[0001] La présente invention concerne un dispositif porte-outil destiné à être télécommandé
en déplacement sur une plaque tubulaire. Elle s'applique plus particulièrement au
service de maintenance pour un générateur de vapeur dans une centrale nucléaire.
[0002] Dans une centrale nucléaire à eau pressurisée, les très nombreux tubes des faisceaux
tubulaires des générateurs de vapeur doivent faire l'objet d'opérations périodiques
de vérification et de maintenance, comme par exemple des opérations de soudage, de
mise en place de bouchons d'obturation pour neutraliser des tubes défectueux, ou d'interventions
sur le revêtement intérieur des tubes. Ces opérations de maintenance doivent se faire
à partir de la boite à eau, c'est-à-dire en domaine fortement radio-actif ; il est
donc nécessaire d'utiliser des appareils télécommandés pour limiter les interventions
humaines à la simple mise en place du matériel. En outre les générateurs de vapeur
sont généralement à tubes verticaux, c'est-à-dire que la plaque tubulaire est alors
"au plafond" de la boite à eau.
[0003] On a déjà réalisé des appareils capables d'être déplacés par télécommande sous la
plaque tubulaire d'un générateur de vapeur. Le brevet français 74-39771 décrit un
tel appareil comportant deux bras perpendiculaires munis de moyens d'accrochage dans
les orifices de la plaque, et comportant des moyens pour donner aux bras des mouvements
relatifs parallèlement et perpendiculairement à la plaque tubulaire pour permettre
un déplacement pas à pas de l'ensemble, par accrochage successif de chacun des bras
et déplacement de l'autre pendant que l'un est accroché.
[0004] Mais un tel appareil est d'une utilisation limitée à la mise en place de guides pour
des sondes de contrôle à introduire dans les tubes, ces guides étant nécessairement
disposés à l'extrémité des bras en raison de l'encombrement de la partie centrale
de l'appareil. Ceci est sans inconvénient pour de simples guides, mais ne permet pas
d'utiliser des outils plus complexes et plus lourds, tels que par exemple des têtes
de fraisage ou de soudage.
[0005] La présente invention remédie à ces inconvénients en permettant la réalisation d'un
appareil, également à déplacements automatiques télécommandés sur une plaque tubulaire
par mouvements relatifs de deux bras perpendiculaires, mais pouvant aussi être utilisé
comme support pour des têtes d'outils divers nécessaires à l'entretien de la plaque
et des tubes qui s'y raccordent.
[0006] Selon l'invention il comporte un corps support en équerre formant un dièdre dont
l'arête est perpendiculaire à la plaque tubulaire, chaque bras étant porté, indépendamment
l'un de l'autre et dans le dièdre extérieur, par une glissière parallèle à la plaque,
elle-même montée sur un chariot mobile sur le corps perpendiculairement à la plaque,
avec des moyens télécommandés indépendants pour déplacer chaque bras sur sa glissière
et chaque chariot sur le corps ; dans le dièdre intérieur, libre du débattement des
bras, le corps comporte des guides pour supporter des outils en déplacement perpendiculairement
à la plaque tubulaire.
[0007] Selon une forme préférentielle de réalisation, à l'extrémité du corps opposé à la
plaque tubulaire, l'appareil comporte une tourelle tournante avec des guides supports
de plusieurs outils, et des moyens pour amener sélectivement dans le dièdre intérieur
du corps l'une ou l'autre des têtes en attente, les guides supports étant alors dans
le prolongement des guides du dièdre, l'appareil étant par ailleurs muni de moyens
pour déplacer les outils sur les guides du dièdre intérieur.
[0008] L'invention sera mieux comprise en se référant à des modes de réalisation particuliers
donnés à titre d'exemples et représentés par les dessins annexés.
La figure 1 est une vue en élévation du porte-outil proprement dit, selon I-I de la
figure 3.
La figure 2 est une autre vue en élévation selon II-II de la figure 3.
La figure 3 est une vue de dessus du dispositif, selon III-III de la figure 2.
La figure 4 est une coupe selon IV-IV de la figure 2.
La figure 5 est une vue simplifiée en perspective, dans le cas d'un dispositif utilisant
un seul outil à télécommande manuelle.
La figure 6 est une vue en élévation, et partiellement en coupe, de la partie inférieure
du porte-outil représenté à la figure 2, lorsque celui-ci est équipé d'une tourelle
porteuse de plusieurs types d'outils interchangeables.
La figure 7 est une vue homologue de la figure 5, dans le cas d'un appareil à tourelle.
[0009] En se référant tout d'abord à l'ensemble des figures 1 à 4, on verra que le corps
du porte-outil est principalement constitué par deux plaques 1 et 2 soudées en équerre
l'une à l'autre, et soudées à leur partie inférieure à une plaque sensiblement carrée
3.
