[0001] L'invention a pour objet des perfectionnements aux procédés de préparation de pâte
à papier à partir d'une matière première lignocellulosique réduite en copeaux et une
installation perfectionnée pour la mise en oeuvre de ce niveau procédé.
[0002] On sait que la pâte à papier est produite généralement à partir de matière lignocellulosique,
et, le plus souvent, de bois. Dans la plupart des procédés utilisés, le bois est préalablement
réduit en morceaux appelés copeaux et soumis à un traitement ayant pour objet de ramollir
ou d'éliminer la lignine de façon à permettre par la suite l'isolement des fibres
par un traitement mécanique de défibrage.
[0003] Parfois le ramollissement de la lignine est obtenu simplement par un étuvage des
copeaux à la vapeur, ce qui permet d'obtenir les pâtes dites thermomécaniques. Mais
on utilise généralement des réactifs chimiques et l'importance du traitement mécanique
nécessaire pour obtenir l'isolement des fibres varie en sens inverse de l'importance
du traitement chimique effectué. Lorsque le traiteme::t mécanique de défibrage est
relativement important, on obtient des pâtes dites mécano-chimiques ou mi-chimiques.
[0004] Généralement, le traitement de défibrage est effectué dans des appareils tournant
à grande vitesse, appelés défibreurs à disques.
[0005] Cependant, le déposant a mis au point un nouveau procédé de défibrage qui est décrit,
ainsi que la machine pour sa mise en oeuvre, dans la demande de brevet français n°
75-23911 déposée le 31 juillet 1975.
[0006] Une telle machine comprend deux vis parallèles entrainées en rotation à l'intérieur
d'un fourreau qui les enveloppe, lesdites vis étant munies de filets dont les pas
varient d'amont en aval et déterminent plusieurs zones successives de traitement ;
chaque zone comprend une section de convoyage de la matière entrainée vers l'aval
par la rotation des vis, suivie d'une section de freinage ; la matière permière, généralement
des copeaux de bois, est introduite par un orifice placé à l'amont du fourreau et
entrainée par la rotation des vis jusqu'à un orifice aval ; chaque section de freinte
provoque la compression progressive de la matière à la fin de la section de convoyage
précédente et forme, par l'accumulation de matière, ) un bouchon continu qui permet
de séparer l'une de l'autre deux zones successives.
[0007] La machine décrite dans la demande de brevet citée plus haut avait pourobjet d'effectuer
un traitement de défibrage par l'utilisation des effets combinés de contraintes de
compression et de cisaillement obtenues par l'entrainement de la matière dans les
vis. Dans la machine de défibrage décrite dans cette demande de brevet précédente,
chaque section de freinage est constiutée de filets à pas inversés ayant normalement
pour effet de faire remonter la matière vers l'amont. Il en résulte à la fin de la
section de convoyage une compression progressive de la matière pour surmonter l'effet
de la section de freinage. D'autre part, les filets à pas inversés sont munis de fenêtres
permettant le passage vers l'aval d'une certaine quantité de matière et par conséquent
de contrôler la montée en pression. Selon une caractéristique essentielle du brevet
précédent, par le choix.de la largeur des fenêtres, on autorise un avancement sélectif
de la matière. En effet, la matière n'ayant pas atteint un degré de défibrage suffisant
pour lui permettre de passer dans les fenêtres est maintenue dans la zone la plus
comprimée où elle subit un malaxage intense, notamment du fait de l'entrainement en
rotation des vis dans le même sens, qui, combiné à l'effet de la pression, permet
d'obtenir le défibrage sans diminution notable de la longueur des fibres.
[0008] Ainsi, par le choix de la largeur des fenêtres et, d'une façon générale, des paramètres
régissant le processus d'avancement de la matière dans la machine (caractéristique
mécanique des filets, diamètre des vis, vitesse de rotation, etc...) on peut effectuer
dans chaque zone de la machine un défibrage plus ou moins intense.
[0009] Mais, quelque soit le procédé de défibrage utilisé, dans tous les cas où l'on utilise
un réactif d'amollissement ou de dissolution de la lignine, il est nécessaire de soumettre
la pâte après le traitement de défibrage à un lavage permettant d'éliminer les résidus
de la réaction du réactif sur le bois qui se présente notamment sous la forme d'une
sorte de boue mélangée au bois. Cette boue doit être éliminée de façon à ne conserver
que des fibres propres pour la fabrication du papier.
