[0001] Dans la fabrication des fils de verre continus par étirage mécanique à partir d'une
filière, les filaments sont étirés à une vitesse linéaire uniforme et sont généralement
enroulés sur des manchettes supportées par des mandrins cylindriques, appelés broches,
à l'aide d'un dispositif de répartition. Les filaments sortant de la filière sont
groupés soit en un seul fil bobiné sur une manchette unique, soit en plusieurs fils
bobinés simultanément sur des manchettes distinctes mises bout à bout sur la même
broche. Pour des raisons de productivité, il est particulièrement important d'assurer
la continuité de cette opération.
[0002] Pour ce faire, lorsque la quantité désirée de fil a été bobinée par une première
broche, celle-ci s'écarte de sa position de travail, tout en continuant l'étirage
des fils ; une seconde broche, vide, déjà mise en rotation, prend alors la place de
la première, recueille les fils toujours en cours d'étirage et poursuit leur enroulement.
Dans certains cas particuliers, les fils peuvent être recueillis directement et séparément
par chaque manchette. De façon plus habituelle, sur les bobinoirs à barillet, on recueille,
dans une zone spécialisée de la broche vide placée à l'extrémité de cette dernière,
les fils que l'on a temporairement regroupés en cours d'étirage puis on ramène chaque
fil sur sa propre manchette afin de commencer de nouveaux enroulements.
[0003] Le schéma opératoire est alors le suivant :
- mise en rotation de la broche vide
- éjection latérale des fils sur l'extrémité de la broche pleine
- inversion de la position des brcches par rotation du barillet qui les supporte
- fixation des fils sur la broche vide
- rappel des fils sur les manchettes respectives.
[0004] Dans ce qui suit, nous appellerons "transfert" le phénomène ou l'action de fixation
des fils sur la broche vide (ou les manchettes vides) et "opération de transfert"
la suite d'opérations dont le schéma général vient d'être donné plus haut.
[0005] Un procédé simple consiste à assurer le transfert par une décélération rapide de
la broche pleine gagnant la position de repos alors que la broche vide gagnant la
position de travail tourne à le vitesse normale de bobinage du fil. Du fait de l'écart
croissant entre les deux vitesses, l'entraînement par adhérence du fil sur la broche
vide finit par l'emporter sur la traction exercée par la broche pleine ; il se forme
alors une boucle entre les deux broches, aussitôt emprisonnée par le fil entraîné
par adhérence sur la broche vide et amorçant l'enroulement sur cette dernière. C'est
apparemment à un procédé de ce type que fait appel le brevet US 3 409 238.
[0006] Selon un autre procédé, décrit par le brevet US 1 809 660, un couteau est introduit
très rapidement entre les deux broches pendant leur permutation de façon à trancher
le fil ; le brin arrière, séparé de la broche pleine, mais entraîné par son adhérence
sur la broche vide, est emprisonné sous le brin en provenance des filières, de sorte
que l'étirage est repris par cette dernière.
[0007] Ces procédés de transfert s'appliquant aussi à des bobinoirs bobinant simultanément
plus de deux fils, le transfert s'effectuant globalement pour tous les fils, regroupés
s'il y a lieu. Toutefois, ils ne sont efficaces que pour certains fils. En effet,
pour une vitesse d'étirage donnée, la traction exercée par la broche pleine augmente
proportionnellement au nombre de filaments. Au-delà d'une certaine limite, l'entraînement
par adhérence reste toujours inférieur à la force d'étirage qu'il est nécessaire de
continuer à exercer et le transfert du fil sur la broche vide ne se produit donc pas,
car lorsque le titre du fil augmente, l'entraînement par adhérence n'augmente pas
en proportion, du fait que les filaments constituant le fil restent plus groupés et
n'entrent pas tous en contact avec la surface de la broche vide, et aussi parce que
le fil est plus rigide.
[0008] C'est pourquoi, ultérieurement, diverses autres solutions, plus complexes donc plus
coûteuses, ont été proposées. D'une manière générale, elles se sont cependant révélées
imparfaites à divers égards.
[0009] L'extrémité de la broche est, par exemple, équipée d'un plateau circulaire. A la
fin de l'éjection, chaque fil vient se coincer dans la gorge circonférentielle délimitée
par le plateau et l'extrémité de la broche dès que la première spire s'est formée.
