[0001] L'invention se rapporte à un dispositif de sécurité pour chauffe-eau à gaz, réagissant
à l'encrassement du corps de chauffe.
[0002] On sait que les chauffe-eau instantanés à gaz de faible puissance ne sont pas obligatoirement
raccordés à des conduits de fumée sous réserve que des précautions imposées par les
règlements soient strictement observés à savoir que l'appareil soit installé dans
une pièce de volume suffisant et que cette pièce soit au moins munie d'orifices de
ventilation haute et basse de dimensions suffisantes. Il n'en reste pas moins que
des accidents peuvent se produire et l'on sait qu'il n'y a de danger réel qu'en cas
de présence simultanée de trois facteurs défavorables suivants :
- une utilisation abusivement prolongée (remplissage de baignoires ou de bacs à laver).
- une installation défectueuse ou devenue défectueuse au niveau de l'aération ou de
l'évacuation des gaz brûlés (local d'un volume trop petit, orifice d'aération bouché,
etc...)
- un appareil lui-même mal entretenu et plus particulièrement le bloc à ailettes du
corps de chauffe encrassé.
[0003] En ce qui concerne l'utilisation prolongée, on connaît des systèmes de sécurité basés
sur l'échauffement lent et progressif d'une masselotte qui atteint au bout d'un certain
temps une température pour laquelle elle provoque l'interruption de l'arrivée du gaz
brûleur.
[0004] Si par ailleurs, l'installation est défectueuse et que les produits de combustion
ne sont pas normalement évacués par les orifices de ventilation,par exemple en cas
d'obstruction intempestive des ces orifices surtout si les dimensions de la pië- ce
sont trop faibles, en connalt des dispositifs de sécurité qui réagissent à l'augmentation
en gar toxique.
[0005] Si enfin c'est le bloc à ailettes du corps de chauffe qui est encrassé cela se caractérise
par une diminution de plus en plus grande de l'interdistance entre les ailettes, dote
par une restriction de la section de passage des gaz brûlés au travers desdites ailettes.
L'évacuation des gaz brûlés vers le haut de l'appareil devient difficile. Les gaz
ont alors tendance à stagner dansle corps de chauffe et à le mettre en surpression
en s'échauffant avant de s'évacuer finalement par la très large ouverture que constitue
la base de la jupe. La température dans le corps de chauffe augmente donc ; les dissociations
dans les gaz sent plus nombreuses, et la combustion devient incomplète de sorte que
la teneur en oxyde de carbone augmente très rapidement dans les gaz brûlés et par
conséquent dans l'air ambiant avec les risques de toxicité qui en découlent.
[0006] Pour se prémunir contre cet indicent, on a proposé des dispositifs de sécurité réagissant
à l'élévation anormale de température de la jupe qui n'est léchée par les gaz brûlés
qu'en cas de débordement de ceux-ci vers le bas. Ce dispositif de sécurité complémentaire
utilise un fusible placé sur la jupe du corps de chauffe, lequel fusible est intégré
dans le circuit du dispositif thermoélectrique de sécurité d'allumage monté habituellement
sur les appareils et qui maintient ouvert le clapet d'admission gaz au brûleur quand
le thermoélément est chauffé parla flamme de la veilleuse. Dès qu'il y a dépassement
d'une température prédéterminée le fusible fond et la sécurité thermoélectrique est
coupée provoquant l'arrêt de l'appareil. La localisation du fusible directement sur
la jupe du corps de chauffe ou dans la zone de débordement des gaz brûlés à la base
de cette jupe présente toutefois un inconvénient grave dû au fait que le fusible ne
peut-réagir qu'à une surchauffe importante, c'est-àdire seulement s'il y a un encrassement
presque total du corps de chauffe.
[0007] On connaît également un dispositif de sécurité dans lequel l'air comburant de la
veilleuse d'allumage est prélevé, par l'intermédiaire d'un petit conduit, à la sortie
d'un trou perforé dans la paroi du corps de chauffe, à un niveau déterminé en fonction
du seuil d'encrassement de ce corps à ne pas dépasser. Mais ce dispositif présente
un inconvénient important. En effet, l'air comburant de la veilleuse aspiré au niveau
du corps de chauffe de l'appareil entraîne des vapeurs grasses qui, en brûlant, forment
du goudron risquant d'encrasser l'injecteur et le tube de la veilleuse et par conséquent
de perturber le fonctionnement normal de l'appareil.