[0010] La plaque 1 supporte un bloc à glissières à billes 5 dans lequel coulisse un chariot
6 lié à la tête de la tige 7 d'un vérin 8. Le corps du vérin 8 est articulé en 9 sur
un prolongement du pied de la plaque 2 et sur un support auxiliaire 10. Le chariot
6 porte un jeu de quatre galets fous 12 entre lesquels peut coulisser un bras 13 dont
la partie centrale est de section conjuguée avec le profil des galets. A chacune de
ses extrémités le bras 13 porte un vérin 15 de commande de pinces expansibles 16,
représentées ici engagées par leur partie expansible dans les orifices de la plaque
tubulaire 18. Ces pinces pourront être par exemple du type représenté plus en détail
dans le brevet français précédent 74-39771. Le corps de vérin 20 est solidaire de
l'extrémité du bras 13 et sa tige 21 est liée à un prolongement 22 du chariot 6.
[0011] De façon tout à fait analogue la plaque 2 supporte un bloc à glissières à billes
25 dans lequel coulisse un chariot 26 lié à la tête de la tige 27 d'un vérin 28. Le
corps du vérin 28 est fixé sur le support 29 soudé sur la plaque 2.
[0012] Le chariot 26 porte un jeu de quatre galets fous 32 entre lesquels peut coulisser
un bras 33. A chacune de ses extrémités le bras 33 porte un vérin 35 de commande de
pinces expansibles 36 engagées dans les orifices de la plaque tubulaire 18. Le corps
de vérin 40 est solidaire de l'extrémité du bras 33, et sa tige 41 est liée à un prolongement
42 du chariot 26.
[0013] On voit, en particulier sur les figures 3 et 4, que le dièdre intérieur formé par
les plaques 1 et 2 du corps est laissé entièrement libre par le débattement des bras
13, 33, ainsi que par le fonctionnement de leurs vérins de commande. Cette zone peut
donc être utilisée pour amener une tête d'outil contre la plaque. Pour cela chaque
plaque 1 et 2 supporte un guide 45 et 46, parallèle à l'arête du dièdre, c'est-à-dire
perpendiculaire à la plaque tubulaire lorsque le porte-outil est en place.
[0014] On se référera maintenant à la figure 5 où l'on voit une tête de soudure automatique
à l'argon en place dans le dièdre. La tête de soudure proprement dite 50 est portée
par une embase 51 solidaire d'un coulisseau 52 engagé sur les guides 45 et 46. Ici
la manoeuvre d'amenée de la tête en position de travail sur la plaque tubulaire, c'est-à-dire
la manoeuvre de déplacement sur les guides 45 et 46, est réalisée par télécommande
manuelle à partir de l'extérieur de la boite à eau. Les guides rigides 45 et 46 sont
respectivement prolongés par des guides souples 53 et 54, d'une longueur telle que
leur autre extrémité soit toujours à l'extérieur de la boite à eau quelle que soit
la position de l'appareil sur la plaque tubulaire. Ils sont réunis à leurs extrémités
par l'entretoise 55 qui conserve entre les guides souples le même entraxe qu'entre
les guides rigides 45 et 46. L'entretoise 55 porte une poignée 56. Chaque guide 53
et 54 passe à l'intérieur d'une gaine 57 et 58 souple, mais rigide en compression
axiale, les deux gaines étant reliées à chaque extrémité par une entretoise 60 et
61, cette dernière munie d'une poignée 62. Enfin l'entretoise 60 est liée à l'embase
51 par un faisceau 64 souple mais rigide en compression.
[0015] On voit qu'en poussant ou en tirant sur la poignée 62 et en prenant réaction sur
l'entretoise 55 ou la poignée 56, on peut déplacer à volonté la tête 50 sur les guides
45 et 46 par rapport à la plaque tubulaire lorsque l'ensemble a été mis en position
sur la plaque, de façon à ce que la tête soit en face du tube sur lequel on souhaite
intervenir.
[0016] La gaine contient les câbles ou tubes de télécommande de la tête de soudure proprement
dite. La gaine 66 contient des cibles ou tubes de télécommande des vérins 8, 20, 28
et 40 de déplacement des bras c'est-à-dire de déplacement du porte-outil sur la plaque,
ainsi que des vérins 15 et 35 de manoeuvre des pinces d'accrochage. On voit enfin
qu'il reste possible de changer d'outil sans détacher le porte-outil de la plaque
tubulaire. Il suffira alors de libérer l'entretoise 55 pour pouvoir tirer complètement
sur la poignée 62 et extraire de la boite à eau l'ensemble de la tête 50 et de son
coulisseau porteur 52 qui sera guidé.vers l'extérieur par les guides souples 53 et
54. On pourra alors engager par la même voie un autre coulisseau portant un autre
outil, tête de fraisage ou de perçage par exemple, que l'on pourra à son tour amener
en position de travail contre la plaque.
[0017] Le système de changement d'outils peut être amélioré en utilisant une tourelle porte-outils
permettant de disposer à l'intérieur même de la boite à eau de l'ensemble des outils
dont on prévoit l'utilisation. La figure 6 représente le montage d'une telle tourelle.
