Domaine technique
[0001] La présente invention a pour objet un procédé pour revêtir d'au moins une couche
isolante au moins une portion longitudinale de la surface d'au moins un élément longiligne
conducteur, ainsi qu'une installation pour la mise en oeuvre de ce procédé.
Technique antérieure
[0002] Il existe à l'heure actuelle un grand nombre de procédés pour revêtir de matière
isolante des éléments longilignes électriquement conducteurs de faibles dimensions
latérales (tels que fils ou rubans métalliques), parmi lesquels un bon nombre d'entre
eux repose sur la technique de base qui consiste à faire défiler l'élément longiligne
à revêtir directement au travers d'une masse compacte de particules thermoplastiques
finement divisées. De tels procédés consistent essentiellement à préchauffer l'élément
longiligne préalablement à son passage au travers de la masse compacte de particules,
de façon à provoquer l'adhérence de particules sur l'élément ainsi préchauffé, et
à soumettre ultérieurement l'élément ainsi recouvert de particules à un chauffage
suffisant pour faire fondre ces particules en une enveloppe continue autour de l'élément
longiligne.
[0003] Ces procédés présentent le grand avantage d'être extrêmement simples à mettre en
oeuvre. Ils ont cependant l'inconvénient majeur de rester limités à des vitesses de
défilement peu élevées, compte tenu de l'apparition inévitable à partir d'une certaine
vitesse limite de phénomènes d'abrasion susceptibles d'occasionner, au fur et à mesure
de l'augmentation de la vitesse de défilement, une détérioration progressive de la
qualité du revêtement (détérioration progressive résultant d'un processus d'arrachement
des particules collées à l'élément longiligne par les particules avoisinantes n'y
adhérant pas, lequel processus d'arrachement ne peut que croître en intensité avec
la vitesse de défilement appliquée à l'élément longiligne).
[0004] Il existe par ailleurs un certain nombre d'autres procédés bien connus, dans lesquels
sont mis à profit des processus de nature électrostatique pour revêtir des articles
électriquement conducteurs de matière isolante. De tels procédés consistent essentiellement
à déposer directement par voie électrostatique une couche de particules thermoplastiques
électriquement chargées sur la surface de l'article à revêtir, en vue de soumettre
ultérieurement l'article ainsi recouvert de particules à un chauffage suffisant pour
faire fondre ces particules en un revêtement continu sur ledit article (les processus
de déposition électrostatique nécessitant notamment l'utilisation d'un organe de décharge
corona servant d'électrode active disposé en face de l'article conducteur à revêtir
servant d'électrode passive, en vue d'assurer la charge électrique des particules
isolantes destinées à être déposées sur l'article à revêtir). Ces procédés électrostatiques
sont particulièrement bien appropriés pour effectuer le revêtement en continu d'éléments
longilignes conducteurs de relativement grandes dimensions latérales, tels que des
bandes ou feuilles métalliques, étant donné que le revêtement peut alors dans un tel
cas être mis en oeuvre en faisant défiler ces bandes métalliques au droit des organes
chargés d'assurer la déposition électrostatique des particules, ce défilement pouvant
au demeurant être opéré à des vitesses relativement élevées (les procédés électrostatiques
n'impliquant en effet dans leur principe aucune limitation quant à la vitesse de défilement
des articles à revêtir). La mise en oeuvre de tels procédés électrostatiques devient
cependant plus problématique à réaliser au fur et à mesure qu'il s'agit de revêtir
des éléments longilignes de relativement plus faibles dimensions latérales. On sait
en effet que la déposition électrostatique ne peut être opérée de manière satisfaisante
que si les dimensions de l'article à revêtir servant d'électrode passive restent relativement
grandes par rapport à celles de l'organe corona servant d'électrode active, cette
déposition électrostatique devenant par contre catastrophique lorsque au moins l'une
des dimensions latérales de l'article à revêtir devient comparable à celles de l'électrode
corona, en raison de l'apparition de phénomènes de contre-émission de particules.
Les procédés de revêtement électrostatique susmentionnés présentent en outre l'inconvénient
additionnel de rester pratiquement limités à la déposition de monocouches, étant donné
que les particules électriquement chargées constitutives de la première couche ont
ensuite tendance à s'opposer au dépôt de couches ultérieures (en exerçant une répulsion
électrostatique sur les particules destinées à constituer ces couches ultérieures),
de sorte que de tels procédés ne peuvent donner lieu qu'à des revêtements de faible
épaisseur (fonction de la granulométrie des particules déposées).