[0008] L'invention permet d'éviter ces inconvénients en ce qu'elle permet de détecter la
mondre surpression de gaz chaud en amont du bloc à ailettes du corps de chauffe et
par conséquent d'intervenir automatiquement dans le sens d'une interruption de fonctionnement
de l'appareil dès le début d'un encrassement partiel, et avant qu'il y ait production
dangereuse d'oxyde de carbone.
[0009] Le dispositif suivant l'invention présente en outre l'avantage d'agir comme une sécurité
positive c'est-à-dire qu'en cas de défaillance de la sécurité elle-même, le système
fonctionne et provoque l'arrêt de l'appareil dès le début d'un encrassement partiel.
[0010] L'invention utilise pour cela le phénomène connu du tirage naturel normalement provoqué
à l'intérieur de la jupe du corps de chauffe
pr la combustion du gaz au brûleur, tirage qui provoque dans la chambre de combustion
une relative dépression par rapport à l'air ambiant. On sait que dans une chambre
de combustion, la base juste au-dessus des brûleurs est en dépression, ce qui provoque
un appel d'air, et la partie supérieure, près de l'échangeur à ailettes est en pression
à cause de la dilatation des gaz due à la combustion. Entre les deux se situe un plan
où la pression est égale à la pression atmosphérique.
[0011] Si on obture l'échangeur à ailettes, la perte de charge des gaz brûlés augmentera,
ainsi que la pression de l'échangeur. Le plan où la pression est égale à la pression
atmosphérique se déplacera donc vers le bas.
[0012] Si on monte un petit conduit orienté vers le bas de l'appareil, sur une paroi latérale
du corps de chauffe en un point où la pression est sensiblement à la pression atmosphérique,
il n'y aura aucune circulation des gaz dans ce petit conduit tant que l'appareil fonctionnera
normalement. Dès que l'échangeur s'encrassera, le plan dont la pression est égale
à la pression atmosphérique se déplacera vers le bas, la pression dans la chambre
de combustion à la hauteur de l'endroit où débouche le petit conduit dans le corps
de chauffe, deviendra supérieur à la pression atmosphérique et on observera un courant
des gaz brûlés qui s'écoulera de la chambre dans le petit conduit, et ceci bien avant
que le plan à la pression atmosphérique ne se situe au bas de la jupe, c'est-à-dire
avant qu'il n'y ait début de débordement.
[0013] Par conséquent, on monte directement sur la jupe ùu corps de chauffe et à une certaine
distance au-dessus de l'orifice inférieur de la chambre de combustion, un petit conduit
orienté vers le bas de l'appareil .
[0014] Suivant l'invention, l'extrémité libre de ce petit conduit est positionnée à proximité
de la veilleuse d'allumage, de telle sorte que, -dès le début d'encrassement du corps
de chauffe- la pression, qui existe dans la chambre de combustion, a tendance à entraîner
les produits de combustion dans le petit conduit. Les produits de combustion très
chauds se refroidissent très rapidement au contact du conduit qui est à une température
nettement inférieure et se séparent alors par gravité. Le gaz carbonique plus lourd
que l'air suit la verticale descendante du conduit, débouche sans vitesse au voisinage
de la veilleuse et se mélange par diffusion au gaz qui sort de l'injecteur de ladite
veilleuse. La flamme de cette dernière se souffle par manque relatif d'oxydant, et
par diminution de sa vitesse de combustion vis-à- vis de la vitesse du mélange gazeux
ce qui provoque l'arrêt de l'appareil.
[0015] Suivant une autre caractéristique de l'invention, l'extrémité du petit conduit disposé
à proximité de la veilleuse est sensiblement orientée de bas en haut de telle manière
que le gaz carbonique qui sort par ce petit conduit soit aspiré par l'appel d'air
créé par la flamme de la veilleuse.
