[0001] La présente invention a essentiellement pour objet des perfectionnements au cycle
de fonctionnement d'un moteur deux temps, plus particulièrement applicables aux moteurs
du type à piston d'équilibrage. L'invention concerne également des moteurs deux temps
de type à piston d'équilibrage comprenant un système de remplissage d'air de combustion
et d'injection du mélange carburé, nouveau, permettant de réduire considérablement
la pollution et d'augmenter parallèlement le rendement de fonctionnement du moteur.
[0002] Dans une demande de brevet antérieure déposée le 14. mars 1978 en France sous le
n° 78 07324 le même inventeur a déjà décrit un moteur deux temps comportant certaines
modifications permettant par une réaspiration judicieuse des queues des gaz d'échappement
dans le moteur de réduire très sensiblement la pollution tout en permettant d'augmenter
le rendement. Malgré tout, cette solution a des limites et n'est essentiellement applicable
qu'à des moteurs, du reste tout à fait courants, surdimensionnés et qui sont à l'origine
"bridés".
[0003] La présente invention apporte par contre une solution radicale au problème de la
pollution par les hydrocarbures non brûlés perdus à l'échappement au moment de l'admission
dans les cylindres lorsque les lumières d'admission et d'échappement sont ouvertes
simultanément. La solution proposée selon l'invention permet également d'accroître
considérablement le rendement de fonctionnement du moteur et cela sans aucune perte
de puissance, en permettant des reprises foudroyantes à tous les régimes.
[0004] Pour atteindre ces objets, conformément à l'invention, on aspire par les lumières
d'admission dans le cylindre d'un moteur deux temps du type à piston d'équilibrage,
de l'air non carburé avantageusement additionné d'un peu d'huile de graissage, on
utilise le piston d'équilibrage du moteur pour aspirer et comprimer, dans le contre-cylindre
dans lequel il se déplace, un mélange riche carburé et l'injecter dans le cylindre
moteur sous la pression nécessaire et de préférence au voisinage de la bougie, sensiblement
à l'instant où la fermeture de la lumière d'échappement est réalisée, et on utilise
la contre-pression s'instaurant dans le cylindre au moment de l'allumage pour obturer
le retour du mélange carburé vers le dispositif d'injection.
[0005] Il apparaît immédiatement que de cette façon on supprimé radicalement toute possibilité
de perte par les lumières d'échappement, au moment du remplissage du cylindre, d'une
quelconque fraction du mélange carburé lequel n'est injecté qu'au moment opportun
sensiblement après que la fermeture de la lumière d'échappement a été réalisée. En
pratique, l'expression "sensiblement après" signifie que l'injection du mélange carburé
pourra débuter éventuellement un peu avant que la fermeture de la lumière d'échappement
ne soit réalisée, pourvu que cet intervalle de temps ne soit pas suffisant pour permettre
à une fraction du mélange carburé de transiter dans les cylindres moteurs de l'endroit
où elle est injectée jusqu'à atteindre la lumière d'échappement.
[0006] Selon une mise en oeuvre préférée de l'invention, on prend en outre le soin supplémentaire
d'arrêter l'injection du mélange riche carburé envoyé sous pression dans le cylindre
moteur, bien avant l'allumage et bien avant que le piston n'ait atteint le point mort
haut (PMH).
[0007] Lorsqu'on procède ainsi, on améliore considérablement la qualité de la combustion
car on obtient pour un même mélange carburé injecté une beaucoup plus grande turbulence
au niveau du mélange riche carburé injecté en un temps plus court, une meilleure pulvérisation
et plus exactement vaporisation de ce mélange au sein du courant d'air principal de
combustion admis dans le cylindre. En outre, on obtient un meilleur brassage de tout
le mélange.