[0010] Si le plateau est maintenu rapproché par des forces élasti-
ques, son serrage doit être suffisamment faible pour que chaque fil s'introduise dans
la gorge et suffisamment fort pour l'y maintenir après son introduction. Etant donné
les différences importantes qui peuvent exister d'un fil à l'autre, on conçoit qu'il
y ait besoin d'une adaptation dans la majorité des cas. Par ailleurs, la gorge doit
être nettoyée manuellement pour la débarrasser du fil emprisonné à la fin de chaque
opération de transfert. On a aussi proposé une commande positive du plateau, associée
à un nettoyage de la gorge par l'action d'un liquide sous pression. Mais, du fait
de sa complexité, ce dernier dispositif est coûteux en réalisation et en entretien.
[0011] La présente invention concerne donc un procédé de trane- fert, d'une broche pleine
en rotation sur une broche vide également en rotation et après permutation desdites
broches,d'un matériau filiforme tel que des filaments continus de verre rassemblés
sous forme d'un ou plusieurs fils en cours'd'étirage mais placés hors du dispositif
de répartition. Malgré sa simplicité, ce procédé de transfert s'applique aux cas les
plus divers et permet en particulier le transfert de fils de titre élevé ; il peut
s'employer sur tous les bobinoirs à barillet, que les fils, en vue du transfert, soient
:
- éjectés tous ensemble sur l'extrémité de la broche
- éjectés séparément sur le bord de leur manchette respective
- simplement écartés hors du dispositif de répartition (hélices d'encroisure, en face
desquelles ils restent sans être soumis à leur action).
[0012] Selon l'invention :
- on engage les portions de fil allant d'une broche à l'autre en les faisant pénétrer
entre lesdites broches, augmentant ainsi l'arc de contact entre lesdits fils et la
broche vide ou les manchettes en rotation jusqu'à ce que les fils soient soumis à
l'entraînement de ladite broche et on réduit la vitesse linéaire d'entraînement des
fils par la broche pleine,
- on maintient l'engagement des fils entre les deux broches et l'on provoque la rupture
progressive des filaments constituant lesdits fils jusqu'à la reprise desdits fils
par la broche vide,
- on laisse alors enrouler les fils puis on les distribue à la surface de la broche
vide en rotation.
[0013] Dans ce qui précède, il doit être entendu que les fils peuvent être regroupés ou
non, le principe de l'invention s'appliquant dans tous les cas.
[0014] La présente invention a également pour objet des disposi-
[0015] La broche vide B2 tournant à sa vitesse maximale vient d'arriver en position de bobinage
par pivotement du barillet 83, alors que la broche pleine B1, toujours en rotation,
mais ralentie, et continuant l'étirage du fil F selon le trajet en pointillé, est
arrivée en position de repos.
[0016] Dès que les broches sont dans cette nouvelle position, on exerce une force qui provoque
entre les deux broches le déplacement (symbolisé par une flèche) de la portion du
fil F comprise entre lesdites broches, dont le trajet suit'alors la ligne brisée BAC.
L'arc de contact du fil F sur la broche B2, qui était initialement égal à α o, augmente
d'une valeur α 1.
[0017] Pour un fil de titre suffisamment faible, le transfert est réalisé de manière classique
: comme le montre schématiquement la figure 1B, du fait de l'écart créé entre la vitesse
du fil F et la vitesse périphérique de la broche vide B2 (soit en utilisant seulement
l'écart entre les vitesses angulaires w2 et w1, soit en ralentissant encore la broche
81), du fait également de l'augmentation importante de l'arc de contact entre ledit
fil et la broche 82, cette action a pour effet de provoquer instantanément un entraînement
du fil F par adhérence sur ladite broche. La quantité de fil étiré par la broche 82
devient plus grande que la quantité de fil enroulé par 81. Ceci est schématisé par
le déplacement du point 8 en B' pris au début du processus, et la légère détente du
fil qui en résulte.
[0018] L'arc BB' augmente rapidement et cette portion de fil est coincée en B" par le fil
F, formant une première spire complète, comme le montre la figure 1C. La tension subie
alors par les portions AC et AB" entraîne la rupture du fil au point A.