[0010] Jusqu'à présent, on a toujours effectué successivement les opérations de préparation
de la pâte à papier, tout d'abord le ramollissement des copeaux par imprégnation d'un
réactif, puis le défirage permettant d'obtenir l'isolement des fibres, et enfin le
lavage.
[0011] Il était en effet naturel d'utiliser des matériels spécialisés pour réaliser des
opérations aussi différentes mais il en résultait des installations encombrantes et
couteuses qui n'étaient rentables que pour des productions très importantes.
[0012] Les perfectionnements selon l'invention permettent au contraire une économie de matériel
extrêmement importante.
[0013] En effet, conformément à l'invention, la matière préalablement imprégnée d'un réactif
est soumise à un lavage effectué en même temps que le défibrage dans au moins l'une
des zot% de traitement, le liquide de lavage étant injecté au début de la section
de convoyage pour effectuer une dilution de la matière, celle-ci étant soumise à un
essorage par filtration d'une partie de la phase liquide à travers des orifices ménagés
dans le fourreau en amont des deux sections de freinage encadrant la zone de traitement.
[0014] Dans un mode de mise en oeuvre préférentiel, la quantité de liquide de lavage injecté
après chaque essorage en amont de la zone de traitement suivante est réglée en fonction
des conditions de passage de la matière dans la zone de freinage située en aval pour
que l'essorage réalisé soit limité à un degré de siccité de 50 à 55 % permettant l'avancement
de la matière vers l'aval dans la section de freinage suivante.
[0015] L'invention va maintenant être décrite en se référant à un mode de réalisation particulier,
donné à titre d'exemple et représenté sur les dessins annexés.
[0016]
La figure 1 représente une vue en coupe longitudinale d'une machine de traitement
selon l'invention.
La figure 2 est une vue de dessus représentant à échelle agrandie une zone de traitement.
La figure 3 est une vue en coupe selon III-III, figure 2.
La figure 4 est une vue en coupe selon IV-Iv, figure 2.
[0017] Sur la figure 1, on a représenté en coupe longitudinale l'installation de traitement
qui est du type décrit dans la demande de brevet précédente n° 75-23911.
[0018] En effet, l'installation comprend un fourreau 1 constitué de deux lobes cylindriques
enveloppant deux vis 2 munies de filets imbriqués les uns dans les autres, comme on
le voit sur la figure 2. Les filets sont identiques et les vis sont entrainées en
rotation dans le même sens. Le fourreau est muni à une extrémité d'un orifice 10 d'introduction
de la matière qui est entrainée par l'effet de la rotation des vis jusqu'à un orifice
de sortie 11 placé. à son extrémité aval.
[0019] Les vis sont munies de filets à pas variés qui déterminent une série de zones successives.
Dans l'exemple représenté, la machine comprend quatre zones successives, I, II, III,
IV suivies d'une zone V d'évacuation de la matière traitée.
[0020] Selon une caractéristique déjà décrite dans la demande de brevet précédemment citée,
chaque zone de traitement comprend une section de convoyage A munie de filets à pas
direct provoquant l'avancement vers l'aval de la matière pour un sens de rotation
des vis, par exemple dans le sens des aiguilles d'une montre sur les figures 3 et
4, et une section de freinage B munie, de préférence, de filets à pas inversés ayant
tendance à faire remonter la matière vers l'amont et provoquant de ce fait un freinage
de la matière et par conséquent une compression dans la partie aval de la section
A.
[0021] En plus de l'orifice 10 d'introduction de la matière, le fourreau 1 est muni à sa
partie supérieure et dans son plan vertical de symétrie d'une pluralité d'orifices
12, 13, 14 placés chacun en aval d'une section de freinage, respectivement Bl, B2,
B3.
