[0001] La présente invention a pour objet un panneau de construction susceptible d'être
en appui sur ou au voisinage de ses coins, formé d'une couche d'épaisseur sensiblement
constante d'un matériau rigide et comportant en outre un ré-Beau de bossages à section
creuse destinés à en augmenter la rigidité.
[0002] Il est connu d'augmenter la rigidité d'une plaque d'un matériau quelconque en la
renforçant à sa surface, par des nervures rapportées ou venant de moulage avec cette
plaque. Dans un tel cas, les nervures sont pleines et leur effet de renforcement apparaît
quelle que soit leur distribution et position à la surface de la plaque.
[0003] Il est également connu d'augmenter la rigidité d'une plaque en la déformant à certains
endroits de sa surface de manière à faire apparaître des bossages à section creuse,
la plaque finie ayant cependant une épaisseur sensiblement constante sur toute sa
surface, y compris à l'endroit des bossages. Dans ce cas, le renforcement n'est pas
produit par apport de matière et résulte de la nécessité, pour la plaque soumise à
certaines contraintes, de satisfaire à des conditions de topologie liées à la répartition
et la disposition relative de ses bossages.C'est ainsi que par rapport à une plaque
présentant de tels bossages obtenus par déformation ou moulage, une seconde plaque
dotée de bossages supplémentaires peut présenter une rigidité inférieure, les bossages
destinés à augmenter la rigidité pouvant, dans des conditions données, se révéler
comme des zones faibles permettant notamment un pliage favorisant un mode de déformation
de la plaque.
[0004] Toutefois, il ne semble pas possible actuellement, même en ayant recours aux plus
récentes théories mathématiques ainsi qu'aux moyens informatiques modernes, de déterminer,
pour un panneau de forme donnée, la configuration optimale des bossages de rigidité,
c'est-à-dire la configuration de bossages pour laquelle la distribution des contraintes,
dans le panneau soumis à des efforts appliqués sur sa surface, présente l'anisotropie
la plus faible.
[0005] Dans ce contexte, l'invention a pour but, en fournissant de nouveaux critères de
rigidité applicables a priori, et en proposant de nouvelles caractéristiques de construction,
la réalisation de nouveaux panneaux dont la rigidité est supérieure à celle des panneaux
connus.
[0006] Tout panneau conforme à la présente invention est essentiellement caractérisé en
ce que l'ensemble de bossages qu'il présente comprend des bossages périphériques formés
le long de tous les bords du panneau et des bossages internes s'étendant des coins
du panneau ou du voisinage de ces coins pour converger vers l'intérieur de ce panneau,
et en ce que les bossages internes forment un réseau de bossages interconnectés de
densité régulière à la surface du panneau dans lequel aucun bossage ne s'étend seul,
en ligne droite, entre deux bords quelconques, ni entre deux coins non voisins, ni
entre un bord et un coin non voisins du panneau.
[0007] De préférence, certains au moins des bossages internes sont courbes et par exemple
ils serpentent à la surface du panneau. Une autre caractéristique possible des bossages
est leur profil en torsade.
[0008] La présente invention concerne les panneaux polygonaux, notamment triangulaires,
carrés ou rectangulaires, à surface d'ensemble plane, les bossages délimitant alors
des plages planes et coplanaires, ainsi que les panneaux dont la structure résulte
d'une transformation topologique de ces panneaux polygonaux plans et la surface d'ensemble
n'est plus plane. On a constaté que ces derniers présentent des propriétés statiques
égales, sinon supérieures à celles des panneaux plans précités.
[0009] A titre d'exemples de surfaces de panneaux de ce dernier type , on citera les surfaces
gauches comme les surfaces conoides, notamment les surfaces paraboloïdes hyperboliques
(PH) bien connues en architecture, on citera également les surfaces sphériques, ellipsoïdales,
ovoïdes, ainsi que les surfaces développables comme les surfaces cylindriques ou coniques.
[0010] Par ailleurs, tous ces panneaux à points d'appui et à surface plane ou non ont l'avantage
de pouvoir être combinés entre eux pour créer des structures complexes solides de
plus grande portée, les panneaux élémentaires étant fixés entre eux par tous moyens
appropriés.
