[0001] La présente invention concerne un procédé de récupération de l'uranium contenu dans
un acide phosphorique impur et elle concerne plus particulièrement la concentration
et la purification de l'uranium extrait d'un acide phosphorique de voie humide.
[0002] Il est connu de récupérer l'uranium de solutions aqueuses le contenant à des concentrations
faibles, en le séparant des autres espèces (le cas échéant valorisables) constitutives
des minerais traités, au moyen d'un ensemble d'extractions liquide-liquide et de traitements
chimiques ayant pour but d'isoler l'uranium et de le récupérer sous forme d'oxyde
U
30
8 de pureté élevée, utilisable comme source de combustible nucléaire. Ces procédés
s'appliquent à la récupération à des minerais tels que les roches phosphatées, fournissant
par ailleurs l'acide phosphorique ou à des minerais d'origines diverses à teneur plus
ou moins élevée en uranium présent le plus souvent sous forme d'oxydes. Le procédé
comporte généralement le traitement du minerai à l'aide d'un acide fort et concentré
tel que les acides sulfurique, phosphorique, chlorhydrique, nitrique, pour fournir
une solution aqueuse contenant des ions uranyl à l'état très dilué conjointement avec
d'autres ions contaminants, d'où l'on récupère l'uranium.
[0003] Un exemple typique de traitement d'une telle solution est décrit par F.J. Hurst et
D.J. Grouse - Ind. Eng. Chem. Process Des. Develop., volume n°11, n°l, 1972, pages
122-128 à partir d'un acide phosphorique brut de voie humide résultant de l'attaque
d'une roche phosphatée par l'acide sulfurique.
[0004] La solution résultante dans laquelle l'uranium se trouve ou est transformé à l'état
oxydé U (VI) est soumise à un premier cycle d'extraction de l'uranium au moyen d'un
solvant organique constitué par un mélange synergique d'extractants, de l'acide di-(2
éthyl-hexyl) phosphorique (désigné par HDEHP) et d'oxyde de trioctylphosphine (désigné
par TOPO), dilués dans un hydrocarbure du type kérosène. L'uranium est alors extrait
dans le solvant organique sous forme d'un complexe d'uranyl formé entre les ions de
l'uranium (VI) U0
22+ et le mélange synergique des extractants. L'uranium est ensuite récupéré de la phase
organique dans laquelle il a été extrait, par contact avec une solution aqueuse d'acide
phosphorique contenant suffisamment d'ions fer (II) pour réduire l'uranium (VI) en
uranium (IV) qui, non extrait par le solvant organique, est transféré en phase aqueuse.
Cette phase aqueuse est ensuite réoxydée pour amener à nouveau l'uranium au degré
d'oxydation (VI) puis est soumise à un deuxième cycle d'extraction par une phase organique
contenant le mélange synergique d'extractants HDEHP-TOPO pour obtenir finalement après
réextraction de l'uranium par une solution de carbonate d'ammonium, un carbonate mixte
d'uranium et d'ammonium suffisamment pur.
[0005] Ce procédé présente des inconvénients au plan de son exploitation industrielle. Notamment
la réextraction réductrice dans le premier cycle nécessite l'adjonction d'ion fer
(II) en quantité importante par rapport à l'uranium que l'on obtient par attaque du
fer par l'acide phosphorique, qui est une réaction lente et difficile ou par introduction
d'un sel de fer (II) - ce qui implique l'introduction d'un anion supplémentaire. De
plus le deuxième cycle d'extraction est effectué sur la solution aqueuse oxydée et
un traitement par un oxydant est nécessaire. Si cette oxydation est pratiquée au moyen
de l'air ou d'air enrichi en oxygène, l'opération est lente et nécessite un appareillage
conséquent. Si cette oxydation est pratiquée au moyen d'un oxydant chimique, elle
implique l'introduction d'ions étrangers nuisibles ; par exemple l'introduction d'ions
chlorate fournit, après réduction, des ions.chlorure qui sont des agents de corrosion
puissants. Par ailleurs, l'emploi de peroxyde d'hydrogène est d'un prix de revient
élevé.
[0006] Une fois que la phase aqueuse de réextraction réductrice a été réoxydée puis épuisée
en uranium dans le deuxième cycle, celle-ci est éliminée du procédé. On perd donc
pour le procédé pratiquement la totalité de l'acide phosphorique introduit, du fer
et de l'agent chimique d'oxydation.
[0007] A titre d'exemple, en prenant comme base de calcul une unité d'extraction de l'uranium
correspondant au traitement de 300.000 tonnes par an de P
2O
5 sur la base du procédé décrit ci-dessus, on doit s'attendre aux estimations suivantes
:
a) si l'on choisit le sulfate ferreux heptahydraté comme agent réducteur compte tenu
de son coût faible et de sa facilité de dissolution dans l'acide phosphorique, la
quantité de fer (II) étant de 28 g par litre dans l'acide phosphorique d'extraction
réductive, la consommation journalière est de l'ordre de 3,7 tonnes de sulfate ferreux.7
H2O. Ceci pose donc des problèmes de stockage et d'approvisionnement d'autant plus aigus
que ce produit est hygroscopique, donc difficile à manipuler (ce calcul tient compte
d'une réoxydation partielle normale du fer (II) par l'air dans les mélangeurs décanteurs).
b) si l'on choisit le fer métal solubilisé par l'acide phosphorique, la consommation
serait encore de l'ordre de 300 kg par jour de métal et ceci nécessite un appareillage
encombrant de dissolution du métal.
c) si l'on choisit le peroxyde d'hydrogène comme moyen de réoxydation de la solution
phosphorique contenant l'uranium (IV) et le fer (II)/fer (III) provenant du premier
cycle, avant son entrée dans le deuxième cycle d'extraction, la consommation journalière
en peroxyde d'hydrogène à 70 % est de l'ordre de 150 kg.