[0016] Suivant une variante de l'invention, une petite cheminée verticale est rapportée
sur la partie horizontale du petit conduit à la sortie du corps de chauffe. Cette
cheminée de hauteur variable est munie à son extrémité d'un diaphragme à ouverture
réglable. Ce dispositif permet d'améliorer la sensibilité de l'appareil ; en effet,
quand le corps de chauffe de l'appareil n'est pas encrassé, la chaminée provoque un
effet de tirage des résidus de produits de combustion qui s'évacuent vers le haut.
Lorsquele corps de chauffe est encrassé, l'effet de tirage dans la petite cheminée
se transforme en effet de trompe par le passage à plus grande vitesse des produits
de combustion dans le petit conduit. Les produits de combustion aspirent par la cheminée
de l'air qui transforme une partie du monoxyde de carbone en gaz carbonique, auxquels
viennent s'ajouter l'azote de l'air non brûlé, ainsi que l'azote de l'air mélangé.
La flamme de la veilleuse aspire donc par l'intermédiaire du petit conduit des gaz
inertes qui diminuent considérablement sa vitesse de combustion et provoquent son
extinction.
[0017] La variation de l'ouverture du diaphragme associé à la variation de la hauteur de
la cheminée permet d'éviter d'avoir à déterminer avec précision la ' position idéale
du petit conduit sur la jupe du corps de chauffe en fonction du seuil de toxicité
à ne pas dépasser.
[0018] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront plus clairement
de la description qui va suivre d'une forme de réalisation et en référence aux dessins
annexés qui représentent :
- figure 1 : une vue schématique d'un appareil à gaz muni du dispositif de sécurité,
suivant l'invention.
- figure 2 : une vue schématique en coupe transversale du même appereil.
- figure 3 : une vue schématique d'une variante de l'invention.
[0019] Les figures montrent un chauffe-eau à gaz de faible puissance désigné dans son ensemble
par la référence 1 comportant un bloc à ailettes 2 coiffé d'un coupe-tirage 3 en communication
directe avec l'atmosphère de la pièce. La chambre de combustion 4 est limitée, de
manière connue, par la jupe du corps de chauffe 5 disposée au-dessus des rampes de
brûleur'6. L'arrivée du gaz aux brûleurs par la canalisation 7 est conditionnée d'une
part par l'ouverture d'un petit clapet d'admission non représenté, commandé par un
dispositif de sécurité à thermocouple 8 (figuré 2) placé directement dans la flamme
de la veilleuse.d'allumage 9 et d'autre part par un mécanisme classique d'ouverture
(commandé lors du puisage) comportant lui-même un clapet, ce mécanisme étant schématisé
en 10.
[0020] Un petit conduit 11 dirigé vers la partie inférieure de 1"appareil est monté directement
sur un orifice 12 prévu dans la jupe 5 du corps de chauffe 4. L'extrémité lla de ce
conduit étant orientée vers le haut à partir d'un point d'inflexion A situé au-dessous
de la flamme de la veilleuse 9 est positionnée à proximité immédiate de ladite veilleuse.
Le conduit 11 est monté directement sur l'orifice 12 de la jupe 5 par exemple par
soudage ou sertissage de façon à mettre directement en communication la chambre de
combustion 4 avec la zone située à proximité de la veilleuse.
[0021] En fonctionnement normal, les produits de combustion dans la chambre 4, à la hauteur
de l'orifice 12 sont en dépression par rapport à l'atmosphère et n'ont pas tendance
à s'écouler dans le conduit 11.
[0022] Lorsque par suite de l'encrassement du bloc à ailettes 3 du corps de chauffe, les
produits de combustion de la chambre 4 ne trouvent plus un passage normal vers le
haut de l'appareil, il s'établit une relative surpression dans la chambre de combustion
qui tend à refouler ces produits hors de la chambre notamment dans le petit conduit
11. Les produits de combustion très chauds se refroidissent au contact du conduit
11 qui est à une température nettement inférieure et se séparent alors par gravité.
Le gaz carbonique plus lourd que l'air suit la verticale descendante du conduit 11,
sort sans vitesse au voisinage delà veilleuse 9 par l'extrémité lla du conduit 11
et se mélange par diffusion au gaz qui sort de l'injecteur de veilleuse. La flamme
de la veilleuse 9 se souffle donc par manque relatif d'oxydant et par diminution de
sa vitesse de combustion vis-à-vjs de la vitesse du mélange gazeux. Le thermocouple
8 n'étant plus chauffé par la flamme de la veilleuse, provoque l'arrêt de l'appareil.