Exposé de l'invention
[0005] La présente invention a précisément pour but de remédier au moins partiellement aux
inconvénients susmentionnés, en proposant un procédé pour revêtir des éléments longilignes
conducteurs, qui soit susceptible de permettre le revêtement d'éléments longilignes
de très faibles dimensions latérales, tout en étant également susceptible de permettre
la mise en oeuvre de vitesses de défilement élevées et/ou l'obtention de revêtements
de relativement grande épaisseur.
[0006] A cet effet, la présente invention a pour objet un procédé pour revêtir d'au moins
une couche électriquement isolante au moins une portion longitudinale de la surface
d'au moins un élément longiligne électriquement conducteur, caractérisé par le fait
qu'il consiste à :
- déposer sur la surface d'un support intermédiaire électriquement conducteur une
couche de particules faites en un matériau thermoplastique électriquement isolant,
lesdites particules étant chargées électrostatiquement de façon à adhérer audit support
intermédiaire,
- amener la surface ainsi revêtue dudit support intermédiaire en contact avec ladite
portion longitudinale à revêtir dudit élément longiligne, de façon à provoquer le
transfert sur cette portion longitudinale d'au moins une partie desdites particules
ainsi amenées en contact,
- chauffer ensuite ledit élément longiligne ainsi recouvert par lesdites particules
à une température suffisante pour faire fondre lesdites particules en une couche continue
sur ladite portion longitudinale,
- et, enfin, refroidir ledit élément longiligne ainsi revêtu de ladite couche continue
de façon à durcir cette couche continue.
[0007] La présente invention a également pour objet une installation pour la mise en oeuvre
d'un tel procédé.
[0008] La présente invention a enfin pour objet un élément longiligne revêtu selon un tel
procédé.
[0009] Dans la présente description, l'expression "matériau thermoplastique électriquement
isolant" entend désigner tous les types de matériaux électriquement isolants se présentant
normalement sous forme solide à la température ambiante, qui ont la propriété de se
ramollir sous l'action de la chaleur et de durcir en se refroidissant. Cette expression
doit donc être entendue dans un sens beaucoup plus général que celui sous lequel elle
est habituellement entendue dans le domaine des matières plastiques. Elle entend ainsi
notamment englober aussi bien des matériaux isolants organiques tels que la plupart
des matières dites "plastiques" que des matériaux isolants inorganiques tels que les
différents types de verre. L'expression "particules faites en un matériau thermoplastique
isolant" entend quant à elle désigner des parties très finement divisées du matériau
tel que sus-défini.
[0010] Ainsi, on voit que l'une des caractéristiques essentielles du procédé qui vient d'être
défini réside dans l'utilisation d'un support intermédiaire électriquement conducteur,
lequel support intermédiaire permet de réaliser le revêtement désiré par application
de deux étapes successives, à savoir tout d'abord déposition par voie électrostatique
d'une couche de particules thermoplastiques isolantes sur la surface du support intermédiaire,
suivie du transfert d'au moins une partie de ces particules sur la portion longitudinale
désirée de l'élément longiligne à revêtir, par mise en contact de la surface ainsi
revêtue de particules du support intermédiaire avec ladite portion longitudinale désirée
de l'élément longiligne.
[0011] La déposition par voie électrostatique de la couche de particules thermoplastiques
isolantes sur la surface du support intermédiaire électriquement conducteur peut être
effectuée au moyen de toute méthode électrostatique appropriée connue, les particules
thermoplastiques isolantes pouvant par ailleurs, selon la méthode employée, être chargées
électriquement avant d'être déposées sur le support intermédiaire ou au contraire
seulement après avoir été déposées sur ce support intermédiaire. La charge électrique
de ces particules est dans tous les cas assurée, quelle que soit la méthode employée,
par un organe de décharge corona disposé à distance du support intermédiaire électriquement
conducteur, ce support intermédiaire étant normalement relié à la masse, cependant
que l'organe corona se trouve porté à un potentiel élevé, qui peut être soit positif
(afin de charger positivement les particules thermoplastiques isolantes), soit préférentiellement
négatif (afin de charger négativement ces particules). La charge électrique de ces
particules isolantes a notamment pour fonction de permettre qu'elles restent fixées
au support intermédiaire électriquement conducteur par adhérence électrostatique,
après avoir été déposées sur ce dernier.