[0008] De plus, une fois la précédente solution phosphorique aqueuse réoxydée, elle entre
dans le deuxième cycle où le solvant réalise l'extraction totale de l'uranium et d'une
partie faible du fer. La solution aqueuse épuisée en uranium est alors renvoyée vers
les unités de concentration phosphorique ou recyclée en amont de la colonne primaire
d'extraction et l'agent réducteur est définitivement perdu pour l'extraction réductive
subséquente de l'uranium.
[0009] La présente invention concerne donc un procédé continu de récupération de l'uranium
au degré (VI) contenu dans un acide phosphorique aqueux brut comportant, dans un premier
cycle, le traitement d'un acide phosphorique impur au moyen d'une phase organique
d'extraction pour l'uranium (VI) mais extrayant peu l'uranium (IV), puis la séparation
des phases ; l'extraction en retour de la phase organique résultante chargée en uranium
(VI) au moyen d'une solution aqueuse de réextraction de l'uranium (IV) et contenant
un agent d'oxydoréduction à l'état réduit qui est réducteur de l'uranium (VI) en uranium
(IV), puis la séparation des phases et le recyclage de la phase organique épuisée
en uranium à l'extraction de l'acide phosphorique ; l'oxydation de la précédente solution
aqueuse chargée en uranium (IV) ce par quoi l'on oxyde l'uranium (IV) en uranium (VI)
et l'agent d'oxydoréduction ; dans un deuxième cycle, le traitement de la solution
aqueuse précédente au moyen d'une deuxième phase organique d'extraction de l'uranium
(VI), puis la séparation des phases, le lavage de la phase organique chargée en uranium
(VI) au moyen d'eau ou d'un acide, puis la séparation d'une phase organique épurée
; la régénération de l'uranium par traitement de la phase organique épurée au moyen
d'une solution aqueuse contenant des ions carbonate et ammonium ce par quoi l'on précipite
dans la phase aqueuse l'ammonium uranyl tricarbonate (AUT), le recyclage de la phase
organique épuisée en uranium à l'extraction précédente, le cas échéant après régénération
de sa forme extractive, caractérisé en ce qu'il comprend en plus un troisième cycle
dans lequel la solution aqueuse résultante de l'extraction en retour du premier cycle
est traitée en totalité dans le compartiment anodique d'une cellule électrolytique
à séparateur sous tension de courant continu, ce par quoi l'on recueille une phase
aqueuse contenant de l'uranium substantiellement sous forme U (VI) et l'agent d'oxydoréduction
à l'état oxydé, le cas échéant on complète l'oxydation en U (VI) par l'action d'une
faible quantité d'oxydant et, le cas échéant, on réajuste son titre en acide complexant
; on la traite au moyen de la phase organique d'extraction du deuxième cycle ; puis
l'on traite la phase aqueuse résultante dans le compartiment cathodique d'une cellule
électrolytique à séparateur sous tension de courant continu avant de la recycler à
l'étape d'extraction en retour du premier cycle, ce par quoi la solution aqueuse circule
en boucle fermée entré les premier et deuxième cycles, sous la forme du troisième
cycle.
[0010] Selon l'invention, l'acide phosphorique de départ est représenté d'une manière typique
par un acide phosphorique brut de voie humide obtenu par attaque de roches phosphatées
par l'acide sulfurique après filtration, le cas échéant, après traitement de clarification
et de stabilisation vis-à-vis des impuretés organiques et minérales et contenant de
l'uranium au degré (VI). Dans le premier cycle selon l'invention on soumet l'acide
phosphorique précédent à une extraction au moyen d'une phase organique d'extraction
de l'uranium (VI).
[0011] La phase organique d'extraction de ce premier cycle contient un extractant pour les
ions uranium (VI) mais extrayant peu l'uranium (IV). Ce type d'extractant est bien
connu dans la technique. Il comprend les extractants cationiques parmi lesquels on
peut citer à titre d'exemples non limitatifs, des produits tels que certains acides
mono ou dialkylphosphoriques, alkylphosphoniques, alkylphénylphosphoriques, alkylphosphiniques,
alkylpyrophosphoriques utilisés seuls ou en mélange, les chaînes alkyle comportant
en général de 4 à 10 atomes de carbone. Le cas échéant, l'agent d'extraction tel que
défini ci-dessus peut être associé a un agent synergique d'extraction bien connu tel
que par exemple les alkylphosphates, alkylphosphonates, alkylphosphinates ou oxydes
de trial- kylphosphine. Parmi les couples convenant bien au cas de l'extraction de
l'uranium de l'acide phosphorique, on peut citer à titre d'exemple le mélange acide
di(2 éthyl- hexyl) phosphorique - oxyde de trioctylphosphine. Il comprend de même
des extractants anioniques tels que certaines alkylamines secondaires ou tertiaires
non solubles dans l'eau et des extractants bien connus, à caractère neutre, non miscibles
dans l'eau tels que des phosphates de trialkyle.
[0012] La phase organique d'extraction contient, le cas échéant, un diluant organique inerte
vis-à-vis des extradants afin d'améliorer les propriétés hydrodynamiques de la phase
organique. Selon l'invention, de nombreux solvants organiques ou leurs mélanges peuvent
être utilisés en tant que diluant. A titre illustratif, on peut citer les hydrocarbures
aliphatiques comme le kérosène, aromatiques, halogénés et des éthers de pétrole, etc
... En général, les caractéristiques du diluant inerte ne sont pas critiques bien
que certains présentent des avantages dans des conditions particulières d'utilisation.
[0013] La concentration de l'extractant dans le diluant peut varier dans de larges limites
comprises entre 0,05 molaire et l'extractant pur. Toutefois, du point de vue pratique,
on utilise habituellement des solutions d'extractant comprises entre O,1 et 2 molaires.
Dans le cas de l'utilisation d'un extractant conjointement avec un agent synergique
d'extraction, la solution va de 0,1 à 2 molaires pour l'extractant et de 0,01 à 2
molaires pour l'agent synergique.
[0014] L'extraction de l'acide phosphorique de départ se pratique d'une manière conventionnelle
dans un appareil de mise en contact liquide-liquide. On peut réaliser cette mise en
contact dans des mélangeurs-décanteurs, des colonnes vides, garnies ou pulsées, le
contact étant à co-courant ou à contre-courant. La température n'est pas critique
et peut varier de 20°C à 80°C, de préférence au voisinage de 50°C.
