[0001] La présente invention concerne un procédé de production de fibrilles à base de polyoléfines
et les fibrilles obtenues qui présentent une excellente compatibilité avec la pâte
à papier cellulosique et qui de ce fait conduisent à la production, à partir de mélanges
de ces fibrilles et de pâte cellulosique, de papiers mixtes ayant des caractéristiques
améliorées. En outre, ces fibrilles sont facilement mises en suspension dans l'eau.
De ce fait, elles peuvent aisément être mises en oeuvre par les techniques papetières
classiques.
[0002] On connaît divers procédés permettant la production directe de fibrilles de polyoléfines
compatibles avec la pâte cellulosique qui peuvent être mises facilement en suspension
dans l'eau et faisant intervenir la technique connue de détente brusque d'une solution
de polymère fondu par passage au travers d'un orifice approprié.
[0003] C'est ainsi qu'on a déjà proposé, dans le brevet belge 824 531, déposé le 20 janvier
1975 au nom de la Demanderesse, de produire ce type de fibrilles en soumettant à la
détente brusque une solution contenant une polyoléfine ayant subi un traitement préalable
d'oxydation et un monomère polaire greffable sur la polyoléfine. Ce procédé implique
la réalisation de deux étapes successives, ce qui le complique et grève le prix de
revient des fibrilles.
[0004] Pour éviter le recours à un procédé en deux étapes successives, on a proposé, dans
le brevet belge 847 491, déposé le 21 octobre 1976 au nom de la Demanderesse, d'incorporer,
dans le mélange de polymère fondu et de solvant soumis à la détente brusque, un monomère
polaire greffable sur le polymère mis en oeuvre et de provoquer le greffage sur le
polymère avant la détente brusque. Ce procédé présente cependant un autre inconvénient
sérieux. En effet, une réaction de greffage parasite du monomère polaire sur le solvant
entraîne la formation d'oligomères constitués de solvant greffé que l'on retrouve
dans l'eau dans laquelle on met les fibrilles produites en suspension et dont l'hydrolyse
conduit à des produits corrosifs. Cette réaction entraîne évidemment aussi la perte
d'une partie du monomère polaire et du solvant.
[0005] Les procédés connus présentent en outre un inconvénient commun : la polyoléfine greffée
l'est dans toute sa masse, alors que, pour assurer une compatibilité suffisante entre
les fibrilles polyoléfi- niques et la pâte cellulosique et la facilité de la mise
en suspension aqueuse, il suffit que les fibrilles soient greffées à leur surface.
Les procédés connus impliquent donc l'utilisation d'un large excès, par rapport à
la quantité réellement utile, de monomère polaire.
[0006] La présente invention vise à fournir un procédé de production directe de fibrilles
présentant une excellente compatibilité avec les fibres cellulosiques et pouvant très
aisément être mises en suspension dans l'eau qui ne présente plus les inconvénients
précités des procédés connus.
[0007] Elle concerne à cet effet un procédé de production de fibrilles à base de polyoléfines
par détente brusque par passage au travers d'un orifice d'un mélange liquide de polyoléfine
fondue et de solvant se trouvant dans des conditions de pression et de température
telles que la détente brusque provoque la vaporisation instantanée du solvant et la
solidification de la polyoléfine sous forme de fibrilles, selon lequel on soumet à
la détente brusque un mélange contenant une pol
y- ôléfine de poids moléculaire normal, le solvant et une polyoléfine à bas poids moléculaire
greffée d'un monomère polaire.
[0008] Par "fibrilles", on entend désigner des structures fibrillées allongées constituées
de filaments très ténus, d'épaisseur de-l'ordre du micron, connectés entre eux pour
former un réseau tridimensionnel. La longueur de ces fibrilles, d'aspect floconneux,
varie de 1 mm à 5 cm et leur diamètre de 0,01 à 5 mm environ. La surface spécifique
de ces fibrilles est supérieure a I m
2/g.
[0009] Le mélange liquide soumis à la détente brusque comprend au moins une phase liquide
à base de solvant organique et de polyoléfine qui peut être unique. Le mélange peut
également être constitué d'un système à deux phases liquides (mélange biphasique),
à savoir une phase continue riche en polyoléfine dans laquelle sont dispersées des
gouttelettes d'une phase liquide pauvre en polyoléfine.