[0008] Le moteur deux temps de type à piston d'équilibrage se déplaçant dans un contre-cylindre
qui coopère à l'aspiration et au transfert du mélange carburé dans le cylindre moteur
équipé des perfectionnements de l'invention se caractérise quant à lui en ce qu'il
comprend deux circuits distincts, le premier d'aspiration de la quantité principale
d'air de combustion à l'intérieur du carter et en "dessous" du piston.d'équilibrage
pour réaliser la compression dans le carter puis le transfert dans le cylindre moteur
de cet air comprimé, le second d'aspiration d'un mélange riche carburé d'air et de
combustible dans le contre-cylindre du piston d'équilibrage au "dessus" de ce piston
et de refoulement et d'injection dans le cylindre moteur de ce mélange riche carburé,
à travers un clapet anti-retour susceptible de permettre l'injection et se refermant
lorsqu'un seujL de pression déterminé est dépassé dans le cylindre moteur.
[0009] Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, en vue d'obtenir l'arrêt de
l'injection du mélange riche carburé avant l'allumage, on forme un canal dans le piston
d'équilibrage, canal dont une extrémité traverse la face supérieure dudit piston et
dont l'autre extrémité traverse la jupe du piston au-dessous du fond du piston, et
en prévoyant une lumière dans la paroi du contre-cylindre, laquelle lumière communique
avec le débouché dudit canal formé dans la jupe du piston lorsque ledit piston est
remonté dans ledit contre-cylindre au-delà d'une certaine position, Par "remontée"
du piston dans le cylindre, on entend que le piston se déplace vers son point mort
haut. De cette façon, il apparaît qu'on obtient après dépassement de la pression de
tarage de la soupape anti retour décrite ci-dessus, l'injection dans le cylindre moteur
du mélange riche carburé, mais seulement jusqu'au moment où le canal et la lumière
ci-dessus mentionnés communiquent, ce qui fait chuter la pression d'injection et arrête
de ce fait cette injection. Pour éviter une perte du mélange riche carburé, on peut
avantageusement prévoir un passage de communication entre la lumière et le conduit
d'amenée du mélange riche carburé qui y est donc ainsi renvoyé.
[0010] L'invention apparaîtra plus clairement à l'aide de la description détaillée qui va
suivre faite en référence aux dessins annexés montrant à titre d'exemple un mode de
mise en oeuvre. Dans ces dessins :
- la figure 1 est une vue en coupe montrant l'ensemble d'un moteur de type deux temps
à piston d'équilibrage équipé des perfectionnements de l'invention ;
- la figure 2 est une vue du même moteur, en partie en élévation et en. partie én
coupe avec arrachements, faite sensiblement suivant la flèche II de la figure 1,
- la figure 3 est une vue en coupe à plus grande échelle du détail entouré III à la
figure 1 ;
- la figure 4 montre en vue éclatée et à plus grande échelle le détail entouré IV
de la figure 1 relatif à la jonction du tuyau d'injection d'air carburé avec le contre-cylindre
;
- la figure 5 montre en coupe à plus grande échelle le détail entouré V dans la figure
1 ;
- la figure 6 est une vue, en partie en élévation et en partie en coupe avec arrachements
d'un moteur de type deux temps à piston d'équilibrage, vue très semblable à celle
de la figure 2.
- la figure 7 montre à plus grande échelle, en coupe la partie de la figure 6 au niveau
de la flèche VII de cette figure.
- la figure 8 est un diagramme de pression facilitant la compréhension du fonctionnement.
[0011] Selon le mode de réalisation illustré, les perfectionnements de l'invention ont été
appliqués à un moteur deux temps de type à piston d'équilibrage comprenant essentiellement
un cylindre 1 coiffé d'une culasse 2 dans lequel se déplace le piston moteur 3 au-dessus
duquel on aperçoit la bougie 4. En dessous du cylindre 1, se trouve le carter 5 dans
lequel tourne le vilebrequin 6 sur lequel sont articulées les bielles 7, 8, l'une
entraînée par le piston moteur 3, l'autre entraînant un piston d'équilibrage 9. En
10, 11, ont été montrés les paliers de rotation du vilebrequin 6.
[0012] Le piston d'équilibrage 9 se déplace dans un contre-cylindre 12.
[0013] Lorsque le moteur tourne les deux pistons 3 et 9 se déplaçant dans leurs cylindres
respectifs 1, 12 font augmenter et diminuer alternativement le volume intérieur 13
du carter. C'est du reste cette variation alternative du volume 13 qui est mise à
profit dans ce moteur pour assurer au moment où le volume augmente l'aspiration du
mélange frais, et assurer ensuite lorsque.les pistons se rapprochent vt que le volume
diminue, le transfert du mélange frais aspiré, par les canaux de transfert 14, 15,
au moment convenable, au-dessus du piston 3 dans le cylindre de travail 1.