[0015] Le rapport des débits de la phase organique d'extraction à l'acide de départ n'est
pas critique. Toutefois il est habituellement compris entre 0,2 et 5.
[0016] Après séparation des phases, la phase organique contient de l'uranium au degré d'oxydation
(VI), compte tenu des conditions de réalisation de cette solution. Elle contient également
d'autres espèces chimiques en fonction de ses conditions de réalisation. Notamment,
elle contient habituellement de l'acide phosphorique et d'autres anions et des cations
de métaux comme Al, Fe, Ti, V, etc ... à l'état faiblement concentré. La concentration
en uranium de la phase organique est généralement comprise entre 20 et 3000 mg exprimée
en uranium métal par litre de phase, de préférence entre 50 et 500 mg par litre.
[0017] Dans la deuxième étape de ce premier cycle, on met en contact la phase organique
précédente chargée en U (VI) avec une solution aqueuse de réextraction faisant partie
du troisième cycle selon la présente invention.
[0018] La solution aqueuse précédente contient, en général, un acide fort et complexant
tel que l'acide phosphorique ou chlorhydrique et éventuellement, d'autres acides ou
leurs mélanges, avec la restriction que la présence de ces acides ne conduise pas
à une précipitation de l'uranium. La solution aqueuse contient également un agent
d'oxydo-réduction de l'uranium (VI) en uranium (IV), l'agent étant à l'état réduit.
Le potentiel électrochimique du couple oxydo-réducteur précédent dans la solution
aqueuse considérée est tel qu'il soit inférieur à celui du couple uranium (VI) - uranium
(IV) dans ladite solution. Un couple oxydo-réducteur repré- tatif est le couple fer
(III)/fer (II). Par conséquent, dans le cas d'utilisation de ce couple, la solution
aqueuse contient du fer au degré d'oxydation (II). Afin de déplacer l'équilibre de
la réaction entre les ions U (VI) et Fe (II) d'une part, et U (IV) et Fe (III) d'autre
part, dans le sens favorable à la production d'ions U (IV), il y a lieu que la solution
contienne un important excès d'ion fer (II) par rapport aux ions uranium. La concentration
de la solution en fer au degré d'oxydation (II) est habituellement comprise entre
0,5 et 100 grammes par litre. La concentration en acide fort de la solution peut varier
dans de larges limites. Toutefois, dans la pratique, en vue d'obtenir un épuisement
maximal en uranium de la solution organique, la concentration sera choisie en fonction
des phases spécifiques utilisées et de la température. Dans le cas où l'acide fort
et complexant de la solution aqueuse est l'acide phosphorique, sa concentration dans
la solution doit être comprise entre 18 % et 70 %, de préférence supérieure à 28 %
en poids de P
20
5. La solution peut également contenir des ions fer au degré d'oxydation (III) ; le
rapport de la concentration en ions fer (II) à la concentration en ions fer (III)
peut varier dans de très larges limites. Toutefois,dans la pratique, une valeur supérieure
à 0,1 est indiquée, mais de préférence, elle est supérieure à 2.
[0019] La phase organique contenant l'uranium au degré d'oxydation (VI) et la solution aqueuse
qui ont été décrites ci-dessus, sont mises en contact dans un appareil conventionnel
d'extraction liquide-liquide. On peut réaliser cette mise en contact dans des mélangeurs-décanteurs,
des colonnes vides, garnies ou pulsées, ou tout autre appareil approprié, le contact
étant à co-courant ou à contre-courant. La température lors de la mise en contact
n'est pas critique mais pour des raisons pratiques on préfère opérer entre 20°C et
80°C, de préférence au voisinage de 50°C.
[0020] Le rapport des débits de.la phase organique à la solution aqueuse d'extraction entrant
dans la zone de contact n'est pas critique mais doit être maintenu le plus élevé possible
afin de récupérer l'uranium sous forme d'une solution concentrée. Toutefois, une valeur
comprise entre 20 et 60 conduit aux meilleurs résultats. Cet intervalle de valeur
ne tient pas compte d'un éventuel recyclage interne à l'appareillage.
[0021] Au cours de la mise en contact, on pense que l'équilibre de partage de l'uranium
(VI) entre la phase organique et la solution aqueuse s'établit rapidement, tandis
que la réduction de l'uranium (VI) dans la solution aqueuse par l'agent réducteur
est lente. La connaissance de cette cinétique de réduction et des isothermes de partage
de U (VI) et de U (IV) entre les deux phases permet de régler les différents paramètres
de la mise en contact en vue d'un résultat maximal de l'extraction.
[0022] Après la précédente mise en contact et la séparation des phases, la phase organique
épuisée en uranium est recyclée à l'extraction de l'acide phosphorique de départ sous
forme d'une boucle de circulation qui constitue le premier cycle de l'invention.
[0023] La phase aqueuse obtenue par séparation et contenant les ions U (IV) et l'agent oxydo-réducteur
à l'état partiellement oxydé alimente en totalité le compartiment anodique d'une cellule
électrolytique à séparateur sous tension de courant continu, ce par quoi l'on recueille,
en tant que résultat une phase aqueuse contenant l'uranium substantiellement sous
forme U (VI) et l'agent d'oxydo-réduction à l'état oxydé.
[0024] Les cellules électrolytiques utilisées pour la mise en oeuvre du procédé de l'invention
sont des cellules à séparateur bien connues. Comme séparateur, on peut utiliser un
matériau poreux tel qu'une céramique ou une matière plastique rendue poreuse par frittage
ou par introduction du porophore ou une membrane échangeuse d'ion. Parmi ces séparateurs,
on préfère une membrane échangeuse d'ion cationique, de préférence constituée de polymère
perfluoré à groupements acide sulfonique. Les anodes sont en général constituées de
graphite ou d'un métal recouvert d'un revêtement électroactif. Les cathodes peuvent
être constituées de différents métaux comme le platine, le plomb ou alliages. La configuration
des cellules est en général du type plane à grande surface d'électrode et à espacement
faible entre les électrodes. Dans une forme préférentielle de mise en oeuvre industrielle,
on utilise une batterie d'éléments d'électrolyse montés en série dans un dispositif
multicellulaire du type filtre-presse bien connu. Dans cette forme de réalisation,
l'alimentation des compartiments cathodiques peut être en parallèle ou en série, ceci
afin de régler les débits de liquide dans chaque élément. Afin de favoriser les réactions
électrochimiques, il peut s'avérer judicieux d'augmenter la surface active des électrodes
ou de provoquer une agitation importante des solutions par des jeux de chicanes. De
même, l'alimentation des compartiments anodiques est du type en série ou en parallèle.