[0010] La forme sous laquelle se présente le mélange liquide soumis à la détente brusque
dépend de la pression, de la température, et de la concentration en polyoléfine. On
préfère en général que le mélange liquide se présente sous forme d'un mélange biphasique
et l'on choisit la pression, la température et la concentration en polymère en conséquence.
La température est en général comprise entre 100 et 300°C et, de préférence, entre
125 et 250° C. La concentration en polyoléfine du mélange est généralement comprise
entre 1 et 500 g par kg de solvant ; on préfère mettre en oeuvre des mélanges contenant
de 10 à 300 g de polyoléfine par kg de solvant, les Bailleurs résultats étant obtenus
pour des concentrations de 50 à 200 g/kg. La pression appliquée au mélange est généralement
comprise entre la pression atmosphérique et 100 atm. De préférence, elle est comprise
entre 5 et 80 atm.
[0011] Bien entendu, la température et la pression doivent en outre être choisies suffisamment
élevées pour que la détente du mélange provoque la vaporisation instantanée du solvant
organique et suffisamment basses pour qu'elle provoque la solidification des polyoléfines
qu'il contient.
[0012] Si l'on souhaite mettre en oeuvre le mélange sous la forme biphasique, il est souvent
avantageux de faire subir une prédétente à un mélange constitué d'une phase liquide
unique se trouvant à pression plus élevée. La valeur à donner à cette prédétente peut
être aisément déterminée par voie expérimentale en soumettant à une détente progressive
une portion du mélange se trouvant à pression élevée et en notant la pression à laquelle
il se trouble.
[0013] Toutes les polyoléfines conviennent pour préparer le mélange liquide. On peut utiliser,
par exemple, du polyéthylène de haute ou de basse densité, du polypropylène, du polystyrène,
du poly-4-méthylpentène-1, du polybutadiène syndiotactique ou du polybutadiène-1,4.
On préfère cependant les homo- et les copolymères dérivés d'alpha-monooléfines comprenant
de 2 à 6 atomes de carbone dans leur molécule. D'excellents résultats ont été obtenus
avec les polymères dérivés de l'éthylène et du propylène. L'utilisation de plusieurs
polyoléfines différentes n'est nullement exclue.
[0014] Le solvant organique utilisé pour préparer le mélange peut être choisi parmi les
solvants généralement utilisés à cet effet. En général, ces solvants ne dissolvent
pas plus de 50 g/1 et, de préférence, plus de 10 g/1 de polymère aux conditions normales
de température et de pression (20° C, 1 atmosphère). De plus, ils possèdent à la pression
normale, une température d'ébullition inférieure de 20° C et, de préférence, de plus
de 40° C à la température de fusion ou de plastification du polymère. Enfin, ils permettent
la formation d'un mélange biphasique liquide aux conditions opératoires juste avant
la détente brusque.
[0015] Parmi les solvants organiques pouvant être utilisés, on peut citer les hydrocarbures
aliphatiques tels que le pentane, l'hexane, l'heptane, l'octane et leurs homologues
et isomères, les hydrocarbures alicycliques tels que le cyclohexane, les hydrocarbures
aromatiques tels que le benzène et le toluène, les solvants halogénés tels que les
chlorofluorométhanes, le chlorure de méthylène, et le chlorure d'éthyle, les alcools,
les cétones, les esters et les éthers. De préférence, on utilise les hydrocarbures
aliphatiques et, en particulier, le pentane et l'hexane. L'utilisation de mélanges
de solvants entre également dans le cadre de l'invention.
[0016] Lors de la détente brusque du mélange, la pression appliquée est ramenée à une valeur
proche de la pression atmosphérique, de préférence à une pression inférieure à 3 kg/cm2
absolus, dans un intervalle de temps très court, inférieur de préférence à 1 seconde.
Cette détente est obtenue par passage au travers d'un orifice de préférence cylindrique
dont le diamètre est compris entre 0,1 et 20 mm et de préférence entre 0,5 et 10 mm
et dont le rapport longueur/ diamètre est compris entre 0,1 et 10.et de préférence
entre 0,5 et 2. Cette détente brusque peut avantageusement être réalisée selon le
procédé et à l'aide du dispositif décrits en détails dans le brevet belge 824 484
déposé le 17 janvier 1975 au nom de la Demanderesse.
[0017] Selon l'invention, le mélange liquide soumis à la détente brusque contient une polyoléfine
de poids moléculaire normal et une polyoléfine à bas poids moléculaire.