[0014] Tout ce qui vient d'être décrit est classique dans la technique.
[0015] Conformément à l'invention, et comme il apparaît plus clairement à la figure 2 ce
n'est pas un mélange carburé qui est aspiré dans le carter 5 du moteur lorsque le
volume 13 d'aspiration augmente, mais de l'air comme indiqué par les flèches 16, 17
qui est admis par une tubulure 18 communiquant avec la bouche d'aspiration normale
19 du moteur. Avantageusement, on injecte cependant dans cet air, et par tout moyen
classique connu, tel qu'une pompe, l'huile de graissage nécessaire au bon fonctionnement
du moteur. Lors du fonctionnement du moteur, c'est donc de l'air pur, additionné d'un
peu d'huile de graissage, qui est aspiré puis comprimé dans le carter et transféré
dans le cylindre moteur pour y être comprimé ensuite avantW
tallumage.
[0016] Conformément à l'invention, on crée d'autre part un mélange carburé riche qui est
préparé par exemple à partir d'un carburateur 20. Le mélange carburé riche, par exemple
d'air et d'essence, est aspiré après le carburateur par un conduit 21 qui débouche
dans le fond du contre-cylindre 12 au-dessus de la face supérieure 9s du piston d'équilibrage
9. On comprend que lorsque le moteur tourne et que le piston d'équilibrage 9 se déplace
du point mort haut vers le point mort bas, il repousse sous sa face inférieure 9i
dans le carter du moteur vers les canaux de transfert 14, 15, l'air précédemment aspiré
par l'orifice d'admission 18, et simultanément, il aspire à l'intérieur du contre-cylindre
12 au-dessus de la face supérieure 9s du piston 9 le mélange riche carburé amené par
le conduit 21.
[0017] A la figure 5, on aperçoit plus clairement une manière dont peut être réalisée la
jonction du conduit 21 avec le fond 12a du cylindre 12.
[0018] Selon l'exemple de réalisation illustré, un embout 22 est vissé dans un trou taraudé
23 dans le fond 12a. Sur cet embout, vient se raccorder par une bague vissée 24 l'extrémité
21a du conduit 21.
[0019] Un épaulement 25 formé dans l'embout 22 permet en outre de loger à l'intérieur de
l'embout un ressort 26 de rappel pour un clapet anti-retour 27.
[0020] La construction décrite permet évidemment l'aspiration du mélange carburé dans le
conduit 21 comme indiqué par la flèche 28 (figure 2) et les flèches 29 (figure 5)
à travers le clapet 27 qui s'ouvre par compression du ressort 26 lorsque le piston
9 se déplace du point mort haut vers le point mort bas.
[0021] Lorsque le mélange carburé a été aspiré dans le cylindre 12 et que le piston 9 se
déplace du point mort bas vers le point mort haut, il comprime devant lui le mélange
carburé, le clapet 27 se fermant sous l'action conjuguée du ressort de rappel 26 et
de la pression s'élevant dans le contre-cylindre 12.
[0022] Le mélange carburé sinsi comprimé est chassé parle tuyau 30 de faible section interne
qui relie le fond 12a du contre-cylindre 12 à la partie supérieure du cylindre moteur
(figure 1).
[0023] A la figure 4, on aperçoit plus clairement comment peut être constituée la liaison
du conduit 30 avec le fond du contre-cylindre 12. Selon l'exemple illustré, un orifice
31 a été taraudé dans le fond 12a. Dans cet orifice 31, se visse un boulon 32 dans
lequel est formé un trou 33 borgne débouchant dans le contre-cylindre 12 et communiquant
avec un perçage perpendiculaire 34. Sur le boulon 32, est enfilée une bague 35 enserrée
entre deux rondelles d'étanchéité 36, 37, cette bague comprenant une gorge interne
38 qui communique avec le tuyau 30.
[0024] A la figure 3, on aperçoit plus précisément la jonction à l'extrémité du tuyau 30
avec le cylindre moteur, plus précisément avec la culasse 2.