En plus, afin d'équilibrer les pressions des deux compartiments, les compartiments
anodique et cathodique peuvent comporter un recyclage de la solution sortante.
[0025] Un cas particulier de la présente invention peut être l'utilisation de compartiments
anodique et cathodique regroupés dans une cellule électrolytique à séparateur sous
tension de courant unique telle que revendiquée dans la demande de brevet français.n°78.23950
au nom de la demanderesse.
[0026] La phase aqueuse précédente sortant du compartiment anodique de la cellule d'électrolyse
contient l'uranium substantiellement au degré (VI) et plus particulièrement sa teneur
en U (VI) est au moins de 85 % de la teneur totale en uranium. Afin de poursuivre
le traitement de ladite phase ne contenant l'uranium que sous forme U (VI) il peut
s'avérer le cas échéant judicieux de compléter l'oxydation de l'uranium par un ajout
faible d'un agent d'oxydation chimique tel que le peroxyde d'hydrogène ou par action
de l'air ou de l'oxygène éventuellement sous pression élevée.
[0027] La phase aqueuse résultant des traitements précé-. dents est alors soumise à un traitement
au moyen d'une phase organique d'extraction de même nature que celle du premier cycle
dans un appareil d'échange liquide-liquide tel que décrit ci-dessus, le cas échéant
refroidi afin de favoriser l'opération, ce par quoi l'on obtient une phase aqueuse
épuisée en uranium et une phase organique chargée en uranium. Le rapport du débit
de la solution aqueuse du troisième cycle au débit de la solution organique est habituellement
compris entre 0,2 et 3. La phase aqueuse épuisée, alimente en totalité le compartiment
cathodique d'une cellule électrolytique à séparateur sous tension de courant continu
ce par quoi l'on régénère substantiellement la forme réductrice de l'agent d'oxydo-réduction.
Ensuite, la phase aqueuse est à nouveau introduite à l'étape précédente de mise en
contact et de réextraction de la phase organique d'extraction qui fait partie du premier
cycle. La solution aqueuse d'acide complexant et d'agent d'oxydo-réduction circule
par conséquent selon une boucle fermée comportant deux mises en contact avec une phase
organique d'extraction et le passage dans le compartiment anodique et dans le compartiment
cathodique de cellules électrolytiques à séparateur sous tension de courant continu
ou dans les deux compartiments d'une même cellule électrolytique à séparateur, cette
boucle constituant le troisième cycle de la présente invention.
[0028] La phase organique d'extraction précédente chargée en uranium après séparation est
ensuite, le cas échéant, lavée au moyen d'eau ou d'une solution acide afin d'y réduire
la teneur en acide complexant. Ensuite, la phase organique purifiée subit un traitement
de régénération de l'uranium selon des procédés connus.
[0029] C'est ainsi que la phase organique peut être traitée au moyen d'une solution aqueuse
contenant des ions ammonium et carbonate, ce par quoi l'on prédipite l'ammonium uranyl
tricarbonate (AUT), qui après séparation des phases, est filtré puis calciné pour
fournir U
30
8. La phase organique d'extraction résultante, épuisée en uranium, est ensuite recyclée
à l'étape d'extraction précédente de la phase aqueuse du troisième cycle après avoir
subi une étape de lavage à l'eau ou au moyen d'un acide nécessaire pour régénérer
la forme acide de l'extractant dans le cas où celui-ci comporte un extractant cationique.
La phase organique d'extraction précédente circule sous forme d'une boucle fermée
qui constitue le deuxième cycle selon la présente invention.
[0030] L'invention s'applique spécialement bien dans le cas particulier où le couple oxydo-réducteur
est le couple fer (III)/fer (II) et la solution aqueuse faisant partie du troisième
cycle du procédé est une solution aqueuse d'acide phosphorique. Alors, une partie
du fer (III) contenu dans la phase organique du premier cycle, et provenant de l'extraction
par cette dite phase organique d'une partie du fer (III) contenu naturellement dans
les acides phosphoriques de voie humide, peut être réextraite par la solution aqueuse
d'acide phosphorique constituant le troisième cycle du procédé. Pour la même raison,
une partie du fer (III) contenu dans cette dernière est réextraite par la phase organique
constituant le deuxième cycle du procédé.
[0031] Pour maintenir une concentration en fer total sensiblement constante dans la solution
aqueuse d'acide phosphorique constituant le troisième cycle, il convient de rendre
égale la quantité de fer réextraite de la phase organique constituant le premier cycle,
à celle extraite par la phase organique du deuxième cycle, ce qui est aisément réalisable
par réglage de l'efficacité de réduction du fer (III) en fer (II) du compartiment
cathodique de la cellule d'électrolyse située dans la boucle formant le troisième
cycle.
[0032] Il est alors possible de s'affranchir de tout ajout de fer pour assurer le fonctionnement
du procédé.
[0033] Une variante de la présente invention est celle où l'on souhaite en outre réaliser
un lavage de la phase organique constituant le deuxième cycle du procédé par un faible
débit d'acide phosphorique exempt de fer, ceci afin de baisser substantiellement la
teneur en fer dans ladite phase organique.
[0034] La phase organique d'extraction, chargée en ùra- nium, après séparation, subit alors
un premier lavage au moyen d'un faible débit d'une solution aqueuse d'acide phosphorique
exempt de fer (c'est-à-dire contenant de préférence moins de 50 mg/1 de fer) et de
préférence de titre en P
20
5 voisin de celui de la solution aqueuse d'acide phosphorique circulant dans le troisième
cycle du procédé, dans un appareil d'échange liquide-liquide.