[0012] Le transfert sur la portion longitudinale désirée de l'élément longiligne à revêtir
d'au moins une partie des particules ainsi fixées électrostatiquement sur le support
intermédiaire peut ensuite en principe être opéré par simple mise en contact de ce
support intermédiaire avec ladite portion longitudinal- désirée. Le support intermédiaire
ainsi que l'élément longiligne conducteur à revêtir étant normalement tous deux reliés
à la masse, la probabilité pour que les particules électriquement chargées puissent
aller se fixer électrostatiquement sur l'élément longiligne est en effet du même ordre
de grandeur que celle pour que ces particules restent fixées électrostatiquement au
support intermédiaire, de sorte qu'environ la moitié des particules ainsi amenées
en contact se trouve transférée sur l'élément longiligne. Un tel transfert aléatoire
peut néanmoins être considérablement amélioré, en prévoyant d'appliquer à l'élément
longiligne tout prétraitement approprié capable de contraindre les particules amenées
à son contact à s'y fixer de manière définitive. Comme prétraitements possibles, on
peut ainsi à titre d'exemple envisager d'appliquer des prétraitements tels que préchauffage
de l'élément longiligne (de façon à ramollir suffisamment les particules amenées à
son contact pour qu'elles y adhèrent de manière convenable), ou bien encore pré-encollage
de l'élément longiligne (c'est-à-dire dépôt préalable d'une couche d'adhésif destinée
à contraindre les particules amenées ultérieurement à son contact à y adhérer de manière
définitive).
[0013] Le transfert de la couche de particules thermoplastiques isolantes sur l'élément
longiligne une fois opéré, on soumet alors ce dernier à une opération complémentaire
de chauffage, effectuée à une température suffisante pour faire fondre les particules
en un revêtement continu sur la portion longitudinale désirée de l'élément longiligne.
L'élément longiligne est ensuite en principe refroidi, de façon à durcir le revêtement
continu ainsi obtenu. Avant d'opérer un tel refroidissement, on peut encore néanmoins
le cas échéant envisager d'appliquer à ce revêtement continu non encore durci toute
opération complémentaire appropriée connue destinée à permettre l'obtention d'un type
de revêtement bien déterminé.
[0014] Le procédé selon l'invention est particulièrement bien approprié pour réaliser le
revêtement d'éléments longilignes conducteurs de faibles dimensions latérales, tels
que fils ou rubans métalliques, compte tenu de ce que la déposition par voie électrostatique
est ici effectuée indirectement sur le support intermédiaire électriquement conducteur
(lequel support intermédiaire peut conserver des dimensions relativement grandes par
rapport à l'organe corona utilisé dans cette déposition électrostatique), et non plus
directement sur l'élément longiligne à revêtir comme dans l'art antérieur. En ce qui
concerne le revêtement de ces éléments longilignes de faibles dimensions latérales,
on peut par ailleurs envisager d'effectuer aussi bien le revêtement d'un élément longiligne
unique, que le revêtement simultané d'une pluralité d'éléments longilignes adjacents
s'étendant parallèlement les uns aux autres dans un même plan (en vue par exemple
de réaliser une structure complexe constituée d'une pluralité de conducteurs enrobés
dans une gaine isolante unique).
[0015] Le procédé selon l'invention est néanmoins également susceptible d'être utilisé pour
effectuer le revêtement d'éléments longilignes conducteurs de plus grandes dimensions
latérales, tels que des bandes ou feuilles métalliques.
[0016] En ce qui concerne le revêtement susceptible d'être obtenu avec le procédé selon
l'invention, on peut envisager de réaliser aussi bien un revêtement s'étendant sur
toute la surface de l'élément longiligne à revêtir (par exemple enrobage circonférentiel
d'un fil métallique, ou bien revêtement des deux faces d'un ruban ou d'une bande métallique),
qu'un revêtement ne s'étendant que sur une portion longitudinale de cette surface
(par exemple revêtement d'une seule face d'un ruban métallique, ou revêtement partiel,
selon toute configuration désirée, de l'une ou des deux faces d'une bande ou feuille
métallique).
[0017] En ce qui concerne la nature du revêtement susceptible d'être obtenu, on peut par
ailleurs e
pvisager de réaliser aussi bien un revêtement "monocouche" de faible épaisseur, qu'un
revêtement "multicouche" de plus grande épaisseur, chacune des couches de ce revêtement
"multicouche" pouvant en outre être constituée par un matériau thermoplastique isolant
identique, ou au contraire par une succession des matériaux thermoplastiques isolants
différents (en vue de réaliser par exemple un revêtement composite dans son épaisseur).
