[0001] La présente invention concerne les machines destinées à l'usinage par abrasion et
en particulier au ponçage du bois.
[0002] Dans les dispositifs antérieurement connus, on constate que les particules enlevées
restent emprisonnées entre les grains abrasifs et les colmatent ; l'efficacité du
travail d'abrasion diminue rapidement. Le frottement provoqué par ces particules dégage
une importante quantité de chaleur qui d'une part détériore le liant des grains et
d'autre part endommage le matériau à usiner. Cet inconvénient oblige à remplacer fréquemment
l'abrasif, la vitesse d'usinage est limitée et toujours inférieure à celle des machines
utilisée en amont.
[0003] Dans le cas de bois composé d'éléments de duretés différentes tels que les moulures
avec filets, ou plus simplement en présence de noeuds, on obtient une surface inégalement
usinée.
[0004] Enfin, lorsque l'abrasif est colmaté et que l'on obtient un lustrage avec échauffement
au lieu d'une coupe par les grains abrasifs, les fibrilles de bois ou poils sont couchées
et non découpées. Ceci gêne les opérations ultérieures de peinture ou de vernissage
à moins qu'elles ne soient faites immédiatement après ponçage.
[0005] Le dispositif selon l'invention permet de remédier à ces inconvénients. Il autorise
une vitesse de passage accrue et permet la synchronisation avec les machines utilisées
en amont de la chaîne continue et dans le cas particulier du bois avec les scies,
les raboteuses eτ les quatre-faces. Il permet en outre le stockage prolongé des pièces
destinées à recevoir des peintures, vernis ou autres décors.
[0006] De façon plus précise, le dispositif selon la présente invention, permettant l'évacuation
des particules enlevées de la surface du matériau est notamment remarquable en ce
que les patins abrasifs en mouvement alternatif sont légèrement soulevés à chaque
extrémité de leur course.
[0007] D'autres avantages et caractéristiques du présent dispositif ressortiront mieux à
la lecture de la description qui va suivre, faite en regard des figures données à
titre indicatif et nullement limitatif, parmi lesquelles
La figure 1 représente schématiquement les mouvements utilisés ;
la figure 2 représente schématiquement le mouvement résultant utile ;
la figure 3 représente en coupe l'aspect habituellement obtenu pour l'abrasif ; la
figure 4 représente en coupe l'aspect obtenu pour l'abrasif selon la présente invention
; la figure 5 illustre un mécanisme avec biellettes formant un parallèlogramme ; la
figure 6 est une vue en coupe selon la ligne VI-VI de la figure 5 ; la figure 7 est
une vue du boîtier et du chariot avec demi-coupe EF de la figure 8 ; la figure 8 est
une vue demi-coupe AB de la figure 7 ; la figure 9 illustre un système avec galets
et évidements-guides (demi-vue de face avec coupe AB) ; et la figure 10 illustre un
système avec silentblocs formant l'ensemble vibrant (demi-vue de face, demi-vue de
dessus avec coupes CD et EF).
[0008] Pour éviter l'accumulation des particules sous le patin et le colmatage de l'abrasif,
le dispositif selon l'invention comporte divers moyens pour soulever légèrement le
patin en fin de course afin de permettre l'évacuation des particules accumulées lors
de chaque mouvement. Le graphique de la planche 1, figures 1 et 2, explicite le mouvement.
La figure 1 représente le mouvement d'oscillation, c'est-à-dire longitudinal seul
(représenté par les forces F et Fl) et la force d'application F' toujours constante
pour un travail donné.
[0009] La figure 2 représente le mouvement résultant de la combinaison des mouvements d'oscillation
et du mouvement en hauteur provoqué par le fait de l'inertie relative de l'ensemble
crue par le poids propre du mécanisme et de la force appliquée F' ; a et c sont les
relevages, b est le mouvement rectiligne.
[0010] Pour faciliter cette évacuation, l'invention prévoit l'injection d'air ou de tout
autre fluide entre le patin et la surface à usiner, ce fluide étant amené dans cet
espace par des canaux à travers le support et le patin. L'emplacement du conduit de
raccordement dans le support et dans le patin est désigné par le repère 23 dans les
figures 5, 6, 9 et 10.
[0011] Le premier dispositif représenté par les figures 5, 6, 7 et 8, comporte un boîtier
1 muni intérieurement de rails 2 sur lesquels viendront rouler les galets 3 du chariot
4. Celui-ci est rendu solidaire du boîtier par un vérin 5 qui permet de relever les
patins ou de les appliquer avec une pression donnée sur le matériau à usiner. Le chariot
4 comporte le système vibrant. Celui-ci est composé, pour chaque patin, de biellettes
6 articulées sur l'axe 7 muni de roulements Timken avec entretoises déformables. Les
flasques supportent le tout et servent de garde graisse. Les patins sont fixés à l'autre
extrémité des biellettes à l'aide de silentblocs 8 tenus par l'axe 9. Le mouvement
alternatif opposé des deux patins est obtenu par les excentriques 10 liés par biellettes
aux silentblocs 11, (axe 12). Le mouvement résultant des patins se développe suivant
le graphique des figures 1 et 2.