[0011] Quelques exemples de panneaux conformes à l'invention seront évoqués ci-après, à
titre indicatif et nullement limitatif, en référence au dessin annexé sur lequel :
La figure 1 est une vue de dessus d'un panneau triangulaire suivant un mode de l'invention.
Les figures 2 et 3 sont des schémas de panneaux triangulaires également conformes
à l'invention.
La figure 4 est une vue de dessus d'un panneau carré conforme à l'invention.
Les figures 5 à 11 sont des schémas d'autres panneaux carrés conformes à l'invention.
La figure 12 est une vue de dessus d'un panneau rectangulaire conforme à l'invention.
Les figures 13 à 18 sont des schémas d'autres panneaux rectangulaires conformes à
l'invention.
La figure 19 est une vue en coupe suivant la ligne IXX-IXX de la figure 4.
La figure 20 est une vue en coupe suivant la ligne XX-XX de la figure 4.
La figure 21 est une vue de dessus d'un bossage utilisable pour les panneaux de l'invention.
La figure 22 est une vue en coupe d'un tel bossage.
Les figures 23 à 31 sont des schémas de panneaux présentant des configurations élémentaires
prohibées conformément à l'invention.
Les figures 32 à 34 sont des vues en perspective de panneaux selon l'invention à surface paraboloïde
hyperbolique (PH).
La figure 35 représente une vue en perspective d'un panneau selon l'invention à surface
sphérique.
La figure 36 est une vue de dessus d'un assemblage en nappe de panneaux à surface
PH.
La figure 37 montre en perspective un assemblage en demi-cylindre de panneaux également
à surface PH.
La présente invention concerne en premier lieu un panneau polygonal 1, par exemple
triangulaire, carré ou rectangulaire, spécialement conçu pour supporter des efforts
appliqués perpendiculairement à sa surface (c'est-à-dire, en se reportant aux figures
1, 4 et 12 par exemple, perpendiculairement au plan de la feuille de dessin), et pour
transmettre ces efforts à des points d'appui (non représentés) sur lesquels le panneau
est en appui par ses coins la, lb, lc, ld.
[0012] Ce panneau est constitué d'une couche d'épaisseur sensiblement constante d'un matériau
rigide tel qu'un métal comme l'acier ou une matière polymérique rigide, présentant
des bossages 2, 3 à section creuse (figures 19, 20, 22) destinés à augmenter la rigidité,
ces bossages délimitant, au moins partiellement, des plages 4 planes et sensiblement
coplanaires.
[0013] Selon l'invention, l'ensemble des bossages 2, 3 comprend d'une part des bossages
périphériques 2 formés au voisinage de tous les bords du panneau, de préférence de
manière à relier tous les coins 1a, 1b, lc, ld du panneau, et d'autre part des bossages
internes 3 s'étendant, du voisi-
' nage des coins du panneau, ou exactement a partir de ces coins, vers l'intérieur
du panneau, c'est-à-dire de manière à se rapprocher du centre 5 de ce panneau.
[0014] Ces bossages internes 3 forment un réseau de bossages interconnectés présentant une
densité régulière à la surface du panneau, cette régularité de densité se reconnaissant
en ce qu'il n'existe pas de plage plane 4, totalement délimitée par des bossages,
dont la surface atteigne la moitié de celle du panneau.
[0015] D'autre part, il est avantageux que les différentes plages de surface et de forme
voisines soient disposées autour du centre 5 du panneau suivant une distribution respectant
la symétrie du panneau.
[0016] Ainsi, si le panneau a une symétrie d'ordre 2(rectangle), d'ordre 3 (triangle équilatéral),
d'ordre 4 (carré), etc.., la répartition des plages de surface analogue a très préférablement
une symétrie respective d'ordre 2, d'ordre 3, d'ordre 4, etc... On peut toutefois
aussi adéquatement prévoir, pour tout panneau ayant une symétrie d'ordre au moins
égale à 3, que la répartition des plages analogues ait une symétrie d'ordre multiple
ou infini, et, pour tout panneau ayant une symétrie d'ordre au moins égal à 6, que
la répartition des plages analogues ait une symétrie d'ordre sous multiple.