La réalisation d'un tel revêtement "multicouche" peut être tout simplement obtenue
par application répétitive du procédé tel que sus-défini, en prévoyant toutefois avantageusement
dans un tel cas d'effectuer une opération de chauffage intermédiaire du fil entre
deux transferts successifs de particules, de façon à ramollir suffisamment la couche
de particules précédemment déposée pour que les particules ultérieurement transférées
puissent venir y adhérer de manière convenable, en dépit de la répulsion électrostatique
susceptible d'être exercée par cette couche précédemment déposée encore chargée électriquement.
[0018] En ce qui concerne toujours la nature du revêtement susceptible d'être obtenu, on
peut encore envisager de réaliser aussi bien un revêtement constitué par un matériau
unique s'étendant sur toute la longueur de l'élément longiligne à revêtir, qu'un revêtement
constitué de matériaux différents s'étendant de façon alternée sur la longueur de
cet élément longiligne (production à titre d'exemple de fils conducteurs pourvus d'un
enrobage isolant comportant des marques de couleur disposées à intervalles réguliers
le long de ces fils, la couleur de ces marques pouvant être différente pour chaque
fil de façon à permettre leur repérage ultérieur).
[0019] Le revêtement d'éléments longilignes conducteurs par le procédé selon l'invention
peut en principe être effectué aussi bien selon un processus discontinu que selon
un processus continu (le revêtement selon un processus discontinu pouvant à titre
d'exemple être effectué en utilisant comme support intermédiaire un support se présentant
sous la forme d'une plaque). On choisira cependant, de manière tout particulièrement
avantageuse, d'effectuer un tel revêtement selon un processus continu, en faisant
défiler axialement l'élément longiligne à revêtir selon une direction prédéterminée,
et en prévoyant alors d'utiliser comme support intermédiaire au moins un transporteur
sans fin pourvu d'une surface externe électriquement conductrice, tel que par exemple
un tambour métallique de forme cylindrique monté rotativement autour de son axe propre,
ce tambour étant alors agencé de façon à être sensiblement en contact par sa surface
cylindrique extérieure avec la portion longitudinale à revêtir de l'élément longiligne
en défilement tout en s'étendant sensiblement transversalement à la direction de défilement
de ce dernier. Le revêtement en continu de cette portion longitudinale peut alors
essentiellement être obtenu en effectuant la déposition électrostatique de la couche
de particules thermoplastiques isolantes en une zone de la surface du tambour éloignée
de la zone de contact de ce dernier avec l'élément longiligne, et en entraînant le
tambour en rotation dans le sens de défilement de l'élément longiligne, selon une
vitesse de rotation telle que sa vitesse périphérique soit sensiblement identique
à la vitesse de défilement de l'élément longiligne de façon à permettre, au fur et
à mesure du défilement de l'élément longiligne, le transfert en continu d'au moins
une partie des particules isolantes du tambour sur la portion longitudinale à revêtir
de l'élément longiligne. Un tel processus de revêtement en continu présente l'avantage
majeur de permettre la mise en oeuvre de vitesses de défilement particulièrement élevées.
[0020] Le processus de revêtement en continu sus-décrit peut donner lieu à l'obtention de
revêtements très divers, selon le nombre ainsi que la disposition des tambours rotatifs
utilisés comme supports intermédiaires. On pourra ainsi à titre d'exemple envisager
de réaliser des gainages enrobant circonférentiellement des fils métalliques, en prévoyant
d'utiliser au moins une paire de tambours rotatifs agencés de part et d'autre du fil
(ou encore additionellement une seconde paire disposée en aval et à 90° de la première
paire), ou bien des revêtements recouvrant les deux faces de rubans ou bandes métalliques,
en prévoyant d'utiliser au moins une paire de tambours rotatifs agencés contre chacune
des faces de ces rubans ou bandes, ou encore des revêtements ne recouvrant que l'une
des faces de ces rubans ou bandes, en prévoyant de ne disposer des tambours rotatifs
que contre cette face à recouvrir.
[0021] On pourra en outre envisager de réaliser aussi bien des revêtements "monocouche",
en prévoyant de n'utiliser qu'un seul ensemble de tambours rotatifs agencé le long
du chemin de défilement de l'élément longiligne à revêtir, que des revêtements "multicouche",
en prévoyant d'utiliser une pluralité d'ensembles de tambours rotatifs agencés les
uns à la suite des autres le long de ce chemin de défilement.
Brève description des dessins
[0022] Le dessin annexé illustre, schématiquement et à titre d'exemple, deux formes d'exécution,
ainsi que des variantes d'installations pour la mise en oeuvre du procédé selon l'invention.
[0023]
La figure 1 est une vue schématique générale, illustrant une première forme d'exécution.
La figure 2 est une vue en coupe selon l'axe II-II de la figure l, illustrant un premier
détail de cette figure 1.