[0018] Par polyoléfines de poids moléculaire normal, on entend désigner les polyoléfines,
telles que définies plus haut, dont le poids moléculaire-moyen en nombre (M ) est
supérieur à 10 000 et, de préférence supérieur à 12 000. Les meilleurs résultats ont
été obtenus lorsque ce poids moléculaire est supérieur à 15 000.
[0019] Par polyoléfines à bas poids moléculaire, on entend désigner les polyoléfines, telles
que définies plus haut, dont le poids moléculaire moyen en nombre (M ) est inférieur
à 10 000 et, de préférence, inférieur à 8 000. Les meilleurs résultats ont été obtenus
lorsque ce poids moléculaire est inférieure à 5 000 et plus particulièrement avec
les cires cristallines de polyoléfines.
[0020] Le poids moléculaire moyen en nombre est défini par la relation

dans laquelle N
i représente le nombre de moléculesde poids moléculaire M
i. Ce poids moléculaire moyen en nombre est déterminé de manière connue par les méthodes
cryoscopique et ébullioscopique, par la méthode des groupes terminaux ou encore par
osmométrie.
[0021] La polyoléfine à bas poids moléculaire peut être de nature différente, mais est de
préférence de nature identique à celle de la polyoléfine de poids moléculaire normal
entrant dans la composition du mélange soumis à la détente brusque.
[0022] Elle peut être fabriquée, de manière connue, par polymérisation contrôlée de la ou
des alpha-monooléfines correspondantes ou par dépolymérisation contrôlée (par exemple
par dégradation thermique, par rayonnements ou par oxydation) des polyoléfines correspondantes
de poids moléculaire moyen en nombre plus élevé.
[0023] L'utilisation de plusieurs polyoléfines à bas poids moléculaire différentes n'est
pas exclue du cadre de l'invention.
[0024] La polyoléfine à bas poids moléculaire mise en oeuvre selon l'invention est greffée
d'un monomère polaire. Le monomère de greffage est généralement un monomère possédant
une double liaison et des groupements susceptibles de réagir avec les groupements
hydroxyles de la cellulose et s'homopolymérisant difficilement.
[0025] Les monomères préférés sont les monomères acryliques et méthacryliques tels que les
acrylates et méthacrylates d'alkyle et de glycidyle et l'acide alpha-chloracrylique,
ainsi que les monomères allyliques et les acides polycarboxyliques insaturés tels
que les acides maléique, fumarique et itaconique et leurs dérivés tels que les anhydrides
correspondants.
[0026] Les meilleurs résultats ont été obtenus avec l'anhydride maléique.
[0027] L'utilisation de plusieurs monomères polaires entre également dans la cadre de l'invention.
[0028] La réaction de greffage du monomère sur la polyoléfine peut être initiée par des
radicaux libres générés de manière connue par exemple par des radiations à haute énergie,
par oxydation préalable de la polyoléfine (par ozonisation par exemple) ou encore
par introduction, dans le milieu contenant cette dernière, d'un composé générateur
de radicaux libres, cette dernière méthode étant préférée.
[0029] De nombreux types de générateurs de radicaux libres peuvent être utilisés à cet effet.
A titre d'exemples on peut citer les peroxydes organiques tels que les peroxydes de
ditert. butyle, de lauroyle, de benzoyle, d'acétylcyclohexanesulfonyle, les peroxydicarbonates
tels que les peroxydicarbonates de diéthyle et de dicétyle, les peresters tels que
le perpivalate de tert.butyle et les azo-bis-nitriles tels_ que l'azo-bis-2,4-diméthyle-valéronitrile
et l'azo-bis-isobutyro- nitrile. La préférence est accordée aux générateurs de radicaux
libres possédant des temps de demi-vie d'environ 10 minutes à 160° C.
[0030] La réaction de greffage est conduite de manière à obtenir une polyoléfine à bas poids
moléculaire contenant en général de 0,01 à 10 % en poids de monomère polaire greffé
et de préférence de 0,1 à 5 % en poids. Les meilleurs résultats ont été obtenus lorsque
la teneur de la polyoléfine en monomère polaire greffé est-comprise entre 0,5 et 3
%. Des teneurs trop faibles en monomère polaire n'assurent pas une compatibilité suffisante
avec la pâte à papier cellulosique. Des teneurs trop fortes peuvent conduire à des
fibrilles trop courtes et colorées.