[0025] La jonction du conduit 30 dans la culasse peut se faire par un système analogue à
celui décrit à la figure 4 comprenant un boulon creux 40, une bague 41 avec une gorge
42 communiquant avec le tuyau 30 et deux rondelles d'étanchéité 43, 44.
[0026] Dans le prolongement de l'orifice 45 taraudé dans la culasse 2 pour recevoir le boulon
40 est monté dans un logement cylindrique 46 un clapet anti-retour comprenant une
soupape 47, son siège 48 qui peut être rapporté dans la culasse 2 et un ressort de
rappel 49 rappelant normalement la soupape 47 en position de fermeture.
[0027] Le ressort 49 est ainsi taré que la soupape 47 est actionnée automatiquement à l'ouverture
lorsque la pression du mélange carburé comprimé par le piston 9 dans le contre-cylindre
12 et dans le tuyau 30 en communication avec ce cylindre dépasse un certain seuil
de pression. Ce seuil qui peut être déterminé par le choix du ressort 49 est calculé
de façon qu'il corresponde sensiblement à la pression qui règne au-dessus du piston
3 dans le cylindre moteur 1 lorsque les lumières d'échappement sont fermées. A ce
moment, il faut noter que le taux de compression dans le cylindre moteur est encore
faible et très nettement inférieur au taux de compression du mélange carburé dans
le fond du contre-cylindre 12 et du tuyau 30 de communication de faible section. Ainsi
peut être obtenue l'injection automatique d'un mélange carburé riche dans le cylindre
2 du moteur deux temps après fermeture des lumières d'échappement. Ainsi est également
évité tout risque de perte de fractions du mélange carburé directement par l'échappement
50, seule une petite quantité d'air comburant préalablement aspirée dans le carter
puis refoulée dans le cylindre, moteur par les canaux de transfert pouvant s'échapper
par l'échappement et contribuant seulement à un meilleure balayage du cylindre.
[0028] Lorsque l'allumage se produira au moyen de la bougie 4 en fin de compression, lorsque
le piston 3 sera au voisinage du point mort haut, il se produira dans le cylindre
2 une brusque montée de la.pression qui assurera la fermeture automatique de la soupape
47 empêchant tout refouelement de gaz vers le tuyau 30.
[0029] On notera que l'injection pneumatique réalisée d'un mélange carburé riche au voisinage
de la bougie améliorera les conditions de la combustion en accroissant notamment la
turbulence du mélange. Ceci permettra d'obtenir d'excellentes reprises,-c'est-à-dire
une puissance accrue du moteur à tous les régimes.
[0030] Le fonctionnement du moteur se déduit clairement de la description qui précède.
[0031] En fait, le moteur comprend un circuit distinct d'a-limention en air de combustion
qui est amené de façon relativement classique au cylindre moteur par aspiration dans
le carter puis refoulement par les canaux de transfert dans le cylindre moteur. Le
carburant est amené par un autre circuit sous forme de mélange carburé riche et il
est injecté sous pression dans le cylindre moteur au moment le plus désirable lorsque
les lumières d'échappement sont déjà fermées. Ainsi, est évité tout risque de perte
de mélange carburé frais directement de l'admission vers l'échappement. D'autre part,
la disposition préconisée selon l'invention améliore les conditions de la combustion
permettant simultanément d'accroître la puissance du moteur et de réduire encore la
pollution.
[0032] De cette façon, il est possible selon l'invention d'associer aux qualités de légèreté,
de simplicité et de puissance spécifique du moteur deux temps les qualités de sobriété
et de non-pollution du moteur quatre temps.
[0033] Avantageusement, des dispositifs de réglage (non représentés), commandés à partir
de la manette d'accélérateur, seront prévus et agiront en synchronisme sur le débit
d'entrée d'air principal de combustion 16 et sur le débit d'admission de mélange carburé
traversant le carburateur 20, pour assurer le bon fonctionnement du moteur à tous
les régimes.
[0034] On décrira maintenant en faisant référence aux figures 6 à 8 un mode de réalisation
préféré de l'invention:
[0035] On fera tout d'abord référence aux figures 6 et 7 dans lesquelles les mêmes références
numériques ont été reprises pour indiquer les mêmes éléments des figures précédentes.