[0035] Cette phase organique ainsi substantiellement purifiée en fer subit ensuite, le cas
échéant, un deuxième lavage au moyen d'eau ou d'une solution acide afin d'y réduire
la teneur en acide complexant puis est traitée conformément au procédé précédemment
décrit.
[0036] La solution aqueuse d'acide phosphorique résultant, après séparation, de la première
opération de lavage peut alors judicieusement rejoindre la solution aqueuse d'acide
phosphorique constituant le troisième cycle du procédé au point où elle alimente l'appareil
d'extraction de l'uranium par la phase organique du deuxième cycle.
[0037] La solution aqueuse résultante, après épuisement en uranium et avant passage dans
le compartiment cathodique de la cellule d'électrolyse subit alors une purge d'un
débit égal à celui de l'acide phosphorique utilisé pour le premier lavage précédemment
décrit.
[0038] Comme précédemment, pour maintenir une concentration en fer sensiblement constante
dans la solution aqueuse d'acide phosphorique constituant le troisième cycle, il convient
de rendre égale la quantité de fer réextraite de la phase organique constituant le
premier cycle à celle évacuée par cette purge, ce qui est aisé- . ment réalisable
par réglage de l'efficacité de réduction du fer (III) en fer (II) du compartiment
cathodique de la cellule électrolytique à séparateur sous tension continue du troisième
cycle.
[0039] L'invention sera mieux comprise en se référant à la figure 1 suivante qui est une
application de l
linvention à un acide phosphorique brut obtenu par voie humide.
[0040] L'acide brut, le cas échéant après traitement de stabilisation, est introduit par
la ligne 1 dans un appareil d'extraction 2 où il est mis en contact avec la phase
organique d'extraction du premier cycle entrant par la ligne (3). De l'appareil (2)
sort l'acide brut épuisé par (4) qui est ensuite utilisé pour d'autres applications.
La phase organique (5) chargée en uranium alimente ensuite l'appareil de réextraction
(6) où elle est mise en contact avec la solution aqueuse (7) d'acide complexant et
d'agent d'oxydo-réduction. La phase organique sort épuisée par la ligne (8) et alimente
en boucle fermée l'appareil (2). La phase aqueuse sortant en (9) alimente le compartiment
anodique (10) d'une cellule électrolytique à séparateur sous tension de courant continu
d'où elle sort oxydée en (11) ; puis elle est le cas échéant traitée par le courant
(12) d'oxydant additionnel, le courant résultant (13) alimentant l'appareil d'extraction
(14). Le courant aqueux (15) épuisé en uranium sortant de l'extraction (14) alimente
le compartiment cathodique (16) d'une cellule électrolytique à séparateur sous tension
de courant continu et alimente à nouveau l'appareil de réextraction (6) sous la forme
d'une boucle de circulation fermée.
[0041] L'appareil d'extraction (14) est par ailleurs alimenté par la ligne (17) au moyen
de la phase organique d'extraction du deuxième cycle, d'où elle sort en (18) chargée
en uranium et alimente une batterie de lavage (19) où la phase est lavée à contre-courant
par de l'eau entrant par la ligne (20), l'eau de lavage sortant de la batterie (19)
par la ligne (21). La phase organique lavée sort en (22) et alimente un appareil de
réextraction (23) d'où elle sort épuisée en (24) pour alimenter ensuite un appareil
de régénération (25) où elle est lavée en un ou plusieurs étages au moyen d'une solution
aqueuse diluée d'acide entrant par (26). La phase organique d'extraction qui vient
d'être régénérée alimente à nouveau l'appareil d'extraction (14) par la ligne (17).
La solution acide de lavage sortant par (27) peut être utilisée à un ou plusieurs
stades de la fabrication de l'acide phosphorique de départ. L'appareil de réextraction
(23) est alimenté par un courant aqueux (28) contenant des ions carbonate et ammonium,
ce par quoi l'on précipite AUT. La suspension aqueuse résultante de AUT sort de l'appareil
(23) par la ligne (29), puis elle est filtrée en (30), les.eaux-mères étant recyclées
par (31) après ajout d'ions carbonate et ammonium par (33) et (32). Le gâteau de filtration,
le cas échéant après .lavage, est ensuite calciné en (34) pour fournir U
3O
8 recherché.
[0042] On donne ci-après des exemples illustratifs de la mise en oeuvre de la présente invention.
EXEMPLE 1 :
[0043] Cet exemple illustre le mode de réalisation de la figure 1.
[0044] On introduit en (1) un acide phosphorique brut de voie humide ayant subi un prétraitement
de stabilisation des matières organiques et minérales et contenant 30 % en poids de
P
2O
5 et 100 mg/1 d'uranium (VI) sous un débit de 96 m3/heure. Le courant alimente l'extracteur
(2) constitué d'une colonne agitée où l'on introduit une solution de 0,5 molaire d'acide
di-(2 éthylhexyl) phosphorique et 0,125 molaire d'oxyde de trioctylphosphine dans
le kérosène sous un débit de 48 m3/h, le tout fonctionnant à 50°C. La phase organique
(5) chargée en uranium alimente l'appareil de réextraction (6), maintenu à 55°C, comportant
trois mélangeurs-décanteurs où elle est mise en contact avec une solution aqueuse
(7) contenant :
- 30 % en poids de P205
- 23,6 g/1 en ions fer (II)
- 6,1 g/1 en ions fer (III) sous un débit de 1,3 m3/h.
[0045] Le courant organique (8) est recyclé dans l'appareil (2). Le courant aqueux résultant
(9) alimente les sept compartiments anodiques d'une batterie de cellules électrolytiques
(10) à membrane constituée de polymère perfluoré-sulfonique. Ces compartiments, mesurant
lxlm, comportent des électrodes planes en graphite et sont munis de chicanes en quinconce
permettant d'allonger le chemin de l'électrolyte et d'augmenter sa vitesse. La distance
anode-membrane est de 5 mm. Dans les sept compartiments cathodiques correspondant,
circule de l'acide phosphorique titrant 30 % de P
20
53 sous un débit de 1,8 m3/h, à partir duquel on dégage de l'hydrogène. Les électrodes
planes, en Incolloy, sont distantes de la membrane de 5 mm. On applique à la cellule
un courant continu de 6800 ampères, la tension aux bornes s'établissant à 2,9 volts.