[0022] En outre, la partie 3 du fourreau précédant chaque section de freinage B1, B2, B3,
B4 est munie de fentes 31 permettant de filtrer la matière entrainée par la rotation
des vis à l'intérieur du fourreau. Le fourreau est ainsi consitué d'une série de parties
pleines 4 et de parties filtrantes 3, chaque partie filtrante 3 étant placée en amont
d'une section de freinage B sur une longueur de l'ordre de la moitié de la section
de convoyage précédente A, la partie pleine 4 recouvrant la section de freinage précédente
et se prolongeant sur la partie amont de la section de convoyage.
[0023] Lorsque la machine est destinée à effectuer un traitement mécanique de défibrage
des copeaux, les filets à pas inversés constituant les zones de freinage B1, B2, B3,
B4 sont munies, comme on l'a décrit dans le brevet 75-23911, de fenêtres facilitant
le passage vers l'aval d'une certaine quantité de matière.
[0024] Comme on l'a représenté sur la figure 3, les fenêtres 24 sont des fentes ménagées
dans les filets 23 à pas inversés et se dirigeant radialement depuis l'arbre central
21 jusqu'à la périphérie du filet. Les fenêtres 24 sont régulièrement espacées et
les vis sont calées de telle sorte que, de préférence, deux fenêtres passent simultanément
dans le plan horizontal "de symétrie passant par les axes de vis.
[0025] Le processus de défibrage a déjà été décrit dans la,demande précédente 75-23911.
La matière, constituée de copeaux de bois, est introduite à l'intérieur de la machine
par l'orifice 10 et entrainée vers l'aval par la première section de convoyage Al.
En arrivant dans la zone B1, la matière est freinée par l'effet du pas inversé et
elle s'accumule donc en aval de la zone Al. Il se produit donc dans la zone A1, de
l'amont vers l'aval, une compression de la matière jusqu'à une pression lui permettant
de compenser l'effet de feinage pour passer vers la zone suivante située en aval.
[0026] Dans les zones où la matière est peu comprimée, son déplacement se produit essentiellement
par translation parallèlement à l'axe des vis. En revanche, au fur et à mesure que
la matière se comprime, l'effet de translation diminue et la matière a tendance à
être entrainée par frottement autour des arbres 21, en passant d'une vis à l'autre.
[0027] A l'intérieur de la zone de freinage, le passage de la matière vers l'aval s'effectue
essentiellement par les fenêtres en particulier dans la zone centrale où les ouvertures
se superposent. Il en résulte, comme on l'a décrit dans la demande précédente que
la section de freinage autorise un passage sélectif de la matière vers l'aval. En
effet, les copeaux insuffisamment défibrés ne peuvent pas passer dans les fenêtres
en raison de la largeur de celles-ci et ils restent donc en amont où ils sont soumis
à un travail intense de malaxage provoquant une combinaison d'effets de compression
et de cisaillement et, éventuellement, une torsion des fibres, notamment lors du passage
d'une vis à l'autre, ce travail se poursuivant jusqu' à ce que les parties suffisamment
défibrées passent en aval.
[0028] Il est ainsi possible de réaliser le défibrage progressif de la matière, par son
passage à travers les zones successives de traitement comportant chacune une section
de convoyage et de compression progressive suivie d'une section de freinage constituée
de filets à pas inversés munis de fenêtres dont les largeurs diminueront, de préférence,
d'une section de freinage à la suivante de façon à obtenir progressivement le degré
de défibrage souhaité.
[0029] Le procédé décrit dans la demande de brevet du 31 juillet 1975 permet de réaliser
des pâtes mécaniques, thermomécaniques ou mécano-chimiques, le fourreau étant muni
d'orifices qui permettent d'introduire dans les zones de traitement des réactifs de
délignification.
[0030] Cependant, il est possible également de traiter dans une machine de ce type des copeaux
ayant déjà subi un traitement;de ramollissement de la lignine soit par la vapeur soit
par un réactif chimique. On sait que dans ce cas, la matière doit être soumise à un
traitement mécanique de défibrage dont l'importance dépend du traitement chimique
précédemment effectué. Ce traitement mécanique peut avantageusement être effectué
dans une machine du type décrit précédement puisqu'il suffit d'adapter les caractéristiques
mécaniques des vis, et notamment le pas des filets, la largeur des fenêtres et la
vitesse de rotation des vis, pour réaliser des conditions de passage dans les différentes
zones permettant d'obtenir un traitement de défibrage d'intensité désirée.
