Domaine de l'invention
[0001] L'invention concerne la production d'aluminium par électrolyse ignée. Elle concerne
plus particulièrement les anodes utilisées pour cette production et les procédés de
fabrication qui permettent de les obtenir.
Etat de la technique
[0002] L'aluminium métal est produit industriellement par électrolyse ignée, à savoir par
électrolyse de l'alumine en solution dans un bain à base de cryolithe fondue, appelé
bain d'électrolyte, notamment selon le procédé bien connu de Hall-Héroult. Le bain
d'électrolyte est contenu dans des cuves, dites « cuves d'électrolyse », comprenant
un caisson en acier, qui est revêtu intérieurement de matériaux réfractaires et/ou
isolants, et un ensemble cathodique situé au fond de la cuve. Des anodes sont partiellement
immergées dans le bain d'électrolyte. L'expression « cellule d'électrolyse » désigne
normalement l'ensemble comprenant une cuve d'électrolyse et une ou plusieurs anodes.
[0003] Le courant d'électrolyse, qui circule dans le bain d'électrolyte et la nappe d'aluminium
liquides par l'intermédiaire des anodes et des éléments cathodiques, opère les réactions
de réduction de l'aluminium et permet également de maintenir le bain d'électrolyte
à une température typiquement de l'ordre de 950 °C par effet Joule. La cellule d'électrolyse
est régulièrement alimentée en alumine de manière à compenser la consommation en alumine
produite par les réactions d'électrolyse.
[0004] Dans la technologie standard, les anodes sont en matériau carboné et sont consommées
par les réactions de réduction de l'aluminium. La durée de vie typique d'une anode
en matériau carboné est de 2 à 3 semaines.
[0005] Les contraintes environnementales et les coûts associés à la fabrication et à l'utilisation
des anodes en matériau carboné ont, depuis de nombreuses décennies, conduit les producteurs
d'aluminium à rechercher des anodes en matériaux non-consommables, dites « anodes
inertes ». Plusieurs matériaux ont été proposés, parmi lesquels figurent notamment
les matériaux composites contenant une phase dite "céramique" et une phase métallique.
Ces matériaux composites sont connus sous la dénomination « cermet ».
[0006] Certains matériaux cermet ont fait l'objet de nombreuses études, tels que les matériaux
cermet dont la phase céramique contient un oxyde mixte de fer et de nickel. Ces études
ont particulièrement porté sur les matériaux cermet dont la phase céramique contient
une phase mixte d'oxyde de nickel (NiO) et de ferrite de nickel (NiFe
2O
4) et dont la phase métallique contient, par exemple, du fer, du nickel ou du cuivre.
Par la suite, ces cermets sont dénommés « cermets NiO-NiFe
2O
4-M », où M désigne la phase métallique.
[0007] Tel que décrit, par exemple, dans les brevets américains
US 4 455 211,
US 4 454 015 et
US 4 582 585, les cermets NiO-NiFe
2O
4-M sont typiquement obtenus par un procédé comprenant la préparation d'un mélange
de poudres de métal et de poudres d'un ou plusieurs oxydes de fer et de nickel, une
compression du mélange de manière à former un corps cru de forme déterminée et le
frittage du corps cru à une température comprise entre 900 et 1500 °C. Les poudres
d'oxyde de fer et de nickel initiales sont typiquement un mélange précalciné d'oxyde
nickel (NiO) et d'oxyde de fer (typiquement Fe
2O
3 ou Fe
3O
4).
[0008] Le brevet américain
US 4 871 438, au nom de Battelle Mémorial Institute, décrit un procédé de fabrication dans lequel
la poudre d'oxyde initiale est une poudre de NiO-NiFe
2O
4 et la poudre de métal initiale est constituée d'un mélange de 10 à 30 % en poids
de poudre de cuivre et de 2 à 4 % en poids de nickel. Le rapport massique entre le
NiO et le NiFe
2O
4 est compris entre 2 : 3 (≈ 0,67) et 3 : 2 (≈ 1,5). Le cuivre et le nickel forment,
lors du frittage, un alliage dont la température de fusion est supérieure à la température
de frittage, ce qui permet d'éviter l'exsudation de la phase métallique (« bleed out
» en anglais) et d'obtenir ainsi une quantité finale de phase métallique supérieure
à 17 % en poids. Le mélange initial ne comprend pas de liant organique. Le frittage
est effectué dans une atmosphère d'argon ou d'azote contenant de 100 à 500 ppm d'oxygène.
[0009] Plus récemment, le brevet américain
US 5 794 112, au nom d'Aluminum Company of America, décrit un procédé de fabrication d'un cermet
dans lequel le mélange initial contient une poudre de métal constituée de cuivre et/ou
d'argent et entre 2 et 10 parties en poids d'un liant organique et dans lequel le
frittage est effectué sous atmosphère contrôlée d'argon contenant entre 5 et 3000
ppm d'oxygène.
[0010] Les procédés de fabrication connus présentent toutefois des problèmes pour la production
de pièces en cermet NiO-NiFe
2O
4-M dont la phase métallique M contient du cuivre et du nickel, notamment pour la production
de pièces de grande dimension (c'est-à-dire de pièces dont la plus petite dimension
- typiquement le diamètre - est supérieure ou égale à environ 20 cm). La demanderesse
a trouvé difficile de piloter et de contrôler de manière satisfaisante la composition
et proportion relative de l'ensemble des phases du cermet. Or, lesdites composition
et proportion affectent les propriétés d'usage du cermet. En outre, l'élimination
des produits d'évaporation et de décomposition du liant lors du frittage dépend fortement
de la nature de celui-ci, ce qui rend le procédé très sensible au choix du liant lorsque
sa proportion dans le mélange initial est importante (comme dans le procédé décrit
dans le brevet
US 5 794 112). De surcroît, la combinaison d'une faible conductivité thermique et d'une grande
dimension de la pièce crue conduit à une interruption de l'évacuation des gaz d'évaporation
et de décomposition provoquée par la fermeture des pores en superficie. Les pièces
peuvent également se fissurer. Ces dernières difficultés peuvent être partiellement
résolues par un allongement de la phase de déliantage, mais cette solution réduit
sensiblement la productivité du procédé.