[0019] Pour un fil de titre plus élevé, cette action de transfert ne peut pas se réaliser
pour les raisons invoquées précédemment (cf. page 2, lignes 17 à 2
4). Elle ne peut s'accomplir que si elle s'accompagne de la rupture par abrasion au
point A d'un certain nombre de filaments constituant le fil, lesquels filaments, au
moins sur des fils à torsion faible ou nulle, ce qui est le cas, restent collés à
82 et sont entraînés définitivement par elle. La force de traction exercée par B1
diminue tandis que celle exercée par 82 augmente au fur et à mesure que les filaments
se rompent, ce qui favorise l'entraînement du fil partiellement rompu par la broche
82.
[0020] La reprise du fil F par la broche 82 s'achève par la rupture du fil par abrasion
qui se produit au point A. L'enroulement du fil peut alors se poursuivre sur la broche
82.
[0021] Le procédé selon l'invention ceut être mis en oeuvre par des dispositifs tels que
ceux décrits ci-après à titre d'exemples non limitatifs.
[0022] Le dispositif représenté sur les figures 2 et 2A est adaptable sur tout bobinoir
à barillet courant, soit bobinant un seul fil et avec lequel ce dernier est éjecté
sur le bord de la manchette, soit bobinant un ou plusieurs fils et avec lequel ceux-ci
sont éjectés tous ensemble sur l'extrémité de la broche. On n'a pas représenté sur
la figure 2 le dispositif d'éjection du ou des cils qui sera évoqué plus loin. Le
dispositif de transfert comprsrd essentiél- lement un vérin 1 dont la tige est munie
à son extrémité d'un doigt 2 en forme de V dont les arêtes sont peu effilées et d'une
tige-guide 3 parallèle extérieure passant dans un trou ou oeil 4 ; fixée très rigidement
par la bretelle 5 à l'extrémité de la tige du vérin elle-même, elle a pour but de
conserver l'orientation du doigt 2 pendant la manoeuvre en empêchant la tige du vérin
de tourner sur elle-même.
[0023] Le vérin 1 peut alors être fixé sur le sol ou sur le bâti du bobinoir lui-même par
un mode d'assemblage non représenté. Son positionnement est tel que le doigt 2 se
meut dans le plan vertical dans lequel le fil tendu a été amené par un éjecteur tel
que ceux décrits plus loin, en vue de son transfert, avant rotation du barillet B3.
[0024] La tige du vérin peut occuper deux positions :
- position "repos" ; la tige est rentrée et son extrémité est hors du champ des broches.
Le barillet peut ainsi tourner sans rencontrer le doigt 2.
- position "travail" ; la tige est sortie et son extrémité est engagée entre les deux
broches.
[0025] L'orientation de la tige du vérin est telle que dans son mouvement, le doigt 2 rencontre
le fil tendu 6 entre les deux broches et l'entraîne dans un plan vertical assez lentement
pour ne pas le trancher.
[0026] Compte tenu des contraintes d'installation et de la place disponible, la course du
vérin est choisie la plus grande possible afin d'obtenir l'arc d'enroulement le plus
grand possible. Pour la même raison, l'orientation du vérin fera passer la tige la
plus près possible de la broche vide en position de travail car c'est sur cette broche
que l'on cherche à augmenter l'arc d'enroulement initial α o.
[0027] Le mode de commande du vérin peut être, par exemple, hydraulique ou pneumatique.
[0028] La commande d'actionnement peut être déterminée par un distributeur 7 commandé automatiquement
dès que l'indexage du barillet est effectué ; cette information peut être prise dans
l'armoire de commande du bobinoir au niveau du contact de fin de rotation.
[0029] Mais, comme le montre la figure 3, la commande d'actionnement du vérin peut être
très avantageusement effectuée simultanément au verrouillage, par le distributeur
8 qui commande le vérin de verrouillage 9 du barillet.63 ; dans ce cas, les vérins
1 et 9 sont connectés en parallèle sur le distributeur 8. La tige reste alors en position
de "travail" durant toute l'opération de bobina-
ge.
[0030] Si le vérin est solidaire du sol, les deux tubulures 10a et 10b de raccordement de
celui-ci au distributeur seront munies de deux raccords rapides encliquetables afin
de pouvoir éventuellement retirer le bobinoir.