[0023] A la figure 3 on a représenté une variante de l'invention. Sur la partie horizontale
llb du conduit 11, à la sortie du corps de chauffe 4, est montée une petite cheminée
verticale 13 qui débouche à l'air libre.
[0024] L'extrémité de la cheminée 13 est munie d'un diaphragme réglable 14. Ce diaphragme
peut par exemple être consitué par un injecteur amovible qui s'emboîte sur l'extrémité
de la cheminée.
[0025] En fonctionnement normal, la cheminée 13 et le diaphragme 14 provoquent un effet
de tirage des résidus des produits de combustion par l'orifice 12, qui s'évacuent
vers le haut de ladite cheminée 13.
[0026] Lorsque le corps de chauffe est encrassé, l'effet de tirage dans la cheminée 13 se
transforme en effet de trompe par le passage à plus grande vitesse des produits de
combustion dans le conduit 11. Les produits de combustion aspirent par la cheminée
13 de l'air qui transforme une partie du monoxyde de carbone en gaz carbonique avec
lesquels viennent s'ajouter l'azote de l'air non brûlé, ainsi que l'azote de l'air
mélangé. Ces produits sortent au voisinage de la veilleuse 9 par l'extrémité lla du
conduit 11. La flamme de la veilleuse de combustion, ce qui provoque son extinction
et l'arrêt de l'appareil.
[0027] En cas de bouchage du diaphragme 14 par exemple par un dépôt de suie ou de graisse,
le dispositif réagit comme une sécurité positive, c'est-à-dire que les produits de
combustion pénètrent plus rapidement dans le conduit 11 et provoquent immédiatement
l'extinction de la veilleuse. Parmnséquent, la sécurité fonctionne plus vite d'une
part quand le diaphragme est de plus en plus bouché et d'autre part quand le corps
de chauffe est de plus en plus encrassé.
[0028] En fonction du seuil de toxicité à ne pas dépasser, il est possible de modifier d'une
part la hauteur de la cheminée 13 et l'ouverture du diaphragme 14 ce qui permet d'éviter
d'avoir à déterminer avec précision l'emplacement du conduit 11 sur la jupe 5 du corps
de chauffe 4.
[0029] La description se rapporte à un mode de réalisation préférentielle de l'invention,
des variantes pouvant être envisagées, notamment en ce.qui concerne la position du
tube par rapport àla jupe du corps de chauffe, sans sortir du cadre de l'invention.
1. Dispositif de sécurité contre l'encrassement d'un corps de chauffe d'un appareil
du genre chauffe-eau à gaz, destiné à assurer l'extinction de la veilleuse dès l'apparition
du freinage notable de la circulation des produits de combustion à travers le bloc
à ailettes dudit corps de chauffe consécutif à un taux d'encrassement supérieur à
une certaine limite et comportant à cet effet un petit conduit à proximité de la jupe
du corps de chauffe destiné à renvoyer une partie des gaz brûlés à proximité immédiate
de la flamme de la veilleuse d'allumage caractérisé parle fait que la partie horizontale
(llb) du petit conduit (11) monté directement sur un orifice (12) de la jupe (5) pour
recueillir uniquement un excès de gaz brûlés comporte une petite cheminée verticale
(13) qui débouche à l'air libre et qui est munie d'un diaphragme (14).
2. Dispositif de sécurité selon la revendication 1 caractérisé par le fait que la
hauteur de la cheminée (13) et l'ouverture du diaphragme (14) sont réglables en fonction
du seuil de toxicité à ne pas dépasser.
3. Dispositif de sécurité selon la revendication 1 caractérisé par le fait que le
diaphragme (14) est constitué par un injecteur amovible qui s'en- boite sur l'extrémité
de la cheminée (13).
4. Dispositif de sécurité selon la revendication 1 caractérisé par le fait qu'un encrassement
du diaphragme (14) entraîne immédiatement la mise en sécurité de l'appareil.
5. Dispositif de sécurité selon la revendication 1 caractérisé par le fait que l'extrémité
(lla) du conduit est orientée vers le haut à partir d'un point d'inflexion (A) situé
au-dessous de la flamme de veilleuse.