[0036] On décrira donc maintenant seulement les éléments modifiés.
[0037] La modification essentielle qui a été apportée se trouve au niveau du contre cylindre
12 et du piston d'équilibra
ge 9.
[0038] Dans le piston d'équilibrage 9, on a formé un canal 51 qui peut être constitué par
une petite tubulure rapportée et dont une extrémité traverse le fond 9a du piston
9 pour venir déboucher en 52 sur la face supérieure 9s du piston 9, et dont l'autre
extrémité traverse la jupe 9b du piston 9 pour venir déboucher en 53 à l'intérieur
du contre-cylindre 12.
[0039] D'autre part, dans la paroi 12b du contre-cylindre 12 est formée une lumière 54 en
regard du débouché 53 du canal 51 lorsque le piston 9 est suffisamment "remonté" vers
le point mort haut dans le contre-cylindre 12.
[0040] De façon plus précise, on a illustré en trait plein sur la figure 7 la position du
piston 9 lorsqu'il est au point mort haut dans le contre-cylindre 12. On a illustré
en traits interrompus en 55 la position occupée par la face supérieure 9s du piston
9 lorsque le piston 9 est à mi-course dans le contre-cylindre 12, et l'on a illustré
en traits mixtes en 56 la position occupée par cette même face 9s lorsque le piston
est "descendu"jusqu'au point mort bas.
[0041] Dans la disposition de construction choisie, on constate immédiatement que le canal
51 fait communiquer le volume 57 compris entre la face 9s du piston 9 et le fond 12a
du contre-cylindre 12 avec la lumière 54 lorsque le piston 9 est "remonté" dans le
contre-cylindre 12 au-delà de sa position de mi-course dans laquelle son fond atteint
la position 55.
[0042] D'autre part, un passage 58 avantageusement constitué par une tubulure relie la lumière
54 au conduit 21 d'admission du mélange riche carburé dans le volume 57.
[0043] Selon un autre perfectionnement, de ce mode de réalisation, le tuyau 30 qui permet
l'injection du mélange riche carburé comprimé dans le volume 57 "au-dessus" de la
surface supérieure 9s du piston 9 débouche dans le cylindre moteur 3, sensiblement
au niveau de la bougie 4 et en son voisinage par la soupape tarée anti-retour 47 après
avoir traversé deux perçages ou forages, 59 formé dans la culasse 2, et 60 formé dans
le cylindre 1 du moteur, la jonction avec le tuyau 30 pouvant se faire en 61 au niveau
de l'ouverture d'échappement 50. Il est du reste à noter que ces perçages 59, 60 existent
d'habitude dans les moteurs deux temps où ils sont utilisés pour réaliser une décompression
permettant d'obtenir une action de frein moteur. En fait, dans le moteur modifié conforme
à l'invention, ces perçages 59, 60 n'ont plus d'utilité car l'action de frein moteur
est obtenue au niveau du volume 57 travaillé par le contre-piston 9, de sorte que
ces passages 59, 60 pouvant pré-exister seront avantageusement utilisés.
[0044] Le fonctionnement du moteur qui vient d'être décrit va être maintenant expliqué.
[0045] De façon identique au mode de réalisation des figures 1 à 5, l'air principal de combustion
est aspiré par l'orifice d'admission 18, travaillé dans le carter 13 entre le piston
3 et le contre-piston 9 puis transféré par les orifices de transfert tels que 14 dans
le cylindre moteur 1 en des temps appropriés d'admission.
[0046] De même que décrit plus haut, le carburant est amené sous forme d'un mélange riche
carburé qui est aspiré dans le volume 57 lorsque le contre-piston 9 "descend" dans
le contre-cylindre 12 puis est refoulé sous pression lorsque le piston 9 "remonte"
dans le contre-cylindre 12 par le tuyau 30 à l'intérieur du cylindre moteur 1.
[0047] On a expliqué plus haut que le clapet 47 était taré à une pression de tarage PT1
choisie suffisante pour interdire toute injection dans le cylindre 1 tant que la lumière
d'échappement du cylindre moteur n'était pas fermée. Tel est toujours le cas ici,
et l'on se reportera à la figure 8 permettant de mieux expliciter la suite du fonctionnement.
