% ;
- une proportion en masse de titane strictement supérieure à 60.0% du total et inférieure
ou égale à 85.0% du total,
- des traces d'autres composants parmi O, H, C, Fe, Ta, N, Ni, Si, Cu, Al, chacun
desdits composants de traces étant compris entre 0 et 1600 ppm du total en masse,
et la somme desdites traces étant inférieure ou égale à 0.3% en masse.
2. Ressort spiralé selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit alliage comporte une proportion en masse de titane supérieure ou égale à 65.0%
du total et inférieure ou égale à 85.0% du total.
3. Ressort spiralé selon la revendication 2, caractérisé en ce que ledit alliage comporte une proportion en masse de titane supérieure ou égale à 70.0%
du total et inférieure ou égale à 85.0% du total.
4. Ressort spiralé selon la revendication 3, caractérisé en ce que ledit alliage comporte une proportion en masse de titane strictement supérieure à
76.0% du total et inférieure ou égale à 85.0% du total.
5. Ressort spiralé selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que ledit alliage comporte une proportion en masse de titane inférieure ou égale à 80.0%
du total.
6. Ressort spiralé selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que le total des proportions en masse du titane et du niobium est compris entre 99.7%
et 100% du total.
7. Ressort spiralé selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que ledit ressort spiralé a une microstructure biphasée comprenant une solution solide
de niobium avec du titane en phase β et une solution solide de niobium avec du titane
en phase a, la teneur en titane en phase α étant supérieure à 10% en volume.
8. Ressort spiralé selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que ledit ressort spiralé est un ressort de barillet.
9. Ressort spiralé selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que ledit ressort spiralé est un ressort spiral.
10. Procédé de fabrication d'un ressort spiralé d'horlogerie,
caractérisé en ce qu'on met en oeuvre successivement les étapes suivantes :
- élaboration d'une ébauche dans un alliage de type binaire comportant du niobium
et du titane, et qui comporte :
- niobium : balance à 100% ;
- une proportion en masse de titane strictement supérieure à 60.0% du total et inférieure
ou égale à 85.0% du total,
- des traces d'autres composants parmi O, H, C, Fe, Ta, N, Ni, Si, Cu, Al, chacun
desdits composants de traces étant compris entre 0 et 1600 ppm du total en masse,
et la somme desdites traces étant inférieure ou égale à 0.3% en masse;
- exécution d'un cycle de traitement comportant préalablement une trempe bêta à un
diamètre donné, de façon à ce que toute la structure de l'alliage soit bêta, puis
application audit alliage d'une succession de séquences couplées de déformation-traitement
thermique de précipitation, comportant l'application de déformations alternées à des
traitements thermiques, jusqu'à l'obtention d'une microstructure biphasée comprenant
une solution solide de niobium avec du titane en phase β et une solution solide de
niobium avec du titane en phase a, la teneur en titane en phase α étant supérieure
à 10% en volume, avec une limite élastique supérieure ou égale à 1000 MPa, et un module
d'élasticité supérieur à 60 GPa et inférieur ou égal à 80 GPa ;
- tréfilage jusqu'à l'obtention d'un fil de section ronde, et laminage à profil rectangulaire
compatible avec la section d'entrée d'une calandre ou d'une broche d'estrapadage ou
avec une mise en bague;
- calandrage en clé de sol des spires pour former un ressort de barillet avant son
premier armage, ou estrapadage pour former un ressort-spiral, ou mise en bague et
traitement thermique pour un ressort de barillet.
11. Procédé de fabrication d'un ressort spiralé selon la revendication 10, caractérisé en ce qu'on effectue la dernière phase de déformation sous la forme d'un laminage à plat, et
en ce qu'on pratique le dernier traitement thermique sur le ressort calandré ou mis en bague
ou estrapadé.