[0011] La demanderesse a donc recherché des solutions aux inconvénients des procédés de
fabrication connus.
Description de l'invention
[0012] L'invention a pour objet un procédé de fabrication d'une anode inerte en cermet tel
que décrit dans la revendication 1, ledit cermet étant désigné par la formule « NiO-NiFe
2O
4-M » et comportant une phase métallique M incluant du cuivre et du nickel, et une
phase céramique C, dite mixte, comprenant au moins deux phases distinctes, à savoir
une phase N dite "monoxyde de nickel" et une phase S dite "spinelle de nickel".
[0013] La phase monoxyde de nickel N correspond typiquement à la formule NiO, qui peut être
non stoechiométrique et qui peut éventuellement comprendre des éléments autres que
le nickel, tel que le fer. La phase spinelle de nickel S correspond typiquement à
la formule NiFe
2O
4 qui peut être non stoechiométrique et qui peut éventuellement comprendre des éléments
autres que le nickel et le fer.
[0014] Selon l'invention, le procédé de fabrication d'une anode inerte en cermet de type
NiO-NiFe
2O
4-M comprenant au moins une phase monoxyde de nickel N, une phase spinelle de nickel
S, contenant du fer et du nickel, et une phase métallique M, contenant du cuivre et
du nickel, est caractérisé en ce qu'il comprend :
- la préparation d'un mélange initial comprenant au moins un précurseur des phases monoxyde
N et spinelle S, un précurseur de la phase métallique M et un liant organique, la
proportion de liant organique dans le mélange initial étant faible, à savoir moins
de 2,0 % en poids, et le précurseur de la phase métallique comprenant une poudre métallique
contenant du cuivre et du nickel,
- une opération de mise en forme du mélange, typiquement par pressage ou compression
isostatique, de manière à former une anode crue de forme déterminée,
- une opération de frittage de l'anode crue, à une température typiquement supérieure
à 900°C et dans une atmosphère contrôlée contenant une faible quantité d'oxygène,
à savoir typiquement moins de 200 ppm d'O2.
[0015] La demanderesse a eu l'idée de dissocier les fonctions physico-chimiques remplies
par le liant et le précurseur de la phase métallique. Dans ce contexte, elle a noté
qu'il était généralement suffisant d'utiliser une faible quantité de liant organique
pour assurer la tenue de la pièce au début du frittage (c'est-à-dire pour réduire
sensiblement, voire éviter, sa déformation) et que le rôle de réducteur chimique dudit
liant pouvait être assuré par l'ajout de nickel métallique dans le précurseur de la
phase métallique, qui est de préférence formé de poudres métalliques.
[0016] Le fait de dissocier les deux fonctions - tenue mécanique de la pièce et contrôle
de la composition de la phase métallique - permet de réduire la quantité de liant
et par conséquent, de réduire les émissions de matières volatiles toxiques sous faible
apport d'oxygène, de réduire la durée du déliantage et de limiter les risques de fissuration
et production de porosité associés à l'élimination du liant en phase gazeuse et des
produits volatiles de décomposition du liant dans les pièces de dimensions importantes.
Le fait d'ajuster la composition de la phase métallique du matériau fritté par l'ajout
de nickel permet non seulement d'éviter l'exsudation de la phase métallique durant
le frittage, mais aussi de mieux contrôler la chimie locale des phases céramique et
métallique. L'ajustement de la composition de la phase métallique selon l'invention
permet également d'assurer une plus grande homogénéité de la microstructure du cermet
des pièces de grandes dimensions.
[0017] L'utilisation d'une faible quantité de liant organique permet de rendre le procédé
plus fiable dans le cadre d'une production industrielle d'anodes (et plus généralement
de pièces destinées à former des anodes). En particulier, elle permet de rendre le
procédé moins sensible à la taille des pièces frittées.
[0018] Le frittage provoque la migration d'une partie des éléments métalliques entre les
différentes phases. Ainsi, typiquement, l'oxyde de nickel s'enrichit en fer, le ferrite
de nickel devient non stoechiométrique et la phase métallique s'enrichit en nickel
et éventuellement en fer, généralement en moindres proportions. Par conséquent, le
cermet issu du frittage peut être plus précisément décrit par la formule Ni
1-xFe
xO
1±δ-Ni
yFe
3-yO
4±δ-M', où M' est un alliage incluant le métal M initial, du fer et du nickel (MFeNi).
Toutefois, afin de simplifier la terminologie, les phases NiO (et plus généralement
Ni
1-xFe
xO) et NiFe
2O
4 (et plus généralement Ni
yFe
3-yO
4) seront, par la suite, simplement dénommées respectivement par les expressions «
phase monoxyde » et « phase spinelle ». En outre, le cermet sera simplement désigné
par la formule « NiO-NiFe
2O
4-M », où NiO désigne la phase monoxyde (N), NiFe
2O
4 désigne la phase spinelle (S), et M la phase métallique.
[0019] Les anodes inertes selon l'invention sont destinées à la production d'aluminium par
électrolyse ignée. Elles peuvent éventuellement être assemblées pour former des assemblages
d'anodes comprenant plusieurs anodes individuelles, tels que des grappes.
[0020] L'invention sera mieux comprise à l'aide des figures annexées et de la description
détaillée qui suit.
[0021] La figure 1 représente un mode de réalisation préféré du procédé de fabrication de
l'invention.
[0022] La figure 2A est une micrographie d'un cermet typique obtenu par le procédé de fabrication
de l'invention.
[0023] La figure 2B est une reproduction schématique de la micrographie de la figure 2A.
[0024] La figure 3 est un diagramme ternaire NiO / NiFe
2O
4 / M montrant les domaines de préférence de la composition initiale dans un mode de
réalisation préféré de l'invention.
[0025] La figure 4 est un diagramme ternaire Ni / Cu / Oxydes tronqué montrant les domaines
de préférence de la composition initiale dans un mode de réalisation préféré de l'invention.