[0017] Par ailleurs, le réseau formé par les bossages internes 3 est tel qu'aucun bossage
rectiligne ne s'étende intégralement entre deux bords quelconques du panneau, ni entre
deux coins non voisins du panneau, ni entre un bord et un coin non voisins de ce même
panneau.
[0018] Compte tenu de la difficulté que l'on rencontre à mettre en évidence d'autres caractéristiques
exprimées par des mots, et susceptibles de distinguer les panneaux de l'invention,
le présent texte renvoie aux dessins, et notamment aux figures 1 à 18, qui représentent
différents modes de réalisation de panneaux rigides.
[0019] Le présent texte renvoie également aux figures 23 à 31 qui illustrent des contre-exemples
typiques de l'invention, c'est-à-dire des panneaux présentant une rigidité nettement
inférieure à celle que présentent les panneaux des figures 1 à 18.
[0020] Le panneau de la figure 23 n'appartient pas à l'invention, car il présente au moins
un bossage rectiligne s'étendant d'un coin du panneau ou de son voisinage immédiat
à un côté non voisin ou à son voisinage immédiat ; les panneaux des figures 24, 26,
28, 30 n'appartiennent pas à l'invention, car ils présentent au moins un bossage rectiligne
s'étendant entre un bord quelconque du panneau ou son voisinage immédiat et un autre
bord quelconque ou son voisinage immédiat ; les panneaux des figures 27 et 29 n'appartiennent
pas à l'invention car ils présentent au moins un bossage rectiligne s'étendant entre
un coin du panneau ou son voisinage immédiat et un coin non voisin,ou son voisinage
immédiat ; enfin les panneaux des figures 25, 26 et 31 n'appartiennent pas à l'invention
car les bossages internes ne sont pas interconnectés, c'est-à-dire au moins extrêmement
voisins.
[0021] Il faut voir que les figures 23 à 31 illustrent certaines des configurations de base
interdites par les caractéristiques précédemment explicitement énoncées.
[0022] Non seulement il existe une infinité d'autres configurations de base que ces mêmes
caractéristiques explicites permettent d'exclure, mais il est également clair que
les combinaisons, par superposition, de configurations interdites sont également -interdites.
[0023] A titre d'exemple, on peut ainsi dire que les configurations résultant des superpositions
des figures 23 et 24, ou 23 et 25, ou 24 et 25, ou 26 et 27, ou 29 et 30, ou 29, 30
et 31 etc..., sont interdites.
[0024] Il est avantageux, pour augmenter la rigidité, de prévoir que les bossages internes
3 aient un trajet courbe, comme on peut le voir sur la figure 1, et, mieux encore,
que ces bossages serpentent à la surface du panneau, c'est-à-dire qu'ils passent alternativement
de part et d'autre de la direction qu'ils suivent pour former un trajet sinueux, comme
on peut notamment le voir sur les figures 3, 7, 8, 17.
[0025] De préférence, on évite les croisements de bossages au centre du panneau lorsque
ces bossages sont rectilignes ; par contre, comme le montre la figure 8, les croisements,
au centre, de bossages à trajet sinueux sont tout à fait permis.
[0026] Les figures 19 et 20, qui sont des vues en coupe suivant respectivement les lignes
IXX et XX de la figure 4, montrent que les panneaux de l'invention peuvent être collés
ou soudés, par leur face montrant l'intérieur des bossages, sur une plaque plane 6
d'un matériau inextensible et de préférence également rigide, tel que le contre-plaqué,
l'acier, une substance polymérique, etc.. Cette plaque peut également être constituée
par un autre panneau conforme à l'invention.
[0027] Comme on le voit sur la figure 21 représentant un bossage vu de dessus, et sur la
figure 22, représentant ce même bossage vu en coupe suivant la ligne XXII-XXII, les
bossages peuvent avoir un profil en torsade. Cette caractéristique permet d'augmenter
la résistance à la torsion des bossages et, en conséquence, la rigidité du panneau.
[0028] L'invention concerne aussi des panneaux tels que ceux représentés sur les figures
32 à 35 et dont la structure résulte d'une transformation topologique d'un panneau
polygonal plan présentant les caractéristiques de bossages rappelées ci-dessus. (Les
bossages n'ont pas été représentés sur ces figures pour ne pas les compliquer.