12. Procédé de fabrication d'un ressort spiralé selon la revendication 10 ou 11, caractérisé en ce qu'on effectue l'application audit alliage de séquences couplées de déformation-traitement
thermique de précipitation, comportant l'application de déformations alternées à des
traitements thermiques, jusqu'à l'obtention d'une microstructure biphasée comprenant
une solution solide de niobium avec du titane en phase β et une solution solide de
niobium avec du titane en phase a, la teneur en titane en phase α étant supérieure
à 10% en volume, avec une limite élastique supérieure ou égale à 2000 MPa, le cycle
de traitement comportant préalablement une trempe bêta à un diamètre donné, de façon
à ce que toute la structure de l'alliage soit bêta, puis une succession desdites séquences
couplées de déformation-traitement thermique de précipitation, où chaque déformation
est effectuée avec un taux de déformation donné compris entre 1 et 5, le cumul global
des déformations sur l'ensemble de ladite succession de phases amenant un taux total
de déformation compris entre 1 et 14, et qui comporte à chaque fois un traitement
thermique de précipitation de la phase alpha Ti.
13. Procédé de fabrication d'un ressort spiralé selon la revendication 12, caractérisé en ce que ladite trempe bêta est un traitement de mise en solution, avec une durée comprise
entre 5 minutes et 2 heures à une température comprise entre 700°C et 1000°C, sous
vide, suivie d'un refroidissement sous gaz.
14. Procédé de fabrication d'un ressort spiralé selon la revendication 13, caractérisé en ce que ladite trempe bêta est un traitement de mise en solution, avec 1 heure à 800°C sous
vide, suivie d'un refroidissement sous gaz.
15. Procédé de fabrication d'un ressort spiralé selon l'une des revendications 10 à 14,
caractérisé en ce que chaque séquence couplée de déformation-traitement thermique de précipitation comporte
un traitement de précipitation d'une durée comprise entre 1 heure et 80 heures à une
température comprise entre 350°C et 700°C.
16. Procédé de fabrication d'un ressort spiralé selon la revendication 15, caractérisé en ce que chaque séquence couplée de déformation-traitement thermique de précipitation comporte
un traitement de précipitation d'une durée comprise entre 1 heure et 10 heures à une
température comprise entre 380°C et 650°C.
17. Procédé de fabrication d'un ressort spiralé selon la revendication 16, caractérisé en ce que chaque séquence couplée de déformation-traitement thermique de précipitation comporte
un traitement de précipitation d'une durée de 1 heure à 12 heures à 450 °C.
18. Procédé de fabrication d'un ressort spiralé selon l'une des revendications 10 à 17,
caractérisé en ce que ledit procédé comporte entre une et cinq dites séquences couplées de déformation-traitement
thermique de précipitation.
19. Procédé de fabrication d'un ressort spiralé selon l'une des revendications 10 à 18,
caractérisé en ce que la première dite séquence couplée de déformation-traitement thermique de précipitation
comporte une première déformation avec au moins 30 % de réduction de section.
20. Procédé de fabrication d'un ressort spiralé selon la revendication 19, caractérisé en ce que chaque dite séquence couplée de déformation-traitement thermique de précipitation,
autre que la première, comporte une déformation entre deux traitements thermiques
de précipitation avec au moins 25 % de réduction de section.
21. Procédé de fabrication d'un ressort spiral selon l'une des revendications 10 à 20,
caractérisé en ce que, après ladite élaboration de ladite ébauche en alliage, et avant ledit tréfilage,
on ajoute à ladite ébauche une couche superficielle de matériau ductile pris parmi
le cuivre, le nickel, le cupro-nickel, le cupro-manganèse, l'or, l'argent, le nickel-phosphore
Ni-P et le nickel-bore Ni-B, pour faciliter la mise en forme de fil par étirage et
tréfilage et laminage, et en ce que, après ledit tréfilage, ou après ledit laminage, ou après une opération ultérieure
de calandrage ou estrapadage ou de mise en bague, on débarrasse ledit fil de sa couche
dudit matériau ductile par attaque chimique.
22. Procédé de fabrication d'un ressort spiralé selon la revendication 21, caractérisé en ce que, après ledit tréfilage, on lamine ledit fil à plat, avant la fabrication du ressort
proprement dit par calandrage ou estrapadage ou mise en bague.
23. Procédé de fabrication d'un ressort spiralé selon la revendication 21 ou 22, caractérisé en ce qu'on dépose ladite couche superficielle de matériau ductile de façon à constituer un
ressort dont le pas est constant et n'est pas un multiple de l'épaisseur de lame.