[0026] La poudre métallique contenant du cuivre et du nickel est typiquement un mélange
d'une poudre de cuivre métallique et d'une poudre de nickel métallique. Il est également
possible selon l'invention d'utiliser une poudre métallique comprenant, en tout ou
partie, un alliage de cuivre et de nickel. De préférence, au moins 95 % en poids des
grains de ladite poudre métallique ont une taille comprise entre 3 et 10 µm.
[0027] La proportion de poudre métallique dans le mélange initial est de préférence supérieure
à 15 % en poids, et de préférence encore supérieure à 20 % en poids. Cette proportion
est de préférence inférieure à 35 % en poids. Elle est typiquement comprise entre
15 % et 30 % en poids, et plus typiquement entre 20 % et 25 % en poids. Ces proportions
préférentielles sont représentées dans le diagramme ternaire de la figure 3 dans le
cas où le précurseur desdites phases monoxyde N et spinelle S est constitué d'oxyde
de nickel NiO et de ferrite de nickel NiFe
2O
4.
[0028] La proportion de nickel dans la poudre métallique du précurseur de la phase métallique
(c'est-à-dire dans la quantité de poudre métallique) est de préférence supérieure
ou égale à 3 % en poids, de préférence encore comprise entre 3 et 30 % en poids, et
typiquement entre 5 et 25 % en poids. Ces proportions préférentielles sont représentées
dans le diagramme ternaire de la figure 4 dans le cas où le précurseur de la phase
métallique est constitué de nickel et de cuivre. Les domaines préférentiels des proportions
de Ni et Cu sont exprimés en terme de rapport Ni/Cu (par exemple, le rapport 3/97
correspond à 3 % pds Ni dans la poudre métallique). L'expression "Oxydes" désigne
l'ensemble des constituants du précurseur des phases monoxyde N et spinelle S; les
proportions de M donnés dans ce diagramme correspondent à la différence à 100 % par
rapport à la proportion totales des oxydes.
[0029] Le mélange initial peut éventuellement comprendre en outre au moins un élément apte
à limiter l'oxydation de la phase métallique du cermet, tel que de l'argent. Cet élément
anti-oxydation est typiquement ajouté sous forme de poudre. Il peut éventuellement
être ajouté à la poudre métallique initiale. Ledit élément anti-oxydation peut optionnellement
se trouver sous une forme oxydée, tel que dans un oxyde (par exemple Ag
2O), qui sera réduite lors du frittage. Les éléments anti-oxydation, sous forme métallique
ou oxydée, peuvent être ajoutés à toute étape de la préparation du mélange initial.
[0030] La proportion de liant organique dans le mélange initial est de préférence comprise
entre 0,5 et 1,5 % en poids. Ledit liant est de préférence apte à assurer une tenue
à cru de la pièce mise en forme. Il n'est pas nécessaire, selon l'invention; d'utiliser
un liant organique possédant des propriétés de réducteur chimique car la fonction
de réduction des phases oxydées est essentiellement assurée par la poudre métallique
(ou le mélange de poudres métalliques) utilisée dans le mélange initial. Ledit liant
est typiquement de l'APV (alcool polyvinylique), mais peut être tout liant organique
ou organométallique connu, tel que les polymères acryliques, les polyglycols (tels
que le polyéthylène de glycol ou PEG), les acétates de polyvinyle, les polyisobutylènes,
les polycarbonates, les polystyrènes, les polyacrylates ou les stéarates (tels que
l'acide stéarique ou le stéarate de zinc).
[0031] Le précurseur des phases monoxyde et spinelle est typiquement un mélange d'oxydes
ou de composés organométalliques aptes à former lesdites phases lors du frittage.
Ces oxydes ou composés peuvent éventuellement être ajoutés séparément au mélange initial,
mais il est avantageux de les mélanger ensemble avant de les ajouter au mélange initial.
[0032] Les oxydes et/ou composés du mélange initial, notamment le précurseur des phases
monoxyde et spinelle, se présentent de préférence sous la forme de poudres. De préférence
encore, au moins 95 % en poids des grains de ces poudres ont une taille comprise entre
5 et 10 µm.
[0033] Le précurseur des phases monoxyde et spinelle comprend typiquement un mélange d'oxydes
comprenant un oxyde de nickel (typiquement NiO) et un ferrite de nickel (typiquement
NiFe
2O
4). Ce mélange d'oxydes peut être obtenu de différentes façons. Par exemple, il peut
être formé par mélange d'une poudre d'oxyde de nickel (NiO) et d'une poudre de ferrite
de nickel (NiFe
2O
4). Il peut également être obtenu par calcination d'un mélange d'une poudre d'oxyde
nickel et d'une poudre d'un oxyde de fer (tel que Fe
2O
3 ou Fe
3O
4).
[0034] Ledit mélange d'oxydes est avantageusement obtenu par pyrolyse de composés de fer
et de nickel, ce qui permet d'obtenir un mélange intime des oxydes initiaux et d'éviter
les impuretés qui se trouvent fréquemment dans les oxydes de fer et de nickel industriels.
Un tel procédé (connu sous l'appellation « spray pyrolysis ») comprend typiquement
la co-précipitation de sels en solution aqueuse, une pulvérisation à haute température
des sels, un broyage et une calcination ou chamottage à une température suffisante,
typiquement supérieure à 900 °C.
[0035] La proportion de ferrite de nickel (NiFe
2O
4) dans le mélange initial est typiquement comprise entre 50 et 85 % en poids, et de
préférence encore entre 60 et 85 % en poids. Afin d'obtenir une densification satisfaisante
du cermet, la proportion d'oxyde de nickel du mélange initial est typiquement comprise
entre 0,1 % en poids et 25 % en poids. Le rapport entre la proportion massique d'oxyde
de nickel et la proportion massique de ferrite de nickel (typiquement NiO/NiFe
2O
4) est compris entre 0,2/99,8 et 30/70, et de préférence 0,2/99,8 et 20/80.
