[0001] La présente invention concerne une munition antichar comportant un projectile empenné
du type flèche et un sabot de lancement.
[0002] Pour tirer dans de bonnes conditions ce type de munitions, le projectile doit être
maintenu immobile dans le tube de l'arme jusqu'à ce qu'un seuil déterminé de la pression
des gaz de propulsion soit atteint, ce seuil correspondant à la pression dite de forcement.
Lorsque cette pression est atteinte, le mouvement du projectile s'amorce. Cette pression
de forcement est un des paramètres important en balistique intérieure conditionnant
d'une part la régularité du couple pression des gaz de combustion-vitesse initiale
du projectile et d'autre part la constance de la pression de bouche du tube. La régularité
de cette pression de forcement est nécessaire pour obtenir une dispersion minimum
sur la précision du tir.
[0003] Le forcement pour des projectiles à énergie cinétique du type flèche tirable à l'aide
d'un tube lisse est actuellement réalisé de deux manières suivant la nature de la
douille sur laquelle est monté le projectile. Dans le cas d'une douille métallique
le forcement est obtenu par sertissage de la douille sur le sabot du projectile. Cette
technique est illustrée par les brevets US 3107 015 et FR 2 331 771 qui montrent le
sertissage de la douille sur une gorge du sabot du projectile.
[0004] En ce qui concerne les projectiles montés sur une douille combustible, le forcement
est réalisé par le frottement des ceintures d'étanchéité et de guidage du sabot dans
le tube. Ainsi la pression de forcement est atteinte lorsque les forces engendrées
par la pression des gaz vainquent les forces de frottement.
[0005] Quelle que soit la technique utilisée, il s'avère difficile de maîtriser avec précision
les éléments permettant d'obtenir une. pression de forcement sensiblement constante
pour un lot de munitions. En effet, le sertissage de la douille sur le projectile
ne peut être réalisé de façon très reproductible compte tenu qu'il s'agit de réaliser
une déformation permanente de la douille, fonction de l'outillage et de la nuance
du métal constituant la douille. Dans le cas des douilles combustibles, la constance
de la pression de forcement dépend d'une part de la nature du système'd'étanchéité
et, principalement dés états de surface et des tolérances dimensionnelles relatives
au couple ceintures-tube et d'autre part, du degré d'usure du tube de l'arme. Alors
que les dimensions sont facilement contrôlables, il n'en est pas de même en ce qui
concerne la maîtrise des états de surface qui, pour être de qualité constante nécessitent
une attention particulière tout au long de leur fabrication.
[0006] La présente invention a pour but d'apporter une solution efficace aux problèmes de
forcement, en supprimant les inconvénients des techniques connues, de manière à réduire
les dispersions sur la pression de forcement, et par conséquent en améliorant considérablement
la précision balistique du tir en assurant la régularité du couple pression des gaz
de combustion - vitesse initiale du projectile et la constance de la pression à la
bouche du tube de l'arme.
[0007] Un autre avantage réside dans le fait que ce type de solution permet un montage aisé
du projectile dans la douille tout en favorisant son maintien.
[0008] Le montage selon l'invention permet, de façon avantageuse, de réduire les dispersions
sur la pression de forcement, même lorsque le tir est effectué dans un tube usagé.
[0009] Le dispositif selon l'invention permet également de fournir des moyens assurant le
guidage précis du projectile pendant la phase canon, assurant sa stabilité et contribuant
à l'amélioration de précision du tir.
[0010] L'invention a donc pour objet une munition antichar comportant :
x un projectile empenné du type flèche
x un sabot de lancement comportant une partie tubulaire enserrant la ' flèche et utilisé
en phase canon pour le guidage du projectile et sa propulsion
x et un étui contenant le chargement propulsif et sur lequel est fixé le sabot de
lancement, cette munition venant se mettre à poste en appui contre un cône de forcement.