[0031] Une telle machine de défibrage peut donc soit être alimentée en copeaux ayant ainsi
subi un premier traitement de délignification, soit réaliser l'imprégnation du réactif
dans les premières zones de traitement.
[0032] On sait que le réactif usé et les résidus doivent être éliminés par lavage et l'originalité
de l'invention réside essentiellement dans le processus de lavage qui est effectué
à l'intérieur de la machine en même temps que le défibrage et qui se déroule de la
façon suivante :
[0033] La matière introduite par l'orifice 10 et qui a subi une cuisson est imbibée du réactif
de délignification et peut avoir par exemple un degré de siccité de 20 %.
[0034] Comme on l'a indiqué plus haut, la matière est entrainée dans la première section
de convoyage Al et le freinage dans la section B1 provoque une compression progessive
dans les dernBrs filets de la section de convoyage.
[0035] Dans la seconde partie de la section de convoyage, le fourreau est muni de fentes
31 dont la largeur est suffisante pour laisser passer la phase liquide et les résidus
dissous tout en retenant la phase solide constituée par les fibres. Il se produit
donc, du fait de la compression progressive, une filtration de la matière en amont
de la section de freinage et dans une direction perpendiculaire à la direction d'avancement
de la matière.
[0036] La pression est à son maximum au passage dans la section de freinage B1 qui provoque
un véritable essorage de la matière jusqu'à un degré de siccité de 50 % environ. La
phase liquide exprimée par la compression dans le début de la section de freinage
remonte vers l'amont dans les zones moins comprimées et est évacuée par la partie
filtrante 3 du fourreau.
[0037] Ainsi, la matière arrivant dans la section de convoyage suivante A2 a un degré de
siccité de l'ordre de 50 %. D'autre part, si la section de freinage B1 est munie de
fenêtres de largeur adéquate, la matière a subi également un premier traitement de
défibrage.
[0038] En effet, selon le processus décrit dans le brevet précédent, les fenêtres ménagées
dans la section de freinage B1 ne permettent le passage vers l'aval que des parties
de la matière ayant atteint le degré de défibrage désiré. Les parties insuffisamment
défibrées restent en amont de la zone B1 c'est-à-dire à l'extrémité de la zone Al.
La compression à cet endroit est encore plus élévée et produit donc un véritable essoragé
de la matière. D'autre part, c'est à cet endroit que se produit, comme on l'a indiqué
dans le brevet précédent, l'essentiel du travail de défibrage. Or celui-ci s'effectue
par une combinaison d'effet de compression et de cisaillement avec en outre une certaine
torsion des fibres.
[0039] Ce travail facilite la sortie de la liqueur qui avait pénétré dans les pores du bois
et l'enlèvement des résidus par le liquide de lavage. Ainsi, en effectuant l'essorage
de la pâte pendant le défibrage, on augmente l'efficacité du lavage.
[0040] Il ne faut cependant pas que l'essorage soit poussé à un tel point qu'il compromettrait
l'avancement de la matière dans la section de freinage. C'est pourquoi, on réglera
les paramètres de la machine et notamment le pas des filets et la largeur des fenêtres
pour obtenir un degré d'essorage permettant le passage vers l'aval d'un débit suffisant
de matière. En pratique, les conditions de passage dans la section de freinage seront
réglées de telle sorte que la matière y soit essorée jusqu'à un degré de siccité de
40 % environ.
[0041] La matière admise en amont de la section A2 présente donc deux caractéristiques.
D'une part elle a été défibrée jusqu'à un degré déterminé par la section de freinage
B1 et d'autre part elle a perdu une quantité importante, en pratique près de la moitié,
de la liqueur qu'elle contenait.
[0042] On dilue alors la matière avec un liquide de lavage, normalement de l'eau claire,
introduit par l'orifice 12 et cette dilution est facilitée par l'effet de malaxage
produit par les vis. On obtient ainsi un mélange homogène ayant un degré de siccité
d'environ 20 à 25 % qui est de nouveau comprimé au fur et à mesure qu'il avance dans
la section de convoyage A2. Comme on l'a décrit précédemment, la section de freinage
B2 permet de maintenir à l'extrémité de la section A2 la matière n'ayant pas atteint
le degré de défibrage souhaité et de réaliser d'autre part un essorage de cette matière,
la phase liquide remontant dans les zones moins comprimées en amont où elle est évacuée
par les fentes 31.