[0036] La demanderesse a constaté qu'il était important d'ajuster précisément les différentes
proportions pour obtenir un produit final ayant les propriétés souhaitées pour l'utilisation
en tant qu'anode pour la production d'aluminium par électrolyse. En particulier, elle
a noté l'importance de l'ajustement initial des proportions relatives du fer total
et du nickel total (c'est-à-dire toutes phases confondues) et des proportions relatives
de l'oxyde de nickel et du ferrite de nickel pour l'obtention d'un cermet final ayant
les propriétés souhaitées. En particulier, les proportions des précurseurs des phases
monoxyde, spinelle et métallique (par exemple, les proportions d'oxyde de nickel,
de ferrite de nickel et de métal) dans le mélange initial, la température de frittage
et la teneur en oxygène de l'atmosphère de frittage sont avantageusement ajustées
de manière à obtenir le rapport atomique souhaité entre le fer et le nickel (Fe/Ni)
dans la phase spinelle du cermet. Ce rapport est de préférence supérieur ou égal à
2,4, et de préférence encore supérieur ou égal à 2,8.
[0037] Le mélange initial, c'est-à-dire le mélange destiné à être mis en forme et fritté
de manière à obtenir une pièce en cermet, comprend typiquement de l'eau et un dispersant
afin de faciliter le mélange des constituants et la mise en forme des pièces crues.
[0038] Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, le mélange initial est préparé
suivant un procédé comprenant :
- la préparation d'une barbotine contenant de l'eau (typiquement 40 % en poids), un
dispersant apte à éviter l'agglomération des poudres (de préférence moins de 1 % en
poids) et la poudre d'oxyde(s) initiale ;
- une opération de désagglomération de la barbotine, typiquement par brassage, de manière
à obtenir une viscosité déterminée (typiquement comprise entre 0,1 et 0,2 Pa.sec);
- l'ajout de la poudre de précurseur de la phase métallique et du liant organique.
[0039] Le dispersant est de préférence apte à ne pas réagir chimiquement avec le cuivre
du précurseur de la phase métallique.
[0040] Le mélange initial est de préférence séché avant l'opération de mise en forme afin
d'éliminer l'eau qu'il contient. Ce séchage est typiquement réalisé par atomisation
(« spray drying »).
[0041] L'opération de mise en forme de la pièce crue est typiquement effectuée par pressage
isostatique à froid, c'est-à-dire par pressage à une température apte à éviter l'évaporation
excessive ou la décomposition du liant organique. La température de pressage à froid
est typiquement inférieure à 200 °C. Les pressions de pressage sont typiquement comprises
entre 100 et 200 MPa.
[0042] L'opération de frittage de la pièce crue (c'est-à-dire de l'anode crue ou de l'élément
d'anode cru) est typiquement effectuée dans une atmosphère contrôlée contenant au
moins un gaz inerte et de l'oxygène. Le gaz inerte de l'atmosphère contrôlée utilisée
lors du frittage est typiquement de l'argon. Ladite atmosphère contrôlée comprend
de préférence entre 10 et 200 ppm d'oxygène. Une teneur en oxygène minimale est préférable
afin d'éviter la réduction des oxydes du mélange. Une teneur maximale est avantageuse
car elle permet d'éviter l'oxydation de la ou des poudres métalliques.
[0043] La température de frittage est de préférence comprise entre 1150 et 1400°C et de
préférence encore comprise entre 1300 et 1400°C. Elle est typiquement de 1350°C. Le
temps de maintien à la température de frittage n'est pas critique dans le procédé
de l'invention. Ce temps de maintien est typiquement de deux heures environ afin d'assurer
l'homogénéité du frittage. Après une étape de maintien à la température de frittage,
le procédé comprend avantageusement une étape de refroidissement lent, à une vitesse
de refroidissement typiquement comprise entre -10° et -100°/heure, entre la température
de frittage et une température intermédiaire comprise entre environ 900 et environ
1000 °C; un refroidissement lent, au début de l'étape de refroidissement, permet d'augmenter
la conductivité électrique de l'anode.
[0044] La proportion de la phase métallique du cermet final est de préférence supérieure
à 15 % en poids, de préférence encore entre 15 et 30 % en poids, et typiquement entre
15 et 25 % en poids. La proportion de nickel dans la phase métallique est de préférence
supérieure ou égale à 3 % en poids, de préférence entre 3 et 30 % en poids, et de
préférence encore entre 5 et 25 % en poids, de manière à augmenter la résistance à
l'oxydation de phase métallique lors de l'utilisation du cermet dans un procédé d'électrolyse
en sel fondu.
[0045] La proportion de phase spinelle dans le cermet final est de préférence comprise entre
30 et 90 % en poids, et typiquement comprise entre 40 et 90 % en poids. La phase spinelle
est de préférence non stoechiométrique afin d'en augmenter la conductivité électrique.
Dans ce but, le rapport atomique entre le fer et le nickel (Fe/Ni) dans la phase spinelle
est de préférence supérieur ou égal à 2,4, et de préférence encore supérieur ou égal
à 2,8.
[0046] La phase spinelle peut éventuellement comprendre au moins un élément de substitution
apte à augmenter sa conductivité électrique, tel qu'un élément tétravalent (Ti, Zr,...).
[0047] La proportion de phase monoxyde dans le cermet final est de préférence inférieure
à 40 % en poids, afin d'obtenir une résistance suffisante du cermet à la corrosion
électrochimique.
[0048] La demanderesse a constaté que, comme le montre les figures 2A et 2B, le cermet obtenu
par le procédé de l'invention comprend une phase spinelle (S) développée qui entoure
les îlots de phase métallique (M) et forme un réseau de percolation. La phase monoxyde
(N) est discontinue. La demanderesse émet l'hypothèse que la conductivité élevée du
cermet provient en grande partie du réseau de percolation de la phase spinelle en
contact étroit avec la phase métallique. Elle émet également l'hypothèse que le caractère
percolant de la phase spinelle ne peut être obtenu que pour des teneurs de Ni dans
la phase métallique suffisantes, soit typiquement supérieures à 5 % en poids.
[0049] La porosité du cermet final est typiquement inférieure ou égale à 5%. Sa conductivité
électrique à une température comprise entre 900°C et 1050°C est de préférence supérieure
à 50 Ω
-1.cm
-1, et de préférence encore supérieure à 100 Ω
-1.cm
-1.