[0011] Cette arme est caractérisée en ce que le sabot comporte, en combinaison avec la partie
tubulaire, une partie avant de même calibre que le tube de l'arme et permettant le
guidage et l'étanchéité entre la chambre de combustion et l'avant du tube, et une
partie arrière s'appuyant sur le cône de forcement et comportant des évidemments permettant
le passage des gaz de propulsion vers la partie avant du sabot.
[0012] Selon une variante, la partie arrière est constituée d'une plaque ajourée liée à
la partie tubulaire du sabot et dont le bord libre vient prendre appui en tout ou
partie de son pourtour sur le cône de forcement.
[0013] Dans un autre mode de réalisation la partie arrière est constituée par au moins deux
ailettes solidaires de la partie tubulaire du sabot et dont les extrémités libres
prennent appui sur le cône de forcemenr. La partie arrière peut également comporter
trois ailettes.
[0014] La munition selon l'invention est également caractérisée par le fait que l'extrémité
libre de la partie arrière du sabot comporte des pions en matériau déformable venant
prendre appui sur le cône de forcement.
[0015] Lorsque la munition comporte une douille non combustible, celle-ci comprend le cône
de forcement, la partie arrière du sabot étant en appui sur ledit cône.
[0016] Dans un type de réalisation préférentielle et, dans le cas oùlamunition comporte
une douille combustible, les pions disposés à l'extrémité libre de la partie arrière
du sabot viennent en appui sur le cône de forcement du tube au travers de l'étui.
[0017] D'autres caractéristiques et avantages que procure l'invention .appâraCtront au cours
de la description détaillée qui va suivre, faite en regard des dessins annexés qui
représentent, à titre illustratif mais non limitatif, diverses variantes d'exécution.
[0018] Sur ces dessins :
- la figure 1 a représente une coupe longitudinale partielle d'un premier mode de
réalisation du projectile selon l'invention
- la figure 1 b représente un détail de la partie arrière du projectile de la figure
1 a à une échelle supérieure
- la figure 1 c représente une coupe transvérsale selon I.I. de la figure 1 a
- la figure 2 a représente une coupe partielle longitudinale de la partie arrière
d'un deuxième mode de réalisation
- la figure 2 b représente une coupe transversale selon II.II. de la figure 2 a
- la figure 2 c représente une coupe selon III.III. de la figure 2 b
- la figure 3 a représente une coupe partielle longitudinale d'un troisième mode de
réalisation d'un projectile selon l'invention
- la figure 3 b représente une coupe transversale selon IV.IV. de la figure 3 a.
la figure 3 c représente une coupe partielle d'une autre variante, utilisable lorsque
la douille est en matériau non combustible.
[0019] La figure 1 a représente un projectile à énergie cinétique empenné 1, entraîné pendant
la phase canon par un sabot 2 constitué de trois coquilles 2 a, 2 b et 2 c. A la sortie
du tube, les trois coquilles sont éliminées sous l'effet des forces aérodynamiques
libérant ainsi le projectile. L'entraînement du projectile par le sabot est réalisé
par des moyens connus tels que des filetages 3 ou des gorges et tenons disposés à
l'interface du projectile et des coquilles. Le projectile est maintenu dans une douille
4 qui contient la charge propulsive et qui, dans ce premier mode de réalisation, est
un matériau combustible. Sur cette figure, la munition est représentée à poste dans
le tube 5 de l'arme qui comprend le logement 6 de la douille, le cône de forcement
7 et le tube de lancement proprement dit 8. Dans ce cas, la munition à tirer étant
stabilisée par empennage, le tube est non rayé ou faiblement rayé.