[0031] Ces modes de commande peuvent être adoptés pour les dispositifs suivants et ne seront
donc pas repris dans la description de leur fonctionnement.
[0032] Le dispositif représenté sur la figure 4, dérivé du précédent est adaptable à un
bobinoir à barillet bobinant simultanément deux fils qui, en vue du transfert, sont
simplement écartés hors du dispositif de répartition.
[0033] Le doigt 2 précédent est simplement remplacé par la lame 13, constituée d'une plaque
munie de deux encoches 14 et 15, qui se meut dans un plan parallèle à l'axe de rotation
des broches. Le positionnement du vérin est tel que, lors du déplacement de la lame
13, les deux encoches 14 et 15 demeurent dans les deux plans verticaux perpendiculaires
à l'axe de la broche et passant par le milieu des enroulements et dans lesquels les
fils 11 et 12 se situent naturellement après avoir été écartés du champ d'action des
dispositifs de répartition 16 par déplacement d'une barre cylindrique 17 parallèlement
à l'axe de rotation des broches, en vue de leur transfert.
[0034] Dans une variante non représentée, applicable à un bobinoir bobinant simultanément
deux fils qui, en vue du transfèrt, sont éjectés sur le bord de leurs manchettes respectives,
les deux encoches 14 et 15 restent, au cours du déplacement de la lame 13, dans deux
plans verticaux proches de l'extrémité des manchettes et dans lesquels les fils 11
et 12 ont été amenés, en vue de leur transfert, avant rotation du barillet 83, par
un éjecteur de type connu, comme celui décrit dans le brevet US 3 109 602.
[0035] Un autre dispositif, représenté sur la figure 5, est conçu pour un bobinoir à barillet
sur lequel, en vue du transfert, les fils sont éjectés tous ensemble sur l'extrémité
de la broche. Ce dispositif est fixé sur le bâti du bobinoir. Il comprend un arbre
horizontal 21 pouvant tourillonner dans deux paliers 22 solidaires du bâti 23 du bobinoir.
Cet arbre sort parallèlement à la broche 82 et perte un levier courbe 24 à l'extrémité
duquel est fixé le doigt 2.
[0036] La forme et la longueur du levier courbe 24 sont déterminées pour que celui-ci ne
rencontre pas les broches dans son mouvement, pour que l'arc d'enroulement obtenu
soit le plus grand possible et pour que le doigt 2 puisse se mouvoir dans le plan
contenant le brin tendu entre les deux broches au cours de l'opération de transfert
et entraîner ce brin dans son mouvement.
[0037] L'ensemble "axe 21 - levier 24 - doigt 2" peut occuper deux positions :
- position "repos" : le levier 24 est relevé et le doigt 2 est hors du champ des broches
- position "travail" : le levier est relevé et le doigt est engagé entre les broches.
[0038] Ces deux positions sont obtenues par pivotement de l'arbre 21 grâce à l'action d'un
vérin 25. D'autres moyens peuvent être utilisés sans sortir du cadre de l'invention
pour faire pivoter le bras 21.
[0039] Sur la figure, le dispositif de répartition du fil a été omis pour raison de clarté.
Au moment du transfert, le fil en est dégagé par un éjecteur : cet éjecteur est constitué
d'un bras 26 porteur d'une barre 27, dont la rotation écarte le fil du dispositif
de répartition, et d'une fourchette éjectrice 28 coulissant sur un support 29, qui
amène le fil en bout d'arbre, en regard du nez de broche, dans le plan du doigt 2.
Un tel éjecteur est décrit d'une façon plus détaillée dans le brevet français publié
sous le numéro 2 291 138.
[0040] Dans le cas du transfert des fils directement sur le bord ou le centre des manchettes,
on remplace le doigt 2 terminant l'extrémité du levier 24 par la lame 13 précédemment
décrite. Comme pour le dispositif précédent, le levier 24 est positionné pour que
les encoches 14 et 15 se déplacent dans les plans verticaux dans lesquels les fils
11 et 12 ont été amenés en vue de leur transfert, soit après simple écartement du
champ d'action des dispositifs de répartition 16 du fil, soit après éjection hors
de l'enroulement.