[0031] On notera que, dans le cas spécifique des polymères du propylène, le greffage du
monomère polaire entraîne généralement une dépolymérisation : dans ce cas, il n'est
dès lors pas indispensable de mettre en oeuvre un polymère à bas poids moléculaire
puisque cette propriété est acquise lors du greffage même. Toutefois, même dans ce
cas, on préfère effectuer le greffage du monomère polaire sur des polymères de propylène
à bas poids moléculaire tels que définis plus haut parce que le rendement du greffage
est meilleur et que l'opération est plus économique.
[0032] Le greffage du monomère polaire sur la polyoléfine à bas poids moléculaire peut être
réalisé selon les procédés connus :il peut être effectué au sein d'un solvant organique
tel que ceux énoncés plus haut en rapport avec la préparation du mélange liquide soumis
à la détente brusque ; il peut être effectué sur la polyoléfine fondue dans la zone
de malaxage d'une extrudeuse ; il peut encore être effectué au sein du mélange liquide
soumis à la détente brusque, comme décrit dans le brevet belge 847 491 précité. De
préférence, le greffage du monomère polaire sur la polyoléfine à bas poids moléculaire
est réalisé en les malaxant dans les proportions et pendant le temps requis pour obtenir
les teneurs en monomère polaire greffé mentionnées plus haut, à température de préférence
supérieure au point de fusion de la polyoléfine à bas poids moléculaire, et en la
présence éventuelle d'un composé générateur de radicaux libres, tel que ceux définis
ci-dessus.
[0033] Le mode d'incorporation de la polyoléfine à bas poids moléculaire dans le mélange
liquide soumis à la détente brusque n'est pas critique. Elle peut être mélangée, préalablement
à son greffage par le monomère polaire ou à l'état greffé, à la polyoléfine ou au
solvant organique entrant dans la composition du mélange liquide ou encore directement
dans ce dernier, à n'importe quel moment précédant la détente brusque.
[0034] Le mode opératoire préféré consiste, pour des raisons pratiques, à incorporer directement
la polyoléfine à bas poids moléculaire préalablement greffée, à l'état fondu, dans
le mélange de polyoléfine de poids moléculaire normal et de solvant organique se trouvant
à l'état liquide.
[0035] Cette incorporation peut être réalisée au moyen de n'importe quel dispositif adéquat,
tel que par exemple une pompe doseuse dont le débit est réglé en fonction du débit
de mélange liquide, pour assurer le rapport souhaité entre les quantités respectives
de polyoléfine à bas poids moléculaire greffée et de mélange liquide contenant la
polyoléfine de poids moléculaire normal. De préférence, lorsque l'incorporation de
la polyoléfine à bas poids moléculaire dans le mélange liquide est réalisée, on homogénise
le mélange obtenu, par exemple au moyen d'un mélangeur statique.
[0036] La proportion de polyoléfine à bas poids moléculaire greffée et de polyoléfine de
poids moléculaire normal dans le mélange liquide soumis à la détente brusque est choisie
en fonction de la teneur en monomère polaire de la polyoléfine à bas poids moléculaire
et de la teneur finale en monomère polaire que l'on souhaite conférer aux fibrilles
produites selon l'invention. En général, la quantité de polyoléfine à bas poids moléculaire
greffée ne représente pas plus de 50
f du poids total des polyoléfines présentes dans le mélange liquide soumis à la détente
brusque. De préférence, cette quantité est comprise entre 5 et 40 % en poids.
[0037] L'utilisation de polyoléfines de poids moléculaire normal modifiées elles aussi par
greffage d'un monomère polaire n'est pas exclue du cadre de l'invention. En particulier,
le greffage d'au moins une partie du monomère.polaire sur la polyoléfine de poids
moléculaire normal est-inévitable lorsque.le greffage du monomère polaire sur la polyoléfine
à bas poids moléculaire est réalisé au sein du mélange liquide soumis à la détente
brusque. Toutefois, on préfère utiliser des polyoléfines de poids moléculaire normal
non greffées d'un monomère polaire pour la réalisation du procédé selon l'invention.