[0050] Le procédé selon l'invention est avantageusement utilisé pour la fabrication d'anodes
inertes destinées à la production d'aluminium par électrolyse ignée.
[0051] L'invention a également pour objet l'utilisation d'anodes inertes ou d'assemblages
d'anodes inertes obtenues par le procédé de fabrication selon l'invention pour la
production d'aluminium par électrolyse ignée. En d'autres termes, l'invention a également
pour objet un procédé production d'aluminium par électrolyse ignée comportant l'utilisation
d'au moins une anode inerte produite par le procédé de fabrication selon l'invention.
[0052] L'invention a encore pour objet une cellule d'électrolyse destinée à la production
d'aluminium par électrolyse ignée comportant au moins une anode inerte produite par
le procédé de fabrication selon l'invention.
Essais comparatifs
Lot 1
[0053] Plusieurs anodes en cermet ont été élaborées selon l'art antérieur à partir de mélanges
de poudres de Cu, de NiFe
2O
4 et de NiO ayant les proportions suivantes (en poids) : 17 % Cu, 61 % NiFe
2O
4, 22 % NiO. Le mélange a été lié par 5 % en poids d'APV en solution aqueuse et mis
en forme par pressage isostatique à froid. Les anodes crues ont été frittées à la
température maximale de 1350°C sous atmosphère contrôlée (teneur résiduelle en oxygène
entre 10 et 100 ppm). La densité des anodes frittées était de 6,10 g/cm
3, soit une porosité résiduelle de 2,84 %. Le matériau fritté était constitué de 28
% en poids de phase métallique contenant 32 % en poids de Ni, les proportions de phase
spinelle et de phase monoxyde étant respectivement de 45,2 % et de 26,7 % en poids.
La conductivité électrique de ces anodes à 1000 °C était de 77 Ω
-1.cm
-1 environ.
Lot 2
[0054] Plusieurs anodes en cermet ont été élaborées selon l'invention à partir de mélanges
de poudres de Cu, de Ni, de NiFe
2O
4 et de NiO ayant les proportions suivantes (en poids) : 16 % Cu, 5 % Ni, 57 % NiFe
2O
4 et 22 % NiO. Le mélange a été lié par 1 % en poids d'APV en solution aqueuse et mis
en forme par pressage isostatique à froid. Les anodes crues ont été frittées à la
température maximale de 1350°C sous atmosphère contrôlée (teneur résiduelle en oxygène
comprise entre 10 et 100 ppm). La densité des anodes frittées était égale à 6,14,
soit une porosité résiduelle de 2 %. Le matériau fritté était constitué de 24 % en
poids de phase métallique contenant 28,5 % en poids de Ni, les proportions de ferrite
de phase spinelle et de phase monoxyde étant respectivement de 40 % et de 36 % en
poids. La conductivité électrique de ces anodes à 1000 °C était de 48 Ω
-1.cm
-1 environ.
Lot 3
[0055] Plusieurs anodes en cermet ont été élaborées selon l'invention à partir de mélanges
de poudres de Cu, de Ni, de NiFe
2O
4 et de NiO ayant les proportions suivantes (en poids) : 19 % Cu, 6,4 % Ni, 60 % NiFe
2O
4 et 14,6 % NiO. Le mélange a été lié par 1 % en poids d'APV en solution aqueuse et
mis en forme par pressage isostatique à froid. Les anodes crues ont été frittées à
la température maximale de 1350°C sous atmosphère contrôlée (teneur résiduelle en
oxygène comprise entre 10 et 100 ppm). La densité des anodes frittées était de 6,17,
soit une porosité résiduelle de 1,95 %. Le matériau fritté était constitué de 30,7
% en poids de phase métallique contenant 32 % en poids de Ni, les proportions de phase
spinelle et de phase monoxyde étant respectivement de 41,6 % et de 27,7 % en poids.
La conductivité électrique de ces anodes à 1000 °C était de 103 Ω
-1.cm
-1 environ.
Lot 4
[0056] Plusieurs anodes en cermet ont été élaborées à partir de mélanges de poudres de Cu,
de Ni, de NiFe
2O
4 et de NiO ayant les proportions suivantes (en poids) : 21 % Cu, 4 % Ni, 30 % NiFe
2O
4, 45 % NiO. Le mélange a été lié par 1 % en poids d'APV en solution aqueuse. Les anodes
crues ont été frittées à la température maximale de 1200 °C sous atmosphère contrôlée
(teneur résiduelle en oxygène comprise entre 10 et 100 ppm). La densité des anodes
frittées était de 6,49, soit une porosité résiduelle de 3,57 %. Le matériau fritté
était constitué de 27,3 % en poids de phase métallique contenant 24,8 % en poids de
Ni, les proportions de phase spinelle et de phase monoxyde étant respectivement de
21,7 % et de 51 % en poids. La conductivité électrique de ces anodes à 1000 °C était
de 139 Ω
-1.cm
-1 environ.
[0057] Les anodes élaborées dans les lots 1, 3 et 4 ont été mises à l'essai dans une cellule
d'électrolyse d'essai dans les conditions suivantes :
- durée de l'électrolyse : 10 heures;
- température d'électrolyse : 960 °C;
- composition du bain : bain de cryolithe de ratio molaire NaF/AlF3 égal à 2,2 (soit avec un excès d'AlF3 de 11 % en poids) saturée en alumine;
- densité du courant d'électrolyse : 1,5 A/cm2.
[0058] Les vitesses de corrosion mesurées sont données au tableau I. La colonne "nombre
d'essais" correspond aux nombres d'anodes testées, une anode étant testée à chaque
essai. La colonne "rapport Fe/Ni" correspond au rapport atomique Fe/Ni dans la phase
spinelle S mesuré par rayons X (lots 1, 3 et 4) ou par microsonde (lot 2).