[0041] La réalisation de gros enroulements de fil, tels que des bobines cylindriques, nécessite
l'éloignement progressif du méce- nisme de répartition du fil au fur et à mesure du
grossissement de l'enroulement.
[0042] Une autre variante du dispositif précédent, adaptée à ce cas particulier, est représentée
figure 6.
[0043] Comme le mécanisme de répartition 30 avec son guide-fil 31 est supporté par un bras
oscillant 32, il est alors possible d'utiliser le mouvement de ce bras pour commander
le levier 24.
[0044] Le mode de réalisation choisi comprend un arbre horizontal 33 fixé sous le corps
du mécanisme de répartition 30 parallèle à la broche.
[0045] L'arbre porte à une de ses extrémités le levier courbe 24 et le doigt 2 décrits précédemment.
[0046] L'autre extrémité de l'arbre 33 porte un bras-manivelle 34 claveté selon un angle
prédéterminé.
[0047] Enfin, le bras-manivelle 34 est articulé à l'une des extrémités d'une biellette 35
dont l'autre extrémité tourne autour d'un tourillon fixe 36 solidaire du bâti 23 du
bobinoir.
[0048] La position relative des différents axes de rotation de cet ensemble ainsi que les
longueurs du bras-manivelle 34 et de la biellette 35 sont choisies pour permettre
l'engagement du levier 24 entre les deux broches de façon rapide lorsque le bras support
oscillant du mécanisme de répartition termine son mouvement d'approche vers la broche.
[0049] Inversement, lorsque le bras support oscillant amorce son mouvement d'éloignement
par rapport à le broche (afin d'éloigner le mécanisme de répartition, pour permettre
soit le bobinage du fil, soit le pivotement du barillet), le levier 24 se dégage très
rapidement d'entre les deux broches vers le bas.
[0050] Selon les dispositifs précédemment décrits, l'arc de contact du fil avec la broche
vide B2 est de l'ordre de 130° en moyenne. Ils permettent le transfert, soit de fils
fins (titre inférieur ou égal à 160 tex) quelles que soient leurs qualités de glissant
sur un support lisse, soit de fils plus gros (titre compris entre 160 et 1200 tex)
peu glissants, sur un support lisse.
[0051] Pour assurer le transfert de fils très gros (titre supérieur à 1200 tex), il devient
nécessaire d'obtenir un arc de contact supérieur à 180°. Ceci peut être obtenu par
le dispositif suivant qui permet d'atteindre un arc de contact de 270° environ.
[0052] Comme le montrent les figures 7A et 7D, l'élément embarreur 41 est soit une petite
lame 41a présentant une arête en forme de V 42a, soit une lame allongée 41b dont l'arête
est formée de deux V 42b, selon que le transfert est à effectuer sur l'extrémité de
la broche ou directement sur les manchettes.
[0053] On fixe l'une ou l'autre de ces deux lames à l'extrémité d'une tige cylindrique afin
qu'elle soit disposée parallèlement à l'axe de rotation des broches.
[0054] Le mode de réalisation mécanique décrit ci-après peut être mis en place devant tout
bobinoir à barillet sans modification de celui-ci, le mécanisme étant rendu solidaire
du sol ou des infrastructures fixes.
[0055] La description ci-après est valable pour les deux types d'éléments embarreurs 41.
[0056] L'élément embarreur 41 est monté à l'extrémité d'une manivelle 43. Concentriquement
à l'embarreur 41, on a monté un galet fou 44 dont le diamètre extérieur est plus grand
de quelques millimètres (10 environ) que la largeur de l'embarreur.
[0057] Le galet 44 est destiné à rouler sur la surface extérieure de l'extrémité de la broche
tout en maintenant l'embarreur à faible distance de la broche, parallèlement à son
axe. On verra plus loin comment se réalise cette opération.
[0058] Le palier 45 porteur de la manivelle 43 est fixé en extrémité d'un bras 46 ; mais,
en position de repos, la manivelle est maintenue parallèle au bras et repliée contre
lui par l'effet d'un ressort de torsion 47 qui exerce son effort dans le sens anti
horaire ; la manivelle est donc en butée sur le taquet 48.