[0043] Comme précédemment, la matière arrivant dans la zone A3 a subi un degré de défibrage
supplémentaire et a été de nouveau essorée jusqu'à un degré de siccité d'environ 50
%. Elle est de nouveau diluée par un liquide de lavage introduit par l'orifice 13.
[0044] Ainsi, de proche en proche, on réalise une série d'opérations de lavage qui permettent
d'obtenir à la sortie de la machine une pâte ayant été en même temps défibrée et lavée.
[0045] On voit que dans le procédé selon l'invention on réalise la même série d'opérations
que dans les procédés de lavage connus, c'est-à-dire des dilutions successives suivies
chaque fois d'une filtration. Cependant, dans l'invention, la dilution et la filtration
s'effectuent dans des con- dtions très particulières : dans les procédés classiques,
pour obtenir une bonne répartition des fibres dans le liquide de lavage, on doit généralement
diluer la matière dans une très grande quantité de liquide. Ceci présente l'inconvénient
d'augmenter la consommation d'eau et également la consommation d'énergie nécessaire
pour éliminer cette eau dans la phase de filtration suivante.
[0046] Dans le procédé selon l'invention, au contraire, on travaille sur des pâtes beaucoup
moins diluées car, dans la partie amont des sections de convoyage où la matière est
mise au contact avec le liquide de lavage, l'effet de malaxage produit par les vis
permet d'obtenir un mélange homogène sans qu'il soit nécessaire d'utiliser de grandes
quantités de liquide de dilution.
[0047] Il avait déjà été proposé, pour diminuer les quantités d'eau utili-
sées, d'effectuer le lavage dans les zones successives d'une presse à vis.
[0048] Mais le procédé et la machine selon l'invention présentent des avantages très importants
par rapport aux procédés connus
[0049] Tout d'abord, comme on l'a indiqué, le fait de réaliser le lavage en même temps que
le défibrage augmente beaucoup l'efficacité du liquide de lavage et permet donc d'en
diminuer la consommation. D'ailleurs, dans le procédé connu, le lavage s'effectuant
dans des zones successives, l'on récupère le liquide filtré dans une zone pour l'injecter
dans la zone précédente. Ce recyclage n'est pas utile dans le procédé selon l'invention
car le liquide filtré, en raison de l'efficacité du lavage, est tellement concentré
qu'il ne peut servir lui-même de liquide de lavage.
[0050] Mais l'avantage économique essentiel réside dans la suppression pure et simple de
l'installation de lavage, les modifications que l'on doit apporter à la machine de
défibrage étant beaucoup moins couteuses.
[0051] En outre, l'efficacité du lavage est également due aux caractéristiques propres de
la machine utilisée et au processuc très particulier d'avancement de la matière à
l'intérieur de celle-ci.
[0052] En effet,comme on l'a indiqué, dans une machine selon l'invention où la matière est
entrainée par deux vis à filets identiques pénétrant l'un dans l'autre et entraînées
en rotation dans le même sens, la matière circule à l'intérieur des vis de deux façons.
Dans les zones peu comprimées, la matière est entrainée essentiellement par un effet
de translation parallèlement à l'axe des vis. En revanche, dans les zones plus comprimées,
une quantité plus importante de la matière a tendace à être entrainée par frottement
autour de l'arbre à l'intérieur du filet. De ce fait, une certaine quantité de matière
passe d'une vis à l'autre et tend à s'accumuler dans la partie du filet précédant
la zone centrale de pénétration 25, comme on l'a représenté schématiquement sur la
figure 3. Ainsi, dès que la matière commence à se comprimer, on trouve dans chaque
filet un secteur détendu 26 où la matière a tendance à être entrainée par translation
et un secteur comprimé 27 où la matière s'accumule en amont de la zone 25 où les filets
pénètrent l'un dans l'autre.et, après être montée en pression, passe sur le filet
adjacent de l'autre vis.