[0038] Le mélange liquide-soumis à la détente brusque peut bien entendu contenir, outre
les polyoléfines et le solvant organique, d'autres additifs usuels tels que des stabilisants
vis-à-vis de l'action de la chaleur ou de la lumière, des agents renforçants, des
matières de charges, des pigments, des colorants, des agents antistatiques, des agents
de nucléation, etc.
[0039] L'invention concerne également les fibrilles obtenues selon le procédé décrit ci-dessus.
De manière surprenante, ces fibrilles présentent une structure hétérogène. En effet,
les filaments dont elles sont constituées ont une composition qui n'est pas la même
à coeur et en surface. A coeur, ils sont constitués principalement de polyoléfine
de poids moléculaire normal. En surface, ils sont constitués principalement de polyoléfine
à bas poids moléculaire greffée d'un monomère polaire.
[0040] Le mélange de fibrilles selon l'invention avec des pâtes cellulosiques classiques
conduit à des papiers ayant des propriétés souvent supérieures à celles des papiers
réalisés uniquement à partir de ces pâtes cellulosiques ce qui prouve que leur réactivité
chimique vis-à-vis des fibres cellulosiques est nettement améliorée. En outre, ces
papiers mixtes présentent des propriétés de surface améliorées qui les rendent particulièrement
aptes à être utilisés comme papiers pour l'impression et l'écriture.
[0041] On peut faire subir aux papiers formés une consolidation thermique à une température
relativement élevée capable dé provoquer au moins une fusion partielle des fibrilles.
[0042] On peut cependant éviter ce traitement thermique et obtenir néanmoins une liaison
efficace en faisant réagir les structures fibrillées greffées en présence de fibres
cellulosiques en suspension dans un solvant organique anhydre contenant un catalyseur
acide d'estérification.
[0043] Le traitement de consolidation thermique peut également être évité si on incorpore
dans le mélange de fibrilles selon l'invention et de fibres cellulosiques en suspension
dans un liquide un agent de couplage hydroxylé à haute mobilité.
[0044] A titre d'agents de couplage convenant dans le procédé suivant l'invention on peut
citer notamment l'amidon et ses dérivés, les dérivés cellulosiques, les alcools polyvinyliques
à taux d'hydrolyse élevé et à faible poids moléculaire, le polyéthylèneglycol, le
poly- propylèneglycol, un dérivé azoté tel que la caséine.
[0045] Le milieu de mise en suspension peut être de l'eau ou un solvant organique dissolvant
l'agent de couplage.
[0046] La quantité d'agent de couplage mise en oeuvre peut varier entre 1 et 50 % en poids
du poidi sec des fibrilles mises en oeuvre.
[0047] En opérant de cette façon, on constate que les papiers produits présentent de bonnes
propriétés mécaniques au point qu'une consolidation thermique n'est plus indispensable.
[0048] Par ailleurs, lors de la mise en dispersion de fibrilles selon l'invention ou encore
lors de leur mélange avec des pâtes cellulo- _ siques, on peut encore incorporer dans
le milieu de dispersion des composés capables de réagir à la fois avec les groupements
hydroxyles de la cellulose et avec les groupements réactifs du ou des monomères greffés.
A cet effet, par exemple, l'incorporation d'une polyamide modifiée par exemple par
de l'épichlorhydrine ou une résine urée- formaldéhyde se révèle très avantageux.
[0049] Le procédé et les fibrilles selon l'invention sont illustrés par les exemples de
réalisation pratique non limitatifs qui suivent.
Exemples 1 à 3
[0050] L'exemple 1 est donné à titre comparatif.
[0051] On réalise des mélanges biphasiques en portant à une température de 195° C et à une
pression de 75 bars, des mélanges comprenant :
- un polyéthylène à haute densité commercialisé par la Demanderesse sous la dénomination
ELTEX A 1050
- de l'hexane technique vendu par ESSO sous la dénomination ESSO D.A "polymerization
grade".
[0052] A ces mélanges sont ajoutés respectivement les constituants suivants :
- le polyéthylène à haute densité défini ci-dessus greffe à environ 180° C, dans la
zone de malaxage d'une extrudeuse, avec 2 % en poids d'anhydride maléique en présence
de 0,25 % en poids de di-t-butylperoxyde (exemple 1) ;
- du polyéthylène à haute densité commercialisé par la Demanderesse sous la dénomination
ELTEX A 3400, greffé comme indiqué ci-dessus (exemple 2) ;
- une cire de polyéthylène (produit EPOLENE N 14 de EASTMAN CHEM. PROD. ) greffée,
à 180° C, dans une cuve agitée portée à 2 ata, avec 2,5 % en poids d'anhydride maléique
et en présence de 0,25 % en poids de 2,5-di(t.butylperoxy)hexane (exemple 3).