[0059] Le bras 46 est articulé dans un palier 49 solidaire du support 50. Son mouvement
est donné par un vérin rotatif 51 commandé par le distributeur 8.
[0060] Comme le montre la figure 7E, l'angle de rotation du vérin 51 et la position du support
50, de même que la longueur du bras 46 et de la manivelle 43 sont déterminés et combinés
pour que le système puisse occuper les deux positions extrêmes suivantes :
- position de repos : le bras 46 est sensiblement horizontal et droite du support
50 de façon à tenir l'embarreur 41 hors du champ des broches pendant une rotation
du barillet. L'espace entre la broche 81 ou B2 et l'embarreur 41 est de plus suffisamment
dégagé peur oermettre le passage d'une mèche et les opérations de relance semi-automatique,
telles que décrites dans le brevet français publié sous le n" 2 291 138. Enfin, la
hauteur du support 50 est telle qu'elle laisse libre accès à la broche pour qu'on
puisse y effectuer aisément une relance manuelle.
- position de travail : le bras 46 est sensiblement vertical, au-dessus du support
50, position à laquelle il a été amené par une rotation dans le sens horaire.
[0061] La manivelle 43 est écartée du bras 46 par le contact du galet 44 avec la broche.
[0062] On voit sur la figure 7E quelle est la trajectoire t2 de l'axe de l'ensemble "galet
44 - embarreur 41" au cours du mouvement de rotation du bras 46 suivant l'arc t1 :
t2 a d'abord été circulaire, concentriquement à t1 jusqu'à ce que l'embarreur 41 rencontre
le fil BC tendu entre les deux broches. A partir de ce moment, la manivelle 43 qui
était repliée contre le bras 46 sous l'effet du ressort de torsion 47 est sollicitée
vers l'arrière par l'action du fil BC sur l'embarreur. A.partir du point D, la trajectoire
n'est plus géométriquement identifiable (elle dépend de la tension du fil BC), ceci
jusqu'en E, instant où le galet 44 entre en contact avec la broche et où t2 redevient
circulaire, concentriquement à la broche cette fois. Le fil est en contact avec l'embarreur
41 depuis que ce dernier est arrivé au point D de sa trajectoire et il commence à
provoquer la rotation de la lame, de sorte que l'arête 42 de celle-ci vient progressivement
attaquer et érailler le fil, ceci jusqu'à ce que l'embarreur arrive en fin de course
puisque le fil se trouve suffisamment affaibli pour être capturé par la broche 82,
ce qui achève de le rompre.
[0063] Comme dans les cas précédents, ces dispositifs sont positionnés de telle manière
que les gorges des lames en V 41a ou 41b se déplacent dans des plans perpendiculaires
à l'axe des broches, dans lesquels les fils ont été amenés en vue de leur transfert.
[0064] Le fonctionnement des appareillages décrits précédemment et la séquence des opérations
sont les suivants :
1 - Lorsqu'une bobine est terminée sur la broche B1, la broche B2 est mise en rotation
à sa vitesse normale et simultanément le fil est sorti du champ d'action du dispositif
de répartition du fil, soit par pivotement de la barre 17, soit par un dispositif
éjecteur de type connu et employé couramment dans la technique de fabrication du fil
de verre tel que l'ensemble 26 à 29 décrit plus haut.
2 - L'inversion des deux broches est réalisée par pivotement du barillet 83, opération
qui se décompose en :
. déverrouillage et mise en position de repos du levier embarreur si l'actionnement
de celui-ci est effectué par le distributeur 8 ou par l'éloignement du mécanisme de
répartition 30.
. pivotement du barillet
. verrouillage avec mise en position de travail du levier embarreur si la commande
de celui-ci est effectuée par le même distributeur 8 ou par le rapprochement du mécanisme
de répartition 30.
3 - La broche B1 est ralentie.
4 - Reprise du fil par la broche vide en position travail.
5 - A la fin du déplacement qui est imposé au fil, ce dernier, affaibli par l'abrasion
du doigt, se rompt et subit le transfert.
6 - Mise en position "repos" de la barre 17 ou de l'éjecteur 26 à 29 qui a pour effet
d'amener le fil dans le champ d'action des dispositifs de répartition et de commencer
la nouvelle bobine.
