[0001] L'invention concerne les barges sur lesquelles sont montés les appareils de lutte
contre les pollutions flottantes.
[0002] Il existe divers types d'appareils de récupération de matières flottantes faisant
appel à des moyens divers pour recueillir lesdites matières à la surface du plan d'eau
: succion, noria, pompe à palettes, etc. Tous présentent une embouchure faiblement
immergée qui est suivie d'un élévateur amenant les matières recueillies à une goulotte
d'évacuation d'où elles sont déversées dans un bac de décantation et de stockage.
[0003] Très généralement un tel appareil est monté sur une barge qui porte en même temps
la cuve de décantation. Afin de permettre d'opérer près du rivage, la barge doit avoir
un faible tirant d'eau.
[0004] Pour obtenir le meilleur rendement de l'appareil de récupération, il faut, toutes
choses restant égales par ailleurs, d'une part créer un courant tendant à amener la
couche de matières flottantes vers l'embouchure et, d'autre part, faire en sorte que
la profondeur d'immersion de l'embouchure varie peu autour d'une valeur optimale déterminée,
le plus souvent, empiriquement.
[0005] Le premier but est atteint selon l'invention grâce à un dispositif constitué par
deux longues pales articulées respectivement de part et d'autre de l'embouchure de
l'appareil de récupération, sur les parois de l'embouchure elle-même ou sur la barge,
autour d'un point fixe ou tout au moins de trois axes orthogonaux; chacune desdites
pales portant à distance convenable de cette articulation un bras de manoeuvre dirigé
vers le haut et formant avec la pale un angle obtus, de manière à pouvoir être saisi,
par son extrémité formant poignée, par un opérateur embarqué dans la barge.
[0006] L'opérateur peut ainsi imprimer aux pales des mouvements de "godille" opposés pour
créer un courant tendant à amener la couche flottante vers l'embouchure de l'appareil
de récupération.
[0007] Il est avantageux, pour augmenter l'effet de "balayage" de la couche flottante vers
l'embouchure, de disposer tout le long de chacune des pales une pluralité de buses
alimentées par une canalisation d'eau sous pression et fournissant chacune un jet
dirigé sensiblement vers ladite embouchure. L'eau sous pression peut provenir par
exemple d'une pompe prélevant l'eau dans le milieu où flotte la barge.
[0008] Il est évidemment possible d'imaginer une manoeuvre mécanique des pales à partir
d'un moyen moteur, toutefois une telle disposition est peu utile étant donné que les
conditions de récupération n'imposent qu'un "battement" intermittent des pales et
que, de plus, ce mouvement doit être exécuté lentement.
[0009] Le second but, stabilisation de la profondeur d'immersion de l'embouchure, est atteint
en prenant comme cuve de décantation une cuve dite noyée à niveau sensiblement constant.
[0010] On commence par remplir la cuve d'eau jusqu'au plus haut niveau compatible avec le
tirant d'eau à respecter pour la barge, puis on règle la position de l'appareil de
récupération pour que la profondeur d'immersion de l'embouchure soit optimale. Il
suffit alors d'évacuer de la cuve de décantation des quantités d'eau correspondant
en poids aux quantités de matières déversées dans ladite cuve. Cette évacuation peut
être réglée grâce à une bonde disposée dans la cuve, sur le fond de la barge, et dont
l'obturateur commandé par un volant manoeuvré manuellement est ouvert en fonction
du débit de l'appareil de récupération, le degré d'ouverture pouvant être corrigé
de façon intermittente. La compensation peut être parfaite grâce à une évacuation
continue de trop-plein par une canalisation partant du fond de la cuve et débouchant
à l'extérieur de la barge par un orifice situé dans le plan du niveau d'eau initial
de la cuve. Ce niveau initial étant variable, comme il est dit ci-avant puisqu'il
dépend du tirant d'eau à respecter, il est nécessaire de pcuvoir régler le niveau
de l'orifice d'évacuation de la canalisation de trop-plein; ce réglage peut être réalisé
en constituant la partie ascendante de ladite canalisation par des éléments télésco-
piques ou encore en prévoyant une canalisation flexible sur une partie au moins de
sa longueur.