[0020] Le sabot 2 comprend une plaque de poussée 21 de diamètre extérieur au calibre et,
une partie tubulaire 22 enserrant la flèche et sur laquelle sont fixées trois ailettes
10. La plaque de poussée 21 comprend une gorge circulaire 9 dans laquelle est placé
un joint approprié qui évite les fuites de gaz de propulsion pendant la phase de balistique
intérieure. Les extrémités inférieures des ailettes 10 sont rattachées à la partie
tubulaire 22 alors que les extrémités libres sont munies de pions II venant en appui
sur le cône de forcement 7 et traversant la douille 4 (figure 1 b). Ces pions sont
constitués par un matériau déformable tel que par exemple des polyamides chargées
ou non, du cuivre ou des alliages. Dans ce premier exemple de réalisation, chaque
coquille 2 a, 2 b ou 2 c est munie d'une ailette, les surfaces de contacts entre les
coquilles étant décalées par rapport aux ailettes de

(figure 1 c).
[0021] Les figures 2 a 2 b et 2 c représentent une deuxième variante de l'invention. Dans
cet exemple, les axes de symétrie 10 a, 10 b et 10 c des ailettes 10 sont situés dans
les plans de contact des coquilles 2 a, 2 b et 2 c . L'assemblage de ces divers éléments
se fait à l'aide d'agraphes 12 destinées à se rompre lors de la phase de balistique
intermédiaire, facilitant ainsi l'élimination du sabot.
[0022] De façon identique à l'exemple de réalisation précédent, les pions 11 traversent
la douille combustible 4.
[0023] L'assemblage du projectile et de la douille est effectué par l'ouverture avant de
cette dernière. Les pions 11 sont fixés au travers des trous 14 lorsque le projectile
est en position dans la douille. Cette solution offre l'avantage de maintenir très
fermement le projectile dans la douille, vue la longueur impor-. tante comprise entre
les pions et la partie avant de la douille sur la plaque de poussée 21. Le projectile
étant monté, les interstices entre la douille et les pions sont colmattés assurant
ainsi un conditionnement étanche de la charge propulsive.
[0024] Les figures 3 a et 3 b représentent une autre variante de l'invention dans le casoù
la douille utilisée est métallique.
[0025] Le cône de forcement 7 qui, dans les exemples précédents était réalisé directement
dans le tube de l'arme, est maintenant compris dans la douille dont le diamètre intérieur
de l'extrémité avant est au calibre, ce qui assure la continuité du guidage du projectile
pendant la phase canon sur la partie 13 du tube.
[0026] Dans cet exemple, la munition peut être assemblée de deux manières. Une première
consiste à introduire le projectile complet par la partie arrière de la douille, cette
dernière étant réalisée en deux éléments. Dans le cas d'une douille monobloc, le projectile
peut être monté par la partie avant de la douille à condition d'être démuni des pions
11, qui sont ensuite fixés sur les ailettes lorsque le projectile est positionné en
longueur. Le passage des pions se fait au travers des trous 14 pratiques dans la douille
qui sont obturés après rotation du projectile d'un angle égal à environ

autour de son axe 15 selon la flèche 16 (figure 3 b). Le projectile est ensuite solidarisé
sur la douille au niveau de la plaque de poussée, par sertissage ou collage réalisé
de manière à ce que lors du départ du coup, les forces dues au sertissage ou au collage
soient très inférieures à celles qui permettent la déformation dés pions de forcement.
Cette condition permet d'obtenir des pressions de forcement constantes et quasiment
indépendantes du mode de fixation du projectile sur la douille.
[0027] La figure 3 c représente une autre variante, utilisable uniquement dans le cas où
la douille est métallique. Le diamètre intérieur de l'extrémité avant de cette dernière
est au calibre, de façon à assurer la continuité du guidage du projectile sur la partie
13 du tube. Dans ce cas particulier, le forcement est réalisé par le cisaillement
de la section 17 des pions 11, qui sont implantés aux extrémités arrières des ailettes
et dont une partie est comprise dans la paroi de la douille 4. Le diamètre 18 de la
section de cisaillement 17 est calculé de manière à atteindre la pression de forcement
désirée. Après cisaillement, le guidage de la partie arrière du sabot est assuré par
les extrémités arrières des ailettes. Le montage de la munition dans la douille est
réalisé de façon identique au montage pratiqué dans le cas où les douilles sont combustibles
(figure 1 a à 2 c) et offre les mêmes avantages.