[0029] Les panneaux ABCD selon les figures 32 et 33 sont des panneaux à surface PH dont
les contours se projettent respectivement suivant un carré et un triangle ; autrement
dit, on peut considérer que leur structure résulte d'une transformation topologique
de panneaux plans respectivement A
1BC
1D et DB
1C, les bossages de ces panneaux plans subissent également la même transformation.
[0030] La figure 34 montre un panneau ABCDEF à surface gauche, dont chaque demi-surface
(ABEF et BCDE) est une surface PH qui se projette suivant un trapèze (A
1BE
1F et BC1DE1).
[0031] Le panneau sphérique ABC (figure:35) se projette selon un triangle équilatéral ou
isocèle.
[0032] On peut créer toutes sortes de structures à partir des panneaux plans ou non portant
les bossages caractéristiques décrits ci-dessus.
[0033] On citera notamment la construction de coupoles. Dans le cas des coupoles sphériques,
on assemblera plus spécialement des panneaux plans triangulaires isocèles, qui représentent
en fait des subdivisions des faces d'un icosaèdre et dont le nombre dépend de l'analyse
en divisions régulières de l'icosaèdre que l'on souhaite reconstituer (fréquence 2,
3, 4 etc...). Dans de tels assemblages, les bossages périphériques des panneaux élémentaires
agissent comme les barres d'une structure portante et renforcent la liaison entre
deux éléments adjacents. Il n'est donc pas nécessaire de prévoir l'installation d'une
structure portante sur laquelle on vient ensuite adapter des panneaux dits de remplissage.
Conformément à la présente invention, chaque panneau élémentaire est une structure
auto-portante et les ensembles complexes qu'ils permettent de créer sont donc autoportants.
[0034] D'une façon générale, on peut envisager des constructions cylindriques, ellipsoïdales,
ovoïdes etc.. Ainsi, les figures 36 et 37 présentent des assemblages respectivement
en nappe et en demi-cylindre de panneaux à surface PH à projection losange.
[0035] Il est du reste bien entendu que les modes de réalisation décrits ci-dessus ont été
donnés à titre d'exemple et que des modifications accessibles à l'homme de l'art peuvent
y être apportées sans sortir du cadre de la présente invention.
1.- Panneau de construction susceptible d'être en appui sur ou au voisinage de ses
coins, formé d'une couche d'épaisseur sensiblement constante d'un matériau rigide
et comportant en outre un réseau de bossages à section creuse destinés à en augmenter
la rigidité, caractérisé en ce que cet ensemble de bossages comprend des bossages
périphériques 2 formés le long de tous les bords du panneau et des bossages internes
3 s'étendant des coins du panneau ou du voisinage de ces coins pour converger vers
l'intérieur de ce panneau, et en ce que les bossages internes 3 forment un réseau
de bossages interconnectés de densité régulière à la surface du panneau dans lequel
aucun bossage ne s'étend seul, en ligne droite, entre deux bords quelconques, ni entre
deux coins non voisins, ni entre un bord et un coin non voisins du panneau.
2.- Panneau suivant la revendication 1, caractérisé en ce que certains au moins des
bossages internes sont courbes.
3.- Panneau suivant la revendication 2, caractérisé en ce que certains au moins des
bossages internes serpentent à la surface du panneau.
4.- Panneau suivant l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que
les bossages ont un profil en torsade.
5.- Panneau selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'il
est polygonal, à surface d'ensemble plane.
6.- Panneau selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que
sa structure résulte d'une transformation topologique d'un panneau polygonal plan,
tel que défini à la revendication 5 et en ce que sa surface d'ensemble n'est pas une
surface plane.
7.- Panneau selon la revendication 6, caractérisé en ce que sa surface est choisie
parmi les surfaces gauches comme les surfaces conoides, notamment les surfaces paraboloides
hyperboliques; les surfaces sphériques, ellipsoïdales, ovoides ; et les surfaces développables
comme les surfaces cylindriques ou coniques.
8.- Structure complexe auto-portante consistant en l'assemblage de panneaux tels que
définis à l'une quelconque des revendications 1 à 7.
9.- Coupoles réalisées à partir de panneaux triangulaires équilatéraux ou isocèles
tels que définis à la revendication 5.