[0011] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre et à
l'examen du dessin annexé dans lequel :
la figure 1 est une vue schématique en plan d'une barge équipée d'un dispositif de
"balayage",
la figure 2, à plus grande échelle, montre en perspective le détail de l'articulation
d'une pale de balayage,
la figure 3, à plus grande échelle encore, montre le principe de basculement de la
pale lorsqu'il s'agit de l'écarter de l'axe longitudinal de la barge,
la figure 4 est une vue schématique, en élévation, d'une barge portant une cuve de
décantation noyée, à niveau constant, avec évacuation à réglage manuel,
la figure 5 est une vue en plan de la barge de la figure 4,
les figures 6A, 6B, 6C et 6D sont des coupes longitudinales simplifiées de la barge
de la figure 4 en position respectivement de navigation à vide, de début de travail
(cuve remplie d'eau), en cours de travail de récupération et en fin de travail.
la figure 7 est une coupe transversale schématique d'une barge à cuve noyée avec compensation
automatique par trop-plein.
[0012] Sur les figures 1 à 3, une barge 1 porte un appareil 2 de récupération de matières
flottantes et une cuve 3 de décantation et de stockage pour lesdites matières qui
y sont déversées par l'élévateur de l'appareil 2.
[0013] Il est clair que la récupération sera plus rapide si l'on crée un courant tendant
à diriger la couche de matières flottantes vers l'embouchure 2a de l'appareil 2. Dans
ce but, la barge est munie de deux pales 4a, 4
b articulées respectivement de part et d'autre de l'embouchure 2 a sur la coque de
la barge ou sur l'appareil 2 de récupération comme c'est le cas dans l'exemple représenté.
L'articulation de chacune des pales peut être réalisée autour d'un point fixe (rotule),
mais certaines rotations doivent être limitées par butées et il est alors préférable
de prévoir, comme cela est représenté (figure 2), une articulation autour de trois
axes orthogonaux 5, 10 et 11 dont un, 5, est sensiblement vertical. L'axe 5 est l'axe
de balayage, l'axe 10 est l'axe de relevage et l'axe 11, l'axe de basculement.
[0014] A distance convenable de son articulation, chaque pale porte un bras 9 de manoeuvre
dirigé obliquement vers le haut de manière telle que son extrémité 9 a formant poignée
peut être saisie par un opérateur embarqué dans la barge.
[0015] Les pales 4 a et 4
b étant écartées l'une de l'autre comme représenté en traits pleins à la figure 1 (position
I) et chaque pale présentant sa section droite verticalement (position I de la figure
3), les fait pivoter l'une vers l'autre selon les flèches f
1, autour des axes 5, en agissant sur les bras 9 jusqu'à ce que leurs extrémités libres
viennent se rencontrer dans le plan médian de la barge dans la position III, après
être passées par la position intermédiaire II. Ce mouvement de balayage de la surface
du plan d'eau tend à ramener les matières flottantes dans l'axe de la barge. En même
temps ces matières sont poussées vers l'embouchure 2 a grâce à des jets 7 d'eau provenant
de buses 8 portées par les pales 4
a, 4
b3 les jets 7 étant de préférence aplatis dans un plan horizontal et dirigés, suivant
les flèches f
2) sensiblement en direction de ladite embouchure 2 . Chaque pale peut porter une buse
8, comme la pale 4 à la figure a 1, ou une pluralité de buses 8, comme la pale 4
b. Toutes les buses sont alimentées par une canalisation flexible avec de l'eau sous
pression, grâce à une pompe puisant l'eau sur laquelle flotte la barge.
[0016] Chaque pale porte à son extrémité libre, sur la face tournée vers l'extérieur, un
flotteur 16 (figure 2) qui "suit" les mouvements de surface du plan d'eau (la pale
jouant autour de l'axe 10) et en même temps crée un couple qui, à la figure 2, tend
à faire tourner la pale 4 a autour de l'axe 11 dans le sens direct, appliquant ainsi
la pale contre une butée 17 dans la position verticale représentée aux figures 2 et
3.