[0028] Le fonctionnement est le suivant : lorsque la charge propulsive est initiée, des
gaz sont générés et provoquent la montée en pression dans la chambre de propulsion.
Le projectile est maintenu immobile grâce à l'appui des pions sur le cône de forcement
disposé soit dans le tube (figures 1 et 2) soit dans la douille métallique (figure
3). Lorsque la pression de forcement est atteinte, les pions se déforment sous l'action
de la poussée et franchissent le cône de forcement libérant le projectile quiest propulsé
dans le tube. Le guidage se fait par l'intermédiaire de la surface latérale de la
plaque de poussée et par les pions de forcement.
[0029] Ces diverses variantes offrent de nombreux avantages. En effet, ces configurations
de projectiles permettent d'une part de déplacer favorablement, par l'intermédiaire
des ailettes, les forces provoquées par le mouvement du tube bouche à feu. Ainsi,
les perturbations sur le projectile sont diminuées et les dispersions au tir réduites.
D'autre part, le fait de réaliser le forcement à l'aide d'ailettes et de pions disposés
à l'arrière du sabot de lancement permet, par rapport aux projectiles connus, de déplacer
la plaque de poussée vers l'avant. Ceci est particulièrement intéressant car le volume
de chargement propulsif est augmenté ce qui améliore façon notable les performances
de ce type de projectile.
1 - Munition notamment antichar comportant :
un projectile empenné du type flèche, ;
-un sabot de lancement comportant une partie tubulaire enserrant la flèche et utilisé
en phase canon pour le guidage du projectile et sa propulsion,
- et une douille contenant le chargement propulsif, et sur lequel est fixé le sabot
de lancement.
.
caractérisée en ce que le sabot comporte en combinaison avec la partie tubulaire,
une partie avant de même calibre que le tube de l'arme et permettant le guidage et
l'étanchéité entre la chambre de combustion et l'avant du tube de l'arme, et une partie
arrière assurant le forcement du projectile dans le tube et comportant des évidemments
permettant le passage des gaz de propulsion vers la partie avant du sabot.
2 - Munition, selon la revendication 1, venant se mettre à poste en appui contre un
cône de forcement du tube de l'arme caractérisée en ce que la partie arrière du sabot
s'appuie sur le cône de forcement de l'arme.
3 - Munition selon la revendication 2, caractérisée en ce que la partie arrière est
constituée d'une plaque ajourée liée à la partie tubulaire du sabot et dont le bord
libre vient prendre appui en tout ou en partie de son pourtour sur le cône de forcement.
4 - Munition selon la revendication 2, caractérisée en ce que la partie arrière est
constituée par au moins deux ailettes solidaires de la partie tubulaire du sabot et
dont les extrémités libres prennent appuis sur le cône de forcement.
5 - Munition selon la revendication 4, caractérisée en ce qu'elle comporte trois ailettes
à sa partie arrière.
6 - Munition selon l'une quelconque des revendications 3 à 5 caractérisée en ce que
l'extrémité libre de la partie arrière du sabot comporte des pions en matériau déformable
venant prendre appui sur le cône de forcement.
7 - Munition selon l'une quelconque des revendications 1 à 6 comportant une douille
non combustible caractérisée en ce que la douille comprend le cône de forcement, la
partie arrière du sabot étant en appui sur ledit cône.
8 - Munition selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, comportant une douille
combustible et destinée à être tirée dans un tube comportant le cône de forcement
caractérisée en ce que les pions disposés à l'extrémité libre de la partie arrière
du sabot viennent en appui sur le cône du tube au travers de l'étui.
9 - Munition, selon la revendication 1, à douille non combustible, caractérisée en
ce que le sabot de lancement comporte à sa partie arrière au moins deux ailettes,
des pions étant implantés au travers de la douille sur les extrémités libres des ailettes
et possédant une section de cisaillement au droit de l'interface des ailettes et de
la douille.