La figure 3 est une vue d'un second détail, aggrandi, de la figure I.
La figure 4 est une vue en coupe, partielle, analogue à celle de la figure 2, illustrant
une première variante.
La figure 5 est une vue en coupe analogue à celle de la figure 4, illustrant une deuxième
variante.
La figure 6 est une vue en coupe d'un élément revêtu selon cette deuxième variante.
La figure 7 est une vue en coupe analogue à celle de la figure 4, illustrant une troisième
variante.
La figure 8 est une vue schématique générale analogue à celle de la figure 1, illustrant
une seconde forme d'exécution.
Meilleures manières de réaliser l'invention
[0024] Les figures 1 à 3 illustrent une première forme d'exécution d'une installation pour
la mise en oeuvre du procédé selon l'invention, destinée à permettre un enrobage isolant
"monocouche" d'un fil métallique unique. Cette installation comprend une bobine d'alimentation
I en fil métallique nu 2. Ce fil métallique 2 qui se déroule depuis la bobine I parcourt,
à travers toute une série de dispositifs qui vont être décrits ci-après, un chemin
qui le conduit jusqu'à une bobine de stockage 3, sur laquelle il est réenroulé. Le
fil métallique 2, qui se trouve relié à la masse par l'intermédiaire d'un contact
glissant 5, est extrait de la bobine 1 par une poulie d'alimentation 4, chargée de
communiquer au fil 2 une vitesse de défilement bien déterminée.
[0025] Le fil 2 ainsi extrait de la bobine I passe tout d'abord au droit d'un dispositif
de préchauffage 6, qui se trouve dans cet exemple constitué par une résistance électrique.
[0026] Le fil 2 ainsi préchauffé passe ensuite au travers d'un dispositif de revêtement
7, qui se compose de deux moitiés identiques 7a et 7b agencées respectivement au droit
de deux portions opposées du fil 2, par exemple respectivement au droit des portions
supérieure et inférieure de ce fil 2. Ces deux moitiés 7a et 7b étant identiques,
on se contentera de décrire en détail seulement l'une d'entre elles, en l'occurrence
la moitié 7a agencée au droit de la portion supérieure du fil.
[0027] Le dispositif de revêtement supérieur 7a comprend un tambour métallique cylindrique
8a monté rotativement autour de son axe propre. Ce tambour 8a se trouve disposé transversalement
au fil 2, tout en étant agencé de façon à être sensiblement en contact par sa surface
cylindrique externe avec la portion supérieure du fil 2. Le tambour 8a, qui se trouve
relié à la masse par l'intermédiaire d'un contact glissant 9a, est destiné à être
entraîné en rotation dans le sens de défilement du fil par un moteur électrique IOa
(sens de rotation indiqué par une flèche au dessin), avec une vitesse de rotation
telle que sa vitesse périphérique soit sensiblement identique à la vitesse de défilement
du fil. Contre la surface cylindrique externe du tambour 8a, et en aval de la zone
de contact de ce tambour avec le fil, se trouve par ailleurs disposé un râcleur métallique
lla, également relié à la masse.
[0028] A l'aplomb de la partie supérieure du tambour 8a (c'est-à-dire à l'aplomb de la partie
de ce tambour sensiblement diamétralement opposée à celle en contact avec le fil)
se trouve par ailleurs disposé un organe de poudrage électrostatique 12a, comprenant
une chambre isolante 13a destinée à contenir une poudre thermoplastique isolante i4.
Cette chambre isolante 13a, qui est munie d'un orifice d'admission de poudre 15a ainsi
que d'une buse d'éjection de poudre 16a pointant en direction de la partie supérieure
du tambour 8a, est en outre traversée par une électrode corona 17a dont l'extrémité
en forme de pointe vient déboucher dans la buse d'éjection 16a. Cette électrode corona
17a est reliée par son autre extrémité au pôle négatif d'une source haute tension
continue 18a, dont l'autre pôle positif se trouve reliée à la masse.
[0029] Le dispositif de revêtement supérieur 7a comprend enfin un écran isolant 19a, agencé
sensiblement à mi-hauteur du tambour 8a de façon à venir s'interposer entre l'organe
de poudrage 12a et le fil métallique 2.
[0030] Le dispositif de revêtement inférieur 7b se compose essentiellement, de manière analogue,
d'un tambour cylindrique métallique 8b également relié à la masse, agencé de façon
à être sensiblement en contact par sa surface cylindrique externe avec la portion
inférieure du fil 2; ainsi que d'un organe de poudrage électrostatique 12b pourvu
d'une électrode corona 17b, disposé sensiblement à l'aplomb de la partie inférieure
du tambour 8b.