Elle comporte un pivot 70 boulonné sous la plaque 3, et sur lequel est montée une
virole tournante 71 solidaire de la bague dentée 72. La bague et la virole sont entrainées
en rotation par le pignon 73, monté sur un support 74 bloqué en rotation sur le pivot
par les bagues 75 et 76, et télécommandées par l'intermédiaire du flexible 77. La
virole 71 supporte le plateau tournant 79 muni des guides 80 qui sont au même entraxe
que les guides 45 et 46. Le plateau 79 comporte, angulairement répartis autour de
l'axe, trois ou quatre jeux de deux guides 80.
[0018] Si par rotation de la tourelle et du plateau 79 on amène le coulisseau 52 de sa position
d'attente à une position active dans le dièdre du corps, les guides 80 vont se trouver
dans le prolongement des guides 45 et 46, comme on le voit sur la figure 7. Le porte-outils
est également muni ici, dans le dièdre de travail, d'un mécanisme élévateur à vis
comportant un moteur 82 entrainant une vis verticale 83 qui vient alors s'engager
dans un écrou conjugué porté par le coulisseau 52. La télécommande de la vis 83 permet
d'amener toute la tête de soudage en position active contre la plaque tubulaire. Pour
changer d'outil, il suffit alors de faire redescendre la tête sur ses guides supports
80 du plateau tournant, de faire ensuite tourner celui-ci pour amener une autre tête
dans le dièdre et de la faire monter en position de travail au moyen de la vis 83.
[0019] On pourra encore noter qu'on peut aussi utiliser un mécanisme à vis 82-83 dans le
cas de la figure 5 pour un appareil sans tourelle tournante. Le coulisseau porte-tête
est alors accroché à la main jusqu'à son engagement sur la vis, et le positionnement
précis et les mouvements verticaux de travail peuvent être obtenus par télécommande
électrique.
[0020] Bien entendu l'invention n'est pas strictement limitée aux modes de réalisation qui
viennent d'être décrits à titre d'exemples, mais elle couvre également les réalisations
qui n'en différeraient que par des détails, par des variantes d'exécution ou par l'utilisation
de moyens équivalents.
[0021] On pourrait ainsi concevoir de compléter l'installation décrite par des patins de
stabilisation situés aux extrémités des bras pour renforcer l'appui de l'appareil
sur la plaque tubulaire.
[0022] On pourrait aussi munir l'appareil d'une plaque support solidaire du corps et munie
de doigts mobiles susceptibles de s'engager dans des orifices de la plaque ; une telle
disposition permettra d'éviter de faire supporter par les doigts d'accrochage les
couples de réaction engendrés par des outils tournants comme des fraises ou des forets
mis en action sur la plaque ou les tubes.
[0023] Enfin l'invention s'appliquerait de la même façon quelle que soit la disposition
de la plaque tubulaire qui pourrait aussi bien être verticale ou inclinée.
1.- Dispositif porte-outil mobile sur une plaque tubulaire, comportant deux bras perpendiculaires
(13, 33) munis d'organes télécommandés (16, 36) d'accrochage dans les orifices de
la plaque (18), avec des moyens télécommandés (8, 28, 20, 40) pour donner aux bras
(13, 33) des mouvements relatifs parallèlement et perpendiculairement à la plaque
tubulaire (18) pour permettre un déplacement pas à pas de l'ensemble par accrochage
successif de chacun des bras (13, 33) et déplacement de l'autre pendant que l'un est
accroché,
caractérisé par le fait qu'il comporte un corps support en équerre (1,2) formant un
dièdre dont l'arête est perpendiculaire à la plaque tubulaire (18), chaque bras(13,
33) étant porté indépendamment l'un de l'autre et dans le dièdre extérieur par un
chariot (6, 26) lui-même monté sur une glissière (5, 28) mobile sur le corps (1,2),
avec des moyens télécommandés (8, 28, 20, 40) indépendants pour déplacer parallèlement
à la plaque (18) chaque bras (12, 33) sur son chariot (6, 26), et chaque glissière
sur le corps (1, 2) perpendiculairement à la plaque (18), et par le fait que dans
le dièdre intérieur, libre du débattement des bras (13, 33) le corps (1, 2) comporte
des guides (45, 46) pour supporter les outils en déplacement perpendiculairement à
la plaque tubulaire (18).
2.- Dispositif porte-outil selon revendication 1,
caractérisé par le fait qu'il comporte des moyens (55, 61) pour déplacer les outils
(50) sur les guides (45, 46) du dièdre intérieur.
3.- Dispositif porte-outil selon revendication 2,
caractérisé par le fait que, à l'extrémité du corps opposé à la plaque tubulaire (18),
il comporte une tourelle tournante (79) avec des guides supports (80) de plusieurs
têtes d'outils, et des moyens (73) pour amener sélectivement dans le dièdre intérieur
du corps l'une ou l'autre des têtes (50) en attente, les guides supports (80) étant
alors dans le prolongement des guides (45, 46) du dièdre.
4.- Dispositif porte-outil selon l'une quelconque des revendications précédentes,
caractérisé par le fait qu'il comporte une plaque de réaction solidaire du corps et
muni de doigts mobiles avec des moyens pour les engager dans des orifices de la plaque
tubulaire ou les en retirer.