Le courant aqueux (11) issu des compartiments anodiques reçoit par (12) du peroxyde
d'hydrogène à 70 % de concentration en poids sous un débit de 0,19 kg/h et le courant
résultant (13), d'une teneur en uranium (VI) de 7 g/1 et en fer (III) de 30 g/1 alimente
l'appareil d'extraction (14) constitué de six mélangeurs-décanteurs maintenus à 30°C,
et ressort en (15), pour alimenter les quinze compartiments cathodiques d'une batterie
de cellules électrolytiques (16) à membrane constituée de polymère perfluoré-sulfonique.
Ces compartiments, mesurant lxlm, comportent des électrodes planes en plomb, et sont
munis de chicanes en quinconce permettant d'allonger le chemin de l'électrolyte et
d'augmenter sa vitesse. La distance cathode-membrane est de 5 mm. Dans les quinze
compartiments anodiques correspondant circule de l'acide phosphorique, titrant 30
% de P
2O
5' sous un débit de 1,8 m3/h, à partir duquel on dégage de l'oxygène. Les électrodes
planes, en platine-ruthénium sur titane, sont distantes de la membrane de 5 mm. On
applique à la cellulé un courant continu de 14700 ampères, la tension aux bornes s'établissant
à 2,9 volts. Le courant aqueux (7) issu des compartiments cathodiques alimente ensuite
l'appareil (6).
[0046] Dans l'appareil (14), on introduit également par (17) un courant de 2,1 m3/heure
d'une phase organique d'extraction 0,3 molaire en HDEHP et 0,075 molaire en TOPO dans
du kérosène. La phase organique ressort en (18), alimente la batterie de lavage (19)
comprenant trois mélangeurs-décanteurs, au moyen d'un courant de 0,21 m3/ heure d'eau
qui ressort par (21) sous forme d'une solution très diluée d'acide phosphorique contenant
0,75 % de P
2O
5. La phase organique lavée (22) alimente l'appareil de réextraction (23) constituée
de deux mélangeurs-décanteurs où elle est mise en contact avec une solution aqueuse
de carbonate d'ammonium O,5 molaire sous un débit de 100 litres/heure et une solution
aqueuse de carbonate d'ammonium (31) à 2 moles par litre sous un débit de 4,2 m3/heure.
La phase organique (24) épuisée en uranium subit une régénération dans l'appareil
(25), constitué d'un mélangeur-décanteur, au moyen d'une solution aqueuse (26) d'acide
sulfurique à une concentration de 25 % en poids sous un débit de 2,1 m3/heure. On
recueille en (27) la solution de lavage sous un débit de 2,2 m3/h titrant 10,7 kg
NH
3/heure.
[0047] La suspension aqueuse (29) de AUT est filtrée en (30), les eaux-mères recyclées en
(31), le gâteau étant calciné pour fournir U
30
8.
[0048] Les consommations journalières nécessaires à une unité de traitement de 300.000 tonnes
par an d'acide phosphorique exprimé en P
20
5 s'établissent comme suit :
- fer : néant
- peroxyde d'hydrogène : à 70 % de concentration, basé sur un rendement d'oxydation
électrolytique de l'uranium de 90 % : 4,5 kg
- énergie électrique : 1500 kWh
[0049] Comme variante de l'exemple précédent, il est possible d'utiliser une batterie de
cellules électrolytiques à séparateur unique. Le courant (9) alimente alors les quinze
compartiments anodiques de celle-ci, le courant (16) les quinze compartiments cathodiques.
Ces compartiments, mesurant lxlm, sont séparés par une membrane constituée de polymère
perfluoré-sulfonique, la distance électrode membrane étant de 5 mm. On applique à
la cellule un courant continu de 15.000 ampères, la tension aux bornes s'établissant
à 2,9 volts.
[0050] La consommation journalière en énergie électrique se réduit alors à 1020 kWh.
EXEMPLE COMPARATIF 1 :
[0051] On traite le même acide phosphorique brut de voie humide provenant d'une unité de
300.000 tonnes par an en P
2O
5 selon le schéma de la figure 2, comportant certains des appareils de la figure 1
sauf indication contraire.
[0052] L'acide brut alimenté par (41) sous un débit de 96 m3/heure la colonne d'extraction
(42) où il est mis en contact avec la même phase organique (43) que dans l'exemple
(1) sous un débit de 48 m3/heure. Après séparation la phase organique alimente l'appareil
de réextraction (46) identique à l'appareil (6) de la figure 1, où elle est mise en
contact avec une solution aqueuse (47) d'un débit de 1,3 m3/heure et constituée d'un
débit de 1,23 m3/heure d'acide phosphorique (48) à 32,7 % en poids de P
2O
5 auquel on a ajouté 153 kg/heure de sulfate ferreux heptahydraté. La phase organique
(43) sortant de (46) alimente l'appareil (42). Le courant aqueux (50) reçoit en (51)
un courant de peroxyde d'hydrogène à 70 % sous un débit de 6,4 kg/heure, puis alimente
l'appareil d'extraction (53) identique à (14) de la figure 1. La solution aqueuse
épuisée sortant en (55) est réunie à l'acide épuisé (44) pour être ensuite envoyé
eux unités de concentration de l'acide phosphorique. La phase organique (54) entrant
dans l'appareil (53) est identique à la phase (17) de l'exemple 1, sous un débit de
2,1 m3/ heure. A la sortie de l'appareil (53), la phase organique (56) est lavée en
(57) identique à (19) de l'exemple 1 au moyen d'eau sous un débit de 0,21 m3/heure,
la solution d'acide phosphorique dilué du lavage sortant en (59). La fin du traitement
est identique à celui de l'exemple 1.