[0053] Ainsi, il se produit à l'intérieur de chaque filet, dans la zone comprimée, une alternance
de phases de détente et de montée en pression qui favorisent le lavage puisque la
matière s'accumulant dans la zone comprimée 27 exprime la liqueur qui remonte vers
la zone 26 puis, en passant dans la zone détendue 26 de la vis adjacente se dilue
de nouveau, dans une certaine mesure, dans le liquide,avant de revenir dans une zone
comprimée 270 où le processus se renouvelle.
[0054] L"importance des zones comprimées 27 et des zones détendues 26 varie en sens inverse
au fur et à mesure que l'on avance vers l'aval, les secteurs comprimés 27 augmentant
jusqu'à occuper tout le filet lorsque celui-ci est complètement rempli en amont de
la section de freinage B. C'est dans cette région où les filets sont complètements
remplis que se produit l'essorage mais la présence dans les filets amont de secteurs
dé tendus favorise la remontée vers l'amont de la phase liquide qui est ainsi filtrée
par les fentes 31.
[0055] Toutes les zones détendues d'une même vis sont placées du même côté du plan passant
par les axes, par exemple, sur les figures, au dessous du plan des axes pour la vis
26 et au dessus de ce plan pour la vis 27.
[0056] Or il existe nécessairement un espace entre la périphérie de la vis et le fourreau
pour lequel la phase liquide peut remonter d'un filet à l'autre vers les zones moins
comprimées, donc vers l'amont. Il se produit ainsi à l'intérieur de la zone de convoyage
un mouvement de la phase liquide qui en facilite le renouvellement.
[0057] Tout d'abord la matière venant de la zone de freinge amont se dilue dans le liquide
injecté. Puis une partie du liquide est entrainée vers l'aval avec la matière qui
se comprime progressivement, l'autre partie remplissant les zones détendues. Dans
chaque filet l'alternance de phases de compression et de détente favorise l'expulsion
de la liqueur usée et l'absorption de liquide propre. Lorsque l'importance de la partie
comprimée augmente, la liqueur expulsée remonte vers l'amont le long du fourreau et
est évacuée par les parties filtrantes 31. Ainsi, il y a en permanence une filtration
de la liqueur usée par la périphérie et un renouvellement de liquide plus propre entrainé
vers l'aval avec la matière à l'intérieur des filets.
[0058] Ce processus de renouvellement continuel du liquide est obtenu sans qu'il soit utile
d'injecter celui-ci sous une forte pression car l'utilisation de plusieurs vis engrenant
l'uredans l'autre donne un effet de pompage qui permet de faire avancer la matière
même lorsque les filets ne sont pas remplis, ce qui ne peut être obtenu dans lesmachinesà
une vis. Il en résulte que,pour un même débit de liquide injecté, le processus décrit
permet d'obtenir un lavage beaucoup plus efficace.
[0059] Il se produit donc dans la machine selon l'invention une alternance de phases de
dilution, de compression avec filtration 25 et d'essorage non seulement dans le sens
longitudinal d'avancement, d'une zone de lavage à la suivante, mais également dans
le sens transverhl, d'un filet à l'autre à l'intérieur d'une même zone et c'est une
des causes de l'efficacité très grande du procédé.
[0060] En outre, la manière dont sont constituées les fentes 31 a-également une influence
sur l'efficacité du lavage.
[0061] En effet, les fentes sont constituées par des intervalles laissés entre des profilés
3 en forme de secteurs de circonférence parallèlesdi- rigés dans une direction sensiblement
transversale à l'axe des vis.
[0062] Cette disposition, qui a été représentée selon une vue en plan sur la figure 2, est
adoptée de façon préférentielle pour assurer une bonne filtration. En effet, comme
on le voit sur la vue en plan de la figure 2, les fentes,perpendiculaires à l'axe,font
un angle faible avec les filets qui sont eux-mêmes assez peu inclinés. Par conséquent,
chaque creux de filet correspond à chaque instant à une ou plusieurs fentes s'étendant
sur presque toute sa périphérie et la phase liquide exprimée peut être immédiatement
évacuée, le filtre présentant une très faible perte de charge. De plus, par l'effet
de translation des filets dû à leur rotation, il se produit périodiquement un raclage
de l'ensemble de chaque fente qui permet de réintroduire à chaque instant dans le
processus d'avancement la matière déposée sur le filtre. Celui-ci ne risque donc jamais
de se colmater puisqu'il est en_permanence raclé au fur et à mesure de la filtration.