[0031] Les organes de poudrage électrostatique 12a et 12b des dispositifs de revêtement
respectifs 7a et 7b ont pour fonction d'assurer, de manière bien connue, la déposition
en continu d'une couche de particules thermoplastiques isolantes 14 sur la partie
située en vis-à-vis des tambours respectifs 8a et 8b, les électrodes corona 17a et
17b de ces organes 12a et 12b ayant plus spécialement pour fonction d'assurer la charge
électrique des particules 14 émergeant des buses d'éjection 16a et 16b, et ces particules
ainsi chargées 14 étant ensuite véhiculées le long des lignes de champ jusqu'à la
partie située en vis-à-vis de la surface cylindrique externe des tambours respectifs
8a et 8b (partie sur laquelle elles restent ensuite fixées par adhérence électrostatique).
Une telle déposition électrostatique est à même de se dérouler dans des conditions
particulièrement satisfaisantes et régulières, grâce notamment au fait que les dimensions
des tambours respectifs 8a et 8b (et notamment leur longueur axiale) peuvent être
choisies suffisamment grandes par rapport à celles des électrodes corona 17a et 17b
(fig. 2), de façon à éviter tout risque d'apparition d'un effet corona inverse.
[0032] Les couches de particules 14 ainsi déposées sur les tambours respectifs 8a et 8b
se trouvent alors véhiculées en continu, du fait de la rotation de ces tambours, jusqu'au
voisinage du fil préchauffé 2. Celles de ces particules qui arrivent en contact direct
(fig. 3) avec les portions respectives supérieure et inférieure du fil préchauffé
2, sont alors contraintes de se fixer sur ces portions de fil, du fait du préchauffage
de ce dernier (préchauffage causant un certain ramollissement des particules amenées
en contact avec le fil, les contraignant ainsi à adhérer de manière définitive au
fil). Les autres particules qui n'ont pas contacté directement le fil 2 restent quant
à elles fixées sur les tambours respectifs 8a et 8b, desquels elles sont ensuite éliminées
par les râcleurs Ila et Ilb, de sorte que le processus de déposition- transfert sus-décrit
peut se poursuivre de manière continue.
[0033] Le fil 2 dont les portions supérieure et inférieure sont ainsi recouvertes de particules
14 passe ensuite au travers d'un dispositif de chauffage 2i, constitué dans cet exemple
par un corps de chauffe électrique. Ce dispositif de chauffage 21 est destiné à porter
le fil 2 à une température suffisante pour faire fondre les particules 14 en une gaine
continue autour du fil 2 (gaine continue entourant tout le pourtour du fil).
[0034] Le fil 2 ainsi recouvert de sa gaine continue passe enfin au travers d'un dispositif
de refroidissement 22 destiné à durcir la gaine continue ainsi obtenue. Le dispositif
de refroidissement 22 peut à titre d'exemple être constitué par un canal alimenté
en air de refroidissement. Le fil 2 muni de sa gaine isolante durcie est enfin réenroulé
sur la bobine de stockage 3.
[0035] L'épaisseur de la gaine isolante ainsi obtenue est essentiellement fonction de la
granulométrie de la poudre 14 utilisée. L'épaisseur de cette gaine peut cependant
être plus ou moins modulée à volonté, pour une granulométrie prédéterminée, en choisissant
d'entraîner les tambours respectifs 8a et 8b à une vitesse légèrement supérieure,
ou au contraire légèrement inférieure, à la vitesse de défilement du fil 2 (permettant
ainsi d'obtenir un certain effet de contraction, ou au contraire d'étalement, des
particules le long du fil, et donc une certaine modification de l'épaisseur de la
gaine finale).
[0036] Dans l'installation sus-décrite, il est en outre possible d'envisager, en variante,
l'adjonction d'un second dispositif de revêtement disposé immédiatement en aval et
à 90° du premier dispositif de revêtement, en vue d'améliorer la qualité de l'enrobage
obtenu (de façon à pouvoir déposer des particules en quatre endroits distincts du
pourtour du fil écartés de 90° les uns des autres, au lieu d'effectuer ce dépôt en
seulement deux endroits diamétralement opposés comme précédemment). C'est cette variante
qui se trouve représentée en pointillés sur la figure 2, sur laquelle on peut reconnaître
un second dispositif de revêtement (se composant de deux moitiés identiques 7c et
7d) disposé en aval et à 90° du premier dispositif.