[0048] Dans cette figure, on a représenté en abscisses l'angle de rotation de l'arbre moteur
et l'on a repéré par les lettres PMB l'angle de rotation correspondant à la position
du piston 3 et aussi bien du piston 9 lorsqu'ils sont au point mort bas (ces deux
pistons se déplaçant simultanément en opposition) ; on a repéré de même par les lettres
PMH la position angulaire du moteur lorsque les deux pistons 3 et 9 sont au point
mort haut. La position de mi-course des deux pistons correspond à l'angle intermédiaire
repéré 90° (un quart de tour). Les lettres F E indiquent la position angulaire pour
laquelle se réalise la fermeture des lumières d'échappement, c'est-à-dire dans l'exemple
indiqué sensiblement 45° après le point mort bas.
[0049] En ordonnées, sur cette même figure, on a représenté, en échelle logarithmique les
pressions régnant dans les volumes des cylindres.
[0050] La courbe C1 est la courbe de montée en pression dans le volume 60 de la chambre
de travail comprise entre les cylindres 1 et le piston 3. Cette pression est sensiblement
nulle entre le point mort bas PMB et jusqu'à ce que se réalise la fermeture de l'échappement
au point FE, puisqu'à ce moment, le volume 60 est mis à l'air libre. Dès que la fermeture
de l'échappement est réalisée, la pression s'élève du fait de la compression réalisée
dans la chambre 60 par la remontée du piston
'3. Au voisinage du point mort haut PMH, la pression s'élèvera rapidement lorsque l'allumage
sera réalisé.
[0051] A la figure 3, on n'a représenté que l'amorce de cette élévation de pression car
cette partie de la courbe n'a pas d'intérêt pour l'explication de l'invention.
[0052] La courbe C2 illustre quant à elle la variation de pression du mélange carburé travaillé
dans le volume 57 entre le piston 9 et le contre-cylindre 12. La montée en pression
du mélange carburé riche se fait dès le point mort bas une fois qu'est réalisée la
fermeture du clapet 27. On remarque qu'en l'absence de la prévision du. passage 58
précédemment décrit, cette montée en pression se fera régulièrement, parallèlement
à la courbe C1, la pression dans le volume 57 restant supérieure jusqu'à l'alluminage
à la pression régnant dans la chambre de travail 60.
[0053] Comme il a été expliqué plus haut, pour éviter l'injection de mélange carburé riche
dans la chambre 60 tant que n'est pas réalisée la fermeture de-l'échappement, on tare
la soupape 47 de façon qu'elle ne s'ouvre qu'après que soit atteinte une pression
de tarage PT1, interdisant donc toute injection avant la position angulaire FE. Après
le point A ainsi choisi de la courbe C2, se ré alise l'injection, la soupape 47 s'ouvrant,
et la pression dans le volume 57 étant supérieure à la pression régnant dans le volume
60. Dans le mode de réalisation des figures 1 à 5, l'injection se continuait jusqu'au
point mort haut en suivant-la courbe en pointillés C'2. Selon la variante préférée
des figures 6 et 7, l'injection est arrêtée dès que le canal 51 met en liaison le
volume 57 avec la lumière 54 mise en relation par le passage 58 avec le conduit 21
sensiblement à la pression atmosphérique. La pression chute brusquement pour cette
position angulaire choisie dans le mode de réalisation illustré égale à 90°. L'injection
s'arrête et la soupape 47 anti-retour se referme sous l'effet de la surpression régnant
dans la chambre de travail 60 par rapport à la pression régnant dans le tuyau 30.
De cette façon, on interrompt, bien avant l'allumage et bien avant le point mort haut
l'injection du mélange riche carburé.
[0054] Etant donné que par rapport à la réalisation des figures 1 à 5, il faudra dans un
temps plus court injecter plus de carburant dans le moteur, on sera amené pour la
réalisation décrite aux figures 6 et 7, à augmenter la vitesse d'injection, ce qui
augmente la turbulence et est favorable à une bonne combustion.