[0063] De plus, les profilés ont une section droite trapézoïdale ayant la grande base tournée
vers l'intérieur de façon à présenter une face interne concave cylindrique. Il en
résulte que les particules de boue qui se déposent dans une fente sont immédiatement
soit raclées soit évacuées mais ne riquent pas de colmater la fente du fait que les
parois des profilés s'écartent l'une de l'autre et facilitent l'évacuation.
[0064] Ainsi, par l'ensemble des caractéristiques qui viennent d'être décrites, le procédé
et la machine spécialement mise au point pour son application permettent d'.obtenir
un lavage très efficace et très rapide.
[0065] Comme on l'a indiqué, il est particulièrement intéressant de réaliser à l'intérieur
de la machine le travail mécanique de défibrage en même temps que le lavage. L'intensité
de ces opérations dépend des conditions de passage de la matière dans les sections
de freinage qui,.comme on l'a indiqué, sont réglées notamment par le choix du pas
des filets et de leur profondeur, le nombre de filets dans chaque zone, la largeur
des fenêtres et la vitesse de rotation des vis. De préférence, on réalisera dans chaque
section de freinage un essorage maximal limité cependant au degré de siccité permettant
d'assurer le bon avancement de la matière d'une zone à l'autre.
[0066] Cependant, les conditions dans lesquelles sont réalisés la compression progressive
et l'essorage ne dépendent pas seulement de la largeur des fenêtres. C'est ainsi que,
d'une façon bien connue, on peut augmenter la compression et la rendre plus rapide
en resserrant le pas des filets à la fin de la zone de convoyage. Il sera donc possible,
en jouant sur les différents paramètres de la machine, de contrôler le processus de
lavage indépendamment du processus de défibrage. On pourra de la sorte s'adapter à
la qualité de la pâte. En effet, une matière première ayant subi une cuisson peu prolongée
nécessite, pour donner une pâte mécano-chimique utilisable, un travail mécanique de
défibrage assez important et un lavage assez faible. Inversement, si les copeaux sont
soumis à une cuisson très prolongée, ils doivent être soumis à un lavage intense pour
éliminer la liqueur usée et les résidus mais le travail mécanique nécessaire est assez
faible.
[0067] Le procédé qui vient d'être décrit et la machine pour sa mise en oeuvre présentent
de multiples avantages.
[0068] En effet, le lavage est plus rapide et plus efficace. Il se produit sur une pâte
plus concentrée et permet de diminuer la consommation d'eau pour la lavage et par
conséquent les rejets de liqueur usée.
[0069] Ainsi, on sait que l'efficacité du lavage se mesure habituellement par le rapport
de la différence entre la quantité de liqueur entrée avec les copeaux et la quantité
de liqueur évacuée, sur la quantité de liqueur entrée. Dans la machine selon l'invention,
ce rapport est de l'ordre de 60 % et peut même, dans certaines conditions, atteindre
80 %.
[0070] D'autre part, le passage d'une étape de lavage à la suivante s'effectue en continu
et la machine utilisée est beaucoup moins encombrante que les installations classiques
de préparation de pâte.
[0071] Bien-entendu, si l'on a représenté à titre d'exemple une installation comportant
quatre sections d'essorage, ce qui est généralement suffisant, il est clair que, selon
les cas, on pourrait faire varier le nombre des étapes de lavage.
[0072] En effet, l'invention ne se limite évidemment pas aux détails du mode de réalisation
qui a été décrit, puisque l'on pourrait imaginer de nombreuses variantes et employer
des moyens équivalents pour obtenir le résultat recherché.
[0073] C'est ainsi que la machine permet d'effectuer très facilement, si on le désire un
lavage à contre-courant en récupérant la liqueur filtrée pour le recyclage dans une
zone située plus en amont. Cependant un tel recyclage est moins justifié que dans
les installations classiques du fait que l'on utilise une quantité bien moindre de
liquide de lavage et que les liqueurs filtrées sont plus concentrées.