[0053] Ces mélanges sont détendus par passage au travers d'une filière à chambre de perturbation
comme décrite dans le brevet belge 824 484 déposé le 17 janvier 1975 au nom de la
Demanderesse, en rapport avec la figure 13 de ce brevet (le divergent prolongeant
l'orifice de détente brusque a une ouverture de 150° et le mélange biphasique est
débité à raison de 15 kg/h de polymère) de manière à obtenir des fibrilles ayant une
longueur moyenne d'environ 5 mm.
[0054] Les conditions particulières à chaque essai et leurs résultats sont consignés dans
le Tableau ci-après.

[0055] L'examen de ces résultats permet de conclure que la proportion du polyéthylène greffé
présent à la surface des fibrilles est plus importante lorsque le poids moléculaire
moyen en nombre du polyéthylène greffé diminue. Lorsque ce poids moléculaire est suffisamment
bas, la totalité du polymère greffé se retrouve en surface des fibrilles.
Exemple 4
[0056] On réalise un mélange biphasique en portant à une température de 170° C et à une
pression de 75 bars un mélange comprenant :
- 12 % en poids de polypropylène commercialisé par HERCULES sous la dénomination Profax
6501 ;
- 85 % en poids de pentane technique ;
- 3 % en poids d'une cire de polypropylène commercialisée par SANYO sous la dénomination
Viscol 550 P greffée de la même manière que la cire de polyéthylène à l'exemple 3.
[0057] La teneur en anhydride maléique de la cire de polypropylène greffé était de 2,5 %
environ.
[0058] Après détente du mélange liquide comme mentionné aux exemples précédents, un examen
des fibrilles par titrimétrie permet de constater que leur teneur superficielle en
polypropylène greffé est de 0,45 % en poids environ : 90 % de la totalité du polypropylène
greffé se retrouvent donc à la surface des fibrilles.
1 - Procédé de production de fibrilles à base de polyoléfines par détente brusque
par passage au travers d'un orifice d'un mélange liquide de polyoléfine fondue et
de solvant se trouvant dans des conditions de pression et de température telles que
la détente brusque provoque la vaporisation instantanée du solvant et la solidification
de la polyoléfine sous forme de fibrilles, caractérisé en ce que l'on soumet à la
détente brusque un mélange contenant un polyoléfine de poids moléculaire normal, le
solvant et une polyoléfine à bas poids moléculaire greffée d'un monomère polaire.
2 - Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'on met en oeuvre une
polyoléfine à bas poids moléculaire choisie parmi les polymères d'oléfines dérivés
de l'éthylène et du propylène.
3 - Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que l'on met en oeuvre
une polyoléfine à bas poids moléculaire dont le poids moléculaire moyen en nombre
est inférieur à 8 000.
4 - Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que
l'on met en oeuvre comme polyoléfine à bas poids moléculaire une cire cristalline
de polyéthylène ou de polypropylène.
5 - Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que
l'on met en oeuvre une polyoléfine à bas poids moléculaire greffée d'anhydride maléique.
6 - Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que
l'on met en oeuvre une polyoléfine à bas poids moléculaire greffée dont la teneur
en monomère polaire est comprise entre 0,1 et 5 % en poids.
7 - Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que
l'on met en oeuvre un mélange liquide dans lequel la quantité de polyoléfine à bas
poids moléculaire greffée est comprise entre 5 et 40 % du poids total des polyoléfines
présentes dans le mélange.
8 - Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que
la polyoléfine de poids moléculaire normal n'est pas greffée d'un monomère polaire.
9 - Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que
l'on met en oeuvre une polyoléfine à bas poids moléculaire greffée fabriquée par malaxage
de la polyoléfine, du monomère polaire et éventuellement d'un composé générateur de
radicaux libres à température supérieure au point de fusion de la polyoléfine à bas
poids moléculaire.
10 - Fibrilles à base de polyoléfines caractérisées en ce qu'elles sont constituées
à coeur principalement d'une polyoléfine de poids moléculaire normal et en surface
principalement d'une polyoléfine à bas poids moléculaire greffée d'un monomère polaire.