[0059] La comparaison des résultats sur les lots 1 et 3 montre que les anodes peuvent être
fabriquées selon l'invention avec de faibles quantités de liant organique tout en
maintenant une faible vitesse de corrosion et tout en obtenant une valeur élevée pour
la conductivité électrique à chaud. La comparaison des résultats des lots 3 et 4 montre
qu'une teneur excessive de phase NiO dans le cermet fritté conduit à une mauvaise
tenue à la corrosion électrochimique.
Tableau I
Lot |
Nombre d'essais |
Conductivité électrique à 1000°C (Ω-1.cm-1) |
Vitesse de corrosion (cm/an) |
Rapport Fe/Ni |
1 |
4 |
77 |
6,4 ± 1 |
3,039 |
2 |
- |
48 |
- |
2,88 |
3 |
2 |
103 |
7,2 ± 1,5 |
3,087 |
4 |
2 |
139 |
12,8 ± 1,5 |
2,73 |
1. Procédé de fabrication d'une anode inerte en cermet de type NiO-NiFe
2O
4-M comprenant au moins une phase monoxyde de nickel N, une phase spinelle de nickel
S, contenant du fer et du nickel, et une phase métallique M, contenant du cuivre et
du nickel, ledit procédé étant
caractérisé en ce qu'il comprend :
- la préparation d'un mélange initial incluant au moins un précurseur desdites phases
monoxyde N et spinelle S, un précurseur de la phase métallique M et un liant organique,
la proportion de liant organique dans le mélange initial étant inférieure à 2,0 %
en poids, le précurseur de la phase métallique comprenant une poudre métallique contenant
du cuivre et du nickel, le précurseur des phases monoxyde et spinelle-comprenant un
mélange d'oxydes comprenant un oxyde de nickel et un ferrite de nickel, le rapport
entre la proportion massique d'oxyde de nickel et la proportion massique de ferrite
de nickel étant compris entre 0,2/99,8 et 30/70,
- une opération de mise en forme du mélange, de manière à former une anode crue de
forme déterminée,
- une opération de frittage de l'anode crue à une température supérieure à 900°C dans
une atmosphère contrôlée contenant au moins un gaz inerte et de l'oxygène, et en ce que la proportion de phase monoxyde dans le cermet est inférieure à 40 % en poids.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que ladite poudre métallique est un mélange d'une poudre de cuivre métallique et d'une
poudre de nickel métallique.
3. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que ladite poudre métallique comprend, en tout ou partie, un alliage de cuivre et de
nickel.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce qu'au moins 95 % en poids des grains de ladite poudre métallique ont une taille comprise
entre 3 et 10 µm.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que la proportion de poudre métallique dans le mélange initial est supérieure à 15 %
en poids, et de préférence supérieure à 20 % en poids.
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que la proportion de nickel dans la poudre métallique du précurseur de la phase métallique
est supérieure ou égale à 3 % en poids, et de préférence comprise entre 3 et 30 %
en poids.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que la proportion de liant organique dans le mélange initial est comprise entre 0,5 et
1,5 % en poids.
8. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que le précurseur des phases monoxyde et spinelle est une poudre dont au moins 95 % en
poids des grains ont une taille comprise entre 5 et 10 µm.
9. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que la proportion de ferrite de nickel dans le mélange initial est comprise entre 50
et 85 % en poids.
10. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que la proportion de ferrite de nickel dans le mélange initial est comprise entre 60
et 85 % en poids.
11. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisé en ce que la proportion d'oxyde de nickel du mélange initial est comprise entre 0,1 % en poids
et 25 % en poids.
12. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 11, caractérisé en ce que le rapport entre la proportion massique d'oxyde de nickel et la proportion massique
de ferrite de nickel est compris entre 0,2/99,8 et 20/80.
13. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 12, caractérisé en ce que les proportions des précurseurs des phases monoxyde, spinelle et métallique dans
le mélange initial et la température de frittage sont ajustées de manière à obtenir
le rapport atomique entre le fer et le nickel (Fe/Ni) dans la phase spinelle S du
cermet supérieur ou égal à 2,4, et de préférence supérieur ou égal à 2,8.
14. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 13, caractérisé en ce que l'opération de mise en forme de la pièce crue est effectuée par pressage isostatique
à froid.
15. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 14, caractérisé en ce que ladite atmosphère contrôlée comprend entre 10 et 200 ppm d'oxygène.
16. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 15, caractérisé en ce que la température de frittage est comprise entre 1150 et 1400°C et de préférence comprise
entre 1300 et 1400°C.
17. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 16, caractérisé en ce qu'il comprend, après une étape de maintien à la température de frittage, une étape de
refroidissement lent à une vitesse comprise entre -10° et -100°/heure, entre la température
de frittage et une température intermédiaire comprise entre 900 et 1000 °C.
18. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 17, caractérisé en ce que mélange initial comprend en outre au moins un élément apte à limiter l'oxydation
de la phase métallique du cermet, tel que de l'argent.
19. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 18, caractérisé en ce que la phase spinelle comprend en outre au moins un élément de substitution apte à augmenter
sa conductivité électrique.
20. Procédé selon la revendication 19, caractérisé en ce que ledit élément de substitution est un élément tétravalent.
21. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 20, caractérisé en ce que la conductivité électrique du cermet à une température comprise entre 900°C et 1050°C
est supérieure à 50 Ω-1.cm-1, et de préférence supérieure à 100 Ω-1.cm-1.
22. Utilisation du procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 21, pour la fabrication
d'anodes inertes destinées à la production d'aluminium par électrolyse ignée.
23. Utilisation d'une anode inerte ou d'un assemblage d'anodes inertes, obtenues par le
procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 21, pour la production d'aluminium
par électrolyse ignée.
24. Cellule d'électrolyse destinée à la production d'aluminium par électrolyse ignée comportant
au moins une anode inerte produite par le procédé de fabrication selon l'une quelconque
des revendications 1 à 21.