[0055] D'autre part, le tuyau 30 se terminant par les perçages 60, 59 formés directement
dans le cylindre 1 et dans la culasse 2 qui sont portés à la température élevée de
fonctionnement du moteur, le mélange riche carburé est vaporisé avant d'être injecté,
ce qui permet de réaliser une carburation gazeuse très favorable à la combustion et
au rendement de fonctionnement. En particulier, on sera assuré de ne trouver aucune
goutelette de carburant dans le mélange injecté, la présence de telles gouttelettes
étant l'une des causes d'une mauvaise carburation.
[0056] Bien entendu, de nombreuses variantes peuvent être apportées au mode de réalisation
décrit. Ainsi, par exemple, le moment où l'injection est arrêtée par mise en communication
de la chambre 57 avec le conduit 21 peut être modifié, l'injection pouvant être continuée
plus longtemps ou arrêtée plus tôt selon le type de moteur et selon la position angulaire
correspondant à la fermeture de l'échappement
[0057] Egalement, l'arrêt de la montée en pression dans la chambre peut être obtenu différemment
que par les moyens illustrés à la figure 7. Ainsi par exemple, le clapet 27, destiné
à empêcher le refoulement du mélange riche carburé dans le conduit 21 peut être constitué
par un double clapet (non représenté) qui se ferme tant que la pression dans le contre-cylindre
ne dépasse pas un certain seuil, par exemple PT2 comme illustré, et qui s'ouvre lorsque
ladite pression dépasse ce seuil. Dans de telles conditions, on obtiendrait une courbe
de montée en pression dans le volume 57 identique à la courbe C2 jusqu'au point d'ordonnée
PT2 correspondant à ce second seuil de pression choisi plus élevé que PT1 et où la
courbe deviendrait la courbe C3, l'injection s'arrêtant dans la chambre 60 au point
X où la pression dans cette chambre.égale cette pression de seuil PT2, et débutant
au point Acomme précédemment.
[0058] Dans tous les cas, la fermeture de la soupape 47 est assurée au plus tard dès l'allumage
lors de la brusque montée en pression dans le cylindre 1 par exemple repérée PT3 à
la figure 8 .
[0059] L'invention comprend donc tous les équivalents techniques des moyens décrits ainsi
que leurs combinaisons si celles-ci sont réalisées suivant son esprit et mises en
oeuvre dans le cadre des revendications qui suivent.
'1. Perfectionnements au cycle de fonctionnenent d'un moteur deux temps du type à piston
d'équilibrage, caractérisés en ce qu'on aspire dans le cylindre 1 du moteur par les
lumières d'admission 19 de l'air non carburé avantageusement additionné d'un peu d'huile
de graissage, en ce qu'on utilise le piston d'équilibrage 9 du moteur pour aspirer
et comprimer, dans le contre-cylindre 12 dans lequel il se déplace, un mélange riche
carburé et l'injecter dans le cylindre moteur sous la pression nécessaire et de préférence
au voisinage de la bougie 4 sensiblement à l'instant où la fermeture de la lumière
d'échappement 50 est réalisée, et en ce qu'on utilie la contre-pression s'instaurant
dans le cylindre 1 au moment de l'allumage pour obturer le retour du mélange carburé
vers le dispositif d'injection.
2. Perfectionnements au cycle de fonctionnement d'un moteur deux temps selon la revendication
1, caractérisé en ce qu'on arrête l'injection du mélange riche carburé envoyé sous
pression dans le cylindre moteur 1 bien avant l'allumage et bien avant le point mort
haut.
3. Perfectionnements selon la revendication l ou 2, caractérisés-en-ce qu'on renvoie
dans le circuit d'aspiration du mélange riche carburé vers ledit contre-cylindre le
mélange comprimé dans ce contre cylindre au moins vers la fin de la compression de
ce mélange.