[0065] D'après la description détaillée du procédé de transfert selon l'invention, on constate
que celle-ci présente plusieurs avantages importants par rapport à l'art antérieur.
Ces avantages sont les suivants :
- le transfert du fil peut être effectué sur n'importe quelle surface, que celle-ci
soit lisse comme la surface de la broche ou celle des manchettes en plastique, ou
plus irrégulière comme celle des manchettes en carton couramment utilisées.
- dans la gamme des fils actuellement connus, le processus de transfert peut être
assuré quel que soit le titre desdits fils.
- le transfert du fil peut être également effectué indépendamment de la position occupée
par ledit fil par rapport à l'enroulement.
- le transfert du fil ne nécessite pas une commande précise de freinage de la bobine
pleine au cours du transfert.
[0066] De la description détaillée des différents modes de réalisation de l'invention, il
ressort d'autres avantages :
- ces dispositifs peuvent être implantés sur des bobinoirs à barillet sans exiger
de modification particulière de ces derniers ;
- ils peuvent être adaptés sur tout type de bobinoir à barillet comprenant deux broches
ou plus.
1. Procédé de transfert d'un matériau filiforme tel que filaments continus de verre
rassemblés sous forme de fil de titre élevé, à la fin de la permutation de deux broches
81 et 82, la première, pleine, s'effaçant et la seconde étant vide, consistant à déplacer
le fil entre les deux broches de manière à augmenter l'arc de contact avec B2 et à
couper le fil, caractérisé en ce qu'on provoque : a) - la rupture progressive du fil
déterminant la séparation des filaments rompus constituant ledit fil ; b) - l'entraînement
individuel de chacun des filaments rompus constituant ledit fil, par adhérence sur
la broche 82 jusqu'à la reprise complète dudit fil par ladite broche.
2. Dispositif de transfert pour la mise en oeuvre du procédé selon la revendication
1, comprenant un organe à déplacement rapide engageant le fil entre les broches B1
et B2, caractérisé en ce que cet organe est muni à son extrémité libre d'une pièce
présentant des arêtes peu effilées.
3. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que l'organe mobile est
constitué de deux bras dont l'un pivote sous l'action du fil tendu et vient en contact
avec la surface extérieure de l'extrémité de la broche 82, en fin de déplacement.
4. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que l'organe mobile est
une tige droite à déplacement rectiligne, munie à son extrémité libre d'une pièce
en forme de V (2), et actionnée par un vérin (1) commandé par un distributeur (7,
8).
5. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que l'organe mobile est
une tige droiteà déplacement rectiligne dont l'extrémité libre comporte une lame (13)
possédant deux encoches (14) et (15), et actionnée par un vérin (1) commandé par un
distributeur (7, 8).
6. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que l'organe mobile est
un levier courbe (24), muni à son extrémité libre d'une pièce en forme de V (2) et
actionnée par un vérin (25) commandé par un distributeur (7, 8).
7. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que l'organe mobile est
un levier courbe (24) dont l'extrémité libre est munie d'une lame (13) comportant
deux encoches (14) et (15), actionné par un vérin (25) commandé par un distributeur
(7, 8).
8. Dispositif selon l'une des revendications 6 et 7, caractérisé en ce que l'organe
mobile st porté par le mécanisme de répartition du fil (30) se déplaçant au fur et
à mesure du grossissement de l'enroulement et actionné par l'intermédiaire du mouvement
dudit mécanisme (30).
9. Dispositif selon la revendication 8, caractérisé en ce que l'organe mobile est
un levier (24) porteur d'un élément embarreur, monté sur un arbre (33) porté par le
mécanisme de répartition du fil et commandé en rotation par un système bielle (34)
manivelle (35).
10. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce que l'organe mobile est
un bras (46), dont une extrémité est munie d'un paliar (45) porteur d'une manivelle
(43) sur laquelle est fixé un élément embarreur, actionné par un vérin rotatif (51)
commandé par un distributeur (8).
11. Dispositif selon la revendication 10, caractérisé en ce que la manivelle est rappelée
élastiquement vers l'arrière du bras 46 et que l'élément embarreur est une pièce (41)
en forme de V fixée à l'extrémité d'une tige cylindrique portant un galet (44).