1. Process for manufacturing an inert cermet anode of the NiO-NiFe
2O
4-M type comprising at least a nickel monoxide phase N, a nickel spinel phase S containing
iron and nickel, and a metallic phase M, containing copper and nickel, the said process
being
characterised in that it comprises:
- preparation of an initial mixture including at least one precursor of the said monoxide
phase N and the spinel phase S, a precursor of the metallic phase M and an organic
binder, the proportion of the organic binder in the initial mixture being less than
2.0% by weight, the precursor of the metallic phase comprising a metallic powder containing
copper and nickel, the precursor of the monoxide and spinel phases comprising a mixture
of oxides comprising a nickel oxide and a nickel ferrite, the ratio between the proportion
by mass of nickel oxide and the proportion by mass of nickel ferrite being between
0.2/99.8 and 30/70,
- a mixture shaping operation, so as to form a green anode with a determined shape,
- a green anode sintering operation, at a temperature higher than 900°C in a controlled
atmosphere containing at least an inert gas and oxygen, and in that the proportion of the monoxide phase in the cermet is less than 40% by weight.
2. Process according to claim 1, characterised in that the said metallic powder is a mixture of a metallic copper powder and a metallic
nickel powder.
3. Process according to claim 1, characterised in that the said metallic powder consists partly or entirely of a copper and nickel alloy.
4. Process according to any one of claims 1 to 3, characterised in that the size of at least 95% by weight of the grains of the said metallic powder is between
3 and 10 µm.
5. Process according to any one of claims 1 to 4, characterised in that the proportion of metallic powder in the initial mixture is more than 15% by weight,
and preferably more than 20% by weight.
6. Process according to any one of claims 1 to 5, characterised in that the proportion of nickel in the metallic powder of the precursor for the metallic
phase is more than or equal to 3% by weight, and preferably between 3 and 30% by weight.
7. Process according to any one of claims 1 to 6, characterised in that the proportion of the organic binder in the initial mixture is between 0.5 and 1.5%
by weight.
8. Process according to any one of claims 1 to 7, characterised in that the precursor of the monoxide and spinel phases is a powder for which the size of
at least 95% by weight of the grains is between 5 and 10 µm.
9. Process according to any one of claims 1 to 8, characterised in that the proportion of nickel ferrite in the initial mixture is between 50 and 85% by
weight.
10. Process according to any one of claims 1 to 8, characterised in that the proportion of nickel ferrite in the initial mixture is between 60 and 85% by
weight.
11. Process according to any one of claims 1 to 10, characterised in that the proportion of nickel oxide in the initial mixture is between 0.1% by weight and
25% by weight.
12. Process according to any one of claims 1 to 11, characterised in that the ratio between the proportion by mass of nickel oxide and the proportion by mass
of nickel ferrite is between 0.2/99.8 and 20/80.
13. Process according to any one of claims 1 to 12, characterised in that the proportions of the precursors of the monoxide, spinel and metallic phases in
the initial mixture and the sintering temperature are adjusted so as to obtain the
atomic ratio between iron and nickel (Fe/Ni) in the spinel phase S of the cermet greater
than or equal to 2.4, and preferably greater than or equal to 2.8.
14. Process according to any one of claims 1 to 13, characterised in that the shaping operation of the green part is done by cold isostatic pressing.
15. Process according to any one of claims 1 to 14, characterised in that the said controlled atmosphere comprises between 10 and 200 ppm of oxygen.
16. Process according to any one of claims 1 to 15, characterised in that the sintering temperature is between 1150 and 1400°C and preferably between 1300
and 1400°C.
17. Process according to any one of claims 1 to 16, characterised in that it includes a slow cooling step at a rate of between -10° and -100°/hour, between
the sintering temperature and an intermediate temperature between 900 and 1000°C,
after a step in which the sintering temperature is maintained.
18. Process according to any one of claims 1 to 17, characterised in that the initial mixture also comprises at least one element for limiting oxidation of
the metallic phase of the cermet, such as silver.
19. Process according to any one of claims 1 to 18, characterised in that the spinel phase also comprises at least one substitution element capable of increasing
its electrical conductivity.
20. Process according to claim 19, characterised in that the said substitution element is a tetravalent element.
21. Process according to any one of claims 1 to 20, characterised in that the electrical conductivity of the cermet at a temperature of between 900°C and 1050°C
is higher than 50 Ω-1.cm-1, and is preferably higher than 100 Ω-1.cm-1.
22. Use of the process according to any one of claims 1 to 21, for the fabrication of
inert anodes to be used for the production of aluminium by fused bath electrolysis.
23. Use of an inert anode or an assembly of inert anodes, obtained by the process according
to any one of claims 1 to 21, for the production of aluminium by fused bath electrolysis.
24. Electrolytic cell intended for the production of aluminium by fused bath electrolysis
comprising at least one inert anode produced by the manufacturing process according
to any one of claims 1 to 21.
1. Verfahren zur Herstellung einer inerten Anode aus Cermet vom Typ NiO-NiFe
2O
4-M mit mindestens einer Nickelmonoxidphase N, einer Eisen und Nickel enthaltenden
Nickel-Spinellphase S und einer Kupfer und Nickel enthaltenden Metallphase M, wobei
das Verfahren
dadurch gekennzeichnet ist, dass es umfasst:
- das Herstellen einer Ausgangsmischung, welche mindestens einen Zwischenstoff der
Monoxidphase N und der Spinellphase S, einen Zwischenstoff der Metallphase M und ein
organisches Bindemittel enthält, wobei der Anteil an organischem Bindemittel in der
Ausgangsmischung weniger als 2,0 Gew.-% beträgt, wobei der Zwischenstoff der Metallphase
aus einem Kupfer und Nickel enthaltenden Metallpulver besteht, der Zwischenstoff der
Monoxid- und Spinellphase aus einem ein Nickeloxid und ein Nickelferrit enthaltenden
Oxidgemisch besteht, wobei das Verhältnis zwischen dem Massenanteil an Nickeloxid
und dem Massenanteil an Nickelferrit im Bereich zwischen 0,2/99,8 und 30/70 liegt,
- ein Formgeben des Gemischs zur Ausbilden einer Rohanode bestimmter Form,
- ein Sintern der Rohanode bei einer Temperatur oberhalb 900 °C in einer Atmosphäre,
die mindestens ein Inertgas und Sauerstoff enthält, und dass der Anteil an Monoxidphase
im Cermet weniger als 40 Gew.-% beträgt.
2. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, dass das Metallpulver ein Gemisch aus einem Kupfermetallpulver und einem Nickelmetallpulver
ist.
3. Verfahren nach Anspruch 1, dadurch gekennzeichnet, dass das Metallpulver ganz oder teilweise aus einer Kupfer-Nickel-Legierung besteht.
4. Verfahren nach irgendeinem der Ansprüche 1 bis 3, dadurch gekennzeichnet, dass mindestens 95 Gew.-% der Körner des Metallpulvers eine Größe zwischen 3 und 10 µm
haben.
5. Verfahren nach irgendeinem der Ansprüche 1 bis 4, dadurch gekennzeichnet, dass der Anteil an Metallpulver im Ausgangsgemisch mehr als 15 Gew.-% und vorzugsweise
mehr als 20 Gew.-% beträgt.
6. Verfahren nach irgendeinem der Ansprüche 1 bis 5, dadurch gekennzeichnet, dass der Anteil an Nickel im Metallpulver des Zwischenstoffs der Metallphase größer oder
gleich 3 Gew.-% ist und vorzugsweise im Bereich zwischen 3 und 30 Gew.-% liegt.
7. Verfahren nach irgendeinem der Ansprüche 1 bis 6, dadurch gekennzeichnet, dass der Anteil an organischem Bindemittel im Ausgangsgemisch im Bereich zwischen 0,5
und 1,5 Gew.-% liegt.
8. Verfahren nach irgendeinem der Ansprüche 1 bis 7, dadurch gekennzeichnet, dass der Zwischenstoff der Monoxid- und Spinellphase ein Pulver ist, bei dem mindestens
95 Gew.-% der Körner eine Größe zwischen 5 und 10 µm haben.
9. Verfahren nach irgendeinem der Ansprüche 1 bis 8, dadurch gekennzeichnet, dass der Anteil an Nickelferrit im Ausgangsgemisch im Bereich zwischen 50 und 85 Gew.-%
liegt.
10. Verfahren nach irgendeinem der Ansprüche 1 bis 8, dadurch gekennzeichnet, dass der Anteil an Nickelferrit im Ausgangsgemisch im Bereich zwischen 60 und 85 Gew.-%
liegt.
11. Verfahren nach irgendeinem der Ansprüche 1 bis 10, dadurch gekennzeichnet, dass der Nickeloxid-Anteil des Ausgangsgemischs im Bereich zwischen 0,1 Gew.-% und 25
Gew.-% liegt.
12. Verfahren nach irgendeinem der Ansprüche 1 bis 11, dadurch gekennzeichnet, dass das Verhältnis zwischen dem Massenanteil an Nickeloxid und dem Massenanteil an Nickelferrit
im Bereich zwischen 0,2/99,8 und 20/80 liegt.
13. Verfahren nach irgendeinem der Ansprüche 1 bis 12, dadurch gekennzeichnet, dass die Anteile an Zwischenstoffen der Monoxid-, Spinell- und Metallphase im Ausgangsgemisch
und die Sintertemperatur so eingestellt werden, dass das Atomverhältnis zwischen Eisen
und Nickel (Fe/Ni) in der Spinellphase S des Cermets größer oder gleich 2,4 und vorzugsweise
größer oder gleich 2,8 ist.
14. Verfahren nach irgendeinem der Ansprüche 1 bis 13, dadurch gekennzeichnet, dass das Formgeben des Rohteils durch isostatisches Kaltpressen erfolgt.
15. Verfahren nach irgendeinem der Ansprüche 1 bis 14, dadurch gekennzeichnet, dass die kontrollierte Atmosphäre 10 bis 200 ppm Sauerstoff enthält.
16. Verfahren nach irgendeinem der Ansprüche 1 bis 15, dadurch gekennzeichnet, dass die Sintertemperatur im Bereich zwischen 1150 und 1400 °C und vorzugsweise zwischen
1300 und 1400 °C liegt.
17. Verfahren nach irgendeinem der Ansprüche 1 bis 16, dadurch gekennzeichnet, dass es nach einem Schritt des Haltens bei Sintertemperatur einen Schritt des langsamen
Abkühlens mit einer Geschwindigkeit von -10° bis -100°/Stunde zwischen der Sintertemperatur
und einer Zwischentemperatur im Bereich zwischen 900 und 1000 °C umfasst.
18. Verfahren nach irgendeinem der Ansprüche 1 bis 17, dadurch gekennzeichnet, dass das Ausgangsgemisch zusätzlich mindestens ein Element enthält, das die Oxidation
der Metallphase des Cermets zu begrenzen vermag, wie Silber.
19. Verfahren nach irgendeinem der Ansprüche 1 bis 18, dadurch gekennzeichnet, dass die Spinellphase zusätzlich mindestens ein Substitutionselement enthält, das ihre
elektrische Leitfähigkeit zu erhöhen vermag.
20. Verfahren nach Anspruch 19, dadurch gekennzeichnet, dass das Substitutionselement ein vierwertiges Element ist.
21. Verfahren nach irgendeinem der Ansprüche 1 bis 20, dadurch gekennzeichnet, dass die elektrische Leitfähigkeit des Cermets bei einer Temperatur zwischen 900 °C und
1050 °C größer als 50 Ω-1.cm-1 und vorzugsweise größer als 100 Ω-1.cm-1 ist.
22. Verwendung des Verfahrens nach irgendeinem der Ansprüche 1 bis 21 für die Herstellung
inerter Anoden zur Gewinnung von Aluminium durch Schmelzflusselektrolyse.
23. Verwendung einer inerten Anode oder einer Anordnung aus inerten Anoden, hergestellt
mit dem Verfahren nach einem der Ansprüche 1 bis 21, für die Gewinnung von Aluminium
durch Schmelzflusselektrolyse.
24. Elektrolysezelle zur Gewinnung von Aluminium durch Schmelzflusselektrolyse, enthaltend
mindestens eine inerte Anode, die mit dem Herstellungsverfahren nach einem der Ansprüche
1 bis 21 hergestellt wurde.