[0017] Lorsque le mouvement de balayage est terminé (position III, figure 1), il faut revenir
à la position I pour recommencer. Pour éviter d'écarter les matières flottantes vers
l'arrière lors de ce mouvement de retour, il faut "sortir" les pales de l'eau. Le
relevage d'une pale autour de son axe 10, en tirant sur un câble 12 de relevage est
une opération relativement longue, nécessitant en outre l'escamotage du bras 9 et
l'arrêt des jets 7 et une telle manoeuvre est exécutée pour la mise en navigation
de la barge mais pas en cours de travail. Pour effectuer la mise hors d'eau d'une
pale en cours de travail on procède à son "basculement" autour de l'axe 11. Une telle
opération est représentée à la figure 3, la pale 4 passant de la position I à la position
IV (en traits interrompus). Pour réaliser cette manoeuvre il suffit de tirer sur le
câble 14 tendu entre l'extrémité d'une manette 15 et l'extrémité d'un bras 13 fixé
rigidement à angle droit sur la face intérieure de la pale considérée. Cette traction
est obtenue en faisant pivoter la manette 15, ce qui constitue une manoeuvre simple
et rapide. Le basculement doit être suffisant pour que la pale ne touche pas la couche
18 de matières flottantes. Lorsque les pales sont toutes deux "basculées", on les
écarte l'une de l'autre, puis en ramenant la manette 15 à sa position initiale les
pales reprennent leur situation verticale en appui contre les butées 17 et l'on revient
ainsi à la position I de la figure 1 pour un nouveau balayage.
[0018] Comme il a été dit ci-avant, le rendement de l'appareil 2 dépend également de la
profondeur d'immersion de l'embouchure 2 . Lorsque la profondeur d'immersion optimale
est connue, il importe de régler en conséquence la position de l'appareil et d'éviter
alors les variations du tirant d'eau de la barge pour maintenir cette immersion sensiblement
constante.
[0019] La stabilisation du tirant d'eau de la barge est obtenue grâce aux dispositions représentées
aux figures 4 et 7.
[0020] Sur ces figures, on retrouve une barge 1 portant un appareil 2 de récupération de
matières flottantes et une cuve 3 de décantation et de stockage. Aux figures 4 et
5 est représenté en outre le moteur 20 de propulsion de la barge. Comme ci-avant,
les matières flottantes recueillies par l'embouchure 2 a de l'appareil 2 sont transportées
par l'élévateur dudit appareil puis déversées dans la cuve 3, ici par l'intermédiaire
d'une goulotte 21.
[0021] La cuve 3 est une cuve dite noyée, c'est-à-dire remplie d'eau au début du travail
et cette eau est évacuée au fur et à mesure du déversement du mélange eau + matières
flottantes provenant de l'appareil 2.
[0022] Pour que le tirant d'eau H de la barge ne varie pas, il faut qu'il y ait compensation
en poids entre les produits déversés par la goulotte 21 et l'eau évacuée de la cuve.
La densité des matières flottantes étant le plus souvent relativement voisine de celle
de l'eau, on peut qualifier la cuve 3 de cuve noyée à niveau constant lorsque cette
compensation est obtenue, mais ce n'est pas parfaitement exact.
[0023] Le réglage de l'évacuation de l'eau peut être fait manuellement, par exemple à l'aide
d'un volant 22 actionnant un obturateur plat 23 disposé au fond de la cuve sur un
orifice de sortie 24.
[0024] Les différentes phases de remplissage de la cuve 3 sont représentées aux figures
6A à 6D.
[0025] En 6A, la barge est en position de navigation à vide, le tirant d'eau h est faible
et la cuve 3 contient peu d'eau dont l'entrée est due éventuellement à une imparfaite
étanchéité de l'obturateur 23 (hauteur maximale de l'eau dans la cuve : h).
[0026] Arrivé sur le lieu de travail, figure 6B, la cuve est remplie d'eau jusqu'à obtenir
le tirant d'eau H convenable et on règle l'immersion de l'embouchure 2a de l'appareil
de récupération. L'obturateur 23 est toujours fermé.
[0027] A la figure 6C, le travail de récupération des matières flottantes 26 est commencé.
L'obturateur 23 est ouvert de façon à dégager partiellement l'orifice 24 pour que
l'eau de la cuve s'écoule avec un débit correspondant à celui de l'arrivée du mélange
eau + matières. Le réglage de l'ouverture s'effectue par tâtonnements et doit être
corrigé de façon intermittente pour maintenir la valeur H du tirant d'eau.
[0028] A la figure 6D la cuve 3 est sensiblement remplie par les matières récupérées. L'opérateur
en est prévenu grâce à un tube plongeur 25 dont l'extrémité supérieure dépasse le
niveau maximal de remplissage de la cuve et dont l'extrémité inférieure débouche près
du fond de la cuve. Lorsque les matières récupérées atteignent le niveau de l'extrémité
inférieure du tube, il en passe dans ce dernier et on les voit apparaître en surface
en 27 et l'opérateur ferme alors l'obturateur 23.