[0037] La figure 4 illustre une variante possible d'un détail de l'installation précédemment
décrite, selon laquelle on utilise des tambours 8a et 8b munis sur leur surface cylindrique
externe de rainures circulaires 23 (au lieu d'utiliser des tambours lisses comme précédemment).
[0038] Les figures 5 et 6 illustrent une autre variante de l'installation précédemment décrite,
destinée à permettre la formation (fig. 6) d'un câble 31 se composant d'une pluralité
de fils conducteurs 32 enrobés dans une gaine isolante unique 33. L'installation permettant
d'obtenir un tel câble 31 est en tous points identique à celle décrite aux figures
I à 3, mis à part le fait que le fil unique 2 tiré de la bobine d'alimentation I est
ici remplacé (fig. 5) par une pluralité de fils adjacents 32 disposés de façon à s'étendre
parallèlement les uns aux autres dans un même plan.
[0039] La figure 7 illustre encore une autre variante de l'installation précédemment décrite
aux figures I à 3, destinée à permettre la réalisation d'un revêtement recouvrant
une seule face d'un ruban métallique. L'installation permettant d'obtenir un tel revêtement
reste en tous points identique à celle décrite aux figures 1 à 3, mis à part le fait
que le fil 2 tiré de la bobine d'alimentation lest ici remplacé par un ruban métallique
35, cependant que le dispositif de revêtement inférieur 7b est ici supprimé et remplacé
de manière avantageuse par un simple rouleau de guidage 36.
[0040] La figure 8 illustre une seconde forme d'exécution d'une installation pour la mise
en oeuvre du procédé selon l'invention, destinée à permettre la réalisation d'un revêtement
"bicouche" sur les deux faces d'un ruban métallique. Cette installation est en tous
points identique à celle représentée aux figures 1 à 3, mis à part le fait que le
fil 2 tiré de la bobine d'alimentation lest ici remplacé par un ruban métallique 42,
et qu'en aval du premier dispositif de revêtement 7 se trouve ici disposé un second
dispositif de revêtement 7' (se composant de deux moitiés identiques 7'a et 7'b) en
tous points analogue au premier dispositif de revêtement 7, cependant qu'entre les
deux dispositifs 7 et 7' se trouve en outre interposé un dispositif de chauffage intermédiaire
43, destiné à chauffer le ruban 42 recouvert de la première couche de particules à
une température suffisante pour permettre une adhérence ultérieure de la seconde couche
de particules (en dépit de la répulsion électrostatique susceptible d'être exercée
par la première couche encore chargée électriquement).
t. Procédé pour revêtir d'au moins une couche électriquement isolante au moins une
portion longitudinale de la surface d'au moins un élément longiligne électriquement
conducteur, caractérisé par le fait qu'il consiste à :
- déposer sur la surface d'un support intermédiaire électriquement conducteur une
couche de particules faites en un matériau thermoplastique électriquement isolant,
lesdites particules étant chargées électrostatiquement de façon à adhérer audit support
intermédiaire,
- amener la surface ainsi revêtue dudit support intermédiaire en contact avec ladite
portion longitudinale à revêtir dudit élément longiligne, de façon à provoquer le
transfert sur cette portion longitudinale d'au moins une partie desdites particules
ainsi amenées en contact,
- chauffer ensuite ledit élément longiligne ainsi recouvert par lesdites particules
à une température suffisante pour faire fondre lesdites particules en une couche continue
sur ladite portion longitudinale,
- et, enfin, refroidir ledit élément longiligne ainsi revêtu de ladite couche continue
de façon à durcir cette couche continue.
2. Procédé selon la revendication I, pour revêtir en continu un élément longiligne
de longueur indéfinie, caractérisé par le fait que :
- on fait défiler axialement ledit élément longiligne à une vitesse de défilement
prédéterminée,
- on utilise comme support intermédiaire au moins un tambour électriquement conducteur
de forme cylindrique monté rotativement autour de son axe propre, ledit tambour étant
agencé de façon à être sensiblement en contact par sa surface cylindrique extérieure
avec ladite portion longitudinale à revêtir dudit élément longiligne en défilement,
tout en s'étendant sensiblement transversalement à la direction de défilement de ce
dernier,
- on dépose ladite couche de particules thermoplastiques électriquement isolantes
en une zone de la surface extérieure dudit tambour éloignée de la zone de contact
dudit tambour avec ledit élément longiligne,
- et on entraîne ledit tambour en rotation dans le sens de défilement dudit élément
longiligne, selon une vitesse de rotation telle que sa vitesse périphérique soit sensiblement
identique à la vitesse de défilement dudit élément longiligne, de sorte qu'on obtient
ainsi, au fur et à mesure du défilement dudit élément longiligne au contact dudit
tambour, un transfert en continu d'au moins une partie desdites particules isolantes
dudit tambour sur ladite portion longitudinale à revêtir dudit élément longiligne
de longueur indéfinie.