'4. Moteur deux temps de type à piston d'équilibrage se déplaçant dans un contre-cylindre
qui coopère à l'aspiration et au transfert du mélange carburé dans le cylindre moteur,
caractérisé en ce qu'il comprend deux circuits distincts, le premier 16, 19 d'aspiration
de la quantité principale d'air de combustion à l'intérieur du carter 13 et en "dessous"
du piston d'équilibrage 9 pour réaliser la compression dans le carter puis le transfert
dans le cylindre moteur 1 de cet air comprimé, le second 21, 30 d'aspiration d'un
mélange riche carburé d'air et de combustible dans le contre-cylindre 12 du piston
d'équilibrage au "dessus" de ce piston 9 et de refoulement et d'injection dans le
cylindre moteur 1 de ce mélange riche carburé à travers un clapet anti-retour 47 susceptible
de permettre l'injection et se refermant lorsqu'un seuil de pression déterminé est
dépassé dans le cylindre moteur.
5. Moteur deux temps selon la revendication 4, caractérisé en ce qu'un canal 51 est
formé dans le piston d'équilibrage 9 dont une extrémité 52 traverse la face supérieure
dudit piston et dont l'autre extrémité 53 traverse la jupe 9b du piston au-dessous
du fond 9i du piston, et une lumière 54 est prévue dans la paroi 12b du contre-cylindre
12 qui communique avec le débouché 53 dudit canal 51 formé dans la jupe du piston
lorsque ledit piston est remonté dans ledit contre-cylindre au-delà d'une certaine
position.
6. Moteur selon la revendication 5, caractérisé en ce qu'un passage 58 est formé qui
fait communiquer ladite lumière 54 avec le conduit 21 d'amenée du mélange riche carburé
dans le volume du contre-cylindre 12 au-dessus de la face supérieure 9s du piston.
-7. Moteur selon la revendication 5 ou 6, caractérisé en ce que ledit canal 51 communique
avec ladite lumière 54 lorsque le piston 9 a dépassé sensiblement la position de mi-course
dans ledit contre-cylindre 12.
8. Moteur selon l'une des revendications 5 à 7, caractérisé en ce que le tuyau 30
par lequel ledit mélange riche carburé est injecté dans le cylindre moteur 1 débouche
au voisinage de la bougie 4 par un perçage, forage ou analogue, 59, 60 formé dans
la culasse 2 et avantageusement dans le cylindre moteur 1.
9. Moteur deux temps selon la revendication 4, caractérisé en ce que ledit clapet
27 formé dans le contre-cylindre 12 pour empêcher le refoulement du mélange carburé
dans son conduit d'aspiration 21 est un double clapet qui se ferme tant que la pression
dans le contre-cylindre ne dépasse pas un certain seuil PT2 et qui s'ouvre lorsque
ladite pression dépasse ce seuil.
10. Moteur selon les revendications 4 ou 9, caractérisé en ce qu'une pipe d'admission
d'air 18 avantageusement additionné d'un peu d'huile de graissage communique directement
avec l'ouverture d'admission normale 19 du moteur deux temps à piston d'équilibrage
dont la structure n'a pas subi de modifications sensibles, un conduit d'aspiration
21 du mélange carburé relie le dispositif de préparation de ce mélange 20, carburateur
ou autre, au fond du contre-cylindre 12 au "dessus" du piston d'équilibrage 9 et un
clapet 27 est prévu sensiblement au niveau où ledit conduit débouche dans le contre-cylindre
pour empêcher le refoulement du mélange carburé dans le conduit lors d'une partie
au moins du temps de compression de ce mélange, lorsque ledit piston d'équilibrage
se déplace vers son point mort haut.
11. Moteur selon la revendication 10, caractérisé en ce qu'un tuyau de faible section
30 relie le fond du contre-cylindre 12 au cylindre 1 du moteur et un clapet 47 est
prévu sensiblement au niveau où ledit tuyau débouche dans ledit cylindre moteur, s'ouvrant
vers le cylindre, en autorisant l'injection du mélange dans le cylindre lorsqu'un
certain seuil de compression PT1 de ce mélange est dépassé.
12. Moteur selon la revendication 11, caractérisé en ce que ledit clapet 47 prévu
sensiblement au niveau où ledit tuyau 30 débouche dans ledit cylindre moteur 1 se
referme en empêchant le refoulement des gaz du cylindre vers ledit tuyau, lorsqu'un
second seuil de pression PT3, supérieur, au premier seuil PT1 précité de compression
est dépassé dans le cylindre 1 après que l'allumage ait été réalisé.