[0029] Au lieu d'avoir un réglage manuel par l'obturateur 23, on peut prévoir une compensation
automatique grâce à un tube de trop-plein 28, comme représenté à la figure 7, plongeant
jusqu'au voisinage du fond de la cuve 3 et coudé à angle droit à sa partie supérieure
pour déboucher sur l'un des côtés latéraux de la barge. On obtient ainsi à chaque
instant une exacte compensation en poids entre l'eau évacuée par l'orifice 29 a du
trop-plein et les matières récupérées 26 déversées dans la cuve. Cette compensation
étant faite en poids, le niveau atteint dans la cuve par les matières 26 est légèrement
supérieur au niveau de l'eau dans le tube de trop-plein, ce dernier niveau étant le
niveau initial de l'eau dans la cuve avant le début du travail de récupération. Comme
il a été dit ci-avant ce niveau d'eau initial dépend du tirant d'eau H à respecter
et il peut donc varier bien que dans des proportions assez faibles. A la figure 7,
pour que le niveau de l'orifice du trop-plein puisse être réglé en fonction dudit
niveau initial, la partie coudée 29 du trop-plein est emboîtée de façon téléscopique
et à frottement doux sur la partie verticale 28 et un lien 30 ou tout autre moyen
de retenue ou de blocage permet de la maintenir dans la position choisie. Au lieu
de prévoir une partie téléscopique 29 pour le tube de trop-plein, on peut prévoir
une partie flexible, ce qui permet également de faire varier le niveau de l'orifice
d'évacuation.
1) Barge porteuse d'un appareil de récupération de matières flottantes et notamment
de pollutions flottantes, caractérisée en ce qu'elle est munie d'un dispositif constitué
par deux longues pales (4a, 4b) flottantes et articulées respectivement de part et
d'autre de l'embouchure (2a) de l'appareil de récupération (2), autour d'un point
fixe ou tout au moins de trois axes orthogonaux (5, 10, 11), chacune desdites pales
portant à distance convenable de cette articulation un bras de manoeuvre (9) dirigé
vers le haut et formant avec la pale un angle obtus de manière à pouvoir être saisi,
par son extrémité formant poignée (9a), par un opérateur embarqué dans la barge (1).
2) Barge porteuse d'un appareil de récupération de matières flottantes selon la revendication
1, caractérisée en ce que chacune des pales (4a, 4b) porte au moins une buse (8) alimentée
par de l'eau sous pression, fournissant un jet (7) aplati dans le plan horizontal
et dirigé sensiblement vers l'embouchure (2a) de l'appareil de récupération (2).
3) Barge porteuse d'un appareil de récupération de matières flottantes selon les revendications
1 et 2 et qui déverse lesdites matières mêlées d'eau dans une cuve de décantation
portée par ladite barge, caractérisée en ce que la cuve de décantation (3) est une
cuve dite noyée à niveau sensiblement constant.
4) Barge à cuve noyée selon la revendication 3, caractérisée en ce qu'un tube plongeur
(27) est disposé dans la cuve, l'extrémité supérieure dudit tube dépassant le niveau
maximal de remplissage de la cuve et son extrémité inférieure débouchant à quelques
centimètres du fond de la cuve, de manière à visualiser le moment où les matières
récupérées atteignent presque le fond de cuve par leur apparition en surface à l'intérieur
du tube.
5) Barge à cuve noyée selon la renvendication 4, caractérisée en ce que l'eau est
évacuée de la cuve (3) au fur et à mesure du déversement des matières récupérées,
par une bonde (24) disposée dans la cuve sur le fond de la barge et munie d'un obturateur
(23) dont l'ouverture est commandée et réglée par un volant (22) actionné manuellement.
6) Barge à cuve noyée selon la revendication 4, caractérisée en ce que l'eau est évacuée
de la cuve (3) au fur et à mesure du déversement des matières récupérées par une canalisation
de trop-plein (28) partant du fond de la cuve et débouchant à l'extérieur de la barge
par un orifice situé dans le plan du niveau d'eau initial de la cuve.
7) Barge à cuve noyée selon la revendication 6, caractérisée en ce que la canalisation
de trop-plein est constituée sur une partie au moins de sa longueur par des éléments
flexibles ou télé- scopiques (28, 29) de manière à permettre de régler le niveau de
son orifice d'évacuation (29a) en fonction du niveau d'eau initial dans la cuve.