[0012] Dans le deuxième système représenté par la figure 9, les patins sont montés sur le
chariot 13 par l'intermédiaire des silentblocs 14 et de l'axe 15. Ce chariot est guidé
par les galets 16 qui roulent dans les évidements 17 du bâti 18. Ces évidements ont
une forme destinée à reproduire le mouvement défini par le graphique des figures 1
et 2. La force F', figures 1 et 2, est assurée comme dans le précédent système par
un vérin, des rails et des galets semblables à ceux décrits dans les figures 5, 6,
7, 8.
[0013] Dans le troisième système représenté par la figure 10, l'ensemble vibrant est formé
de silentblocs 19 (coupe partielle CD) et de l'embiellage avec excentriques 20 muni
du silentbloc 21. Le mouvement résultant est obtenu par un chariot identique au système
décrit dans le premier mode (figures 5 à 8) et assurant l'application de la force
F', figures 1 et 2, ou par le poids du moteur et la pression de la main si le système
est utilisé en machine à main au lieu de machine automatique.
[0014] Dans un quatrième mode de réalisation, non illustré, le vérin est remplacé, dans
les figures 5 à 10, par un électroaimant de puissance voulue.
[0015] Dans un cinquième mode de réalisation, non illustré, le mouvement en hauteur de soulèvement
en bout de course est obtenu directement par un électroaimant remplaçant le vérin
5, et commandé par un contacteur statique asservi à la rotation de l'excentrique.
[0016] Dans l'utilisation de ces cinq modes de réalisation, il est présenté comme outil
de travail un patin 22, figures 5, 6, 9, 10, qui est exécuté suivant trois procédés
différents afin d'obtenir un temps d'utilisation et un rendement utiles :
a) Dans le premier procédé, un bloc de liège ou de caoutchouc est recou- vert par
collage d'un abrasif monté par collage sur un support à l'aide de résine phénolique
en double couche. Le support est formé d'un tissu de coton pour chaîne et trame, d'un
tissu de nylon pour la chaîne et coton pour la trame, ou d'un tissu de métal pour
la chaîne et coton pour la trame. La présentation devra être celle de la figure 4.
b) Dans le deuxième procédé, le bloc sera formé de grains abrasifs et de résines assurant
une vie plus longue par possibilité d'usure avec une conservation du profil donné.
La présentation de la figure 4 est obtenue par différence de dureté du liant qui s'use
au fur et à mesure de la disparition des grains.
c) Dans le troisième procédé, le bloc sera formé de caoutchouc garni par collage ou
vulcanisation d'une feuille de métal de un à cinq dixièmes de millimètres d'épaisseur
sur laquelle les grains d'abrasif seront fixés par galvanoplastie assurant une considérable
longévité. L'aspect sera toujours défini par le profil de la figure 4.
[0017] Les trois genres d'outils décrits ci-dessus seront munis d'un conduit 23, figures
5, 6, 9, 10, raccordé pu générateur de fluide. Il débouchera entre l'abrasif et la
matière à usiner par des orifices ou rainures dictés par la forme du profil afin d'assurer
l'évacuation des particules enlevées de la meilleure façon.
[0018] En outre, pour éviter l'emprisonnement des particules et copeaux entre les grains
abrasifs, ceux-ci sont noyés dans le liant sur une profondeur légèrement supérieure
à la moitié de leur hauteur moyenne. La figure 3 donne l'aspect habituellement obtenu
et la figure 4 donne l'aspect que le support 24, le grain 25, et le produit de fixation
26, doivent avoir pour obtenir le résultat.
[0019] Le dispositif objet du perfectionnement peut être avantageusement appliqué au ponçage
du bois pour moulures, ébénisteries, bâtiments, parquets, etc... et en particulier
dans les chaînes de production en continu. Il peut être également utilisé pour modifier
l'état de surface des plastiques et des métaux.
1. Dispositif d'usinage par abrasion et en particulier ponçage permettant l'évacuation
des particules enlevées de la surface du matériau, caractérisé en ce que les patins
abrasifs en mouvement alternatif sont légèrement soulevés à chaque extrémité de leur
course.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le soulèvement des patins
en fin de course est obtenu par leur fixation à deux biellettes constituant un parallèlogramme
oscillant.
3. Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce que l'ensemble mobile porteur
de patins est positionné par un système de vérin qui, en combinaison avec le parallèlogramme,
compense pendant la course de travail le mouvement vertical engendré par les biellettes
oscillantes et en raison de son inertie permet un léger soulèvement des patins à chaque
fin-de course.
4. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le soulèvement des patins
aux extrémités de la course est obtenu à l'aide de galets se déplaçant dans un chemin
de roulement profilé.
5. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le soulèvement des patins
aux extrémités de leur course est obtenu au moyen d'électroaimant commandé par relais
statique.
6. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le soulèvement des patins
aux extrémités de la course est obtenu par la combinaison du mouvement oscillant ou
du soulèvement par électroaimant avec le mouvement vertical obtenu par le poids de
l'ensemble et la pression de la main dans le cas d'une machine à main.
7. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que
les patins sont traversés par des canaux débouchant sur la surface d'abrasion dans
lesquels on injecte un gaz, un liquide ou un mélange des deux pour faciliter l'évacuation
des particules enlevées par les grains abrasifs.
8. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que
pour faciliter l'évacuation des particules et éviter leur emprisonnement entre les
grains abrasifs, le liant de fixation des grains abrasifs doit dépasser légèrement
la moitié de leur hauteur moyenne.