[0053] Les consommations journalières pour une unité de même capacité de traitement s'établissent
comme suit :
- fer : sous forme de sulfate ferreux heptahydraté : 3670 kg
- peroxyde d'hydrogène à 70 % de concentration : 154 kg
- P205 : 13 tonnes
EXEMPLE 2 :
[0054] Une variante de l'invention est illustrée en se référant à la figure 3 suivante qui
diffère de la figure 1 en ce que la phase organique (18) provenant de l'appareil (14)
est mise en contact dans l'appareil (36) avec un flux d'acide phosphorique exempt
de fer.(35) pour réaliser un premier lavage, la solution d'acide phosphorique résultante
(37) étant réunie au flux (73) pour alimenter l'appareil d'extraction (14). La phase
aqueuse (75) épuisée en uranium alimente pour une partie les compartiments cathodiques
de la batterie de cellules (16) de même constitution que ceux de l'exemple 1, l'autre
partie (38) pouvant être réutilisée en un ou plusieurs point du procédé phosphorique.
[0055] Les premiers étapes du procédé sont identiques à celles de l'exemple 1. La phase
organique (5) chargée en uranium (VI) alimente l'appareil de réextraction (6), maintenu
à 55°C, comportant trois mélangeurs-décanteurs où elle est mise en contact avec une
solution aqueuse (67) contenant :
- 30 % en poids de P205
- 21,9 g/1 en ions fer (II)
- 2,5 g/1 en ions fer (III) sous un débit de 1,3 m3/h.
[0056] .Le courant aqueux résultant (69) alimente les compartiments anodiques d'une batterie
de cellules (10) de même constitution que ceux de l'exemple 1, d'où il ressort en
(71). On lui adjoint un courant (72) de peroxyde d'hydrogène à 70 % de concentration
en poids sous un débit de 0,19 kg/h et le courant résultant (73) d'une teneur en uranium
(VI) de 7 kg/m3 et en fer (III) de 30 kg/m3 est réuni au courant (37) issu de l'appareillage
de lavage (36) constitué d'une batterie de 6 mélangeurs-décanteurs et alimente l'appareil
d'extraction (14) maintenu à 30°C. Il ressort en (75), une partie étant constituée
par le flux (38) d'un débit de 0,3 m3/h contenant 24,4 kg/m3 de fer (III), l'autre
partie alimentant les compartiments cathodiques d'une batterie de cellules (16) de
même constitution que ceux de l'exemple 1, d'où il ressort à l'état substantiellement
réduit pour être introduit dans l'appareil de réextraction (6). On applique aux bornes
de la cellule (10) une intensité de 6800 ampères et aux bornes de la cellule (16)
une intensité de 13600 ampères. Dans les deux cas, la tension s'établit à 2,9 volts.
[0057] On voit donc que les consommations journalières pour une unité de traitement de même
capacité que dans l'exemple 1 s'établissent comme suit :
- fer : néant
- peroxyde d'hydrogène : à 70 % de concentration, basé sur un rendement d'oxydation
électrolytique de l'uranium de 90 % : 4,5 kg
- énergie électrique : 1420 kWh
[0058] Comme variante, il est là encore possible d'utiliser une batterie de cellules électrolytiques
à séparateurs unique de même constitution que celle décrite dans l'exemple 1. On applique
aux bornes une intensité de 13600 ampères, la tension s'établissant à 2,9 volts.
[0059] La consommation journalière en énergie électrique se réduit alors à 950 kWh.
1. Procédé continu de récupération de l'uranium contenu dans un acide phosphorique
impur comportant dans un premier cycle le traitement de l'acide phosphorique impur
au moyen d'une phase organique d'extraction pour l'uranium (VI) mais extrayant peu
l'uranium (IV), puis la séparation des phases, l'extraction en retour de la phase
organique résultante chargée en uranium (VI) au moyen d'une solution aqueuse de réextraction
de l'uranium (IV) et contenant un agent d'oxydoréduction à l'état substantiellement
réduit qui est réducteur de l'uranium (VI) en uranium (IV), puis la séparation des
phases et le recyclage de la phase organique épuisée en uranium à l'extraction de
l'acide phosphorique impur ; l'oxydation de la précédente solution aqueuse chargée
en uranium (IV) ce par quoi l'on oxyde l'uranium (IV) en uranium (VI) et l'agent d'oxydoréduction
; dans un deuxième cycle, le traitement de la solution aqueuse précédente au moyen
d'une deuxième phase organique d'extraction de l'uranium (VI), puis la séparation
des phases, le lavage de la phase organique chargée en uranium (VI) au moyen d'un
acide et/ou d'eau, puis la séparation d'une phase organique épurée d'où l'on récupère
l'uranium et le recyclage de la précédente phase organique épuisée en uranium à l'extraction
précédente, le cas échéant après régénération de sa forme extractive, caractérisé
en ce qu'il comprend en plus un troisième cycle dans lequel la solution aqueuse résultant
de la réextraction du premier cycle est traitée en totalité dans le compartiment anodique
d'une cellule électrolytique à séparateur sous tension de courant continu, ce par
quoi l'on recueille une phase aqueuse contenant de l'uranium substantiellement sous
forme U (VI) et l'agent d'oxydoréduction à l'état oxydé, le cas échéant on complète
l'oxydation de l'uranium par action d'une quantité faible d'un agent oxydant et, le
cas échéant, on réajuste son titre en acide complexant, puis on traite ladite solution
aqueuse au moyen de la phase organique d'extraction du deuxième cycle, et après séparation
des phases, on traite la solution aqueuse résultante épuisée en uranium dans le compartiment
cathodique d'une cellule électrolytique à séparateur sous tension de courant continu,
avant de la recycler à l'étape de réextraction du premier cycle, ce par quoi la solution
aqueuse précédente circule en boucle fermée entre les premier et deuxième cycles,
sous la forme du troisième cycle.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que la concentration en acide
phosphorique de l'acide impur est comprise entre 20 % et 60 % en poids de p205 et en ce que sa teneur en uranium est comprise entre 30 et 300 mg/1.
3. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que la phase organique
du premier cycle contient un extractant à caractère cationique pour l'uranium au degré
d'oxydation (VI).
4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que l'extractant cationique
est au moins un membre choisi parmi des acides mono- ou dialkylphosphoriques, alkylphénylphosphoriques,
alkylphosphiniques, alkylphosphoniques, alkylpyrophosphoriques, les groupements alkyle
contenant de 4 à 10 atomes de carbone.
5. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que l'extractant cationique
est l'acide di-(-2 éthylhexyl) phosphorique.
6. Procédé selon la revendication 4 ou 5, caractérisé en ce que ladite phase organique
contient en plus un agent synergique d'extraction.
7. Procédé selon la revendication 6, caractérisé en ce que ladite phase organique
contient de l'acide di-(-2 éthylhexyl) phosphorique et de l'oxyde de trioctylphosphine.
8. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que ladite phase organique
du premier cycle contient un extractant à caractère anionique choisi parmi des amines
secondaires ou tertiaires non solubles dans l'eau.
9. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que ladite phase organique
contient un extractant à caractère neutre non miscible à'l'eau, choisi parmi des phosphates
de trialkyle.
10. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce qu'en plus, ladite phase organique contient un diluant ou solvant organique inerte
vis-à-vis du mélange extractant, choisi parmi des hydrocarbures aliphatiques, aromatiques,
halogénés ou non, des éthers de pétrole.
11. Procédé selon la revendication 7, caractérisé en ce que le diluant inerte est
le kérosène.
12. Procédé selon les revendications 7, 10 ou 11, caractérisé en ce que la concentration
dans le diluant inerte de l'acide di-(-2 éthylhexyl) phosphorique est comprise entre
0,1 et 2 molaires et en ce que la concentration de l'agent synergique est comprise
entre 0,01 et 2 molaires.
13. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que la concentration en uranium dans ladite phase organique est comprise entre
20 et 3000 mg par litre, de préférence entre 50 et 500 mg par litre.
14. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que la solution aqueuse de réextraction du troisième cycle est une solution d'un
acide fort, complexant de l'uranium (IV), choisi parmi l'acide phosphorique, et l'acide
chlorhydrique.
15. Procédé selon l'une quelconque des revendications 7, 10, 11, 12 ou 14, caractérisé
en ce que la concentration en acide phosphorique de ladite solution aqueuse de réextraction
est comprise entre 18 % et 70 % en poids de P205, de préférence supérieure à 28 %.
16. Procédé selon l'une quelconque des revendication s 1 à 7 et 9 à 15, caractérisé
en ce que l'agent d'oxydoréduction à l'état réduit, présent dans ladite solution aqueuse
de réextraction, comprend des ions fer (II).
17. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 7 et 9 à 16, caractérisé
en ce que les ions fer (II) sont présents en une quantité comprise entre 0,5 et 100
grammes par litre de solution aqueuse.
18. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que l'on opère à une température comprise entre 20°C et 80°C, de préférence au
voisinage de 50°C.
19. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que le rapport du débit de la phase organique d'extraction du premier cycle au
débit de la solution aqueuse de réextraction est comprise entre 20 et 60.
20. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que après passage dans le compartiment anodique de la cellule électrolytique à
séparateur sous tension de courant continu, on complète l'oxydation de l'uranium contenu
dans la solution aqueuse du troisième cycle au moyen de peroxyde d'hydrogène, d'air
ou d'oxygène, le cas échéant sous pression.
21. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que la phase organique d'extraction du deuxième cycle est de même nature que celle
du premier cycle.
22. Procédé selon l'une quelconque des revendications 12 à 21, caractérisé en ce que
le rapport du débit de la solution aqueuse du troisième cycle au débit de la phase
organique d'extraction du deuxième cycle est compris entre 0,2 et 3.
23. Procédé selon la revendication 21 ou 22, caractérisé en ce que la phase organique
du deuxième cycle chargée en uranium est lavée au moyen d'une solution d'acide phosphorique
exempt de fer avant la réextraction de l'uranium, le Litre de l'acide phosphorique
élant voisin de celui de la solution aqueuse du troisième cycle.
24. Procédé selon la revendication précédente, caractérisé en ce qu'après le lavage
à l'acide phosphorique, la phase organique du deuxième cycle chargée en uranium est
lavée au moyen d'eau, en ce que le courant d'acide phosphorique de lavage est réuni
à la solution aqueuse du troisième cycle avant sa mise en contact avec la phase organique
du deuxième cycle et en ce que l'on soutire de la solution aqueuse épuisée du troisième
cycle après contact avec la phase organique du deuxième cycle, un débit de solution
égal à celui de la solution de l'acide phosphorique utilisée pour le lavage précédent.
25. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que la quantité de fer réextraite du premier cycle par la solution aqueuse du troisième
cycle est égale à la quantité extraite du troisième cycle par la phase organique extractive
du deuxième cycle.
26. Procédé selon la revendication 24, caractérisé en ce que la quantité de fer réextraite
de la phase organique du premier cycle par la solution aqueuse du troi- sieme cycle
est egale à celle contenue dans le courant soutire de la solution aqueuse épuisée
après contact avec la phase organique du deuxième cycle.
27. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 7 et 10 à 26, caractérisé
en ce que l'uranium est récupéré de la phase organique du deuxième cycle au moyen
d'une solution aqueuse contenant des ions carbonate et ammonium, ce par quoi l'on
précipite dans ladite solution l'uranium sous forme d'un précipité d'ammonium uranyl
tricarbonate, et en ce que l'on sépare la phase organique épuisée de la suspension
aqueuse.
28. Procédé selon la revendication 27, caractérisé en ce que la suspension aqueuse
après élimination de l'uranyl ammonium tricarbonate est recyclée à l'étape de précipitation,
le cas échéant après avoir ajusté son titre en ions carbonate et ammonium.
29. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que les compartiments anodiques et cathodiques contenus dans le troisième cycle
appartiennent à la même cellule électrolytique.
30. Application du procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes au
traitement d'un acide phosphorique impur obtenu par voie humide.