3. Procédé selon la revendication 2, pour enrober en continu un élément longiligne
en forme de fil, caractérisé par le fait qu'on utilise au moins deux tambours rotatifs
agencés sensiblement transversalement de part et d'autre dudit élément filiforme en
défilement de façon à être en contact par leur surface extérieure avec des portions
sensiblement diamétralement opposées dudit élément filiforme, qu'on dépose ladite
couche de particules thermoplastiques isolantes sur chacun desdits tambours et qu'on
entraîne en rotation dans le sens de défilement dudit élément filiforme chacun desdits
tambours, de façon à provoquer le transfert en continu desdites particules desdits
tambours sur lesdites portions opposées dudit élément filiforme, le chauffage ultérieur
dudit élément filiforme ainsi recouvert de particules entraînant alors la fusion desdites
particules en une enveloppe continue autour dudit élément filiforme.
4. Procédé selon la revendication 3, pour former un câble comprenant une pluralité
d'éléments filiformes conducteurs enrobés dans une gaine isolante unique, caractérisé
par le fait qu'il consiste à faire défiler simultanément entre lesdits deux tambours
une pluralité d'éléments filiformes conducteurs disposés en position adjacente les
uns des autres en s'étendant parallèlement les uns aux autres dans un même plan.
5. Procédé selon la revendication 2, pour revêtir en continu au moins l'une des faces
d'un élément longiligne en forme de ruban, caractérisé par le fait que ledit tambour
rotatif est agencé sensiblement transversalement à la direction de défilement dudit
ruban de façon à être en contact par sa surface cylindrique externe avec ladite face
à revêtir dudit ruban.
6. Procédé selon la revendication 5, pour revêtir en continu l'une et l'autre faces
dudit ruban, caractérisé par le fait qu'on utilise deux tambours rotatifs agencés
sensiblement transversalement de part et d'autre dudit ruban de façon à être en contact
par leur surface cylindrique externe avec chacune des faces dudit ruban.
7. Procédé selon la revendication 2, pour recouvrir ledit élément longiligne revêtu
de sa couche isolante d'au moins une seconde couche isolante superposée à cette première
couche, caractérisé par le fait qu'on utilise un second tambour conducteur cylindrique
rotatif disposé en aval dudit premier tambour, ledit second tambour étant agencé de
façon à être sensiblement en contact par sa surface cylindrique extérieure avec ladite
portion longitudinale dudit élément longiligne déjà revêtue de ladite première couche
isolante.
8. Procédé selon la revendication 1, caractérisé par le fait que ledit élément longiligne
est préchauffé avant d'être mis en contact avec ledit support intermédiaire revêtu
de ladite couche de particules, à une température suffisante pour provoquer l'adhérence
ultérieure desdites particules sur ledit élément longiligne, permettant ainsi d'améliorer
le transfert desdites particules dudit support intermédiaire sur ledit élément longiligne.
9. Procédé selon la revendication 1, caractérisé par le fait que ledit élément longiligne
est revêtu d'une couche d'un matériau adhésif avant d'être mis en contact avec ledit
support intermédiaire revêtu de ladite couche de particules, de façon à provoquer
l'adhérence ultérieure desdites particules sur ledit élément longiligne, permettant
ainsi d'améliorer le transfert desdites particules dudit support intermédiaire sur
ledit élément longiligne.
10. Installation pour la mise en oeuvre du procédé selon la revendication 1, caractérisé
par le fait qu'elle comprend :
- des moyens pour déposer par voie électrostatique ladite couche de particules thermoplastiques
isolantes sur la surface dudit support intermédiaire,
- des moyens pour amener la surface ainsi revêtue dudit support intermédiaire en contact
avec ladite portion longitudinale à revêtir dudit élément longiligne, de façon à provoquer
le transfert sur cette portion longitudinale d'au moins une partie desdites particules
ainsi amenées en contact,
- des moyens pour chauffer ledit élément longiligne ainsi recouvert par lesdites particules
à une température suffisante pour faire fondre lesdites particules en une couche continue
sur ladite portion longitudinale,
- et, des moyens pour refroidir ledit élément longiligne ainsi revêtu de ladite couche
continue de façon à durcir cette couche continue.
Il. Elément longiligne revêtu par le procédé selon la revendication 1.